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Droit de La Santé

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Droit de la santé : droit public ou privé ?

Pour comprendre le droit de la santé et les disciplines


juridiques qui le constituent, il est indispensable de donner sa
définition générale.

Le droit de la santé est l’ensemble des normes


règlementant la pratique des professionnels de la santé.
Il regroupe les mesures législatives qui visent à défendre
les patients. Ce domaine du droit est en perpétuelle
évolution tant en matière de régime de financement que
du rôle des professionnels médicaux.

Le droit de la santé est un droit mixte. En d’autres termes, il


combine les règles de droit public et privé. En France, outre
les sources internationales et européennes, le droit de la santé
est principalement régi par les textes législatifs de cette liste :

 Le code de la santé publique ;


 Le code de l’action sociale et des familles ;
 Le code de la sécurité sociale.

Plusieurs lois ont également modifié le système de santé


français dont les plus importantes sont énumérées dans la liste
ci-après :

 La loi Kouchner relative aux droits des malades et à la


qualité du système de santé du 4 mars 2002 ;
 La loi de modernisation du système de santé du 26 janvier
2016 ;
 La loi relative à l’organisation et la transformation du
système de santé du 24 juillet 2019.

Bon à savoir :
Le droit public regroupe les règles juridiques applicables à
l’organisation et au fonctionnement de l’État. Par contre, le
droit privé est l’ensemble des règles régissant les rapports
entre les particuliers.

Différence entre droit de la santé et droit médical

Le droit médical appartient au droit privé. Il est une branche


du droit de la santé. Ainsi, son domaine est plus restreint par
rapport au droit de la santé qui s’étend à la sécurité sociale, au
droit fiscal, à la médecine du travail et au dossier médical
personnel (DMP). En effet, le droit médical ne concerne que les
responsabilités pénale et civile des praticiens de santé
(médecins, sages-femmes, infirmiers, dentistes…) à l’égard des
patients. Il vise à indemniser les victimes d’un accident
médical ou d’une erreur médicale.

Quels sont les domaines du droit de la santé ?

Étant un droit mixte, le champ d’application du droit de la


santé est vaste.

Les droits de la santé publique et des institutions


publiques de santé
Les droits de la santé publique et des institutions publiques de
la santé font partie du droit administratif. Ainsi, ils sont régis
par les règles de droit public.

D’une part, le droit de la santé publique définit les droits et les


obligations de l’État afin de protéger la santé de la population.
Il concerne notamment les domaines de la liste suivante :

 La qualité sanitaire de l’eau et des aliments ;


 La protection sanitaire de l’environnement ;
 La protection et l’accompagnement des lanceurs d’alerte
en cas de risque grave pour l’environnement ou la santé
publique ;
 La lutte contre le dopage, la toxicomanie, l’alcoolisme,
une épidémie… ;
 La protection maternelle et infantile (PMI).

D’autre part, le droit des institutions publiques de santé traite


de l’organisation et du fonctionnement des administrations
publiques disposant des compétences dans le domaine de la
santé.

Le droit des professions de santé

Le droit de la santé règlemente également les professions de


santé dont voici la liste :

 Les professions médicales : sage-femme, médecin,


dentiste ;
 Les professions pharmaceutiques : pharmaciens dans un
hôpital, une entreprise ou une officine libérale ou
préparateurs en pharmacie ;
 Les professions paramédicales : infirmier, opticien-
lunetier, diététicien, aide-soignant, ambulancier,
pédicure-podologue, kinésithérapeute, prothésiste,
assistant dentaire, technicien de laboratoire médical, etc.

Il précise les conditions d’accès à ces professions et les


principes qui sont liés à leur exercice (la liberté de fixation des
honoraires, le code de déontologie, etc.).

Le droit des établissements de santé privés

Par définition, le droit des établissements de santé privés


est l’ensemble des règles juridiques applicables aux
établissements privés disposant d’une personnalité
morale qui prodiguent des soins médicaux.

Les établissements de santé privés sont essentiellement soumis


au droit privé.

