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COURS DE TEEO

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ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION BURKINA FASO

ET DE MAGISTRATURE unité-progrès-
justice

INSTITUT REGIONAL D’ADMINISTRATION

DES HAUTS-BASSINS

Bien former Pour mieux servir

COURS DE TECHNIQUE D’EXPRESSION ECRITE ET ORALE

CYCLE C

Année Académique : 2021-2022


Syllabus du cours de Technique d’Expression Ecrite et Orale Cycle C

I. L’expression écrite
I.1. Quelques règles de grammaire

I .1 .1. Les principales règles d’accord

I.1.2. La ponctuation

I.1.3. Les pronoms personnels COD : le, la ; les, l’et les pronoms personnels
COI : lui et leur

I.2.La dissertation

I.2.1. Définition

I.2.2. Méthodologie

I.3. Les différents types de textes

I.4.Le résumé de texte

II La communication

II.1. Composantes de la communication

II.2. Les facteurs de réussite et ou d’échec de la communication

III. L’expression orale

III.1. Le langage oral

III.2. Les paralangages

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Bibliographie

DOPPAGNE (Albert) : 1988, La bonne ponctuation, Bruxelles, Duculot

GREVISSE (Maurice), GOOSSE (André) :2007, Le bon usage 14e édition,


Paris, De Boeck et Duculot.

GREVISSE (Maurice), LENOBLE-PINSON (Michèle) : 2009, le français correct


guide pratique des difficultés, Paris, Groupe de Boeck.

GREVISSE (Maurice) ,2005, Le petit Grevisse. Grammaire française ,31e édition,


Bruxelles, De Boeck et Larcier.

SOREZ (Hélène) : 1995, Prendre la parole, Paris Hatier.

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INTRODUCTION
La parole est à moitié à celui qui parle, moitié à celui qui écoute disait Montaigne.
Ce cours est une initiation aux techniques de l’expression écrite et orale de la langue
française. En effet, il n’est pas toujours facile de s’exprimer clairement et de se faire
comprendre. Même un étudiant diplômé, à son entrée dans la vie professionnelle et
civique, éprouve des difficultés à s’exprimer clairement. Dans des situations réelles,
le débutant ne sait pas tirer parti de ses possibilités : un effort d’adaptation s’impose.
Pourtant réussir à dire ce que l’on veut et être compris, donne de la joie et de la
confiance en soi.

L’expression individuelle devient un facteur d’efficacité et de réussite sociale dans


la mesure où elle est importante dans la vie moderne, et pratiquement indispensable
dans l’exercice d’une profession. C’est à la fois une condition et un mode
d’épanouissement de la personnalité.

Objectif général du cours

Ce cours vise à renforcer les connaissances théoriques et pratiques des


apprenants en expression écrite et orale du français.

Objectifs spécifiques

A la fin du cours l’étudiant doit être capable de :

-Maitriser les règles de grammaire et d’orthographe de la langue française ;

-résumer un texte ;

-rédiger une dissertation,

-identifier les facteurs de réussite ou d’échec de la communication ;

-adapter l’information à un public cible ;

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I. L’EXPRESSION ECRITE

Le français qui s’écrit et celui qui se parle sont très différents. Il y a deux codes
en deux systèmes de communication qui possèdent chacun ses caractères
particuliers, aussi bien pour la construction des phrases que dans le choix des mots
ou dans la façon de ponctuer sans oublier la part de l’expression propre à l’oral qui
disparait à l’écrit : gestes ,mimiques ,intonation …Passer d’un code à l’autre pour
transmettre une même information ( par exemple d’une communication téléphonique
à une lettre ) fait apparaitre clairement la nécessité de se plier à des règles
spécifiques .

Si vous produisez une information écrite, dans la mesure du possible, il faut


imaginer votre destinataire, bien « cibler votre message » ; d’où le caractère plus
général, plus impersonnel que prend parfois ce type d’information.

Ce qui intimide dans l’écriture c’est qu’elle est une communication à distance et
qu’elle a un caractère persistant et définitif. Le scripteur qui œuvre hors de la
présence du destinataire est donc contraint d’être complet et prévoyant : son
message doit être autosuffisant immédiatement et ne pourra être corrigé. L’écrit
reste et l’effet qu’il produit ne peut être effacé ; le texte est susceptible d’être relu,
exploité immédiatement.

I.1. Quelques règles de grammaire

I.1.1. Les principales règles d’accord

-L’accord du participe passé

*Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir

. Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir ne s’accorde pas avec le


sujet du verbe (elle a acheté une robe ; elles ont mangé les fruits ; ils avaient
grandi)

. Par contre le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir s’accorde en


genre et en nombre avec le complément d’objet direct du verbe quand celui-ci est
placé avant le participe passé (les fruits qu’elles ont mangés ; le vase qu’elle a
cassé ; la leçon, ils l’avaient recopiée avec de fautes ; quels livres as-tu achetés ?
quels problèmes ont-ils rencontrés ?)

. Le participe passé employer avec l’auxiliaire avoir et précédé de en est


invariable si en est complément d’objet du verbe. (Des fleurs, j’en ai acheté ce
matin)

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. Le participe passé des verbes impersonnels ou employés à la forme
impersonnelle est invariable (les grands froids qu’il y a eu ; la chaleur qu’il a fait
cette année

. Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir suivi d’un infinitif s’accorde si le
COD placé avant le verbe fait l’action du verbe à l’infinitif. (la voiture que j’ai vue
rouler à 300km/h (c’est la voiture qui roule) ;la voiture que j’ai vu réparer par le
carrossier .(ce n’est pas la voiture qui épare ).

Remarques :

. Fait suivi d’un infinitif est toujours invariable (la galette que j’ai fait cuire)

. Laissé suivi d’un infinitif suit la règle ou reste invariable (les enfants qu’il a
laissé(s) jouer …

. Cru, dit, pensé, pu, su, voulu sont invariables si l’infinitif est sous-entendu (il
a acheté des livres qu’il pu, voulu (sous-entendu : acheter)

. Le participe passé de certains verbes (couter, courir, valoir, dormir, peser,


régner, vivre) employé avec l’auxiliaire avoir ne s’accorde pas quand le pronom
relatif est complément circonstanciel de poids, de valeur, de durée et non
complément d’objet direct (pendant les vingt ans qu’il a régné ; les deux heures qu’il
a attendu l’ont énervé

*Le participe passé employé avec l’auxiliaire être

Le participe passé employé avec l’auxiliaire être s’accorde en genre et en


nombre avec le sujet du verbe (elle est tombée, vous étiez fatigués, elles avaient été
applaudies à leur arrivée, ils étaient venus

. Le participe passé des verbes pronominaux

-Le participe passé des verbes qui ne s’emploient qu’à la forme pronominale
comme (s’évanouir, s’absenter) s’accorde avec le sujet du verbe (elle s’est
évanouie, ils se sont absentés)
- Le participe des verbes employés pronominalement comme (se jeter, se
perdre se laver) s’accorde avec le COD placé avant lui (elles se sont lavées :
elles ont lavé quoi /qui ? SE ; donc le participe passé s’accorde. Elles se sont
lavées : Elles se sont lavé les dents : elles ont lavé quoi ? LES DENTS : donc le
participe passé ne s’accorde pas)

Remarque : Certains verbes employés pronominalement comme (se


ressembler, se plaire, se rire, se parler, se succéder) n’ont jamais de COD, leur
participe reste invariable (ils ne se sont jamais autant ressemblé, elles se sont
plu à la montagne, ils se sont ri de ces difficultés)

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Particularité : le verbe s’arroger a toujours un COD avec lequel il s’accorde
quand il est placé avant le participe passé (elles se sont arrogé des droits ; les
droits qu’elles se sont arrogés).

. Les participes passés comme : approuvé, attendu, entendu, certifié, excepté,


lu, reçu, s’accordent seulement s’ils sont après le nom. Placés devant le nom, ils
sont considérés comme des prépositions et restent invariables.
Exemples : excepté les enfants, tout le monde est invité, / ils viendront tous
excepté les enfants, /les enfants exceptés, ils viendront tous.
. Les expressions ci-joint, ci annexé, s’accordent quand elles ont la valeur d’un
adjectif. Si elles ont la valeur d’un adverbe, elles restent invariables
Exemples : veuillez trouver ci-joint la copie de l’acte. La copie ci-jointe est
celle de l’acte.
. Le participe passé employé seul

Le participe passé employé seul s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le


pronom auquel il se rapporte :

Ex : Fatiguées, elles se reposaient sous les arbres. / Les coureurs, accroupis,


attendaient le signal du départ.

I.1.2. La ponctuation

J.POPIN ,cité par Albert DOPPAGNE (1998) ,définit la ponctuation comme « un


système de signes qui contribuent à l’organisation d’un texte écrit et apportent des
indications prosodiques ,marquent des rapports syntaxiques ou véhiculent des
informations sémantiques ».Elle prend en compte les deux domaines essentiels de
la communication : l’écrit et l’oral selon des fonctions bien précises .

S’il existe de nombreuses classifications des signes de ponctuation ; celle qui est
assez connue est la classification d’Albert DOPPAGNE (1998) : les signes pausaux,
les signes mélodiques, les signes d’insertion et les signes d’appel.

1.Les signes pausaux

Ce sont des signes de ponctuations qui servent à marquer une pause dans un
énoncé. Comme signes pausaux, on distingue le point, la virgule, le point-virgule et
le tiret.

1. a. Le point

Le point constitue le signe fondamental de la ponctuation. Il est marqué par une


pause dont la longueur est variable et déterminée par le contexte. Il marque la fin de
la phrase déclarative verbale ou averbale (non verbale).

Exemples : Les étudiants suivent les cours. A malin, malin et demi. Début des
cours ce matin à l’IRA.

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Le point est utilisé dans les dates, pour isoler les nombres indiquant les jours, les
mois et les années. Le dernier est omis dans les dans deux cas :

-quand la date se trouve entre parenthèse :(le 14.07.1789)

-quand la date se trouve dans le cours d’une phrase : le 4.08.1983 est la date qui a
considérablement marqué l’histoire du Burkina Faso.

Le point s’emploie aussi dans certains abréviations et sigles (on l’appelle le point
abréviatif). Par contre on l’omet à la suite des symboles.

Le point est obligatoire suivi d’une majuscule (sauf le point abréviatif)

Remarque : le point se suffit à lui-même :il ne se combine jamais avec d’autres


signes et ponctuations. On ne met pas de point dans les cas suivants :

-dans l’écriture des nombres :1852964 ;30000 euros ;2005

-après les titres et les sous-titres : vous avez lu chants d’ombre de Senghor ?

- après des noms propres : les Zongo étaient ravis de nous revoir

-après une date : sur un en-tête de la lettre ; sur une carte de visite ; sur une
enseigne, etc.

