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Cours Derivabilite Preuves

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©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2022-2023 1

Cours sur le dérivabilité avec preuves

Dans tout le chapitre, I désigne un intervalle non réduit à un point. On note I l’intervalle I
auquel on a ajouté ses bornes réelles (on dit que c’est l’adhérence de I). Par exemple ]2, 3] = [2, 3]
et ]2, +∞[ = [2, +∞[.

I- Généralités
I.1 - Généralités
Définition 1 Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I de R et a ∈ I. On dit que
f (x) − f (a)
f est dérivable en a si le taux d’accroissement admet une limite finie en a. On
x−a
appelle alors cette limite nombre dérivé de f en a, on la note f ′ (a).
Une fonction réelle est dite dérivable sur une partie A de R si elle est dérivable en tout point
a de A.

Proposition 2 Si une fonction f est dérivable en a, alors elle est continue en a, mais la
réciproque est fausse.

Preuve : Pour x au voisinage de a, on a f (x) − f (a) = f ′ (a)(x − a) + o(x − a), d’où le résultat
en faisant tendre x vers a. 

Exemple: La fonction valeur absolue et la fonction racine carrée sont continues en 0 mais ne
sont pas dérivables en 0.

Définition 3 (Notion de tangente en un point) Soit f une fonction dérivable en a. La


tangente à la courbe de f au point d’abscisse a, est la droite passant par le point (a, f (a) dont
le coefficient directeur est f ′ (a). Elle a pour équation cartésienne y = f ′ (a)(x − a) + f (a).

Remarque: Si la limite du taux d’accroissement est infini, il y a une tangente verticale (penser
à la fonction racine carrée en 0).

Exercice 1 Les fonctions suivantes définies sur R sont-elles dérivables en 0 :


1. f (x) = ex si x > 0 et f (x) = 1 − x sinon. 2. f (x) = x2 si x > 0 et f (x) = 1 − cos x sinon.

I.2 - Opérations sur les dérivées


Proposition 4 (Opérations sur les dérivées) Une combinaison linéaire, un produit et un
quotient (le dénominateur ne s’annulant pas) de fonctions dérivables est encore une fonction
dérivable. De plus si f et g sont dérivables, pour tout réel λ et µ, on a :
(λf + µg)′ = λf ′ + µg ′
(f g)′ = f ′ g + f g ′
!′
f f ′g − f g′
=
g g2
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Preuve : On peut démontrer ces résultats efficacement à l’aide des développements limités.
Par exemple, pour le produit : si f et g sont dérivables en a ∈ I, elles admettent un DL1 en a
et l’on a :

f (a+h)g(a+h) = (f (a)+hf ′ (a)+o(h))(g(a)+hg ′ (a)+o(h)) = f (a)g(a)+h(f ′ (a)g(a)+f (a)g ′ (a))+o(h)

Ceci prouve que f g admet un DL1 en a ∈ I, donc qu’elle est dérivable en a et que (f g)′ (a) =
f ′ (a)g(a) + f (a)g ′ (a). 

Exercice 2 Démontrer que f : x 7→ x−1


ln x
se prolonge en une fonction dérivable sur ]0, +∞[.

Proposition 5 (Théorème de dérivation des fonctions composées) : si f est dérivable


sur I, g dérivable sur J et que pour tout x ∈ I, f (x) ∈ J, alors g ◦ f est dérivable sur I et

∀x ∈ I, (g ◦ f )′ (x) = g ′ (f (x))f ′ (x).

Preuve : Soit a ∈ I.

g(f (a + h)) = g(f (a)) + hf ′ (a) + o(h))


| {z }
H
= g(f (a)) + Hg ′ (f (a)) + o(H)
= g(f (a)) + g ′ (f (a))(hf ′ (a) + o(h)) + o(h)
= g(f (a)) + hg ′ (f (a))f ′ (a) + o(h)

Exercice 3 Sur quel ensemble est dérivable la fonction f : x 7→ |(x − 5)(x − 1)2 | ?

