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Perrodon 1957

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G O U V ER N EM EN T G É N É R A L D E L ’A L G É R IE

PUBLICATIONS DU SERVICE DE LA CARTE G ÉO LO G IQ U E DE L ’ALGÉRIE

(N O U V ELLE S É R IE )

BULLETIN N- 12

ÉTUDE GEOLOGIQUE
DES

BASSINS NÉOGÈNES SUBLITTORAUX


DE
>-a

L’ALGÉRIE OCCIDENTALE
p ar

ALAIN PERRODON

§£$ *
SE R V IC E D E LA C AR TE G ÉO LO G IQ U E D E L 'A L G É R IE
ALGEK
1957
A v a n t- p r o p o s ................................................................................... 9

Ch. I. — In tro d u c tio n ......................................................... 16


Ch. II. - H istorique et b ib lio g ra p h ie ...................... 22
Ch. III. — Cadre g é o g r a p h iq u e ....................................... 41

PREM IÈR E P A R T IE
H
S T R A T IG R A P H IE ET P A L É O G É O G R A P H IE .................. 51

Ch. IV. - G é n é r a lité s ......................................................... 53


Ch. V. — Le cycle m i o c è n e ............................................ 71
Ch. VI. Le cycle pliocène du bassin du Ras Chélif. 207
Ch. V II. — La transgression pléistocène. . . . . . . 225
Ch. V III. C o n c lu sio n s......................................................... 235

D E U X I È M E P A R T IE

T E C T O N IQ U E ET D I A S T R O P H I S M E ............................... 247

Ch. IX. — T ectonique ou descriptions stru c tu ra le s. . 249


Ch. X. D iastrophism e ou histoire géologique . . . 281
Ch. X I. — Conclusions tecto niq ue.'................................... 307
Ch. X II. Conclusions générales....................................... 323
A « l'équipe du Chéli / »

H . BADOIJX
G. BLA N T
J . BOROCCO
J . BOULA IN E
J .- J . B U R G E R
J . C H O LET
C. GERM A IN
Y. G O U R IN A R D
R. L A F F IT T E
J.-R . L E F E V R E
P. LOSSEL
J . MAGNE
A. M ARTEL
M.-A. NICOD
I). R E Y R E
C. T E M P E R E
M. T E N A IL L E
E . W IN N O C K

en témoignage de ma très amicale reconnaissance.


A V A N T -P R O P O S

L ’Algérie aura été, pour bon nombre d'entre nous, ce que les
Alpes et le Bassin de Paris furent pour des générations de géo­
logues : une m agnifique exposition de fresques et de décors dont
l'analyse et la description constituent une incomparable école. On a
souvent répété que le concours du climat, de la morphologie el de la
tectonique' y facilite grandement l ’observation, au point de conférer
à celte, terre, africaine un caractère éminemment « géologique », sinorl
toujours humain.
L a cartographie des grands massifs montagneux incite tout
naturellement le géologue à porter son attention sur Varchitecture et
les déformations de l’écorce, alors que l ’analyse minutieuse des
anciens rivages de mers épicontinentales engendrait des écoles d'adm i­
rables strdtigraphes. L ’étude des bassins néogènes de l’Algérie occi­
dentale nous aura conduits sur les chemins ouverts par M. G i g n o u x ,
P . P r u v o s t et D. S c h n e e g a n s , à la croisée des phénomènes de
sédimentation et de déformation des bassins. Utilisant toutes les
données des sondages de. la Société Nationale de Recherche et d'E xploi­
tation des Pétroles en Algérie (S . N . R E P A L ), je fus particuliè­
rement heureux de bénéficier ainsi, sous la direction de MM. C o l o t ,
directeur général. T e n a i l l e , directeur, et H . B a d o u x , d'une troisième
dimension qui échappe généralement au géologue et qui me permit
de compléter les minutieuses el patientes observations de B r i v e s ,
de G e n t i l , de P o m e l , el plus récemment de M. D a l l o n i , sur ces
régions.
Les cinq années passées dans l'étude de ces bassins néogènes
me permirent de. mettre largement en pratique et d’illustrer les ensei­
gnements suivis successivement dans les Facultés et les Ecoles de
Caen, de Paris, de. N ancy, de Besançon et de Rueil, et notamment
ceux de M M . les Professeurs !.. D a n g e a rd , Ch. .Jacob, E. Kor.n.
J. PlVETEAU, J . BouRCART, L. LtJTAUD, M. RoUBAULT, G. M ILLOT.
I.. G i.angh.u i>, I). Schnfeeg'ans, Mme Y. G u b lk r, A. V a ta n ...
A insi s’esquissa peu à peu devant moi une perspective de la Géologie
r-

— 10 —

dont je retrouvais simultanément les éléments dans les travaux de


M. G ig n o u x , de P. P r u v o s t et de R. L a f f i t t e . Je pris conscience
peu à peu d ’une étroite interaction de phénomènes que l'on sépare,
trop souvent arbitrairement. La Tictonique m'apparut comme une
suite de déformations plus ou moins continues qui ne cessent de
marquer les phénomènes de sédimentation. La Stratigraphie se révéla
comme un ensemble complexe de processus de sédimentation dont
les variations influent profondément sur le découpage chronologique
des séries. L'étude des bassins de sédimentation néogènes m ’imposa
la conviction que l’on ne pouvait séparer le côté « historique » des
phénomènes géologiques du point de vue purement spatial.
Sans doute d ’autres éludes seraient nécessaires pour appuyer
ou préciser certaines conclusions, et quelques généralisations pourront
paraître un peu hâtives, sinon trop audacieuses. Ce n'est qu'au
contact de la réalité que les idées se laminent el s'affinent, en Géologie
plus que dans toute autre science. On décèlera peut-être, ici ou là,
une thèse plutôt qu'un exposé complet, mais n'est-ce pus le moyen
d ’amorcer un dialogue d'où pourra sourdre la vérité ?
Je crois, par ailleurs, avoir tiré un grand profit de la rédaction
de ce travail, certaines idées ne s’étant précisées qu'à l’issue d'une
recherche de la forme. Le retour à l'U niversité m ’a en outre amené à
d’autres recherches complétant et enrichissant ma pensée.
Je compris alors pleinement ce qu'écrivait peu avant sa mort
le regretté D. S c h n e e g a n s : « Il faut que le géologue digne de ce
nom reste un homme de science... L'esprit universitaire doit sauve­
garder la qualité du travail exécuté par les géologues. »
Ce retour à l'Université m 'a été largement facilité par l’aide
active et incessante de. M M . les professeurs M. R o u b a u l t et
R . L a f f i t t e , dont les connaissances et l'expérience en matière de
Géologie appliquée m o n ! bien souvent permis d'approfondir et
d ’assurer mes travaux de Géologie pétrolière. Qu’ils trouvent ici
l'expression de ma profonde gratitude.
C'est, en effet, sur les conseils de R . L a f f i t t e que je me décidai
à poursuivre des études effectuées pour le compte de la S. N . H E P A L
au-delà de leur cadre industriel, pour en dégager quelques vues de
portée plus générale. C'est bien souvent grâce à ses questions, à ses
suggestions, et surtout à sa grande connaissance des problèmes et
des régions étudiés, que j ’ai été amené à préciser bien des interpré­
tations et des idées.
Ma reconnaissance s'adresse également à M. R o u h a u i.t,
11

directeur de. l'Ecole Nationale Supérieure de Géologie Appliquée el


de Prospection Minière de i Université de N ancy, qui a bien voulu
s'intéresser à ce travail et l'accepter comme thèse de Doctorat.
Que M. B f.t i e r , Ingénieur général des M ines, Directeur du
Service de la Carte Géologique de l'Algérie, trouve ici l'expression
de m a plus profonde gratitude pour l'accueil si favorable qu’il a
bien voulu réserver à ce travail, notamment en assurant sa publi­
cation dans les travaux des Collaborateurs de son Service, réalisant
ainsi une nouvelle fois ce trait d'union si nécessaire entre l ' Université
el l'Industrie.
Je remercie très vivement M. C oi.ot, Directeur général de la
S. N . R E P A L , qui m ’a autorisé à publier un travail effectué à
l’origine pour 1e compte de cette Société, et qui lui appartenait
entièrement.
J ’adresse mes remerciements très sincères à M. T e n a il l e qui,
en tant que Directeur de la S. N . R E P A L , m'a chargé en 1953 de
l'interprétation paléogéographique du bassin du Ras Chélif, et fut
ainsi à l'origine de ce travail.
J e me dois d'associer ici à cet ouvrage l'équipe des géologues
du Chélif de la S. N. R E P A L qui furent les artisans de ces levers
el de ces surveillances de sondage, sans lesquels je n'aurai p u mener
à bien cette étude ; el en particulier H . B a d o u x , professeur à
l’Université de Lausanne, qui débrouilla la stratigraphie de ces
bassins el réalisa les premières interprétations paléogéographiques ;
B u k g e r , qui facilita toujours ma tâche au m axim um : G. B i .a n t ,
à qui nous devons notamment les levers de la Cluse du Chélif et du
Djebel Rokba ; J . B o r o c c o cl C. G e r m a in , qui étudièrent toute
la région de Mercier Lacombe ; .J.R. L e i -e v r e , qui précisa la géo­
logie de la zone s'étendant au Nord d'Orléansville ; P . T o s s e l ,
auteur des levers détaillés des régions de Paul Robert et du Rel Ilacel ;
A. M a r t e l , dont les études stratigraphiques et les interprétations
géophysiques île la région située au Sud de Relizane contribuèrent lar­
gement à notre connaissance de cette bordure du bassin ; M.A. N io o d
el I i. W in n o c k , à qui nous devons des levers souvent ingrats,
notamment sur les Plateaux de Sainl-Louis el de M ostaganem :
D . R e y r e , dont les levers dans les régions d ’A in Zeft et du Djebel
Bou Z iri apportèrent toujours de très complètes précisions strati­
graphiques. Je ferai une mention toute particulière aux géologues de
laboratoire, A. T e n D a m , H. L a c c a s s a g n e , et plus spécialement
J . M a g n e et C. T e m p e r e sans les déterminations et les observations
desquels celle élude n'eut sans doute pas été possible. Que tous les
géologues de cette équipe, dont la rencontre demeurera pour moi l’un
îles grands moments de ma carrière géologique, trouvent ici l'assu-
i tinte île ma profonde et très amicale gratitude.
.te ileur à peine séparer de cette équipe Y . G o u r in a r d , dont la
i tilluboralion tant sur le terrain qu’au laboratoire me fut toujours
éminemment profitable et agréable.
.Ii remercie très cordialement J . B o i j l a in e , qui m 'a toujours
largement /ail profiter de ses remarques et des résultats de ses travaux
de pédologie et rie géologie du Quaternaire.
.te ne saurai oublier ici G. L u c a s , dont les conseils si pertinents
m olli souvent permis de préciser telle ou telle idée ou de rectifier
une interprétation un peu hasardeuse, ainsi que J . E m b e r g e k et
I II n i y , dont raide bienveillante el amicale me fut toujours des
plus précieuses.
Mes remerciements s'adressent également à Mlle D. M o n g in
qui n bien voulu me faire bénéficier de son expérience des faunes
néogènes, ainsi qu'à G. M it.i .o t , dont la grande compétence en
maliere de roches argileuses, m'a été d ’un précieux recours.
Sur un plan plus général, que ce travail me soit l’occasion
il exprimer ma reconnaissance à 1. O r ty n s k i, chef géologue de la
S. Y. Kh'.PAL, dont l'inestimable expérience et les avis éclairés
pour d'autres problèmes algériens me furent une constante occasion
d'enrichissement. Dans le même ordre d ’idée, je me dois d’associer
n ees éludes Mme Y. Guiii.ER, chef du département de Sédimen­
tation, et A. V a t a n , chef de laboratoire à VInstitut Français du
l ‘élrole, qui m ’ont si souvent fait bénéficier de leurs conseils.
.l'associerai enfin à ce travail tous ceux qui, en œuvrant à
!'élaboration de sa forme matérielle., tant par leurs dessins que par
leurs travaux d'impression et d'édition, et tout d'abord, la M aison
l’m i:sn:n Frères, ainsi que. les bureaux de dessin du Service de la
Carte Géologique de l'Algérie el de la S. X . R E P A L , ont contribué
pour une si large part à sa réalisation.
Il convient de. souligner, pour terminer, i importance des moyens
matériels et des techniques spécialisées qui m ’ont permis d'apporter
quelques résultats nouveaux.
Lfi Science ne procède, que par approximations successives, et
ee travail ne saurait constituer qu'une nouvelle étape dans notre
connaissance de ces régions. Puisse-t-il inciter d’autres géologues
n reprendre el à poursuivre l’étude de ces problèmes.
Comprendre la nature, c’est peut-être
un peu se tromper, car c’est s'en représenter
des im ages sim ples, alors que la vérité est
faite d ’insaisissables nuances.

P. P ru vo st .
C H A P IT R E I

IN T R O D U C T IO N

Les facilités d ’acccs el l’extension rapide de l’im plantation


européenne dans les régions côtières de l’Algérie occidentale
d evaient favoriser de bonne heure les trav a u x des géologues,
séduits d ’au tre p a rt p ar l’in térêt et la variété des problèm es géolo­
giques offerls p ar ces pays.
La présence d'indices de pétrole sur les bordures du bassin
du B as Chélif ont, p ar ailleurs, très rapidem ent a ttiré l’atten tio n
des pétroliers su r cette région ; leu rs études géologiques et n o tam ­
m ent celles des géologues de la Société N ationale de Recherche
e t d ’E x p lo itatio n des Pétroles en Algérie (S. N. R E P A L ) cons­
titu e n t au jo u rd ’hui une très im p o rtan te contribution à notre
connaissance de cette partie de l’Oranie.
La plus grande p art des ré su ltats géologiques de cette Société
a été publiée à l’occasion du Congrès Géologique d ’Alger en
1952, dans une m onographie régionale rédigée p ar J..J. B ü r g e h
(S. N. R E P A L , 1952) qui présente, avec l’ouvrage plus ancien
d ’ANDERSON (1936), l’essentiel de nos connaissances sur ce bassin.
Les nécessités de la publication à la date du Congrès, en pleine
activ ité de prospection, ne perm irent pas d ’exploiter ces résu ltats
ni d ’en tirer les conclusions paléogéographiques que la diversité
et l’éten d u e des problèm es stratig rap h iq u es rendaient p a rtic u ­
lièrem ent intéressantes. Les tra v a u x de recherche dans les bassins
du Chélif a y a n t m arqué un tem ps d ’arrèl en 1953 e t une mise
au point m ’a y a n t été dem andée pour décider des program m es de
tra v a u x futurs, il nous a sem blé intéressant de com pléter ce
trav ail et d ’y intégrer l’esseritiel des descriptions stratigraphiques,
d ’après des tra v a u x classiques ou inédits sur lesquels reposent
ces in terp rétatio n s.
J 'a i ad jo in t à cette synthèse du bassin du Bas Chélif les
résultats de deux missions de reconnaissance effectuées en 1952
dans les bassins miocènes de la T afna et du Moyen Chélif, dont
les histoires s’ap p a ren ten t assez étro item en t à celles du prem ier.
La plus grande parLie de ces études, et notam m ent les levers
géologiques et les déterm inations des microfaùnes, a été menée
par une équipe de géologues de la Société N ationale de Recherche
et d ’E x p loitation des Pétroles en Algérie. Ma chance fu t de rester
le dernier représentant de cette équipe et de m ’en voir confier
l’in terp rétation générale.

C a d re et plan

Cette étude concerne les trois bassins néogènes su blittoraux


de l’Algérie occidentale :

— le bassin du Ras Chélif, au centre,


— le bassin du Moyen Chélif, à l’E,
le bassin de la Tafna, à l’W.

Nous prendrons comme lim ite du B a s s in d u B a s C h élif


les massifs secondaires du D ahra, du Doui et de l’Ouarsenis,
dans la partie orientale, la ligne des reliefs des Reni C hougrane
el du Tessala form ant sa frontière m éridionale vers le S\V. Nous
rattach ero ns ainsi à ce bassin to u te la région côtière s’éte n d a n t
à l’W de l’em bouchure du Chélif ju sq u ’à la basse T afna (fig. 111 - 1).
Nous distinguerons grossièrem ent dans ce bassin une région
orientale com prenant no tam m en t les bordures du D ahra et de
l’Ouarsenis, une région centrale englobant les plaines de Relizane
et de l’Ila b ra et le p lateau de M ostaganem , lim itant lui-m êm e
vers l’W une région occidentale.

Le b a s s i n d u M oyen C hélif est assez bien délim ité p ar


les massifs du Doui, des Zaccar, de l'A tlas de Blida et de l’Ouarsenis.

Le b a s s in d e la T a f n a correspond sensiblem ent aux plaines


qui s'éten d en t au pied des Monts de Tlem cen, en avant des massifs
des T rara et du Tessala.
Après avoir précisé quelques-uns des term es employés, nous
passerons rapidem ent en revue l ’historique des tra v a u x exécutés
sur ces régions, et nous term inerons cette Introduction p a r la
description du cadre géographique de ces bassins.

La prem ière partie sera consacrée à la Stratigraphie et à la


Paléogéographie des terrains néogènes : Miocène, Pliocène et
Pléistocène.

La deuxièm e partie, Tectonique et Diastrophisme, envisagera


la description tectonique et l’évolution des différents bassins
dans le tem ps, ta n t au cours de la sédim entation q u ’ultérieurem ent.

Définitions e t m éthode

11 n ’est peut-être pas superflu de com m encer par définir


quelques term es qui ne sont pas toujours entendus exactem ent
dans le m cm e sens p ar tous les géologues, et de préciser les grandes
•lignes de la m arche suivie dans cette étude.
Le sens du m ot géosynclinal a trop varié, depuis D a n a et
S c h u c h e r t , pour être employé avec quelque précision, e t nous
lui préférerons celui de bassin, m ieux défini dans la litté ra tu re
géologique. Encore convient-il de préciser exactem ent la source
de quelques-unes de ses définitions.
Les bassins néogènes su b litto rau x de l’Algérie occiden­
tale peu v en t être assimilés au groupe des idiogéosynclinaux de
U m b o r o v e , qui se divisent en deux grandes catégories, les bassins
m arginaux et les bassins intrainonlagneux ( U m b g r o v e , 1947,
p. 43 et suivantes).
Les bassins m arginaux se développent en bordure des conti­
nents, derrière une cordillère géanticlinalc. largem ent im mergée,
ne se m an ifestan t que par un chapelet d ’îles et form ant un bassin
m arginal ouvert, ou plus ou m oins émergée, et donnant dans ce
cas un bassin bordé p a r un seuil (< silled basin »), ou un bassin
fermé. La cordillère géanticlinale, affectée d ’un m ouvem ent positif,
joue un grand rôle dans l’évolution de ces bassins, dont le déve­
loppem ent com plet forme un cycle sédim ento-orogénique.
Les bassins intram ontagneux se form ent dans des zones
faibles de l'écorce, au milieu des continents, suivant le schéma
classique de graben ou de sem i-graben.
18 —

La prem ière partie de cette étude, S tr a t i g r a p h i e e t P a lé o -


g é o g ra p h ie , expose les principales étapes de l’évolution des
bassins néogènes. Chaque unité stratig rap h iq u e fera l'objet d ’une
description an aly tiq u e des faciès (lithofaciès et biofaciès), puis
d ’un essai d ’interprétation sy n th étiq u e, sous l’angle spatial, de
la paléo-stratigraphie de l’unité stratig rap h iq u e considérée. On
notera que ce « paysage sédim entaire » est étroitem ent lié à la
notion de physiocraiie, ou ensem ble des conditions physico­
chim iques ré g n an t dans une région à une époque donnée. Nous
verrons, chem in faisant, que, dans ces bassins bien individualisés,
l’étude chronologique des dépôts, ou stratigraphie, s’appuiera
fréquem m ent sur la sédimentologie, ou « géologie dynam ique des
roches sédim entaires » (A. V a t a n ) , l’une et l’au tre s’intégranl
dans la notion de cycle sédim entaire. L ’esquisse paleogeogra-
phique finale ap p a ra îtra ainsi com m e un prem ier essai de synthèse
spatiale des principaux stades de l’évolution du bassin. 11 semble
d ’ailleurs de plus en plus difficile de restreindre la paléogéographie
au sens é tro it d ’histoire des m ers e t des lignes de rivage, et nous
essaierons le plus souvent de la com prendre au sens large comme
l'histoire géologique du bassin sédim entaire.

La deuxièm e partie, T e c to n iq u e e t D ia s tro p h is m e , étudie


l’évolution des bassins dans le tem ps, en introduisant cette qua­
trièm e dim ension, dont nous nous étions efforcé de faire plus ou
moins ab stra ctio n jusque là. Le cycle sédim entaire n ’est, en effet,
qu 'u n aspect d ’un cycle diastrophique cpii le com m ande, el avec
lequel il co n stitue un cycle scdimento-orogêniqiie. Le chapitre
tectonique expose les principales descriptions structurales du point
de vue statiq u e, et le chapitre diastrophism e, ou histoire géolo­
gique, analyse l’ensemble des déform ations contribuant aussi bien
à la genèse d u bassin q u ’à l'orogenèse qui m arque généralem ent
la deuxièm e phase de son évolution.
Il est déjà difficile de s’entendre sur certaines de ces défi­
nitions, et notam m ent sur les term es d ’origine étrangère. Mais il
ap p araît encore plus délicat de plier des définitions trop ridiges
à l’évolution lente, m ais continue, des idées. Etym ologiquem ent,
ou peut définir le term e orogenèse com m e le processus de for­
mation d e s m ontagnes ( F a y ) , et celui d 'épirogenèse comme le
phénomène de form ation des co n tin en ts (G.K. G i l b e r t ) , el l’on
a coutum e d ’opposer le prem ier en t a n t que phénomène de plis-
sèm ent au second considéré com m e un m ouvem ent de surrection
lent. Le m alheur est qu'il semble bien que les reliefs soient la
conséquence directe de m ouvem ents verticaux, tandis que les
déplacem ents tangentiels ne seraient souvent, eux-m êm es que le
ré su lta t de l’action de la pesanteur, c’est-à-dire une conséquence
négative des premiers.
Le term e diastrophisme, peu répandu dans la litté ra tu re de
langue française, désigne d ’une façon plus générale,d’après E. 1I a u g ,
« l’ensem ble des dislocations et des déform ations q u ’ont subies
les couches postérieurem ent à leur dépôt et à leur consolidation '>.
C’est la tectonique vivante, ou, su iv an t l’expression d ’E . A r g a n d ,
la tectonique en m ouvem ent, qui englobe à la fois les phénom ènes
de form ation des reliefs et de déform ation des bassins.
Le m ot tectonique sera réservé de préférence, selon F a y , aux
formes architecturales résultant des déform ations des couches.
Il v a sans dire q u ’on ne sau rait a ttrib u e r un sens tro p stric t
à ces term es. Les formes actuelles d ’un relief sont souvent la
m atérialisation d ’un certain diastrophism e, el il est difficile, de
ce fait, de ne pas inclure dans le mot tectonique, par exemple,
une fraction du m ouvem ent sous-entendu d an s cette idée de forme.
L ’é tu d e du diastrophism e correspond ainsi à l’histoire tec­
tonique ou, si l’on préfère, à ce que l’on a coutum e d ’appeler l’his­
toire géologique, et la tectonique au x descriptions stru ctu rales
actuelles. 1/in te rp ré ta tio n finale, que nous appellerons, faute d ’un
term e plus précis, l'histoire paléogéographique, représente la synthèse
des différentes interprétations paléogéographiques et historiques
précédentes.
C H A P IT R E I I

H IS T O R IQ U E E T B I B L I O G R A P H I E

1. — H istorique

Les bassins néogènes su b litto ra u x de l’Algérie occidentale on t


fait l'o b je t de nom breuses éludes de détail q u ’il serait vain de
vouloir to u tes énum érer. Dans un rapide aperçu historique de
ces tra v a u x , nous distinguerons schém atiquem ent trois grandes
périodes reflétant des préoccupations et des orientations légèrem ent
différentes.

La première période, qui correspond sensiblem ent à la deuxièm e


m oitié du x ix c siècle, suit le développem ent de la colonisation
dans ces régions. Elle est illustrée, enlre autres, p ar les nom s de
B l e ic h e r , B r iv e s , D e p e r e t , F ic h e u r , P e r o n ; P o m e l , R e p e l i n ,
W e l s c h ... C’est l’époque des grandes reconnaissances, des pre­
m ières précisions stratigraphiques et des grandes analogies avec
le Néogène d ’Europe. Elle est illustrée notam m ent p ar les dia­
logues passionnés de D e p e r e t , de P e r o n et de P o m e l .

La deuxième période couvre en gros la première m oitié du


x x p siècle et s’étend plus particulièrem ent des années 1903 à 1940.
Elle débute par l’im p ortante thèse de L. G e n t i l , d ont les cam ­
pagnes de reconnaissance débrouillent largem ent le bassin de
la T afn a et l'extrém ité occidentale du bassin du Ras Chélif. C’est
l'époque des études stratigraphiques et pétrographiques détaillées
re n tra n t dans le cadre des prem ières m onographies régionales.
P’.lle est illustrée par les beaux tra v a u x paléontologiques de
C. A r a m b o u r g sur les Poissons miocènes, p a r les nom breuses et
fines études stratigraphiques de D o u m e r g u e . de .Jo l e a u d el
22 —

surtout de M. D a l l o n i . C'est en 1926 que L. G l a n g e a u d com­


mence ses recherches sur l’A tlas de la région de Miliana, à p artir
desquelles il devait éclairer notre vision de toute l’architecture
nord-africaine. C’est égalem ent l’époque où les prospections pétro­
lières systém atiques du groupe P e a r s o n , dans le D ahra occidental,
aboutissaient à la publication du prem ier ouvrage d ’ensemble, et
toujours d ’actualité, sur le bassin du B as Chélif. Peu après, à la
suite des découvertes du Maroc, la Compagnie Française des
Pétroles ex écutait des levers dans le massif du Dahra, sous la
conduite de A. S e n n .
L à comme ailleurs, la deuxièm e guerre mondiale m arque
une in terru p tio n des trav au x scientifiques. Mais les années il'après
guerre sont les tém oins d ’une reprise générale des trav a u x géolo­
giques. H. L a f f i t t e continue les études stratigraphiques com­
mencées pen dant la guerre dans la région côtière e t à l’intérieur
du bassin du Bas Chélif. L. G i .a n g e a u d et M. M a t t a u e r pour­
suivent leurs levers dans les régions de Miliana et de I'Ouarsenis
occidental.
Dans la région d ’Oran, Y. G o u r i n a r d , com plétant ses obser­
vations géologiques avec les données de la gravim étrie, révolutionne
nos connaissances sur l’histoire géologique et les déform ations
quaternaires de cette région côtière.
Dans le dom aine de la pédologie et du Q uaternaire conti­
nental, J . B o u l a i n e , utilisant des m éthodes nouvelles, projette
une vive lum ière sur l’étude des form at ions récentes de cette région.
Mais c'est su rto u t sous l’im pulsion de considérations écono­
miques p e rm e tta n t la mise en œ uvre <le puissants moyens et de
nouvelles techniques que la géologie de ces régions, et plus spécia­
lem ent celle du bassin du Bas Chélif, fait le plus de progrès.
Dès 1912, M. Tenaille en trep ren ait des levers à grande échelle
dans les régions de Rabelais et de T liouanet, en vue de la prospec­
tion pétrolière systém atique de ce bassin.
A p a rtir de 1916, les tra v a u x géologiques prennent un certain
développem ent, sous la direction de MM. C o l o t et Te n a i l l e ,
dans le cadre de la Société N ationale de Recherche el d'E xploi­
tation des Pétroles en Algérie. (S. N. R E PA L ) qui succède au
Service d es Recherches Minières. 11. B a d o u x e t D u d a n lèvent la
région d'EI Bordj-Aïn Faress. tandis que P. L o s s e i . carte le Bel
Hacel, [suis les environs de R enault-P aul R obert et de, K herba
(fig. n n.
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DrT3çni bou D o u a n e

ÜàrrjQc

Limite c/es cartes du 1/50.000


23 —

En 1947, P. L o s s e l poursuit ses levers sur les djebels M ouzaïa


et Milar, G. B l a n t travaille dans la zone du djebel R okba, et
dans la forêt de l’A kboube, p en d a n t que M.A. N ic o d précise la
tectonique du Guerbouça.
L ’année 1948 voit le dém arrage des prem iers sondages avec
les p uits d ’El ü o rd j, de R abelais et de W arnier. G. B i .a n t carte
la zone de la cluse du Chclif et M.A. N ic o d lève les anticlinaux
de la bordure du plateau de Saint-Louis, av a n t d ’effectuer-les
grandes coupes de la bordure du m assif de l’Ouarsenis.
E n 1949, C. G e r m a in prospecte les affleurem ents du plateau
de M ostaganem e t lève l’anticlinal du djebel Hou Ziri, au S de
P errégaux, reconnu p ar 1). R e y r i ï qui s’a tta q u e ensuite à la tec­
tonique de la région de l’Aïri Zeft. Après le sondage du djebel
R okba, l’activité des tra v a u x se déplace vers l’W, où sont, effectués
les sondages de l’A kboube, de D jira et de Debbi. S im ultaném ent
une prem ière étude sismique précise les grandes lignes de l'arch i­
tectu re du plateau de M ostaganem . Après avoir levé le p etit
anticlinal du k o u d iat Nador, à l ’W de Charon, qui dev ait être
foré l’année suivante, je com m ençais l’étude géologique de la
région de Saint-D enis du Sig-lc TIélat. A la même époque,
J . R o r o c c o et C. G e r m a in com m ençaient la reconnaissance du
bassin annexe de Mascara — Mercier Lacombe. Lesforages se
m ultipliaient celte mêm e année, notam m ent sur la bordure du
p lateau de M ostaganem.
Des coupes stratigraphiques détaillées et des com plém ents
d ’échantillonnage sont effectués en 1951, plus spécialem ent dans
les zones d ’Aïn Zeft, de la plaine du Gri et de F la tte rs, cepen­
d an t que des p uits sont forés à Aïn Zeft, à Noisy et au S de Relizane.
A p a rtir de 1952, après le forage profond d ’El Biod (Rd. 3),
l’ac tiv ité géologique commence à ralentir. Des coupes et des levers
de d étail précisent la stra tig ra p h ie du Miocène. A. M a r t k i . lève
au 1/20 000 to u te la région située au S de Relizane, tandis que je
com m ence la reconnaissance des extrém ités occidentales et orien­
tales du bassin, a v a n t de lever rapidem ent, en 1953, les bassins
miocènes du Moyen Chélif el de la Tafna.
L a figure II - 1 résum e les principales zones d ’activité des
différents géologues de la S. N. R E P A L au cours de ces dernières
années, levés restés pour la plupart encore inédits, si l’on excepte
la deuxièm e édition des feuilles au 1 50 000 de Saint-C loud et de
Saint-Denis-du-Sig.
— 24 —

Cette dernière étape, si im portante soit-elle, ne doit pas nous


faire oublier la v aleur e t la grandeur des tra v a u x antérieurs,
réalisés dans des conditions m atérielles et hum aines souvent
extrêm em ent pénibles et qui dem eurent pour nous un m agnifique
exemple.
2. — B ibliographie
La liste bibliographique ci-jointe ne com prend que les ouvrages
cités dans le tex te ou a y a n t été effectivem ent utilisés, directem ent
ou indirectem ent, pour la rédaction de ce travail. Dans la p re ­
mière partie, nous avons cite les notes et les m onographies tra ita n t
des form ations néogènes des bassins su blittoraux de l’Algérie
occidentale, tan d is que nous réservons pour la deuxièm e partie
les études se ra p p o rta n t aux régions voisines ou à des problèm es
plus généraux évoqués dans notre texte. C ette liste bibliographique
ne cherche pas à être com plète et nous n ’avons pas cité, en p a rti­
culier, certains trav a u x assez anciens qui se tro u v en t être dépassés
ou repris p ar des tra v a u x plus récents. Il est bien évident que si
cette étude ap p o rte de nouvelles précisions stratigraphiques ou
tectoniques su r ces bassins néogènes, elle ne reprend pas systém a­
tiq u em en t to u tes les observations des au teu rs précédents et nous
engageons tous ceux qui s’intéressent à c e tte question à se reporter
aux sources citées. On trouve une bibliographie com plète dans les
ouvrages su iv an ts :
— F. B l o n d e l : Bibliographie géologique et minière de la France
d ’Outre-mer. T om e Ier, 2° éd., Paris, 1952.
— J. H i l l y et M. L e lu b r k : Bibliographie géologique de l ’Algérie
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P R IN C IP A L E S C A R T E S G É O L O G IQ U E S C O N SU L T É E S
E T N O T IC E S E X P L IC A T IV E S

I. Cartes géologiques au 1/50 000 (coupures régulières).


N” 58. Cavaignae ( 1 9 2 3 ) , par A . B r i v e s .
N" 59. Ténès - Cap Ténès (1913), par A. B r i v e s .
N" 61. Marceau ( 1 9 3 7 ) , par L. G l a n g e a u d .
N° 62. M a r cn g o (1 9 0 3 ), p a r E. F ic h e u r .
N*> 81. W arnier (1908), par A. B r i v e s .
N° 82. Oued Fodda ( 1 9 0 6 ) , p a r A . B r i v e s .
N° 83. Carnot (1902), par A. B r i v e s et E. F i c h e u r .
N0 84. Miliana 2 e éd. (1951), par A. C a i r e , L. G l a n g e a u d et
M. M attauer .
N° 85. Lavigerie (Vesoul Benian) (1905), par A. U r i v e s .
N° 8 6 . M é d é a ( 1 8 9 6 ) , p a r E . F i c h e u r .
N ” 102-128. Mostaganem - Belle Côte (1913), par A. B r i v e s et
M. D a l l o n i .
N" 103. B osquet (1902), par A. B r i v e s .
N ° 104. R e n a u lt (1 8 9 7 ), p a r A . B r iv e s .
N° 105. Charon ( 1 9 1 2 ) , par A. B r i v e s .
N° 106. Orléansville (1925), par A. B k i v e s .
N° 127. A r z e w 2 e éd. (1 9 5 2 ), p a r Y. G o u r in a .r u .
N» 130. Inkerm ann (1923), par M. D a l l o n i .
N° 1 5 2 . L e s A n d a l o u s e s ( 1 9 2 4 ) , p a r F. D o u m b r o u e .
N" 153. Oran 2*' éd. (1952), par Y. G o u r i n a r d .
N° 1 5 4 . St-Cloud ( 1 9 0 9 ) , p a r F. D o u m e R g u i -:.
N" 156. R elizane (1911), p a r M. D a l i . o n i .
N° 157. Zemniora (1 922), p a r M. D a i . l o n i .
N° 179-180. Rio Salado-Lourm el (1022), par M. D o u m k r g u e .
N° 181. A r b a l (1931), p a r F'. D o u m e k g u e .
N" 182. St-D enis-du-Sig (1922), p a r F. E h r m a n n .
N" 183. Perrégaux (1936), p a r M. D a l l o n i .
N° 1 8 1 . Aïn Faress ( 1 9 2 6 ) , p a r M. D a l l o n i .
N° 212. Mascara (1925), par M. D a l l o n i .
N" 270. Tlem een (1926), par F'. D oiimekguk .
N° 271. Lamoricière (1948), par A . R e y .
N° 272. Chanzy (1926), par F. D o u m k r g u e .
— 39

II. — Cartes géologiques uu 1/200 000 (coupures spéciales).


Carte géologique du bassin de la Tafna (Oran) (1903), par
L. G e n t il .
— Geological map of the Chélif — Habra basin, W estern Algeria
(1936), par H. V a n V l e r k A n d e b s o n .
— Carte géologique du Nord-Ouest de la Province d'Alger (1S3G),
par L. G i -a n c î e a i j d .

