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Décolonisation de l'Afrique p21

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Décolonisation de

l'Afrique
retrait des puissances coloniales de
l'Afrique après la Seconde Guerre
mondiale

La décolonisation de l'Afrique est un


processus politique et historique qui
correspond à l'indépendance des pays
africains vis-à-vis des puissances
coloniales de l'Afrique.
Pays africains par ordre d’accès à
l’indépendance.

Ce processus se déroule principalement


sur une période allant du milieu des
années 1950 à la fin des années 1970. Il
s'agit d'une des conséquences de la
Seconde Guerre mondiale et d'un
processus parallèle à la Guerre Froide.

Si plusieurs pays africains ont obtenu


leur indépendance avant ou après la
période de décolonisation, la majorité
des pays devinrent indépendant durant
cette période. Le dernier pays africain à
obtenir son indépendance est la Namibie.
Contexte

Article détaillé : Partage de l'Afrique.

À partir des années 1870, les différents


états européens tentent de s'installer en
Afrique.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer


cette « ruée vers l'Afrique » :

le facteur économique : les pays


européens industrialisés veulent
pouvoir garantir leur accès aux
ressources naturelles et avoir des
débouchées pour leurs productions[1] ;
le facteur stratégique : les territoires
colonisés permettent aux puissances
coloniales de pouvoir y déposer des
troupes pour assurer la maîtrise des
territoires en cas de conflit et aussi de
pouvoir disposer d'hommes en âge de
se battre ;
le facteur politique : conquérir des
territoires est vécu en Europe comme
une marque de prestige dans les
sociétés européennes.

Comparaison de la situation politique entre 1880 et 1913 en


Afrique
Depuis la conférence de Berlin de 1884-
85, le continent africain est divisé en
colonies appartenant à des pays
européens[2],[3].

Contrôle européen en 1939.

En 1905, la quasi-totalité du territoire


africain appartient à des nations
européennes, à l'exception du Liberia (qui
avait été colonisé au début du xixe siècle
par d’anciens esclaves afro-américains)
[réf. nécessaire] et de l'Éthiopie (qui sera
colonisée par l'Italie à partir de 1936)[4].
La Grande-Bretagne et la France
possèdent les plus grands empires
coloniaux. Viennent ensuite le Portugal,
l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie et la
Belgique[5].

Causes

Causes sociales

Sur le plan africain, les deux guerres


mondiales ont vu l'engagement de
troupes originaires d'Afrique[6],[7],[8].
L'auteur David Killingray estime à environ
1,3 million le nombre de soldats africains
ayant participé à la Seconde Guerre
mondiale dans les rangs de l'armée
britannique[9].
Par exemple, le dominion de l'Union sud-
africaine dirigée par Jan Smuts est entré
en guerre aux côtés des Alliés, s'est
engagé en Égypte et à Madagascar et a
participé à la libération de l'Éthiopie. La
plupart des gouverneurs coloniaux
français ont montré leur loyauté au
régime de Vichy jusqu'en 1943. La
propagande allemande durant la guerre
n'est pas étrangère à cette méfiance
envers l'autorité britannique. Du fait que
la conquête impériale japonaise ait
commencé en Extrême-Orient, elle a fait
face à une insuffisance en matière
première telle que le caoutchouc et
divers minerais. L'Afrique était alors
forcée de compenser cette pénurie et a
beaucoup bénéficié de ce changement.
Un autre problème clé auquel les
Européens ont dû faire face était la
présence d'U-boots (sous-marins
allemands) qui patrouillaient dans
l'océan Atlantique. Ceci a réduit la
quantité de matières premières
transportées vers l'Europe et a poussé à
la création d'industries locales en
Afrique. Ces industries ont, à leur tour,
causé l'agrandissement et la création de
nouveaux quartiers. Avec l'accroissement
des zones urbaines et de l'industrie est
venue celle des syndicats.

Causes culturelles
Durant les années 1930, plusieurs
personnalités d'origines africaines et
formées dans les universités
occidentales aux idées tels que
l'autodétermination commencent à se
faire entendre.

