Amérique
Amérique
Amérique
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domaine maritime le plus étendu de la planète. Disposant de richesses minières et forestières, les
États-Unis sont aussi la première puissance agricole mondiale et, depuis 2017, le premier producteur
de pétrole au monde (571 millions de tonnes).
La population constitue un fondement majeur de la puissance américaine. Leurs 326,8 millions
d’habitants constituent le 1er marché de consommation au monde.
Grâce au « brain drain », 500 000 à 800 000 immigrants qualifiés (ingénieurs indiens, canadiens) sont
accueillis tous les ans, auxquels il faut ajouter 1 million de clandestins (ouvriers mexicains). Ces deux
catégories de population contribuent à renforcer leur compétitivité économique. Cette immigration
permet aussi d’accroître la population active et de la rajeunir.
b. Un dynamisme économique exceptionnel
Les performances économiques confirment la suprématie mondiale des États-Unis.
Son PIB constitue 24 % de la richesse planétaire en 2018. Son système agroindustriel moderne est à
l’origine d’un important excédent commercial et en fait la première puissance agro-exportatrice
mondiale. L’industrie automobile, malgré la concurrence allemande et japonaise, connaît un
renouveau (General Motors, Ford et Chrysler) tandis que celle de l’aéronautique et de l’espace
(Boeing, Lockheed
Martin…) occupe le premier rang.
Les États-Unis constituent le premier pôle mondial de l’innovation dans les sciences et les hautes
technologies. En 2019, elle occupait le rang de 1er pays investisseur dans la recherche et
développement, devant la Chine et le Japon.
Certaines régions des États-Unis, comme la Silicon Valley au sud de San Francisco (Californie), sont
les moteurs du développement et de l’innovation. Les géants du numérique s’y concentrent et y
possèdent leurs sièges sociaux : Google, Apple, Facebook, eBay, Yahoo!, Hewlett-Packard, Intel,
Adobe Systems.
c. Une forte intégration à la mondialisation
Par leurs investissements, les États-Unis sont un puissant acteur de la mondialisation. Ils sont, en
2018, le deuxième pays émetteur (5 711 milliards de dollars) et récepteur (4 080 milliards de dollars)
d’IDE dans le monde, derrière les Pays-Bas. Les firmes transnationales (FTN) américaines
contribuent à l’intensification de ces flux financiers ; parmi les 500 plus puissantes, 127 étaient
américaines en 2017 (Exxon, Apple…), faisant face à la concurrence des firmes chinoises, japonaises
ou européennes.
Les États-Unis demeurent la première puissance financière grâce au poids du dollar.
À Wall Street, les places boursières de New York (NYSE et NASDAQ) totalisent 41 % de la
capitalisation boursière mondiale. Les États-Unis sont aussi les principaux contributeurs financiers
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des grandes institutions internationales (ONU, FMI, Banque mondiale, OMC). Le statut de monnaie
internationale du dollar constitue un atout économique tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
2. La première puissance militaire mondiale
a. Une force considérable
Le budget militaire des États-Unis est le plus important au monde. Depuis les années 2000, il a été
multiplié par 2,3 pour atteindre 610 milliards de dollars en 2017 (3,1 % du PIB). Ce budget est près
de trois fois supérieur à celui de la Chine, et représente environ 35 % des dépenses militaires
mondiales. Les États-Unis sont aussi les premiers exportateurs d’armes au monde (226 milliards de
dollars, 57 % du total mondial). Leur complexe militaro-industriel est l’expression de leur hard
power.
La puissance de frappe américaine est sans équivalent. Hérité de la guerre froide, l’arsenal stratégique
américain reste très supérieur à ceux des autres pays détenteurs de l’arme nucléaire (Russie, France,
Royaume-Uni, Chine). L’armée se modernise par des innovations technologiques (drones de combat)
permettant des bombardements aériens ciblés et la réduction du nombre de soldats au sol.
b. Des interventions militaires au nom des intérêts américains
Leur capacité de projection militaire est mondiale. Les États-Unis sont les seuls à pouvoir intervenir
rapidement partout, grâce à leurs bases militaires établies à l’étranger (Europe occidentale, Asie
Pacifique), à leurs flottes réparties sur tous les océans et aux facilités que leur accordent leurs alliés
(accueil des navires dans les ports).
Les guerres américaines ont changé de nature. Depuis les attentats du 11 septembre, elles sont
aujourd’hui orientées contre le terrorisme islamiste (Al-Qaida, Daesh). Les décisions d’intervention
sont parfois prises en dépit des accords multilatéraux : en 2003, l’intervention unilatérale décidée par
George W. Bush contre L’Irak s’est effectuée sans l’accord de l’ONU.
3. Le rôle majeur de la diplomatie américaine
a. Les fondements de la diplomatie américaine
La défense des valeurs et des intérêts américains
Depuis leur indépendance (1776), les États-Unis promeuvent des valeurs qu’ils veulent universelles.
Ainsi les fondements internes de leur société reposent sur des principes intangibles qu’ils diffusent
dans le monde : démocratie, économie libérale, liberté d’expression, foi religieuse.
