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Droit, citoyenneté et
civisme Séance 5 I- La citoyenneté:
1- Le sens juridique:
Le citoyen est un sujet de droit. Il dispose à ce titre de
droits civils et politiques. Il jouit des libertés individuelles, de la liberté de conscience et d’expression, de la liberté d’aller et venir, de se marier, d’être présumé innocent, etc.
En revanche, il a l’obligation de respecter les lois, de payer
ses impôts, de défendre son pays s’il se trouve menacer, etc. 2- Citoyenneté et légitimité du pouvoir politique
La citoyenneté est aussi le principe de la légitimité du
pouvoir politique.
C’est l’ensemble des citoyens, constitués en collectivité
politique ou en « communauté des citoyens » qui, par l’élection, choisit les gouvernants. C’est l’ensemble des citoyens qui est à la source et qui justifie que les décisions prises par les gouvernants soient exécutées.
C’est l’ensemble des citoyens qui contrôle et sanctionne
l’action des gouvernants issus de l’élection. Ils les ont choisis pour les gouverner. 3- Citoyenneté et lien social:
Dans les sociétés démocratiques modernes, le lien entre
les hommes n’est plus religieux ou dynastique, il est politique.
Vivre ensemble, ce n’est plus partager la même religion ou
être sujet du même monarque, c’est être citoyen de la même organisation politique. Civilité et citoyenneté:
La civilité, dans son sens le plus précis renvoie au savoir-
vivre, à la politesse dans les actes privés quotidiens.
Le civisme, quant à lui, suppose la mise en pratique
d’actes plus nobles liés à la vie de la cité tels que voter, prendre des responsabilités politiques, prendre en compte l’intérêt supérieur de sa patrie, payer ses impôts, partir à la guerre, etc. (Rapport avec la communauté). Le droit à la vie l'article 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme stipule que : «Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ». L'article 6 du Pacte relatif aux Droits Civils et Politiques: - Le droit à la vie est inhérent à la personne humaine. Ce droit doit être protégé par la loi. Nul ne peut être arbitrairement privé de la vie. - Dans les pays où la peine de mort n’a pas été abolie, une sentence de mort ne peut être prononcée que pour les crimes les plus graves, conformément à la législation en vigueur au moment où le crime a été commis et qui ne doit pas être en contradiction avec les dispositions du présent Pacte… Le foetus est-il un être humain, à partir de quel moment, dispose-t-il, à ce titre, du droit de naître ? Les parents ou les médecins ont-ils le droit de disposer de l'embryon?
Quelles règles pour encadrer la fécondation artificielle, in
vitro, in utero ? Quel statut et quels droits pour les mères porteuses ? Quel droit des médecins de féconder des femmes ménopausées, etc... A l'autre bout de la vie, l'accompagnement des malades et des personnes âgées vers la mort, le droit de mourir, de choisir sa mort, de pratiquer l'euthanasie, entre autres, constituent autant d'interrogations éthiques, que la société affronte pour la première fois.
Le droit à la vie relève, dès lors, du droit interne de
chaque Etat. Au sein de la constitution marocaine, l’article 20 dispose que : « Le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droit ».
Ce droit est lié également avec d’autres qui sont
mentionnés par la constitution de 2011, tels que le droit à la sécurité de sa personne et de ses proches (article 21), les traitements cruels, inhumains ou dégradants, la pratique de la torture… (article 22).
La peine capitale suscite encore des discussions vis-à-vis
de son abolition. La liberté d’expression, de conscience et de religion 1- Déclaration universelle des droits de l’Homme: Article 18: Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites. Article 19: Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. 2- Le pacte international relatif aux droits civils et politiques Art. 18 1. Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté d’avoir ou d’adopter une religion ou une conviction de son choix, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, individuellement ou en commun, tant en public qu’en privé, par le culte et l’accomplissement des rites, les pratiques et l’enseignement. 2. Nul ne subira de contrainte pouvant porter atteinte à sa liberté́ d’avoir ou d’adopter une religion ou une conviction de son choix. 3. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet que des seules restrictions prévues par la loi et qui sont nécessaires à la protection de la sécurité, de l’ordre et de la santé publique, ou de la morale ou des libertés et droits fondamentaux d’autrui. 4. Les Etats parties au présent Pacte s’engagent à respecter la liberté des parents et, le cas échéant, des tuteurs légaux de faire assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs propres convictions. Art. 19
