Cours Galois
Cours Galois
Cours Galois
Alexis TCHOUDJEM
Institut Camille Jordan
Université Claude Bernard Lyon I
Boulevard du Onze Novembre 1918
69622 Villeurbanne
FRANCE
1 Extensions, algébricité 6
1.1 Polynômes irréductibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 Extensions, degré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3 Éléments algébriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4 Corps de rupture, corps de décomposition . . . . . . . . . . . 7
3 Correspondance de Galois 10
3.1 Extensions galoisiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3.2 Surjectivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3.3 Théorème fondamental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.4 Caractérisation des extensions galoisiennes . . . . . . . . . . . 12
3.5 Séparabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3.6 Normalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3.7 Composée de corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
4 Corps finis 15
4.1 Sous-groupes finis de K × . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4.2 Structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4.3 Polynômes sur les corps finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
4.3.1 Nombre de polynômes irréductibles de degré donné . . 16
4.4 Ordre d’un polynôme, polynôme primitif . . . . . . . . . . . . 18
4.5 Algorithme de Berlekamp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
5 Clôture algébrique 19
6 Base normale 21
6.1 Éléments primitifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
6.2 Théorème de la base normale . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
7 Extensions cyclotomiques 22
7.1 Racines primitives n−ièmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
7.2 Polynômes cyclotomiques sur Q
. . . . . . . . . . . . . . . . . 22
7.3 Théorème de Kronecker-Weber . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2
8 Norme et trace 25
9 Extensions cycliques 25
9.1 Théorème 90 de Hilbert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
12 Cohomologie galoisienne 29
12.1 G−modules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
12.2 Groupes de cohomologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
12.2.1 En degré 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
12.2.2 En tout degré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
13 Théorie de Kummer 32
14 Extensions d’Artin-Schreier 34
14.1 Forme additive du théorème 90 de Hilbert . . . . . . . . . . . 34
14.2 Théorie des extensions d’exposant p en caractéristique p . . . 34
14.3 Théorème d’Artin-Schreier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3
Index
90 (forme additive du théorème de
Hilbert), 34
90 (théorème de Hilbert), 25
G−module, 29
cyclique (extension), 25
Artin-Schreier (extensions), 34
Artin-Schreier (théorème), 35
Berlekamp (algorithme), 19
casus irreducibilis, 6
cobords, 32
cocycles, 31, 32
cohomologie, 32
corps de décomposition, 9
corps de rupture, 7
cyclotomique (extension), 22
cyclotomique (polynôme), 22
galoisienne (extension), 10
Kronecker-Weber, 23
Kummer (théorème sur les extensions
cycliques), 25
normale (base), 21
normale (extension), 13
polynôme minimal, 7
primitif (polynôme), 19
primitif (élément), 21
résoluble (extension), 26
résoluble (groupe), 26
résoluble par radicaux, 26
résoluble par radicaux réels, 6
séparable (élément), 13
4
Cours du mercredi 30/1/13
Introduction
0.1 Équations de degré 2
f (x) = x2 + px + q = (x − x1 )(x − x2 )
√
⇒ x1 + x2 = −p, x1 x2 = q, x1 − x2 = ± ∆
où ∆ = (x1 − x2 )2 = p2 − 4q.
Donc : √
−p ± ∆
x1 , x2 = .
2
Exercice : Calculer cos(2π/5) et (sin(2π/5).
0.2 Degré 3
5
i) l’unique racine réelle de x3 − x − 1 est :
s r s r
3 1 1 23 3 1 1 23
+ + − .
2 2 27 2 2 27
0.3 Degré ≥ 5
√
x5 −2 = (x−x1 )(x−x2 )(x−x3 )(x−x4 )(x−x5 ) où xk = 5 2(cos(2kπ/5)+
i sin(2kπ/5)) donc x5 − 2 est résoluble par radicaux.
En revanche nous verrons plus tard que x5 − x − 1 n’est pas résoluble par
radicaux.