Les États-Unis disposent du plus grand nombre d’ambassades au monde. Les quelque 300
représentations (ambassades et consulats) américaines contribuent à la puissance diplomatique du
pays. Ce réseau couvre la totalité des pays du monde à l’exception de quelques États idéologiquement
hostiles : Corée du Nord (depuis la fin de la guerre de Corée en 1953), Cuba (entre 1961 et 2015) ou
Iran (depuis la révolution islamique en 1979).
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Des institutions et des alliances au service de la puissance
L’influence des États-Unis est forte au sein des organisations internationales. Afin d’encourager la
paix et la prospérité économique mondiales, les États-Unis ont été à l’origine de la création de l’ONU
en 1945 (conférence de San Francisco) dont le siège se trouve à New York. Ils y disposent d’un droit
de veto, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité. Leur influence est également majeure
au sein du G7, du G20, du FMI, de la Banque mondiale ou de l’OMC.
Les États-Unis soutiennent politiquement et militairement de nombreux alliés. Ils sont à l’origine de
la création de l’OTAN qui agit comme un instrument de protection militaire d’une grande partie de
l’Europe, hier face à la menace soviétique (1949-1989), aujourd’hui face à la Russie. Les soldats
américains ont souvent assuré des opérations de maintien de la paix de l’ONU (Liban, ex-
Yougoslavie, Somalie…). Des accords militaires bilatéraux ont été signés avec de nombreux pays :
Israël, Arabie
Saoudite, Japon, Corée du Sud...
b. Une politique étrangère entre unilatéralisme et isolationnisme dans un
monde multipolaire
« America first »
Depuis ces vingt dernières années, les chefs d’États américains développent le hard power. George W.
Bush et Donald Trump ont mis en application leur programme résumé par un slogan : « America first
».
Les États-Unis imposent ainsi leurs points de vue dans les négociations commerciales (avec la Chine
et l’Union européenne), le domaine du nucléaire (avec la Corée du Nord et l’Iran) et la question
migratoire (avec le Mexique). Seul Barack Obama (2009-2016) a fait exception à cette ligne
politique.
Les États-Unis orientent par ailleurs leur stratégie vers l’Asie. Le Moyen-Orient reste une zone
stratégique (contrôle des flux de pétrole, menace de l’Iran). La nécessité de préserver les routes
commerciales maritimes les incite à déployer leur marine et à mener des opérations militaires en mer
de Chine. En Europe, le maintien des forces de l’OTAN en Pologne et dans les États baltes constitue
une défense préventive contre la Russie.
La tentation du repli
La lutte contre le terrorisme ne passe plus par des guerres impliquant des troupes au sol. Les
présidents Obama et Trump ont limité les interventions à des opérations ciblées (traque de Ben Laden
de 2001 à 2011, frappes aériennes en Irak et en Syrie contre Daesh et le régime de Bachar el-Assad en
2018). Les États-Unis retirent la majeure partie de leurs troupes et forces spéciales d’Irak (2011), de
Syrie et d’Afghanistan (2018).
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L’isolationnisme est l’autre volet de cette politique. Cette volonté de désengagement se traduit par le
retrait américain de certains accords (retrait de l’accord de Paris sur le climat en 2017 et de celui sur
le nucléaire iranien en 2018) et de certaines organisations internationales (retrait de l’Unesco en 2017
et du Conseil des droits de l’homme des Nations unies en 2018).
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Les États-Unis sont souvent à l’origine de mouvements culturels d’ampleur planétaire. La diffusion
des courants musicaux (jazz, disco, rap…), artistiques (pop art, street art…), journalistiques (nouveau
journalisme dans les années 1960, adoptant des techniques littéraires) … contribuent également au
rayonnement planétaire des États-Unis.
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démocratisé, notamment avec les maisons préfabriquées, puis par les connexions (transports en
commun) entre le centre-ville et les quartiers périphériques.
…ainsi que de la surconsommation
Depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis apparaissent comme le pays de la
surconsommation illustrée par la sculpture Supermarket Lady, réalisée par Duane Hanson en 1969 : le
caddie y a remplacé le panier, les produits sont industriels et la femme est en surpoids.
La sédentarisation, le manque de pratique sportive, puis la consommation excessive de graisses et de
sucre expliquent que 71 % des Américains sont en surpoids dont 35 % en situation d’obésité. Les
conséquences sur la santé se ressentent par une explosion du diabète, des maladies cardiovasculaires
et de certains cancers. Cela concerne les populations les plus fragiles qui ont difficilement accès à des
produits frais, sains et variés.
Ces quelques éléments ne témoignent pas de la fin du modèle américain mais sont davantage
révélateurs d’inégalités devenues endémiques dans le pays.
b. Le fardeau des inégalités et la question religieuse
De fortes disparités sociales…
Si les États-Unis sont le 4e pays pour le PIB par habitant, ils sont aussi marqués par de fortes
disparités qui ont augmenté avec la pandémie. Entre 1970 et 2018, le revenu annuel moyen des plus
fortunés a presque doublé pendant que les revenus les moins élevés ont stagné. Cela se traduit par une
concentration du patrimoine.
Ainsi, les 1 % les plus fortunés des Américains concentrent 42 % du patrimoine du pays alors qu’en
France ce même taux s’élève à 19 %. 40 millions de personnes, soit 11 % de la population, vivent
dans la pauvreté tandis que la fortune de Jeff Bezos culmine à 198 milliards de dollars.
