IVol6Nr2Art 3
IVol6Nr2Art 3
IVol6Nr2Art 3
Viorel CRUCEANU*
*
Professeur au Collège (Lycée) National „Vasile Alecsandri”, Bacău – Roumanie.
La Seconde Guerre Mondiale et l’Afrique Noire 41
chef de la diplomatie roumaine, Nicolae Titulescu, qui n’a pas mâché ses mots:
‹‹À la porte les sauvages››! Des années après, lors de sa visite officielle en
Roumanie (26-29 septembre 1964), le négus Haïlé Sélassié Ier allait évoquer
l’incident dans une interview accordé à la revue roumaine Lumea (Le Monde):
«Ces tristes jours, j’ai exposé à la Société des Nations de Genève la position du
peuple éthiopien. Les provocateurs fascistes ont créé alors du brouhaha dans la
salle de l’Assemblée et m’ont chahuté. C’est alors que Nicolae Titulescu s’est
dressé pour me venir en aide et m’a accorder un soutien inestimable qui, vu les
conditions d’alors, a été un véritable acte d’héroïsme. Titulescu avait pris attitude
contre ceux qui avaient provoqué les désordres et avait obtenu leur évacuation de
la salle de l’Assemblée. Pour la solidarité manifestée à cette occasion, pour
l’appui moral accordé, tant moi que mon peuple, nous porterons une grande
reconnaissance à ce grand homme brave et honnête»1.
L’Éthiopie a été libérée grâce à l’appui des Anglais et, le 5 mai 1941,
l’empereur revenait sur son trône millénaire. Mais, entre temps, la guerre s’était
généralisée en enflammant l’Europe toute entière et en déferlant vers les océans
Atlantique et Pacifique; et, à partir de 1940, la conflagration s’étend en Afrique du
Nord, „depuis les frontières algéro-tunisiennes aux portes d’Alexandrie” et
comportant „trois ans de prodigieux efforts”2. Là, il nous faut mettre en exergue
quelques particularités: si, pendant la Grande Guerre (la Première Guerre
Mondiale), l’Afrique du Nord a été exempte d’opérations militaires d’ampleur, les
combats visant la seule Afrique Noire (c’est-à-dire l’occupation par les Alliés des
six colonies allemandes: le Togo, le Cameroun, l’Afrique du Sud-Ouest, le
Rwanda, le Burundi, et la Tanganyika), cette fois-ci c’est l’Afrique du Nord qui
devient le théâtre de batailles épiques, tandis que l’Afrique Noire ne connaît que
des confrontations sporadiques. Toujours y a-t-il que l’Afrique subtropicale a joué
un tel rôle dans l’effort de guerre des métropoles, que son implication a pesé
„d’un poids plus grand qu’en 1914 – 1918 sur l’issue du conflit”3.
Bien significatif s’est avéré l’effort économique des pays au sud du Sahara.
Ainsi, l’agriculture africaine a été entièrement subordonnée aux besoins de
„l’Europe combattante”. Les cultures industrielles étaient prioritaires: les
arachides (au Sénégal, en Gambie), le café (en Côte d’Ivoire, au Cameroun), le
cacao (en Côte d’Or – l’actuel Ghana, et en Côte d’Ivoire), les huiles végétales (au
Nigéria), le sisal (au Zanzibar), le thé (au Nyassaland – l’actuel Malawi, et au
Kenya), le tabac (en Rhodésie du Sud – en présent Zimbabwe), le coton (en
Ouganda). Pour faire face aux sollicitations du front, le gouvernement britannique
1. Voir l’interview avec l’empereur Haïlé Sélassié Ier dans Lumea (Le Monde), no. 40, 1 oct. 1964,
p. 3.
2. T. Chenntouf, La Corne de l’Afrique et l’Afrique septentrionale de 1935 à 1945, în Histoire
Générale de l’Afrique, tome VIII, L’Afrique depuis 1935, Paris, Édit. UNESCO, 1998, p. 63.
3. Ibidem.
>
42 Viorel Cruceanu
4. A.I. Spirt, L’Afrique pendant la seconde guerre mondiale (en l. russe), Moscou, 1959, p. 22-23.
5. M. Crowder, L’Afrique sous domination britannique et belge, în Histoire Générale..., tome VIII,
p. 113.