1 Extensions, algébricité
1.1 Polynômes irréductibles
Proposition 1.1 Soit K un corps. soit P ∈ K[X]. Alors P est irréductible
⇔ K[X]/(P ) est un corps.
0 −an
09
999
1 9
99 99
0 999 999 K
∈ Mn ( )
77 99 9
77 99
77 99 0
0 0 1 −a1
7
( ) (
Par exemple : C' a −b
: a, b ∈ R et F25 ' a 2b
:
b a b a
)
a, b ∈ F5
8
Cours du mercredi 6/2/13
Théorème 1.6 Soit K un corps. Soit P ∈ K[X] irréductible. Soit L ≥ K
un corps qui contient une racine α de P . Alors K[α] = K(α) ' K[X]/(P ).
sur . Q
Soit P ∈ K[X]. On suppose que E ≥ K est un corps où P est scindé : P =
c(X − x1 )...(X − xn ). On dit que K(x1 , ..., xn ) est le corps de décomposition
de P dans E.
Exemples : Fq n
n
est un corps de décomposition de X q − X sur Fq .
2 Caractères et morphismes de corps
Si G est un groupe et K un corps, un carctère de G dans K est un
morphisme de groupes G → K × . L’ensemble des caractères est une partie
du K−espace vectoriel des fonctions G → K.
Z Z C
Exemple : G = /n , K = , les caractères de G dans sont les k 7→ ζ k C
où ζ = exp(2iπ/n).
2.1 Indépendance
Théorème 2.1 (d’indépendance des caractères d’Artin) Soient σ1 , ..., σn
n caractères distincts de G dans K. Alors les σi sont K−linéairement indé-
pendants.
9
Exercice : si G abélien, on pose G∨ le groupe des caractères de G dans
C . Montrer que G∨ ' G (non canonique).
Exercice : si G fini, |Hom(G, K × )| ≤ |G|.
10
Cours du mercredi 13 février 2013
t 7→ 1 − t et t 7→ t−1 .
Montrer que K = C 2
(t −t+1)
t2 (t−1)2
3
.
En déduire que l’extension :
C C(t)
!
(t2 − t + 1)3
⊂
t2 (t − 1)2
3.2 Surjectivité
Théorème 3.2 Soit E/F une extension galoisienne de groupe de Galois G.
Si F ≤ B ≤ E, alors il existe H ≤ G tel que E H = B.
√
Exercice : donner la liste des sous-corps de Q( 3
2, j).
11
3.3 Théorème fondamental
Théorème 3.3 Soit E/F une extension galoisienne de groupe G.
i) On a 2 bijections réciproques :
1:1
{H ≤ G} ←→ {F ≤ B ≤ E}
H 7→ E H
Gal(E/B) ← B .
12
Cours du 20 février 2013
3.5 Séparabilité
Soit P ∈ K[X]. Alors : P est premier avec P 0 si et seulement s’il n’existe
pas d’extension où P a une racine multiple (i.e. d’ordre > 1).
Si E/K est une extension. On dit que α ∈ E est algébrique séparable si
P (α) = 0 pour un polynôme séparable P ∈ K[X] ⇔ le polynôme minimal
de α est séparable.
Une extension est séparable si tous ses éléments le sont.
Théorème 3.7 Une extension finie E/K est galoisienne ⇔ E est le corps
de décomposition sur K d’un polynôme P ∈ K[X] séparable. Dans ce cas,
on dit que Gal(E/K) est le groupe de Galois de P sur K. De plus GalK (P )
s’identifie à un sous-groupe de Sr où r = deg P .
3.6 Normalité
On dit qu’une extension E/F est normale si pour tous F −morphismes
σ, τ : E → Ω, σ(E) = τ (E).
Exercice : Cela revient à dire que σ(E) = E si ci-dessus Ω ≥ E.
Théorème 3.9 Soit E/F une extension finie. Alors l’extension E/F est
galoisienne si et seulement si elle est normale et séparable.