L’indice de Gini, qui mesure les inégalités, s’élevait à 0,486 en 2018 contre 0,316 pour la France. Le
pays est parmi les cinq plus inégalitaires au monde. Cela se traduit concrètement par un faible accès
aux soins puisque 9 % des ménages n’ont toujours pas de couverture santé. Les quartiers pauvres sont
aussi marqués par une espérance de vie plus faible, puis un diabète et une mortalité infantile plus
élevés.
…liées à l’appartenance ethnique…
Ces inégalités s’aggravent en fonction de l’appartenance ethnique et la question économique rejoint
celle de la ségrégation socio-spatiale. 21 % de la population noire et 18 % de la population hispanique
vivent dans la pauvreté contre 8 % de la population blanche. Ces chiffres se retrouvent aussi dans les
prisons. Si les Afro-Américains constituent 12 % de la population du pays, ils représentent le tiers des
prisonniers. Depuis les années 1970, le fossé n’a cessé de se creuser avec une pauvreté qui touche
désormais deux fois plus les populations noires.
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Les disparités dépassent le cadre économique puisque même à revenus égaux, les foyers hispaniques
et noirs ont plus de difficultés à devenir propriétaires. Ces populations sont également les plus
touchées par les catastrophes climatiques (Katrina à la Nouvelle-Orléans en 2008), les crises
économiques (2008) et la pandémie depuis 2019. Pour les 20-29 ans Afro-Américains, la mort dans
des conditions violentes est la première cause de mortalité contre la cinquième chez les jeunes Blancs
du même âge.
Le mouvement Black Lives Matter, né en 2013, a été créé pour dénoncer le racisme, qualifié de
systémique, envers les Noirs. Il a pris une plus grande ampleur au cours de l’été 2020 après la mort de
George Floyd. Si la ségrégation a été abolie en 1964, les villes américaines sont encore structurées
autour de quartiers communautaires. Le ghetto est devenu le symbole de l’exclusion de la société
américaine comme en témoigne le film Boyz n the Hood de John Singleton, sorti en 1991 et qui décrit
l’univers du quartier de South Central à Los Angeles.
c. Une société clivée par le politique
Des partis aujourd’hui radicalisés et antagonistes
Plus que le bipartisme, ces dernières années ont révélé la bipolarisation du pays qui se déchire entre
les extrêmes modérés et conservateurs. Si Donald Trump a été le candidat républicain, il a participé à
une montée de la défiance envers les deux partis traditionnels.
La radicalisation l’emporte sur la politique du compromis et provoque donc une certaine paralysie des
institutions. Ainsi, le deuxième mandat de Barack Obama a été marqué par l’opposition du Sénat, qui
était alors majoritairement républicain. Si les deux partis ont longtemps été les artisans de la fabrique
de l’opinion grâce à leur service de publicité politique et aux sondages, ils n’ont plus la main sur la
fabrique de l’opinion.
Donald Trump s’est ainsi plus imposé dans le débat politique par la télévision que par son ascension
au sein du parti républicain. La chaîne Fox News, créée en 1996 par Roger Ailes, apparaît également
comme une arme de propagande politique. Cette défiance envers les partis politiques et les médias
traditionnels favorise l’essor des théories du complot. Steve Bannon, le directeur de campagne de
Donald Trump, et le mouvement QAnon incarnent la propagation de ces théories par le biais des
réseaux sociaux.
Une radicalisation accentuée par la présidence de D. Trump
Avec un mandat qui s’est terminé par l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, Donald Trump a
accentué cette polarisation. Ces profondes divisions politiques amènent de nombreux citoyens à se
définir davantage par opposition au camp adverse que par adhésion au sien.
Si la personnalité de Donald Trump a une responsabilité indéniable, il convient de souligner des
causes plus profondes dont l’instabilité économique, les inégalités de plus en plus perçues comme des
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injustices et la crise des médias traditionnels, pendant que beaucoup se tournent vers les réseaux
sociaux.
La communication sur Instagram et Twitter implique d’être concis, or cette brièveté favorise les
messages les plus violents. Magnat de l’immobilier, milliardaire et ayant construit sa réputation par la
télévision, Donald Trump ne s’en est pas moins présenté comme le porte-parole d’une partie des
laissés-pour-compte et de ceux qui fustigent le système. Son rejet d’une partie des médias
traditionnels et de certains journalistes emblématiques, au profit des tweets, a renforcé cette défiance.
Son mandat ne peut être perçu comme une parenthèse puisqu’il révèle des dynamiques profondes et
sur le plan judiciaire, il a nommé trois juges conservateurs à la Cour suprême.
Même si ses annonces relèvent parfois de la seule communication comme en témoignent les
cinquante kilomètres de murs construits à la frontière avec le Mexique en quatre ans, il a favorisé une
certaine Amérique en supprimant 68 lois environnementales et en répondant favorablement aux
principaux lobbys. Cette polarisation et le fait de renforcer les tensions raciales expliquent qu’il n’ait
jamais franchi les 50 % d’opinions favorables. Pour la première fois depuis 150 ans, le nouveau
président, Joe Biden, a été investi sans la présence de son prédécesseur.