III. — Cartes géologiques au 1/500 000.


— Oran Nord, 2 e éd. (1951).
— Alger Nord, 2 e éd. (1951).

IV. — Levers inédits au 1/20 000 et au 1/50 000 (voir pl. H - 1).
De MM. H. B ad o u x , G. B lant , .1. B okocco, C. G e r m a in , R. L a f f i t t e ,
J.-R . L efev be , P. L o ssk l, A. M artel , M .- A . N ic o d , A. P e r r o d o n ,
D. R e y b e , M. T e n a il l e , E. W in n o c k .
C H A P IT R E I I I

C A D R E G É O G R A P H IQ U E

Les terrains ncogèncs su b litto ra u x de l’Algérie occidentale


s’allongent parallèlem ent à la côte m éditerranéenne, depuis la
frontière algérienne, à l’W, ju sq u ’au m éridien d ’Alger. Ils form ent,
en prem ière approxim ation, des zones peu élevées par ra p p o rt
au x chaînes secondaires plissées qui les encadrent. Une p artie
notable de ces bassins, principalem ent sur les bordures, peut
form er des reliefs a tte ig n a n t 500 à 600 m et exceptionnellem ent
1 000 m. La prépondérance des form ations argileuses au sein de
ces séries leur confère cependant un relief plus mou que celui des
massifs secondaires, généralem ent plus indurés.
La toponym ie indigène peut souvent orienter notre recherche.
Si Djebel signifie m ontagne, H am m ar indique un dos d ’âne aux
tra its assez mwis, K oudiat un relief plus accusé, Gada un plateau
élevé correspondant parfois à un S3rnclinal perché.
E n nous déplaçant d ’W en E , nous allons décrire rapidem ent
les grandes unités des bassins de la T afna, du Bas Chélif e t du
Moyen Chélif. On tro uvera, pour to u te la p artie occidentale de
cette région, de très com plètes descriptions dans le récent ouvrage
de R . T in t h o in , « Les aspects physiques du Tell oranais » (1948),
auquel on se reportera utilem ent pour de plus précises descriptions.

I. — Bassin d e la Tafna

Le bassin de la T afna com prend une grande plaine centrale,


la plaine des Ghossols. parcourue p ar la T afna et ses affluents,
entourée de massifs bordiers a u x reliefs souvent élevés, les M onts
de Tlem cen, au S, les M onts des T rara et la chaîne du Tessala,
au N (fig. III - 1).
F1G.M.1. E S Q U I S S E GEOGRAPHIQUE

Fio. III - 1. — Esquisse géographique des bassins néogènes sublittoraux de l’Algérie occidentale.
— 43 —

Les Monts de Tlemcen, qui correspondent au rebord nord


plissé des H autes Plaines, dessinent la bordure sud du bassin.
Ils form ent des reliefs im p o rtan ts dont les som m ets dépassent
souvent 1 500 m.

Les M onts des Trara au N\V dressent une barrière entre


le bassin et la mer. Ils m o n tren t une série de crêtes parallèles,
alignées su iv an t une direction NE-SW , culm inant à 1 136 m au
dj. Filhaoucen.
»

La chaîne du Tessala se prolonge vers T W p ar les reliefs des


Seba Chioukh qui doivent être rattach és au bassin lui-même.
Ce m assif s’allonge sur une q u aran tain e de kilom ètres su iv an t une
direction sensiblem ent E-W , avec une altitu d e m oyenne de l’ordre
de 600 m. Il lim ite, au N, la région de Béni Saf qui culm ine à
409 m au dj. Skouna et qui p eu t être considérée comme le pro­
longem ent du massif des T rara.
La partie principale du bassin de la T afna est constituée
de grandes plaines do n t les deux principales sont celles de M arnia,
à l’W, et des Ghossels, à l’E.
C ette région, qui correspond à un su b stratu m m iocène peu
ou pas plissé, est largem ent couverte par un glacis d ’alluvions
anciennes. Elle s’abaisse très régulièrem ent du S vers le N, de la
cote 500 environ, au pied des M onts de Tlemcen, à quelque 200 m
dans la région de M ontagnac.
Ce pays se prolonge vers l’E p a r la plaine de Bel Âbbès, dont
l’altitu d e se m aintient aux environs de 500 m.
H Y D R O G R A P H IE

Le bassin de la T afna est drainé p ar l’im portante artère


fluviale de la M oyenne Tafna e t de ses affluents.

La Tafna traverse la partie occidentale du bassin; &lle ser­


pente en de nom breux m éandres, s’abaissant environ d ’un m ètre
p ar 150 m, soit su iv an t une pente de l’ordre de 6/1 000. La pente
de son cours inférieur, entre la P lâtrière et son em bouchure,
beaucoup plus faible, n’est guère que de 2/1 000 à 1/1 000.
Le principal affluent de la T afna est l'o. Isser qui draine
to u te la bordure orientale du bassin. Il s’écoule d ’abord du S au N,
puis s’infléchit vers l’W au pied du dj. Seba Chioukh, où il em prunte
- 44

un synclinal mioccnc. Son profil est très sem blable à celui de la


Moyenne Tafna.
Les au tres affluents, entièrem ent conséquents, s’écoulent très
régulièrem ent du S au N. Leur profil, plus rectiligne, présente
une pente plus forte, de l’ordre de 1/100, correspondant à peu près
à la surface stru ctu rale du Pliocène continental form ant les plaines
de M arnia et des Ghossels.

II. — Bassin d u Bas Chélif

Le bassin du Bas Chélif est jalonné par une succession de


plaines et de plateaux peu élevés, s’éten d a n t au pied d'un cha­
pelet de massifs crétacés, plus ou m oins continus, les Atlas, qui
ont joué un rôle de frontière paléogéographique im portante to u t
au cours de l’histoire de ce bassin.

A. — O R O G R A P H IE
L e s m a s s i f s l i m i tr o p h e s

Les M onts du Tessala, des Ouled Ali, des Beni Chougrane et


de l’Ouarsenis form ent l’ossature de sa bordure sud.

Les M onts du Tessala constituent un massif secondaire et


num m ulitique à stru ctu re complexe d ’une cinquantaine de kilo­
m ètres de longueur, do n t l’altitu d e m oyenne est de l’ordre de
800 m. Ils culm inent à 1 061 m et surplom bent de 700 ou 800 m
la plaine de la Mléta.

Les M onts des Beni Chougrane, sépares du Tessala par une


aire d ’ennoyage axiale correspondant aux Monts des Ouled A li,
sont moins bien individualisés et se ra tta c h e n t plus nettem ent
au bassin lui-même. Ils sont constitués en grande partie p ar une
série de plateaux miocènes, de 700 à 800 m d ’altitude, inclinés
régulièrem ent vers le N li, laissant affleurer de larges boutonnières
crétacées.
Une large dépression, parcourue p ar l’o. Mina et ses affluents
et occupée p a r des form ations num m ulitiques et crétacées à stru c­
tu re complexe, sépare les Beni C hougrane du m assif de l'Ouarsenis.
Ce dernier, le plus im portant, forme une chaîne im posante
s’allongeant su r plus de ‘200 km, culm inant à 1 985 m au dj. Ouar-
— 45 —

seuis. Son altitu d e m oyenne s’accroît assez régulièrem ent d ’W


en E, de 1 000 à 1 300 m. environ.
D ans sa partie orientale, le bassin du Bas Chélif est séparé
de la m er par la chaîne du Dahra e t les massifs des Beni M enacer.
Le D ahra, qui signifie en arabe « dos de pays », forme une b ar­
rière assez continue, de quelque 70 km de longueur, s’étag ean t
entre. 500 et 700 m d 'a ltitu d e m oyenne.
Le Sahel d'Oran, qui présente un caractère bien particulier,
offre des reliefs de dimension relativem ent beaucoup plus res­
treinte, mais à la m orphologie bien accusée, le dj. M urdjadjo et
le dj. Orousse qui culm ine à 637 m.
y Le bassin du B as Chélif lui-même, qui s’allonge d ’E en W
à l’in térieu r de ce cadre, com prend trois types de pays que l’on
p eut schém atiquem ent définir 'p a r leurs caractères hypsom é-
triq u es : les collines, rep résen tan t une altitu d e m oyenne de 500
à 700 m , les plateau x s’étag ean t entre 100 et 200 m et les plaines
s’é ta la n t entre 0 et 200 m.
L e s c o llin e s

Les dépôts néogènes du bassin du Bas Chélif ont été plus ou


m oins fortem ent plissés au cours du Pleistocène ; cette orogenèse
tard iv e a permis, m algré la grande plasticité du m atériel néogène,
la form ation des reliefs occupant une partie im portante du bassin
proprem ent, dit.
C ette zone m ontagneuse est particulièrem ent développée
dans la p artie orientale du bassin où elle vient s’accoler au massif
crétacé du D ahra pour form er un même ensem ble orographique.
Cette région constitue un pays de collines, culm inant à 661 m,
localem ent recouvert p ar un p lateau calcaire pliocène aux environs
de R abelais. Elle se prolonge, su r la rive gauche du Bas Chélif,
par ia « m ontagne de Bel Ilacel » qui dom ine de près de 500 m la
plaine de Relizane.
S u r la rive sud du C hélif,les form ations calcaires du Miocène,
se relev an t vers le massif de l’Ouarsenis, form ent une ligne de
reliefs a tte ig n a n t localem ent 648 m d ’altitude.
L es p la te a u x

L a transgression calabrienne, en m ordant plus ou moins pro­


fondém ent su r le bassin du Bas Chélif, a déposé des form ations
— 4Ü —

gréseuses qui form ent une succession de grands entablem ents


parm i lesquels on peut individualiser, d ’W en E, les plateaux de
Lourm el, de Saint-Louis et de M ostaganem .

Le plateau de Lourmel, à l’W de la Sebkra d ’Oran, s’infléchit


régulièrem ent vers la m er à l’W, en tre le cap Figalo et Beni Saf.

Le plateau de Saint-Louis, assez hétérogène, se ra tta c h e au


Sahel d ’O ran. 11 comprend un certain nom bre de dépressions
fermées, m arécageuses ou lagunaires, dont la plus im p o rtan te est
la Saline d ’Arzew. 11 est bordé, au S, p ar une ligne de reliefs adoucis,
jalonnés p ar le télégraphe de Debbi et le dj. Djira.

Le plateau de Mostaganem, qui couvre 1 100 km 2, s’abaisse


régulièrem ent vers l’W, sur la plaine de l’H abra et le golfe d ’Arzew.
Il surplom be régulièrem ent la m er et le Bas Chélif par une falaise
de 150 à 200 m au N et au NW . 11 est bordé au SE p ar une ligne
de reliefs jalonnés par les forêts d ’E nnaro et de l’Akboube qui le
séparent de la plaine de Relizane.

Signalons, enfin, sur le flanc nord du massif du D ahra, le


plateau calabrien des Hachacha qui plonge faiblem ent vers la mer.
Ces deux dernières régions sont caractérisées p ar d 'im p o rtan ts
recouvrem ents de sables.
L e s p l a i n e s (ou basses plaines)

Trois grandes plaines alluviales s ’échelonnent dans l’axe du


bassin du Bas Chélif, séparées l’une de l’autre par les plateaux de
Sainl-Louis et de M ostaganem. Ce sont d ’W en E :

— la plaine de la Mléta ;
— la plaine de l’H abra (ou de la Macta) ;
la plaine du Chélif.

La plaine, de la Mléta, à laquelle il fau t adjoindre la Sebkra


d ’Oran, s’étend sur un millier de kilom ètres carrés, au pied des
m onts du Tessala, dans le prolongem ent du plateau de Saint-Louis.
Son a ltitu d e se m aintient d ’une façon assez constante à une centaine
de m ètres, la classant entre la plaine et le plateau. Elle constitue
un bassin ferm é dont la zone basse e st occupée par la Sebkra.
— 47 —

L a plaine de l'Habra, d ’une superficie de quelque 1 250 km 2,


s’étend en tre les Beni C hougrane et les plateaux de Saint-Louis
et de M ostaganem ; elle est assez n ettem en t délim itée p a r des
flexures affectan t le Calabrien. Elle s’infléchit très faiblem ent
vers la m er où elle se prolonge, au point de vue m orphologique, par
le golfe d ’Arzew. Son altitu d e e st com prise entre une vingtaine de
m ètres, au S, et p ratiq u em en t le niveau de la mer, au N, ce qui
rend très difficile l’évacuation des eaux des oueds qui la tr a ­
versent en un réseau instable e t anastom osé, engendrant de nom­
breux marécages.
L a plaine du Chélif, enfin, form e dans sa partie orientale une
étro ite bande d ’uné dizaine de kilom ètres de largeur que draine
le Chélif, depuis Orléansville ju s q u ’à son confluent avec l’oued
Mina. Cette plaine s’évase largem ent vers l’W, dans la région de
Relizane, fo rm an t le triangle dessiné p ar le Chélif et la Mina.
L ’a ltitu d e de celle partie occidentale s’étage entre 50 el 40 m,
su iv an t une pente très faible.
T oute cette plaine, à l’exception de la petite dépression fermée
de la Sebkra ben Ziane, est drainée par le Chélif et ses affluents,
m ais il semble « que d u ra n t certains épisodes du com blem ent
récent, les plaines du Bas Chélif étaient un vaste m arécage où
se so n t déposées des argiles fines à faciès de m erdja » (J . B o u ­
la i n e , 1054).
Ces plaines font actuellem ent, l'o b jet d ’études pédologiques et
m orphologiques détaillées de J. B o u i .a in e qui apporte, dans ses
récentes publications, de 1res intéressantes interprétations sur la
stratig rap h ie et l’histoire géologique du Q uaternaire continental.
B. — H Y D R O G R A P H IE
Le réseau hydrographique a p p a ra ît soit en gestation, soit en
voie de disparition, et un certain nom bre de régions ne pré­
sen ten t q u ’un écoulem ent in term itte n t, sinon une absence totale
de drainage. L’analyse du cours (les oueds apporte cependant
d ’in téressan ts com plém ents sur la m orphologie de celle région.
La p artie orientale du bassin du Bas Chélif est drainée p ar le Chélif
et ses affluents. La partie occidentale n ’est parcourue que p a r des
oueds secondaires, d o n t certains se term in en t dans des dépressions
fermées, sans a ttein d re la côte. Les principaux cours de cette
région occidentale sont, d ’W en E : le Rio Salado, l’o. M ebtoub
et l’o. el 1lam m am .
- 48 —

Le Rio Snlado descend de la chaîne du Tessala, puis traverse


l’ex trém ité occidentale du bassin du Bas Chélif, su iv an t la pente
générale du p lateau calabrien.
Les au tres oueds, s’écoulant du Tessala, alim entent la grande
dépression ferm ée de la Sebkra d ’O ran.
La chaîne, du Tessala forme une barrière continue sur toute
sa longueur : l'O. Mebtoub, qui relaye la Melierra, descend des
Monts de Tlem cen, draine la plaine de Bel Abbès, contourne le
massif du T essala pour s’engager en une cluse profonde dans les
plateau x miocènes de la région de Bon D jebaa, profitant d ’un
réseau de fractu res alignées su iv an t une direction NE-SW . Ce
cours p ro v ien t de la capture p ar l’o. M ebtoub d ’une ancienne
Mekcrra « em p ru n ta n t le sillon oued Im bert-oued Tlélat, qui
div ag u ait d ans la plaine du Tlélat, gagnait les dayas actuelles
O um el R eblaz, el Beghem et Sidi M ohamed, s’échappait par la
gouttière tecto n iq u e où m iroitent a u jo u rd ’hui les eaux saum âtres
de la saline d ’Arzew, puis le ravin el M elah et la m er » ( T in t h o in ,
p. 410).

L 'oued d H am m am , artère im p o rtan te, s’écoule parallèle­


m ent à l’o. M ebtoub, à une quinzaine de kilom ètres plus à l’E.
A près avoir drainé, dans son h a u t cours, les M onts de Saïda e t la
plaine de M ercier-Lacom be, il franchit le massif des Beni Chou­
grane grâce à un systèm e de fractures transverses, en em p ru n tan t
de nom breux m éandres et suivant une pente très faible de l’ordre
de 2 à 3 p o u r 1 000.
Ces deux Oueds se perdent dans la plaine m arécageuse de
l’H ab ra, où leurs cours variables el indécis se frayent difficilem ent
un chem in ju sq u ’à la mer.

Le ChéliJ, le fleuve le plus im portant d ’Algérie, com m ande


to u te l ’h y d ro graphie de la partie orientale de ce bassin. Après
avoir trav e rsé le bassin du Moyen Chélif, il draine la gouttière
synclinale qui sépare les massifs du D ahra et de l'Ouarsenis,
s’abaissant régulièrem ent de 250 ni, au seuil du Doui, à quelque
40 m, à son confluent avec la Mina. Son profil en long s’adoucit
co n sidérablem ent dans cette dernière partie, où la pente tom be
à 5/10 000. D ans la direction S-N, l’inclinaison de la plaine est
encore faible, pour ne pas dire quasi nulle, le cours de la Mina
do n n an t, d ’après B o u i .a i n e , u n e pente de 2/10 000 seulem ent.
— 49 —

A p a rtir de ce confluent, le Chélif traverse l’extrém ité plissée


du D ahra, su iv an t une cluse creusée vraisem blablem ent depuis
le Pleistocène. Le cours, d ’abord conséquent sur le plateau cala-
brien, se serait ensuite surim posé au fur et à m esure de la rem ontée
du plateau pen d an t le Q uaternaire. J . B o u i .a i n e estime, par
exemple, que l’anticlinal situé à quelques kilom ètres à l’E de
Bcllevue aurait rejoué d ’une dizaine de m ètres a v a n t le Flandrien.
Le Chélif, com m e la Tafna, se term ine dans la m er p ar un estuaire
resserre, les co urants m arins b alay an t vers le N E les apports,
p o u rtan t im portants, de ces fleuves et em pêchant la form ation
d ’un delta.
C . — O C É A N O G R A P H IE

N ous com pléterons cette esquisse m orphologique p ar un rapide


aperçu de la région côtière im mergée, dont les grandes lignes
peuvent nous aider à nous représenter la paléocéanographie de ces
bassins au cours du Néogcne.
La carte océanographique, présentée p ar A. R o s ff .i .d e k (1955)
m ontre un plateau continental généralem ent asséz bien indivi­
dualisé, plus étroit et plus incliné que la m oyenne donnée par
S h e p h a r d . Sa lim ite externe a p p a ra ît à peu près rectiligne, ce qui
lui donne une surface irrégulière, extrêm em ent réduite à l’aplom b
des massifs d ’Oran et d ’Arzew, m ieux développée en face des
échancrures de la côte, comme les baies d ’Arzew et de Castiglione -
qui représentent de petits bassins m arginaux. Sa frontière avec le
talus co n tinental, assez nette, oscille en tre - 80 et — 120 m.
A l’W du cap Figalo, cependant, cette lim ite s’estom pe complè­
tem en t et le plateau descend en p en te douce, sur 60 km, ju sq u ’aux
grandes profondeurs. C ette zone, sur laquelle s’ouvre le bassin du
Bas Chélif vers l’W , p o u rrait correspondre à un bassin néogène
immergé, em p âta n t en quelque sorte la m orphologie sous-m arine.
R o sff . i . d e r note que le rebord du plateau continental s’abaisse
sensiblem ent le long de la baie d ’Arzew et rem onte au contraire
au voisinage des massifs d ’Oran. Il est perm is de penser que ces
inflexions sont en relation avec les m ouvem ents négatif et positif
qui sem blent affecter ces secteurs. Au large du golfe d ’Arzew
apparaît une ligne d'inflexion secondaire, s’abaissant ju sq u ’à
— 500 m, qui p o u rrait correspondre à un recouvrem ent de sédi­
m ents néogènes glissant lentem ent vers de plus grandes
profondeurs.
m . — Bassin d u M oyen Chélif

Le bassin du Moyen Chélif est bordé p ar deux lignes de reliefs,


les Zaccar e t l ’A tlas blidéen, au N, le prolongem ent du massif
de l’Ouarsenis, au S. Il est coupé longitudinalem ent p ar une ligne
de reliefs miocènes, le dj. G ontas culm inant à 871 m, qui le divise
en deux bassins hydrographiques.
La dépression septentrionale est drainée par le cours de l’o.
Djer qui traverse ensuite l’A tlas blidéen pour attein d re la M itidja.
La p artie sud est traversée p ar le Chélif e t ses affluents. Elle
forme la plaine d ’Affreville qui s’adosse à l ’W sur le dj. Doui.
1 -a région orientale offre un relief plus tourm enté, évoluant dans
la région de Médéa vers un h a u t plateau sableux s’élevant à 1 000
et 1 200 m.

Cette rapide esquisse situe approxim ativem ent les grandes


unités géographiques dont nous allons m ain ten an t étudier la
genèse et l’histoire au cours du Néogène.
Dès m ain ten an t, certains traits m ajeurs, comme la jeunesse
des reliefs, l’im portance des dépressions fermées, le caractère
incom plet et inachevé du réseau hydrographique trad u isen t une
profonde em preinte du clim at et plus encore de la tectonique,
comme nous le verrons dans la deuxièm e p artie de ce travail.
L a Stratigraphie, cette « succession har­
monieuse de géographies cohérentes ».

M . G ir.N O U x .

'?I

"i
■- •;
C H A P IT R E I V

G É N É R A L IT É S

Les bassins néogènes de l’Algérie occidentale sont des bassins


synorogéniques d o n t l’histoire est étroitem ent liée aux phases
ultim es e t paroxysm ales de l’orogenèse alpine. Ils so n t les tém oins
et les enregistreurs — d ’une ap p aren te accélération des pro­
cessus diastrophiques et. séd im en taires; le Miocène, par exemple,
qui ne correspond guère q u ’à une quinzaine de millions d ’années,
é ta n t représenté p ar quelque 2 000 à 4 000 m de sédim ents, e t les
800 à 1 200 m du Pliocène ne figurant guère plus de 11 millions
d'années.
On po u v ait difficilem ent espérer trouver une accélération
com parable des phénom ènes biologiques d u ra n t la même période.
M. G ig n o u x a v a it déjà noté q u ’au cours de ces étages, « l'évo­
lution des faunes m arines nous ap p a raît comme infinim ent lente
p ar rap p o rt à l’évolution des formes du terrain « (G ig n o u x , 1913,
p. 637). ,
On ne pourra résoudre les problèm es stratigraphiques dn
Xéogène comme ceux du Ju rassiq u e ou du Crétacé. Sc h eu rta n t
rapidem ent a u x lim ites d ’une certaine conception paléontolo-
gique de la stratig rap hie, il faudra faire appel à un schéma plus
sédim entologique el. recourir à la notion de cycle sédimentaire
dont M. G i g n o u x nous a m ontré tout le parti que l’on pouvait
en tirer dans l’étude stratig rap h iq u e du Néogène m éditerranéen.
• La stratig rap h ie des dépôts m arins récents, écrivait-il à
cette époque, nécessite l’emploi de m éthodes un peu spéciales,
trop souvent oubliées. Lu prem ier lieu, il faut avoir une préoccu­
pation constante, je dirais presque une obsession, de la paléo­
géographie. • (M. G ig n o u x , 1922).
•v

— 54 —

Il arrive bien souvent, en effet, que les formes planctoniques


fussent défaut dans la zone littorale qui affleure largem ent sur
les marges du bassin. Il est de règle, par ailleurs, que les cou­
pures caractéristiques des aires m arginales — en particulier les
discordances et les transgressions — disparaissent plus ou moins
complètement dans les aires centrales du bassin. C’est là que la
sédimentologie doit nous perm ettre de retrouver la notion de
cycle sédimentaire. Une régression, p a r exemple, bien identifiée
|i:u une lacune suivie d ’une transgression sur les aires m arginales,
•>c marquera dans une zone plus centrale à sédim entation continue
par l’apparition de faciès moins profonds et souvent par l’influence
■Ii formes saumâtres. Ce sont de telles analyses de biofaciès qui
nous permettront, p ar exemple, de déterm iner la coupure entre
le Miocène inférieur el le Miocène supérieur dans les zones internes
«lu bassin (C. T e m p e r e , 1956). La sédim entologie vient ici au
secours de la stratigraphie, et l’étage peut, être considéré, suivant
l'expression de M. G ig n o u x , comme l’aboutissem ent d ’« une
synthèse stratigraphique ».
Afin de mieux com prendre le caractère de la stratigraphie
néogène de ces bassins, nous allons, in versant l’ordre logique, en
brosser d ’abord le cadre général sédim entologique et paléogéo-
graphique.

a) M E T H O D E S E T D E F I N I T I O N S
S EDI M E N TOLOGIQ Ü E S E T P A L E O G E O G R A PH1 QI J E S

I ,a Paléogéographie est généralem ent considérée, au sens


large, com m e la reconstitution du paysage sédim entaire d ’un
bassin. Elle est l’interprétation syn th étiq u e des différentes don­
nées sédim entologiques et tectoniques d ’une unité stratigraphique.
l'.lle repose sur des analyses qui se p ro je tte n t principalem ent
dans l’espace, comme les descriptions des biofaciès et des litho-
faciès. Mais elle s’appuie, en outre, sur des descriptions analy­
tiques, ou, si l’on préfère, des tectofaciès, la succession des dépôts
étant considérée comme l’enregistrem ent d ’un milieu tectonique.
Nous considérerons ainsi, avec R.C. M o o r e (1949), les faciès
sédim entaires sous un angle génétique, comme des ensembles
présentant dans l’espace une certaine unité lithologique, biolo­
gique ou physique, reflétant le même milieu ou de sem blables
conditions de dépôt.
55 —

Nous allons décrire rapidem ent, ci-dessous, les principaux


biofaciès e t lithofaciès reconnus dans les coupes de sondage et
de terrain , ainsi que le m ode de représentation employé pour les
résu ltats de granulom étrie.
I . — B io f a c iè s

L ’étude de la m icrofaune benthique a perm is de distinguer les


principaux faciès qui s’échelonnent des eaux douces du dom aine
subcontinental au milieu néritique profond des zones centrales
du bassin. Ces considérations, qui reprennent les définitions
données par J . M a g n e e t C. T e m p k r e (1953), ont été com plétées
en collaboration avec ces au teu rs p ar les tra v a u x de L o w m a n
su r les associations de Foram inifères dans le golfe du M exique
(1949). Nous nous sommes servis, en particulier, du profil Corpus
Christi situé à l’E du d elta du Rio Grande qui nous p araît cor­
respondre le m ieux à l’océanographie des mers miocènes des
bassins du Chélif.
1. — L e fa c iè s s a u m â t r e à in flu e n c e s c o n tin e n ta le s
représente un milieu d ’eau douce ou peu salée correspondant à
des lacs ou à l’em bouchure de fleuves ou de rivières. Les m icro­
faunes autochtones y font généralem ent défaut, à p art quelques
Cyclammina e t Ammodiscus, des Ostracodes lacustres et oogones
de Characées. Des m icrofaunes num m ulitiques ou crétacées
rem aniées y sont fréquentes, tém oignant d ’un alluvionnem ent
intense. Ces faunes p euvent provenir de galets de m arnes et
dem eurer ainsi dans un é ta t de conservation excellent ; elles
risquent alors d ’en traîner de lourdes méprises qui ne sauraient
être levées que sur le terrain.
2. L e fa c iè s s a u m â t r e correspond à de larges apports
d ’eau douce en milieu m arin ; il correspond au voisinage
d’estuaires ou de deltas. Le plancton est généralem ent absent, ce
qui rend l’a ttrib u tio n stratig rap h iq u e de ces milieux particuliè­
rem en t difficile. E t cela est d ’a u ta n t plus im p o rtan t que les faciès
saum âtres sont très fréquents sur les marges du bassin où se
trouve la plus grande p artie des coupes naturelles.
L e bent.hos est caractérisé p a r le grand développem ent des
individus d ’un très p etit nom bre d ’espèces, où l’on rem arque
su rto u t Jintalia beccarii, N onion boueanum, Haphophragmoides et
de nom breux Ostracodes lisses ou peu ornés.
-r- 56 —

3. L e fa c iè s litto r a l s a u m â t r e correspond aux zones de


rivage subissant des influences d ’eau douce. Le plancton est
encore rare et pauvre, le bcnthos plus riche en espèces. Les faunes
arénacées y so n t fréquentes, représentées p ar des T extulariidés
et des Hqplophragmoidcs q u ’accom pagnent des Nonionidés, des
Miliolidés, des R otalidés.

4. L e fa c iè s n é r itiq u e l i tt o r a l se situe le long du rivage


dans la zone d ’action des vagues et des courants. Les variations
de la salinité, de la teneur en oxygène et des apports détritiques
y sont im portantes, entraînant des conditions de vie difficiles et
changeantes. Les m icrofaunes arénacées sont dom inantes avec
les Textulariidés, les Valvulinidés, les Lituolidés qui voisinent
avec des R otalidés, des Miliolidés el des Ostracodes plus ou
moins ornés. C’est égalem ent la zone de prédilection d ’un grand
nom bre de Lam ellibranches, notam m ent de la plupart des
Pecten.
Nous rattach ero n s à ce milieu le fa c iè s ré c ifa l, m atérialisé
p ar les calcaires à Lithotham niées et à Bryozoaires, particulière­
m ent favorable au développem ent des Am phistégines et. des
Hétérostégines.

5. — Le fa c iè s n é r itiq u e m o y e n ou é p in é r itiq u e corres­


pond à un milieu encore agité et par conséquent bien oxygéné
— p résen tan t d ’excellentes conditions biologiques que nous
situerons ap p roxim ativem ent entre 20 et. 50 m. C’est le dom aine
des Asterigerina, des Lagenida, des Ci bifides, des Eponides, et
pour la m acrofaune des A m ussinm , de certains Chlamys et de
plusieurs Ostrea (Oslrea cochlear, O. ednlis). Les espèces carac­
térisant ce faciès restent assez constantes à trav ers tout le
Miocène, mais le plancton y est suffisam m ent bien représenté
pour servir la stratigraphie.

6. Le fa c iè s n é r itiq u e p ro fo n d ou in fra n é r itiq u e . que


nous étalerons de 50 à 200 m environ, tém oigne de conditions
océanographiques plus stables facilitant les bonnes corrélations
chronologiques. Le benthos, généralem ent moins ab o n d an t que
le plancton, est composé de faunes exclusivem ent m arines où
dominent les Bulim inidés ( B ulim inu, Holivina, Unigerina). les
Cassidulinidés, les Chilostomellidés, formes que l’on recueille
•r -i-

— 57 —

a u jo u rd ’hui vers 300 m au large de la côte algérienne (M u-


R A O U K , 1954). On y rencontre égalem ent des A m ussium et quelques
Ostrea. Ce m ilieu est principalem ent représenté au Miocène infé­
rieur et au som m et des m arnes bleues du Vindobonien.
Il fa u t ajo u ter à ces différents faciès les calcaires à L itho-
tham niées. Ces Algues rouges form ent des biostrom es qui pros­
pèrent su r les hauts-fonds ; plus tolérantes que les Algues vertes,
quant à la profondeur et â la tem p ératu re de l’eau, elles ne nous
renseignent guère sur les conditions du milieu. Elles indiquent
des eaux agitées et peu profondes, probablem ent assez tièdes,
bien q u ’on rencontre fréquem m ent ces Algues dans des mers
relativem ent froides et jusque dans les eaux arctiques. Des Litho-
phyllum el fies Lithothamnium, avec leur cortège de Bryozoaires,
de M ollusques et d'E chinoderm es sc rencontrent au jo u rd ’hui,
vers 50 m environ, sur les hauts-fonds durs du golfe d ’Arzew,
(RoSFELDIiK, 1955).
H . — L ith o f a c iè s

I.e Néogène de l’Algérie occidentale, et plus particulièrem ent


du bassin du Bas Chélif, est rem arquable par la diversité de ses
faciès lithologiques et p ar la rapidité de leurs variations dan*3
l’espace com m e dans l'échelle stratigraphique.
Le faciès, de loin le plus largem ent représenté, est celui des
m a r n e s b le u e s tout, à fait com parable au faciès Schlier. Des
études récentes (M. G audet , 1953) ont m ontré que ces m arnes
étaien t en réalité des argiles à Coccolithophoridés, la presque
to talité du calcaire, dans la proportion de 92% , é ta n t représentée
p ar des tests de Coccolithes. La phase argileuse, qui forme 75 à
85 % de la roche, est constituée en m ajorité d ’illite. Ce faciès
renferm e une m acrofaune benthique assez pauvre et p résen tan t
v des Lests fragiles, suggérant des eaux pauvres en sel et notam m ent
en calcaire. Il semble correspondre à de grandes vasières plus
ou moins profondes, où la sédim entation de fines particules argi­
leuses en traîn e un trouble peu propice au développem ent des
organism es de la zone euphorique. La « ligne de vase » se situe
actuellem ent sur la côte algérienne à la profondeur de 50 m,
qui sem ble correspondre à la lim ite d ’action de la houle.

L es s é d im e n ts c la s tiq u e s sont représentés p ar des sabirs


et des limons, ces derniers term es représentant les sédim ents à
58 —

g ra in fin in te r m é d ia ir e e n tr e les s a b le s fin s et. les p h y llite s , c ’e s t-


à -d ire c o m p ris e n tr e 0,02 e t 0,002 m m (A. C a it x e u x , 1954).
Nous conserverons le term e anglo-saxon de « siltstone » pour
désigner des limons cim entés, le m ot pélite, qui semble son
équivalent le plus souhaitable, é ta n t loin d ’être com pris unani­
m em ent dans ce sens.