13
3.7 Composée de corps
Soit L/K une extension. Soient K ≤ E, E 0 ≤ L. On note EE 0 le sous-
corps de L engendré par E et E 0 .
14
Cours du mercredi 27 février
Exercice : Soient L := k(X1 , X2 , X3 , X4 ), K := LS4 = k(s1 , s2 , s3 , s4 ), E :=
k(x4 ) = LS3 , E 0 := LK4 où K4 = {1, (12)(34), (13)(24), (14)(23)}.
On a H = S3 , H 0 = K4 , [E : K] = |S4 /S3 | = 4, [E 0 : K] = |S4 /K4 | = 6,
0 0
EE 0 = L = LH∩H , E ∩ E 0 = LhH,H = K. Comme H n’est pas distingué
dans S4 , E/K n’est pas galoisienne. En revanche E 0 /K est galoisienne de
groupe de Galois ' S4 /K4 ' S3 . Vérifier que E 0 = K(β) où β = σ∈K4 σα
P
4 Corps finis
4.1 Sous-groupes finis de K ×
Soit G un groupe fini. On note ω(G) l’exposant de G : c’est le ppcm des
ordres des éléments de G.
Exemple : ω(S3 ) = 6
Corollaire 4.1.1 Dans un groupe abélien fini, l’ensemble des ordres des élé-
ments est stable par ppcm.
C
Exercice : déterminer les sous-groupes d’indice fini de × , de × . R
4.2 Structure
Z Z
Un anneau A est de caractéristique n si n = ker( → A, n 7→ n1A ). Si
A est intègre, la caractéristique est un nombre premier.
15
Théorème 4.5 Soit q = pm une puissance d’un nombre premier p. Si K ≤
F n
q , alors K est de cardinal p où n|m. Réciproquement, si n|m, il existe un
F
unique sous-corps K de q de cardinal pn : c’est l’ensemble des racines de
n
X p − X dans q . F
Théorème 4.6 Soit K un corps fini. Pour tout n, il existe une extension
L/K de degré n. Cette extension est galoisienne, cyclique et unique à iso-
morphisme près.
F
sur q si et seulement si m|n.
Corollaire 4.8.1 On a :
i)
n YY
Xq − X = P (X)
d|n P
Rappel : si ζ(s) := n≥1 n−s pour s > 1, alors ζ(s)−1 = n≥1 µ(n)n−s
P P
(on peut prendre cette formule comme définition de µ). Plus concrètement,
on a :
0 si l’un des ai ≥ 2,
µ(pa11 ...par r ) =
(−1)r sinon.
16
Exemple : dans F3, on a :
X 9 − X = X(X + 1)(X + 2)(X 2 + X + 2)(X 2 + 2X + 2)(X 2 + 1)
2
et ν2 (3) = 3 2−3 = 3.
Exercice : Donner un sens au produit infini P (1 − tdeg P )−1 où P décrit
Q
F
l’ensemble des polynômes irréductibles unitaires sur q et montrer que :
17
Cours du mercredi 6 mars
Z Z
Nq,m,e = ϕ(e)/m si m est l’ordre de q dans ( /e )× , 0 sinon.
Démonstration : Soit Φe :=
Q
F
x∈ q m X−x ∈ Fq [X]. Si P irré-
x d0 ordre e
ductible divise Φe , alors P est d’ordre e donc deg P = m l’ordre de q dans
Z Z
( /e )× . Donc mNq,m,e = ϕ(e) = le nombre d’éléments d’ordre e dans le
groupe cyclique × F
qm . Q.e.d.
18
F
On dit qu’un polynôme P ∈ q [X] de degré m est primitif s’il est le
polynôme minimal d’un générateur de ×
qm . F
Théorème 4.12 Un polynôme de degré m est primitif si et seulement s’il
est unitaire, premier à X et d’ordre q m − 1.
5 Clôture algébrique
Soit K un corps. Une clôture algébrique de K est une extension akgé-
brique de corps K/K telle que K est algébriquement clos.