Une tâche difficile pour le président Biden
Face à cette « trumpisation », les défis du mandat de Joe Biden et Kamala Harris sont nombreux
mais le principal est de fédérer une population qui s’est radicalisée entre les partis démocrate et
républicain. S’appuyant sur une faible majorité au Sénat, le président démocrate doit convaincre une
partie des républicains pour mener à bien certaines réformes. La crise sanitaire a conduit à une forte
augmentation du nombre de personnes dans la précarité. Il a ainsi réussi à faire voter un plan de
relance de 1 900 milliards de dollars en mars 2021.
Le policier Dereck Chauvin a également été reconnu coupable du meurtre de George Floyd, un pas
important dans la condamnation des violences policières envers la communauté afro-américaine. Les
cent premiers jours du 46e président des États-Unis aspirent à envoyer un message clair au reste du
monde : America is back.
2. Les fragilités de la puissance américaine sont diverses
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artificielle participent à son développement mais peuvent aussi être utilisées dans le domaine de la
défense. Face à une diplomatie plus agressive, l’administration Biden renforce les liens avec ses alliés
dans la région comme l’Australie, le Japon et l’Inde. Dans le même temps, la Chine a consolidé ses
liens avec la Russie, le Pakistan, le Laos, l’Éthiopie et l’Iran. Cet activisme diplomatique s’est encore
renforcé pendant la crise sanitaire.
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En 1989, le politologue américain Francis Fukuyama annonce la fin de l’Histoire, c’est-à-dire la
victoire finale du libéralisme sur toute autre idéologie et la fin des conflits ouverts opposant des
visions du monde diamétralement opposées.
Le président républicain George H. Bush présente, en janvier 1992, sa vision d’un « nouvel ordre
mondial », pacifié, où les conflits doivent désormais être gérés et résolus par les instances
internationales, avec l’appui des États-Unis s’il y a lieu.
Avec moins de 5 % de la population de la planète (328,2 millions d’habitants en 2020), les États-Unis
restent la première puissance économique mondiale. Hubert Védrine, ancien ministre français des
Affaires étrangères, a même qualifié les États-Unis « d’hyperpuissance ».
Sous la présidence du démocrate Bill Clinton (1993-2001), les États-Unis pratiquent l’enlargement,
que l’on peut traduire par l’extension de la démocratie libérale à travers le monde :
Les États-Unis multiplient les accords de libre-échange et soutiennent l’intégration des pays
d’Europe centrale et orientale dans le camp occidental en élargissant l’OTAN à la Pologne, la
République tchèque et la Hongrie en 1999 ;
Ils s’impliquent dans le conflit yougoslave avec les accords de Dayton (1995) qui mettent fin à
la guerre en Bosnie ;
Ils appuient les négociations entre Israéliens et OLP (Organisation de libération de la
Palestine) avec la signature des accords d’Oslo (septembre 1993).
Le 11 septembre 2001, les États-Unis sont touchés en leur cœur par des attentats perpétrés par
l’organisation terroriste islamiste Al-Qaïda. Les États-Unis les interprètent comme une
déclaration de guerre de nouveaux ennemis « totalitaires » unis dans « l’axe du mal ».
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dollar demeure la monnaie internationale, il voit sa part dans les réserves de change tomber de 71,5 %
à 61,4 % entre 2001 et 2010.
La puissance des États-Unis est contestée jusque dans leur sphère d’influence traditionnelle,
l’Amérique latine, où l’impérialisme est dénoncé sans relâche par les dirigeants cubains ou ceux du
Venezuela.
Les États-Unis entretiennent avec le reste du monde des rapports moins déséquilibrés que par le
passé :
Leur suprématie et leur rôle de premier plan s’exerce davantage à l’intérieur des institutions
du monde multipolaire, comme en atteste le G20 (depuis 2008) ;
La suprématie militaire et la situation géostratégique privilégiée des États-Unis continuent de
leur assurer un rôle de premier plan ; cependant ils laissent volontiers opérer leurs alliés : en
Libye en 2011, la Grande-Bretagne et la France par exemple.
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B. L’Europe et les Etats-Unis : un rapport ambigu et complexe
D’une alliance des plus solides post la WWII, à un éloignement progressif. Les rapports entre les
Etats-Unis et l’Europe sont affectés par plusieurs points :
La géographie
La proximité européenne avec les États-Unis est moins évidente qu’il n’y paraît. C’est vrai, les ¾ des
côtes du littoral américain sont orientées vers l’Atlantique, donc vers l’Europe. Un quart seulement
vers le Pacifique. Mais si l’on intègre dans le paysage l’Alaska et les îles Américaines du Pacifique,
Hawaï, Guam, les Marianne, le regard change un peu. La côte européenne, mettons Lisbonne, est à
5 500 kms de New-York. Et puis les États-Unis ne regardent pas l’Europe comme un ensemble.
L’Union européenne leur apparaît comme un agrégat, un consortium artificiel de pays mis bout à
bout, comme un empilement d’assiettes sans cohérence. Il n’y a pas d’États-Unis d’Europe. Donc, vu
de Washington, l’Europe n’existe pas comme entité politique.
L'économie
Les Etats Unis regardent de plus en plus l’Europe à la fois comme un acteur secondaire, et en même
temps comme un concurrent, avec le sentiment d’être perdant dans les échanges. L’Europe est perçue
comme un acteur secondaire, parce que l’économie mondiale s’est déplacée vers l’Asie et le pacifique
devient le pivot du monde au lieu de l’atlantique.