1.b. La virgule

De même que le point, la virgule est d’une grande importance dans la


ponctuation. Elle sert à :

-isoler un terme sur lequel on insiste : exemple :il est venu, il est venu, Jean.

-isoler toute inversion en début de phrase : exemple : au Burkina Faso, en janvier, il


y a beaucoup de poussière.

-séparer les termes fonctions (COD, COI, CC, Verbe)

-détacher la subordonnée placée avant la principale : quand tu auras fini, viens me


voir.

-encadrer l’apposition et l’épithète : exemple :la mère, paniquée, appela à l’aide

-séparer le lieu dans une date : Bobo, le 10 mai 21

- remplacer un mot ou un groupe de mots sous-entendus : Jean s’habille pour aller


à un rendez-vous galant. Gildas, pour aller à un entretien d’embauche.

-séparer les éléments de la structure « ce que /ce qui, c’est/ce sont … » ce que je
déteste, c’est le mensonge

-suivre certains adverbes à valeur elliptique tels que : oui, non, merci, bien bon si…

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Oui, je viendrai. Bien, on peut commencer les cours.

-précéder obligatoirement etc. Exemple : La tablette, l’ordinateur, etc.

1.c. Le point-virgule

Traduit oralement par une pause moins importante que celle du point, le point-
virgule sert à :

-des propositions d’une certaine longueur et déjà ponctuées par des virgules.

Exemple : Si vous venez, nous vous attendrons ; dans le cas contraire, faites-le
nous savoir.

-Séparer les différents points d’une énumération.

Exemple : Le matériel de base d’un laborantin comprend :

-des éprouvettes ;

-un microscope ;

-des réactifs.

1.d. Le tiret

Le tiret est un signe de ponctuation dont l’utilisation nécessite de la délicatesse. Il


peut être pausal, d’appel, ou d’insertion. Comme signe pausal, il sert à annoncer une
conclusion, à l’image des deux points.

Ex : Les efforts ont été fournis, les engagements ont été pris – la réussite était au
rendez-vous.

Le tiret peut aussi servir à préciser une idée dans un énoncé.

Ex : Je n’ai jamais cherché à faire du mal à mon prochain – Dieu m’est témoin – et
nous devons comprendre cela.

Remarque : le tiret est suivi d’une majuscule s’il est précédé d’un point. Il est suivi
d’une minuscule s’il est précédé de deux points, d’un point-virgule, ou d’une virgule.

Attention ! Ne confondez pas le tiret avec le trait d’union qui est plus court, qui s’écrit
sans espace et dont l’emploi est tout à fait différent (il associe ou unit plusieurs
éléments).

2.Les signes mélodiques

Ces signes de ponctuation marquent une inflexion de la voix. Ce sont : le point


d’interrogation, le point d’exclamation, les points de suspension, les deux points et le
trait.

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2.a. Le point d’interrogation

Le point d’interrogation termine une phrase ou une proposition interrogative


exprimée différentes façons : Quand ? Où étiez-vous ? Vous ne dites rien ? Ne la
connaissez-vous pas ? Et alors ?

Si une interrogation est accompagnée d’une incise, le point d’interrogation suit


immédiatement l’interrogation.

Ex : Viendront-ils aussi ? demanda-t-elle (discours direct)

Attention ! Le point d’interrogation est uniquement employé dans l’interrogation


directe. Dans le cas de l’interrogation indirecte le point d’interrogation disparait :

Il a demandé « quelle heure est-il ?» il a demandé quelle heure il est.

Je voudrais savoir si le cour aura lieu demain. On se demande s’il viendra.

Le point d’interrogation peut être accompagné soit d’une majuscule (s’il termine la
phrase), soit d’une minuscule (si la phrase est poursuivie)

Où étais tu ? Je te cherche depuis midi. /Où étais-tu ? c’était ce que je voulais


savoir.

Le point d’interrogation mis entre parenthèse peut marquer l’ignorance, le doute ou


la surprise. Il traduit aussi l’embarras ou une interrogation muette dans un dialogue

Le point d’interrogation est fréquemment omis après les locutions qui perdent leur
valeur interrogative (n’est-ce pas, voulez-vous, comment dirais-je, etc.)

Ex : Ce dont on ne se lasse jamais, n’est-ce pas, c’est de la culture intensive.

Le point d’interrogation ne peut être suivi que des points de suspension (lorsqu’il y a
le cas), d’autres signes sont à éviter le point d’interrogation.

2.b. Le point d’exclamation

Le point d’exclamation se place à la fin d’une phrase où d’une proposition exprimant


une émotion, un souhait, une injonction :

Ex : Il a crié : « Entrez !» /quel beau papillon ! /Bravo !

Il se place aussi après une interjection, une locution interjective même si elles sont
répétées : Oh ! Eh bien ! /Oh ! ho !

Le point d’exclamation accompagnant une interjection est répété à la fin de la phrase


exclamative : Ah ! ça m’est bien égal !

Attention ! La phrase impérative est généralement suivie d’un point ordinaire : Donne
lui ce qu’il mérite.

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Des interjections courtes ou des ordres impérieux sont pourtant suivis d’un point
d’exclamation : Aide-moi ! Viens ici !

Le point d’exclamation est suivi d’une majuscule en fin de phrase et d’une minuscule
si la phrase est poursuivie.

2.c. Les points de suspension

Les points de suspension signalent généralement qu’une idée a été interrompue,


volontairement ou non.

Ex : C’est vraiment fini ? Il s’est décidé à … ?

Ils marquent aussi l’hésitation, le trouble d’un interlocuteur ou bien une réponse
muette dans un dialogue :

EX : « -Qu’est-ce qu’il y a donc ?»

- Je …je … je vous demande pardon.

Les points de suspension peuvent aussi indiquer la coupure d’un passage dans une
citation. Ils sont mis alors entre parenthèses ou entre crochets pour les distinguer de
ceux employés par l’auteur du texte cité :

Ex : « J’ai au contraire tout à fait évolué ces temps-ci et (…) […] »

Les points de suspension peuvent s’employer également à la place des mots ou des
chiffres que, pour des motifs variés, on ne veut pas ou on ne peut pas tout
reproduire en entier.

Ex : Il vient du H… dans le Houet. Elle est née en 198…

Les point de suspension, selon le cas, peuvent suivre ou précéder les points
d’interrogation ou d’exclamation : Il est parti ?... Il est parti avec … ?

Ils se combinent rarement avec d’autres signes, sauf la virgule et le point-virgule


qu’ils peuvent uniquement précéder. Ex : Le soleil, la mer, le sable … j’ai déjà tout
oublié.

Les points de suspension ne se combinent jamais ni avec le point ni avec etc.

Ex : Il a des animaux : chiens, chats, poules, etc./Il a des animaux : chiens, chats,
poules … (les points de suspension … jouent le même rôle qu’etc. en latin et cætera
prononcé et cetera

Les points de suspension peuvent être accompagnés soit d’une majuscule (s’ils
terminent la phrase) soit d’une minuscule (si la phrase est poursuivie).

Attention ! : Ne jamais dire trois points de suspension

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2.d. Les deux points

Les deux points servent à introduire un discours direct, un dialogue, une citation,
une énumération :

Ex : Nous avons demandé : « Qui est-ce ?» /Descartes a dit : « Je pense, donc je


suis. » Il a acheté des fruits : oranges, mangues, bananes et ananas.

Si la citation constitue une phrase complète, elle est introduite par les deux points et
elle commence par une majuscule. Ex : Dans la chute, Camus écrit : « La propriété,
messieurs, c’est le meurtre !»

La citation commence par une minuscule, et les deux points sont supprimés quand
la citation est grammaticalement intégrée à la phrase. Ex : La motivation est définie
par cet auteur en tant que « moteur de toute activité ».

2.e. Le trait

Appelé communément le trait d’union, le trait est considéré comme un signe de


ponctuation par certains grammairiens et non par d’autres. Comme signe
orthographique, le trait d’union permet d’associer plusieurs éléments pour en faire
une unité lexicale. Ex : c’est-à-dire, sourd-muet, va-et-vient…

Lorsque le trait indique qu’un mot est coupé, il est plutôt comme un trait de division.

Attention ! : Ne pas confondre tirait et trait d’union qui lui est plus court et sans
espace.

3.Les signes d’insertion

Ce sont les parenthèses, les crochets, les guillemets et les barres.

3.a. Les parenthèses

Les parenthèses s’emploient toujours par paire :la première ouvrante et la seconde
fermante. Elles servent avant tout à signaler dans un texte une indication accessoire
(précision, commentaire, référence, etc.) : Elles savent bien que nous lui pardonnons
(comme d’habitude) presque tout.

Si les parenthèses enferment toute une phrase, on met le point final (ou un autre
signe terminant la phrase) avant la parenthèse fermante, si non, le point final (ou
d’autres signes demandés par la suite de la phrase) se trouve après la parenthèse
fermante.

Les parenthèses peuvent aussi marquer la coexistence de deux formes possibles :

Le (ou la) premier(e)arrivé(e) sera le (ou la) gagnant(e)du concours.

3.b. Les crochets

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Les crochets s’emploient également par paire et peuvent prendre des formes
différentes. Nous avons crochets droits [], les crochets obliques ou en chevron

et les demi-crochets [].

L’usage des crochets droits des crochets droits correspond à celui des parenthèses.
Mais seulement dans situations particulières :

- quand les parenthèses se trouvent déjà dans la phrase :


Ex : J’ai lu l’enfant noir de Camara Laye (Présence Africaine [1953])
- quand on veut signaler des interventions apportées à un texte cité(addition,
suppression ou modification d’un élément du texte ) :
« Une famille de mots désigne des groupes de mots associés entre eux en
raison d’un élément commun qui la racine ou l’étymon [de ces groupes de
mots]. »
- on emploi aussi les crochets droits pour la transcription phonétique des mots
ou pour la restitution des mots abrégés dans un texte :
Usine[yzine]/Il a l’intention de séjourner à Bobo du 10octo[bre] au 31jan[vier].

3.c. Les guillemets

Les guillemets s’emploient généralement par double paires :la première paire est
ouvrante et la seconde est fermante : Ex : Il nous a annoncé : Vous aurez cours
demain.

Si la citation (ou le discours direct) est introduite par les deux points et elle termine la
phrase, le point final est placé avant les guillemets fermants.