6. Ibidem.
7. Ibidem.
>
La Seconde Guerre Mondiale et l’Afrique Noire 43
8. Ibidem, p. 118.
9. F. Burke, Africa, Boston, H.M.C., 1974, p. 244.
10. A. Kum’a Ndumbe III, L’Afrique noire et l’Allemagne pendant la seconde guerre mondiale, în
L’Afrique et la seconde guerre mondiale, Paris, UNESCO, 1985, p. 76.
11. M. Cornevin, Histoire de l’Afrique contemporaine de la deuxième guerre mondiale à nos
jours, Paris, Payot, 1972, p. 67.
12. A.I. Spirt, op. cit., p. 18-19.
13. M. Crowder, op. cit., p. 113.
>
44 Viorel Cruceanu
14. R. Oliver, J.D. Fage, A Short History of Africa, Baltimore, Penguins Books, 1963, p. 222; C.
Coquery-Vidrovitch, H. Moniot, L’Afrique Noire de 1800 à nos jours, Paris, PUF, 1974, p. 221; V.
Opluštil, Évolution de l’Afrique depuis la deuxième guerre mondiale, Praha, 1970, p. 11.
15. C. Coquery-Viderovitch, H. Moniot, op. cit., p. 408; voir des détails chez E. M’Bokolo,
Afrique Noire. Histoire et Civilisation, tome II, Paris, Hatier-Aupelf, 1992, p. 456.
16. M. Cornevin, op. cit., p. 66; Gh. N. Cazan, Popoarele Africii în timpul războiului (Les peuples
de l’Afrique pendant la guerre), dans Marea conflagraŃie a secolului XX (La grande conflagration
du XXe siècle), Bucureşti, Edit. Politică, 1974, p. 256.
17. A. Kum’a Ndumbe III, op. cit., p. 76.
18. C. Coquery-Vidrovitch, H. Moniot, op. cit., p. 219.
19. E. Sik, Histoire de l’Afrique Noire, Budapest, Akademiai Kiadó, 1977, tome III, p. 35.
>
La Seconde Guerre Mondiale et l’Afrique Noire 45
bénéficiait pas de moyens similaires à l’Angleterre. Là, l’effort de guerre reposait sur
des pratiques surannées telles: le travail forcé (intensifié après 1943), de lourds
impôts, des réquisitions, des prestations obligatoires et des prestations occasionnelles
etc. De pareilles méthodes ont soulevé une série de révoltes, réprimées sans merci. Il
y avait eu des mouvements protestataires dans les possessions britanniques aussi, où
le syndicalisme était permis depuis l’entre-deux-guerres (grèves des ouvriers
portuaires du Sierra Leone, de la Côte d’Or et du Nigéria), mais elles ont été aplanies
sans péricliter la fructueuse collaboration de guerre. Mais, toutes ces transformations
économiques ont représenté, pour ainsi dire, une microrévolution industrielle pour le
continent noir.
La guerre a déterminé aussi des modifications évidentes dans le domaine
social. Les Africains sont venus en contact direct avec la technique européenne
qu’ils ont assimilée avec célérité. Le monde archaïque du village a cessé d’être la
quintessence de l’univers, beaucoup d’entre eux convoitant le confort urbain. Le
fait d’être salarié, que ce soit en tant que travailleur ou en tant que fonctionnaire
noir, conférait un nouveau statut à l’individu issu d’une communauté
profondément attachée aux valeurs traditionnelles. Avoir une occupation
moyennant l’apprentissage a eu pour effet un élargissement de l’univers cognitif.
Le jour ne tarda pas où les ouvriers autochtones, qui avaient pris l’habitude de
travailler aux côtés des Européens, éprouvent les premiers sentiments politiques.