Proposition 6 (Dérivée d’une fonction réciproque) Soit I un intervalle et f : I → J une


bijection dérivable. Si f ′ ne s’annule pas sur I, alors la fonction réciproque f −1 est dérivable
sur J et
1
∀x ∈ J, (f −1 )′ (x) = ′ −1 .
f (f (x))

Preuve : Soit b ∈ J et a ∈ I tel que b = f (a). Soit y ∈ J avec y 6= b. Remarquons que

f −1 (y) − f −1 (b) f −1 (y) − f −1 (b)


=
y−b f (f −1 (y)) − f (f −1 (b))

On sait déjà par le théorème de la bijection continue que f −1 est continue en b, donc limy→b f −1 (y) =
f −1 (b) = a.
On a alors par composition de limites, en posant x = f −1 (y) :

f −1 (y) − f −1 (b) f −1 (y) − f −1 (b) x−a 1


lim = lim = x→a
lim = ′
y→b y−b y→b f (f −1 (y)) − f (f (b))
−1 f (x) − f (a) f (a)

La dernière limite étant justifiée par le fait que f dérivable en a et que f ′ (a) 6= 0. 
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Remarque: si f ′ (a) = 0, alors la courbe de f admet une tangente horizontale en a, «donc» par
symétrie par rapport à la première bissectrice, la courbe de f −1 admet une tangente verticale
en b, et ainsi f −1 n’est pas dérivable en b.
Application aux fonctions usuelles arcsin, arccos, arctan, argsh,argch, argth (attention, ces
fonctions ne sont pas toutes dérivables sur tout leur ensemble de définition).

Exercice 4 Justifier que la fonction th est bijective sur R, puis étudier la dérivabilité de sa
fonction réciproque.

I.3 - Fonctions plusieurs fois dérivables


Définition 7 (Dérivée n-ième) C’est une définition récursive : soit n ∈ N∗ une fonction est
dite n-fois dérivable si sa dérivée (n − 1)-ième et dérivable et on pose alors f (n) = (f (n−1) )′ . On
pose aussi par convention que f (0) = f . On note ∆n (I, R) l’ensemble des fonctions f : I → R
n-fois dérivables.

Proposition 8 (Opérations sur les fonctions ∆n ) Une combinaison linéaire, un produit,


un quotient et une composée de fonctions n-fois dérivable est encore une fonction n-fois déri-
vable.
Cas du produit, formule de Leibniz : soit f et g deux fonctions n-fois dérivables sur I, alors la
fonction f g est n-fois dérivable et on a
n
!
X n (k) (n−k)
(f g)(n) = f g .
k=0 k

e2x
Exercice 5 Calculer la dérivée n-ième de f (x) = 1+x
.

Définition 9 Une fonction réelle est dite de classe C k (k ∈ N∗ ) sur I si elle est k-fois dérivable
sur I et si sa dérivée k-ième est continue sur I.

Remarque: Remarquons aussi qu’une fonction continue f peut être qualifiée de fonction de
classe C 0 car par convention f (0) = f .

Proposition 10 (Opérations sur les fonctions de classe C k ) Une combinaison linéaire,


un produit, un quotient, une composée de fonctions de classe C k est encore une fonction de
classe C k .

Exercice 6 Démontrer que la fonction f définie par f (x) = sin x


x
se prolonge en une fonction
de classe C 1 sur [0, +∞[.

Remarque: il existe des fonctions dérivables mais pas de classe C 1 . Par exemple la fonction
«serpent» f définie sur [0, +∞[ par f (x) = x2 sin x1 pour x 6= 0 et f (0) = 0 est dérivable en 0
mais lim f ′ (x) n’existe pas donc f n’est pas de classe C 1 en 0.
x→0

Proposition 11 Soit k > 1 et f ∈ C k (I, J) est bijective et de classe C k . Si f ′ ne s’annule par


sur I, alors f −1 est aussi de classe C k sur J.
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Preuve : Notons HR(n) la propriété à prouver. Si g est de classe C 1 , et que sa dérivée ne


s’annule pas, on sait d’après le théorème de dérivation des fonctions réciproques que g −1 est
dérivable sur J et que
1 1
∀x ∈ J, (g −1 )′ (x) = = .
g ′ (g −1 (x)) g′ ◦ g −1 (x)

La fonction g ′ est continue car g est de classe C 1 , et g −1 est continue car dérivable. Ainsi par
composée, g ′ ◦ g −1 est continue, et comme elle ne s’annule pas, g′ ◦g1 −1 = (g −1 )′ est continue, ce
qui montre que g −1 est de classe C 1 .
Supposons maintenant que HR(n) est vraie. Soit g : I → J bijective de classe C n+1 dont la
dérivée ne s’annule pas. La fonction g est en particulier de classe C n dont d’après HR(n), la
fonction réciproque g −1 est aussi de classe C n . Mais on a toujours,
1
(g −1 )′ = .
g′ ◦ g −1

L’application g ′ ◦ g −1 est donc de classe C n et comme elle ne s’annule pas, son inverse est
de classe C n , c’est-à-dire (g −1 )′ est de classe C n et donc g −1 est de classe C n+1 . Ceci prouve
l’hérédité et achève la preuve. 