1. Nul ne peut être inquiété pour ses opinions.
2. Toute personne a droit à la liberté d’expression; ce droit
comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix. 3. L’exercice des libertés prévues au paragraphe 2 du présent article comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont nécessaires:
a) Au respect des droits ou de la réputation d’autrui;
b) A la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publiques. La liberté d’opinion et d’expression au Maroc La Constitution marocaine de 1962 et les quatre suivantes (1970, 1972, 1992 et 1996) proclamaient « la liberté d’opinion et d’expression » de manière sommaire . Elle ne mentionnait ni le droit d’accès des citoyens à l’information, ni la liberté de création artistique et littéraire, ni même la liberté de la presse. Elle n’offrait ainsi aucun garde-fou constitutionnel aux lois et règlements régissant le travail des médias et des journalistes.
La formulation de l’article consacrée à la liberté
d’expression ne garantissait par ailleurs le bénéfice de cette liberté qu’aux seuls citoyens marocains . A tous ces égards, la Constitution adoptée par référendum le 1er juillet 2011 comporte des avancées très substantielles :
Premièrement, la nouvelle Constitution met en place un
dispositif dédié à la liberté d’expression beaucoup plus exhaustif que ses devancières, notamment à travers les principes et les engagements stipulés dans son préambule qui affirment dans le détail l’attachement du Maroc aux droits humains tels qu’ils sont universellement reconnus. Elle lui consacre aussi trois articles spécifiques : l’article 25, qui « garantit les libertés de pensée, d’opinion et d’expression sous toutes ses formes » mais également « les libertés de création, de publication et d’exposition en matière littéraire et artistique»;
l’article 27, qui introduit le « droit à accéder à
l’information détenue par l’administration publique, les institutions élues et les organismes investis de mission de service public » ;
• et l’article 28 qui proclame la liberté de la presse en
interdisant toute forme de censure préalable. En juillet 2016, le gouvernement a promulgué une loi incluant une série d’amendements au Code pénal introduisant des articles qui punissent de prison l’incitation à la haine ou à la discrimination (article 431.5) ainsi que les discours portant atteintes au régime monarchique, à la religion islamique et à l’intégrité territoriale du Maroc (article 267-5). Ces nouvelles peines privatives de liberté s’ajoutent à celles qui figuraient déjà dans le Code pénal pour d’autres « délits d’expression » : les offenses, insultes ou atteintes à la vie privée commises envers le Roi ou les membres de la famille royale et le manque au respect et à la révérence dus à la personne du Roi (article 179) ; la promotion d’actes constituant des infractions terroristes (article 218.2); le dénigrement de décisions judiciaires avec intention de porter atteinte à l’autorité ou à l’indépendance de la justice (article 266) ; la diffamation envers des corps constitués et l’insulte à agent public dans l’exercice de ses fonctions (article 263). Les pouvoirs publics estiment que ce nouveau dispositif est moins répressif que le précédent: d’une part, car la peine d’emprisonnement est devenue optionnelle pour certains délits alors qu’elle était auparavant obligatoire et, d’autre part, car certaines peines ont été réduites. Cette législation pose néanmoins un certain nombre de problèmes de conformité avec le droit international, en particuliers les dispositions du PIDCP qui délimitent le champ des restrictions pouvant être apportées à la liberté d’expression. Celles-ci sont prévues par le troisième paragraphe de l’article 1915 et par l’article 2016 qui établissement des règles pouvant être résumées de la manière suivante : chaque restriction doit répondre aux critères d’un « triple test » de limitations autorisées : 1. La restriction doit être prévue par la loi. 2. La restriction doit répondre à un motif énoncé dans l’article 19 paragraphe 3 ou de l’article 20.
3. La restriction doit être nécessaire à l’objectif poursuivi.