Ex : Il nous a annoncé : « Le cour aura lieu demain. »

Si la citation (ou le discours direct) ne termine pas la phrase, les signes de


ponctuation terminant ou permettant de poursuivre la phrase se mettent après les
guillemets (sauf les points d’exclamation, d’interrogation, ou de suspension, s’ils font
partis de la citation) :

Ex : Les ornithologues allemands ont démontré que : « les oiseaux migrateurs ont
une longue mémoire à long terme nettement plus performante que leurs congénères
sédentaires ». (Source, science et avenir, juin 2003, p. 32)

Que pensez-vous du proverbe : « pierre qui roule n’amasse pas mousse » ?

Les guillemets peuvent encadrer aussi des explications, des enseignes, des
surnoms, des mots qu’on veut mettre en valeur, des mots ou expressions qui ne
sont pas à l’usage ordinaire, des mots étrangers etc.

Ex : En ce sens « appréhender » signifie comprendre

Il m’a préparé ce qu’il nommait le « café ».

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On appelle Toulouse « la ville rose ».

Dans les cas présentés, les guillemets peuvent être aisément remplacés par
l’italique.

Ex : En ce sens appréhender signifie comprendre.

S’il s’agit des titres, ils sont mis entre guillemets ou ils sont soulignés dans les
écritures manuscrites ou dactylographiques. Dans un texte imprimé, les titres sont
écrits en italique : Ex : Est-ce-que tu as déjà lu le parachutage que j’avais acheté
hier ?

3.d. Le tiret

Le tiret a une valeur d’insertion lorsqu’il permet de signaler chaque interlocuteur


dans un dialogue.

3.e. La barre oblique

La barre oblique a remplacé une conjonction de coordination, surtout dans des


expressions elliptiques :

Ex : L’analyse du processus d’enseignement/apprentissage des langues étrangères


au centre d’intérêt de la dialectique des langues étrangères.

Il y a des phrases pour la compréhension desquelles tout recours au contexte


ET/OU à la situation est inutile. (G. Mouni ; clefs pour la sémantique)

Elle est aussi employée dans les contextes scientifiques : 1/4 ;2/7 ;50km/s etc.

4.Les signes d’appel

Ce sont des signes qui, comme le dit Albert Doppagne, « appellent effectivement
l’attention du lecteur sur quelques particularités. Ils indiquent une abréviation ou
signalent le commencement d’une nouvelle partie ou renvoient à des notes ou
indiquent la nature d’un mot. » Ce sont l’astérisque, le tiret, le point abréviatif.
Certains auteurs y ajoutent d’autres signes comme le paragraphe, l’alinéa et l’appel
de note.

I.1.3. Les pronoms personnels COD et COI

1. Les pronoms personnels COD : le, la, les l’

Le, la-les l’sont des pronoms personnels complément d’objet direct et se substituent
aux noms ou groupes nominaux complément d’objet direct en se plaçant avant le
verbe.

Ex : Les enfants ont cueilli les fruits (cod) /Les enfants les ont cueillis

Les élèves récitent le cours. / Les élèves le récite

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Le maçon construit la maison. /Le maçon la construit

2.Les pronoms personnels COI : lui et leur

Lui et leur sont des pronoms personnels complément d’objet indirect et se


substituent aux noms ou groupes nominaux COI en se plaçant avant le verbe.

Ex : Le père parle à sa fille. (COI)/Le père lui parle. (COI) : féminin –singulier

La mère parle à son fils (COI)/La mère lui parle. (COI) : masculin-singulier

Les parents parlent aux enfants. (COI) / Les parents leur parlent (COI)
Masculin pluriel ou féminin pluriel

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I.2.La dissertation

I.2.1. Définition

Disserter concevoir (rédiger) un texte argumentatif qui doit être pour convaincre
selon une stratégie d’argumentation et être doté d’articulations logiques :

C’est pouvoir répondre selon le libellé du sujet, à une question explicitement posée
ou dégagée par le travail d’analyse.

Dans tous les cas, il faut en premier lieu mettre en évidence la problématique du
sujet, c’est-à-dire identifier le problème et le formuler de façon à pouvoir le résoudre.

La recherche de la problématique exige une étude des termes même du libellé : type
de question, vocabulaire de la consigne et dans certains

Cas, de la citation, éléments implicites.

a . Les consignes

Le sujet se présente généralement sous forme de question qui, parfois s’appuie sur
une citation. Selon la nature du libellé, on distingue trois grands genres de sujets :

-une question qui appelle une réponse argumentée dans un sens positif ou négatif,
ou qui impose de choisir entre deux positions : Est-il vrai ou faux que… ? Est-il
nécessaire ou non que… ? ; Peut-on ou non ? Etes-vous d’avis comme un tel,
que(citation)…ou que… ?

Ces sujets sollicitent une prise de position personnelle. Ils impliquent une
argumentation tenant compte de l’opinion que l’on réfute. Ils conduisent à
l’élaboration d’un plan de type dialectique.

- une demande de commentaire et d’appréciation d’une citation :

Illustrez, appréciez(citation)… ; Commentez(citation)…et discutez … ; expliquez


(citation)…et dites si vous êtes d’accord avec ce jugement.

Ces sujets font appel à une explication du contenu de la citation et à son


illustration, puis à une discussion et à une prise de position personnelle. Le plan à
suivre devra respecter cette double demande.

-une demande de définition d’une notion, d’explication d’une formule, contenue ou


non dans une citation : Que représente pour vous … ? Essayez de définir…
Expliquez(citation)… ? Pourquoi…Comment comprenez-vous que … ?

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Ces sujets se prêtent moins que les autres à une organisation argumentative : ils
requièrent une analyse plus poussée, qui conduira à une reformulation de la
question plus conforme au développement d’une problématique. Le plan sera plutôt
de type analytique.

b. Les types de plans

La dissertation obéit à des types de plan qu’on peut ramener à quatre :

-Le plan dialectique

C’est une sorte de dialogue argumenté entre deux opinons ou thèses différentes,
voire opposées. Ce plan vous demande d’examiner un jugement, d’en montrer les
limites et même de le réfuter. C’est le fameux plan : « thèse antithèse/synthèse ».

On reconnait aussi ce type de plan au libellé du sujet : les questions « pensez-


vous que… ? » « Dans quelle mesure peut-on dire que… ?» ; « Partagez-vous ce
point de vue … ?», etc. sont sans ambigüité. Il vous faudra confronter les thèses
avant d’exprimer nettement un avis personnel.

Devant une thèse donnée, trois attitudes sont envisageables : on est plutôt
d’accord, on est plutôt en désaccord, on ne peut trancher.

-Le plan thématique

Il s’apparente à l’exposé. Il ne vous demande pas de discuter une thèse mais


plutôt de l’étayer, c’est-à-dire de fournir un certain nombre d’arguments organisés
capables de valider le jugement ou de répondre à la question qu’on vous a
proposée.

On reconnait ce type de plan au libellé du sujet : ce peut être une question


(« Qu’est-ce qu’un grand roman ? » ; « qu’est-ce qu’une pédagogie
différenciée ?»)ou une invitation à vérifier une affirmation (« En quoi a-t-on raison
d’affirmer que … » ; « Montrez ,commentez ou justifiez ceci…»)

-Le plan analytique

Voisin du plan thématique, il se propose d’examiner une notion en envisageant les


causes ; les manifestations qui en découlent avant de proposer d’éventuelles
solutions.

Il détaille les faits pour les expliquer, il sépare les idées pour les opposer ou les
hiérarchiser.

Il répond à une demande d’explication (pourquoi… ?) ou de définition (Qu’est-ce-


que… ?)

Dans le premier cas :

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1.description d’un état de choses, explication d’une formule ;

2.causes ;

3.conséquences ou solutions.

Dans le second cas :

1.repérage des critères possibles de définition, d’interprétation ;

2.examen des différents points de vue selon un ordre progressif ;

3.point de vue synthétique, dépassement de la question.

-Le plan comparatif

Ce type de plan vous amène à établir un parallèle constant entre deux notions.
Ainsi, on pourra les examiner successivement dans les deux premières parties avant
d’élaborer une synthèse personnelle qui essaiera d’établir leurs points majeurs de
ressemblance ou de discordance ou de proposer un dépassement.

I.2.2. Méthodologie

*Comment élaborer une introduction et une conclusion ?

a. L’introduction

L’introduction de la discussion répond à cinq étapes essentielles auxquelles il faut


ajouter à l’annonce du plan :

-définition des mots et expressions clés de l’affirmation du sujet, c’est-à-dire des


expressions en rapport direct avec le thème général. Cette partie de l’introduction
est appelée idée générale

-situer le sujet dans son contexte :il s’agit d’aborder les différentes facettes du sujet
en restant dans la logique de l’opinion de l’auteur et du sujet.

-reformuler le sujet :il sera question de dire ce que l’auteur a dit avec nos propres
mots de sorte à rendre le sujet plus claire et s’approprier davantage le contenu de
l’affirmation de l’auteur. Il s’agit de dire en plus claire et simple ce que l’auteur a
affirmé de façon conative (implicite).

-l’insertion de l’affirmation du sujet :il faudra reprendre exactement ce que l’auteur a


affirmé. Cette affirmation entre guillemets.

-enfin, on annonce le plan

. La conclusion

18
La conclusion de la discussion comme celle de la dissertation s’élabore à travers
une synthèse qui va concilier les différentes thèses (les différents centres d’intérêts
évoqués dans le développement). Il s’agira d’apprécier les différents points de vue
pour faire ressortir le fait qu’ils ne s’opposent pas mais qu’ils sont au contraire
complémentaires.

A la fin de la conclusion même si ce n’est pas nécessaire, il sera très utile de faire
une ouverture qui peut être une citation d’un autre auteur qui peut concilier les
différents points de vue évoqués dans le développement. Cette ouverture peut
également se faire sous forme d’une question qui élargit le débat et non créer un
nouveau sujet.

I.3 Les différents types de textes

On distingue généralement quatre grands types de textes : le texte narratif, le


texte descriptif, le texte informatif ou d’exposition, le texte argumentatif, le texte
injonctif.

Mais la plupart de textes sont hétérogènes. Un texte argumentatif peut contenir


un passage narratif ou une description. La distinction entre le texte descriptif et le
texte informatif n’est pas souvent très nette. On parle donc de texte à dominance
descriptive ou narrative. Les types de discours peuvent être classés selon l’intention
qui préside à leur élaboration : dans le temps et implique la structure d’un texte
narratif

a. La structure d’un texte narratif

Le texte narratif renvoie à des à des phénomènes qui se situent dans une
chronologie, un enchainement des évènements. Pour que le contenu du résumé soit
conservé il devra comporter :

-une partie expositive : indication sur le temps, le lieu de l’action, la description des
acteurs, (personnage), les données de l’action (situation initiale)

-Les évènements ou les actions qui sont à l’origine de la complication (éléments


perturbateurs ou modificateurs)

-Le déroulement des actions ou péripéties sous forme de séquences.

-La façon dont le problème est résolu.