À noter :
La personnalité morale signifie que l’établissement est
autonome à l’égard des personnes qui le composent. Il est ainsi
titulaire de droits et de devoirs indépendamment de ses
membres.

Le droit des patients


Le droit de la santé définit aussi les droits et les devoirs du
patient. La proclamation des droits du malade par le
législateur vise principalement deux objectifs, dont voici la
liste :

 La protection du patient ;
 Faire du malade un véritable acteur de sa santé.

Vous trouverez dans la liste ci-dessous les plus importants de


ces droits :

 Le droit au respect de la dignité ;


 Le droit à la qualité des soins ;
 Le droit d’information du patient sur son état de santé ;
 La liberté de refuser ou de consentir des soins.

Par ailleurs, le patient est dans une relation statutaire avec un


établissement public de santé ou dans une relation
contractuelle avec un professionnel de santé ou un
établissement de santé privé. Il en découle plusieurs
obligations qu’il doit respecter tel que le paiement des sommes
dues en contrepartie des soins prodigués par exemple.

Bon à savoir :

Les patients d’un établissement de santé privé sont des clients.


Ils sont ainsi dans une relation contractuelle. Par contre, si un
malade se rend dans un établissement public de santé, il est un
usager d’un service public. Ainsi, la relation qui se crée est
dite « statutaire ».
La responsabilité hospitalière et médicale

Les soins prodigués et l’hospitalisation peuvent causer des


préjudices au patient. Les dommages peuvent être de deux
natures dont voici la liste :

 La faute d’un professionnel de la santé : tel est par


exemple le cas des infections nosocomiales (le patient a
contracté la maladie dans un établissement de soins) ou
encore si le praticien a commis une erreur de dosage ;
 La faute dans l’organisation et le fonctionnement du
service.

Le droit de la santé définit les conditions pour engager la


responsabilité hospitalière et médicale, la mise en œuvre de
cette dernière et les sanctions.

Pour conclure, le droit de la santé définit les normes juridiques


applicables dans le domaine de la santé. Il est vaste et en
perpétuelle évolution qu’il est parfois difficile de s’y retrouver.
Pour obtenir des conseils juridiques sur les différents domaines
du droit de la santé, n’hésitez pas à recourir à un avocat
spécialisé.
Comment faire reconnaître une erreur médicale ?

Pour faire reconnaître une erreur médicale, la victime peut


s’adresser directement au médecin fautif. En cas d’échec de
la tentative, il faut déposer une demande d’expertise auprès

de la CRCI pour prouver la faute du praticien.

Quelles sont les erreurs médicales ?

Avant toute chose, il est important de donner la définition


d’une erreur médicale.

Une erreur médicale est un préjudice porté à l’encontre


d’un patient à la suite d’un diagnostic, d’un examen ou
encore d’une prescription de soin médical. Elle n’engage
la responsabilité du professionnel de santé que si elle
résulte d’une faute professionnelle.
La liste des erreurs médicales les plus fréquentes :

 L’erreur de diagnostic qui peut entraîner un traitement


inadapté, voire le décès du patient ;
 Les tests inutiles qui engendrent des coûts
supplémentaires ;
 Les erreurs sur la prescription des médicaments ;
 Les évènements imprévus tels que l’opération d’un
membre ou d’un organe sain ;
 Les soins non coordonnés qui peuvent entraîner des
complications ;
 Les infections contractées dans un milieu hospitalier ;
 Les accidents provoqués par le mauvais
fonctionnement des appareils médicaux ;
 La minimisation des signes d’aggravation de la
maladie.

Remarque :
Un congé trop hâtif de l’hôpital est aussi considéré comme une
erreur médicale. En effet, le patient peut être hospitalisé de
nouveau dans un bref délai.

Points clés à retenir :

 Une erreur médicale est un dommage subi par un


patient et qui peut engager ou non la responsabilité
du médecin traitant ;
 Les erreurs médicales sont les plus souvent
occasionnées par un diagnostic erroné.

Comment prouver une erreur médicale ?