Un élément qui a eu un impact décisif sur leur conscience a été la radio. Elle
pénétra dans de nombreux foyers et, chose importante, même dans des zones plus
arriérées de l’intérieur. Les vieux, les femmes et les plus jeunes attendaient
anxieusement des nouvelles sur la voie des ondes sur leurs compatriotes partis
combattre. Les émissions radio ont ainsi familiarisé les Africains, surtout les
illettrés, avec le sens de ce monde, avec les intérêts politiques, justes ou injustes,
des Grandes Puissances. C’est pourquoi nous considérons que la radiodiffusion
s’est constituée en un stimulent bénéfique qui incita un large intérêt politique des
masses africaines, un fait qui devint évident dès le lendemain de la guerre.
Une conséquence majeure pour l’évolution ultérieure du continent noir a été
la participation des Africains aux hostilités militaires. Chaque colonie a contribué
avec un nombre signifiant de soldats (recrues ou volontaires) et d’éléments
auxiliaires. Ainsi, West African Force (WAF) a mobilisé 176.000 soldats qui ont
combattu pour la libération de l’Éthiopie, du Madagascar, de la Somalie italienne,
mais aussi bien loin, sur le continent asiatique, en Birmanie et aux Indes. La
plupart des effectifs provenaient du Nigéria – 100.000 hommes et de la Côte d’Or
– 70.000 combattants20. Les pays de l’Est de l’Afrique ont contribué à leur tour
avec d’impressionnants effectifs au cadre d’East African Force (EAF). Le seul
20. Voir R. Cornevin, L’Afrique Noire de 1919 à nos jours, Paris, 1973, p. 141; J.O. Sagay, D.A.
Wilson, Africa: A Modern History (1800-1975), London, Evans, 1978, p. 346; V. Opluštil, op. cit.,
p. 60; Gh. N. Cazan, op. cit., p. 256.
>
46 Viorel Cruceanu
21. Cf. M. Cornevin, op. cit., p. 70-72; R. Cornevin, op. cit., p. 141; E. Sik, op. cit., p. 80.
22. M. Diop, D. Birmingham, I. Hrbek, A. Margarido, D.T. Niane, L’Afrique tropicale et l’Afrique
équatoriale sous la domination française, espagnole et portugaise, în Histoire Générale..., tome
VIII, p. 86.
23. J. Ki-Zerbo, Histoire de l’Afrique Noire. D’Hier à Demain, Paris, Hatier, 1972, p. 470; M.
Cornevin, op. cit., p. 80.
24. A. Mazrui, L’Afrique et l’héritage de la seconde guerre mondiale sur le plan politique,
économique et culturel, în L’Afrique et la seconde..., p. 26.
25. The Horizon History of the British Empire, American Heritage Publishing Co., USA, 1973, p. 460.
>
La Seconde Guerre Mondiale et l’Afrique Noire 47
>
48 Viorel Cruceanu
33. B. Nnamdi Azikiwe, Planurile politice ale Nigeriei (Les projets politiques du Nigéria), dans
Gândirea politică africană (La Pensée politique africaine), Bucureşti, Edit. Politică, 1982, p. 332.
34. Cf. I. Baba Kaké, L’Afrique coloniale. De la Conférence de Berlin aux indépendances, Paris,
ABC, 1977, p. 83.
35. J. Suret-Canale, Afrique Occidentale et Centrale, tome III (1), Paris, Edit. Sociales, 1972, p. 10.
36. J. Ki-Zerbo, op. cit., p. 470.
37. E. Jefferson Murphy, Istoria civilizaŃiei africane (L’Histoire de la civilisation africaine),
Bucureşti, Edit. Minerva, 1981, vol. 2, p. 286.
38. Ibidem; voir aussi R. Oliver, J.D. Fage, op. cit., p. 243.
39. J. Ki-Zerbo, op. cit., p. 470.
>
La Seconde Guerre Mondiale et l’Afrique Noire 49
rejet du colonialisme ont fait l’historien Joseph Ki-Zerbo affirmer que „pendant la
première décennie de l’après-guerre, une sorte de complicité planétaire poussait
l’Afrique vers la liberté”40.