-Eventuellement une morale (situation finale).

b. Le texte argumentatif

Les textes argumentatifs ont pour but de défendre une thèse : ils veulent
convaincre, persuader. L’auteur veut faire approuver ce qu’il approuve, faire
condamner ce qu’il condamne, obtenir l’accord du lecteur. Il recourt donc à une

19
argumentation logique du raisonnement, par le recours à l’expérience. Dans ce type
de texte, il faut comprendre quelques fois les non-dits pour saisir l’organisation du
texte avant de faire le résumé.

-l’idée générale ;

-l’idée prise de proposition (à défendre ou à condamner)

-les idées arguments (les raisons)

-les idées exemples (les preuves)

c. La structure du texte d’exposition ou texte informatif

Ces genres de textes sont apparemment objectifs et s’adressent à un auditoire


impersonnel. La présence de l’auteur est souvent absente. Le texte se présente
comme une description de la réalité. L’auteur informe, communique un savoir,
formule une hypothèse, expose des faits où le message est transparent.

Il y a des indications temporelles, des mots liens traduisant l’énumération.

On peut trouver : des lettres, des nombres, des adverbes (premièrement, …

2° ;3° ; d’abord, ensuite, enfin)

Des groupes prépositionnels (pour commencer, en second lieu, de plus, pour finir)

Comme dans le texte argumentatif, il y a des mots liens qui établissent les rapports
entre éléments d’information. Ces mots se subdivisent en quatre grands groupes.

d. Le mots liens

Le bon style, la maitrise de la construction des phrases, des paragraphes ; la logique


et la cohérence et l’agencement harmonieux des idées s’obtiennent par un emploie
judicieux des mots ou expressions de liaisons qui reflètent une logique interne de la
pensée.

Les mots liens sont : les conjonctions, prépositions, adverbes

Mots liens exprimant l’ordre chronologique Rôles


En premier lieu, en deuxième lieu, en dernier lieu Ils proposent une
Premièrement, deuxièmement, avant toute chose, énumération ,un ordre
D’abord, ensuite, enfin ,d’une part ,d’autre chronologique
part ,enfin…
Ainsi ,donc ,bref , en bref ,en définitive ,en Ils introduisent une
résumé ,finalement ,pour conclure ,en conclusion
conclusion ,tout compte fait ,au total ,après tout…
Mots liens exprimant un ordre logique
Aussi, d’autre part, également, de même, de plus, et, Pour développer une
encore, en outre, ensuite, par ailleurs, quant à, de la idée(conjonction ou

20
même façon, de façon identique, qui plus est … addition )
Ainsi, c’est-à-dire, citons notamment, par exemple, Ils expliquent ,illustre, ou
autrement dit, en d’autres termes, mieux, d’ailleurs, reformulent l’idée
dit plus simplement, un autre exemple serait, ainsi
que, en effet, effectivement...
Non seulement …mais ,en plus ,à plus forte raison , Ils renforcent une idée
d’autant plus ,d’autant mieux…
Car, parce que, étant donné que, en considérant que, Ils indiquent les causes ou
dès lors que, dès l’instant où, du moment où, étant apportent des preuves
entendu que, en effet, effectivement, vu que …

Comme, parce que, puisque, sous prétexte que,


d’autant (plus) que, vu que, dès lors que, étant donné
que, suivi de l’indicatif ou du conditionnel

Prépositions : à cause de, faute de grâce à, sous


prétexte de à force, vu, dès lors, attendu

Donc, par conséquent, en conséquence, c’est Ils indiquent la


pourquoi ,aussi , ainsi , alors , par suite ,dans ces conséquence
condition ,enfin ,partant ,si bien que ,de telle sorte
que ,dès lors …

a) la conséquence non liée à un degré d’intensité

de sorte que , si bien que , de (telle) façon que , de


manière que ,de telle sorte que , en sorte que ,tant
que , tant et si bien que , si… que ,ainsi…que ,au
point que , à tel point que ,tel que

b) la conséquence liée à un degré d’intensité


-tant, tellement, à tel point + verbe +que
-si tant, tellement + adjectif ou adverbe + que
assez, trop + adjectif + pour que (subjonctif )
-tant de, un(e) tel(le) + nom +que
Trop de , assez de + nom +pour que

Si en,même si ,quand ,quand bien même ,si donc , or Ils introduisent une
, si , supposant que , à condition que , pourvu que , à condition
moins que , pour peu que , en admettant que , au cas
où , alors même que
Au cas où, dans le cas où, pour le cas où, à la
condition que ; sous la condition que, à moins que, en
admettant que, dans (pou) l’hypothèse où,
moyennant que, supposé que, à supposer que, pour
peu que, pourvu que, selon que, … ou que, si, si tant
est que, que si, soit que (ou que) suivi de l’indicatif,
du subjonctif, du conditionnel

21
Comme , que , ainsi que , pour autant que , selon que Ils proposent une
, moindre que , de même que , d’autant plus que , équivalence , une
suivant que , autre que , d’autant moins que ,autre comparaison
chose que , tant que , davantage que , plus…que ,
autrement que , en tant que , à mesuré que ,meilleur
que , même que , autant que , à proportion que , pire
que , tel que
Cependant, mais, malheureusement, néanmoins, en Ils opposent deux idées
revanche, pourtant, toute fois, toujours est –il que, -contraste
par contre, à l’opposé, au contraire, contrairement, -opposition
nonobstant, bien que, quoi que, du reste tandis que, -atténuation
s’il est vrai que, avoir beau, alors que, or, d’un côté …
De l’autre côté, en comparaison, malgré cela, en
dépit de cela
a) l’opposition non liée à un degré d’intensité
- alors que, lors même que, pendant que, tandis que,
même si, si même si + indicatif
- au lieu de, bien que, encore que, loin que, bien loin
que , nonobstant que , quoique +subjonctif
- quand, quand même, quand bien même, alors
même que , + conditionnel
b) l’opposition liée à un degré d’intensité
quelque + nom+que
quel que soit +nom+que
-quelque, si, pour + adjectif ou adverbe +que :
subjonctif
-tout +adjectif ou adverbe +que : indicatif

A atteindre :Afin que , pour que , de sorte que ,à cette Ils expriment le but
fin que , à seule fin que
A éviter : de peur que ,de crainte que suivi du
subjonctif
Quand , lorsque , au moment où , pendant que , Ils expriment le temps : la
tandis que , en même temps que , aussi longtemps simultanéité
que , dès lors que , aujourd’hui que , à présent que ,
maintenant que , à mesure que , à chaque fois que ,
toutes les fois que suivi de l’indicatif ou du subjonctif .
Les prépositions :à ,au moment (de), pendant ,dès
lors , à présent
Avant que (suivi ou non de « ne »),en attendant L’antériorité
que ,jusqu’à ce que ,jusqu’au moment où, suivi de
l’indicatif ou du subjonctif
Les prépositions : avant , jusqu’à ,jusqu’au moment
de
Après que , dès que , depuis le moment où , aussitôt La postérioté
que ,du plus loin que , d’aussi loin que ,depuis
que ,une fois que, quand ,lorsque suivi de l’indicatif
ou du conditionnel
Les prépositions : après, dès, depuis ,au La subordonnée inverse
moment ,aussitôt , sitôt une fois

22
A peine… que ,ne …pas plus tôt …que, Ne … même
pas …que

Où, par où , d’où ,jusqu’où Ils expriment le lieu


Prépositions : dans ,sous , sur , près de ,chez ,
derrière , vers

Sauf , excepté , mis à part Ils indiquent la restriction

Ou , ou bien … ou bien ,soit … soit ,que …que ? Ils indiquent le choix ,une
tantôt alternative ,une relation ,
de dis jonction

23
I.4.Le résumé de texte

Le résumé suit la file du développement. Le résumé donne du texte dans le même


ordre, une vision condensée mais fidèle. Il ne change pas le système
d’énonciation :il reformule le discours du texte initial sans prendre de distance (c’est-
à-dire en s’abstenant d’indications telles que : l’auteur pense que …, montre, déclare
que). Il s’interdit un montage de citations. Le candidat exprime dans son propre
langage les assertions du texte. II peut cependant, lorsqu’il s’agit de mots clés qu’il
serait absurde de les remplacer par de mauvais équivalents, reprendre les mots du
texte et par exception, citer entre guillemets une formule particulièrement
signification.

II s’agira pour le candidat de faire reformulation.

a. Les modalités de résumé

-Réduire le texte au ¼ de sa longueur selon la consigne donnée avec une marge de


10% en moine ou en plus. Le nombre de mots employés sera indiqué à la fin du
résumé.

-Ne pas dépasser la marge tolérée.

-s’en tenir au principe de neutralité maximale, de fidélité à la pensée de l’auteur,


n’ajouter, ne rien exprimer, ne rien changer, ne pas ajouter d’exemples personnels,
ni d’images, ne pas commenter ce qui n’est que suggéré.

-Respecter scrupuleusement le fil du développement, l’enchainement des idées de


l’auteur donc ne jamais perturber l’organisation du texte.

-Rester dans le système d’énonciation du texte en conservant le point de vue ce


l’auteur. Ne jamais commencer par : l’auteur dit, montre, déclare, ce texte parle de

-Le candidat prend en compte les assertions de l’auteur et pour reformuler les idées,
fait comme s’il était l’auteur lui-même. Par exemple disant « je »si l’auteur dit « je ».

24
-Ne pas reprendre le vocabulaire de l’auteur si possible. Certains mots-clés sont
entre guillemets.

-Pas de citations, donc s’efforcer de ne pas employer les mêmes constructions


syntaxiques que l’auteur.

-Sachez qu’un résumé n’est pas le résultat d’une opération mécanique d’une
réduction, tout n’a pas le même poids, dix lignes d’exemples pourront parfois être
résumées en une seule ligne alors que trois lignes importantes nécessiteront deux
lignes de résumé.

-Eviter les formulations obscures : le correcteur doit comprendre de quoi il s’agit.

-Pas d’introduction.

Résumer un texte ne consiste pas à prélever des extraits significatifs pour les mettre
ensemble bout à bout mais de passer d’un niveau de formulation à un autre par des
règles spécifiques de réduction qui sont :

-La règle de généralisation qui consiste à synthétiser une série d’énoncés dans un
énoncé qui les inclus (terme générique

-La règle d’effacement par laquelle il est possible de supprimer un énoncé ou des
énoncés contenant une information qui n’est pas nécessaire à la compréhension
d’énoncés ultérieurs.

-La règle de construction qui est une suite de séquences librement constituées est
substituée d’une séquence qui les résume.

b. Les éléments à supprimer

-Les descriptions d’intention et de raisons d’action ainsi que les conséquences


mentales de chaque action.