19
On pose A := K[Tf,i : f ∈ I, 1 ≤ i ≤ deg f ] c’est un anneau de
polynômes en une infinité de variables.
Soit J l’idéal de A engendré par les coefficients des polynômes :
deg
Yf
f (X) − (X − Tf,i )
i=1
lorsque f décrit I.
On a J ⊂ A. En effet, sinon, il existe f1 , ..., fN ∈ I et certains coefficients
6=
c1 , ..., cN respectivement des polynômes :
deg fj
Y
fj (X) − (X − Tfj ,i )
i=1
1 ≤ j ≤ N et des éléments a1 , ..., aN ∈ A tels que a1 c1 + ... + aN cN = 1.
Soit L une extension de K où f1 , ..., fN sont scindés :
deg fj
Y
fj (X) = (X − rfj ,i )
i=1
pour certains rfj ,i ∈ L.
Soit φ : A → L le morphisme de K−algèbres tel que :
rf ,i
si f = fj
j
φ(Tf,i ) =
0
sinon.
On étend φ en un morphisme φ : A[X] → L[X].
Qdeg f
On a : ∀ j, φ(fj (X) − i (X − Tfj ,i )) = fj (X) − i=1 j (X − rfj ,i ) = 0 ∈
Q
20
Cours du mercredi 13 mars
6 Base normale
6.1 Éléments primitifs
Soit E/K une extension.
On dit que x ∈ E est un élément primitif de E/K si E = K(x).
Théorème 6.1 Si x1 , ..., xn ∈ E sont algébriques séparables, alors K(x1 , ..., xn )/K
admet un élément primitif.
Théorème 6.3 (de la base normale pour un corps fini) Soient p un nombre
F
premier, d ≥ 1, q := pd . Il existe θ ∈ q tel que θ, Frp θ, ..., Frpd−1 θ est une
F
base de q sur p .F
Remarque : si θ, ..., θ2
d−1 2
d−1
est une base de
d−1
F2 d sur F2, alors (a0θ + ... +
ad−1 θ 2 ) = ad−1 θ + a0 θ + ... + ad−2 θ2 .
2
Théorème 6.4 (de la base normale pour les corps infinis) Soit E/K
une extension galoisienne. Il existe une base normale de E/K.
Exemples :
a) {1 + i, 1 − i} est une base normale pour C/R.
b) Soient E = k(x1 , ..., xn ), K := k(s1 , ..., sn ), x := x1 x22 ....xnn . Alors,
{σ(x) : σ ∈ Sn } est une base normale de E/K.
21
Cours du mercredi 20 mars
Remarque : soit E/K une extension galoisienne de groupe de Galois G.
D’après le théorème de la base normale, E ' K[G] comme G−module sur
K. √ √ √
1 +√
Exercice : Montrer que √ 1 2 + 2 3 + 3 6, i = ±1, 1 2 3 = 1 est
Q
une base normale pour ( 2, 3)/ . Q
7 Extensions cyclotomiques
7.1 Racines primitives n−ièmes
Soit K un corps. Pour tout n ≥ 1, on note µn (K) le sous-groupe de K ×
formé des racines de T n − 1.
Remarque : si L contient un corps de décomposition de T n − 1 sur K et
si car(K) ne divise pas n, µn (L) est cyclique d’ordre n. Les générateurs de
µn (L) sont les racines primitives n−ièmes de 1.
Une extension cyclotomique est une extension de la forme K(ζn )/K où
K est un corps de caractéristique première à n et ζn une racine primitive
n−ième de 1 (dans un corps de décomposition de T n − 1 sur K).
Théorème 7.1 Soit une extension cyclotomique K(ζn )/K où K est un corps
de caractéristique première à n et ζn une racine primitive n−ième de 1. Alors
K(ζn )/K est galoisienne de groupe de galois isomorphe à un sous-groupe de
Z Z
( /n )× .