L es s a b le s e t le s g rè s , souvent calcaires, indiquent un


milieu litto ra l ou côtier aux eaux agitées et riches en calcaire.
On y rencontre fréquem m ent une riche faune de Brachiopodcs et
d ’Echinides aux tests épais in d iq u an t des fonds sableux, sinon
de véritables plages. Ce faciès correspond le plus souvent aux
niveaux de transgression ou de régression de la mer.
On rencontre égalem ent des faciès plus particuliers, tels
que tripolis, évaporites, couches rouges que nous analyserons
dans les chapitres suivants.
II est intéressant de noter, dès m aintenant, dans la succes­
sion de ces faciès, une certaine logique reflétant l’évolution du
cycle sédim entaire. Le plus souvent, on rem arque la séquence :
Grès, marnes, sables,

un stade de rem blaiem ent, correspondant au cycle classique, se


term in an t par une phase négative succédant à une phase posi­
tive. D ans le cas du Miocène supérieur du bassin du Bas Chélif,
on a la succession :
G r è s, n iâ m e s , c a lc a ir e s , tr ip o lis , é v a p o r it e s ,

qui tra d u it un cycle sédim entaire com plet s’achevant par une
phase lagunaire el ne com prenant q u ’une phase négative con­
tinue.
On peut, dans ce dernier cas, a d a p te r la série virtuelle (A.
L o m b a r d , 1949) de la façon suivante :

— é la s tiq u e s (c o n g lo m é r a ts , g r è s, sa b le s , lim o n s ) ;
c o llo ïd e s (m a r n e s , a r g ile s et c a lc a ir e s a r g ile u x ) ;
— c a lc a ir e s ;
— < lia g é fté tiq u e s ( t r ip o lis ) ;
— é v a p o r ite s (g y p se et a n liy d r ite ).

La représentation de la série virtuelle pour un certain


nombre de coupes perm ettra de souligner l’évolution du cycle
sédim entaire dans l’histoire de ces bassins.
Les analyses de la granulom étrie des sables ap p o rte n t d ’utiles
renseignem ents sur leurs conditions de dépôt et, par conséquent,
sur la paléogéographie du bassin.

II I. — G r a n u lo m é tr ie

Une centaine d’études de granulom étrie ont été effectuées


par L o s s e l, p ar R f . y r e et p a r moi-même, à l ’aide d ’une série
de tam is standard.
Nous avons figuré les courbes cum ulatives sur un diagram m e
sem ilogarithm ique, la taille des grains é ta n t portée sur l’échelle
logarithm ique. Nous avons reporté sur une seule feuille les diffé­
rentes couches d ’un mêm e ensem ble lithologique, des mesures
é ta n t effectuées su iv an t une coupe verticale, tous les m ètres ou
to u s les 50 cm. Ce procédé perm et d ’apprécier, au prem ier coup
d ’œily l'hom ogénéité du « corps sableux » et d ’élim iner certains
risques d ’erreur, com m e le mélange de deux niveaux successifs,
p ar exemple.
Nous avons choisi ensuite quelques courbes représentatives
de cet ensemble e t dessiné leur histogram m e qui représente
ainsi un type moyen.
A p artir de la courbe cum ulative, nous obtenons directem ent
le diam ètre moyen et le classem ent.
Le diam ètre moyen est la taille de la fraction 50 %, le clas­
sem ent So est donné par la form ule de T ra s k ; c’est la v aleur de
la racine carrée du ra p p o rt des diam ètres de la fraction 25 %
sur la fraction 75 %

Q1 et Q3 é ta n t les tailles des fractions 25 et 75 %.


Quelques séparations de m inéraux lourds ont été effectuées,
m ais elles n 'o n t donné que des cortèges très pauvres de m inéraux
lourds, conséquence de l’absence de massifs éruptifs dans le
paysage néogène.
Nous donnerons, enfin, certaines valeurs du pouvoir réduc­
te u r des sédim ents. Celui-ci est obtenu par la m esure de la quan­
tité de p erm anganate de potassium réduit en milieu acide à
l’ébullition pour 1 g de roche, et exprim é en cm3 de perm an-
— 60 —

b) M E T H O D E S E T D E F I N I T I O N S S T R A T I G R A P H I Q U E S

« Le b u t de toute stratigraphie est de classer les terrains p ar


ordre d ’âge, avec la plus grande précision possible. P our cela,
en l’absence (actuellem ent) de to u t moyen précis de connaître
l’âge absolu, nous sommes obligés de nous contenter de l’âge
relatif qui nous est fourni par l’ordre de superposition. »
( L k c o in t r e , 1952).
La prem ière préoccupation du stratig ra p h e est donc d'indi­
vidualiser des surfaces-tem ps, de définir des unités chronostra-
tigraphiques, à l’aide de certains m arqueurs (fossiles pélagiques
ou planctoniques, dits stratigraphiques, niveaux lithologiques
particuliers, tels que lits de cinérites ou de bentonites, repères
électriques d an s les sondages, etc.).
On com prendra facilem ent que l’analyse doit être d 'a u ta n t
plus serrée que l’histoire est plus com plexe, au tre m en t dit q u ’il
faudra d’a u ta n t plus de repères q u ’il y aura plus d ’événem ents
à décrire. Nous verrons, m alheureusem ent, que cet im pératif est
lim ité par l’interaction de l’événem ent sur le m arqueur et la
stratigraphie du Néogène sera d ’a u ta n t plus difficile à préciser
que l’histoire géologique de cette période est plus complexe. Le
cadre sédim entologique com m ande ici la stratigraphie.
Il est inutile d ’insister sur les différents résultats stratig ra­
phiques entre certaines époques du Secondaire et le Néogène,
p ar exemple. D ’un côté, nous sommes en présence de m ers épi-
continentales uniform es et très étendues où les m oindres varia­
tions de la m acrofaune explosent d ’un océan à l’autre. Au Néo­
gène, p ar contre, nous voyons des bassins restreints, bien indi­
vidualisés, suiv ant indépendam m ent une évolution particulière
et offrant, selon l ’expression de H. L ai-it it e (1919), « une
m arqueterie de faciès d iffé ren ts... répartis en un apparent
chaos ».
De plus, alors que les m acrofaunes du Secondaire renferm ent
de nom breuses espèces nectoniques ou planctoniques à variations
rapides, les faunes néogènes sont principalem ent représentées par
des espèces b enthiques, Pectinidés ou C érithidés, qui v arien t
lentem ent, to u t en é ta n t assez étroitem ent conditionnées par les
facteurs écologiques et clim atiques.
La stratig raphie classique du Néogène est basée principa­
lem ent su r l’étude des Lam ellibranches et des Echinides, c’est-
— 61 —

à-dire su r des groupes benthiques v iv an t de préférence sur des


fonds sableux peu profonds. Le développem ent et la richesse de
ces faunes so n t ainsi étroitem ent liés à l’extension de certains
faciès litto ra u x bien délim ités, correspondant généralem ent à des
transgressions et à des régressions. Ces niveaux peuvent être
assez finem ent subdivisés, m ais la valeur générale de ces su b d i­
visions est incertaine. « Il est rare, notait E. H a u g (p. 1608)
que ces transgressions correspondent à d ’im portants changem ents
dans la faune m arine car désorm ais le faciès joue un plus grand
rôle dans la com position des faunes que l’âge. Ainsi une faune
vindobonienne b ath y ale ressem ble davantage à une faune plai-
sancienne b ath y ale q u ’à une faune vindobonienne néritique ».
Au point que l’on p o urrait être assez ten té de croire, avec les
géologues italiens, que «les différences de faunes dans le Miocène
sont dues principalem ent aux faciès et non à des différences
d ’âge » ( F a l l û t et G ig n o u x , 1926). E t nous trouverons, en effet,
pour chaque étage du Néogène, une faune, litto rale relativem ent
ab o ndante, sinon caractéristique, lim itée aux faciès détritiques,
et une faune b ath y ale très pauvre, sinon absente, dans toutes
les séries m arneuses.
D ans des bassins jeunes, com m e ceux que nous étudions ici,
dont les régions axiales n ’on t pas été sensiblem ent décapées par
l’érosion, les zones littorales co n stitu en t la m ajeure partie des
affleurem ents, tan d is que les aires centrales échappent en grande
partie a u x prem ières investigations du géologue.
Les coupes de forage perm ettent, seules de lever en partie
le voile qui m asque ces régions, m ais elles découvrent des faciès
profonds qui ne renferm ent à peu près plus aucune des faunes
qui proliféraient aux m êmes époques sur les rivages baignés de
lum ière de cette mer.
Il fa u t donc chercher d ’autres critères, et c’est ainsi que les
géologues pétroliers ont été am enés à étudier la m icropaléonto­
logie des Foram inifères.
Ces épaisses e t m onotones séries de m arnes bleues, qui ap p a­
raissent le plus souvent si désespérém ent pauvres en m acro­
fossiles, renferm ent, par contre, des m icrofaunes planctoniques
infranéritiques d ont la richesse et les m utations rapides leur
confèrent de grandes qualités stratigraphiques.
Nous nous trouvons donc en présence, d ’une p a rt de for­
m ations côt res bien datées p ar les m acrofaunes, et de l ’autre
62 —

de séries m arneuses homogènes et continues que seules les micro­


faunes nous p erm etten t de subdiviser.
Nous passerons donc rapidem ent en revue, dans les chapitres
suivants, les principaux gisements fossilifères, au jo u rd ’hui clas­
siques grâce aux tra v a u x de C. A r a m b o u r g , A. R r iv e s , M. D al ­
l o n i , Ch. D e p e r e t , L. G e n t i l , R . L a f f it t e , A. P o m e l , J. W e l s c h ,
qui ont perm is d ’établir cette stratigraphie. Nous exposerons
ensuite les grandes subdivisions de l’échelle stratigraphique que
nous a perm is de préciser l’étude des Foram inifères, to u t en
confirm ant les grandes corrélations entre le Néogene de ces
bassins et les form ations contemporaines des autres bassins
m éditerranéens, et même russes et californiens.
'l'ous les au teu rs on t mis en relief l’originalité du Néogène,
n ettem en t différent du Num mulitique, et son hom ogénéité qui
rend ses subdivisions en étages si délicates. Avec le Néogène
ap p araît n o tam m ent un renouveau de la faune qui préfigure très
nettem en t la faune de la M éditerranée actuelle. « La faune m arine
m éditerranéenne, écrit M. D a l l o n i (1954, p. 10), est à peu près
restée la mêm e depuis l’Aquitanicn ; elle a évolué sur place, trè s
lentem ent, et ses m odifications sont à peine discernables pour
les spécialistes qui s’efforcent de saisir à l'intérieur d'espèces-
groupes (S a c c o ) les nuances pouvant séparer les formes miocènes
de celles qui vivent encore dans nos mers. »
A ce tte hom ogénéité faunistique du Néogène correspond,
dans les bassins du Chélif, une nette individualité sédim ento-
logique et p^léogcographique. Le Miocène ap p araît très régu­
lièrem ent transgressif et discordant sur tous les terrains an té­
rieurs, et les bassins néogènes rom pent avec le cadre des bassins
antérieurs.

c) L E P R O B L E M E D U M I O C E N E I N F E R I E U R

Sur to u te la bordure méridionale de ces bassins, cependant,


cette unité ne se retrouve plus, et les géologues tra v a illa n t dans
ces régions on t mis l’accent, après M. D a l l o n i , sur l’existence
d ’un Miocène inférieur affecté, souvent au m êm e titre que le
N um m ulitique ou le Crétacé, par une tectonique tangentielle pou­
vant engendrer d ’im portants déplacements horizontaux.
Ce Miocène inférieur présente d’assez nom breux gisem ents
fossilifères qui p erm ettent de le d ater au point de vue paléonto-
logique.
D ans la région des A natra, p ar exemple, entre Sidi Mohammed
ben Aouda et Uzès-le-Due, M. D a l l o n i (1917 et 1952, p. 37)
signale la faune suivante :
— Ostrea crassissim a Lamk
Pecten pseudobeudanti D je p . R o m .
Pecten re.volu.tus M i c h k l o t t i
Pecten convexior A l m e r a
Leiocidaris sism on dai M a x .
- Dorocidaris gattungae L amb .
Plegiocidaris zea-rnaîs
— Cyathocidaris avenionensis D k s m .
— D iadcm a velus
Arbacina dallonii
— Bunactis penladactylus
— F ibularia pellali Lamb.
U ypsoclypu s doma P o m .
E chinolam pas abbreoialus P o m .
— Schizaster parkin son i
A tu ria atu ri B a s t., etc.

Nous y avons trouvé, en outre, Pecten josslingi S m i t h itar.


laevis C o t t e r (déterm ination J . R o g e r ) .
Le long de la vallée de l’oued el H am m an, notam m ent au
R ocher des Aiglons, M. D a l l o n i (1952, p. 47) signale de même :
— Pecten convexior A l m e r a
— Pecten josslin gi S m i t h
Flabellipecten incrassatus P artsch
- H ypsoclypus donia Pom.
Leiocidaris sism ondai M ay.,

to u tes espèces que l’on retrouve dans le Miocène inférieur des


bassins du Chélif.
C om parant cette faune des A natra à celle du B urdigalien
de M iliana, M. D a l l o n i note q u ’elle com porte un certain cachet
particulier, les formes les plus abondantes différant de p a rt et
d ’au tre. « C’est une form ation de plage, écrit cet a u te u r en
p arlan t des faunes dos A natra, qui rappelle les caractères de
faluns et offre une rem arquable association d ’espèces, q u ’on n’a
pas encore signalée en d ’autres points de l’Algérie, m ais qui
caractérise l ’étage au N de la M éditerranée. » ( D a l l o n i ,
1917, 2).
— 64 -

Les niveaux m arneux rte ces m êmes séries ont m ontré des
m icrofaunes qui présentent souvent des associations un peu diffé­
rentes de celles du Miocène inférieur rencontrées dans les bassins
du Chélif, et que l’on ne retrouve, semble-t-il, que dans cette
« province sud-tellienne ». Cette m icrofaune est caractérisée p ar
l’association d ’un plancton où dom inent :
— Gtobigcrirwides Iriloba R e u s s
G tobigerina a ltispira C uskman et J arvis
Gtoborolalia mayeri Cushman et K llis o r
Globoquadrina quadraria var. aduena B erm u d ez
et d ’un benthos riche en Arénacés notam m ent
Karreriella subcylindrica
où l’on retrouve encore
G yroidina girarda var. pe.rampla R euss
C ette association particulière a été rencontrée pour la pre­
mière fois dans la coupe du Miocène du dj. Bou Allate, dans la
région des A natra. Aussi a-t-elle été parfois qualifiée de faciès
« Bou A llate ».
Il est très difficile de dire si le cachet, un peu particulier, de
cette association correspond à une légère antériorité dans le
tem ps p ar rapport aux m icrofaunes du Miocène inférieur du
bassin du Chélif, par exemple, ou si elle ne représente q u 'u n e
v ariation de faciès. Si certaines espèces, comme Globiyerinoides
triloba, Globorolalia mayeri, se rencontrent déjà dans l'Oligacène,
elles présentent leur m axim um de développem ent au Miocène
inférieur. D’autres espèces, par contre, comme Globoquadrina
quadraria var. advenu, Karreriella subcylindrica et Gyroidina
qirardana var. pe.rampla, dépassent l’Oligocène, mais sem blent
se can to nner dans le Miocène anté-nappe de la zone sud-tellienne
et l'on ne les a jam ais retrouvées ju s q u ’ici dans le Miocène infé­
rieur du Chélif. On peut donc se dem ander, malgré la présence
rte plusieurs formes benthiques dans cet ensemble, si l'association
m icropaléontologique du Miocène anté-nappe de la zone sud-
tellienne ne suggérerait pas un dépôt légèrement plus ancien
que celui du Miocène inférieur du bassin du Bas Chélif. On ne
peut, cependant, exclure l’influence de variations de faciès, et
l’on verra plus loin que la m oitié inférieure, des .3 000 m du B ur-
digalirn <111 sondage de Rabelais (Bd. 3) n’a m ontré q u 'u n e micro-
faune excessivem ent pauvre, à tendance très littorale.
R appelons, enfin, q u ’aucun critère m icropaléontologique net
n'a perm is de différencier, dans to u te la zone sud-tellienne, les
séries miocènes anté-nappes et post-nappes et il semble bien que
ces phénom ènes diastrophiques se soient déroulés selon un ry th m e
beaucoup plus rapide que celui de l’évolution biologique des
faunes.
S ach an t que, plus au S, une im p o rtan te phase tectonique
s'intercale au sein du Miocène inférieur, el d ev a n t la com plexité
tectonique de certaines zones de la bordure m éridionale des
bassins du Chélif où les niveaux de base du Burdigalien recouvrent
parfois un Miocène inférieur à faciès « Uou Allate », on p eu t se
dem ander, sc b asant sur des facteurs tectoniques, si le Miocène
inférieur de ces bassins ne représenterait pas q u ’un Miocène
post-nappe.
Si aucun argum ent ne nous perm et actuellem ent d’infirm er
cette thcse, rien n’autorise, p ar ailleurs, à la généraliser. Aucun
des sondages effectués dans le bassin du Bas Chélif, et do n t un
fu t poussé à plus de 4 000 m, n ’a m ontré la m oindre indication
d ’un a u tre Miocène inférieur, e t aucun affleurem ent de ce Mio­
cène an té-nappe n’a, ju sq u ’ici, été mis en évidence au N des
bassins du Chélif, où les rares affleurem ents de B urdigalien de
cette région ont été récem m ent d atés d ’âge vindobonien ( B u s s o n
e t M a g n e , 1955).
D ans l ’é ta t actuel de nos connaissances, on est en d ro it de
se d em ander si la m arge m éridionale des bassins du Chélif ne
représenterait pas une province tectonique particulière, corres­
po n d an t approxim ativem ent à la bordure S du géanticlinal du
Chélif, et soumise pendant to u t le Miocène inférieur à un dias­
trophism e intense. T andis que la partie axiale du bassin restait
l’ob jet d ’une très forte subsidence, p e rm e tta n t le dépôt de
quelque 3 000 à 4 000 m de sédim ents, ce tte bordure m éridionale
a u rait été l’objet d'une tectonique complexe dont les reliefs étaient
au ssitô t soumis à l’action de l'érosion su iv an t un schém a com­
parable à celui que P. P h u v o s t dessinait pour le bassin houiller
du Nord de la France ( P k u v o s t , 1939).
Si l’on doit ad m ettre une certaine postériorité du Miocène
inférieur des bordures des bassins du Chélif p ar rap p o rt au Mio­
cène anté-nappe de la zone sud-tellienne, il ne serait ainsi pas
pour a u ta n t exclu que l'histoire de ces bassins littoraux synoro-
géniques, comme celle du bassin du Scbaou. selon une étude de
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R . D a m e (1955), ne se soit déroulée pendant to u t le Miocène, et
notam m ent d u ra n t ces périodes de paroxysm e orogénique qui
révolutionnaient ces régions.
Nous cantonnant, dans ce travail, à l’étude des bassins sublit­
to rau x , et laissant à d ’au tre s géologues l’étude de ce complexe
hétérogène qui joue toujours, vis-à-vis du Miocène post-nappe, le
rôle d ’un substratum bien individualisé, nous nous lim iterons à
l'analyse des séries burdigalien nés autochtones de ces bassins
qui p résentent en eux-m êm es un ensemble de phénom ènes stra ti­
graphiques el sédim entaires passionnants, m éritan t de retenir à
eux seuls to u te l’atten tio n du géologue.

d) E C H E L L E S T R A T I G R A P H I Q U E

L ’étude des variations, ta n t de la m acrofaune que de la


m icrofaune, nous conduit à distinguer deux grands cycles sédi­
m entaires : le cycle miocène et le cycle pliocène.
Le prem ier se subdivise naturellem ent en deux étages,
sépares sur les bordures du bassin par une régression et une
transgression parfois associées à une discordance angulaire, et
nous parlerons de Miocène inférieur et de Miocène supérieur.
F.es m acrofaunes et les m icrofaunes du prem ier étage per­
m etten t de l’assimiler, dans une certaine mesure, au Burdigalien,
le second pouvant être parallélisé avec le Vindobonien. Nous ne
distinguerons pas, dans ce travail, d ’H elvétien et de Tortonien,
les faunes caractéristiques de l’un et de l’a u tre sem blant géné­
ralem ent trop influencées par les faciès, el l'individualité de ces
deux « étages » étant fortem ent controversée. Il apparaîtrait,
même, d ’après un renseignement, du professeur G. R u g g ie r i , que
la faune de l’H elvétien des collines de Turin, qui a toujours servi
de référence, serait du B urdigalien authentique.
Nous distinguerons, par contre, la partie term inale du Mio­
cène qui. sans m ériter l'appellation d ’étage Sahélien, revêt une
certaine individualité dans le bassin du Ras Chélif avec le dépôt
des tripolis el des gypses.
P our le Pliocène, nous adopterons la division classique en
Plaisancien et Astien. cette distinction n 'é ta n t cependant pas
exem pte d ’influences de faciès, comme nous le verrons.
Nous accorderons, enfin, une mention spéciale au Calabricn,
— 68 —

en raison de son développem ent dans le bassin du lias Chélif.


Le tableau ci-conlre résum e schém atiquem ent la série stra ­
tigraphique des trois bassins de l’O uest algérien.
L)e nom breux tâtonnem ents furent nécessaires pour arriv er
à étab lir une stratig rap h ie relativem ent cohérente de ces bassins
néogènes. L ’identification progressive de repères chronologiques
perm it de m ettre en évidence d ’im portantes variations de faciès.
Les premières esquisses paléogéographiques perm irent, en retour,
au fur et n m esure du développem ent des sondages, de m ieux
préciser l ’analyse stratigraphique. Cette m arche ne répond peut-
être pas ex actem ent au x exigences de la logique scientifique,
mais elle nous a conduit finalem ent, après mille détours, à une
approxim ation satisfaisante, à une représentation cohérente et
totale des bassins.
Considérant le problèm e résolu, nous adopterons, dans les
pages qui suivent, une dém arche plus logique. P our chaque unité
stratig rap h iq u e considérée, nous décrirons d 'abord ses principaux
aspects stratigraphiques, d ’après les affleurem ents et les coupes
de sondages, pour les in terp réter ensuite du point de vue spatial
dans une esquisse paléogéographique générale.
ECHELLE S T R A T IG R A P H IQ U E S C H E M A T IQ U E
C H A P IT R E V

LE C Y C L E M IO C È N E

Le Miocène des bassins su b litto rau x de l’Algérie occidentale


form e un cycle sédim entaire com plet qui se divise, d ’une façon
plus ou moins n ette suivant les régions, en deux ensembles que
nous appellerons respectivem ent Miocène inférieur et Miocène
supérieur. D ans les aires centrales des bassins, la sédim entation
est généralem ent continue d u ra n t to u t le Miocène, qui forme
alors un cycle régulier ; sur les aires m arginales, par contre, les
m ouvem ents orogéniques qui se m anifestent en traîn en t des dis­
cordances e t des transgressions plus ou moins im portantes, tra ç a n t
une coupure au milieu de la période miocène.

I. — LE MIOCÈNE INFÉRIEUR

DEFINITIONS

Le Miocène inférieur est caractérisé par une vaste trans­


gression p re n an t en écharpe to u t le dom aine algérien, de la région
de Tlemcen à l’W, à la dépression saharienne de B iskra à l'E ,
en su iv an t une ligne sensiblem ent W -E. Au sein de cette im m ense
aire immergée s’individualisent quelques zones plus subsidentes,
comme les bassins de la T afna, du Bas et du Moyen Chélif, du
Sebaou, du H odna, etc.
Le Miocène inférieur est très généralem ent transgressif sur
les différents term es de la série stratigraphique, y com pris sur
les zones axiales des reliefs prim aires el des massifs cristallins.
— 72

C a r a c t é r i s t i q u e s p a l é o n to l o g iq u e s

Le Miocène inférieur voit l’cclosion d ’un certain nom bre


d ’espèces nouvelles dont un grand nom bre se continue ju sq u ’à
l’époque actuelle. Quelques-unes, cependant, s’éteignent à la fin
de ce prem ier étage ou présentent to u t au moins un m axim um
de développem ent d u ra n t cette période.

A u p o in t d e v u e m a c r o p a lé o n to lo g iq u e , le Miocène infé­
rieur présente une faune littorale caractérisée par l’abondance de
Mollusques et d ’Echinides. Les principaux gisem ents fossilifères
sc renco n trent dans les form ations gréseuses de la base de l’étage,
notam m ent dans les gorges de Ténès, près de Ouillis, de P ont du
Chélif et d ’Inkerinann dans le bassin du Bas C hélif; dans les
régions de Miliana et d ’Ilam m am R igha dans le bassin du Moyen
Chélif ; a u x environs de Tlemcen d an s le bassin de la T afna. •
Ces faunes présentent des tests épais notam rtient O slrea
crassissim a ( L a m k ) qui tém oignent d ’un milieu agité. Ce sont
les Pcctinidés qui offrent le plus d 'in té rê t au point de vue s tra ti­
graphique avec :
— Pecten convexior Alm. B of.
— P. revolulus M ic h t .

— J'tabellipecten incrassatus P a i i t s c h
•» — P. josslingi S m i t h
— P. pseudobcudanli D e p . R o m .
— Chlarnys northamptoni M i c h t .

Parm i les Echinides, signalons :


— Hypsoclypus cloma P o m .
— Ctypeaster angustatus I ' o m .
— Am phiopc persotiata P o m . , clc.

Les m arnes sont très pauvres en fossiles ; elles ne renferm ent


guère que A lu r ia a tu ri ( B a s te h o t) , des em preintes de P lé ro -
podes et de petits Pectinidés lisses, voisins d ’A m u s s iu m d e m id a tu m
(R kuss).
Le Miocène inférieur peut être aussi daté a u p o in t d e v u e
m ic ro p a lé o n to lo g iq u e par l’association planctonique :
Globigcrina allispira C u s h m . \ n et .J a h v is
Globigerina pseudoveneziutuna Ten Dam et J. M asne n.sp.
Gtoborotalia mayeri C i s i i m a n el E ix iso n
- 73 —

C a n d o rb u lin u u n iu c rs a J k d l i t s c h k a
— C lo b ig e rin u id e s Irilo b a ( R e u s s ) ,

cette dernière espèce é ta n t particulièrem ent abo n d an te (fig. IV - 1).


C ertaines espèces benthiques et notam m ent :
— S ip h o n in a b ra d ya n a C o s h m a n v a r. b u rd ig a le n s is C o lo m

se ca n to n n en t égalem ent dans cet étage ( M a g n e e t T e m p e r e , p. 151).


On peut, sous certaines réserves, assim iler ce prem ier étage
m iocène au Burdigalien ; certaines espèces de l'oram inifères se
retro u v en t, en outre, dans plusieurs autres bassins m éditerra­
néens et ju sq u ’en Russie m éridionale et en Californie. Nous ne
retien d ro n s pas le term e C artennien (de Car Tennac.-Ténès), les
faunes décrites par Pom ei. ( Tnrrite.lla lurris, Pecten latissim us,
Oslrea crassissima, Clypeaster marginal us) n’é ta n t pas particu­
lièrement. caractéristiques du Miocène inférieur (Pom ei., 1858,
p. 480).
C a r a c t é r i s t i q u e s i i t h o lo g iq u e s

Le Miocène inférieur est le plus souvent représenté par une


épaisse série de m arnes bleues, pouvant attein d re plusieurs
milliers de m ètres d ’épaisseur, que l’on p eut com parer au faciès
« Selilier » d ’Autriche. Ce faciès passe latéralem ent et verticale­
m ent à des grès m arneux m arins, à des m arnes bariolées ou à
des conglom érats m arins ou continentaux.
A l'affleurem ent, et notam m ent, dans le dom aine du D ahra,
le Miocène inférieur se caractérise par l’abondance des produits
d ’alté ra tio n et de dém antèlem ent des terrains antérieurs, ntim-
rn u Ii tiques el su rto u t crétacés, avec lesquels il forme d'im por­
ta n te s m asses de conglom érats plus ou moins rubéfiés q if A n d e r -
s o n a désignés sous le term e de S a r h li (du dj. Sarhli, feuille de
R en au lt, où ce faciès est particulièrem ent bien développé).
E n tre ces faciès très détritiques et les faciès argileux du
centre du bassin ou de la fin de l’étage se développent des argiles
versicolores, plus ou moins sableuses, où l ’on rencontre fréquem ­
m en t des lentilles ou des veines de gypse : c’est le faciès A n a s s e u r
du m êm e a u teu r (de l'oued Anasseur, sur le flanc S\V du Dahra).
Caractéristiques minéralogiques
Plusieurs échantillons de m arnes bleues, provenant soit des
forages du dj. R okba et de R abelais (B d.3), soit de la région de
- 74 -

P o n t du Caïd (bassin du Moyen Chélif), ont fait l’objet d ’an a­


ly se s m inéralogiques dans les laboratoires de A. V a t a n à l ’ in s ­
titu t F rançais du Pétrole, et de G. M il l o t à la F aculté d es
Sciences de Strasbourg.

L 'a n a ly s e p h y s ic o -c h im iq u e donne les résultats suivants :


— carbonate de c a lc iu m ................................................... 10 à 20 %
— dolom ite 2 à 4 %
— quartz. . 20 à 30 %
— argile . . 50 à 70 %
On est frappé par l’im portance du résidu insoluble (un
échantillon a donné 10 % de quartz) dont l’extrêm e finesse lui
perm et d ’échapper au tam is 200, le re n d an t invisible à un examen
som m aire. Ces chiffres sont la preuve du caractère d étritiq u e —
même si le résidu est extrêm em ent fin - de ces m arnes bleues,
et de l’im portance des apports dans le bassin. Quelques plagio-
clases sont apparus dans les m arnes de la région de P o n t du
Caïd, des traces de gibbsite et d ’anatase, ailleurs. Le pH indique
un milieu assez basique (8,6) ; le pouvoir réducteur est faible
N
(14,4 cm 3 ).
v i<r
L’analyse aux rayons X révèle des proportions assez variables
d ’illite ouverte et de kaolinite, accom pagnées de traces de chlo-
rite, associations caractéristiques des m arnes bleues m arines
to u t en pouvant refléter localement, l’im portance des ap p o rts en
face des produits de néogénèse.
Nous allons analyser successivem ent les principales coupes
de cet étage dans les bassins du lias Chélif. du Moyen Chélif et
de la Tafna, en com m ençant p a r les régions classiques du D ahra
et de POuarsenis.

\. DESCRIPTIONS ST R A TlGRA PIIIQUES


I. — Bassin d u Bas Chélif
R É G IO N O R IE N T A L E
B o rd u re d u D a h ra

Les gorges de l’o u e d A lla la h , p r è s d e T é n è s , offrent une


bonne coupe du Miocène inférieur.
La série miocène, qui repose ici en discordance sur des
schistes crétacés et des brèches à cim ent rouge, débute p ar des
75

niveaux détritiques de base, d ’une trentaine de m ètres d 'é p ais­


seur, formés de conglom érats, de sables à galets, e t de calcaires
gréseux et bréchiques à passées argileuses où l’on trouve des
Pectinidés el des Seutelles, notam m ent (Brives, 1897) :
— Pecten pomcli
Chlamys latissim a U r o c c h i
— Pecten subarcuatns T o u r n o u e k
- Flabe.llipeclen burdigalensis L a m k
Flabcllipe.cte.n incrassatus P a r t s c i i
Clypeasler con/usus P o m .
— Clypeasler carte.nnie.nsis P o m .
Ces niveaux passent vers le h a u t à des grès argileux noi­
râ tres à p atin e rousse, où l’on rencontre encore quelques niveaux
bréchiques (fig. V - 1).

NNW SSE

0 200 m

Ÿ n '& f1 1 schistes crétacés feVs'.l 4 grès àrgi/evx

t°.v°il 2 brèches à ciment rouge |~T_: ~| 5 marnes Mb/ei/ses

23 3 cJcoires gréseux 6 mêmes no/res

Fia. V - l . Coupe du Miocène inférieur de l’oued Allalah (région


de Ténès).
1. S c h is te s c ré ta c é s ; 2. B rè c h e s à c im e n t ro u g e ; 3. C a lc a ire s g ré s e u x ( B u r d ig a lie n ) ;
t . G ré s a r g ile u x (B u rd ig a lie n ) ; 5. M arn es s a b le u s e s ; 0. M arn es n o ir â tr e s (B u rd ig a lie n ).

Ces grès sont recouverts en discordance, suivant un angle


d ’une quinzaine de degrés environ, par un ensemble de grès
grossiers argileux noirâtres, d ’une centaine de m ètres de puis­
sance. Quelques m inéralisations d ’oxyde de cuivre apparaissent.
dans cette série, ('.es grès, souvent ferrugineux, deviennent de
plus en plus argileux en m o n tan t dans la série, et passent, p ar
intercalations progressives, à des m arnes noires indurées à Aluria
aluri (B a s tiîk o t), localem ent sableuses ou m icrohréchiques,
entrecoupées de filonnets de calcite. Ces m arnes form ent une
puissante série visible sur plus de 700 m. Iîlles renferment, une
rnicrofauue benthique à N onion boneanum et Haplophragmoides
sp. el, vers leur partie supérieure, un plancton caractéristique à
Globigérines (G. concinna, G. bulloides, Cundorbulina universa),
indiquant un milieu franchem ent m arin.
E n tre Ténès et le Cap Ténès, on rencontre, au sein de cette
série gréseuse, quelques intercalations de produits volcaniques,
principalem ent rhyolitiques.
Les faciès gréseux de base disparaissent rapidem ent de p a rt
et d ’au tre de la région de Ténès, pour faire place à des niveaux
rouges plus détritiques.
D ans la ré g io n d e F la t te r s (fig. V - 2), sur la bordure N E
du bassin, le Miocène débute par des form ations de piedm ont
rubéfiées, composées de fragm ents plus ou moins anguleux de
schistes et de calcaires renferm ant quelques gros galets dissé­
minés. C elle série basale est surm ontée par un m agnifique pou­
dingue aux galets bien roulés, m ais mal classés, de qu artzites
et de calcaires, à cim ent calcaire, probablem ent m arin. L’épais­
seur de c e tte série est assez irrégulière, mais peut attein d re plus
de 150 m . Ces niveaux détritiques de base passent vers le h a u l
à des sables grossiers à Ostrea crassissima Lam k, d ’une dizaine
de m ètres de puissance en m oyenne, el renferm ant rie nom breux
débris de fossiles roulés. Un niveau de m arnes sableuses fa it la
transition avec les m arnes bleues qui form ent la plus grande
partie des dépôts de cet étage.
Ces faciès affleurent largem ent vers l’E , dessinant la bordure
du bassin le long du massif des Beni Menacer.