-Des descriptions de suite d’évènements et actions constituant des alternatives


possibles

-Les descriptions de propriétés de lieu, de temps qui ne sont pas des conditions
d’actions ni des résultats probables de celles-ci (de même que les descriptions
d’objets et de personnes)

-Les propositions qui répètent, commentent, excluent, résument d’autres


informations propositionnelles du texte.

-Les descriptions du dialogue.

-Supprimer tout ce qui est secondaire, redondant.

-Supprimer les références et allusions non indispensables.

25
-Supprimer les données chiffrées et en ne gardant que l’estimation globale ou les
valeurs les plus significatives.

-Supprimer les exemples qui font double emploi.

-Supprimer les périphrases et les répétitions.

-Supprimer les citations et les anecdotes insérées dans le texte.

-Supprimer les énumérations des faits et d’exemples et ne garder que les plus
significatifs.

c. Ce que doit faire le candidat

Le candidat doit lire et relire plusieurs fois le texte afin de cerner les informations du
texte, saisir le sens des mots difficiles en se référant aux définitions ou synonymes,
antonymes ou familles des mots. A travers la lecture, on cherche les répétitions, les
illustrations d’une idée par exemple ; les champs lexicaux. On répond aux
questions : qui, quand, où, quoi pourquoi comment.

d. La hierarcisement des idées essentielles ; choix des idées essentielles

-on classe les idées afin de trouver le plan du texte.

-La recherche des liens logiques

-La reformulation.

e. Rédaction du texte de façon cohérente à partir d’un plan détaillé

-Tout texte cohérent est organisé sous forme de paragraphe.

-Le paragraphe est un ensemble organisé de phrases.

-La phrase est un ensemble organisé de mots ou expressions. Il est donc


indispensable pour la compréhension d’un texte, de comprendre la phrase qui relève
de la grammaire d’une part et d’autre part de comprendre le paragraphe :y découvrir
l’idée principale ou générale et le(s) idées secondaires.

-II faut reconnaître les relations (enchainement) à l’intérieur du paragraphe et entre


les autres paragraphes.

f. La reformulation

La reformulation des idées se fait outre ceux déjà vus par :

-les termes génériques (hyperonymes)

-la nominalisation

-l’adjectivation

26
-la réécriture d’un ensemble de propositions simples en une construction générale

-les changements de combinaisons de phrases.

En résumé, il faut mettre l’accent sur la correction et la précision du style et son


élégance :se garder du style parlé, du jargon technique, sur cohérence interne du
résumé.

II s’agit de faire un texte plus court, plus compréhensible et plus clair.

g. Le vocabulaire

L’explication des mots est donné sous forme commentaire :il ne faut pas se
contenter des définitions dans le dictionnaire mais voir sa valeur dans le texte. Pour
cela :

-il est indispensable de se reporter au contexte en toutes circonstances afin que le


mot ou l’expression soit remplacé dans son environnement (phrase ou membre de
phrase

-il faut, pour chaque réponse, s’abstenir de prendre des mots qui figurent dans
l’expressions à expliquer.

h. Les difficultés liées à la structure des textes

-le résumé phrase par phrase

Dans le cas où on se trouve avec un résumé presque pareil avec le texte initial.
C’est un amas un amas souvent incohérent où on ne distingue ni idée essentielle, ni
idée secondaire, ni illustration parfois même sans mots liens.

-le résumé paragraphe par paragraphe

Le texte peut s’organiser autour d’une suite de paragraphes où chaque paragraphe


a une idée différente. Dans ce type de texte, on peut résumer paragraphe par
paragraphe. Mais il faut veiller à l’enchainement entre les différents paragraphes
comme sont enchainés les paragraphes du texte initial.

-Le résumé par unité de sens

Le texte peut avoir plusieurs structures dont certains sont complexes. En effet
l’auteur peut changer de paragraphe sans changer d’idée

L’auteur peut commencer une idée sans la terminer dans un paragraphe et la


reprendre plus loin dans un autre paragraphe.

Le texte peut être sans paragraphe. Dans ce cas, il est presque impossible de faire
le résumé paragraphe par paragraphe. II faut faire un résumé par unité de sens.

27
II- LA COMMUNICATION

A l’échelle humaine, on peut définir la communication comme un processus


dynamique par lequel un individu établit une relation avec quelqu’un pour
transmettre ou échanger des idées, des connaissances, des émotions, aussi bien
par la langue orale ou écrite que par un autre système de

signes : gestes, musique, dessins, etc.la communication établit le lien qui permet
aux sociétés d’exister de fonctionner.

La communication peut se dérouler en présentielle ou recourir à un média, elle


peut avoir lieu entre deux personnes, entre une personne et un groupe et entre deux
groupes. Si on élargit le sens de ce mot, la communication inclut aussi les échanges
entre les animaux, entre l’homme et l’animal, de même que les mécanismes qui
affectent d’autres : par exemple l’ordinateur qui dirige un missile.

Nous ne pouvons évidemment pas couvrir dans ce cours tout le champ de la


communication ; nous nous intéressons aux échanges humains, particulièrement à
ceux qui se font par l’entremise de la langue et écrite.

II.1. Les composantes de la communication

Toute situation de communication comporte un émetteur, un récepteur, un


message, un code, un référent, et un canal. De plus, elle a comme toile de fond
un entourage physique, événementiel, social, psychologique, où a lieu la
communication. Quelle que soit la situation de communication, on y trouve toujours
les mêmes composantes. Analysons ces composantes et leurs interactions.

a. L’émetteur

L’émetteur est celui ou celle dont l’intention de communication est à l’origine du


message ; c’est celui ou celle qui dit quelque chose. Ce peut être un individu,
comme un écrivain, un journaliste ou un conférencier ou encore un groupe, comme
une entreprise ou un gouvernement. Habituellement, pour être un émetteur, il faut

28
avoir l’intention de communiquer, mais il arrive que nous soyons émetteurs malgré
nous, quand par exemple, un geste ou une mimique nous échappe.

b. Le récepteur

Le récepteur est la personne ou le groupe qui reçoit le message, à qui le message


est destiné, bien qu’il arrive qu’on lise ou entende des messages émis à l’intention
de quelqu’un d’autre. Le spectateur, le lecteur et l’auditeur sont des récepteurs.
Dans la conversation, l’émetteur et le récepteur s’échangent les rôles. Le processus
par lequel le récepteur réagit au message s’appelle rétroaction (ou « feed-back »).
La rétroaction permet à l’émetteur de savoir comment son message a été reçu et au
besoin, de se rajuster. Cette interaction accroit l’efficacité de la communication. II
arrive exceptionnellement qu’une même personne soit à la fois l’émetteur et le
récepteur d’un message : quand par exemple elle note un rendez-vous dans son
agenda.

Les composantes d’une situation de communication

Référent
A propos de qui ?

Message
Dit quoi ?

Emetteur (qui ?) Récepteur (à


qui ?)

Canal

Par quel moyen ?

Code

Dans quelle langue ?

c. Le code

Le code est un constitué de de signes et de règles de combinaison de ces signes ;il


est destiné à représenter et à transmettre de l’information.

Le signe possède trois caractéristiques :

29
-il est une forme physique perceptible (on peut le voir, l’entendre, etc.) ;

-il réfère à quelque chose d’autre que lui-même ;

-il a un sens reconnu par ses utilisateurs.

Par exemple, le mot chaussure est un signe appartenant au code de la langue


française ; on peut l’entendre (à l’oral) et le voir (à l’écrit) ; de plus, il désigne autre
chose que lui-même (le mot chaussure fait penser à un objet matériel et non aux
lettres qui le composent) ; finalement, les francophones s’entendre sur le sens qu’on
donne à ce mot.

Le code que nous utilisons le plus souvent est la langue, orale ou écrite. Les gestes,
les vêtements, le graphisme, la musique sont d’autres codes.

On appelle codage ou décodage l’opération par laquelle l’émetteur utilise un ou des


codes pour transformer en message son intention de communication. En parallèle,
on appelle décodage l’opération par laquelle le récepteur a recours au code pour
comprendre un message.

d. Le message

Le message est une information dont le sens provient d’un judicieux assemblage
d’éléments empruntés à un ou plusieurs codes. Le message constitue l’objet de la
communication.

Dans le présent cours, les messages que nous privilégions prennent surtout la forme
de discours oraux et écrits ; ils sont donc sonores et de forme suivant le canal et le
code utilisés. Ainsi, on peut rencontrer des messages visuels, sonores, audiovisuels,
etc.

e. Le canal

Le canal désigne support matériel permettant la transmission du message. On


l’appelle le canal physique. L’air dans lequel se déplace les ondes sonores constitue
le canal par lequel ont lieu la plupart des contacts verbaux quand les interlocuteurs
sont en présence l’un de l’autre. L’écran de télévision, les circulaires, le poste de
radio, le téléphone, sont aussi des canaux.

II existe en outre un canal psychologique, ou contact, par lequel s’établit la relation


entre l’émetteur et le récepteur. Si le contact n’est pas établi, le message rate sa
destination. La technologie moderne permet toutefois de prolonger la possibilité de
contact en enregistrant le message sur un répondeur téléphonique, par exemple.

f. Le référent

Le référent est la personne ou l’objet désigné par le message, ce à quoi le message


renvoie. II est concret : on peut le voir, le sentir, le goûter. Mais il arrive qu’on ait un

30
référent abstrait. Par exemple, si vous dites : « pardonnez mon retard », vous
désignez un référent « retard » qui n’existe que dans l’esprit, qu’on ne peut voir,
entendre, etc.

Un référent peut être actif, notamment dans la littérature. Par exemple, le


personnage de roman est fictif, il est le produit de l’imagination de l’auteur. Mais qu’il
soit concret ou abstrait, réel ou fictif, le référent appartient à l’une des deux
catégories suivantes : extratextuel ou textuel.

Un référent extratextuel est une personne ou un objet dont parle le message et qui
existerait même si le message n’en disait rien. Par exemple, si en entrant à la
maison vous lancez : « on dirait qu’il va pleuvoir », votre message porte sur les
conditions atmosphériques qui ont cours où vous parlez. Le référent (le temps qu’il
fait) vous est alors fourni par la situation. De même, si SOPHIE dit à Jacques : « ça
manque de sel », ce message renvoie à un mets que SOPHIE trouve fade (et qui
existerait même si Sophie n’en parlait pas). C’est ce qu’illustre la figure. L’ignorance
ou la méconnaissance du référent extratextuel rend le massage incompréhensible.

Le référent textuel, par opposition au précédent, renvoie plutôt au contexte verbal,


c’est-à-dire à l’ensemble des mots et des phrases qui précèdent ou qui suivent. Le
référent textuel est l’entourage linguistique d’un mot ou d’une phrase à l’intérieur
d’un énoncé oral ou écrit.