Z
Proposition 7.3 (i) Φn ∈ [X] est unitaire irréductible sur Q, c’est le
polynôme minimal de ζn sur Q
pour tout ζn d’ordre n.
(ii) deg Φn = ϕ(n).
(iii) T n − 1 =
Q
d|n Φd (X).
22
(iv) Φn (X) =
Q d − 1)µ(n/d) .
d|n (X
Y Y
=± ζni (1 − ζnj−i )
1≤i≤n 1≤j≤n
j6=i
Y
= ±( (1 − ζnk ))n
1≤k≤n−1
Z Z Q Z Z
dans donc dans car ∩ = . C’est absurde car p 6 |n. Q.e.d.
23
Z
(i) ∀ a ∈ , Ga (χ) = χ(a)G1 (χ) ;
(ii) G1 (χ) = χ(−1)G(χ) ;
(iii) |G1 (χ)|2 = N .
y
= χ(a−1 )
X
χ(y)ζN
Z Z
y∈( /N )×
= χ(a)G1 (χ) .
Si (a, N ) = d > 1, alors : a = da0 avec a0 ∈ ( /N )× et : Z Z
X
da x 0
Ga (χ) = χ(x)ζN
x∈( /N )×Z Z
−1 dy
= χ(a0
X
) χ(y)ζN
Z Z
y∈( /N )×
r X
−1 dyi h
= χ(a0
X
) χ(yi h)ζN
i=1 h∈Hd
r
−1
Corollaire 7.5.1 Si p est un nombre premier impair, alors G1 (χp ) = ± p p,
a
où χp : a 7→ p est le symbole de Legendre.
Q.e.d.
√
Exercice : vérifier que 2 sin(2π/7) + 2 sin(3π/7) − 2 sin(π/7) = 7.
24
Cours du 27 mars
8 Norme et trace
Soit E/K une extension finie. Si α ∈ E, on note :
9 Extensions cycliques
Une extension cyclique est une extension galoisienne de groupe de Galois
cyclique.
Q Q Q √
Q
Exemples : les extensions des corps finis, (ζp )/ , (ζn , n p)/ (ζn ).
Q
Contre-exemple : (η8 )/ . Q
9.1 Théorème 90 de Hilbert
Théorème 9.1 Soit E/K une extension cyclique. Soit σ un générateur de
Gal(E/K). Si b ∈ E, alors sont équivalentes :
i) NE/K (b) = 1 ;
ii) b = aσ(a)−1 pour un certain a ∈ E × .
25
(ii) S’il existe α ∈ E tel que E = K(α) et αn ∈ K, alors il existe d tel que
d|n, E/K est de degré d, αd ∈ K et T d − αd est le polynôme minimal
de α sur K.
Q √
Q
Exercice : vérifier que l’extension (ζn , n p)/ (ζn ) est galoisienne cyclique
Z Z
de groupe de Galois ' /n .
Exercice : si E/K est galoisienne cyclique de degré p = car(K), alors il
existe α ∈ E, a ∈ K tels que E = K(α) et αp − α − a = 0.
26
Cours du mercredi 3 avril
Lemme 10.2 Soient K ≤ L ≤ M . L’extension M/K est résoluble (resp.par
radicaux) si et seulement si M/L et L/K le sont.
Comme Gal(M ”/K)/Gal(M ”/L0 ) ' Gal(L0 /K) est aussi résoluble, Gal(M ”/K)
est résoluble. √ √ √
Q Q Q Q
Par ex. : si M = ( 4 2), L = ( 2), K = , M ” = ( 4 2, i). Q.e.d.
a b
N = Nhci (Sp ) est un groupe résoluble d’ordre p(p − 1) (' : a∈
0 1
Z Z Z Z
( /p )× , b ∈ /p ).
27
11 Calcul du groupe de Galois
11.1 Discriminant
Soit P ∈ k[X] un polynôme unitaire. On suppose que P = (X−x1 )...(X−
xn ) dans Ω[X] pour une certaine extension Ω de K. Alors :
Y
∆P := (xi − xj )2
1≤i<j≤n
est le discriminant de P . On a ∆P ∈ k.