Plus loin, vers l’E (fig. III - 3). dans l'extrém ité orientale
du bassin, le Miocène inférieur m arin débute p ar un ensem ble
d étritique de base principalem ent formé de niveaux de grès el
de poudingues. Sur la bordure du dj. Sidi Bernous, près du d o u ar
el Saf Saf (coordonnées L am bert : x 105,3; y 339,8) au N d e
C arn o t, on relève la coupe suivante, reposant sur un com plexe
conglom ératique conlinental très hétérogène et lenticulaire, formé
de conglom érats, de cailloutis et de limons rouge violacé, que
l’on peut assim iler au Sarhli :
— gros banc de poudingues à galets bien roulés, mal calibrés, peu ou
pas cim entés (épaisseur env. 10 m) ;
grès à galets (épaisseur en v. 10 m) ;
— zone couverte ;
grès fins argileux assez hétérogènes de couleur gris noir (épaisseur
env. 15 m) ;
grès fins, «siltston es# et m arnes lim oneuses, grises et violacées, à
R hvnchonelles et Lam ellibranches, passant à des
— grès en bancs bien individualisés, présentant de belles surfaces
de hard grounds », sinon d'ém ersion, à traces île vers, trous de
lithophages... et quelques bancs à Oslrea carlenriiensis B r iv e s
el Pecten burdigalensis I.a sik ;
épaisse série de marnes grises en grande partie couvertes et glissées.

Tous ces faciès présentent de grandes analogies avec ceux


de Ténès.

A quelques kilom ètres à l’E du dj. Sidi Bernons, on voit


les grès de base passer latéralem ent à des calcaires gréseux à
C lypéaslres et à Polypiers, et à des calcaires à L ithothainniées et
à Bryozoaires.

Un peu plus à l’E, im m édiatem ent au N d e K h e rb a


(fig. III - .'{), le Miocène inférieur débute par des niveaux de grès
<i galets argileux, entrecoupés de bancs durs de conglom érats à
Oslrea. 11 est surm onté par des m arnes indurées gris noir, en tre­
coupées de l'ilonnets de calcite, à Rolalia becrarii, Sonion bouea-
nnm et Lenlieulines.

A r.W de Ténès, le Miocène inférieur affleure largem ent sur


la bordure du D ahra, ju sq u ’a u x environs de From entin.
Au N d e G a v a ig n a c . on relève la coupe suivante :
à la base, discordant sur le Crétacé, un poudingue à gros
galets plus ou m oins arrondis, pouvant dépasser un mètre de diam ètre,
bien cim entés,rouge à la base, mais renfermant quelques niveaux à H uîtres,
présentanl une vingtaine de m ètres de puissance;
des grès tendres, glauconieux, argileux, alternant avec des lits
de m arnes sableuses à Ostracées el Pectinidés, passant progressivement à
un ensem ble marno gréseux gris foncé, bien lilé.
— 78 —

A l'A ïn B ou Z e k ri, quelques kilom ètres à l’W de Cavai-


gnac (coordonnées L am bert : x — 361,5; y 346), la coupe des
niveaux de base du Miocène inférieur est la su iv an te :

conglomérai à énormes blocs <Ie quartzitcs (épaisseur 10 m) ;


— grès à petits galets et à bancs de quart zite ; grès calcaire à Pecten
e l Osl racées (épaisseur 5 m) ;
grès glauconieux en dalles à Am ussium et autres Lam ellibranches
(épais. 10 m) ;
alternance de grés glauconieux et de > siltstones » (épais. 20 m) ;
marnes lim oneuses plus ou m oins indurées passant à des marnes
sombres à Globigrrina pseudovenezuclana et Globigerinoidcs
triloba.

Ces marnes, qui passent ici, en continuité de faciès, aux


m arnes bleues du Miocène supérieur, ont une épaisseur de l’ordre
de 200 m, mais elles peuvent attein d re plus de 500 m dans la
région de F latters.

Après une interruption m arquée par un prom ontoire du


Crétacé du D ahra, le Miocène inférieur réapparaît plus à l’W
dans la ré g io n d e P a u l R o b e rt, où il Forme toute l ’aire an ti-
clinale de la plaine du («ri (fig. V - 2).
Au dj. el K ob. quelques kilom ètres à l’W de R enault (coor­
données L am bert 328/320), L o s s e i . a relevé la coupe suivante :

à la base, une brèche, aux blocs anguleux pouvant atteindre


1 m ’, devenant moins grossière vers le haut (épaisseur 10-15 m) ;
argiles bigarrées rouges et blanches (épaisseur 2 m) :
grès el conglom érais, rouges à la base, et renferm ant à la partie
supérieure de nom breux fossiles marins tSpatangues. Pectinidés,
Ostracées) (épais. 5 m) ;
marnes bleues légèrem ent sableuses ;
— marnes bariolées avec prédominance d'élém ents rouges (épaisseur.
10 ni), recouvertes par les grès de base du Miocène supérieur.

C ette coupe nous m ontre une succession très intéressante


que nous retrouverons à plusieurs endroits, notam m ent dans la
région d’Ain Zeft. La mer du Miocène inférieur transgresse pro­
gressivem ent une zone de rivage, superposant un milieu m arin
à des faciès saum âtres et continentaux. Puis une régression se
dessine et l’étage se term ine par un retour des faciès à tendances
continentales.
CARTE GÉOLOGIQUE
DE LA PARTIE ORIENTALE DU BASSIN
DU

BAS CHELIF

£ av/uv/m
lacustre
j) Ser/è eent/eenti/erougefy//àfivM/r/e»)
à) ôrései/n/mCCe/abr/en)
ârèsetùmûscontinentaux. à //e/zx
ff/vs mar/ns fdst/en)
ai jform à/eues. à) âres. c)û/et/Jw J
//t/nt/iam/ées.d)ôrèsifeiase(fitoùMC/a>)
âypseet mimes gypseuses
à) Tr/po/isetwirmi tripot/s
1) Sablesdf/-Borc/J
c) £a/ce/resà üt/iothammees
d) Mârwsô/eires
el ffresdeôase
f) format/on cont/nenta/e
j) Marnes
2) Grès et conç/omérits
3
ïvbstratv/n
r-----------
j + + Frvpt/fpust-m/océne
<$} Principaux sondages S.ff.Pepa/

Levés inédits de MM: Tenaille, Laffitte. Badoux. Blant, Borocco


6ermain, Lossel,Nicod,Perrodon

Echelle
0 2 6 8 lOkm
.x——-----1 —- ■..■*... , - J
- 79 -

Plus à l’W , flans la région du d je b e l S a h r li (fig. V - 3), les


form ations conglom ératiques ( faciès Sahrli d ’A n d e r s o n ) sc
développent largem ent, dessinant une large bande d ’affleure­
m ents sur la bordure S du D ahra.
C ette série a tte in t là quelque 220 m d ’épaisseur, alors q u ’elle
ne m esure q u ’une cinquantaine de m ètres en m oyenne. Elle
est formée de conglom érats polygéniques, hétérogènes e t mal
classés. On y rencontre irrégulièrem ent des niveaux sableux,
gréseux ou argileux, rubéfiés ou lenticulaires. Les lits argileux
renferm ent fréquem m ent des microfaunes crétacées rem aniées.
Le cim ent, plus ou moins développé, est généralem ent d ’une
tein te rouge, ('.es galets, d o n t certains peuvent a ttein d re et
dépasser un m ètre de diam ètre, sont généralem ent très m élangés
et d ’origines variées. On y retrouve principalem ent des q u arlzites
num idiens, des q u arlzites et des calcaires crétacés, et des frag­
m ents de scliisles crétacés ou éocènes. Des inclusions teintées
d ’oxyde de fer e t de m anganèse sont assez fréquentes.
La stratification est généralem ent confuse et irrégulière,
s u rto u t à la partie inférieure de cette série. Elle devient un peu
plus régulière vers le liant, en même tem ps que le m atériel devient
m oins grossier et m ieux classé. Ces dépôts correspondent à des
cônes de déjection de zones de piedm ont, dont une grande partie
semble s’être déposée en milieu aquatique ou m arin. I). K f.vhe
a noté, en effet, sur certains galets une patine verte, vraisem bla­
blement. d ’origine m arine. A quelques kilom ètres au S\V du
djebel Sarhli, cet a u te u r signale l’association de grès d urs très
glauconieux et de poudingues aux élém ents bien roulés et bien
calibrés, reco u v rant un pointem ent de Crétacé. En d 'a u tres
endroits, et particulièrem ent près du C a m p d e s T u r c s et du
k o u d ia t b e n A h rif (coordonnées L am bert 321/316), on trouve,
au sein de ces grès, une faune de Scutelles, Balanes, Pectinidés,
Ostracées (A ndurson . L ossia.) qui témoigne d ’un milieu m arin
indéniable.
Près de P o n t d u C hélif. exactem ent à 1,5 km au N\Y du
village, les grès micacés, qui surm ontent le poudingue de base,
renferm ent une belle faune de Mollusques décrite par M. D a l l o n i
(1952, p. S7) : on y rencontre notam m ent :
Pecten conuexior Ai.m. Bof.
Pecten /iseudobeudattti Dep. Rom.
Flnbrlliprrlrri fralerculus Sowerby
— Turrilellti lerebralis L a mk
Turritella gradata M en k e
— Leiocidaris sism ondai Ma y.

L e même au teu r a décrit un beau gisem ent de C lypéastres


burdigaliens au voisinage de O u illis (Clypeasler (inyuslaius Pom.,
C. lurgidus Pom., etc.).
On rem arque souvent à la base de cet ensemble un niveau
d’argilite rouge brique de 1 à 2 ni d ’épaisseur, d ’apparence laté-
ritique, renferm ant quelques fragm ents .anguleux de schistes
crétacés. Les form ations conglom ératiques les plus grossières ne
sc développent q u ’au-dessus.
Les élém ents détritiques deviennent de moins en m oins
grossiers en m ontant dans la série ; les niveaux argileux se déve­
loppent progressivem ent el l’on passe insensiblem ent au faciès
Anasseur (particulièrem ent caractéristique dans l’oued Anasseur,
affluent de l'o. Taria).
C’est une série m ieux litée de m arnes bariolées (blanches,
kakies, jaunes, bleuâtres, verdâtres, noirâtres, violacées), à dom i­
nante lie de vin, souvent rubannées el veinées de gypse, parfois
sableuses ou limoneuses. De nom breuses lentilles de sables gros­
siers, de graviers, de fragm ents de schistes et même de galets
s’y retrouvent. L ’A nasseur est souvent une form ation détritique,
mais form ée d ’élém ents schisteux ou argileux. Cette série devient
plus fine et plus franchem ent m arine vers le h au t oit elle peut
passer à des m arnes bleues. La stratification est généralem ent
bien inarquée, prenant localement une allure entrecroisée. Cet
ensemble com prend de rares bancs de calcaires argileux ferrugi­
neux lenticulaires. On y rencontre assez fréquem m ent des nodules
d ’argile indurée ferrugineuse et de petites lentilles d ’argilite ocre.
D ans la partie occidentale du D ahra, on observe des niveaux
de cinérites blanches, riches en cristaux de q u artz et de horn­
blende, donnant par décom position une beiilonite plus ou moins
pure.
Les restes de plantes sont fréquents et peuvent form er,
comme à l’W de R enault, de p e tits niveaux lignitcux (A ndkhson ,
1936, p. 75).
Les fossiles m arins sont rares. Certains bancs gréseux ren­
ferm ent Ostrea crassissima. \ ti k e f en N s o u r 10 km à l’W
de R enault A ndf.hson signale des Peclen. des E chinides et
des articles de Crabes.
81 —

Ces niveaux, m arneux ont une m icrofaune tcès pauvre ou


l’on ne rencontre guère que Rolalia beccarii et Nonion boueanum.
« L ’A nasseur » est en m oyenne deux ou trois fois plus épais
que le « Sarhli » ; il dim inue d ’une façon générale du S au N,
sur la bordure du D ahra. Il a tte in t son épaisseur m axim um dans
la région de l’oued T arhia où il m esure quelque 700 m de puis­
sance.

Les deux term es de Sarhli et d'A nassetir ne représentent


que des faciès et cette superposition est toute locale, sans aucune
valeur stratigraphie]ue. Très fréquem m ent, en effet, 011 voit ces
deux ensem bles passer latéralem ent l’un à l’au tre et à des m arnes
bleues franches. Dans la plaine, du Gri, par exemple, les conglo­
m érats rouges du Sarhli, qui affleurent un peu à l'E du village
de P au l R obert, passent latéralem ent vers l’W au x m arnes bario­
lées de i’Anasseur, où s’individualisent progressivement- quelques
niveaux de m arnes bleues.

Les form ations subcontinentales et lacunaires du Miocène


inférieur affleurent largement dans la partie occidentale du
D ahra (fig. V - 4).
Les coupes de l'o u e d D e h a m n ia , qui s’écoule au SW du
dj. Sarhli, e t de l ’o u e d D je llo u l 3 km plus à l’W, laissent ap p a­
raître quelque 1 000 in de m arnes bigarrées, plus ou moins
gypseuses, entrecoupées de passées lenticulaires de grès, de sables,
de graviers et de brèches de m arnes. Cependant, quelques niveaux
de m arnes bleues à Globigériues s’intercalent dans ce tte série
laguno-continentale. tém oignant de la présence to u te proche d ’un
milieu franchem ent marin.
Ces horizons m arins se développent vers le SW ; ils atteignent
une soixantaine de m ètres au cœ ur de l’a n tic lin a l d e l 'A b re u v o ir,
dans la cluse du Chélif, par exemple, où on les voit reposer sur
des dalles rubéfiées de grès grossiers à Oslrca crassissima Lamk.
D ans la région située au S du dj. Sarhli et du kou d iat el
Am ra, D. R kvrk a noté, après S mith el A nokrson , le passage
des faciès continentaux aux faciès m arins en direction du S.
I ne puissante série de marries grises, entrecoupées de barres
de m icrobrèches et de m icropou dingues, se développe au SW du
k o u d ia t el A m ra . Les coupes, données par les ravins qui entaillent
profondém ent cette série, m ontrent une alternance rem arquable
82 —

de brèches plus ou moins grossières et d ’horizons de m arnes grises


ou bariolées, renferm ant quelques niveaux à microfaune p lancto-
nique du Miocène inférieur. Cet ensem ble dénote un alluvionnem cnl
intense le long d ’une côte relativem ent profonde, soumise à un
diastrophism e continuel. C’est là, nous le verrons, l’un des tra its

L ith o lo g ie tlic r o fa u n e
S; - zj- U
s? m arnes bleues
§ alternance de grès durs, micro/aune crehcêe remuue*
'.V.vVv ) de sables qrosSiers et de Ro IxiI lo. becrxLrii , tCibicides...
—j - f marnes ylauconteuses
marnes grises
— - m arnes grises et rouges gypse uses
5c _ marnes sableuses
if c a— m arnes bréchiques rougeâtres
Q:
brèches de marnes violacées RotxjJJxx. bejccorÜ.,
ÿ ï
çv \ grè s fins et m arnes argileuses
F.lphiduun.,
Uj -
k '*o 7 :“ ftonlon, ù u is u in . .
-o m arnes bariolées bréebiques
UuigcriruL,
—.

Cristeüuria. et
marnes Ue-de-vin
1LT_1 à gypse m icro faune crétacée sup.
ir~_r marnes g ris foncé à galets
"sftts tune " violacé remaniée
Ui brèche à éléments de quart //te
•ÿfX*
700 "sitts t on e " violacé
m arnes à débris de plantes
•Ô««a*
C_®GQ.
alternance de brèches à
Cj> ô 0‘ 1 éléments anguleux de quart ?rtc, micro/aune crétacée
< OOO^l ) d argiles et de sables rouges supérieur remaniée
C*
oVoo
0 à /7/onnets de gypse
c?o

1 fS m arnes vertes
r.ïss

F io. V 4. Coupe du Miocène inférieur de l ’oued Djelloul (feuille


de Uosquet) d ’après P. I . o s s k i ..

caractéristiques de cette époque. Ou a s s is te , cependant, à une


stabilisation progressive du D ahra et les faciès m arneux prédo­
m inent en m o n tan t dans la série. A la fin de l'étage, les teintes
rouges réapparaissent, en relation avec une légère régression de la
m er sur les marges du bassin. Les faciès détritiques deviennent
plus fréquents, m ais g ardent un caractère moins grossier q u ’au p a­
ra v an t. Le gypse affleure largem ent en filonnets ou en diaclases,
spécialem ent dans les m arnes sableuses et les argilites ja u n âtres
ou rougeâtres. Ces form ations sont généralem ent azoïques, mais
on p eu t suivre leur passage vers le S à des m arnes v erd âtres à
caractère saum âtre, où se retrouvent encore quelques incursions
franchem ent m arines à m icrofaune planctonique du Miocène
inférieur.

Le Miocène inférieur n’a p p a raît que sporadiquem ent sur la


b o r d u r e N W d u m a s s if d u D a h ra . dans l’échancrure des oueds
qui entaillent le plateau calabrien.
Dans la vallée de l’oued Houmane, au S de P icard, p ar
exem ple, on observe des form ations continentales rouges, renfer­
m an t localem ent des lentilles blanches de benl.onite. C ette série
est recouverte par des calcaires gréseux et des m arnes bleues
m arines to u t à fait sem blables à celles de la bordure sud du massif
( L a f k it t k , 1950).

Les forages, effectués sur la structure d 'A ïn Z eft (fig. Y - 5).


Az. 1. Az. 5 el Az. fi, ont retrouve les form ations de l’Anasseur
considérablem ent développées sous le Miocène supérieur. Au son­
dage Az. 1, le plus m éridional, ces form ations renferm ent de
nom breuses intercalations sableuses sur plus de 800 m dans
la partie supérieure. Ces niveaux gréseux disparaissent très rapi­
dem ent vers le N ju sq u ’au sondage Az. 5, im planté à 500 m
seulem ent ; ils font place à des m arnes bariolées à anhydrite,
entrecoupées de Fines passées sableuses. Celte série repose sur
un ensemble plus ou moins détritique, à petits galets de m arnes,
d o n n an t au lavage de belles faunes du Crétacé et d e l’Eocène
remaniées, mais généralem ent bien conservées dans des débris de
schistes ou de m arnes et qui doivent nous inciter à la plus grande
atten tio n sur le terrain. Malgré son faciès lagunaire, le Miocène
inférieur attein t déjà plus de 1 500 m dans cette zone m arginale.
L a base du Miocène inférieur n’a pas pu être a tte in te dans ces
sondages, pas plus que dans aucun autre sondage de la partie
[orientale du bassin du Bas Chélif en raison des très fortes épaisseurs
rencontrées dans les zones centrales.
P L 1O C F N F
E c h e lle MI OCENE SUR
1 km Continente)
Limons Gypse
Grès ê Hélix Tripolis
quaternaikl Grès marins Marnes bleues
Niveau fossilifère
6/issernents Mornes bleues et Sondage S. N. REPAL
Murions et cruoie Calcaires a /itfrothamwèes Indice de bitume

Fifi. \ i C a r t e g é o lo g i q u e île la ré g io n d e l 'A ï n Zeft.

I s o n d a g e du d j. R o k b a (Ko. I) (ti^. Y-3), silné à une dou­


zaine de kilom ètres plus à 1 1., a traversé plus de 1 ‘200 m de
marnes g ris-v erdàtre à ^ris Foncé, entrecoupées d** quelques lincs
85

passées glauconieuses. La m icrofaune indique un faciès très littoral


à Rolalia dans la partie inférieure reconnue, évoluant vers des
faciès plus profonds et plus m arins à Buliinines et à Globigérines.
I.e Miocène inférieur passe ici, en continuité de sédim entation, au
Miocène supérieur, une légère dim inution des profondeurs, m arquée
par l’ap p aritio n d ’une m icrofaune à influences saum âtres, signalant
seulem ent la régression infra-m iocène.
Les trois forages Az. 5, Az. I et. Ho. 1 nous m ontrent donc
une évolution régulière dos faciès litto rau x à caractère subla-
gunaircs aux faciès franchem ent m arins de la zone centrale du
bassin. On peut se représenter les m arnes bariolées à débris de
sch istes passant vers le large à des sables, puis à des m arnes glau-
conicuses, su iv an t un schéma classique.

E n se dép laçant encore plus avant vers des zones plus cen­
trales, le Miocène inférieur reconnu est entièrem ent représenté
p ar des m arnes bleues homogènes.
La coupe la plus typique de cette zone est celle du forage
d ’E l B io d (Bd. 3), im planté à 4 km à l’E du village de R abelais
et qui a trav ersé quelque 4 300 m de m arnes bleues typiques, dont,
env iro n 3 000 m a p p a rte n a n t au Miocène inférieur, sans a ttein d re
la base de la série (fig. V - 0).

I .’étude des m icrofauncs de ce sondage perm et de différencier


certains biofaciès dans cette série si m onotone au point de vue
lithologique (T f.m pèriï , 1956). Les 2 000 m de la partie inférieure
m o n tren t une sédim entation terrigène abondante, principalem ent
argileuse, où l'on note une forte proportion (30 à 10 "0) de grains
de q u a rtz très fins et quelques m inces débris py ro d as tiques tém oi­
g n an t d ’une certaine activité volcanique sur les aires bordières.
Cette série est extrêm em ent pauvre en m icroorganism es en raison
des m auvaises conditions écologiques du milieu et de l’im portance
des ap p o rts.
De 2 300 à I 700 m, l'étude du benthos m ontre un net. appro­
fondissem ent du milieu, dont la profondeur pourrait dépasser
200 à 400 m.
Les 1 000 derniers m ètres, enfin, enregistrent une dim inution
de la profondeur qui oscillerait entre 50 et 100 ni. Une certaine
reprise de l'érosion se traduit p ar une sédim entation argileuse à
passées Iimoneuses.
— 86

Lithologie Pourcentages d'espèces fs s a i de courbe


estes du L-s de F o ra m in iff es bat/tym étriq ue
conc-y e .
if? .
î; m a rn e s bleues
tooo ii g lauconieuses à
p a s sé e s lim o n e u se s
Ou m ic ic jc s

c* 3~Ir
tsoo .rvi"
— - m a rn es
Uj ;----- g r /se s L *. v\\A
}nerjt/çuc& \ espères
plus ou m o in s • • '. NVWV
C'<\
N — ~ in d u rées . . *. \y'nen;Ciques'^'
iooo w
■zjrî.
r\ \ W s s V \\
kl ZZS \ \ \ \ profondes \ \
kXWW. n s \ s >.n \\
1,
~l t z . idvigénines'f
- y \ Boit vin es,
ïïoo ir ~ . m a rn es ' . / * N Bu/imines ÿ / '
jrzi: g r is n o ir ■(fl’il/olideS'
-ir^z in d u rées
~ s c h is te u se s Textulaires
~ ~ à fî/o n n e ts
Uj de calc i te ■EponLdes
= -Z
£?£
Cibixzdrj.)
kj V -
«o Zrz:
XSOO. C5 "ET— m a rn e s
noires

in d u rées a zo ïq u e
w».

«IO*
fond

Fiu. V - 6. Coupé du Miocène inférieur du sondage d ’El I.Siod (li. 3)


(d'après Tkm p kke ).

d e tte zone axiale, franchem ent marine, se révèle très étroite


et le forage du koudiat Nador Na. 1 (fig. Y - 2), situé à quelques
kilomètres au N\V du Chéüf, a retrouvé les faciès littoraux de la
bordure sud : m arnes gris-verdâtre à passées sableuses ou m icro-
bréchiqucs vers la partie inférieure, l.e henthos est représenté
p ar des Rota lia. puis au-dessus par des Leiit.icuiines et des C.ibi-
cides indiquant un faciès littoral.
Le forage Kh. 6, situé prés de C.haron, a m ontré une coupe
très sem blable à celle de cette bordure sud du bassin : conglo-
z\

- 87

inérats et microbrèches à élém ents de schistes surm ontés p ar une


épaisse série (1 340 m) de m arnes brunâtres à Kolalia.

o r d u r e d e l ’O u a r se n is

Le Miocène inférieur affleure largem ent sur plus de 100 km


ont le long du massif de l’Ouarsenis (s.l.) où il forme la bordure SE
u bassin du Bas Chélif. 11 présente ici des caractères n ettem en t
ifférents de ceux que nous venons d ’examiner, ce qui lui confère
'ne certaine individualité.
Au point de vue stru ctu ral, le Miocène inférieur de cette
égion ap p a raît fortem ent redressé avec des pendages de l’ordre
le 60° e t entrecoupé de failles. Cette tectonique ne se retrouve
tas dans le Miocène supérieur qui le recouvre on discordance et
l’e s t affecté que de pendages de l'ordre de 20° à 30°. L a trans-
jression du deuxièm e étage, bien visible sur to u te cette bordure,
narque plus ou moins la série du Miocène inférieur qui n ’affleure
argem ent que dans les vallées, profondém ent érodées, des affluents
le la rive gauche du Chélif, o. T sirhaout, o. Sli, o. Tafloul,
i. IHiou, o. Djidiouia (fig. V - 2 et V - 39).
Du p oint de vue stratigraphique, le Miocène inférieur com prend
ci trois grands ensembles :
une série conglom éra tique à la base,
une série m arneuse interm édiaire,
- une série sableuse et conglom ératique au som m et.
Nous prendrons comme coupe type celle de l’oued Riou, au
SE d ’Inkerm ann, où le Miocène inférieur affleure avec une épais­
seur visible de plus de 2 700 m (A nidkrson, 1936, D a llo n t, 1952,
S. N. R f . p a i , 1952).

C o u p e d e 1 o u e d R iou.
1. S é rie c o n g lo m é r a tiq u e d e b ase .
Elle débute par un mince banc de m arnes b ru n âtres glauco­
nie uses bréchiques reposant en discordance sur les séries éocènes
et crétacées redressées. On rapprochera ce niveau du lit d ’argiles
latéritiques du D ahra, en notant ici le caractère franchement,
m arin de cette série. Ce niveau m arneux est surm onté p ar des bancs
de poudingues et de conglom érats alternant avec des niveaux de
88 -

m arnes grises, plus ou moins sableuses, de brèches, de schisles et


de sables grossiers glauconieux, mal classés, renferm ant une riche
faune de L am ellibranches et de G astéropodes décrite par D o u v ii .i. e
(1897) et parm i lesquels on p eu t citer :
Conus antiquus L a m k
Clavulula carinifera G h a t .
Turritella lerebralis L a m k
— Turritella yradala M e n k e
Pecten josstingi S m i t h
— Pecten revolutus M i c h t . , e t c .
Ces faciès prennent généralem ent une allure lenticulaire rl
les si ratifications entrecroisées sont fréquentes. Les niveaux m ar­
neux m o n trent une m icrofaune assez pauvre de Portion, liât ali a
et E lphidium avec quelques niveaux à Globigérines caractéris­
tiques du Miocène inférieur. Ce prem ier ensemble a une épaisseur
de 830 m (fig. V - 7).

Miocène
s u p é rie u r

Fio. Y - 7. Coupe du Miocène de l'oued Riou (bordure de l’Ouarsenis).


1. S é rie ç o n g lo m é r a tiq u e do h a se ; 2. S é rie m a r n e u s e in te rm é d ia ire ; 3. S é rie d é t r i t i q u e
s u p é rie u re ( l r 2 . 3, M io cèn e in f é r ie u r ) ; 4. G rè s d e h a s e ; 5. M arn es b le u e s : ( '.J c a ir e s
à l.ilh o th a m n ié e s ( l , 5. 6 , M io cèn e s u p é r ie u r d is c o r d a n t s u r le M iocène in fé rie u r)

2. S é r ie m a r n e u s e in te r m é d ia ir e .

C’est une épaisse série m onotone d ’argiles et de m arnes


bleues, localem ent sableuses ou m icrobrechiques, de 1 400 m de
puissance. La m icrofaune m ontre un benthos riche en A noina-
linidés et en Lagénidés indiquant un milieu littoral plus profond ;
les apports planctoniques se font plus fréquents et l’on trouve,
outre des l'téropodes :
89

Canrlorbulina universa
Globigerina pseudovcnetuelunu
— Globigerinoides Iriloba

3. S é rie d é tr itiq u e s u p é r ie u r e .
Le Miocène inférieur se term ine ici p ar un épisode d étritiq u e
im p o rtan t, représenté par dos alternances de conglom érats, de
sables et de grès grossiers, et de m arnes bleues à passées micro-
bréchiques, entrecoupées de filonnets de gypse. Un b an c de grès
coquillier a donné Ostrca carleriniensis, des Pectinidés et des
Halanes. Un niveau de cinérite blanche se suit assez bien à la partie
supérieure. La microfaune ne com porte guère que des Arcnacés ;
le milieu devient littoral, puis saum âtre. De nom breuses espèces
num m uliliques et crétacées si- tro u v en t remaniées à l’occasion
de cette reprise de l’érosion. L a partie supérieure de cet ensem ble
est m asquée p ar la transgression du Miocène supérieur ; sôn
épaisseur visible a tte in t 500 m.

V e rs le N E , le Miocène inférieur dim inue légèrem ent d ’épais­


seur to u t en évoluant vers des faciès à tendances continentales.
La série détritique de base fait respectivem ent une centaine de
m ètres à l’o. Sli, où elle est p ar ailleurs m oins grossière, e t 350 rn
dans la vallée de l’o. T irhaout, où elle prend un faciès plus conti­
nental, bien q u ’elle débute par un calcaire eonglom ératique
franchem ent marin (fig. V - 8).

SW NE

K l g . V - <S. — S c h é m a s t r a t i g r a p h i q u e <iu M i o c è n e in fé rie u r sur la


b o r d u r e N d u m a s s i f d e l 'O u a r s e n i s .
1. S é rie d é tr itiq u e in fé rie u re ; 2. S é rie m a rn e u s e in te r m é d ia ir e : 3. S é rie d é tr itiq u e
supérieure.
90

La série m arneuse suit la m êm e évolution : 600 m dans la


vallée de l’o. Sli, où elle revêt localem ent des teintes brunes et
violacées et s’enrichit en lam es de gypse, et 1000 m au S d ’Orléans-
ville, où se développent des m arnes sableuses bigarrées à intcrca-
lal.ions de sables et. de graviers. A la base de cette série, deux
bancs de cinérite bien consolidés, renferm ant des feldspaths
altérés, suggèrent un milieu de dépôt lagunaire. La série sc term ine
ici par quelque 600 in de conglom érats rouges, entrecoupés de ïils
de sable et de m arnes bariolées.
Plus à l’E, dans l’extrém ité du bassin, le Miocène inférieur
est représenté p a r une série limoneuse, plus ou moins détritique,
de teinte générale gris rosé à violacé, indiquant l’envahissem ent
de cette région par des faciès saum âtres au cours du Miocène
inférieur.

A l ’W d ’Inkerm ann (fig. V - 8), le Miocène inférieur se réduit


égalem ent ; les niveaux d étritiq u es dim inuent d ’im portance et
prennent un caractère moins grossier.
Au S de Saint-Airné, l ’o u e d D jid io u ia donne une bonne
coupe de cet étage. La série conglom ératique de base, de 350 m
d’épaisseur, est formée d ’une alternance de poudingues, de grès et
de m icroconglom érats à cim ent argileux, d é b u ta n t par un banc de
marnes bréchiques glauconieuses.
La série m arneuse interm édiaire, qui ne présente que 500 m
de puissance, est datée p ar l’association Globigerina pseudovene-
zuclana, Globigerinoides Iriloba.
L’étage se term ine p ar un com plexe argilo-détritique, formé
d ’une altern an ce de m arnes et de grès grossiers, visibles sur une
épaisseur de 300 m.
Le Miocène inférieur se retrouve plus à I’W, dans la région de
Zemmora. où il forme le vaste bom bem ent des Béni Dergoun. 11
est représenté là p ar des grès grossiers, glauconieux, bruns, à passées
rougeâtres, el par des m arnes grises ou violacées. Des conglo­
m érats el des limons rouges form ent les niveaux de base.
Lue coupe effectuée un peu au SW, dans la vallée de l'oued
Krelloug, le long du c h a b e t T e ffo u n e, donne la succession
suivante ■
- Mornes microbriêctiiqucs à l a base (25 m)
— marnes verdâtres, gypseuscs, à microfaune planetonique, entrecou­
pées <le lam es 4 e gypse (215 m l
*0^

CARTE GÉOLOGIQUE
PLATEAU d e MOSTAGANEM

LU M at'/aas

< Saé/es
z Croûte
q:
Ul
h- a Sér/e cont/nm tàk roûffe fZ/Æf/rMci/â/tJ
o<
o 6 Grès ca/ca/re / Ca/aâr/enJ

G rès e t l//no/?s cwt/'ne/rtaux à/fe//x


û r is /narras f/fsé/enj
a M arnas i/aaes 6. a re c g r è s
c e t ffrè s d e ia se fW a/sancienJ

fyp se e t m arnesg/pseasas
a 7r//roS/s e tm a rn e s à 7r/pa//a
6 M arnes 6/eoas
C û rè s </eâase

/ M arnes
2 â rè s e t congfom érats

A V S a ia tra ta a ?

* /,r//x//)aar sam/ayps S M Æ fM t

— ' Tra cé a'ascoa/>esa'as/>/ancAes

Levés inédits de MM: Ldffitte, Badoux,Blant.de Chevilly


Dudan,Germain,Lossel, Nicod, Perrodon.

Echelle
0 2 * 6 8 10 km
--------1 .---- .--------.-----------------1
91

— microcongloméral à ciim nI marneux, à lentilles de poudingues mai


cim entés (ôO 111), recouverts en Iransgression par les grès cal­
caires du Miocène supérieur.

R É G I O N O C C ID E N T A L E

B o rd u re d es B eni C h o u g ran e

La bordure sud-ouest du bassin du Bas Chélif, le long des


massifs des Beni Chougrane et des Ouled Ali. diffère to talem en t
des zones m arginales de l’Ouarsenis. D ans cette région, qui s’ap p a­
re n terait p lu tô t au massif du D ahra, le Miocène supérieur semble
en continuité de sédim entation avec le Miocène inférieur. Cet
étage n’affleure, cependant, q u ’en de très rares endroits, la tran s­
gression continue de la m er miocène, to u t au long de ce tte période,
a y a n t progressivement subm ergé les rivages burdigaliens. Les
plissem ents et l’érosion n’ont pas été assez intenses pour le faire
réapparaître, dans les zones les plus centrales, où sa présence a
été reconnue par les forages.