La Seconde Guerre Mondiale a eu aussi une autre conséquence importante:
le changement radical de l’attitude des métropoles envers les colonies. En Grande
Bretagne, la classe politique affichait des opinions divergentes. Le premier
ministre conservateur, Winston Churchill, déclarait qu’il n’accepterait jamais être
le «fossoyeur de l’Empire Britannique»41. Au contraire, le leader travailliste
Clement Atlee déclarait à une délégation ouest-africaine que la paix ouvrirait «une
ère de sécurité et de justice, non seulement pour un peuple et un continent, mais
pour tous les peuples de tous les continents»42. Dans cet esprit, le gouvernement
travailliste publiera en 1948 un Blue Book qui fixait une évolution en étapes vers
l’indépendance des colonies africaines, échelonnée sur 30 ans. Beaucoup plus
sinueuses se sont montrées les relations entre la France libérée et ses colonies. On
sait que le siège de la „France libre” du général de Gaulle a été la capitale
d’AEF, Brazzaville (Congo français). C’est d’ici, „depuis les vastes étendues de
l’Afrique”43, que le général a lancé sa doctrine concernant la libération de la
France „avec des hommes et des ressources de l’Empire”44. La loyauté des
possessions africaines a fait de Gaulle réfléchir au fait que „le statut des territoires
d’outre-mer devrait être profondément reformé”45. Dans ce but, dans la période 30
janvier – 8 février 1944, a été convoquée la fameuse Conférence de Brazzaville.
Tous les gouverneurs des colonies africaines ont participé à cette réunion, plus 9
membres de l’Assemblée Consultative de la métropole et 6 observateurs
représentant les colons européens de l’Afrique du Nord (l’Algérie, le Maroc et la
Tunisie). Remarqons, pourtant, qu’aucun Africain n’a été présent, le seul délégué
de couleur étant le gouverneur d’AEF, Félix Éboué (né à Cayenne, en Guyane
française). Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’on ait promis des réformes
économiques, sociales, administratives, sauf celles politiques. Le ton a été donné
par le commissaire des problèmes coloniaux lui-même, René Pleven qui,
s’adressant à la Conférence, déclarait: «De temps à autre nous lisons que cette
guerre doit finir par ce qu’on appelle la libération des peuples coloniaux. Dans la
Grande France coloniale il n’y a pas de peuples à délivrer, ni de discrimination
raciale à éliminer…»46. C’est ainsi que, la Conférence terminée, on souligna que
«les buts de l’opération civilisatrice accomplie par la France dans les colonies
excluent toute idée d’autonomie, toute idée d’évolution en dehors du bloc français
40. Ibidem, p. 474.
41. Cf. C. Mureşan, Al. Vianu, R. Păiuşan, Downing Street 10, Cluj-Napoca, Edit. Dacia, 1984, p. 289.
42. E. M’Bokolo, Le continent convoité, Paris-Montreal, Études Vivantes, 1980, p. 107.
43. Charles de Gaulle, Memorii de război (Mémoires de guerre), Bucureşti, Edit. Politică, 1969, p. 113.
44. P. Bertaux, L’Afrique de la préhistoire à l’époque contemporaine, Paris, Bordas, 1973, p. 280.
45. Ibidem.
46. V. Opluštil, op. cit., p. 12.
>
50 Viorel Cruceanu
47. X. Yacono, Les étapes de la décolonisation française, Paris, PUF, 1971, p. 58.
48. A. Grosser, La IVe République et sa politique extérieure, Paris, A. Colin, 1972, p. 27.
49. A. Mazrui, Africa’s International Relations, London-Ibadan-Nairobi, Heinemann, 1979, p. 45.
50. A. Grosser, op. cit., p. 352.
>
La Seconde Guerre Mondiale et l’Afrique Noire 51
février 1960, quelques mois avant les indépendances seulement, dans une interview
accordée à la télévision canadienne, le leader ivoirien s’est avéré sceptique
encore: «Dans ce siècle où la dépendance réciproque est devenu règle d’or, je ne
vois pas comment on pourrait nous assurer un meilleur avenir dans une fausse
indépendance, qui n’est rien d’autre qu’isolement politique et économique»51.