C’est pour cela que les États-Unis ont négocié en priorité un partenariat Transpacifique avec 11 pays
de la zone Pacifique. Pour cette raison aussi que la guerre commerciale américaine est frontale avec la
Chine. Mais la balance commerciale entre les deux zones est favorable à l’Europe, qui est
"responsable" à hauteur de 20% au déficit commercial américain.
Cependant les Etats Unis adoptent une position de retrait sur plusieurs dossiers internationaux. En
effet, la transformation des rapports des Etats Unis avec l’Europe rentrent aussi dans la redéfinition
des paradigmes géopolitiques des alliances du côté américain et celui de la puissance du côté
européen.
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Le département de la défense identifie quatre pays qui constituent une menace envers leur stratégie
indopacifique : La Chine ; La Russie ; L’Iran ; La Corée du Nord – et une menace transverse –
l’extrémisme violent.
Le contexte géopolitique est très volatile, cependant les Etats Unis ont marqué la Chine comme leur
priorité stratégique afin de stopper toute possibilité de la construction d’un hégémon dans une région
de prédilection.
Une région qui est déjà marqué par un ensemble de clivages historiques et culturels. En plus de ces
clivages, on ajoute la menace constante militaire et plus particulièrement nucléaire, une puissance
nucléaire la maîtrise de la grammaire de la dissuasion reste incertaine.
Les Etats Unis agit dans la peur d’un déclassement de la part du rival chinois, ainsi elle institue de
nouvelles alliances comme celle avec l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis visant à contrer
l’expansionnisme chinois dans l’Indopacifique (accords dits AUKUS – acronyme de l'anglais
Australia, United Kingdom et United States). On assiste à un engrenage inquiétant vers une escalade
potentiellement militarisée dans la région.
Alliés, adversaires, concurrents, pairs, collaborateurs ? Quelle relation entre la Russie et les Etats
Unis aujourd’hui
Fin des Années 2000
À la fin des années 2000, on les croyait alliés. Notamment parce que Barack Obama avait théorisé le
« reset » des relations entre les deux pays, c’est-à-dire leur remise à neuf. C’était en 2009, quelques
mois après le brusque regain de tensions au moment du conflit entre la Géorgie et la Russie et
quelques années après les révolutions colorées qui avaient eu lieu dans les anciennes républiques
soviétiques et dans lesquelles Moscou voyait la main discrète mais essentielle de la CIA.
Dans la stratégie d’Obama, de bonnes relations avec la Russie permettaient de se tourner résolument
vers l’Asie Pacifique en réduisant de manière drastique les troupes américaines stationnées sur le
continent européen, un vestige de la guerre froide.
En signe de bonne volonté, Obama avait annoncé la mort du programme de bouclier anti-missiles en
Europe centrale – un bouclier pourtant voulu et annoncé par l’administration Bush. La signature des
accords START – limitation des ogives nucléaires à 1 500 dans les deux pays – semblait le symbole
d’une politique rondement menée par le président américain.
De son côté, en devenant officiellement membre de l’OMC en 2012, la Russie semblait entrer dans le
rang, dans l’ordre mondial et libéral dominé par les États-Unis.
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Pour preuve, durant la campagne présidentielle de 2012, lorsque Mitt Romney, le candidat
républicain, qualifia la Russie de « principal ennemi géopolitique des États-Unis », tout le monde le
considéra à contretemps, empêtré dans une grille de lecture du monde datant des années 1980.
L’élargissement de l’OTAN n’est dirigé contre personne. Chaque nation souveraine a le droit de
rejoindre ou non cette alliance. C’est un principe fondamental de la sécurité de l’Europe, auquel la
Russie a elle aussi souscrit et qu’elle doit respecter. Les portes ouvertes de l’OTAN ont été un succès
historique, qui a étendu stabilité et prospérité sur l’Europe depuis la chute du mur de Berlin ».
Il est vrai que Russie et Ukraine ont en partage une frontière et une longue histoire commerciale et
culturelle, et ont même longtemps fait partie d’un même pays. Dans ces conditions, difficile
d’imaginer un président russe ne rien faire si Kiev se rapprochait trop à son goût de l’orbite
occidentale. Dès lors, estimait la Maison Blanche, Moscou égaliserait voire surpasserait tout soutien
militaire accordé à Kiev. Dans ce contexte et sur ce terrain, la Russie l’emporterait au jeu de
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l’escalade militaire. Et après, que faire ? Résumant cette asymétrie d’intérêts en Ukraine, Barack
Obama avait déclaré dans une réunion avec des militaires américains : « si je voulais envahir le
Canada ou le Mexique personne ne pourrait y faire grand-chose ».
Comment alors faire payer la Russie pour sa violation du droit international ? En déplaçant la
confrontation sur le terrain économique : l’escalade des sanctions et de l’aide économique était un
jeu que l’Amérique pouvait gagner, si elle obtenait le soutien des Européens – ce qui n’était pas
gagné étant donné leur dépendance énergétique envers la Russie. Début 2016, force est de
constater que l’alliance transatlantique a tenu et que les sanctions, comme le cessez-le-feu négocié à
Minsk en février 2015, ont survécu. Cependant, Américains et Européens semblent ne pas avoir
adapté le remède au diagnostic : il est vrai que des dizaines de milliards de dollars d’aide économique
auraient beaucoup plus aidé Kiev que quelques missiles ; mais pour cela il aurait fallu plus qu’un
timide prêt d’urgence du FMI.