Par exemple, imaginons l’échange suivant entre Jacques et Sophie :

« -Tu te souviens de Michel Kaboré ?

-Le grand teint noir qui était dans notre classe de chimie ?

-Oui. Je te dis qu’il a fait une entrée remarquée au cours de philo. »

C’est dans le discours même que l’on trouve les clés du message. Ainsi, le pronom
il de la dernière phrase trouve son référent textuel comme on le voit dans la figure 1.

II.2. Les facteurs de réussite ou d’échec de la communication

La réussite ou l’échec de la communication dépendent d’une multitude d’éléments


qui ont été étudiés par la psychologie.

a. Les facteurs liés à l’’émetteur

La personnalité de l’émetteur et son intention avec le récepteur ont un effet sur le


résultat de la communication.

Le cadre de référence

Le cadre de référence est constitué par l’ensemble des idées, des opinons, des
croyances, des valeurs, des connaissances que possède un individu et qui donnent

31
du sens au message où le colorent. II sert de référence à tout ce que l’émetteur dit
et conditionne ses attitudes à l’égard des autres.

Une différence de cadre de référence peut causer des distorsions et empêcher de


communiquer pleinement. Ainsi, certains interlocuteurs ont l’impression de ne pas
parler le même langage alors qu’ils conversent dans la même langue.

Par exemple, un écologiste qui fait une proposition au conseil municipal doit
s’attendre à rencontrer des opinions adverses parmi les industriels qui ont des
valeurs différentes des siennes. L’écologiste et les industriels ne parlent pas
toujours le même langage et il leur arrive d’entretenir un dialogue de sourds. IIs ont
tous tendance, comme nous, à rejeter les informations qui s’opposent à leurs
valeurs.

Si l’émetteur sait à l’avance que le récepteur a un cadre de référence différent du


sien, il prend soin d’ajuster son discours pour ne pas le blesser, le mettre mal à
l’aise ou l’amener à se braquer contre lui. Pour cela, l’émetteur essaie de se mettre
à la place de l’autre et mise sur leurs vues communes. Le même procédé sert aussi
dans la préparation d’un débat : pour contrer efficacement les arguments de
l’adversaire, il faut s’être exercé à les défendre soi-même en jouant le rôle de
l’opposant.

Bien que la communication soit habituellement facilitée quand l’émetteur et le


récepteur partagé le même cadre de référence, il existe des circonstances où la
multiplicité des points de vue peut être bénéfique. En effet, dans une équipe
pluridisciplinaire, par exemple chacun apporte l’éclairage particulier de sa formation
à la résolution de problèmes.

1. L’attitude envers soi-même, autrui et le message

Une attitude est une prédisposition à réagir d’une façon donnée face à une réalité.
La personne qui jouit d’une bonne estime d’elle-même s’affirme plus facilement que
celle qui manque de confiance en elle-même. La première réussit à faire passer son
message ; la deuxième, plus timide et plus perméable aux influences extérieures,
n’atteint pas toujours son objectif.

L’attitude que l’émetteur a envers autrui joue sur la qualité de ses rapports avec
le récepteur. Si un émetteur manifeste une attitude négative, il rend la
communication plus difficile. Ainsi, si une personne fait preuve d’arrogance à l’égard
d’un individu ou d’un auditoire, celui-ci se repliera sur lui-même et se fermera au
message. A l’inverse, plus les rapports sont sains, francs et solides, plus la
communication a des chances de réussir. C’est le cas si les interlocuteurs se font
mutuellement confiance, s’ils sont ouverts à l’autre et s’ils donnent l’impression
d’être heureux de se trouver en présence l’un de l’autre.

L’attitude que l’émetteur a envers le sujet de la communication influe sur la


motivation. Elle se manifeste par des émotions, elle teinte le message d’une

32
subjectivité dont l’effet peut varier ; par exemple, l’enthousiasme aide à convaincre,
le doute suscite des interrogations sur la vérité du message.

2. La détermination de l’intention

Avant de mettre en branle tout le processus de communication, il faut déterminer


une intention. Il est en effet difficile de livrer un message clair quand on ne sait pas
ce qu’on veut dire. Par contre le but est bien défini, l’émetteur choisira le code, le
canal et le message les plus pertinents. Par exemple, à l’occasion d’un débat, si on
désire réfuter de quelqu’un, il faut trouver les arguments et les donner de façon
convaincante, choisir le ton, les regards et les gestes appropriés. Comme l’objectif
dans ce cas est de contredire l’opposant et non pas de le détruire moralement, il faut
doser les moyens pour que la personne elle-même ne se sente pas rejeter en même
temps que ses idées. Dans le même esprit, la communication réussira si l’émetteur
et le récepteur ont des buts complémentaires : divertir/s’amuser,
informer/comprendre, enseigner/apprendre, plaire/apprécier. Ainsi si quelqu’un
donne une démonstration de secourisme et que les auditeurs désirent s’informer sur
le sujet, leurs intentions se complètent.

b. Les facteurs liés au récepteur

La communication étant un acte de partage, le récepteur n’y est pas passif. Les
facteurs énumérés précédemment à propos de l’émetteur s’appliquent aussi au
récepteur. On a vu que la communication est facilitée quand les interlocuteurs ont
le même de référence et le même style de perception. Quant aux attitudes, au rôle
et à l’intention du récepteur, ils doivent compléter ceux de l’émetteur.

1. Les connaissances et les habiletés

Ses connaissances ainsi que se habiletés intellectuelles et psychologiques facilitent


la tâche au récepteur. Une bonne culture générale et des aptitudes en lecture, par
exemple, permettent de lire sans efforts et de préciser une grande variété de textes.
A l’inverse, un lecture malhabile et inculte qui déchiffre à peine les grands titres est
incapable de lire un éditorial, de comprendre le télé-journal ou de réagir
correctement aux recommandations d’un rapport d’enquête. D’autre part, une bonne
capacité de compréhension aide à faire abstraction de tout ce qui peut distraire du
message.

2. L’utilisation du message

L’usage que le récepteur prévoit faire du message reçu conditionne sa motivation.


Par exemple, vous dévorez un rapport de laboratoire que vous attendez pour
commencer la fabrication d’un nouveau produit. De même, l’élève qui qui veut
apprendre un métier est très motivé, il s’implique et tire le maximum de ses cours. A
l’inverse, un récepteur qui n’a pas d’utilité au message qu’on lui communique
décroche plus facilement.

33
3. La rétroaction

La rétroaction permet à l’émetteur de vérifier si le récepteur réagit comme prévu au


message. Elle est évidemment plus directe et immédiate en communication orale
quand les interlocuteurs sont en présence l’un de l’autre. Le récepteur actif produit
une rétroaction explicite. En classe ou après une conférence, par exemple, il
paraphrase ou reformule les propos qu’il a entendu a entendus pour faire confirmer
sa compréhension ; il pose aussi des questions, ajoute ses impressions et ses
exemples personnels. S’il y a malentendu l’émetteur pourra compléter ou clarifier
son message. Le récepteur passif fournit lui aussi, parfois à son insu, une forme de
rétroaction. Par exemple, le député qui somnole pendant un discours à l’Assemblée
Nationale donne un « feedback » implicite, mais éloquent.

A l’écrit, la réaction est plus problématique. Le message peut essuyer un refus sans
que l’émetteur puisse s’ajuster. On comprend alors la difficulté du rédacteur qui ne
voit pas son lecteur : il doit imaginer ses réactions au risque de se tromper.

c. Les facteurs liés au code

La communauté de code

II faut que le code soit commun aux interlocuteurs pour que le récepteur comprenne
le message dans le sens voulu par l’émetteur. En d’autre termes, pour que la
communication fonctionne, l’émetteur doit choisir adéquatement les signes d’un
code et le récepteur doit entendre ces mêmes signes dans le sens voulu par
l’émetteur. Et cela n’est possible que dans la mesure où les interlocuteurs ont un
code ou une partie d’un code commun. Non seulement, il faut que les interlocuteurs
utilisent le même code, mais il faut également qu’ils partagent la même variété de ce
code. Ils doivent éviter d’employer les particularités régionales de leur langue pour
minimiser les risques de de malentendus.

Le choix du code

Le choix du code doit se faire en fonction du message à transmettre et les


circonstances qui ont cours au moment de son émission. Si la langue convient le
plus souvent, il est des choses qu’on arrive mieux à exprimer en faisant un dessin ou
une grimace. Ainsi, un conférencier peut utiliser des mimiques et des illustrations
pour faire mieux « voir » le sujet dont il parle. Encore là, chaque code possède des
variétés et il faut choisir celle qui est pertinente dans la situation donnée.

d. Les facteurs liés au message

L’efficacité du message résulte de l’adéquation entre son contenu et les


composantes de la situation de communication.

34
Le degré de difficulté

La difficulté trop grande d’un message rebute ses récepteurs. Ce qui est facile pour
l’émetteur est parfois difficile pour le récepteur. De là, vient pour le récepteur, la
nécessité de donner du « feed-back » à son interlocuteur pour que celui-ci simplifie
son message. De là aussi, pour l’émetteur, la nécessité de s’ajuster au cadre de
référence et au code du récepteur pour que celui-ci puisse se concentrer sur le
message proprement dit. Cela est possible dans la mesure où l’émetteur sait à
l’avance à qui il s’adresse. Mais la recherche de simplicité ne doit jamais se faire au
détriment de la précision.

La difficulté des messages oraux et écrits tient, entre autres choses, à leur
nouveauté, à leur degré d’abstraction et à leur densité. Les messages abstraits
gagnent à être des exemples. L’ajout de redondance, c’est-à-dire de répétition avec
des moyens différents, réduit la densité des messages et les fait souvent paraître
plus faciles.

La signification

La signification d’un message n’est pas souvent évidente même si on maîtrise bien
le code utilisé. Certains messages sont polysémiques, équivoques, c’est-à-dire qu’ils
peuvent être interprétés de plusieurs façons. Souvent, l’emploi de mots imprécis fait
que le récepteur peut ne pas décoder le message avec certitude.

Quand il s’agit de messages qui informent ou qui donnent des directives, la


polysémie amène la confusion st peut être même à l’origine d’incidents. Un message
utilitaire ne doit pas laisser place à interprétations, il doit être monosémique. Par
exemple, le récepteur ne doit pas hésiter quant à la signification d’un mode d’emploi
ou d’une consigne de sécurité.

La pertinence

Un message doit convenir dans les circonstances où il est émis. Il doit s’adapter aux
interlocuteurs, au moment et au lieu. On ne dit pas et n’écrit pas n’importe quoi à
n’importe qui et n’importe quand. Par exemple, il ne serait pas pertinent de choisir la
formule de la note de service qui circule dans l’entreprise, pour critiquer l’action d’un
agent.

e. Les facteurs liés au canal et au contact

La communication suppose une relation, et la qualité de cette relation dépend,


entre autres, de l’usage du canal.