II - Les grands théorèmes

II.1 - Problèmes d’extremum


Définition 12 Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I et a un point de I. On dit
que f admet un maximum local en a, si au voisinage de a, f est majorée par f (a), i.e. il existe
r > 0 tel que pour tout x ∈ [a − r, a + r] ∩ I, f (x) 6 f (a).

Proposition 13 (Théorème du point critique) Soit f une fonction réelle dérivable sur un
intervalle I et a un point intérieur à I (a n’est pas une borne de I). Si f admet un extremum
local en a, alors f ′ (a) = 0 (on dit que a est un point critique).

Preuve : (⋆) Supposons par exemple que a est un maximum. Comme a n’est pas une borne
de I, il existe r > 0 tel que [a − r, a + r] ⊂ I et tel que pour tout x ∈ [a − r, a + r], f (x) 6 f (a).
Pour x ∈ [a, a + r], f (x)−f
x−a
(a)
6 0, ce qui donne en faisant tendre x vers a, f ′ (a) 6 0 car f est
dérivable en a. De même pour x ∈ [a − r, a], f (x)−f x−a
(a)
> 0, ce qui donne en faisant tendre x
vers a, f (a) > 0. Finalement f (a) = 0. 
′ ′

Remarque:

1. Le résultat peut être faux si a est une borne de I. Par exemple si f (x) = x sur [0, 1], le
point 0 est un minimum mais f ′ (0) = 1.

2. La réciproque est fausse, penser à la fonction cube en 0.


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II.2 - Théorème de Rolle


Voici une «machine à fabriquer des zéros» pour la dérivée.

Théorème 14 (Théorème de Rolle) Si f est une fonction réelle continue sur [a, b], déri-
vable sur ]a, b[ et si f (a) = f (b), alors il existe c ∈]a, b[ tel que f ′ (c) = 0.

Preuve : (⋆) Si f est constante, alors f admet un extremum local en un point intérieur, par
exemple en c = a+b
2
∈]a, b[, et donc f ′ (c) = 0 puisque le réel c est un point critique.
Si f n’est pas constante, d’après le théorème «des bornes atteintes», la fonction continue f
admet un maximum et un minimum sur le segment [a, b]. Comme f (a) = f (b), si les deux
extremum sont atteints en les bornes, alors f serait constante. Ainsi l’un de ces extremum
est atteint en un point intérieur c ∈]a, b[. Le point c est donc un point critique et par suite
f ′ (c) = 0. 

Remarque: Interprétation cinématique : si on lance à la verticale, un point matériel, il va


retomber, et à un certain instant (le moment où il commence à retomber) sa vitesse sera nulle.
En revanche, faux pour un manège, donc si f est à valeurs dans R2 .

Exercice 7 Soit f une fonction réelle dérivable sur [0, 2] telle que f (0) = 1, f (1) = 5, f (2) =
−3. Montrer qu’il existe c ∈ [0, 2] tel que f ′ (c) = 0.

Exercice 8 On prend P = (X −a)3 (X −b)2 . Démontrer que P ′ est scindé. Étudier ses extrema
et tracer l’allure locale.

II.3 - Accroissements finis


Théorème 15 (Le théorème des accroissements finis) si f est continue sur [a, b] et dé-
rivable sur ]a, b[, alors il existe c ∈]a, b[ tel que f (b) − f (a) = f ′ (c)(b − a).

Interprétation graphique : il existe un point C de la courbe (d’abscisse c) où la tangente est


parallèle à la droite passant par les points A et B de Cf d’abscisse a et b.
Interprétation cinématique : si f (t) est la distance parcourue à l’instant t, le taux f (t1t1)−f
−t0
(t0 )
est
la vitesse moyenne entre les instants t0 et t1 . Le TAF indique qu’il existe un instant t2 entre t0
et t1 où la vitesse instantanée f ′ (t2 ) était égale à la vitesse moyenne.
Preuve : (⋆) les points candidats pour C semblent être les points de la courbe où l’écart
«vertical» entre la courbe et le segment [AB] est maximal. Il est donc naturel d’étudier la
fonction ϕ : x 7→ f (x) − g(x) où g est la fonction affine dont le graphe est la droite (AB). La
fonction ϕ s’annule en a et b, on lui applique Rolle, d’où l’existence d’un réel c ∈]a, b[ tel que
ϕ′ (c) = 0 = f ′ (c) − g ′ (c), ce qui permet de conclure puisque g ′ (c) = f (b)−f
b−a
(a)
.