La première étape pour prouver une erreur médicale est de
s’adresser directement au médecin ayant commis la faute. Si le
praticien reconnaît les faits, son assurance professionnelle sera
chargée d’indemniser le patient. Toutefois, dans la majorité
des cas, il refusera d’endosser sa responsabilité. Dans ce cas, il
sera nécessaire de saisir la CRCI ou Commission régionale
de Conciliation et d’Indemnisation.

Pour que la demande soit recevable auprès de la CRCI, il faut


que l’erreur médicale engendre l’une des conséquences de la
liste suivante :

 Une incapacité partielle ou permanente de 24 % ou plus


;
 Une incapacité temporaire de 6 mois ;
 L’inaptitude professionnelle ;
 La dégradation du niveau de vie.

Le dossier à fournir lors de la procédure doit contenir les


éléments de cette liste :

 L’historique des faits ;


 La preuve de l’existence d’un dommage ;
 La preuve de la relation de causalité entre l’erreur
médicale et le préjudice ;
 Le certificat médical attestant de l’état de santé du
patient après l’erreur médicale.

Une fois le dossier déposé, une expertise médicale est initiée


pour confirmer le préjudice et déterminer la responsabilité
du médecin.
Points clés à retenir :

 Pour prouver une erreur médicale, la victime peut


directement demander à son médecin traitant ;
 Il est aussi possible de saisir la CRCI.

Comment faire un recours médical ?

En cas d’erreur médicale, le patient peut choisir entre les deux


recours de cette liste :

 Le recours pour indemnisation ;


 Le recours visant à modifier la pratique médicale ou à
demander une sanction à l’encontre du professionnel
de santé fautif.

Le recours pour indemnisation

La victime d’une erreur médicale peut demander la réparation


du préjudice subi dès lors que la responsabilité du praticien est
prouvée. Ainsi, il convient de déterminer le montant de
l’indemnisation. Il existe plusieurs documentations sur
internet pour évaluer cette somme. Il est possible de citer le
référentiel Mornet qui est un barème indicatif des montants
d’indemnisation de chaque préjudice. Il est mis à jour chaque
année. Toutefois, il est recommandé de contacter un avocat
spécialisé en indemnisation des victimes.

En cas de décès du patient, ses proches peuvent également


être indemnisés. Il est alors question d’un préjudice
d’affection. Dans ce cas, le montant de l’indemnisation peut
varier suivant le lien entre le demandeur et le patient décédé.

À noter :
Une fois le montant de l’indemnisation pour erreur médicale
fixé, la victime peut accepter ou refuser la somme proposée.
En cas de refus, elle peut initier une procédure judiciaire.

Recours sans indemnisation

La victime d’une erreur médicale ne demande pas toujours


l’indemnisation du préjudice qu’elle a subi. En effet, il lui
est aussi possible d’entamer une procédure visant à corriger la
pratique ayant occasionné l’erreur. Le premier niveau de
recours varie suivant le lieu où l’erreur a été commise, dont
voici la liste des détails :

 Dans un établissement de santé public ou privé

Si l’erreur a été commise par le personnel d’un établissement


de santé public ou privé, la victime peut saisir la Commission
des Usagers.

 Dans un établissement médico-social

Pour une erreur commise dans un établissement médico-


social, il est nécessaire de contacter une personne extérieure
à l’établissement et qui fait partie de la liste départementale
pouvant recevoir les réclamations des usagers de ce type
d’enseigne.
Enfin, pour demander l’application d’une sanction contre le
professionnel de la santé, la victime peut porter plainte auprès
de la gendarmerie ou de la police. Il peut aussi écrire
directement un courrier au procureur de la République.

Points clés à retenir :

 Le parient a deux possibilités de recours : le recours


pour indemnisation et le recours pour modifier la
pratique.
 Pour demander la modification de la pratique, il faut
consulter soit la Commission des usagers soit une
personne compétente figurant dans la liste
départementale des responsables des réclamations
des usagers.

Pour conclure, si un patient est victime d’une erreur


médicale, il doit, dans un premier temps, prouver la
responsabilité de son médecin traitant. Si l’expertise médicale
confirme la faute médicale, il peut demander une
indemnisation ou une sanction à l’encontre du praticien.

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