Par exemple, si Washington accueille avec beaucoup de froideur les initiatives diplomatiques de
Moscou visant à se rapprocher des autres grands émergents pour constituer un front uni face à l’ordre
occidental (on peut penser à la Nouvelle Banque de développement lancée en 2014, présentée comme
remplaçante possible de la Banque mondiale et du FMI), les deux pays n’en demeurent pas moins
associés, que ce soit dans le dossier du nucléaire iranien ou dans le dossier syrien. Là, même s’il n’est
pas question de faire partie d’une même coalition (les deux pays soutenant des options diplomatiques
opposées), Russes et Américains sont côte à côte pour obtenir un cessez-le-feu entre les belligérants et
un règlement politique du conflit.
En somme, tout dépend du dossier : parfois ils collaborent ; d’autres fois ils se concurrencent. S’ils ne
sont pas alliés, ils ne sont pas non plus adversaires. La situation est plus complexe, plus fine que
pendant la guerre froide. C
’est que la Russie n’est pas l’URSS : qu’il le veuille ou non, Moscou n’est plus l’alter ego de
Washington. Ils ne jouent plus dans la même cour : en valeur absolue, leurs puissances militaire,
diplomatique, économique, commerciale, financière, démographique, socioculturelle sont
incomparables.
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D’où l’une des motivations de la Russie de Poutine : être de nouveau considéré comme un pair des
États-Unis. Ce qui, à en croire Barack Obama, n’est pas encore le cas : « en Ukraine, Poutine a réagi à
la potentielle perte de contrôle d’un État satellite. Et il a improvisé de manière à garder le contrôle là-
bas. Il a fait exactement la même chose en Syrie, avec [dans deux les cas] un coût énorme pour le
bien-être de son propre pays… La vraie puissance, c’est obtenir ce qu’on veut sans être contraint de
recourir à la violence. La Russie était beaucoup plus puissante quand l’Ukraine avait l’air d’un pays
indépendant mais était en réalité une kleptocratie dont il pouvait tirer les ficelles71 ». Une Russie
amoindrie et isolée diplomatiquement n’en constitue pas moins une menace qui, certes, n’est pas
existentielle. Ses problèmes démographiques et son besoin de réformes économiques structurelles
demanderont du temps et du leadership politique. Or, le chemin emprunté par Poutine ne va pas dans
cette direction. Et, dans ces conditions, la tentation est forte de projeter la force militaire pour donner
l’impression de la puissance – une tactique que Poutine a déjà utilisée à plusieurs reprises.
Dès lors, la relation américano-russe est à étudier de près. Ni pairs, ni alliés, ni adversaires, leur
relation s’inscrit dans une sorte de concurrence collaborative, fluctuant au gré des dossiers et des
leaders politiques. Si Barack Obama s’est efforcé de ne pas répondre aux provocations rhétoriques
russes – « c’est ce qu’ils cherchent72 », répète-t-il souvent – il y a fort à parier que le prochain
occupant de la Maison Blanche sera plus bavard, qu’il s’appelle Trump ou Clinton…
La Chine
Les relations sino-américaines sont les liens, à la fois de concurrence et de coopération, tissés entre
les États-Unis d'Amérique et la République populaire de Chine. La plupart des analystes constatent
que ces relations sont complexes et à multiples facettes : les deux pays ne sont ni alliés ni ennemis,
mais sont néanmoins deux grandes puissances aux économies liées. L'exécutif américain ne considère
pas la République populaire de Chine comme un adversaire, mais un concurrent dans certains
domaines et un partenaire dans d'autres.
Jusqu'à nos jours, les relations ont été globalement stables mais il y eut quelques périodes plus
tendues, notamment après la chute de l'Union soviétique, qui supprima un ennemi commun et fit des
États-Unis la seule superpuissance mondiale. Ces derniers sont cependant préoccupés par les droits de
l'Homme en Chine et le statut politique de Taïwan ainsi que par la situation au Tibet. Jusque dans
les années 1970, les États-Unis reconnurent la République de Chine à Taïwan comme le
gouvernement légitime de la Chine continentale et n'entretenaient pas de relations diplomatiques avec
le régime communiste de la République populaire de Chine. Au cours de la Guerre froide, la rupture
sino-soviétique fournit une occasion aux États-Unis pour établir des liens avec la Chine continentale
et en faire un contrepoids à l'Union soviétique.
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Alors que quelques tensions persistent entre les deux surpuissances au xxie siècle, il y a plusieurs
facteurs de stabilité. La République populaire et les États-Unis sont des partenaires commerciaux
importants et partagent des intérêts en ce qui concerne le contre-terrorisme et la prolifération
nucléaire. De plus, la Chine est le plus grand créancier étranger des États-Unis. Les questions sur
lesquelles doit progresser la Chine sont principalement des questions intérieures, et son gouvernement
a envie de maintenir des relations stables avec les États-Unis. Les relations bilatérales sino-
américaines sont marquées à la fois par une dénonciation de l'« hégémonisme américain » et une
interdépendance économique croissante.