35
L’établissement et le maintien du contact

L’établissement et le maintien du contact sont préalables à l’émission de tout


message. Si le contact n’est pas créé, on parle dans le vide. Les médias ont compris
cette réalité, eux qui s’ingénient à attirer notre attention par tous les moyens : gros
titres, effets spéciaux, sensationnalisme, etc. Ensuite, une fois que les récepteurs
sont accrochés, ils les informent, les divertissent ou leur vendent n’importe quoi.

L’auteur de textes écrits et le présentateur de message oraux auraient avantage à


s’inspirer de certains procédés utilisés par les médias pour accrocher leur lecteur ou
leur auditoire. Par exemple, une introduction efficace accroche le lecteur ; une mise
en page et un style agréable l’encourage à poursuivre sa lecture. De même, une
apparence vestimentaire soignée dispose favorablement un auditeur ; des propos
pertinents et illustrés d’exemples concrets le maintiennent à l’écoute. Une fois que le
contact est établi, il ne faut pas distraire le récepteur. Au cours d’un exposé, les tics
(jouer avec ses fiches, regarder l’heure, remonter ses lunettes) peuvent faire
décrocher l’auditeur. Les digressions fréquentes et interminables ont le même effet.

Le choix du canal

Comme le choix du code celui du canal varie en fonction du message et des


circonstances. Il arrive parfois qu’on change de canal après avoir constaté qu le
premier ne convenait pas. Ainsi, si vous ne réussissez pas à expliquer quelque
chose oralement, vous pouvez décider de dessiner.

Les bruits

Les bruits sont perturbateurs du canal qui viennent embrouiller, amputer la


communication. Dans la théorie de la communication, le mot bruit peut aussi
désigner n’importe quelle perturbation de nature physique, psychologique,
sémantique, etc. qui empêche un message de passer efficacement de l’émetteur au
récepteur. Dans ce cas, la différence entre les cadres de référence et l’ambiguïté du
message sont des bruits.

f. Les facteurs liés au référent

Comme le référent est l’être, l’objet ou l’idée dont parlent le message, le récepteur
doit pouvoir l’identifier facilement.

La connaissance du référent textuel

La connaissance du référent textuel est essentielle à la compréhension de


productions d’une certaine longueur. En effet, les référents tirés du contexte verbal,
c’est*à-dire des mots et des phrases qui précèdent et qui suivent, donnent un sens
au passage que l’on reçoit comme lecteur ou auditeur. On peut difficilement
comprendre un roman ou nu débat si on en a raté le début.

36
La connaissance du référence extratextuel

La connaissance du référent extratextuel évite les fausses interprétations,


particulièrement quand il s’agit de message emprunté à des domaines spécialisés, à
des cultures étrangères ou à des époques passées. Sans cette connaissance,
comment saisir le message ? Par exemple, on ne peut pas comprendre la phrase
« Marie –Jo devient la reine du 400mètres », si on ignore que Marie –José Perec
était en 1996, la championne française aux jeux olympiques de Barcelone.

La clarté du référent

Un référent précis univoque pour l’émetteur, facilite la communication et


inversement, un référent ambigu cause bien des malentendus. Cette ambigüité
trouve souvent sa source dans des différences de code de référence.

CONCLUSION

A la différence du message écrit dont le scripteur est privé de la réaction immédiate


du ou des destinataires car pouvant se faire ultérieurement, le message oral, lui est
immédiat ; on mesure son effet sur l’auditeur, on bénéficie du droit de repentir, de
reprises, les paroles, sont confortées par la gestuelle, la mimique, la voix du
locuteur.

La personnalité, le charme de l’individu tiennent aussi à son langage. Mais la


spontanéité totale n’est plus de mise quand il s’agit de la fonction sociale du
langage. La tradition, les modèles imposés par le cadre de la communication
impliquent non pas une hypocrisie, mais une réserve et un respect des us et
coutumes. On doit rechercher un compromis entre sa personnalité et le
conformisme. L’excès de l’un ou de l’autre peut être nuisible

III. L’expression orale

III.1. Le langage oral

L’oral est moins normatif que l’écrit, ce qui ne signifie pas que le laisser-aller soit
permis. On juge votre langue autant que vos propos.

Il existe plusieurs registres (ou niveaux) de langue et c’est la situation qui en dicte le
choix. Sachant cela, il vous faudra choisir le niveau qui vous permettra de vous
exprimer avec le plus de clarté et de précision, sans passer pour pédant ou mal
éduqué. Par exemple, vous pouvez utiliser un registre oscillant entre le courant et le
familier pour faire un exposé en classe devant un groupe d’étudiants mais, vous

37
devez employer le niveau standard quand vous vous présentez à une entrevue
d’emploi. En fait, dans la plupart des situations officielles, il faut opter pour le niveau
standard.

Choisir aussi un registre dans lequel vous êtres à l’aise. Sachez toutefois que, si
vous parlez dans un registre inférieur à celui qu’on attend de vous, vous perdrez de
la crédibilité. Comment croire en effet, quelqu’un qui ne sait même pas parler
convenablement ?

a. La précision des mots

Parce que l’auditeur n’a pas la possibilité de réentendre ce qu’il n’aura pas compris,
le message oral doit être intelligible du premier coup. Pour cela, l’émetteur doit
savoir employer un vocabulaire précis. D’ailleurs, connaître une matière suppose la
maîtrise de vocabulaire pour en parler. Ainsi, si vous pouvez utiliser spontanément
les termes propres à un sujet, on pensera que vous êtes compétent en la matière.

Les mots doivent être précis mais attention toutefois au jargon spécialisé, qui peut
devenir incompréhensible pour un l’auditoire. Au besoin, écrivez au tableau et
définissez les mots indispensables que vous croyez nouveaux pour le public.

b. Les tics et les défauts de langage

Vous est-il arrivé de compter les « si vous voulez et les j’veux dire » qui ponctuaient
les propos d’un conférencier ou d’un professeur ?

Si oui, vous savez que les maladresses de ce genre sont de nature à distraire le
récepteur. Eviter donc les tics de langage les plus courants : euh, fait que, alors,
peut-être, disons, là, en quelque part… Eviter aussi les pléonasmes : monter en
haut, tollé de protestations, etc.

Qui plus est, ne faites pas de fautes ; cela s’entend plus que vous ne le soupçonner.
Si les pronoms relatifs et les temps du subjonctif vous posent des problèmes, éviter-
les… ou apprenez à les utiliser. Attention aux liaisons fautives, comme ‘ça va t-être’
ou ‘quatre-z-enfants’. Surveillez aussi les ‘si j’aurais’, les ‘que j’ai besoin’, ‘les pire’ et
‘les pareil comme’ qui déparent le langage et nuisent à votre image.

Toutes ces consignes supposent une bonne maîtrise de la langue. Pour y parvenir,
écoutez, lisez, prenez des notes à partir des discours modèles. Essayer d’utiliser les
mots, les tournures et les trucs que vous observez. Cela acquis, vous pouvez non
seulement vous faire entendre, mais vous faire apprécier, et votre message portera.

c. Les ressources de la voix

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La voix suscite une émotion, touche la sensibilité. Si vous vous adressez à des
inconnus, songez que votre intonation, votre débit et votre articulation ne leur sont
pas familiers. Facilitez-leur l’écoute.

En règle générale, il vous faudra parler plus fort et projeter votre voix plus loin que
dans la conversation quotidienne. Attention, le trac fait souvent qu’on parle trop bas.
Pour une causerie ou une conférence, par exemple, il faut que votre voix porte
jusqu’à la dernière rangée.

N’hésitez pas à demander si on vous entend dès le début de votre exposé.


L’auditeur ne doit pas faire effort pour vous entendre. Ainsi, si vous vous adressez à
un auditoire de personnes âgées, parlez plus fort.

Comme le volume est conditionnée par la puissance du souffle, une respiration


profonde, abdominale, ajoutera quelques décibels à une voix faible. Sans compter
qu’une bonne oxygénation peut atténuer la tension nerveuse. De plus, la voix doit
être orientée vers le destinataire ; quand on lui tourne le dos, on perd forcement du
volume ! parlez vers le tableau ou derrière ses feuilles ne favorise guère la
propagation du son !

Ajuster aussi le volume selon ce que vous voulez exprimer : un son fort pour
l’énergie, la puissance ; un son doux, chuchoté même, pour la tendresse, la
délicatesse. Variez le volume et vous maintiendrez l’attention.

d. L’articulation

L’articulation est l’action de prononcer distinctement les sons en faisant travailler


particulièrement les lèvres et la langue. En prononçant clairement les voyelles et les
consonnes, on est mieux compris. Si vous avez tendance à bafouiller, si votre diction
est molle ou pâteuse, vous pouvez corriger par des exercices d’articulation. Prêtez
une attention particulière à la fin des phrases qu’on a parfois tendance à mâchonner.

Il ne suffit pas d’articuler clairement, il faut aussi soigner sa prononciation, c’est-à-


dire choisir les sons du registre approprié. Les mots toi prononcé ‘twè’ et ici
prononcé ‘issit’, même articulés distinctivement, font mauvaise impression. Voilà
pourquoi, quand on est conscient de mal prononcer certains sons ou certains mots,
on s’en fait une liste qu’on s’exerce à corriger par la répétition. Si une prononciation
de niveau populaire peut nuire à votre crédibilité, il faut exagérer ; attention à la
pédanterie. En cas de doute sur la prononciation, consultez un dictionnaire.

39
e. Le débit

On appelle débit la vitesse de l’élocution. Le trac est souvent responsable du fait


qu’on parle trop rapidement. Un débit accéléré donne l’impression que vous avez
appris votre texte par cœur et que vous le récitez avant d’oublier. Au cours d’un
exposé si vous butez sur des mots que vous prononcez sans difficulté dans la vie
courante, c’est un signe que vous parlez trop vite. Pour modérer votre rythme,
prenez quelques bonnes respirations profondes qui vont décontracter le
diaphragme, oxygéner le cerveau et faire baisser la nervosité.

Il n’est pas facile de choisir le rythme approprié : assez rapide pour ne pas endormir
l’auditoire et pas trop pour éviter de l’étourdir. En fait, il faut ajuster le rythme selon
ce que vous voulez exprimer. Un débit lent ajoute un caractère grave, suggère la
réflexion ; un débit rapide signifie la nervosité, l’empressement. Rapide ou lent, un
débit constant, toute fois cause de la monotonie. Il faut donc varier.