Il s'agit par exemple de personnalités


nationalistes comme Jomo Kenyatta
(Kenya), Kwame Nkrumah (Côte-de-l'Or,
Ghana), Léopold Sédar Senghor
(Sénégal) et Félix Houphouët-Boigny
(Côte d'Ivoire), qui agissent pour
l'indépendance de leurs pays[10].

Si les mouvements nationalistes et


indépendantistes africain ont été
principalement dirigés par des hommes,
les femmes ont également joué un rôle
important. Ces rôles comprenaient
l’organisation aux niveaux local et
national, le soin des blessés et même le
fait d’être sur les lignes de front de la
guerre[11]. On peut citer par exemple le
mouvement de Révolte des femmes
d’Abeokuta .
(en)

Causes politiques

Depuis la Première Guerre mondiale, la


position des États-Unis est devenue
déterminante sur le plan international.
D'une manière générale, ceux-ci avaient
intérêt au démantèlement des empires
coloniaux britanniques et français qui
leur interdisaient le marché des territoires
sous domination européenne. Avec le
déclenchement de la Seconde Guerre
mondiale, Franklin Roosevelt jugeait de
surcroît, que la défaite de la France et la
collaboration du gouvernement de Vichy
avec l'Allemagne ôtait à celle-ci toute
autorité politique pour conserver son
empire colonial. Il donne ainsi avec
Cordell Hull dès 1942, une impulsion
sans précédent au mouvement de
décolonisation[12].

En 1941, Roosevelt et Churchill se


rencontrent pour discuter du monde de
l'après guerre. Il en résulte la Charte de
l'Atlantique. L'une des clauses de ce
document, introduite par Roosevelt, était
l'autonomie des colonies impériales.
Après la seconde guerre mondiale, il y
avait donc une pression sur les
britanniques de se conformer aux termes
de la Charte de l'Atlantique. Lorsque
Churchill a introduit la charte au
parlement, il a expressément transposé
les colonies en pays récemment conquis
à l'Allemagne pour pouvoir la faire
passer [réf. nécessaire]. Après la guerre, les
colonies africaines étant toujours
considérées « infantiles » et
« immatures », des gouvernements
démocratiques n'ont été introduits qu'à
l'échelle locale. Les derniers mois de sa
vie, Roosevelt est contraint, du fait de
considérations de sécurité militaire, de
modérer son anticolonialisme. La
diplomatie américaine prend un cours
plus pragmatique visant à rassurer ses
partenaires occidentaux durant la guerre
froide[12].

Causes économiques

Pendant la Seconde Guerre mondiale,


certaines industries et villes africaines
locales se sont développées lorsque les
sous-marins patrouillant dans l’océan
Atlantique ont réduit le transport de
matières premières vers l’Europe[13].
Chronologie

Article détaillé : Chronologie de la


décolonisation de l'Afrique.

Article détaillé : Décolonisation.

À noter que seul le Liberia (indépendant


en 1847) est daté d'avant 1949 n'a jamais
été colonisé car il restait sous influence
américaine. L'Éthiopie sera occupée en
1936 par l'Italie fasciste pendant 5 ans
(occupation italienne de l'Éthiopie).

En 1977, 50 pays africains avaient obtenu


leur indépendance vis-à-vis des
puissances coloniales européennes[13].
Conséquences

Dans la plupart des colonies britanniques


et françaises, la transition à
l'indépendance a été relativement
pacifique excepté en Algérie. Certains
colons désapprouvaient cependant
l'introduction de gouvernements
démocratiques.

À la suite de la décolonisation, l'Afrique a


affiché une instabilité politique, un
désastre économique et une dépendance
à la dette. L'instabilité politique est
arrivée avec l'introduction des influences
marxiste et capitaliste ainsi que les
frictions permanentes dues aux
inégalités entre les races [réf. nécessaire].
Ceci menait à la guerre civile, des
mouvements nationalistes noirs ont
participé à des attaques violentes à
l'encontre des colons blancs [réf. nécessaire],
tentant de mettre fin à la « dominance de
la minorité blanche » dans les
gouvernements.