Les deux parties reconnaissent que leurs relations sont de la plus haute importance, au vu de leur
statut de superpuissances économiques. De grands dirigeants politiques et des universitaires ont défini
les relations sino-américaines comme le rapport bilatéral le plus important du xxie siècle. « Les
relations entre les États-Unis et la Chine façonneront le xxie siècle », a déclaré le président
américain Barack Obama en ouvrant le 27 juillet 2010 à Washington D.C., un sommet destiné à
convaincre Pékin d'accroître leur coopération5. À l'échelle planétaire, il est également reconnu qu'une
entente américaine-chinoise est nécessaire pour pouvoir établir un traité climatique efficace.
Aux États-Unis, les attaques terroristes ont changé la nature du discours des détracteurs de la Chine. Il
n'était plus possible de prétendre pour « l'équipe bleue » que la Chine était la menace principale pour
la sécurité des États-Unis. Les priorités ont alors changé et se sont concentrées sur le Moyen-Orient.
Ainsi, la politique étrangère américaine était réorientée pour éviter les problèmes en Asie orientale.
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les deux parties ont reconnu que le développement de relations était non seulement dans l'intérêt des
deux nations, mais aussi dans l'intérêt du monde.
L'essor économique de la Chine a engendré des inquiétudes chez les Américains, ces derniers ayant
joui d'une position de dominance mondiale depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Ainsi, étant
les deux pays les plus influents et puissants dans le monde, il y a eu des suggestions de plus en plus
fortes dans les cercles politiques américains de créer un G-2 (Chimerica) pour que les États-Unis et la
Chine puissent trouver des solutions de problèmes globaux ensemble.
Le Dialogue économique stratégique, introduit par les présidents W. Bush et Hu en 2006, a été élargi
par l'administration Obama et est maintenant appelée « Dialogue stratégique et économique États-
Unis-Chine ». La première réunion en juillet 2009 était ciblée sur une réponse commune à apporter à
la crise économique mondiale, au réchauffement climatique, à la prolifération nucléaire et aux crises
humanitaires.
Le président Obama a visité la Chine en novembre 2009 pour discuter de ces questions42. Cependant,
en janvier 2010, les États-Unis ont proposé une vente d'armes de 6,4 milliards de dollars à la
République de Chine (Taïwan). En réponse, la République populaire a menacé d'imposer des
sanctions sur des entreprises américaines fournissant des armes à Taïwan et suspendre la coopération
sur certaines questions régionales et internationales.
En février 2010, le président Obama a rencontré le dalaï-lama, accusé par la Chine « de l'excitation de
l'agitation au Tibet ». Après la réunion, la Chine a convoqué l'ambassadeur des États-Unis, qui a
commenté la réaction chinoise comme étant en « demi-teinte ». Quelques activistes ont critiqué
Obama pour son attitude assez discrète lors de la visite.
Les États-Unis ont par ailleurs incité la Chine continentale et Taïwan à signer un Accord-cadre de
coopération économique. En octobre 2011, le Secrétaire d'État américaine Hillary Clinton décrit « un
pivot » américain vers l'Asie. Ceci inclut « une augmentation d'investissement diplomatique,
économique et stratégique dans l'Asie-Pacifique ». Ce pivot était vu comme un mouvement pour
contrer l'influence croissant de la Chine. En novembre 2011, au sommet de la Coopération
économique pour l'Asie-Pacifique (APEC), Obama a annoncé que les États-Unis et huit autres nations
ont atteint un accord sur un partenariat Trans-pacifique de libre-échange multinational. Il annoncé
plus tard des plans pour déployer 2 500 fusiliers marins en Australie, incitant la critique de Pékin.
Pour beaucoup d'officiels chinois et analystes, ce pivot vers l'Asie est une stratégie légèrement
déguisée « d'encercler » la Chine. Quelques analystes ont proposé que la Chine doive répondre
par « marchant vers l'ouest », en cherchant des alliés géopolitiques potentiels et des nouvelles
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opportunités économiques dans le continent Eurasien. De plus, cette stratégie stimulerait le
développement économique dans des régions sous-développé dans l'ouest de Chine. Mais finalement,
la réalité est que le pays le plus important dans les relations avec l'étranger de la Chine restera les
États-Unis.
Dans un discours donné en 2015, Barack Obama déclare : « La Chine veut écrire les règles pour la
région du monde qui connait la croissance la plus rapide. Pourquoi-la laisserait-on faire ? Nous
devrions écrire ces règles ».
Malgré ses quatorze mille kilomètres de côtes, la Chine se heurte, dès qu’elle sort en mer, à l’armée
américaine. Outre les bases de plusieurs dizaines de milliers de soldats au Japon et en Corée du Sud,
plusieurs centaines de militaires sont présents à Singapour, en Thaïlande, aux Pakistan et dans
quelques autres pays. L’armée américaine possède également des bases navales aux Philippines.