La modération des francophones était compensée par l’activisme des
anglophones qui ont imprimé un nouvel élan au mouvement d’émancipation de
l’Afrique. Le point de départ a été le Ve Congrès Panafricain de Manchester
(15-19 octobre1945). Les destins du Panafricanisme (courant créé au début du
XXe siècle par le diaspora africain des États-Unis) ont été repris maintenant par
les jeunes intellectuels africains formés dans des universités américaines ou
anglaises „promis à un grand avenir politique”52: Kwame Nkrumah et Ako Adjei
de la Côte d’Or, Hastings Kamuzu Banda du Nyassaland, Obafemi Awolowo,
Samuel Akintola, H.O. Davies de Nigéria, Jomo Kenyatta du Kenya, I.T.A.
Wallace-Johnson du Sierra Leone et l’écrivain sud-africain Peter Abrahams. Le
groupe de Manchester avait compris que le moment était venu pour l’Afrique de
lutter pour une „personnalité propre”. Les documents rédigés par Kwame
Nkrumah affirmaient fermement: «Nous sommes décidés de devenir libres […].
Nous demandons l’autonomie et l’indépendance de l’Afrique Noire!»53.
Pratiquement, à Manchester, le Panafricanisme s’est transformé en une idéologie
„élaboré par les Africains, pour l’Afrique”54. Son ton revendicatif peut être
regardé aussi comme un acte de justice, censé récompenser la loyauté des
territoires africains envers les métropoles pendant les éprouvantes années de
guerre. Sauf que, on l’a déjà vu, une fois victorieuses, la France et la Grande Bretagne
ont essayé de minimaliser leur devoir moral envers l’Afrique Noire. Ce fait
transforma le „nationalisme domestique”55 d’avant en une „vague d’optimisme
prométhéique”56, qui confiera au mouvement continental d’émancipation, à partir de
la moitié des années ’50, „la stature d’une révolution”57.
Nous pouvons conclure que, vu ses conséquences58, la Seconde Guerre
Mondiale a influencé de manière décisive le sort de l’Afrique. Les investissements
51. V. Opluštil, op. cit., p. 121; voir aussi Le Nouvel Afrique-Asie, no. 52, janv. 1994, p. 10.
52. E. M’Bokolo, Afrique Noire..., tome II, p. 446.
53. E. Jefferson Murphy, op. cit., vol. 2, p. 289.; voir aussi W.J. Hanna (edit.), Independent Black
Africa, The Politics of Freedom, Chicago, R. MacNally, 1964, p. 533.
54. P.F. Gonidec, L’État Africain, Paris, R. Pichon et R. Durand-Auzias, 1970, p. 281.
55. J. Ki-Zerbo, op. cit., p. 469.
56. Le Nouvel Afrique-Asie, no. 53, févr. 1994, p. 14.
57. J. Ki-Zerbo, op. cit., p. 469.
58. Pour les détails, voir V. Cruceanu, Războiul se câştigă cu oameni şi resurse din colonii (La
Guerre peut être gagneé avec des hommes et des ressources des colonies), dans Dosarele Istoriei
(Les Dossiers de l’Histoire), nr. 9 (37), sept. 1999, p. 39-41; idem, Africa Neagră şi marele război
(L’Afrique Noire et la grande guerre), dans le vol. Structuri politice în secolul XX (Structures
politiques au XXe siècle) (volume d’hommages au prof. univ. dr. Constantin Buşe), Bucureşti,
Edit. Curtea Veche, 2000, p. 426-445.
>
52 Viorel Cruceanu
stratégiques opérés par les métropoles, ont donné le signal de la rupture avec le
passé. La participation des colonies à l’effort de guerre, avec des hommes et des
ressources matérielles, a conféré aux autochtones l’orgueil de se sentir utiles à ce
monde. Les réalités de la guerre, les confrontations sans merci Blancs contre
Blancs, ont fait que les Africains s’élèvent au-dessus des barrières raciales et
dépassent les préjugés de la marginalisation. Les consciences sont arrivées à leur
maturité. L’élan national, avec ses motivations intrinsèques, a joui d’un grand
suffrage international. La personnalité africaine, dont le contour est dû au labeur
passionné de plusieurs générations, allait évoluer vers son accomplissement: celui
de remporter l’indépendance!
BIBLIOGRAPHIE
>