D'autres violences ont lieu à cause du


désaccord relatif au découpage
géographique fait durant la colonisation.
Malgré une acceptation très répandue de
ce découpage, des conflits frontaliers
comme ceux entre le Tchad et la Libye,
l'Éthiopie et la Somalie et le Nigeria et le
Cameroun surgissent. Certains conflits
de cette nature perdurent encore
aujourd'hui, comme c'est le cas du
Sahara occidental, disputé par les trois
États frontaliers (Algérie, Maroc,
Mauritanie)[14], soit directement ou par
l'intermédiaire de mouvements armés
soutenus par l'une ou l'autre partie, mais
la Mauritanie a laissé tomber l'affaire en
1979.

Un autre résultat du colonialisme, suivi de


la décolonisation, fut l'appauvrissement
en ressources naturelles de l'économie
africaine [réf. nécessaire] sans possibilité de
diversification de l'exportation de ses
cultures commerciales vers les pays
colons. Souffrant de famine et de
sécheresse, l'Afrique a lutté pour
industrialiser sa main-d'œuvre frappée
par la pauvreté, avec des fonds
insuffisants.

Dans une tentative d'influencer le Tiers


Monde pour qu'il adopte, soit l'idéologie
du capitalisme, soit celle du
communisme, les États-Unis et l'Union
soviétique ont prêté de la nourriture et de
l'argent à l'Afrique. Pour nourrir, éduquer,
et moderniser ses populations, l'Afrique a
emprunté des sommes importantes à
diverses nations, banques et
compagnies. En retour, les créanciers ont
contraint les pays africains à dévaluer
leurs monnaies et ont tenté d'exercer une
influence politique en Afrique. Cependant,
l'argent emprunté ne releva pas
l'économie dévastée [réf. nécessaire]. Les
énormes capitaux empruntés étant
habituellement dilapidés par la mauvaise
gestion des dictateurs corrompus, les
problèmes sociaux comme l'éducation, la
santé, et la stabilité politique ont été
ignorés.

Les dérivés de la décolonisation,


l'instabilité politique, les conflits
frontaliers, l'écroulement économique, et
une dette énorme continuent de ronger
l'Afrique aujourd'hui.
L'ancien "Sahara espagnol" (aujourd'hui
Sahara occidental), annexé par le Maroc
en 1975 à la suite des Accords de
Madrid , est dans une situation ambiguë
et son statut est disputé. Tandis que le
Maroc considère qu'il s'agit de territoires
ayant appartenu au Royaume du Maroc
avant la colonisation, l'ONU l'a inscrit (à
sa demande) dans la "Liste des
territoires non-autonomes". D'autre part,
le mouvement indépendantiste
« Polisario », puissamment soutenu par
l'Algérie, a créé la République arabe
sahraouie démocratique" autoproclamée,
qui revendique ce même territoire. Depuis
le cessez-le-feu de 1991, environ 80 % du
territoire sont sous administration
marocaine, la partie restante étant sous
contrôle du Polisario et de l'Algérie.

Bilan de la colonisation

L'Afrique a d'un côté souffert, à court et à


long terme, des effets de la colonisation
et de l'impérialisme, avec l'exploitation de
ses ressources naturelles comme l'or et
le diamant et de sa main-d'œuvre, le
bouleversement économique, social et
culturel, une division géopolitique et un
assujettissement politique. D'autre côté,
le transfert d'éléments de la civilisation
européenne et la constitution d'unités
politiques plus larges a ouvert de
nouvelles perspectives[15].
Notes et références

1. « Le système colonial (https://www.