G ≤ An ⇔ ∆ ∈ (k × )2 .
11.2 Réduction
Soit P ∈ K[T ], un polynôme séparable unitaire de degré n. On pose :
Z
Y
S(u, y, T ) := (T − (us(1) y1 + ... + us(n) yn )) ∈ [u, y, T ] .
s∈Sn
28
Démonstration : Soient a1 , ..., an les racines de P dans un corps de
décomposition L de K. Soient b1 , ..., bn les racines de P dans un corps de
décomposition L de K.
Soient F (u, T ) := S(u, a1 , ..., an , T ) ∈ A[u, T ], F (u, T ) := S(u, b1 , ..., bn , T ) ∈
A[u, T ]. Ce sont des polynômes séparables : en effet, les racines bi sont 2 à
2 distinctes donc les racines de F aussi ; de même pour F . De plus, F est la
Z
réduction de F mod p. En effet, S(u, y, T ) ∈ [u, σ1 , ..., σn , T ] où les σi sont
les fonctions symétriques élémentaires en les yi . Si P = T n − λ1 T n−1 + ... +
Z
(−1)n λn , F est le polynôme obtenu à partir de S(u, y, T ) ∈ [u, σ1 , ..., σn , T ]
en remplaçant σi par λi . De même pour F avec λi mod p à la place de λi .
Q.e.d.
Z
Application : Soit P ∈ [T ] un polynôme séparable. Soit p un nombre
F
premier. On suppose que P mod p est séparable sur p . Soit P = φ1 ...φr
F
la décomposition en facteurs irréductibles dans p [T ]. Alors le groupe de
Q
Galois de P sur contient un σ = c1 ...cr où les ci sont des cycles à supports
disjoints de longeurs respectives les deg φi . En effet soit G le groupe de Galois
F
de P sur p . C’est un groupe cyclique ; soit c un générateur. Pour tout i,
l’action de c sur l’ensemble des racines de φi est transitive. Donc c est un
produit de s cycles à supports disjoints de longeurs respectives les deg φi .
Exemple : T 5 − T − 1 = (T 2 + T + 1)(T 3 + T 2 + 1) mod 2, est irréductible
mod 3 donc son groupe de Galois G, vu comme sous-groupe de S5 contient
un 5−cycle et un produit d’un 3−cycle et d’une transposition : c’est S5 .
Q
Exercice : Montrer que le groupe de Galois sur de X 5 + 20X + 16 est
' A5 .
12 Cohomologie galoisienne
12.1 G−modules
Soit G un groupe fini. Un G−module est un groupe abélien A sur lequel
G opère et tel que :
(i) 1a = a ;
(ii) s(a + b) = sa + sb ;
(iii) (st)a = s(ta) ;
pour tous a, b ∈ A, s, t ∈ G.
Si A, B sont des G−modules, on dit qu’une application f : A → B est
un G−morphisme si ∀ g ∈ G, ∀ a ∈ A, f (ga) = gf (a).
Remarque : si 0 → A → B → C → 0 est une suite exacte, alors la suite
0 → AG → B G → C G est exacte.
29
12.2 Groupes de cohomologie
12.2.1 En degré 1
|G|−1
X
NG : A → A, , a 7→ si a .
i=0
où G(L/K) = Gal(L/K).
i j
Proposition 12.2 Si 0 → A → B → C → 0 est une suite exacte ∗ , alors il
i j
existe un morphisme δ : C G → H 1 (G, A) telle que la suite 0 → AG → B G →
δ H 1 (i) H 1 (j)
C G → H 1 (G, A) → H 1 (G, B) → H 1 (G, A) est exacte.
30
Démonstration : On définit δ : soit c ∈ C G . Il existe b ∈ B tel que
c = j(b). Alors, ∀ s ∈ G, j(sb − b) = sc − c = 0. Donc il existe a ∈ A tel que
sb − b = i(a). On pose f : G → A, s 7→ sb − b et δ(c) := f mod B 1 (G, A).