D'après Kishore Mahbubani, ancien ambassadeur de Singapour aux Nations unies, « lors d’une
conférence de presse conjointe avec le président Obama, le 25 septembre 2015, Xi Jinping avait fait
des propositions sur la mer de Chine méridionale qui incluaient l’approbation de déclarations
soutenues par les dix membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Anase). Il avait
ajouté qu’il n’avait pas l’intention de militariser les îles Spratleys, où des travaux gigantesques étaient
en cours. L’administration Obama ne fit aucun effort pour donner suite à cette proposition conciliante,
mais intensifia au contraire les patrouilles de sa marine. En réponse, la Chine a accéléré la
construction d’installations défensives sur ces îles. » Le diplomate reproche ainsi aux États-
Unis d'avoir « raté de multiples occasions d’y désamorcer les tensions ».
En juin 2013, le président américain Obama a accueilli son homologue Xi pour un sommet
de « manche de chemise » en Californie dans un effort de construire un rapport personnel et faciliter
des relations non-tendues entre les deux pays. Les présidents promettent de coopérer plus
effectivement sur les questions bilatérales, régionales et globales, y compris le changement climatique
et la prolifération atomique en Corée du Nord. Obama et Xi annoncent aussi vouloir établir un
nouveau modèle de relations entre les États-Unis et la Chine.
En août 2018, le Congrès américain adopte la loi de défense nationale (NDAA), qui fait de la Chine et
de la lutte pour « contrer son influence » la « priorité des États-Unis qui nécessite l'intégration de
multiples éléments, notamment diplomatiques, économiques, militaires, et de renseignement ».
Le président américain Donald Trump se montre en 2020 très critique de la façon dont la Chine a fait
face à la pandémie de Covid-19, l'accusant de l'avoir laissé se propager, et menace de rompre toutes
relations diplomatiques et économiques avec elle. Il suspend par ailleurs la contribution des États-
Unis à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qu'il accuse d’être proche de Pékin. Mike Pompeo,
le ministre américain des Affaires étrangères, a affirmé détenir « des preuves immenses » qu'un
accident de laboratoire en Chine était à l'origine de la pandémie, refusant toutefois de livrer les
preuves à l'appui de son affirmation. Donald Trump a également affirmée avoir « vu les preuves » à
ce sujet. Cette théorie est cependant rejetée par l'OMS et la communauté scientifique internationale.
Ces controverses provoquent une hausse du sentiment anti-chinois aux États-Unis ; selon une enquête
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du Pew Research Center publiée en avril, 66 % des Américains interrogés déclarent avoir une opinion
défavorable de la Chine, en particulier les électeurs du Parti républicain.
Le 27 juin 2020, les États-Unis ont imposé des restrictions sur les visas aux autorités chinoises au
sujet de la loi sur la sécurité de Hong Kong parce qu'ils pensaient être responsables de l'atteinte à la
liberté à Hong Kong. Le 29 juin, la Chine a également annoncé des restrictions sur les visas contre
les Américains "se conduisant mal" au sujet de la loi controversée sur la sécurité nationale dans le
territoire autonome de Hong Kong, qui était considérée comme une réponse directe aux restrictions de
visa imposées par les États-Unis.
Le 5 décembre 2020, le département d'État américain a mis fin à cinq programmes d'échange culturel
avec la Chine, à savoir:«le programme de voyage éducatif en Chine pour les décideurs politiques, le
programme d'amitié américano-chinois, le programme d'échange de leadership américano-chinois, le
programme d'échange transpacifique américano-chinois et le programme éducatif et culturel de Hong
Kong.» Ils ont décrit ces programmes comme des outils de propagande de puissance douce du
gouvernement chinois65.
Administration Biden
En août 2020, Joe Biden qualifie la répression des ouïghours dans la région du Xinjiang de « génocide
perpétré par le gouvernement autoritaire de la Chine ». En janvier 2021, Antony Blinken, secrétaire
d’État désigné par Joe Biden, partage cette accusation de génocide.
Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie concluent en septembre 2021 contre la Chine un pacte
militaire dénommé AUKUS. Le QUAD (qui comprend également le Japon et l'Inde), considéré
comme une « OTAN asiatique », annonce simultanément renforcer sa présence militaire aux abords
de la Chine. Le département américain de la Défense constitue par ailleurs une China Integration
Team chargée d’appliquer le plan de bataille par les airs et par la mer (AirSea Battle à la Chine. Des
centaines de missions de reconnaissance sont menées à proximité des côtes chinoises « en se faisant
passer électroniquement pour des avions de ligne commerciale de Malaisie et des Philippines »,
souligne Tamara Kunanayakam, présidente du groupe de travail intergouvernemental de l’ONU sur le
droit au développement.
Conclusion
Les contradictions intérieures et les deux dernières décennies ont révélé les fragilités internes des
États-Unis. L’année 2020 a été terrible sur le plan symbolique avec la gestion catastrophique de la
pandémie, les tensions entre les différentes communautés et l’assaut sur le Capitole. Un État
interventionniste, le maintien du bipartisme et une puissance redéfinie semblent être les piliers sur
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lesquels Joe Biden souhaite rebâtir la puissance du pays même si le départ américain d’Afghanistan a
pris des allures de débâcle. Pour l’heure, le pays essaie de soutenir l’Ukraine (envoi de plus de 17 000
missiles antichars et de 2 000 missiles Stinger) tout en essayant d’éviter une escalade avec la Russie.
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