Tout comme la musique, l’expression orale a besoin de silences. Les pauses


permettent à l’émetteur de respirer et au récepteur d’assimiler ce qu’il absorbe. Elles
attirent l’attention de l’auditoire ; pour cette raison, il faut établir le contact avant le
début d’un exposé et avant chacune des parties. Les pauses sont particulièrement
efficaces si l’auditeur regarde en même temps l’auditoire et observe ses réactions.
Elles servent aussi à mettre en relief des idées. Faire une pause signifie : « cela est
important ».

Toutefois un emploi incorrect des pauses donne l’impression que l’orateur est
perdu ; hésitant ou peu sûr de ce qu’il affirme. Evitez les pauses qui se transforment
en « euh », car elles deviennent agaçantes.

f. Jouer avec l’intonation

L’intonation naît des variations de hauteur du ton (du plus grave au plus aigu) qui
produisent la mélodie de la phrase. Ainsi, c’est l’intonation qui permet de distinguer
la phrase interrogative « il vient ? » De la phrase affirmative composée des mêmes
mots.

Jouez avec l’intonation pour ajouter de la variété. Par exemple, utilisez la mélodie
ascendante pour créer une attente que la mélodie descendante de la réponse
viendra combler. Mais ne chantonnez pas, soyez naturel. Exercez-vous à adopter le
ton juste, qu’il soit solennel, ironique, impératif, bon enfant, etc.

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La difficulté s’accroît quand on lit. Ainsi, si vous devez lire une conférence, il vous
faudra beaucoup d’habileté et d’expérience pour être, malgré tout, expressif et
captiver l’auditoire.

Comme vous, le public préfère qu’on lui parle ; si, de surcroît, votre lecture est
monotone, il aura l’impression de perdre son temps.

En somme, jouez avec le volume (fort-faible), changez de ton (haut-bas) et de débit


(rapide-lent), faites des pauses ; variez l’usage de la voix, évitez la monotonie
ronronnant qui pourrait endormir. Articulez distinctement, soignez votre
prononciation et vous serez compris et apprécié. Si tout n’est pas parfait du premier
coup, consolez-vous, car la voix s’exerce, on peut la cultiver et la fortifier. Ne
manquez pas une occasion de prendre la parole.

Paradoxalement, plus on répète, plus on est capable de spontanéité. Vous pouvez


vous servir de votre magnétophone : pour s’écouter et écouter les autres, c’est un
appareil précieux !

Conclusion orale

 Marquez une pause avant la conclusion afin de la détacher nettement ;


 Jetez un regard panoramique sur vos auditeurs pour les « reprendre » et les
avertir ;
 Votre diction doit souligner le changement : ralentissez le débit, modifiez le
ton de votre voix (le plus souvent vous la rendez plus grave).

III. 2. Les paralangages


Les paralangages sont des systèmes de signes non verbaux qui possèdent leurs
propres règles ; la gestuelle, l’habillement sont des paralangages. Leurs signes
peuvent être employés seuls mais, le plus souvent, ils accompagnent le message
verbal, soit pour confirmer sa signification, soit pour donner une signification
supplémentaire. La perception des paralangages est moins intellectuelle, plus
instinctive, plus directe que la compréhension du message proprement verbal. Les
principaux paralangages sont associés à la voix et au corps.

Pour que la communication fonctionne, il faut que le verbal et le non verbal soient
synchronisés. Sinon, le message paraîtra incohérent et le récepteur, instinctivement,
sera porté à croire le non verbal qui est spontané.

a. Le corps

A la dimension auditive de la voix, il faut superposer adéquatement la dimension


visuelle. N’oubliez pas qu’on vous regarde autant qu’on vous écoute. La posture, les
déplacements, les gestes et le regard sont révélateurs de la confiance que vous
avez en vous-même et de la relation que vous voulez établir avec le récepteur.
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Faut-il prendre la parole debout ou assis ?

C’est une question de circonstances et de goût personnel. Si vous animez une


réunion ou si vous vous présentez en entrevue, vous n’avez pas le choix : la plupart
du temps vous êtes assis. Pour la conférence, vous choisissez la position qui vous
convient. Pour l’exposé, dans la majorité des cas, il est préférable de parler débout
plutôt qu’assis ; vous vous sentez moins figé, plus libre de vos mouvements, votre
voix porte plus et les auditeurs vous voient mieux.

Comment vous tenir ?

Que vous soyez debout ou assis, le tronc droit donne une impression d’assurance et
facilite la projection de la voix. Il ne s’agit pas toutefois de vous mettre au garde-à-
vous. Les épaules à l’horizontale, dégagées et souples confèrent du naturel. A
l’inverse, le dos voûté vous fera paraître timide, gêné. Ne croisez pas les bras,
gardez la tête droite. Ne vous affalez pas sur le projecteur ou sur la table.

b. Les gestes

Dans la conversation de tous les jours, les mouvements des bras, des mains et de la
tête, accompagnent naturellement la parole. Ces gestes doivent se retrouver dans la
communication publique et avoir l’air de tout aussi naturels. D’ailleurs, si votre
posture générale est bonne, les gestes devraient se développer spontanément.

Alors que les gestes confèrent du dynamisme, leur absence donne l’impression de
quelque chose de statique, d’inerte. Sans compter que l’absence de gestes est
habituellement un signe de timidité, de malaise. Les mouvements raides ou nerveux,
eux aussi, signifient que l’émetteur est tendu. Cette tension se transmet
malheureusement au public qui, à son tour, devient mal à l’aise et perd rapidement
le fil de vos propos.

Attention aux tics qui perturbent l’attention : relever ses lunettes, replacer une mèche
de cheveux, se gratter le nez, jouer avec une bague, etc.

c. Les mouvements

Pour retenir l’attention, il faut bouger. Comme vos gestes, vos déplacements doivent
être naturels et signifiants. Quand vous entrez en scène quand vous vous présentez
à un comité de sélection, quand vous allez au tableau, ne traînez pas le pas, ayez
l’air alerte.

Servez-vous aussi des déplacements pour attirer l’attention sur le contenu. Ainsi,
pour indiquer que vous amorcez une nouvelle partie, vous pouvez faire quelques
pas à gauche ou à droite ; pour signaler l’arrivée de la conclusion ou la fin d’une
partie, reculez d’un pas. Utilisez les autres paralangages.

Par exemple, pour souligner certaines phrases en particulier, avancez d’un pas,
penchez-vous légèrement vers l’auditoire, ralentissez un peu votre débit, baissez la

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voix, comme si vous alliez faire une confidence ; cette façon de mettre en évidence
est souvent plus efficace que de hausser la voix.

Si un auditeur pose une question, avancez dans sa direction pour signifier que vous
l’écoutez personnellement et que c’est à lui que vous répondez. D’ailleurs, plus vous
vous rapprochez physiquement de l’auditoire, plus vous réduisez la distance
psychologique.

d. Le visage

Quand on parle, il n’y a pas que la bouche qui s’anime, tout le visage participe.
Froncements de sourcils, sourire, moue, regard, facilitent le contact avec le
récepteur et ajoutent au message verbal.

Le sourire est magique : il décrispe, décontracte les muscles faciaux et vous rend
sympathique aux yeux de l’auditoire, qui vous sourit en retour…. Ce qui a pour effet
de diminuer votre anxiété.

Les yeux sont le centre expressif du visage et des médiateurs essentiels. Quel que
soit le type de communication, il faut regarder les individus dans les yeux ; vous leur
dites ainsi que c’est à eux que vous parlez. Si vous ne le faites pas, vous risquez de
couper le contact, et cela même si vous continuez à parler. Pendant un exposé, il
faut observer l’auditoire pour tenir compte de ses réactions et s’ajuster au besoin. Ne
vous contentez pas de balayer vaguement la salle du regard dans un mouvement de
gauche à droite, faites de légers arrêts sur l’un et sur l’autre. N’oubliez pas ceux qui
occupent les chaises du fond de la salle et des premiers rangs.

Ne dévisagez personne, vous pourriez gêner certains auditeurs et les empêcher de


suivre votre discours.

Pour répondre à une question de l’auditoire, regardez d’abord celui ou celle qui vous
l’a posée. De même, en entrevue d’emploi, regardez d’abord la personne qui vous a
interrogé. Si vous sentez que vos propos devraient en intéresser plutôt une autre,
portez le regard vers elle.

Quand vous fixez le plafond ou le mur du fond au lieu de regarder les récepteurs,
vous leur dites indirectement qu’ils pourraient vous distraire dans la récitation de
votre texte mémorisé.

De plus, un communicateur qui ne regarde pas ceux à qui il s’adresse paraît


nerveux, froid, peu sûr de lui, si ce n’est hypocrite ; chose certaine, il n’inspire pas
confiance.

e. L’apparence physique

L’apparence physique parle pour vous avant que vous n’ayez émis une phrase. Elle
suscite une première impression. Si elle ne dégage pas une image de naturel, de
propreté et une harmonie agréable à l’œil, elle risque de distraire l’auditoire.

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Qu’on le veuille ou non, l’habillement est un symbole. Quels vêtements choisir ?
Ceux que l’on s’attend à vous voir porter en fonction de votre situation sociale, du
moment et du lieu où vous prenez la parole. En cas de doute, optez pour la sobriété.
Vérifiez les moindres détails : macaron au slogan discutable, bouton qui tient à un fil,
tâches, ourlet décousu. Choisissez aussi des vêtements dans lesquels vous êtes à
l’aise. Pas de chaussures neuves qui vous écrasent un petit orteil, de cravate qui
vous étrangle ou de ceinture qui gêne la respiration.

La sobriété est encore de mise quand il est question de coiffure, de bijou et de


maquillage. De ne pas distraire l’auditoire, attention aux collections de collier ou de
bracelets dont le cliquetis peut couvrir vos paroles. Que vos cheveux soient coiffés
de façon qu’on vous voie le visage. Evitez la casquette qui vous cache le front et les
yeux lorsque vous vous penchez.

Votre voix, votre physionomie, votre façon d’occuper l’espace, votre habillement,
tous les paralangages doivent concourir à faire mieux passer le message verbal en
donnant de vous une image positive.

Rappelez-vous cependant que la maîtrise des paralangages demande beaucoup


d’exercices. Vérifiez votre posture, vos gestes, vos mimiques et votre habillement
dans 0221

le miroir ; demandez conseil à vos collègues ou à un ami (un vrai qui ne fait pas que
des compliments) ou faites-vous filmer sur bande vidéo. Enregistrez votre voix sur
magnétophone et écoutez-vous. Rappelez-vous qu’on n’a jamais une deuxième
chance de réussir sa première impression. Pour définir sa tâche, construisez vous-
même votre propre fiche d’évaluation, déterminer vous-même les critères sur
lesquels vous voulez une appréciation.

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