maxicours.com/se/cours/le-systeme
-colonial/) [archive] », sur
MAXICOURS (consulté le
21 janvier 2023)
2. (en) Elizabeth Heath, Berlin Conference
of 1884–1885 : Meeting at which the
major European powers negotiated
and formalized claims to territory in
Africa; also called the Berlin West
Africa Conference., Henry Louis
Gates, Jr. and Kwame Anthony
Appiah (ISBN 978-0-199-73390-3, lire
en ligne (https://www.oxfordreferenc
e.com/view/10.1093/acref/9780195
337709.001.0001/acref-978019533
7709-e-0467) [archive])
3. « Brief History of the Berlin
Conference (https://web.archive.org/
web/20180215122624/http://teache
rweb.ftl.pinecrest.edu/snyderd/MW
H/Projects/mun-bc/history.htm) »,
sur web.archive.org, 15 février 2018
(consulté le 21 janvier 2023)
4. (en) « Which African Countries Were
Never Actually Colonized? (https://w
ww.thoughtco.com/countries-in-afric
a-considered-never-colonized-4374
2) [archive] », sur ThoughtCo
(consulté le 1er août 2022)
5. Michael H. Hunt, The world
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6. « The call of the Empire, the call of
the war | WW1 - Telegraph (https://w
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6/http://www.telegraph.co.uk/histor
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nvolvement-war.html) », sur
web.archive.org, 18 janvier 2014
(consulté le 1er août 2022)
7. Eric T. Jennings, Free French Africa in
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8. Meshack Owino, « THE IMPACT OF
KENYA AFRICAN SOLDIERS ON THE
CREATION AND EVOLUTION OF THE
PIONEER CORPS DURING THE
SECOND WORLD WAR », Journal of
Third World Studies, vol. 32, no 1,‎
2015, p. 103–131 (ISSN 8755-3449
(https://portal.issn.org/resource/iss
n/8755-3449) , lire en ligne (https://w
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9. (en) Killingray, David et PLAUT,
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Oxford: James Currey, Cambridge
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d-war-oxford-james-currey-hb-45-978
-1-84701-015-5-2010-296-pp/07B63
C9B8144AD768A4090786B641EB7
#) [archive])
10. Michael H. Hunt, The world
transformed : 1945 to the present,
2016 (ISBN 978-0-19-937102-0 et
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11. (en) Selina Makana, Women in
Nationalist Movements, Oxford
Research Encyclopedia of African
History, 2019
(ISBN 978-0-19-027773-4,
DOI 10.1093/acrefore/9780190277734.0
)
12. Noraogo Kinda, Les États-Unis et le
nationalisme en Afrique noire à
l'épreuve de la décolonisation
(Deuxième Guerre mondiale-1960) (h
ttps://www.persee.fr/doc/outre_030
0-
9513_1992_num_79_297_3052) [ar
chive], Outre-Mers. Revue d'histoire,
Année 1992, 297, pp. 533-555
13. (en-US) Author selfstudyhistory,
« DECOLONISATION OF AFRICA (http
s://selfstudyhistory.com/2015/01/2
5/decolonisation-of-
africa/) [archive] », sur SELF STUDY
HISTORY, 25 janvier 2015 (consulté
le 4 août 2022)
14. « Maroc-Algérie, l’impossible
conciliation? (http://www.rfi.fr/fr/afri
que/20181116-maroc-algerie-impos
sible-conciliation-sahara-
occidental) [archive] », sur RFI,
16 novembre 2018 (consulté le
25 février 2020)
15. Elikia M'Bokolo, Afrique Noire :
Histoire et Civilisations, tome II, Du
xixe siècle à nos jours, 2e éd., Paris:
Hatier, 2004

Voir aussi

Bibliographie
(en) Kevin Shillington (1995). History of
Africa (1st ed.). Palgrave Macmillan;
Revised edition (ISBN 0-312-12598-4)
Thomas Borrel, Amzat Boukari-Yabara,
Benoît Collombat et Thomas
Deltombe, L’Empire qui ne veut pas
mourir : Une histoire de la Françafrique,
Seuil, 7 octobre 2021, 1008 p.
(EAN 9782021464160, présentation en
ligne (https://www.seuil.com/ouvrage/l
-empire-qui-ne-veut-pas-mourir-collecti
f/9782021464160) [archive])
Pascal Blanchard, Nicolas Bancel,
Sandrine Lemaire, Benjamin Stora et
Achille Mbembe, Décolonisations
françaises : La chute d'un empire, La
Martinière, 9 janvier 2020, 240 p.
(ISBN 9782732484242, présentation en
ligne (https://www.editionsdelamartini
ere.fr/livres/decolonisations-francais
es/) [archive])

Articles connexes

Colonialisme
Décolonisation
Partage de l'Afrique
Exclusif colonial
Décolonisation portugaise de
l'Afrique (pt)

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