1 1
Exercice 9 Déterminer à l’aide du TAF la limite en +∞ de x 7→ (x + 1)e x+1 − xe x .

Corollaire 16 (L’inégalité des accroissements finis) Soit f une fonction dérivable sur I
telle que f ′ est bornée sur I par un réel K. Alors pour tout x et y dans I, on a |f (x) − f (y)| 6
K|x − y|. On dit que f est K-lipschitzienne (en abrégé K-LIP) sur I
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Remarque: La morale de IAF pourrait être : «si je sais borner f ′ , alors je sais borner f ».
Dans le cas où f est C 1 , on peut prouver IAF par le calcul intégral
Z x Z x
∀x > y, |f (x) − f (y)| = f ′ (t) dt 6 |f ′ (t)| dt 6 M |x − y|.
y y

Exemple: Justifier que ∀x, y ∈ R, |cos x − cos y| 6 |x − y|

Remarque: Lorsque qu’une fonction est k-LIP avec k ∈ [0, 1[, on dit qu’elle strictement
contractante, il est alors intéressant d’étudier la suite récurrente un+1 = f (un )

Corollaire 17 (Lien entre variations et signe de la dérivée) Soit f une fonction réelle
dérivable sur un intervalle I. Alors on a :

1. f est constante sur I si et seulement si ∀x ∈ I, f ′ (x) = 0.


2. f est croissante sur I si et seulement si ∀x ∈ I, f ′ (x) > 0.
3. f est strictement croissante sur I si et seulement si ∀x ∈ I, f ′ (x) > 0 et l’ensemble
{x ∈ I | f ′ (x) = 0} ne contient aucun intervalle (on dit qu’il est d’intérieur vide).
En particulier, si ∀x ∈ I, f ′ (x) > 0, alors f est strictement croissante sur I.

Preuve :
f (x)−f (a)
1. Supposons f constante sur I. Soit a ∈ I. Pour tout x 6= a dans I, on a x−a
= 0, ce
qui donne en faisant tendre x vers a, f ′ (a) = 0.
Supposons que f ′ est nulle sur I. Soit x < y dans I. D’après TAF, il existe c ∈]x, y[ tel
que f (y) − f (x) = f ′ (c)(y − x) = 0.
f (x)−f (a)
2. Supposons f croissante sur I. Soit a ∈ I. Pour tout x 6= a dans I, on a x−a
> 0, ce
qui donne en faisant tendre x vers a, f ′ (a) > 0.
Supposons que f ′ > 0 sur I. Soit x < y dans I. D’après TAF, il existe c ∈]x, y[ tel que
f (y) − f (x) = f ′ (c)(y − x) > 0.
3. Supposons f strictement croissante sur I. Alors d’après le point précédent, f ′ > 0 sur I.
Si f ′ s’annule sur un intervalle inclus dans I, alors d’après le point 1, f est constante sur
cet intervalle, ce qui est impossible puisque f strictement monotone.
Supposons que ∀x ∈ I, f ′ (x) > 0 et l’ensemble {x ∈ I | f ′ (x) = 0} ne contient aucun
intervalle. Alors d’après le point 2, f est croissante. Si f n’est pas strictement croissante,
il existe x < y dans I tel que f (x) > f (y). Mais alors comme f croissante, cela implique
que f est constante sur l’intervalle [x, y], donc d’après 1. que f ′ s’annule sur un intervalle
[x, y] inclus dans I, contradiction.

Remarque:

• si I n’est pas un intervalle, la proposition devient fausse.


• Dans la pratique, le point 3. s’utilise ainsi : si f ′ > 0 sur I sauf éventuellement en un
nombre fini de points, alors f est strictement croissante sur I.
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II.4 - Études locales par la formule de Taylor-Young


Le résultat central est la formule de Taylor-Young qui nous a fourni la plupart des DL des
fonctions usuelles. Sa démonstration repose sur le lemme d’intégration des DL :

Lemme 18 Soit g : I → R dérivable et a ∈ I. Si au voisinage de a, on a g ′ (x) = o((x − a)n ),


alors
g(x) = g(a) + o((x − a)n+1 ).