Le Miocène inférieur affleure principalem ent dans la région


s’éten d a n t au S de Perrégaux (fig. V - 46).
Dans la vallée de l'o u e d A tta c h , au S de Sahouria, 011 peut
observer la coupe suivante :
grès friables, souvent ferrugineux, à passées de conglom érats et de
brèches de marnes, à m icrofaunes crétacées rem aniées (80 m)
à la base ;
marnes grises et vertes, plus ou moins sableuses, à B ulim ines et
. l ’vigérines, reposant sur un niveau de cinérites, visibles sous une
épaisseur de 240 m.
Sur la rive gauche de l'o u e d el H a m m a m , au N de Dubli-
neau. 011 peut voir les conglom érats rouges du Miocène inférieur
reposer en transgression sur un substratum crétacé redressé. Des
argiles rouges gypse uses, surm ontées p ar un banc de einérite,
em ballent cette série d étritiq u e de. base. Des grès grossiers, plus
nu moins calcaires, pouvant attein d re 80 m d ’épaisseur, reposent
sur eet ensemble. L 'étage se term ine p ar des m arnes grises, lilées,
à fines passées de calcaires gris, d'une cinquantaine de m ètres «le
puissance. Ces m arnes réapparaissent au cœ ur de l'anticlinal du
d j . Bou Xi fi avec une m icrofaune assez pauvre où se retrouve,
cependant, l'asso ciation planctonique Glubigerina pseinlovene-
:tinltma, (il. biillvitlcs, Globigerinoules Iriloba, caractéristique du
Miocène inférieur.
02

Le Miocène inférieur daté ne se retrouve plus vers l’W sur


toute la bordure du bassin du Bas Chclif où le Miocène supérieur
repose directem ent sur des form ations continentales rouges. Le
Miocène inférieur n ’affleure pas le long des massifs d'O ran et
d ’Arzew, récem m ent étudiés e t cartes p ar Y. Goukinahd , où les
formations miocènes les plus anciennes ont pu être rattachées, par
leur m icrofaune, à la deuxièm e partie du Miocène.
R É G IO N C E N T R A L E

Le Miocène inférieur a été. reconnu par forage dans la zone


axiale du bassin, dans les régions des plateaux de M ostaganem et
de Saint-Louis.
Les sondages, effectués a u S e t à l ’W d e l'H illil (fig. V - 9),
ont révélé un Miocène inférieur m arneux, à faciès saum âtre. Sur
l'anticlinal du Guerbouça, le sondage Gb. 5 a m ontré, sous le
Miocène supérieur, et en continuité de sédim entation avec ce
dernier, une série de m arnes grises ri Noniori et Rotalia, à rares
intercalations gréseuses, de plus de 300 m de puissance, que l’on
semble devoir ra tta c h e r ail Miocène inférieur. Cette série repose
sur des m arnes bariolées, plus ou m oins sableuses, du type Anas-
seur, de 200 m d ’épaisseur, su rm o n tan t une centaine de mètres
de conglom érats versicolores à cim ent m arno-gypseux.

Sur l’anticlinal de Bou G uirate, à l’W de l'Hillil. les sondages


donnent une coupe assez sem blable :
conglom érats et m arnes rouges (20 ni) à la hase;
- marnes bigarrées, gypseuses, azoïques, parfois bréchiques dans leur
partie supérieure (330 m) ;
marnes bleues à faciès littoral devenant plus marin vers le haut,
où l'on trouve quelques espèces pianctoniques caractéristiques
(200 n i).

A quelques kilom ètres a u N d e l'H illil (fig. V - 10), le forage


111. 2 a m ontré que le Miocène inférieur (épais. 750 m) é ta it entiè­
rem ent représenté par des form ations de m arnes bariolées à
anhydrite, reposant su r un complexe conglom ératique rouge
(Sahrli), eu relation probable avec un dôme de sel enterré sous
le Miocène supérieur (sondage Hl. I).

Ces faciès franchem ent m arins continuent à se développer


v»rs le N, m arquant l’approfondissem ent du bassin dans cette
direction. Au dj. M ila r, quelques kilom ètres à l’W fie Hou G uirate,
le forage Mi. (> donne la succession suivante :
une série détritique de base, reposant par une zone rubéfiée et
encroûtée d'anhydrite, form ée d'une alternance de grès grossiers,
de marnes à passées bréchiques et de calcaires argileux (ép ais­
seur 340 m) ;
— une série marneuse grise, ii intercalations gréseuses et calcaires,
renferm ant une microfaune plauctonique à sa base, évoluant
progressivement vers une faune à Uulim ines (épaisseur 200 111).

Plus au N, sur le p la te a u d e M o s ta g a n e m , les nom breux


forages effectués nous donnenl une image assez précise du Miocène
inférieur de cette région.

9 <* ,imons Quaternaire r W Marnes grises Oligocène


I d passées cafcajres
8 6rès et fumacheUe Calabrien 5 Substratum Crétacé

M irna à lentilles P|iocènc 2 Anhydrite e t 'j


calcaires et grès calcaire dofomitique \ ] nias
^ Sel m assif
6Calcaires à Lithothamniées
Miocène
I 5 M*rnes àdno/èes avec M’,.ii'Otr s/smtyuç
■-P-B--61 conglomérat de base

V - io. Coupe géologique passant par les sondages de l’Hillil


(d'après K . \ V i .v n o «;k ).
1 Sel m a s s if ; 2. A n liy d ritc e t c a lc a ire d o lo m itiq u e (T ria s ) : 3. S c h is te s g ris (C ré ta c é ) :
1. M a rn e s g rise s (O lig o c è n e ) : 5 . M arn es b a rio lé e s a v e c c o n g lo m é ra ts d e h a se ; l>. ( ‘.al
c a ire s à l.ith o th a m n ic c s (M io cèn e) ; 7. M arne-, à le n tille s c a lc a ire s et g rè s (P lio c è n e ) :
S (*rès et lu m a e h c lte s (C a la b rie n ) : *.). S a b le s e t lin n m s à p a ss é e s d e c a lc a ire s (V illa
Ir a n c h ie n )
t>A
2 G 80 ‘

Arzew

Arze
Les niveaux de base sont représentés, aux sondages de
l’A kboubc Ak. 1 et Ak. 9, situés à la partie orientale de cette
zone, p ar des conglom érats versicolores à cim ent argileux de 120 m
de puissance. On notera, cependant, q u ’un mince lit de m arnes
sépare cet ensemble du substratum anté-m iocène érodé. Ces form a­
tions de base suivent une évolution com parable à celles du D ahra
en se déplaçant vers l’W ; elles passent, à des marries bariolées
vertes el jau n âtres, à passées gypseuses et m icrobréchiques, du
type Arfasseur, à quelques kilom ètres plus à l’W (sondages Ak. 10
et A k.7), puis à des grès grossiers à passées bréchiques, au dj. Milar
(Mi. fi).
Ces form ations de base sont surm ontées p ar des m arnes
grises à lentilles sableuses, franchem ent m arines dans la partie
orientale où elles atteig n en t 500 m d ’épaisseur, plus littorales et
plus réduites (340 în à Ak. 7) dans l’extrém ité occidentale de
l’anticlinal de l’Akboube, où sem blent se m anifester les influences
saum âtres, bien développées dans la région de l’Hillil.
Un faciès plus m arin se retrouve à nouveau vers I'\V dans la
coupe du forage Mi. 6.
Le Miocène inférieur n’a pas été rencontré au N de cette zone,
où les sondages de Bsibissa (Bs. 1), de B erercha (Br. 1) e t de
M ouzaïa (Mo. 3) ont m ontré un Miocène supérieur reposant direc­
tem en t su r le Crétacé. On aurait In une ride dépourvue de dépôt,
séparant un bassin nord, reconnu par les puits de Lolla Okba
(Lo. 1) *-1 de Noisv (No. 1), d ’un golfe m éridional.

De l’au tre côté de la plaine de la M acla, sur le p la te a u de


S a in t- L o u is (fig. Y - 12 et Y 13)., trois sondages ont reconnu
un Miocène inférieur m arin assez épais, m o n tran t encore d ’im por­
tantes variations de faciès. Le forage du dj. Djira (l)a. 1). le plus
près de la bordure sud du bassin, a donné une série détritique de
base bien développée (470 m). formée d 'une alternance, de conglo­
m érais et de microbrèches à élém ents calcaires, gréseux, quart/.i-
tiques -H m étam orphiques, et à cim ent argileux, et de m arnes grises
où s'intercale un banc de cm érite. Cet ensemble est recouvert
par une série peu épaisse (200 m) de m arnes grises, indurées et
limoneuses, souvent glauconieuses. ;i Roiali(/, puis à Bulimines.
Le forage Da. 2. im planté à une dizaine de kilom ètres au SW
de Port aux Poules, a révélé un certain approfondissem ent du bassin
dans cette direction. Les niveaux de base, finem ent détritiques.
96

5 Marnes J ùipol/s 2 M arnes g r is e , | M jocène

Marnes b/eues Miocène j C onglom érats l in fé rie u r


jvec c/nerites supérieur et brèches
5 Grès de base IJJJJUï) Substratum

l 'i o . V - 13. Schéma slratigraphique du Miocène du plateau de


Saint-Louis.

sont représentés par des m arnes gypseuses, bariolées, à passées


m icrobréchiques. (.es form ations passent, vers le haut, ;i îles
m arnes v ertes et grises, souvent limoneuses et glauconieuses. à
intercalations de m ierobrèches, de m arnes el de grès tins ou
grossiers, mal classés, à lins débris végétaux. 1.'ensem ble du
Jioccne inférieur a tte in t ici 1 400 m, contre 660 m au sondage
(récédent.
; Le sondage de l)ebbi ( 1)1). 1), a u N de S ainte-B arbe-du-T lélat,
jtué à 13 km seulem ent à l'W de Da. 1, a m ontré une série cssen-
iellem ent m arneuse. On a là, reposant directem ent sur un .Juras-
jque ‘supérieur à Calpionelles, une série de m arnes gris foncé
jont la m içrofaune indique un m ilieu litto ra l. Une série m arno-
klcaire grise, glauconieuse, d ’une c in q u an ta in e de m ètres d ’épais-
feur, reposant, p ar une véritable glaueonite, sur une surface tarau d ée
! H uîtres, surm onte cette série m arn e u se de base. Au-dessus
lient une épaisse série (850 m) de m a rn e s bleues, correspondant à
jes faciès néritiques s’approfondissant progressivem ent, qui
hggèrent. l ’ouverture du bassin vers l’W .

L ’absence de sondages et d ’affleurem ents de Miocène inférieur


lus à l’W ne nous perm et pas de com pléter ce dessin pour
extrém ité occidentale du bassin du B as Chélif.
Les form ations de cet étage ne sc re tro u v en t, plus à l’W. que
jans I bassin de la Tafna.

II. — Bassin d e la Tafna

Une rapide étude de ce bassin m ’a am ené, ta n t p ar les résul-


its de la m acrofaune que p ar ceux de la m icrofaune, à m odifier
:nsiblement la cartographie de cette région ; l'étude des F ora-
inifères, en particulier, m ’a perm is de ra tta ch er au Miocène
fcrieur des séries considérées ju sq u ’ici comme azoïques et. a ttri-
lées, suivant leur faciès, au Miocène supérieur ou à ['Oligocène,
:tte précision en tra în an t, d'ailleurs, une certaine sim plification
;s contours. On se reportera u tilem en t aux cartes de L. G e m t ii ,
j 1/200 0 0 0 , de G . L u c a s au 1/100 0 0 0 pour la région occidentale
aux feuilles au 1 50 0 00 de I) o i : m i : h i ; i !l-: (Tlemcen) e t de A . R üy
.amoricière).
Le Miocène inférieur est formé principalem ent d ’une épaisse
rie de m arnes bleues à intercalations gréseuses. Il correspond au
iocène inférieur et au Miocène m oyen (H elvélien) de L. G k n t il ,
ii avait noté la rareté des faunes caractéristiq u es de ce dernier
âge.
Dans la p artie occidentale du bassin, il affleure, d ’une façon
à peu près continue, sur toute la bordure des T rara, depuis la
m er e t le long de la vallée de la m oyenne Tafna ju sq u ’à la bor­
dure S.

A H o n a ïn e , sur la côte, à 20 km au NE de Nemours, on a


la coupe su iv an te :
à l a b a s e , u n p o u d i n g u e à c i m e n t s i l i c e u x , d ’u n e t r e n t a i n e d e mètres
d ’é p a i s s e u r , o ù G k n t i i . s i g n a l e u n e l e n t i l l e d e c a l c a i r e à P o l y p i e r s
et à Outre a carlenniensis B r iv k s (G b n til, 1903, p. 203) ;
- a u -d e ssu s, un grès a r g ile u x , de c o u le u r fo n c é e , devenant p lu s
m arn eu x vers la p a r t ie s u p é r ie u r e et p a ssa n l p r o g r e s s iv e m e n t à
des m arnes g r is e s s c h is te u s e s , u n peu lim o n e u s e s . C et e n s e m b le
p r é se n te u n e é p a i s s e u r d ’u n e c e n ta in e de m è tr e s.

Sur la b o r d u r e o r ie n ta le d e s T r a r a , rive gauche de la


Tafna, les form ations de base p résentent une série m arneuse,
plus ou m oins détritique, entrecoupée de niveaux de conglo­
m érats, de calcaires et de m arno-calcaires, gris noir, dégageant
une odeur fétide à la cassure (coupes du koudiat ben N adour
et du dj. H erm achia) (fig. V - 14). Ces m arnes sont souvent
lardées de filonncts de calcite et présentent tin aspect schisteux
en liaison avec la tectonique de bordure du substratum . I.a partie
supérieure de ce tte série se présente sous le faciès de belles m arnes
bleues plastiques. Ces form ations rappellent beaucoup les faciès
du Miocène inférieur de Ténès.
La m icrofaunc est représentée p ar l’association planctonique
caractéristique du Miocène inférieur : Globiyerinoides triloba,
Globigerina bulloides, Globoquadrina quadraria var. advenu (Bkk-
mwdez). Le benthos à m ajorité d ' Eponides, de Bulimines et de
Bolivincs tém oigne d ’un faciès néritique.
L ’épaisseur de cette série est de l’ordre de 500 m au kou d iat
ben N adour, mais le contact supérieur avec les form ations conti­
nentales est mal visible et probablem ent en discordance.
Au dj. G o ria , à l’E de Marnia, on retrouve la mêm e série
marneuse. Les form ations de base, reposant sur le Ju rassiq u e
qui affleure dans la vallée de la T afna, sont constit uées d ’un gros
banc de poudingue à cim ent calcaire (fig. V - 15 et planche
photo V I I 1).
La m icrofaune est représentée p a r le plancton caractéristique
détaillé précédem m ent, auquel s’a jo u ten t Gtoborolalia mayeri e t
99 —

Candorbulina universa. Le. benthos, uniquem ent constitué de


B ulim inidés et de Chilostomellidés, m arque un net approfondis­
sem ent du dom aine néritique.
La série se term ine par des form ations détritiques, niveaux
de galets et de conglom érats mal cimentés, passant vers le h a u t
à des grès argileux fins en plaquettes.

Lithologie Faune
calcaires construits P o lypiers, Bryozoaires
poudingue bien cim enté Q strea c/'assissi/nOr

co uvert ( limons r o u g e â tr e s )

marnes bleues Globige/'ùia. bulloidcss


G lob iyerin oides ü'iloba.
plastiques >> wrujlobata,

TfotJxLixx. bexxxu’i i
Tfoidore bvuectïWJrv
Le/iCtculirva,
fiiü îjru n x L o ua ta
B o liv in a , spaXftia,

m a rn e s bleues à passées de
sables Jaunes à st ratifies tJoo entrecroisée

marnes schisteuses à //lan nets


decùJçite entrecroupées de calcaires
noirs à odeur fétide

marnes et calcaires argileux à Olobigeruivides friloùa.


surfaces grumeleuses ôlob igerùia bulLoidjes
ïrff if jji calcaires gréseux et tong/omèratiques
E p o n id e s praexuixXu^
marnes et calcaires jrg ile u x noirs
poudingue à cim e n t calcaire

F ig . V - 14. — Coupe du Miocène inférieur du koudiat ben Nadour


(bassin de la Tafna feuille de Nemours).

Sur la b o r d u r e s u d du bassin de la l'alna, le Miocène


inférieur affleure le long du massif jurassique.
Près de Sidi M edjahed, il débute p ar des assises de pou­
dingue très dur, à cim ent calcaire, passant progressivem ent vers
le h au t à des form ations gréseuses, puis à une série m arneuse
100

à in te r c a la tio n s sa b le u se s où l ’on r e n c o n tre Peclen pouyannei


(B r iv f .s ) e t Oslrea carlenniensis (B r iv e s ) (G k n t il , 1903, p. 199).
L a m ic ro fà u n e , r e p r é s e n té e p a r les mêmes a s so c ia tio n s , in d iq u e
un faciès n é r iliq u e e n c o re r e la tiv e m e n t p ro fo n d .
Plus à l’W, à Sidi Zaher, près de la frontière m arocaine, le
Miocène est représente par des calcaires blanchâtres, à Litho-
tham niées et à Polypiers, d'une vingtaine de m ètres de puissance.

Lithologie Faune
m arnes sableuses et limons rougeâtres
tufs rhyolrthiques blancs micacés
tufs rhyolitfiiques g ro s s ie rs
m- g rè s a rg ile u x fins en plaquettes
e t m a rn e s brunes à galets

m a rn e s bleues plastiques C ajuLorbuluia. uiuoerui


ôlûbigertnu. buUjjùdju
ôlobigcrinu ides tritoba.
OloborotMÜa. iruiger i

HuuLunùux üuuüta.
m arnes bleues plastiques Bolii/irm, urta.

poudingue à c im ent calcaire O strea cartejuùe/tsis

F ia. V - 15. Coupe du Miocène inférieur du djebel Goria (bassin de


la Tafna — feuille de NédromaV

Le Miocène inférieur se suit égalem ent du X au S, le long


des oueds Zitoun et bon Kralloug.
On voit ainsi s’esquisser, sur sa bordure occidentale, une fosse
relativem ent profonde, sensiblem ent allongée N S, où régne une
sédim entation essentiellem ent vaseuse.
Aux environs de Tlemcen, où le Jurassique dessine de larges
prom ontoires qui s'avancent dans le bassin, le .Miocène est repré­
senté p ar des form ations littorales. Ce sont des m arnes bleues à
Ostracodes et à Hotalia brerarii, passant progressivem ent, à la
partie supérieure, à des sables que l’on peut, en quelque sorte,
assimiler à une molasse. C’est dans celte form ation, en p arti­
101

culier au ravin de l’Agadir, que se trouve la faune découverte


p ar V i i .i .e et décrite par G e n t i l (1903, p. 211). On y rencontre
entre au tres :
— Chlamys multistriala P o l i
—Spondylus crassicostata La m k
Oslrea crassissima I.amk
Turritella turris B a st.
— Turritella cf. gradata M e n k e
— Turritella bicarinata E ich w .
— Mérita plulonis B a s t.
— Lucina miocrnica M ic h e l.
— Cardium darw ini M a ykh
— Cardium cf. turonicum M a yf.b
P our G en til cl pour D oumkkgue , « cette faune caracté­
rise l'H elvétien #. Si l’on envisage cette form ation dans le cadre
général du bassin, et en particulier dans ses grandes lignes paléo-
graphiques, il semble difficile de l’attrib u e r ainsi au deuxièm e
étage m éditerranéen ». On ne constate,’ d ’une part, aucune
discontinuité dans la sédim entation de cette série, bien que l’on
soit en bordure du bassin, et les seules form ations du deuxièm e
cycle que nous connaissions, p ar ailleurs, s’a rrê te n t à la hau teu r
des Seba Chioukh. Tous les échantillons, prélevés au S de ces
collines, nous ont donné une rnicrofaune à caractère miocène
inférieur. Si l’on ne peut m ettre en doute le cachet « postburdi-
galien » de cette faune d'A gadir, il convient de noter que nous
som m es en présence d ’un gisem ent situé à la fin du Burdigalien.
dans des faciès que l’on ne rencontre que très rarem ent à cette
époque. On ne s'étonnera donc pas que cette faune soit: paléon-
tologiquem ent plus jeune que les faunes burdigaliennes habi­
tuelles qui apparaissent généralem ent dans les faciès de la base
de l’étage.
On tro u v e un tém oin intéressant de la mer miocène su r le
Ju rassiq u e près de T e r n i, à une dizaine de kilom ètres au S de
Tlem cen. 11 est formé de sables m arneux à Oslrea crassissima sur­
m ontés de calcaires gréseux à intercalations de m arnes sableuses
et ligniteuses à Potam ides, (lérithes. Ostracodes.

On suit, les form ations miocènes le long du cours des oueds


Sikkak et Am iguier vers le N ju sq u 'à leur cnuriiio.nl avec l'o.
Isser. Nous retrouvons une série de. m arnes gris-verdâtre deve­
nant sableuses et passant vers le haut aux sables de Tlemcen.
102 —

Dans sa parl.ie inférieure, l’o. Isser coule suivant l’axe d ’un


synclinal miocène dont le flanc. N forme les reliefs des S e b a
C h io u k h . Le Miocène, qui constitue la m ajeure partie de cette
chaîne, est représenté ici p ar une épaisse série m onotone de. grès
et de m arnes dépassant 2 000 m de puissance.
La coupe effectuée le long du ch ab et Debboub (fig. V - 16)
m ontre une alternance régulière de m arnes gris-verdâtre plas­
tiques et de grès calcaires ferrugineux, souvent glauconieux et
légèrem ent feldspathiques, parfois rubéfiés, à stratification en tre­
croisée, leur surface présentant de fréquents niveaux à ripple-
Li t h o to g / e Faune

m arnes grises ferrugineuses Rotxilija. becjcaru.


.... s grès fin lité a stratification entrecroiser Ostracodes
" 3 _ .ï marries grises a fines passées gréseuses
grès cafcaire glaucomeux fr a g m e n ts de te sts dcLum elh
m a rn es g n s verdâtres branches e t d e M ollu sq u es
grès fin s g /a u co m eu x bien tirés Rjotalia. à e cc a ru .
(frès calcaire a </ra/nf an quleux Ostracodes radio/es d Oursins
m a l classés e t débris de m arnes
grés calcaire lèoèrem ent fe ld sp a rh iq u e , RotnlÙL beccorii. Ostracodes
glauconieo* a n p p le m a rk s
Dentales, Bryozoaires
‘ï:
y alternance régulière
kl
P iU ) de m arnes g r ise s ôlobtgej-uioufjes trilobo.
?- <> OboborodxUa. m o y en .
plastiques et de grés Rn tn lia beo-a.ru

ferrugineux o n p p le m a rk s

Osti-cci u-aAsus.'iiznu.
m a rn es g r ise s et
■7:': : j g r è s lég èrem en t rubéfiés
r.:r.s;s à stra tific a tio n s entrecroisées
“ -3 e t rip p /e m a rk s
<
<0
*■==:% g r è s calcaire a grains fin s
v 'i ; \ 7 HutciJi, i bcxmru..
5: ..■Y.:) Qstraxxnijùs
-si Olobiyeruu'uLüS ù'.lirtxi.
Tr . C GLoüigej'uia. buMoûLes
_r7 m a r n e s o /eu es Bulc/rivui. bujlaJ umjixc
l/utx/erisia. rustcca.

F io . V I (>. C o u p e d u M io c è n e i n f é r i e u r d u d je b e l S e b a y h i o u k i i -
e h a b e t D e b b o u b ( b a s s i n d e la T a f n a —- f e u ille d e P o n t d e ' P i s s e r ) .
103 —

m arks ». J ’ai trouvé, dans la partie inférieure de c e tte série


(coordonnées L am bert :x = 138,1; y = 212,7), un banc très riche
en Ostrea crassissima L a m k . La m icrofaune de cette partie infé­
rieure présente l’association planctonique, Globigerinoides triloba.
Globorotalia mayeri, caractéristique du Miocène inférieur.
J ’ai trouvé, p ar ailleurs, un peu au S du dj. T idda (coor­
données L am bert 125,5/213), au sein de cette même série, une
faune à Venus (Chione) burdigalensis M ayf.r — représentée p ar des
exem plaires séniles ou géants que l’on rencontre habituellem ent
dans le Burdigalien d ’Europe (déterm ination Mlle D. M o n g i n ) .
Nous attribuerons donc au Miocène inférieur l’ensemble
de ces form ations connues sous le nom de « grès quarLziteux et
argiles d ’Aïn Khial » et de « grès et m arnes des Seba Chioukh ».
G e n t i l a ttrib u a it cet ensem ble au N ujnm ulitique, su iv an t
l ’opinion de 1-'ici i l . un q u ’il a v a it am ené sur ce terrain. « Ce
géologue, rapporte-t-il (1905, p. 182-183), n ’a pas hésité à voir
jdans ces grès le représentant ries grès à Oslrea Hogharensis Nicaise,
de Boghari, qui, d ’après MM. Pomki. et E ic h e u r, font p artie de
l’Eocène inférieur». P a r la suite, cet ensemble a été carié en Oli­
gocène sur le 1/500 000, à notre connaissance sans nouvelles
{données paléontologiques. D ans sa thèse, F l a n d r i n (1948) les
com pare, en se basant sur les descriptions de G e n t i l , au faciès
num idien de la région de Montgolfier.
L ’abondance des Iiolalia beccarii et des O stracodes dans
cette série accuse le caractère litto ra l et très peu profond de ce
Miocène, la partie inférieure po u v an t être légèrem ent plus pro­
fonde.

V e rs l ’E , le Miocène inférieur- forme une large bande


affleurant le long de la vallée de l’o. Isser et sur sa rive droite,
ju sq u ’aux environs de Lamoricière. Le faciès devient de plus en
plus sau m âtre avec d e s intercalations lacustres sur la bordure
S. Au confluent des oueds Isser et Chouli, p ar exemple, on
rencontre des niveaux d ’argiles lacustres grises et jau n âtres, un
peu gypseuscs, à Potamides, M elania, Hélix, entrecoupées de
passées sableuses, calcaires ou lignileuses.
Plus à l’E encore, dans la ré g io n d e C h an zy , au S de Sidi
lie! Abbès, le Miocène est représenté par des argiles ligniteuses,
à intercalations de calcaires noirâtres, pétris de petits G astéro­
podes.
104

V e rs l'W , sur la rive gauche de la Tafna, la partie supé­


rieure de la scrie des Seba Chioukh est envahie par des faciès
saum âtres e t subcontinentaux. Au dj. Adjdir, en particulier, ou
voit les m arnes gris v erd âtre passer latéralem ent, sur quelques
centaines de m ètres, à des m arnes et à fies limons rubéfiés.

III. — Bassin du M oyen Chélif


A ) F o r m a ti o n d e b a s e

Le Miocène inférieur débute, dans le bassin du Moyen C hélif,


par des form ations de base présentant différents faciès suivant
les points de la bordure du bassin, m ais toujours discordants sui­
te su b stratu m . E n allant, p ar exemple, d'YV en E, de Levacher,
à l’W de M iliana, A Mouzaïa-les-Mines, on rencontre les princi­
paux faciès suivants : poudingues, grès, calcaires construits et
m arnes, que l’on suit très nettem ent sur la belle carte de M iliana
au 1/50 000 de MM. B o u la i n e , C a i r e , G l a n g e a u d et M a t t a u e r .
Les poudingues à élém ents bien roulés, fie taille parfois
considérable, presque entièrem ent em pruntés à t'Albien et aux.
grès quarlzitiques num idiens, sont bien représentés dans le p e tit
synclinal de L e v a c h e r où leur épaisseur semble a ttein d re un
millier de m ètres. Les galets sont cim entés par un grès siliceux
très grossier. De minces lits de m arnes détritiques et de brèches
de m arnes crétacées rem aniées s’intercalent en quelques points
de ce conglom érat. D ’im p o rtan ts niveaux de conglom érats
rouge-violacé, très grossiers, se. suivent sur la bordure fin bassin
ju sq u e dans la région de H am m am Higtia.
« Au-dessus viennent des grès roux très grossiers, passant
souvent à u n gravier de dragées siliceuses fortem ent cim entées,
m ais déjà un peu plus h a u t mélangées de m arnes et assez friables. >
(M. D a i .i .o n i , 1917, p. 178). Ces grès sont assez fossilifères et
peuvent être considérés comme une form ation de plage ; on y
rencontre, en particulier, des G astéropodes et des Lam ellibranches
de. grande taille. Citons notam m ent :
Perte il iosslingi S m i t h v a r . louais ( j n li ; i <
Tellina planata L innk
Panopea m enardi D ksh .
Turrilrllo lurris B a s t .
Turrilella gradata M e n k e
Solarium eurocollatum L a m k
Conu/t ontiquus L a m k , e t c .
— 105

Les poudingues dim inuent d ’im portance vers l’W et vers


l’E et passent souvent latéralem ent à des grès fossilifères. Dans
la région d ’A délia-M argueritte, les grès se développent notable­
m ent. Ce sont des grès fins ferrugineux, à patine rousse.
Près du col de T iz i O u c h ir. nous trouvons à la base des
intercalations de m arnes et de grès en plaquettes, légèrement
glauconicux, à em preintes végétales.
A 2 km à l'E de la station d'Adélia, le Miocène inférieur
débute par un calcaire som bre à Polypiers em pâtés, d ’une
quinzaine de m ètres d ’épaisseur.
Des form ations calcaires à L ithotham niées interstratifiées
dans les grès se retrouvent à la base de l’étage, de p a rt et d ’autre
de la R .N . n ° 1 au N de H am m am H igha, et plus à l ’ E, au
delà de l’o. Djer, en allant vers Mouzaïa-les-Mines. l ’n large
affleurem ent de calcaire som bre à Polypiers et à Lam ellibranches,
teinté d ’oxyde de fer, ap p araît près d’Adélia, le long du massif
crétacé.
Enfin, des m arnes fossilifères à Oslrea crassissima sem blent
form er les niveaux de base en certains endroits, n o tâ t» .....ni
dans la vallée de l’o. el H am m am , au S.W fie Ham m am Higha,
et an N de Bou Medfa. Ce co n tact m arne sur m arne é ta n t souvent
mal visible, il convient d ’être p ru d e n t sur son extension ; en effet,
des failles peuvent souvent lim iter la bordure des massifs anciens.

B ) S é r ie m a r n e u s e

La plus grande partie du Miocène inférieur est occupée par


des m arnes dures, à cassure conchoïdale ou esquilleuse, de couleur
gris-bleu ou b ru n âtre. Dans la partie nord-est du bassin, elles
sont entrecoupées de minces bancs île grès fins, argileux, feuilletés,
renferm ant parfois des em preintes végétales et des traces di­
vers. Elles sont peu fossilifères ; ou n’y rencontre guère que des
inouïes de Gastéropodes et de Bivalves, el quelquefois .Maria
aturi ( B a s t . ) .
L a inicrofaune est caractérisée par l'association plàftctonique
Globigerina bulloidcs. Gl. altispira, Globigerinoides Iriloba. Le
benthos est généralem ent représenté par les groupes suivants :
- C.ibicides sp. (divers), F.ponides sp. (div.), représentant un
faciès nérili(|iio peu profond, avec quelques niveaux à BriHniina
et à ('hilostnmrlhi pouvant m arquer des zones plus profondes.
- 106 -

— des Arénaeés correspondant à un milieu détritique uu


peu plus littoral.
Sur la b o r d u r e s u d , dans la région de M atm atas (SE f.
P o n t du Caïd), on a la succession suivante :
- à la base, couçhes saumâtres avec niveaux de grès rouges et
d'argiles roses à Rolalia becf.arii el à débris d’Echinodermes ;
— au-dessus, une alternance de marnes, de grès plus ou moins fins,
friables ou consolidés, en bancs d’épaisseur variable, présentant
une assez grande puissance.

B. - E S Q U I S S E P A L E O G E O G R A P U IQ U E

La nier burdigalienne transgresse le continent nord-africain


en direction du S pour étaler ses lignes de rivage sensiblem ent
suivant le 35° parallèle, dessinant tics îles allongées entre les­
quelles s’individualisent des bassins subsidents. Les bassins de
l’Algérie occidentale s’alignent su iv an t les grands traits stru c­
tu rau x esquissés aux périodes précédentes.
C om m uniquant largem ent avec les bassins m arocains p ar le
détroit sud-rifain et le bassin de Guercif, la m er s’étale sur la
m arge nord de la meseta oranaise où se forme le bassin de la
Tafna.
Un sillon allongé, peu profond, à tendances saum âtres, se
poursuit vers l’IÏ, le long de la chaîne tellienne Téssala-Ouarsenis.
Un peu a u N, un sillon parallèle assez étroit, correspondant aux
bassins du Bas Chélif et du Moyen Chélif, se creuse entre les
cordillères des deux chaînes telliennes. représentées par l’O uar-
seriis et le D ahra.
Plus au N, enfin, entre celte dernière chaîne tellienne e t la
chaîne calcaire littorale, se dessinent, vers 1\E, les bassins de la
M itidja, du Sebaou et de Djidjelli.

I. — Bassin d u Bas C h é lif

Les descriptions précédentes nous ont m ontré que le Miocène


inférieur é ta it principalem ent formé de dépôts plus ou moins
détritiques, souvent rubéfiés, passant latéralem ent, vers les aires
centrales du bassin, à une épaisse et m onotone série de m arnes
~w
107

bleues m arines. L'évolution de la sédim entation dans le tem ps


fait ap p araître, p ar ailleurs, et notam m ent sur les aires bordières,
l’ébauche, d ’un cycle sédim entaire se te rm in a n t p ar une légère
régression de la m er e t par une reprise de l’érosion. Ces deux
traits suggèrent un bassin subsidcnt, resserré entre des massifs
soumis à des m ouvem ents positifs, le long desquels les lignes de
rivage dem eurèrent assez stables to u t au cours de cette période
(fig. V - 17).
R É G IO N O R IE N T A L E

On a to u t lieu de croire que. la m er burdigalienne envahit le


bassin du Bas Chélif p ar les seuils de Ténès e t du Doui, dans la
partie orientale, el probablem ent p ar le golfe d ’Arzew, plus à
l’W. C elle transgression semble im m erger rapidem ent un pays A
topographie tourm entée, soumis à d ’intenses m ouvem ents ver­
ticaux. Les reliefs en voie de form ation sont la proie d ’une active
érosion dont les produits s’entassent on bordure de fosses très
subsidcnt.es. Le massif calcaire de Ténès est alors soumis à des
surrections accom pagnées de venues rhyolitiques et provoquant
des discordances angulaires locales au sein des séries de base du
Miocène, comme on peut l’observer dans les gorges de Ténès
(planche photo).
On a noté, ci-dessus, une évolution progressive des faciès de
base du Miocène inférieur, le long d u m assif du D ahra : les séries
sableuses de la région de Ténès passent, aussi bien au S\V q u ’au
NE, à des form ations plus grossières, à influences continentales,
trad u isan t bien la présence d'un chenal entre deux massifs
émergés.

T oute la partie orientale du bassin sem ble se présenter, à


cette époque, comme un sillon étro it, une sorte de fjord, encaissé
entre les chaînes crétacées du D ahra et de l’Ouarscnis. C’est le
type mêm e du bassin intram ontagneux évoluant suivant le
schéma d ’un graben limité par des fractures du socle. L’im por­
tance des form ations m arneuses de ces deux reliefs explique le
développem ent dos faciès vaseux dans la fosse clle-mèine, les
niveaux détritiques se cantonnant au pied m êm e des falaises.
La différence des faciès au N et. au S du bassin tra d u it une
im p o rtan te dissym étrie dans sa stru ctu re en relation avec l'évo­
lution indépendante des massifs du D ahra cl de l’Ouarsenis. Le
108

p o u r to u r d u D a h r a est encombré de dépôts continentaux ou


lagunaires dont l’épaisseur considérable, dans la région d ’Aïn
Zeft p ar exemple, indique une subsidence très forte que l’im por­
tan ce des apports devait plus ou moins équilibrer. C’est uni-
sédim entation de type paralique, en milieu très peu profond,
pouvant correspondre localement à l’em placem ent d ’un delta.
Sur toute cette bordure, la puissance de l'alluvionnem ent et la
rapidité d ’enfouissement constituaient des conditions écologiques
particulièrem ent défavorables au développem ent d ’un benthos
qui peut être le grand réducteur des oxydes de fer terrigènes.
E t cela expliquerait l’alternance régulière des teintes brunes et.
rougeâtres de ces form ations (fig. V - 18).