Q.e.d.
cours du 17 avril
12.2.2 En tout degré
Si n ≥ 0, on pose :
C n (G, A) := {f : Gn → A}
c’est un groupe abélien (addition point par point) qu’on appelle le groupe
des n−cocycles. Si n < 0, on pose C n (G, A) := 0.
n+1
XX n
= (−1)i+j ∂ i ∂ j f (g1 , ..., gn+1 ) .
i=0 j=0
31
X X
(−1)i+j ∂ j ∂ i−1 + (−1)i+j ∂ i ∂ j
0≤i≤n+1 0≤i≤n
0≤j≤n 0≤j≤n
j<i i≤j
0 0 0 0
(−1)i +j −1 ∂ i ∂ j +
X X
(−1)i+j ∂ i ∂ j
0≤i0 ≤n 0≤i≤n
0≤j 0 ≤n 0≤j≤n
i0 ≤j 0 i≤j
=0 .
Q.e.d.
i
Proposition 12.4 (suite exacte longue de cohomologie) Soit 0 → A →
j
B → C → 0 une suite exacte de G−modules. On a une suite exacte :
H 0 (i) H 0 (j) δ0 H 1 (i)
0 → H 0 (G, A) → H 0 (G; B) → H 0 (G, C) → H 1 (G, A) → H 1 (G, B) → ...
H n (i) H n (j) δn
→ H n (G, A) → H n (G; B) → H n (G, C) → H n+1 (G, A) → ...
Cours du 17 avril
13 Théorie de Kummer
L’objectif est de généraliser la bijection suivante :
Q≤K≤Q Q×/(Q×)2
extensions o 1:1 /
Q
[K: ]≤2
Q(√d)
Q
/ d mod ( × )2 .
d∈ Z sans facteur carré
Soit K un corps contenant le groupe µn des racines n−ièmes de l’unité.
On suppose que la caractéristique de K est nulle ou première à n. Soit
32
(K × )n ≤ C ≤ K × un sous-groupe tel que C/(K × )n soit fini. Pour tout
c ∈ K × , l’extension K(c1/n )/K est cyclique d’ordre un diviseur de n (cf. le
théorème de Kummer 9.2). On pose L := K(C 1/n ) le corps engendré par les
K(c1/n ) (dans une certaine extension algébriquement close Ω de K fixée).
On a un morphisme injectif de groupes :
Y
GC := Gal(L/K) → Gal(K(c1/n )/K) .
c∈C/(K × )n
33
14 Extensions d’Artin-Schreier
14.1 Forme additive du théorème 90 de Hilbert
Soit L/K une extension galoisienne de groupe de Galois G.
LG = K
si n = 0 ;
Théorème 14.1 H n (G, L) =
0 si n > 0.
σ ∈ G, σ b = b − f (σ). Q.e.d.
TrL/K (x) = 0 ⇔ ∃ y ∈ L, x = σ y − y .
34
On considère :
GC → Hom(C/φ(K), Fp)
C/φ(K) → Hom(GC , Fp ) .
Corollaire 14.3.1 On a deux bijections réciproques l’une de l’autre :
Sous-groupes φ(K) ≤ C ≤ K
φ(L) ∩ K C
_
O tels que C/φ(K) est fini
O
Ψ Ψ Φ Φ
_
extensions abéliennes finies
L d’exposant un diviseur de p K(φ−1 (C))
35
Lemme 14.6 Soit F un corps où −1 n’est pas un carré (en √ particulier, F est
de caractéristique 6= 2) et tel que chaque élément de F ( −1) est un carré.
Alors une somme finie de carrés dans F est un carré dans F et F est de
caractéristique 0.
√ √
Démonstration : Si (a + −1b) = (c + −1d)2 , alors a2 + b2 =
(c + d2 )2 .
2 Q.e.d.
36