Preuve : Soit x ∈ I \ {a}. On applique T AF à g entre a et x, donc il existe cx entre a et x tel


que g(x)−g(a)
x−a
= g ′ (cx ). Ainsi

g(x) − g(a) g(x) − g(a) 1 |g ′ (cx )| |g ′ (cx )| cx − a n |g ′ (cx )|


= × = = × 6 .
(x − a)n+1 x−a |x − a|n |x − a|n |cx − a|n | x − a
{z }
|cx − a|n
61

|g ′ (cx )|
Quand x tend vers a, cx tend aussi vers a car compris entre a et x et donc |cx −a|n
tend vers 0.


Théorème 19 (Formule de Taylor-Young) : si f est de classe C n au voisinage de a, alors


pour x au voisinage de a, on a
n
X f (k) (a)
f (x) = (x − a)k + o((x − a)n ).
k=0 k!

avec o((x − a)n ) = (x − a)n ε(x) où ε désigne une fonction qui tend vers 0 lorsque x tend vers
a.

Cette formule est locale et permet d’établir la plupart des développements limités usuels.
Preuve : par récurrence sur n. C’est vrai au rang n = 0 car si f est continue en a, limx→a (f (x)−
f (a)) = 0 donc f (x) − f (a) = o(1).
Supposons que c’est vrai au rang n. Soit f de classe C n+1 au voisinage de a. On applique HR(n)
à la fonction f ′ de classe C n en a. On a donc
n
X f (k+1) (a)
f ′ (x) = (x − a)k + o((x − a)n ).
k=0 k!
Pn f (k+1) (a)
On applique ce lemme à la fonction g ′ : x 7→ f ′ (x) − k=0 k!
(x − a)k . On obtient en
intégrant entre a et x
n
X f (k+1) (a)
f (x) − f (a) − (x − a)k+1 = o((x − a)n+1 ).
k=0 (k + 1)!

D’où l’hérédité. 

Exercice 10 Déterminer les extrema locaux de f : x 7→ x4 − x3 + 1.


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II.5 - Un outil pour montrer la dérivabilité


Théorème 20 (Le théorème de la limite de la dérivée) Soit f une fonction réelle conti-
nue sur [a, b] et dérivable sur [a, b[.

• Si lim f ′ (x) = l ∈ R, alors f est dérivable en b et f ′ (b) = l (on a même f est de classe
x→b
C 1 en b).

• Si lim f ′ (x) = ±∞, alors f n’est pas dérivable en b, mais la courbe de f admet une
x→b
tangente verticale au point d’abscisse b.

• Si lim f ′ (x) n’existe pas, alors on ne peut rien conclure.


x→b

Preuve : (⋆)

• Soit x ∈ [a, b[. D’après TAF, il existe cx ∈]x, b[ tel que f (x)−f x−b
(b)
= f ′ (cx ). D’après le
théorème des gendarmes, puisque x < cx < b, lorsque x tend vers b, on a cx qui tend vers
b, donc par composition de limite, f ′ (cx ) tend vers l, i.e. f (x)−f
x−b
(b)
tend vers l.

• Si la limite est infinie, on imite la preuve précédente.

Exercice 11 étudier la dérivabilité de la fonction x 7→ arcsin(1 − x2 ).

Remarque: Ce théorème est une condition suffisante pour être dérivable mais pas nécessaire.
En effet, la fonction «serpent» f définie sur [0, +∞[ par f (x) = x2 sin x1 pour x 6= 0 et f (0) = 0
est dérivable en 0 mais lim f ′ (x) n’existe pas.
x→0

Corollaire 21 (Prolongement de classe C 1 ) Soit a ∈ R et f une fonction de classe C 1 sur


I \ {a}. Si limx→a f (x) = l ∈ R et limx→a f ′ (x) = m ∈ R, alors f se prolonge en une fonction
de classe C 1 sur I en posant f (a) = l et on a f ′ (a) = m.

Exercice 12 Démontrer que x 7→ 1


x
− 1
sin x
se prolonge en une fonction de classe C 1 sur R.

Exemple: On peut ainsi prouver l’existence de «fonctions


 plates» (à découvrir en exercices).
La fonction f définie sur ]0, +∞[ par f (x) = exp x se prolonge en une fonction de classe C k
−1

sur [0, +∞[ et ses dérivées successives en 0 sont nulles.

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