I.B ordure de I Ûuarsenis : déséquilibre subsidence-sednnentstion

ll.Bordure du Dahra. équilibre subsidence sédimentation

Fit*. Y - 18. Schéma sedimentaire du Miocène inférieur de la partie


orientale du bassin du Bas Chélif.

La m a r g e d e l'O u a r s e n is représente, au contraire, uu


milieu franchem ent m arin. I.'épaisseur des terrains déposés
m arque un alluvionnem ent aussi intense et laisse donc supposer
une subsidence plus im portante perm ettant un régime plus pro­
fond. On a là un cas type de m arge côtière où la subsidence
l’em porte sur la sédim entation.
Il semble que la subsidence fut aussi intense, sinon plus,
dans les p a r ti e s c e n tr a le s e t m é rid io n a le s du sillon. Le foragt
109 —

do Rabelais, Bd. 3, a m ontré l’existence d ’une série m arneuse


uniform e de plus de 3 000 m d ’épaisseur, évoluant progressive­
m ent, su iv an t le schéma général du bassin, d ’un faciès saum âtre
à un faciès littoral, puis néritique profond.
('.et approfondissem ent progressif m arque une certaine cons­
tance de la subsidence.de m oins en moins compensée par la sédi­
m entation par suite de l’accalm ie du diastrophism e et p a rta n t de
l’érosion sur les aires émergées.

I.a forme du fond revêt ici une grande im p o rtan ce; l’allure
très encaissée de ce sillon offrait des pentes relativem ent fortes
sur lesquelles les sédim ents devaient glisser a v a n t de se conso­
lider, sans toujours donner de strates régulières. II a pu se form er
ainsi une sorte de bourrage que l’absence de lits différenciés dans
cette série m arneuse ne perm et pas de repérer, m ais qui pour­
rait expliquer l ’absence de bons repères chronologiques, aussi
bien électriques que m icropaléontologiques, d u ra n t to u te cette
période. Ce serait là un exem ple où la courbure du tréfonds
en tra în erait des phénom ènes de « slum pings » à grande échelle,
alors q u ’ailleurs des pentes plus régulières pouvaient provoquer
des glissem ents de nappes. Ces glissem ents pourraient être ra p ­
prochés des phénom ènes si étranges qui sont à l’origine du Wild-
flysch et du dépôt îles blocs exotiques, avec cette différence que
les blocs seraient ici identiques aux dépôts vaseux environnants.
1
La répartition des biofaciès pendant cette période m ontre le
passage brusque de milieux litto rau x à des milieux relativem ent
profonds. Il faut se représenter le bassin comme une fosse aux
pentes raides ne com portant rien de com parable au plateau conti­
nental. Ainsi les dépôts neritiques littoraux sont très irrégulière­
m ent répartis et peuvent faire com plètem ent défaut, les milieux
relativem ent profonds s’ap p ro ch an t tout près des côtes. La carte
de la figure V - 17 nous m ontre, par exemple, que les faciès pro­
fonds d'E l Biod et de R okba voisinent avec les milieux subconti-
neutfiux et 1 res peu profonds d ’Aïn Zeft et de la plaine du (îri.
R É G IO N S O C C ID E N T A L E E T C E N T R A L E

Sur la b o r d u r e s u d - o u e s t, le l<>nt> des massifs des Beni Cliou-


g raue et du Tessala, le Miocène inférieur est représenté p ar des
form ations détritiques rouges rappelant des dépôts contem porains
110

du D ahra. Le bassin sem blait lim ité égalem ent dans cette région
p ar une ligne de reliefs en proie à l’érosion.
Les sondages du plateau de Saint-Louis ont révélé des faciès
néritiques relativem ent profonds. Il est intéressant de noter dans
cette région une certaine constance de la sédim entation ; les
zones des sondages D a.l et l)a.2, qui p résentent plusieurs inter­
calations sableuses au cours du Miocène inférieur, seront égale­
m ent les plus riches en niveaux détritiques au début du Miocène
supérieur, alors que la zone de Debbi conservera constam m ent
une sédim entation essentiellem ent vaseuse.
Nous n’avons aucune donnée sur le Miocène inférieur de la
partie ouest du plateau de M ostaganem et il n ’est pas interdit
de penser que le bassin s’o uvrait de ce côté sur le large.

Dans l a p a r ti e c e n tr a le du bassin, les nom breux sondages


effectués o n t révélé l'existence de sillons allongés suivant une
direction N E-SW , correspondant vraisem blablem ent à I’cnnoyage
des plis du D ahra dans cette direction. Cette topographie com­
plexe se tra d u it par de rapides variations des biofaciès. Des
m ilieux franchem ent m arins, relativem ent profonds, régnaient,
su r la partie sud-est du plateau de M ostaganem , le dj. M ilar et la
plus grande p artie de l’Akboubc. On n ote une absence de dépôts
sur une ride étroite reconnue p a r les sondages Bs.l et B r.l sans
que l’on puisse affirm er s’il s ’agit d ’une surface émergée ou
balayée p ar les courants, ou d ’un ta lu s ab ru p t. Des faciès plus
litto rau x ap p araissent dans l’extrém ité occidentale de l’Akboube,
relativem ent moins subsidente. De n ettes influences saum âtres
envahissent to u te la région située au S et à l'Ii de Bou Gui rate,
un milieu plus marin apparaissant au x environs d ’El G u ettar
(G u.l). On p e u t donc im aginer, tout au moins dans la deuxièm e i
partie du Miocène inférieur, l’arrivée d 'im p o rtan ts apports sau­
m âtres et m icrobréchiques dans la région de Bou Guiratc-Guer-
bouça, déb o uchant sur un milieu relativem ent profond, où se
déposent des calcaires argileux som bres dans la zone du dj. Milar
et quelques lentilles sableuses dans la région de l’Akboube (Ak.10).
Des études de détail effectuées dans ce tte dernière zone, à l’aide
des coupes de forages et dos profils sismiques, confirm ent cette
représentation. L ’intersection des lignes tem ps et des lignes do
faciès indique, en effet, que les ap p o rts provenaient de l’E et se
déposaient su r un fond légèrem ent incliné vers l’W ou le NW.
111 —

C ette différenciation en bandes allongées, plus ou moins


profondes ou subsidentes, serait ainsi un des tra its caractéristiques
du bassin du Chélif au cours de cette période. Les zones subsi­
dentes sem blent correspondre à des effondrem ents sous-jacents
jo u an t le long de cassures bordières plus ou moins profondes. Ce
cadre particulier, en tra în a n t l’enfouissement très rapide d'un
matériel terrigène abondant, devait fournir des séries marneuses très
épaisses. Les niveaux détritiques qui s'y rencontrent, toujours lenti­
culaires, soid généralement formés d’un matériel anguleux, mal
classé, enrobé fie marnes el partant dépourvu de porosité. C’est un
enfouissem ent im m édiat et sans « vannage » d ’un m atériel prin­
cipalem ent m arneux à l'im age des reliefs érodés, sujet à des
glissem ents et à dos rem aniem ents sur le fond au gré des courants
et des m ouvem ents sous-m arins. La pauvreté du benthos dans
ces séries confirme les conditions écologiques défavorables de ce
milieu instable, à la topographie irrégulière.

II. — Bassin d e la Tafha

D ans le bassin de la T afna, la m er du Miocène inférieur


dessine un large golfe suhsident, lim ité p ar les plateform es stables,
p artiellem ent recouvertes, des M onts des T rara et de Tlerncen.
Une fosse allongée suivant une direction sensiblement nord-sud
se creuse dans la partie occidentale du bassin, le long du cours
actuel de la Moyenne T afna. 11 y règne, to u t au moins d u ran t
la prem ière partie du Miocène inférieur, un milieu anaérobie,
calme, à l’abri des courants, où se déposent des vases noires,
riches en m atières organiques. Plus à l’E , sur rem placem ent
actuel des Seba Chioukli, en bordure de la plateform e stable
jurassique, une aire particulièrem ent subsidente, qui jouera pen­
dant to u t le Miocène inférieur, s’esquisse dans le prolongem ent
de la fosse hordière des Tessala. Une sédim entation abondante, à
récurrences d étritiques, el rap p elan t un peu le faciès flysch, équi­
libre cet enfoncem ent e t m aintient ces dépôts à une profondeur
très faible. On peut assim iler ce bassin au type m arginal ouvert
dont la crête géanticlinale hordière serait constituée p ar les
massifs de la région de Beni Saf. Les Seba Chioukh s’y déve­
loppent le long de celte bande côtière dont la surrection et l'érosion
fourniront une grande partie, du m atériel sédim entaire (fig. Y - 19).
112 —

Ces m ouvem ents se m arqueraient par un « nourrissage » p a r­


ticulièrem ent riche de la sédim entation miocène, tra it caracté­
ristique des bassins synorogéniques. Ces form ations détritiques,
convergeant du N et du S, ne ta rd e n t pas à com bler com plète­
m ent le bassin, arrê ta n t ainsi l’évolution de son cycle sédim en-
laire norm al.

F i g . V - 19. Esquisse paléogéographique du Miocène inférieur «lu


bassin de la Tafna.

Vers TE. dans la région de Chan/.y. le bassin sc term ine par


un golfe à fortes influences saum âtres, on se déposent des vases
à O stracodes el des couches ligniteuses.
— 113 —

L a régression • du Miocène inférieur affecte profondém ent


l’ensem ble du bassin de la Tafna. Des venues basaltiques jalonnent
le cours de la M oyenne Tafna, à la lim ite du dom aine m arin.
Puis la m er se retire vers l’E et to u te la p artie occidentale, repré­
sen tan t au p a rav a n t la zone la plus profonde, se trouve exondée.
La m er se m ain tient encore quelque peu dans le sillon des Seba
Chioukh, où se poursuit une sédim entation intense, av a n t de se
retirer com plètem ent vers le N.

ni. — Bassin d u M oyen Chélif

La succession des faciès de base du Miocène inférieur perm et


d ’esquisser les grands Iraits de la paléogéographie de ce bassin.
D ’une façon générale, le pays présente alors les caractères d’une
physiographie jeune (fig. V - 20).
Les conglom érats qui bordent les Zaccar, que l’on semble
pouvoir assim iler à des cônes de déjection, suggèrent dans cette
zone la présence d ’un massif ém ergé en voie de dém antèlem ent.
U n e suite de reliefs discontinus, plus ou moins m arqués, devait
se poursuivre vers l’E , en direction de l’A tlas blidéen. C elte zone
est m atérialisée p ar des form ations de plages, grès argileux plus
ou moins grossiers, à Gastéropodes, Lam ellibranches, traces de
V égétaux... Les calcaires construits à Algues ou à Polypiers sou­
lignent des zones de haut-fond en milieu plus clair et oxygéné.
Un seuil, en particulier, semble avoir mis en com m unication,
dès ce tte époque, les bassins du Moyen Chélif et de la M itidja
au N de H am m am Higha où une ligne de volcans p araît s'être
m anifestée d u ra n t la même période. Comme dans le bassin du
Bas Chélif, la diastrophism e s’a tté n u a n t progressivem ent, la
sédim entation devient essentiellem ent vaseuse et des m arnes
bleues se déposent sur l’ensemble du bassin.
On se représente assez, mal l’extension de la m er vers l’E dans
la région de M édéa-Berrouaghia, où le Miocène supérieur déborde
le prem ier cycle miocène, mais on a to u t lieu de croire que celui-ci
dev ait se term iner là par un golfe allongé, envahi dans son extré­
m ité orientale par des form ations continentales.
D urant to u te cette période, le bassin du Moyen Chélif se
com porte comme 1111 synclinorium subsident, form ant une grande
vasière, bordé de massifs rigides qui jouent le long de failles ou
114

de flexures. L 'individualité de ces massifs devait donner à cette


tectonique une allure assez discontinue et. irrégulière.
D ’im p ortantes actions orogéniques m arquent la fin du pre­
mier cycle miocène. La mer se re tire alors de to u t le dom aine
sud-tellien et la ligne de rivage sem ble se m aintenir approxim a­
tivem ent en bordure du massif de l’Ouarsenis.

~IACCA*

EcheUe

M n/fj </e tes* ai.' 'Jfàejà/eÀrffàrvr


K D Câ/a;resd 4fa es C D A//v Ji/ts/S/atr tff '/tfa/ivr

Lüz-) ûqraCj V f A iiret m&p'is jxvMJis

Fin . V - 20. Esquisse paléogéographique du Miocène Inférieur du


bassin du Moyeu Chélif.

Le Miocène inférieur présente des caractères très sem blables


dans les bassins sublittoraux de l’Algérie occidentale. 11 peut
être caractérisé par une sédimentation intense, essentiellement
115 —

vaseuse dans les aires centrales, grossièrement détritique sur tes


aires marginales de ces bassins. Les lignes de rivage se déplacent
assez peu au cours de celte période et. les bassins, qui form ent île
vastes vasières, se développent en jo u an t le long de, flexures
failles bordières form ant charnières. L ’analyse, des biofaciès au
cours de cette période, laisse apparaître l’esquisse d ’un premier cycle
sédimentaire ; le milieu, d'abord littoral et m arqué d’influences
saum âtres, devient peu à peu plus marin et plus profond, pour
enregistrer une dim inution de profondeur caractérisée par de nets
ap p o rts saum âtres et littoraux, au som m et de l'étage. Cette
succession reflète l’évolution générale du diastrophism e que nous
analyserons dans la deuxièm e partie.

n . — LE MIOCÈNE SUPÉRIEUR

D E F IN I TIONS

Le deuxièm e étage miocène, que l’on peut, dans une certaine


mesure, assim iler au V in d o b o n ien , se m arque par une nouvelle
et progressive transgression, à l ’échelle des bassins du Chélif,
succédant à la régression générale de la fin du Burdigalien. Les
aires tellienncs et sud-teHiennes ay an t été affectées d ’un relève­
m ent d ’ensemble, la m er ne dépassera plus guère vers !<■ S la
bordure des bassins côtiers.
C a r a c t é r i s t i q u e s p a l é o n t o l o g iq u e s

D u p o in t d e v u e m a c r o p a lé o n to lo g iq u e . on peut distinguer,
comme au Miocène inférieur, une faune de faciès vaseux, très
pauvre, à Pleurotom es cl à Ptéropodes, et une faune de faciès
sableux, beaucoup plus riche, à Peclinidés, Ostracées, Kohi
nides, etc., qui apparaît, soit dans les horizons gréseux do la base
de l’étage, soit, plus souvent, dans les m arnes sableuses du som­
met. ('.'est là, notam m ent sur la bordure sud du bassin, dans la
vallée de l’oued Biou, à Zem m ora, à lïl Bordj, à Mascara, ainsi
q u ’à Médéa el au dj. Gontas, que l’on rencontre la classique faune
à Anciila glandiformis (Buoo.) analogue à colle de Tortone
l'onus "lutus M ic h t.
Af/j/vu * derlonensis M a y .

<lerithuini drrlonensr M a y .
— 116 —

— Turritella bicarinala E r c ir w .
— Turritella tricarinata B r o c c .
N alica m illepuncta L a m k
— Cardita jouaiweti B a s t.
— Chlarnys m ultislriata P o l i
Cardium cypriu m B r o c c .
Venus /asciata D a C o s t a
— l-'labellipecten incrassatus P a rts c h
— Flabcllipecten plariosulcatus M a t h ., e t c .

S ig n a lo n s e n fin le s r ic h e s fa u n e s p é r ir é c ifa le s q u i p e u p le n t,
à la f i n d e l ’é t a g e , l e s h e r b i e r s à M é l o b é s i é e s .
C es d iffé r e n te s fa u n e s ont fa it l ’o b j e t d ’é t u d e s p a lé o n to lo -
g iq u e s c la s s iq u e s , n o ta m m e n t de R e p e lin , I ’o m k i., W e i.s c h ,
B r iv e s , 11. D o t ’v i l l e , D a i .l o n i , M lle M o n g in .

L e M io c è n e s u p é r ie u r e s t c a r a c t é r is é , a u p o in t d e v u e m i ç r o -
p a lé o n to lo g iq u e (M agne et T em pere 1953, p . 152), p a r la p r é ­
,
d o m in a n c e du groupe p l a n c t o n i q u e Globigerina bulloidcs, Glubi-
gerina dubia ( ü g g e h ), Orbulina universa, q u ’a c c o m p a g n e n t e n
p r o p o r tio n p lu s fa ib le :

Globigerinoides conglobata ( B k a o y )
Globigerinoides sacculifera ( B r a d y )
Globigerinella aequilateralis ( B r a d y )
— Globorotalia pseudocanariensis T e n D a m et M agnf. n.sp.
Globorotalia m enardii ( o ’Q r b i g n y )
— Globorotalia prem enardii C. u s i i m a n e t St a in po r t h

L ’u n i f o r m i s a t i o n des c o n d itio n s de s é d im e n ta tio n au cours


de l ’é t a g e perm et à q u e lq u e s esp èces b e n th iq u e s te lle s que
Gyruidina soldanii ( o ’O r b i g n y ) et Liebusella rndis (C o s t a )
d ’a c q u é r i r u n e c e r t a i n e v a l e u r s t r a t i g r a p h i q u e . C ’e s t m ô m e g r â c e
a u x f o r m e s b e n t h i q u e s q u e l ’o n a p u d i s t i n g u e r t r o i s z o n e s m i c r o -
p a lé o n lo lo g iq u e s a u s e in d u M io c è n e su p é r ie u r .
A in s i, l ’e x t i n c t i o n b r u ta le d ’Utngcrina barbalula (M acfa-

d y f .n ) d é f i n i t la l i m i t e e n t r e u n e z o n e B e t u n e z o n e A s u s j a c e n t e .
La d is p a r itio n d ’ Ehrenbergina simplissima (T e n D am et
M agne) n. sp. co rresp o n d au p a ssa g e de la z o n e A aux d é p ô ts
de la m er à tr ip o lis , c a r a c té r is é s e u x -m êm es par Recluvigerinn
kv is ( T e n D a m e t M ac , n e ) n. sp. et B ulim ina aculeata ( d ’O r u i g n y ) .
L ’é v o l u t i o n p a r tic u liè r e d u b a s s in d u B a s C h é l if a u c o u r s d u
M io c è n e s u p é r ie u r s e t r a d u it , a u p o in t d e v u e s tr a tig r a p h iq u e , p a r
une sé d im e n ta tio n c o n tin u e qui se p r o lo n g e j u s q u ’à la f in du
117 —

cycle miocène. L a m er à Iripolis, par exemple, représente le


m axim um de la transgression du Miocène supérieur, à l’aube
d ’une période de régression dans les dom aines classiques de la
M éditerranée. De là est venue l’introduction d ’un troisièm e cycle,
le S a h é lie n , qui ne correspond en réalité q u ’à des apparences
de cycles s u r certaines zones très particulières, jo u a n t générale­
m ent le rôle de horsts, étage d o n t la définition a, p ar ailleurs,
largem ent varié su iv an t les auteurs. Nous parlerons ici de Miocène
term inal — ou de Form ations term inales - pour désigner cette
série supérieure et assez spéciale du Miocène supérieur, qui ne
correspond cependant pas à un véritable cycle sédim entaire. Ces
conclusions d ’ordre paléogéographique et paléofectonique viennent
ainsi confirm er les résultats stratigraphiques et paléontologiques
de lt. L a f i - i t t e (1948).
Le Miocène supérieur est représenté par des faciès très divers :
m arnes bleues, sables, calcaires, diatom ile, gypse, etc., dont
quelques-uns ont une certaine, valeur stratigraphique.
Nous analyserons successivem ent les trois grands ensembles
du Miocène supérieur qui se superposent, au point de vue. strat.i-
graphique e t que l’on peut schém atiser comme suit :
— les F o r m a tio n s d e b a s e ,
— les F o r m a tio n s m é d ia n e s , représentées par les m arnes
bleues vindoboniennes et par leurs équivalents latéraux,
— les dépôts de la iner à tripolis e t des lagunes des gypses
de la fin du Miocène, ou F o r m a tio n s te r m in a le s .

1. — Les form ations d e b ase

L’impossibilité de m ettre en évidence des repères chronolo­


giques rigoureux en tre le Miocène inférieur el le Miocène supérieur
et le passage d ’une sédim entation continue au centre du bassin
à une transgression graduelle, et localem ent même tardive, sur
ses marges, laissent planer une certaine imprécision en tre les deux
cycles.
1 .a fin du Miocène inférieur se m arque par une reprise du
diastrophism e qui entraîne une certaine régression de la mer
burdigalienne. L’activité orogénique est particulièrem ent nette
sur la bordure sud du bassin, où les massifs de l’O uarsenis et des
118

Beni Chougrane subissent le conlre-coup d ’un gauchissem ent


d ’ensemble des aires continentales plus m éridionales. Ce relève­
m ent provoque l’exondation définitive des régions m éridionales
et un recul de la m er vers le N. On assiste alors à une m odification
profonde de l’architecture du bassin, el toul de suite la m er vin-
dobonienne reprend sa m arche transgressivc sur les m arges du
bassin. Même dans les régions où le deuxièm e cycle est discordant
sur le Miocène inférieur plissé, com m e sur la bordure de l’O uar-
senis, on retrouve les niveaux inférieurs des <* F orm ations
m édianes » avec l’association m icrofaunistique caractéristique de
la zone C. Cette orogenèse provoque une reprise de l’érosion qui
se traduira par le dépôt de lentilles sableuses au sein des m arnes
bleues.
Dans les parties centrales e t orientales du bassin, la réap p a­
rition d ’espèces saum âtres ou d ’eau douce m arque seule une
dim inution de profondeur quasi générale, mais la sédim entation
se poursuit d ’une façon continue. Le bassin du Bas Chélif est un
bassin syn orogénique.
Des levers et des études de détail, effectués dans différentes
zones, p erm etten t de préciser quelque peu le mécanisme sédim en-
taire de c e tte période.
Nous exam inerons donc successivem ent les m odalités île la
sédim entation continue des zones axiales des bassins, puis les
principaux faciès de transgression de ses marges, et enfin les
im portants dépôts continentaux qui s’accum ulent d u ran t toute
cette période dans les régions occidentales.

A. — D E S C R I P T I O N S S T R A T l d R A P I I I Q C E S

1. — Z O N E D E PA SSA G E

Dans les zones axiales du bassin, reconnues par les forages


de recherche de la S. N. R liP A L , on constate une sédim entation
continue, parfois entrecoupée d ’épisodes sableux qui s'é ta g en t
irrégulièrem ent au cours de cette période.
I.'étu de de l’évolution des faunes, qui nous perm et de m ettre
en évidence les signes d ’une régression dans les aires où la sédi­
m entation est continue, m ontre une dim inution très sensible des
espèces néritiques et planctouiques et l’invasion de faunes litto ­
rales à influences saum âtres.
119 —

D ans le sondage du dj. R okba R o .l, par exemple, une étude


paléoécologique, effectuée par A. T e n D a m , m ontre l’apparition,
entre 600 et 700 m, de Rotalia, d ’E lphidium et de Nonion, indi­
q u an t des influences littorales en relation avec la régression in tra-
m iocène. Ces développem ents de formes littorales correspondent,
en général, à la disparition du groupe planctoniqnc du Miocène
inférieur, l’analyse paléoécologique servant ainsi d ’indicateur stra ­
tigraphique.
Au point de vue s t r a ti g r a p h iq u e , la transition du prem ier
au deuxièm e cycle se m arque en zone de sédim entation continue
par une série de passage pouvant attein d re 300 m de puissance
où l’on assiste à un relais des groupes planctoniques caractéris­
tiques des deux étages miocènes. On voit disparaître, au cours
de c e tte période, l'association Globigerina altispira, Globorotalia
mayeri et Globigerina pscudovenezuclana.
Il semble, en réalité, que le to it de cette zone de passage
ap p artien n e déjà, au point de vue sédim entologique et paléo-
géographique, au d éb u t du deuxièm e cycle, l’association plancto-
nique précédente po u v an t se re tro u v er dans des faciès de tran s­
gression.
Cette zone de passage est assez bien connue dans la ré g io n
d e l ’A k b o u b e , où une dizaine de forages ont mis en évidence
plusieurs lentilles sableuses et perm is d ’étab lir de bonnes corré­
lations m icropaléontologiquës, lithologiques et électriques (fig. V-21
et V - 22).
Ces lentilles sableuses se présentent sous forme de sables ou
de gros fins, gris, glauconieux, plus ou moins argileux ou calcaires
(15 à 20% de C 0 3 Ca et 10 à 20% d ’argile en m oyenne, fig. V - 23).
Ces niveaux d étritiques sont principalem ent formés de grains de
q u artz , et accessoirem ent de feldspaths (1 à 4 %) ; ils sont entre­
coupés de lits de m arnes et de « silts », souvent finem ent micacés,
à débris lignitcux. et renferm ent parfois de pet its galets de marnes.
Ils sont généralem ent finement lités et présentent des stra tifi­
cations sinueuses. D. R e y r e , qui a étudié les grès du sondage
A k .l. y signale la présence, o u tre du zircon et de la tourm aline,
de rares grains de sillim anite, de grenat el de staurotide. Les
étu d es granulom étriques de ce tte série donnent une fam ille de
courbes cum ulatives assez hom ogènes; le diam ètre moyen des
grains varie de 0,145 mm à 0,065 mm et reste assez constant
tout au cours du dépôt de c e tte série, les tailles les plus fortes
Fig , V - 21, Coupe transversale à travers les anticlinaux d’Ennaro et de l’Akboube.
121 —

ap p araissan t à la base. Le classem ent su iv an t l’indice de T h a s k


est généralem ent com pris entre 1 et 2 et a tte in t rarem ent 3. Les
histogram m es ci-joints (fig. V - 24) m o n tren t que, sans être
réellem ent « mal classés », ces sables présentent un classem ent

F i g . V - 22. - Coupe longitudinale à travers l’anticlinal de l’A kboube.


1. S u b s t r a t u m o lig o c è n e e t c r é ta c é ; 2. C o n g lo m é ra ts ; 3. M a rn e s b a rio lé e s ; 4-, S a b le s ;
5. M a rn e s b le u e s (2, 3, 4. 5 , M io cèn e) ; 6 , G rè s e t lu m a c h e lle (C a la b rie n ).

assez irrégulier. Ils ne sont pas en position d ’équilibre e t pour­


raient s’être déposés là alors q u ’ils étaient en tran sfert sous
l’action des vagues et des courants.
Le to it de la zone C é ta n t pris comme repère chronologique,
les sondages effectués dans la zone A kboube-Ennaro p erm etten t
de voir les différentes lentilles sableuses m onter dans la série en
allan t du NW au SE. La figure V - 25 m ontre, d ’une façon plus
générale, ce recoupem ent des lignes-tem ps el des lignes de faciès.
Ce schém a suggère une pente <lu fond de la m er s’ab a issa n l légè­
rem ent vers le NW pendant, c e tte période où la mer sem ble légè-
rem enl I ransgressive.
La com paraison des caractères lithologiques des mêmes
horizons sableux m ontre, p ar ailleurs, un accroissem ent des
caractères d étritiques du NE vers le SW, ce qui indique une
direction sem blable des courants de dépôts. Plus à 1 \\ , sur l’a n ti­
clinal du djebel Mouzaïa, on ne retrouve que des m arnes glauco-
nieuses dans les mêmes niveaux.
P o la ris a tio n spontanée P è sisln /ité ipeü'te normale i
so 70 10 0 mv. ?i—
LU
----------5LU <iU
1----------- 1L>

I.es profils clos sondages Ak.7 et Ak.10 m ontrent une évo­


lution vers des faciès plus litto rau x , subissant des influences
saum âtres vers le SW en direction de la zone deltaïque du lion
Guirate. C ette dernière zone, où règne un milieu plus saum âtre,
voit le d épôt de m arnes bariolées à intercalations bréchiques plus
ou moins argileuses.
1/2 \Jli 1/16 1/32 mm 1/4 1/16 1/52 mm

Fin. \ 24. H istogram m es et courbes cum ulatives îles grés «le base
«lu Miocène supérieur «lu soudage de l'Akbotibe Ak. 1.
— 124 —

Des niveaux sableux assez bien développés se retro u v en t


plus à l’W sur le p la te a u d e M o s ta g a n e m .
Le sondage Lolla Okba n° 1 (Lo. 1), à une quinzaine de kilo­
m ètres à l ’E de M ostaganem, a traversé une dizaine de m ètres
de sables grossiers glauconieux.
Le sondage Mi. 0, situé environ 5 km au N de N ouvion,
a m ontré un plus grand développem ent de grès fins, légèrem ent
glauconieux, atteig n an t une centaine de m ètres de puissance.

SlOFACItS

I '1_jNrritiQsjtpr-gfitid
HèritiQue moyen

M rn’.gue iVttorji

I L it to r ïw m jln r

.......SM/fs
CarrrK/txtns mcrop^éon
w ttÿiques (A.B,C)
------------ C a n ilil 'm t ùcciriqu**

t civil* jpfvcjifruNvc
O ’ ' * î lu.'

F ig . V - 2 5 . E s q u is s e d e s c o n d itio n s d e s é d im e n ta tio n du M io c è n e
d a n s l a r é g i o n d e l 'A k b o u b e .

Sur le p la te a u d e S a in t- L o u is (fig. V - 13), les deux son­


dages du djebel Djira (Da. 1 et Da. 2) ont mis en évidence d ’im por­
tan ts niveaux de sables fins glauconieux, à passées plus gros­
sières, p résen tan t de nettes stratifications entrecroisées. A Da. 1,
cette série s’échelonne sur plus de 250 m, dont 160 ni de sables
nets. E lle se réduit à une q u aran tain e de m ètres de grès fins et
de » silts )> glauconieux à Da. 2, e t disparaît com plètem ent au
sondage de Debbi, une quinzaine de kilom ètres plus à l’W.
125

A K 2 676 m A K 10 6/6m
dm 0, 18mm dm 0.16mm
So 1.2 Sa 1.3

mm 1/16 1/32 mm

A K 6 6 OS m
dm O.IUmrrt

So 1.2

mm

Fia. Y - 26. H istogram m es (le différents sables du Miocène de la


région de l ’Akboube.

Ces faciès détritiques se retrouvent à l'affleurem ent à une


vingtaine de kilom ètres au N île l’Akboube, sur la rive droite
du Chélif, dans la coupe de l ’a n tic lin a l d e 1 A b re u v o ir (djebel
Meni). où la série est la suivante (fit*. V - 27) :
ù la base, reposant sur les marnes bleues du Miocène inférieur,
un mince banc de grès fins à petites strates de marnes grises;
au-dessus se développe une grosse m asse de grès friables, assez
grossiers, présentant «le larges miches à cim ent calcaire fortem ent
indurées, à diaclases de calotte :
une très fine passée de marnes à gypse ;
126

sur une surface rubéfiée, un horizon marneux d'un mèlre d ’ép a is­
seur ;
une passée gréseuse, renferm ant quelques petits galets de marnes
à la base et des traces «le débris végétaux ;
term inant cette série, des marnes sableuses, entrecoupées de m inces
p elits lits de calcaire gréseux, roux, très dur, passant progressi­
vem ent aux marnes du Miocène supérieur.

Anticlinal de l ‘Abreuvoir

Grès marins Z Syfse .£ Marnes


MrtWfossilifère C TripoUs £
6rès
Ct. .. M îm es b/eues ’£• Marnes b/eues (Mrvcau de Cinèritrs) ’g
Grès de base Grès de base Conglomérat*

F w . V - 27. Coupe de la cluse du Chélif (djebel Meni).

I). R e y r is . q u i a le v é c e t t e c o u p e , a n o té dans ces n iv e a u x


s a b le u x la p résen ce fr é q u e n te de g la u c o n ie el une fa ib le pro­
p o r tio n d e f e ld s p a t h s . g é n é r a le m e n t tr è s a lté r é s . D e s s é p a r a tio n s
«te m i n é r a u x l o u r d s o n t m o n t r é u n e c e r t a i n e a b o n d a n c e d e m i n é ­
r a u x b a n a u x : /.i r c o n b l a n c e t p o u r p r e , t o u r m a l i n e e n g r a i n s b r u n -
vert ou en p r i s m e s o r a n g é s , b l e u s o u i n c o l o r e s , r u t i le r o u g e , o r a n g e
o u ja u n e , g r e n a t e n e s q u ille s à p e in e te in té e s .
I .e d ia m è tr e m oyen est g é n é r a le m e n t c o m p r is e n tr e 1 ,1 6 et
1.1-1 m m ; il d i m i n u e l é g è r e m e n t d a n s le s n iv e a u x s u p é r ie u r s où
il t o m b e à 0 , 0 6 à m m . m o n lr a n l a in s i u n e c e r ta in e r é d u c tio n au
cou rs du dépôt (fig . Y - 2 X ).
('.es s a b le s fin s s o n t g é n é r a le m e n t b ien c la sse s, l in d ic e de
T k a s k é t a n t d e l'o rd re d e 1 ,3 à 1 ,5 .
O n p e u t p e n s e r q u 'ils r e p r é s e n te n t u n m i li e u d e r e m a n i e m e n t
n é r itiq u e litto r a l, s itu é p r o b a b le m e .n 1 à une fa ib le d is ta n c e du
r iv a g e .
H IS T O G R A M M E S

F ie. V 28. - H istogram m es et courbes cum ulatives îles grès île base
«lu Miocène supérieur du djebfl Meni.

2. — N IV E A U X D E T R A N S G R E S S IO N
B o rd t i r e d u D a h r a

S ur la m a r g e s u d - o u e s t d u D a h ra . les niveaux de tra n s­


gression du Miocène supérieur revêtent une grande diversité de
faciès correspondant aux com plexités paléogéographiques de cette
période et au déplacem ent dans le tem ps des faciès transgressifs
de hase, au fur et à mesure de l’im m ersion du D ahra (fig. V - 3).
Nous avons vu que dans les zones relativem ent internes du
-rr * ..

— 128 —

dj. Rokba ou du dj. Meni le Miocène supérieur succédait au


Burdigalien eu concordance, sinon toujours en continuité de
sédim entation. E n se rapprochant du m assif du Dahra, au con­
traire, une ru p tu re brutale se m arque dans la sédim entation,
souvent accom pagnée d ’une transgression de la mer vindoho-
nienne.
Dans la zone située à l’K de l’o. T arhia, un simple niveau
glauconieux et micacé m atérialise cette période.
Au N, dans la région du kef en Nsour, on voit ces niveaux
glauconieux p ren d re en écharpe les form ations de l’Anasseur, sur
lesquelles ils v iennent transgresser.
Vers l’W , dans la région des k o u d iats Ôuila et el Zebadidj
(3 km au S du dj. Sarhli), le Miocène supérieur débute, en
discordance angulaire sur l’Anasseur, par des grès calcaires et
des conglom érats, souvent très riches en Ostrea crassissima. Au N
de la région d ’Aïn Zeft, les faciès de base sont très calcaires :
calcaires gréseux glauconieux. lum achelles à débris roulés d ’1 luîtres
et, plus rarem ent, calcaires spathiques localem ent ferrugineux
(D. H l i Y R I i ) .
En se déplaçant vers l’W, sur la fe u ille de B o sq u e t, les
faciès de transgression s’accusent et se diversifient. Au S d ’Aïn
Tounine, on observe des conglom érats à gros blocs couverts de
Balanes ; à Sidi T azgait e t au dj. Becheri affleurent des calcaires
à Algues plus ou moins détritiques. A l’W du koudiat Renim an,
ces niveaux passent à des sables bruns, glauconieux, lenticulaires,
tém oignant de trè s brutales variations de faciès, m ais ces horizons
se ra tta c h e n t p lu tô t à une époque postérieure et nous les retrou­
verons au chapitre suivant.

Dans la ré g io n d e R e n a u lt- P a u l R o b e rt, les form ations


de base affleurent sur le pourtour de la plaine du Gri (fig. V .'-56).
Au S el à n i . ces form ations sont représentées par une. mollasse
à glauconie on p ar de simples niveaux de m arnes micacées glau-
conieuses. Au N et à l’W, vers la bordure du bassin, se déve­
loppent des calcaires à Algues et des grès calcaires, localem ent
congloméra tiques. Ces horizons, qui p eu v en t attein d re une ving­
taine de m ètres, sont généralem ent très fossilifères. On rencontre
notam m ent des Clypéastres (dont ou a pu com parer la taille à
celle d’un casque colonial), des H u îtres (Oslrea crassissima), des
Pectinidés (Clilamys cf. scabriusciila), des Tcrébratules (P. l.ossia.).
VV3W

129

Dans les ré g io n s d e G a v a ig n a c e t d 'H a n o te a u , les form a­


tions d étritiques disparaissent vers le N E, où le Miocène supé­
rieur succède en continuité de sédim entation au Miocène infé­
rieur. A peine un épisode glauconieux s’intercale-t-il dans la série
m arneuse.
Dans la p a r ti e n o r d d u b a s s i n d u M oyen C hélif (1*1. 3), W. «
il semble bien que l’on a it un passage continu du Miocène infé­ :ÏÏj
rieur au Miocène supérieur. La zone C a été retrouvée à plu­
sieurs reprises, notam m ent an N de H am m am R igha et sur la
rive gauche de l’o. Zeboudj, près de la gare de Vesoul-Benian.
Dans la région d ’H am m am Righa. on observe une série m ar­
neuse, homogène et continue, devenant plus indurée et en tre­
coupée de filonnets de calcite à la partie inférieure. Sur la rive 1 '
gauche de l’o. Zeboudj. de nom breuses intercalations de m arno-
calcaircs gréseux et de grès feuilletés à stratifications e n tre­
croisées, p résen tan t des « ripple-m arks » et des surfaces rognon-
neuses, parfois perforées, apparaissent vers la zone C. Elles
correspondent généralem ent à un faciès littoral à liotalia beccarii
et Nonion boueanum.
Sur la bordure sud du bassin, p ar contre, le Miocène inférieur
se term ine par une exondation.
B o rd u re d e s B e n i C h o u g ra n e e t d u T e s s a la

Sur la marge de l’Ouarsenis, le Miocène supérieur, qui est


transgressif sur le Crétacé ou sur le Miocène inférieur plissé,
débute généralem ent par des niveaux sableux, localemenl conglo-
m ératiques.
Dans la ré g io n a u S d e R e liz a n e , une sédim entation
intense, s’effectuant su iv an t un processus assez particulier,
retiendra notre a tte n tio n (fig. V - 10).
On n ’esl pas peu surpris lorsqu’on effectue, p ar exem ple, la
coupe de l'iin des ravins qui descendent du kou d iat T a l et Ria vers
l’oued Mcllah (fig. V7 - 29). I.e long de la route d ’Uzès-lc-Duc, > 1 |
on voit le Miocène transgressif d éb u ter p ar un poudingue bien
développé, à intercalations lenticulaires de calcaires à Litho-
tham niées. Ces niveaux de base sont surm ontés par quelques
bancs de grès plongeant d'une dizaine de degrés vers le N.
Quelques centaines de m ètres plus loin, on voit ces grès reparaître,
dessinant le flanc sud d ’un petit synclinal. Mais alors que l’on
s'a tten d à voir ap p araître le su b stratu m , on découvre une série
130 —

de bancs de grès, plongeant, régulièrem ent vers le SE, qui se


succèdent ju s q u ’à la vallée de l’o. Mellah. Q uand on construit
la coupe, où aucun accident im p o rtan t ne complique la série,
on m esure une épaisseur d ’une centaine de m ètres sur le flanc
sud-est, de plus de 500 m sur le flanc nord-ouest. Les bancs de
grès dessinent un faisceau qui vient converger sur la surface de
transgression.
NW

O T U o u a n tf O M a ia h

F ig . V - 29. — Coupe du Miocène du koudiat 'fat el Bia (région au


Sud de Belizane).

C ette disposition se poursuit vers l’W, dans le synclinal des


F littas ; on la retrouve plus au N dans la région de T liouanet.
Au k o u d iat B ernous, par exemple, on peut observer, sur une
épaisseur de plus de 350 m, une alternance de grès grossiers à
passées conglom ératiques, souvent glauconieux, jaunes ou rou­
geâtres, à débris de fossiles, et de. m arnes sableuses à Rotulia
beccarii. U ne discordance angulaire locale, d’une dizaine de
degrés, apparaît, même en un point sur le flanc sud (coordonnées
I .am bert 298/4-259/3).
Cette série plonge régulièrem ent vers le S, m ais les faciès
évoluent vers des term es plus m arins en se déplaçant vers le N.
Des levers de détail effectués dans cette région p ar H. L af -
r t T T E , puis p ar A . M a r t e l , nous ont am enés à a ttrib u e r ces
plongem ents à des pendages de dépôt sur une bordure de bassin.
Cette épaisse série détritique correspondrait au dém antèlem ent
brutal d ’un relief côtier.' Les m atériaux, souvent anguleux,
sem blent s’être déposés sur un fond peu profond, sinon tem po­
131 —

rairem ent émergé, incliné vers le N et soum is à une forte subsi­


dence. Sur le flanc nord du k o u d iat Rem ous, l'im brication rapide
des faciès litto rau x et saum âtres correspondrait .à la flexure
bordière du bassin, le sondage d ’E l G u e ttar (G u.l), quelques
kilom ètres plus au N, ay a n t m ontré des faciès plus profonds.

Le sondage de Tem aznia (Tn.2), im planté plus au S, dans la


région d ’Kl Hordj, a rencontré une vingtaine de m ètres de for­
m ations sableuses, reposaid directem ent sur l’Eoccne. des sables,
entièrem ent carottés, on t fait l’objet, de m esures granulom étriques
systém atiques tous les m ètres. C ette étude m ontre une famille
de courbes bien homogènes (fig. V - 30). Le diam ètre moyen
varie de 0,13 mm dans les niveaux inférieurs à 0,085 à la partie
supérieure, trad u isan t un am incissem ent assez régulier des par­
ticules au fur et à mesure des dépôts. Quelques galets ap p a­
raissent môme à la base, alors que les niveaux sus-jacents sont
pratiquem ent dépourvus de particules supérieures à 0,4 m m de
diam ètre, les co urants n’é ta n t plus assez forts pour p o rter les
grains grossiers jusque dans cette zone. Ces sables sont relative­
ment bien classés, l’indice de T h a s k se m ain ten an t entre 1,3
et 1,5.
Les form ations détritiques de la base du Miocène supérieur
dim inuent d ’im portance vers l’W . Au delà du m assif de K alaa,
le deuxièm e étage miocène débute p ar des horizons lenticulaires,
de quelques m ètres d'épaisseur, de grès fauves glauconieux à
galets de marnes.

(les grès prennent a nouveau un grand développem ent dans


la région de Perrégaux-Saint-D enis-du-Sig où leur puissance
a ttein t 200 à 300 m. Parallèlement* les sondages effectués sur le
p la te a u d e S a in t-L o u is ont révélé d ’im p o rtan tes form ations
sableuses au dj. D jira (Da. 1), au N du Sig, el une absence com plète
de niveaux d étritiques plus à l'W au sondage île Debbi (I)l>. 1).
Dans la région située à l'W d'A in Faress, le Miocène supérieur,
transgressif sur le Crétacé, débute, par un niveau de poudingues
et de grès grossiers glauconieux à Balanes, H uîtres, Echinidcs...
Au dj. B o u Z iri, un observe une série de 270 m d'épaisseur
de grès fauves à cim ent calcaire, plus ou moins friables, et de sables
argileux à fines intercalations m arneuses.
La co u p e d u dj. T o u a k a m ontre une série gréseuse de
Fie, V - 30. H istogram m es et courbes cum ulatives des grès <le base
du Miocène supérieur du sondage de Temaznia Tn. 2

l’ordre de 200 m de puissance ; ce sont des «rés fauves, plus ou


moins consolidés, à cim ent calcaire (30 à 40 % de <’.O., Ca), e n tre­
coupés de passées de m arnes grisâtres sableuses. Les grès sont
souvent glauconieux ; ils sont généralem ent bien calibrés, à
l'exception de quelques bancs plus grossiers. Ils renferment de
nom breux niveaux à Ostreu crassissima qui peuvent attein d re
localement, des tailles exceptionnelles. On rem arque dans ces .grès
d ’assez nom breuses surfaces durcies et quelques traces d ’émersion.
Ils passent, à leur partie inférieure, à des grès rouges, entrecoupés
d ’argiles grises ou violacées à oogones de Characées (fig. V - -15
e t V - 40).
Une série détritique assez im p o rtan te affleure 1111 peu à l’W
dans la co u p e de l'o. T lé la t. où l’on mesure quelque 500 m de
niveaux élastiques, entrecoupés de m arnes..
R eposant sur les schistes crétacés, 011 peut observer là une
série sablo-lim oneuse, rubéfiée, azoïque, à diaclascs de gypse, d ’une
centaine de m ètres de puissance. Un niveau de cinérites sableuses
couronne cet ensemble. La série sus-jacente est représentée p ar un
com plexe de m arnes, de limons et de sables argileux gris et jau­
nâtres, généralem ent fins, de quelque 300 m de puissance. Au-dessus
de c e tte série, au confluent des oueds M ekedra et Charef, ap p araît
un banc massif d ’une dizaine de m ètres d’épaisseur d ’un poudingue
aux galets mal classés pouvant attein d re quelques dizaines de
centim ètres de diam ètre. (Le poudingue est très local et on le voit,
passer latéralem ent, sur une centaine de m ètres, à des sables gros­
siers. Puis la coupe se poursuit, par l’interm édiaire de m arnes
sableuses à intercalations de grès roux, par des m arnes bleues
franches.
D ans la coupe de l'o u e d T a f a ra o u i. on rem arque, reposant
sur le su b stratu m crétacé, une série plus ou moins épaisse pou­
vant. attein d re 300 m de m arnes rouges détritiques, à fragm ents
de schistes et de m arnes, entrecoupées de diaclases de gypse. D eux
niveaux clairs de cinérites se suivent bien au milieu et. au-dessus
de cet ensemble clastique, nous p e rm e tta n t d ’affirm er que. la sédi­
m entation détritique s’est produite, ici pendant la plus grande partie
du dépôt des m arnes bleues dans les zones internes du bassin.
On voit, ainsi, dans cette région, les form ations détritiques
m arines de la base du Miocène supérieur passer progressivem ent
à des form ations continentales rouges. Cette différenciation
s ’accuse sur la b o r d u r e d e s T e s s a la , où l ’on peut observer
une discordance angulaire nette entre les form ations congiomé-
raliques rouges el les niveaux transgressif.s du deuxièm e cycle.
E n l’absence de. Miocène inférieur daté, il est permis de penser
qu’une partie de ces form ations continentales peut être synchro­
nisée avec les dépôts du Miocène inférieur, mais h1 transgression
— 134

progressive du Miocène supérieur, d éb u tan t localement avec le


niveau de cinérites, indique un âge vindobonien pour une p artie
de ces term es continentaux.

3. — D É P Ô T S C O N T IN E N T A U X

La régression de la m er burdigalienne est particulièrem ent


im portante dans les régions occidentales ’ du bassin du Chélif,
que la transgression du Miocène supérieur ne recouvre que fort
incom plètem ent et plus tardivem ent. Il en résulte une assez longue
période d 7émersion qui voit le dépôt d ’im portantes couches rouges,
particulièrem ent bien connues dans la région de Bou 1la unifia
et de la T afna.
I
C o u c h e s d e B o u H a n n ifia

Ces form ations continentales, do n t l’épaisseur p eut attein d re


■100 m, affleurent largem ent dans la haute vallée de l’o. cl
H am m am , jusque dans la région de M ercier-Lacombe (fig. V - 10).
Au cours de levers de reconnaissance dans celle région, J . B o r o c c o
et C. G e r m a i n ont retrouvé, près d u barrage de Bou H annifia,
un gisem ent de Vertébrés, au voisinage de celui signalé en 1932
par M. SrF.ss. L’étude de ce gisem ent, effectuée en grand détail
par le professeur A r a m b o u r g , a révélé sa richesse et son im por­
tance tan t au point de vue stratigraphique que paléontologique
( A r a m u o c r g , 1954).
Dans la région de Bou H annifia, ces form ations sont consti­
tuées p ar une alternance de poudingues, de grès, de sables et
d ’argiles de teintes grise, jaune ou rouge. Elles reposent, le plus
souvent, su r les m arnes bleues à inicrofaune du .Miocène inférieur
a p p a rte n a n t au complexe des nappes sud-tcllieunes et passent
progressivem ent vers le h au t, p ar une série d ’intercalations m arines,
à des grés calcaires du Miocène supérieur. On observe, à la base
de cette série continentale, un niveau de cinérites dont l’altératio n
en argile sm ectique suggère un milieu laguuaire. On peut parallé-
liser ce niveau avec un horizon sim ilaire bien développé dans to u te
la p artie occidentale du bassin du B as Chélif. Cet horizon, situé
dans c e lle région à la partie supérieure de la zone Iî des m arnes
bleues, perm et d 'a ttrib u e r ainsi un âge vindobonien moyen ou'
supérieur aux couches de Bou Hannifia, les calcaires qui les
surm ontent devant être rattach és au Miocène term inal.
— 135 —

Vers l’W, dans la région de M ercier-Lacombe, les épaisseurs


se réduisent et la série continentale passe latéralem ent à des
form ations saum âtres et a u x m arnes bleues à m icrofaune
vindobonienne.
Ces niveaux de m arnes à lignite on t donné une faune de
Mollusques, do n t l’étude par Mlle D. M o n g i n a confirmé l’âge
vindobonien, sous un faciès sarm atien in d iq u an t « un milieu
lagunaire à salure inconstante, avec su rsatu ratio n et dilution
possibles, milieu en mêm e tem ps confiné et pauvre » (D. M o n g i n ,
1952).

Des couches rouges sem blables se retrouvent sur to u te la


bordure du massif du Tessala, séparant les niveaux m arins du
Miocène supérieur du su b stratu m anté-m iocène. C ette série passe
progressivem ent vers le h a u t a u x couches m arines du Vindobo­
nien, par l’interm édiaire de form ations saum âtres où M. D a l l o n i
a mis en évidence une faune de Cérithes et de Potam idés
(M. D a l l o n i , 1952, p. 59).
C o u c h .e s ro u g e s d e la T afn a

Ces séries continentales se développent largem ent vers l’W,


dans to u te l’extrém ité occidentale du bassin du B as Chélif et sur
la bordure W du bassin de la Tafna. Elles affleurent largem ent
sur le flanc N du massif des Seba Chioukh et sur to u t le pays
qui form e la rive gauche de la Basse et de la Moyenne Tafna (pays
des Beni Ouarsous) (Pl. 1).
Ces form ations sont représentées par un complexe hétérogène
de conglom érats, de caillout.is, de sables, de grès, de limons et de
m arnes sableuses allant: du rouge au jaune bru n âtre. On y trouve
de nom breux gisem ents A'Heli.r jobae, de Cerilhium disjunctum ,
de l'otamides... Quelques rares niveaux à Oslrea crassissima et à
Turritella turris y inscrivent d ’ultim es avancées du dom aine
m arin.
C’est, dans cette scrie, près de Guiard, que D a l l o n i (1911) a
découvert des m olaires d'JIipparion gracile perm ettant, d ’a ttrib u e r
ces couches au Vindobonien. L ’a ttrib u tio n au Miocène inférieur
des m arnes et grés d ’Aïn K hial », par ailleurs, a permis de
ra tta c h e r à la prem ière m oitié du Miocène supérieur les ; couches
rouges de la Basse T afna », qu i les surm ontent généralem ent
( P e r r o d o n et T e m p e r e , 1953).
— 136

Sur la rive gauche de la Tafna, les coupes de la bordure des


T rara m ontrent une nette discontinuité de sédim entation entre
le Miocène inférieur m arin et cette série continentale. Il est pro­
bable qu'une discordance angulaire existe même eu certains points,
comme le signale L. G e n t i l (1903, p. 217).
A la partie supérieure, par contre, on voiL un passage progressif
et continu des form ations continentales aux niveaux saum âtres
et aux dépôts m arins qui se rattach en t ici au Miocène term inal.
Au dj. H erm achia, par exemple, des séries de passage m ’o n t
donné l ’otamides melanopsiformis A v i n c . k r et Sesita junata D u . t a r -
d i n (déterm ination Mlle I). M o n g i n ) .
Sur la Moyenne Tafna, d ’im p o rtan ts épanchem ents volca­
niques basaltes et rhyolit.es accom pagnés de tuls — viennent
s’intercaler entre la série m arine inférieure et les form ations
continentales.
La coupe du dj. Goria donne le détail de ce passage. Les
m arnes bleues prennent une teinte b ru n â tre et deviennent légè­
rem ent limoneuses. Elles sont recouvertes par des niveaux de
galets et de cailloutis formant, un conglomérai mal cim enté,
passant progressivem ent à des grès argileux fins en plaquettes.
Ces derniers bancs présentent une couleur rose à ocre foncé qui
semble en relation avec les tufs volcaniques qui les recouvrent
et qui ont dû les soum ettre à une certaine cuisson.
Les tufs, d ’un blanc éclatant, sont formés d'alternances de
fragm ents de rhvolit.es altérées, kaolinisées, de ponces et de galets
de grès et de quartzites ( G e n t i l , 1903, p. 21 1). Ils sont bien lités
et présentent parfois une stratification entrecroisée. Leur puis­
sance a tte in t une quarantaine de m ètres au dj. Goria, et une
centaine de m ètres à quelques kilom ètres plus au N (P lanche,
photo V III).
L’épaisseur de ces form ations qui peut atteindre, sem ble-t-il,
plusieurs centaines de mètres, est extrêm em ent variable et change
très rapidem ent. A l’E du dj. Sidi Sofiane, par exemple, dans
les Beni Ouarsous. on voit les couches rouges se biseauter sur
quelques centaines de m ètres entre le Crétacé et les calcaires du
Miocène supérieur transgressifs. Elles se présentent ainsi com m e
des dépôts com blant un relief préexistant.

Cet ensemble continental que G e n t i l a ttrib u a it à l’Oligocène


est pour nous le tém oignage de l’im portant épisode régressif
- 137

intra-m iocènc dans celle région. De nom breuses coupes m ontrent,


en effel, ces dépôts continentaux reposant sur les form ations
m arines du Miocène inférieur. (Les couches rouges passent, par
ailleurs, vers le lian t, en continuité de sédim entation, aux
séries m arines du Miocène supérieur. Nous verrons plus loin que
la transgression du deuxièm e cycle ne s’est effectuée dans cette
région que tardivem ent au cours de cet étage, probablem ent au
Miocène term inal. Il s'est donc écoulé une assez longue période
d ’ém crsion pendant laquelle se so n t déposées ces im portantes
formai ions continentales. I .a présence d ’Hipparion gracile, p ar
ailleurs, confirme l’âge vindobonien de ces séries, qui paraissent
to u t à fait com parables à celles rie Bou H annifia, dont elles peuvent
être considérées comme l’équivalent sur cette bordure occidentale
du bassin.

B. - E S Q U I S S E PA L EO GEO G R A P H I Q U E

A l’aube du Miocène supérieur, la paléogéographie des bassins


m iocènes enregistre de profondes transform ations qui annoncent
n e ttem en t les grandes lignes du deuxième, étage miocène.
U ne aire déprim ée relativem ent profonde, à l’abri des cou­
rants, s’allonge dans l'axe du bassin du Bas Chélif dans la plus
grande partie de la zone orientale, lin e sédim entation vaseuse
hom ogène s'y poursuit sans in terru p tio n du Miocène inférieur au
Miocène supérieur. Un milieu néritique relativem ent profond
règne d an s la zone B okbà-R abclais, pour devenir plus littoral dans
l’ex trém ité orientale (fig. V - 31).
D ans le bassin du Moyen Chélif, des facteurs sim ilaires
en traîn en t les mêmes conditions «le sédim entation d u ran t toute
cette période.
S u r la m arge occidentale du D ahra, la mer vindobonienne
transgresse rapidem ent les form ations continentales du Miocène
inférieur el les terrains plissés antérieurs. Des niveaux gréseux
et. glauconieux. localement calcaires, accom pagnent l’avancée des
rivages. Des lentilles conglom ératiques soulignent le voisinage
de reliefs voisins en voie de dém antèlem ent.
Au pied du massif de l'O iiarseuis. la transgression immerge
les terrains Iturdigaliens, fortem ent relevés el arasés, et mord irré­
gulièrem ent sur le p ay s crétacé. D’im portantes form ations sableuses
m arquent l’avancée des lignes de rivage.
138

D ans la partie centrale du bassin, une topographie sous-


m arine irrégulière, reflétant l’ennoyage du D ahra, entraîne une
répartition plus complexe des sédim ents. Des lentilles sableuses
se déposent à cette période form ant des cordons alignés sensi­
blem ent su iv an t une direction NE-SW . La carte des isopaques
des sables de l’Akboube (fig. V - 32) m et nettem ent en évidence
leur localisation dans la zone où la subsidence a tte in t son m axim um
d ’intensité au cours du Miocène.
Cette disposition suggère l’accum ulation d e s lentilles sableuses
le long de chenaux légèrement subsidents, bordés de rides plus
stables, form ant des lignes de haut-fonds. Le benlhos indique un

F ig . V - .'<2. C a rte s îles is o p a q u e s d e l a sé rie m a r n e u s e e t d e s s a b le s


<lu M io cèn e s u r la b o rd u re Sb! d u p la te a u d e M o s ta g a n e m .
m ilieu néritique relativem ent profond pour to u te cette zone du
plateau de M ostaganem. Cette aire ctail lim itée vers le SE p a r une
zone plus liLIorale, passant à un milieu à influences saum âtres
dans la région (iuerbouça-l’Hillil, où les sables font place à des
m arnes bariolées. On peut se représenter, dans cette région, le
débouché d'un estuaire en tre te n a n t un milieu plus saum âtre. De
fins galets de schistes el de m arnes se déposent à leur arrivée dans
le bassin, tandis que les sables et les limons vannés et classés
par les vagues se sédim entenl plus au large au gré des co u ran ts et
des chenaux, suivant un schém a com parable à celui que l’on peut
observer a u jo u rd ’hui dans la baie d ’Arzew.
Sur le plateau de Saint-Louis s’accum ulent, en milieu néritique
litto ral, d ’im portantes form ations sableuses, tandis que plus à
l’W, dans la zone de Debbi, se p o u rsu it une sédim entation vaseuse
continue en milieu littoral, plus ou moins saum âtre.
D ans la région située au S de Relizane, un relief accusé,
probablem ent en voie de surrection, alim ente une intense sédi­
m en tatio n d étritique qui s’entasse irrégulièrem ent sur les pentes
sous-m arines fortem ent inclinées. Ces faciès représenteraient une
série type de dépôts synorogéniques. L ’im portante phase tecto­
nique post-m iocène inférieur en traîn e l ’exondation de l’arrière-
pays et le re trait de la m er dans la zone centrale du bassin ; mais
tout aussitôt el en certains endroits, peut-être même sim ultané­
m ent, s’am orce la transgression si différente du deuxièm e étage
miocène.
C ette transgression se m arque dès cette période p ar l'im m er­
sion de la zone du koudiat Bernons et l’avancée progressive de
la m er vers le S. La disposition des niveaux sableux sur toute
cette bordure souligne les différentes étapes de cette transgression.
Le bassin s’accroît ici p ar une sorte de m igration centrifuge de la
flexure hordière, la subsidence g ag n an t pas à pas des zones plus
m arginales (fig. N’ - '53). C ependant, l'arrière-pays im m édiat reste
soum is à une forte érosion, dont les produits de dém olition
alim en ten t une intense sédim entation.
Sur la bordure des Beni Chougrane, la m er vindobonienne
transgresse les form ations rouges du Miocène inférieur ou les
terrain s crétacés, comme sur le massif du D ahra. D 'épaisses
séries sableuses, déposées sous une faible tranche d ’eau ou tem ­
porairem ent émergées, esquissent l’avancée des plages dans cette
région. Des îles, dont les reliefs donnent naissance à des bandes
conglom ératiques, sem blent subsister d u ra n t toute celle période
dans la région du Tlélat-Tafaraoui, qui ne sera com plètem ent
subm ergée que plus tard. Plus à l’W , la mer immerge progres­
sivem ent le massif du Tessala, où ne se déposent que de minces
form ations sableuses.

F u i. A' - 33. S c h é m a île m ig ra tio n m a r g in a le d e la fle x u re b o rd iè re


ilu b a s s in a u d é b u t d u M io c èn e s u p é rie u r.
F I . P o s itio n d e l a H e x u re e l p ro fil d e la c ô te a u d é b u t d u M iocène s u p é r ie u r : im­
p o s itio n d e ta f le x u r e e t p ro fil d e la c ô te à la fin d u M iocène s u p é r ie u r

L’extrém ité occidentale du bassin du Chélif est bordée au S


et à l’W p ar les im portantes form ations continentales «le Bou
Ilannifia et do la Basse T afna. Ces dépôts rouges devaient s'entasser
sur les m arges subsidentes de reliefs accusés, soumis à une intense
érosion, dans des conditions com parables à celles de l'accum u­
lation des form ations villafranehicnnes du pourtour du D ahra.
On peut donc se représenter les régions de l’oued el H am m am
e t de la Basse T afna comme des sillons subsidents, mais émergés,
bordant des reliefs précurseurs des Beni Chougrane et du Tessala.

** *
Cette première étape du Miocène supérieur m arque un to u r­
nant im p o rtan t de l’histoire des bassins miocènes du Chélil. KHe
n’enregistre pas une. reprise du diastrophism e, mais elle correspond
à un point d'inflexion de leur évolution. Elle marque la fin d'une
période d'intense subsidence, jouant le long de grandes / levures
bordières, et elle est le prem ia signe de sénilité d'un bassin intra-
monlagneux, assimilable jusque-là à une sorte de tectogène.
Avec le Miocène supérieur a'instaure brutalement un deuxième,
âge caractérisé par une transgression rapide île la ruer i/ui ennoie
les massifs précédemment émerges du Dahra el des Beni Chougrane
et la marge plissée de l'Ouarsenis. C ette période semble m arquée
par des processus de distension en tra în a n t un accroissement du
rayon «le courbure des flexures m arginales et p arta n t une tran s­
gression progressive et continue de la m er viudohonienne.
141

2. — Les form ations m édianes

DEFINITIONS

Nous engloberons sous le term e de « Form ations m édianes »


les dépôts de la prem ière partie du Miocène supérieur, antérieurs
à l’établissem ent de la m er à tripolis. Ces form ations com prennent
principalem ent des m arnes bleues, qui correspondent en partie
au M croit i d ' A n d u h s o n , avec cette restriction que ce term e
groupait tous les faciès de m arnes bleues que les repères de micro-
faune nous p erm ettent d ’a ttrib u e r au jo u rd ’hui, soit au Miocène
inférieur, soit au Miocène supérieur.
Les ' F orm ations m édianes » renferm ent localem ent d 'a u tre s
faciès de bordure contem porains, calcaires à Algues, sables el
grès, d ont l’étude nous p erm e ttra d ’esquisser la paléogéographie
de cette époque.
C a r a c t é r i s t i q u e s lit h o lo g iq u e s

Comme celles du Miocène inférieur, les m arnes bleues du


Miocène supérieur contiennent en m oyenne 15 à 25 % de car­
bonate de calcium. Cette proportion augm ente légèrem ent au
voisinage des horizons calcaires e t vers la partie supérieure de la
série. Le pourcentage de résidu insoluble, essentiellem ent formé
de fins q u a rtz détritiques, encore im p o rtan t à la base de l’étage, où
il peut attein d re 15 à 25 %, dim inue régulièrem ent ensuite.
Il faul accorder une m ention particulière à un faciès déjà
présent au Miocène inférieur qui prend une certaine im portance
au sein des Form ations m édianes », les cinérites. Ce so n t des
cendres volcaniques, généralem ent très riches en biotite, de couleur
gris clair ou blanche, qui dessinenl des niveaux continus, dont
certains se suivent sur 300 km de distance.
Au point de vue m iiiéralugique, ces cinérites sont constituées
par une poussière de verre volcanique, plus ou moins riche en
feldspalhs e t en biotite.
C’est le produit d ’éruptions volcaniques du type explosif
générnlem enl déposé en milieu m arin. Il est cependant intéressant
de n o ter que l'évolution m inéralogique des cinérites perm et souvent
de préciser leur mode de dépôt ; leur altération en argile sm ectique
indiquerait un milieu lagiinairo. tandis que l'enrichissem ent relatil
en b io tite suggère un milieu plus franchement marin.
142

Plusieurs horizons apparaissent assez constants. Un prem ier


niveau surm onte de quelques m ètres Les grès de hase du Miocène
supérieur ; un deuxième, particulièrem ent net dans la région
occidentale, ap p araît vers le milieu de la série m arneuse, ou
quelques m ètres au-dessous des calcaires construits. Enfin plu­
sieurs niveaux, moins bien individualisés, se m ontrent dans la
série des tripolis.
C a ra c té r is tiq u e s m in é ra lo g iq u e s

Des analyses aux rayons X de la fraction argileuse ont m ontré


q u ’elle é ta it composée pour 80 à 90 % d ' illite ouverte, accom pagnée
de traces de chlorite, et pour 10 à 20 % de kaolinite, celle-ci dim i­
n u ant en fonction de l’augm entation des carbonates.
L’analyse chim ique d’un certain nom bre d ’échantillons de
m arnes bleues a donné les param ètres suivants :
— c h a u x ........... ........................................................................ 8 -1 0 %
— m agnésie.........•..................................................................... 1 2 %
pouvoir ré d u c te u r.......................................................... I l cm 3 N
10
— p H ....................................................................................................... 7 ,4 à 7 ,7

Mlle G - a h d e t a m ontré r é c e m m e n t que le carbonate de calcium


était représenté presque exclusivem ent par d es rhom boèdres de
calcite et par des aiguilles d’aragonite provenant des tests de
Coccolithes (M. G a r d e t , 1954).

A. — D E S C R I P T I O N S S T R A T I G R A P H I Q U E S

Les études de terrain et les résu ltats de sondages nous ont


peu à peu révélé que la mer vindobonienne immergeait progres­
sivement les massifs m arginaux du bassin. Il en résulte une
différenciation im portante des coupes qui deviennent de plus en
plus réduites par le double jeu de lacunes des term es de base
et de dim inution d ’épaisseur des dépôts, en se déplaçant du centre
vers les marges du bassin. Cette évolution, qui n ’a pu être établie
qu ’à la suite de fines corrélations, a longtem ps embrouillé les
études stratigraphiques. Le problèm e é ta n t - au jou rd'hui résolu,
nous suivrons un ordre plus logique, sinon chronologique, dans
l’exposé des données stratigraphiques, en partan t des coupes les
— 143 —

plus com plètes (les zones centrales du bassin pour progresser peu
à peu su r les régions bordières.
S uivant le plan général adopté précédem m ent, nous exam i­
nerons ainsi successivem ent la région orientale du bassin du Bas
Chélif avec les bordures du D ahra et de l’Ouarscnis, la région
occidentale et la bordure des Beni Chougrane, puis la région
oranaise, d ’un style si particulier, qui nous am ènera ju sq u ’à
l’extrém ité occidentale du bassin, pour term iner p ar le bassin du
Moyen Chélif.

I. — Bassin d u Bas Chélif


R É G I O N O R IE N T A L E
B o rd u re d u D a h ra

Les sondages du dj. R okba (Ro. 1) e t d ’El Biod (Bd. 3) ont


m ontré des coupes com plètes des form ations médianes sous leur
faciès ty p iq u e. Ce sous-étage, qui a tte in t dans ces zones axiales
du bassin des épaisseurs de 900 à 1 200 m, est entièrem ent repré­
senté p ar une série de m arnes bleues homogènes et m onotones,
où les seuls repères sont d ’ordre micropaléontologique#(fig. V - 34)#
S uccédant à la zone C, se dépose un prem ier ensemble, ou
zone B, caractérisé par la présence d ’Uvigerina barbatula M.\c-
f a d y e n , d ont la disparition ap p araît comme un bon repère chro­
nologique. C ette zone m esure 140 m à Ro. 1, 560 à Bd. 3. Elle
est Surm ontée d ’une zone A plus réd u ite (200 à 250 m), caractérisée
par la présence d ' Ehrenbergina sim plissim a qui disparaît brus­
quem ent à l’arrivée de la m er à tripolis. Des niveaux de cinérites
bien individualisés se retrouvent, notam m ent à 150 et 200 in au-
dessus de la zone C.

Au dj. M en i, les m arnes bleues » du Miocène supérieur, qui


reposent sur les grès de base du Miocène supérieur, présentent
la coupe su iv an te (fig. V - 35) :
— les cent premiers mètres à partir de la base correspondent encore
a la zoneC cjui apparaît sous un faciès néritique littoral ; on y voit
deux n iveau x de cinérites; l'un, de 5 m d ’épaisseur, s'intercale
au tiers inférieur de celte série marneuse, l’autre, beaucoup moins
net, une cinquantaine de m ètres plus haut ;
la zone B, de faciès néritique plus profond, est représentée par des
m arnes bleues à passées de marno-calcaires gris bleu à la partie
supérieure (épaisseur 110 ni) ;
114 -

— la zone A, qui a une puissance (le 45 111, est formée égalem ent de
marnes bleues, dont la microfaunc enregistre un retour à des con d i­
tions plus littorales.

Cet ensem ble 11c mesure ici que 255 m, m o n tran t une forte
réduction d ’épaisseur par rap p o rt aux régions précédentes.
5
cotes du /Pourcentages d'espèces E ssai de courbe
i d e F o ra m in ifè re s b a U iym é lriq u e
sondages Ct

0 1000-
m a rn e s 6/eues
Ci
p/astiques
p/anctoniques
glauconieuses et
iG lo b ig c r ù ia . ,
QD m icacées à
O rbulùxxx. ,
passées
soo soo* 6LoborotXJiLLau.A
O
N cinérites

m arnes g rise s

glauconieuses
O
à passées
1000' 0- — Uj
lim oneuses
s N

F ie. V - 31. Coupe (les marnes bleues du Miocène supérieur de la


région (le R abelais (d'après le sondage Bd. 3).
(L a courbe bathym étrique a é té c o n s tr u ite p a r a n a lo g ie a v e c la r é p a r titio n des
mêmes g e n re s de. l'o ra m m ifè re s d a n s le golfe d u M e x iq u e , d 'a p r è s I.owman).

. Des forages, effectues sur la zone antielinale du k o u d iat


Guellal, près de l’ancien chantier de l'A ïn Z eft. à une vingtaine
de kilom ètres plus à l’W', ont m ontré une série réduite v arian t
de 500 à m oins de 100 ni. Schém atiquem ent, la coupe est. la
suivante (voir fig. IX - <X) :
— à la base, des grés Ien1 iculaires pouvant atteindre mie centaine de
m ètres de puissance, pour disparaître com plètem ent sur une d is­
tance de quelques kilom ètres;
145

la zone C se poursuit sur un peu plus de 150 in au-dessus des grès;


la zone II est form ée de m arnas bleues hom ogènes m ontrant un
faciès néritique littoral el ne. m esure que 150 m ;
la zone A présente une alternance de niveaux de calcaires argileux
(épaisseur 100 m)

litfjo/ogie Pourcentage d'espèces


de foram inifères

s'-4 Zone à
tripolis ...j&
IiX ■U
ulsnviqerùio,
<£Bulunüui.
"x ’ marnes vertes
K. calcaire siliceux
e t chères
S Zone a
Ehrejib erg uujl
sùnplLssùno. especes
N
C* m a rn o calcaire g ris
m a rn e s

bleues ................\ w \
c* i\v\N
kj Uj {fu u fervia . n é r r tiques n \ \ \ N
espèces
pynteuses
: :-.^ q
......................... neritiquks
N
XCibùùles .
.............................. p r o f on c/efi
Zone à .............\
Ânomalines \s \r
\\\y
OlobigeruUL \\\/
< Ci
\\x
p \ pt t r i i î t>f>npï n e -l/ in û * lentieuUnes
«o vw\
Ci U j GLvb igeruioùiej TextuLariji') . ' V \ \
cinérites g/auconieuses IrUobc.
t: Ci
marnes grises
Nd
grès en plaquettes e( ’J/trbraies-■
_____rnjrnes sableusesgjpseuses
grès fauves à miches calc.

marnes gris brunjü'es


s?

1 m1 grès rubéfiés à huîtres

Fiu V - 35. Coupe du Miocène du djebel Meni (feuille de Uosquet)


(d ’après .1. M ag n ic et C. T e m i *k r e ).

Les m arnes bleues <lu Miocène supérieur form ent une large
bande su r la bordure m éridionale du D ahra. depuis la zone du
dj. Meni à l'W , ju sq u ’au x environs de R enault et de Paul R obert,
vers le \ K . Les épaisseurs varient rapidem ent et les faciès m ontrent
146 —

d e fr é q u e n te s intercalations calcaires, détritiques ou lacunaires,


bien localisées (fig. V - 2 e t V - 3).
La coupe du chabet A ïn e r R e g a d a . entre Aïn Zeft. el le
djebel R okba, par exem ple, montre la série suivante (A n d e r so n ,
1936, p. 117) :
— à la base, un niveau de grès glauconieux A intercalations marneuses,
riche en Peotinidés et en piquant s d'Oursins, passant localem ent
à un sim ple lit de marnes glauconieuses.
la base de la série marneuse, correspondant à la zone C, renferme
un niveau de cinérites, m élangées à des marnes glauconieuses de
2 ni d ’épaisseur ; trois m inces bancs de tnarno-calcaires à débris de
Coraux et A écailles de Poissons apparaissent à la partie supérieure.
— la zone B, qui enregistre un n et approfondissem ent du milieu,
caractérisé par une m icrofauneàB ulim ines et à U vigérines, est repré­
sentée par une série de marnes bleues, entrecoupées de marnes
sableuses à nodules inarno-calcaires vers le milieu. Cette zone se
term ine par des intercalations d e calcaires glauconieux lum achcl-
liques à débris de coquilles roulés.
. — la zone A, d ’une puissance de 90 m , est représentée par des marnes
grises devenant plus claires dans la partit- supérieure ; elles sont
caractérisées par une prédom inance des apports planctoniqnes
qui annoncent la mer à tripolis.
Les horizons calcaires, qui m arquent le passage de la zone R
à la zone A, se suivent assez bien dans t.oute cette région. Ils passent
localement à des calcaires à L ithotham niées et. à A m phistégines qui
forment, dès cette époque, plusieurs récifs im portants sur la
bordure S du bassin. Ces calcaires so n t généralem ent détritiques,
parfois m icrobréchiques, renferm ant des grains de q u artz el des
fragm ents plus ou moins argileux de schistes crétacés. Ailleurs,
ils passent latéralem ent à des m arnes sableuses où se rencontrent
Oslrea crassissima et de rares Pectinidés. Cet horizon m arque le
dernier épisode détritique du Miocène supérieur avant l'im mersion
du D ahra.

La série s’am incit considérablem ent vers le N. Dans la


ré g io n d e B o sq u e t, p ar exemple, les Form ations m édianes se
réduisent à quelques dizaines ou m êm e quelques m ètres d'épaisseur,
et reposent en discordance angulaire directem ent sur le Crétacé.
D ans toute cette région, les horizons détritiques de base sont
surm ontés p ar une série incom plète de m arnes bleues. Le faciès
très littoral de ces dépôts ne perm et pas d 'v retrouver les repères
m icropaléontologiques habituels. P a r contre. les lits de cinérites.
147 —

reconnus précédemment., se suivent avec une certaine continuité


et peuvent servir de repères chronologiques (A n d k r s o n , 1936).
Plus au N, les m arnes bleues vindoboniennes, qui affleurent
dans les vallées encaissées des principaux oueds, m o n tren t une
nouvelle augm entation d ’épaisseur en relation avec l’approfon­
dissem ent d ’un bassin côtier sur la m arge NW du D ahra. Ce
bassin, qui d ev ait com m uniquer avec le bassin du Bas Chélif
p ar lo seuil du D ahra, est caractérisé par les mêmes faciès litho-
logiques et m icropaléonlologiques.
Près de L a p a s s e t, p ar exemple, on relève la coupe su iv an te :
à ta base, <les grès calcaires jaunes à galets de quartzites, riches
en H uîtres, P ectinidés, Echinoderm es (épaisseur 4 ni) ;
des marnes bleues débutant par un niveau cinéritique et glauco­
nieux (épaisseur 75 ni) ;
un niveau de cinérites (1 m ) ;
une série hom ogène de m arnes bleues (ISO m).

Le Miocène supérieur se retrouve plus au N , dans les


échancrures des oueds trav ersan t le p la te a u d e s H a c h a c h a ,
sous son faciès de m arnes bleues typiques à passées cinéritiques
su rm o n tan t des grès calcaires à Clypcastres, Pectinidés et B alanes
(Mme D a v a d i e S u a u d k a i -, 1952).

Sur toute la m arge SE du massif du D ahra, les m arnes bleues


m ontrent une série très réduite, bien qu’apparem m ent com plète
(fig. V - 2). Sur la bordure SE de la dépression anticlinale de la
p la in e d u G ri, par exemple, leur épaisseur peut n ’attein d re
q u 'u n e dizaine de m ètres, com m e an m arabout de Sidi Youcef
(f. W arnier; coordonnées L am bert 340/322) où le Miocène supérieur
débute, p ar un simple liseré glauconieux (fig. Y - 36). On notera
que su r l’anticlinal d ’EI Biod, qui n’est situé qu'à une dizaine de
kilom ètres à l’E, la même série mesure environ 1 200 m de puis
sance. L’étude écologique de ces coupes révèle un faciès néritique,
relativem ent profond, à Gvroïdines et à l ’vigérincs, m arqué d 'im p o r­
tan ts ap p o rts planetoniques pendant la plus grande partie du
Miocène supérieur. Un niveau rie cinérites, qui se place généra­
lement à 10 ou 20 m au-dessus des horizons détritiques ou glau-
conieux de base, se suit très régulièrem ent dans toute cette région.
De l'a u tre côté de la plaine du Gri, les m arnes bleues du
Miocène supérieur se retrouvent dans la ré g io n de P a u l R o b e rt,
et plus à l'W , près de Souk cl \rb a . où elles forment un synclinal
148 -

perché à l'in térieu r du D ahra ; leur épaisseur a tte in t plus de


200 m, d én o tan t de sensibles variations de la subsidence sur
le massif lui-même.

Au NE de Paul R obert, le Pliocène transgressif m asque


une grande p a rt des affleurem ents miocènes. Les m arnes bleues
ne se retrouvent que plus à l’E , dans la ré g io n F r o m e n tin -
H a n o te a u . Le Miocène supérieur succède ici. en continuité de
sédim entation, au Miocène inférieur e t l’on n ’observe que rare­
ment un mince niveau do sables glauconieux à la base de cet
étage. G énéralem ent, seule l’étude m icropaléontologique peut per­
m ettre de distinguer les zones C et H. Les m arnes bleues vindo-
boniennes atteig n en t dans cette région une épaisseur de 500 à

PaulRobert
P/aine de Taougrit Plaine du Sri

E Ë 1 7 c a lc a ires J A/fft/es m arnes bariolées


\f1'L
’/ o c e n e
’ferreur
| 6-gyps** conglomérats
m arnes a' tripolis substratum m trm iocène

m arnes bleues Miocène s u p. 0 . 1km


îV y /w de base

F io. V - 30. — Coupe à travers la plaine du Gri (d ’après P. L osskl ).


1. S u b s tr a tu m a n té - m io c è n c : 2. C o n g lo m é r a ts ; 3. M arn es b a rio lé e s (M iocène in f é r ie u r ) ;
4 '. G rè s d e b a s e ; 1. M a rn e s b le u e s ; 5. M a rn e s à tr ip o lis ; (î. G y p se * < 1 , 5 , (>, M io cèn e
s u p é r i e u r ) ; 7. C a lc a ire s à A lg u e s (P lio c è n e ).

800 m, la zone A g ardant une puissance assez constante, d 'u n e


centaine de m ètres. Ces faciès m arquent une évolution générale
d’un milieu litto ral dans la zone C à un m ilieu néritique relativem ent
profond a u cours do la zone B.
C ontrairem ent à la règle générale, des faciès moins profonds
apparaissent dans cette région au cours de la zone A. La coupe du
s o n d a g e d e W a r n ie r (W r. 2), situé à une vingtaine de kilom ètres
au NW d'O rléansville, par exem ple, m ontre, après une a lte r­
nance de m arnes à fines intercalations calcaires, quelques niveaux
— 149

de calcaires à Bryozoaires. Ces calcaires sont même surm ontés,


dans ce tte zone, de m arnes à galets de schistes crétacés p assan t
localem ent à une véritable brèche gréso-calcaire, tém oignant de
fortes influences continentales (fig. V - 37).

marnegypseose
j° fiwonset conglomérat3 {Juaternaire mjme J tnpoJis Miocène
m*rnettlruej c / e cJdirtj 5uP*r**ur
grès (Astien) J BryozoairesHdemimes j
g*Jets desdt/sles /
marne Meut(PUisanejen)>)I} Pliocène
Pliocèn
gl'es Or6mc /njrne grise Miocèn* inférieur

Fi(i. - 37. Coupe passant par l’anticlinal «le Warnier région à


l’W d ’Orléans ville (d'après P. I. osski . i .

D ans l'o u e d O u a h ra n e , cet épisode calcaire esl représenté


par trois bancs de (),’> à 1 m d ’épaisseur de calcaires gréseux à
I.itholliam niées, Bryozoaires. Polypiers, Pcclinidés. H u ître s ; des
pistes de vers s’observent sur des niveaux finement détritiques
(fig. Y - 2 ).
Ces niveaux deviennent de plus en plus gréseux eu allant
vers l’K ; dans l’oued Yachir, ce sont des grès calcaires glauconieux
et p yriteux à pistes de vers qui deviennent au dj. es Sekkiiie.
au S d e F la t t e r s . des grès b ru n s, mal cim entés, glauconieux
et ferrugineux. Plus à l'K, dans la région des Beni Baclteil, on
retrouve dans la même série un banc de calcaire i*ris subli-
thographique.
150

Sur la bordure S du bassin, toute, la partie supérieure des


m arnes bleues passe à des calcaires à Lithotham niécs qui se
prolongeront ici ju sq u 'à la fin de l’étage, comme nous allons
le voir.
Ces calcaires passent vers l’E, dans la région de l’oued F odda,
à des grès calcaires et à des grès grossiers à Oslrea crassissima.
Des faciès calcaréo-gréseux, localem ent conglom ératiques,
m arquent une dim inution de profondeur et même des ém ersions
locales dans cette partie du bassin. Cette période correspond
aux faciès subrécifaux de la bordure S que nous allons analyser
m aintenant.
B o r d u r e d e l ’O u a r s e n i s

Le Miocène supérieur de la bordure S du bassin du Bas Chélif,


le long du massif de l’Ouarsenis, repose très généralem ent, en
discordance angulaire pouvant attein d re une q u aran tain e de
degrés, sur les form ations redressées et érodées du prem ier cycle
(fig. IX - 9). Ce Vindobonien est caractérisé p ar un large déve­
loppement des faciès sableux et des faciès calcaires et par des
épaisseurs relativem ent réduites. Les form ations m édianes ne se
retrouvent que. rarem ent et incom plètem ent sous leur faciès
habituel e t dans ces horizons, plus ou moins littoraux, il devient
très difficile d ’établir des repères stratigraphiques. On retro u v e
localement les associations m icrofauniques des zones C et B,
mais non celles de la zone A qui est envahie par les faciès calcaires
à L ithotham niécs. ('.elle série calcaire se poursuit sans interruption
d u rant les dépôts fie la iner à tripolis, sans q u ’il soit toujours
possible de fixer une lim ite. Ou en a pour preuve la disparition
en biseau d'un mince niveau de m arnes à tripolis que l'on voit
se coincer et disparaître dans la partie inférieure de la série
calcaire, au SW de Saint-Aim é (fig. V - 39).
Nous prendrons, comme point de départ, la coupe de l'o u e d
D jid io u ia. au S de Saint-Aim é. où l’on peut observer la séquence
suivante :
à la foa.se, mie épaisse série détritique* (320 ni île puissance), formée
de grès calcaires bien lités, entrecoupés vers le haut d’intercala­
tions marneuses el catcaréo-gréseuscs :ï uiic.rofaunes crétacées et
oligocènes remaniées ;
au-dessus vient une série de marnes bleues ou grises, de 350 m
d'épaisseur, com prenant, dans la partie inférieure, plusieurs
— 151

niveaux de cinérites à em preintes de petits Mollusques.


Cet ensem ble m arneux se divise en deux parties sensiblem ent
égales renfermant les associations caractéristiques des zones C
et B sous des faciès littoraux à la base ;
— la partie supérieure, visible sur une centaine de m ètres, est consti­
tuée par une série de grès calcaires fossilifères que l’on voit passer
latéralem ent au x calcaires à IJthotham niées.

L a c o u p e d e l ’o u e d R iou, située à une dizaine de kilom ètres


au N E, m ontre une séquence com parable, présentant cependant
d ’im p o rtan tes v ariatio n s de faciès (fig. V - 38) :
à la base, série détritique de conglom érats, de grès grossiers m ar­
neux et de m arnes bariolées sableuses, à filonnets de gypse (épais­
seur 100 m) ;
— au-dessus une série de m arnes bleues, plus ou moins sableuses,
notam m ent à la partie supérieure, assez largement couvertes par
les éboulis de la falaise calcaire qui les surm onte ; la zone C forme
les 2/5 de cette série, la zone B, de faciès littoral, occupant le
reste. L’épaisseur de cet ensem ble est de l'ordre de 500 m.

sw

[£0 3rr,{w/,i p - - | * C in érites

7CxA-tofe ubtOuUntMinèes 1 ftj/’./e* iticues


iÊS3* m
j | *Sjù/trj f-~ -1*o/rj »•/ c&iÿ/c

Kio. V 38. Schém a stratigraphique du Miocène supérieur sur la


bordure N du m assif de l'Ouarsenis.
1. G rè s e t c o n g lo m é ra ts ; 2. .M arnes s a b le u s e s ; a. M a rn e s b le u e s ; 4. C in é rite s ;
Sal>l<’s ; lî G rès c a lc a ire s : 7. C a lc a ire s à L ith o th a m n ié c s ' s T r ip o lis

Les niveaux sableux, notam m ent près de S id i O u a d d a ,


renferm ent une riche faune de Lam ellibranches, de G astropodes,
de Bryozoaires, d'I létérostégines, étudiée par F i .ick el H. D o t’vu.i.i-
(1897) : on \ trouve notam m ent :
planosutcatus M a t h .
F la b c llip e c t e n
Fiabellipeclen /rtilerculus So\v.
152

— Oslrea crassissim a L a m k
-C ardita jouanneti B a s t .
— C ardium darw in i
— A rca turonica D u ja r b in
— Conus du jardin i
P yru la condita B k o n g n .
— Turrilella turris B a s t .
— A n cilta glandiform is L a m k , e t c .
La p artie supérieure, qui correspond à la zone A et aux
m arnes à tripolis, est constituée p ar un ensemble de calcaires
récifaux à Lithotharnniées el à Bryozoaires. La sédim entation
m ontre une évolution régulière des m arnes aux calcaires; les
m arnes p assent progressivem ent à des grès calcaires coquilliers,
mal consolidés, vers leur partie supérieure. Le cim ent calcaire
se développe de plus en plus, p re n an t la place de la phase argi­
leuse, et les thalles de Mélobésiées, d ’abord dispersés, constituent
la plus grande p artie de la roche qui forme alors un véritable
calcaire à Lithotham nium . Sur ce hiostrom e vivaient de riches
faunes de M ollusques aux lests épais, des Kchinides, des Balaues,
des H uîtres, des H élérostégines. Des Bryozoaires encroûtent un
grand nom bre de ces coquilles.
Ce massif calcaire s'étend sur une soixantaine de kilom ètres,
depuis Saint-Aim é à l'W jusqu’aux environs de l'oued F odda,
où la série passe à des grès à cim ent calcaire. La série m arneuse
de base diminue, très sensiblem ent à l’E de l'oued Riou, où on
la voit passer latéralem ent aux form ations calcaires. D ans la
co u p e de l ’o u e d T a fe lo u t, au S de C haton, on voit le Miocène
supérieur transgressif reposer directem ent sur le Crétacé.
Les niveaux détritiques de base sont représentés p ar des
m arno-calenires à galets de schistes (3 m) el par des grès grossiers
congloméra tiques (l m). La série m arneuse, très sableuse, p a rti­
culièrem ent à la partie supérieure où elle passe à des grès jau n âtres,
ne mesure que 110 m d’épaisseur. Un niveau de cinérites im p o rta n t
s’intercale à la partie inférieure. Ces passées sableuses, souvent
glauconieuses, constituaient un m ilieu particulièrem ent favorable
à la vie et à la conservation des M ollusques, des Lam ellibranches
et des Kchinides qui offrent de riches faunes. Ces grès calcaires
passent progressivem ent aux calcaires à Algues qui term inent la
série.
La co u p e d e l'o u e d S li, à la h au teu r de Malakoff, m ontre
une série encore plus réduite. Les m arnes fonl place à des grès
CARTE GÉOLOGIQUE
3E LA BORDURE SUD DU BAS CHÉLIF
IN KERM A N N e t RELIZAN E

/ / W/o/rs
Croï/te

Série ca/>t//?e/?tskrai/y?/'fÇ/êfrdflaï/eûJ
3 7r/flo//set mgr/tesà 7rifto//s
à £à/criresà//MotAâmriées
c Mtr/tes 6/et/es
c/ ârèsofe àese
/ fàr/jes
2 ôrès et co/>ff/o/nérj£s
Svôstrdti/m

es inédits de MM: Borocco, Germain, M a rte l, Nicod, Perrodon

Echelle
f


calcaires, peu épais, fossilifères, reposant directem ent su r le
Crétacé. Ces grès p assent très rapidem ent aux calcaires à Algues.
P lus à l’E st, dans la r é g io n d 'O rlé a n s v ille , le massif calcaire
dim inue d’im portance et la série m arno-sableuse redevient plus
épaisse (280 m). Elle est formée d ’une série de m arnes sableuses,
glauconieuses, gris v erd âtre, dans lesquelles s’intercalent quelques
passées cinéritiques et, plus particulièrem ent à la p artie supérieure,
quelques bancs de grès grossiers. L ’étude des m icrofaunes perm et
de retro u v er les zones C et B sensiblem ent de même épaisseur,
sous un faciès néritique s’enrichissant en Bulimines et en Uvigërines
à la p artie supérieure.
Les m arnes bleues, plus ou moins sableuses et calcaires, se
po u rsuivent au SW de Saint-Aim é, ju sq u ’à la h au teu r de F erry,
où elles passent à nouveau, à leur partie supérieure, à des calcaires
à Lithotham niées. Ces calcaires se développent largem ent vers
le S, au delà de Zemmora, où elles constituent un vaste plateau
calcaire boisé.
L a vallée du c h a b e t T effo u n e. affluent de l’oued Krclloug,
au S de Relizane, donne une bonne coupe du Miocène supérieur
sur le flanc \V de ce plateau :
— les niveaux de base, d ’une quarantaine, de mètres d ’épaisseur,
sont représentés par des grès calcaires, localem ent congloinéra-
tiques, souvent 1res fossilifères, à Oslrea crassissim a L a m k ,
Pectcn /iiclisi el grands Clypéast res.
les marnes bleues, qui les surm ontent, correspondent presque
exclusivem ent à la zone C, particulièrement épaisse ici (300 111),
sous un faciès 1res littoral à S un ion el à Lenticulines. I21les se
chargent, d ’ailleurs, en sables à leur partie supérieure- et passent
progressivem ent à des marnes sableuses el à des sables. L'épaisseur
de la série marneuse peut être évaluée à 320 m.
la série sableuse sus-jacenle, d ’une puissance de ‘2 50 ni, sem ble
correspondre à une partie de la zone fi et à la zone A. KUe est
formée d ’une alternance de marnes sableuses, de sables el de grès
calcaires, peu consolidés, 1res fossilifères. Ces niveaux marneux
renferment une microfaune assez pauvre en espèces, à liolalia
et A X onian. indiquant un faciès littoral. Les niveaux sableux
montrent une microfaune beaucoup plus variée. C'est dans ces
niveaux que B e p k i . i n a découvert, en 1 .SOT. un certain nombre
d’espèces de la < faune de Tortone , notamment :
A ncilla rihmdi/ormis L a m k
Turritella turris U a s t .
Turritella bicarinata E io iw .
Pteurotoma Jôuanneti
154

- M urex dcrtoneiisis
Terebra tuberculifera
Flabellipeclen planusulcalus M a t h .
— Flabellipeclen fraterculus Sow .
— C ardium turonicum M a y e r
— Venus fasciala D a C o s t a , e t c .

La coupe se term ine par les calcaires construits à Litho-


tham niées.

R É G IO N C E N T R A L E

B o r d u r e m é r i d io n a le

Le Miocène supérieur affleure largem ent sur l’a u tre rive de


la Mina ; les m arnes bleues form ent le svnclinorium des F littas
e t la région de T liouanet ; les sables, qui envahissent toute la
p artie supérieure de cette série, se développent largem ent aux
environs d ’KI Bordj, tandis que les calcaires à Lithotham niées
form ent les reliefs fin dj. Berber el les gorges de Kalaa (fig. V - 40
et V - 41).
Les form ations de base du Miocène supérieur affleurent lar­
gem ent sur la bordure S du s y n c lin o r iu m d e s F li t t a s où la
coupe du k o u d iat T a t el Bia nous a m ontré une bonne séquence.
Les conglom érats de base apparaissent t rès lenticulaires et, quelques
kilom ètres plus à l'W , com m e atj Bled B aharia, ils font place à des
calcaires d étritiques à Lithotham niées. Au djebel Berber, de
même, le su b stratu m crétacé est directem ent recouvert p ar des
calcaires à Algues qui envahissent ici toute la série. Ces form ations
calcaires apparaissent ainsi comme des faciès de bordure ou de
haut-fond correspondant probablem ent a «les horizons relativem ent
élevés de la zone B.
Les forages de 1em aznia el d'KI B ordj, effectués sur deux
anticlinaux de la zone axiale du synclinorium des Flittas, m ontrent
que les m arnes bleues du Miocène supérieur (zone (!) reposent
directem ent sut le su b stratu m crétacé par l'interm édiaire de
quelques niveaux de brèches et de. sables.
La zone t; est représentée, par des m arnes sableuses à intercala­
tions lie sa b ti s la base. île quelque 250 ni de puissance, sous un
faciès littoral à nettes influences saum âtres ;
La zone li, <11- 100 m d ’épaisseur, m ontre un faciès néritique littoral
à Lenticutines et t vipérines :
155 —

La zone A — épaisseur 100 ni montre une évolution vers un


faciès plus littoral, passant progressivem ent vers le h aut aux
■formations sableuses dites des « sables d ’El Bordj », qui corres­
pondent au x dépôts de la fin d e la mer des « marnes bleues *
et à ceux de la mer à tripolis.

D ans la partie orientale du synclinorium des F littas, les


m arnes bleues apparaissent de m êm e entrecoupées de passées
sableuses à la base, et localem ent gypseuses. La m icrofaune
henthique indique un faciès littoral, devenant plus profond dans
la partie m édiane (zone B). Deux niveaux de cinérites ap p araissen t
localem ent vers la partie inférieure de la zone B.

4 ?i ^16 Calcaires à ulhotJum/':ées


y. .<j 5 Sdiu'es g '£! Ba'dj ! %°>*| l Co'tg/omerx rjvgt
i 3 *»Marnes Meues
;-.:. -—.ri
> i----- —i ***? a'J
Mioctnesupérieur *---------1 Substratum

Fin . \ - 11. Schéma stratigraphique du -M io c è n e île la région


E l Bordj-Ouerbouça

D e s niveaux greso-calcaires s’intercalenl dans la partie supé­


rieure des m arnes bleues. Ce sont, soit des lentilles de calcaires
à Mgues qui annoncent le grand développem ent de ces faciès
156

vers l’W, soit dos calcaires gréseux à H étérostégines, que l'on


peut considérer comme des form ations périrécifales.

Les Form ations médianes se retro u v en t avec leurs interca­


lations lenticulaires de sables, de grès e t de calcaires dans la
ré g io n de T lio u a n e t, où les forages de recherche de pétrole des
deux petits cham ps de Medjila e t de Messila ont permis de m ettre
en évidence les brusques variations de faciès et d ’épaisseur de
ces horizons. Ce sont ces niveaux gréso-sableux de la base — dits
Grès de Tliouanet qui form aient les réservoirs de ces gisem ents
( T e n a i l u : et B u k o b h , 1 9 5 - 1 ) .

Ces fortes variations d ’épaisseur de la série m arneuse


s’expliquent p ar la proxim ité du haut-fond de K a la a où les m arnes
bleues passent entièrem ent au x faciès calcaires du dj. B e rb e r.
Ce massif, qui s’étend environ sur une dizaine de kilomètres d'K
en W et sur 1 ou 5 km du N au S, forme un large récif phvtogcne,
accroché sur le substratum crétacé. 11 est formé de calcaires
blancs, généralem ent mal lités, presque entièrem ent constitués de
thalles de Squam ariacées et de L ithotham niées.
Sur la bordure N de ce massif, les bancs calcaires m ontrent
de petites discordances angulaires que l’on est ten té d ’interpréter
comme de fau x pendages de form ations récifales.
Le récif à Mélobesiées est accom pagné sur ses marges occi­
dentale et m éridionale par des form ations sableuses renferm ant
de riches faunes périrécifales à Oslrea crassissima, Flabe.Uipec.ten
incrassatus, Marrochlamys incrassatiis, Clypeasler soumalensis,
Clypeasler lum idns, etc.
Vers le S. en particulier, la partie supérieure des calcaires
passe à des form ations sableuses qui form ent to u t le p la te a u
d 'E l B o rd j. Ces sables, et plus particulièrem ent les niveaux
m arno-sableux, très fossilifères, renferm ent la même faune carac­
téristique du Tortonien que ceux du plateau de Zem m ora ; on
peut citer en particulier ( I ) a i . i .o .n i , 1952, p. H9) :

l'icurolotiut rarnosa
Cortiis mi'rcati
Varrïlclla lurris
A ncillti ylandiform is
Amussiuirn cristatuni
l-'tabrltipecten fralerculus
/VW<vi lu brute
CARTE GÉOLOGIQUE
BENI CH O U G RAN E

JM /rûm
*<
z:
Croï/te
a Série coni/ne/>fo/erot/gef/tJls/rm cA/ea)
O 6 ârès cà/cJ/re / CàkSr/e/r)
Grès et/r/r/o/rsco/>tMe//tgt/xà/fe/ùr
é/'ès m à r/n sfJst/e/jJ
Afor/?es 6/et/es

6 Sàâ/es {/'Z /£ortÿ


c Cd/cà/resà /ftMtfom/itëes
</ Jf<?/’/7ej‘ 6/et/es
e ffrés t/e fese
N \ .> M f /brm?t/o/?ca/>t//>e/r6j/et/e Sot///àn/f/s
MIOC.INF
faépkf

o - / Mf/v/es
0
• o
o » o
a
2 ôrès et ca/ty/omé/vts

sxa St/6strd£t//n

f r ir f lt / f 'pas£-/7)/ocëne

♦ fir/Z/Cÿ/MXSMt/âfffS c.W.fifPÂl

Levés inédits de MM: Tenaille, Laffitte,Badoux,Blant,Borocco,


Germain,Lossel, Martel. Nicod, Perrodon,Reyre.

Echelle
O 2 ^ 6 8 10 Km
.............. - L . — . .................. i . ■ ..J
Cardium (H irigicardium ) danubianum
Venus ( Clausinella) fasciata, etc.

Les sables d ’El Bordj se développent vers le SW, sur le v ersan t


m éridional des Beni Chougrane, jusque dans la région de M ascara,
où ils envahissent toute la série.
Un cordon sableux, fossilifère, à indentations calcaires, borde
les calcaires à L ithotham niées vers le NW et le NE. Puis, ces
form ations sableuses passent elles-mêmes à (les m arnes bleues
franches à Glohigérines qui affleurent largem ent vers l'W , sur
la bo rdure N el à l'intérieur du m assif des Beni Chougrane.
A l ’W d 'A ïn F a re s s , le haut cours de l ’oued Fergoug entaille
profondém ent les séries vindoboniennes, do n n an t une bonne
coupe de cet étage. Après quelques épisodes détritiques de base,
vient une épaisse série m arneuse. Ces m arnes bleues se chargent
progressivem ent en lentilles sableuses et passent vers le h a u t
au x sables fauves fossilifères d ’El Bordj.

Les m arnes bleues vindohoniennes form ent, quelques kilo­


m ètres au X de Tliouanet, l’axe de l'a n tic lin a l d e G u e rb o u ç a .
qui s’ouvre vers le SW sur le su b stratu m crétacé de la plaine île
Sem m ar. Les forages im plantés dans cette zone comme on
peut déjà s'en rendre com pte du panoram a de Tliouanet
m o n tren t un rapide épaississement des m arnes bleues qui passent
de quelques dizaines de m ètres dans la partie S. à plus de 1 200 m
dans la partie N (Forage Gb. 5). Sim ultaném ent., les grès de base,
bien représentés sur la bordure du bassin, disparaissent com plè­
tem ent en l'espace de quelques kilomètres. Les m icrofaunes
indiquent, par ailleurs, des faciès très littoraux presque com plè­
tem ent dépourvus d ’espèces plane Ioniques qui ne perm ettent pas
de retro u v er les coupures m ieropaléonlologiqucs habituelles. Des
faciès relativem ent profonds n 'apparaissent q u 'à la fin de la
z o n e H e t au cours de la zone A, où l’on rem arque deux horizons
<le cinérites et quelques passées calcaires.

B o rd u re s u d -e s t d u p la te a u d e M o s ta g a n e m

Les m arnes bleues du Miocène supérieur affleurent à quelques


kilom ètres à l’E du village de Xmivion. dans la dépression anli
clinale que bordent les dj. ed D jir et Mehariga ( a n tic lin a l de
B o u G u ira te ).
- 158 -

Les forages, effectués sur cet anticlinal largem ent couvert


par les form ations calabriennes, nous donnent une coupe com ­
plète du Miocène supérieur de cette zone.
Le s o n d a g e B g . 7, im planté dans la partie occidentale de
la stru ctu re, a m ontré au-dessus d ’un Miocène inférieur sau ­
m âtre, de type Anasseur, de quelque 300 m d ’épaisseur, une
alternance de m arnes grises à passées de m arnes sableuses mal
individualisées. Les m icrofaunes indiquent un faciès littoral à
Rotalia et à Noriion. Le pourcentage d ’élém ents ciastiques dim inue
vers l’E et le forage B g . 8 . situé près de la route l’Hillil-Bou
G uirate, n ’a retrouvé q u ’une série m onotone de m arnes bleues
ou vertes, à rares passées de m arnes finem ent sableuses. La zone C,
assez bien individualisée, est représentée p ar des m arnes verdâtres
plus ou moins bariolées. La zone B, d ’une puissance de l’ordre
de 750 m, correspond à un ensemble de m arnes bleues pyriteuses,
com prenant vers la base deux horizons de cinérites et quelques
fines passées de m arno-calcaires. La zone A, érodée dans la partie
axiale, présente une épaisseur d ’une centaine de m ètres (fig. V - '11).

Des levers de détail et des sondages effectués dans la région


de la fo rê t de l ’A ltb o u b e, à l’extrém ité orientale du plateau de
M ostaganem, ont rév élé'q u e les m arnes bleues du Miocène supé­
rieur affleuraient en divers points el s’étendaient largem ent
dans l’axe des anticlinaux sous un m an teau de form ations pléis-
tocènes (fig. V - 12 e t V - 21).
Dix forages ont trav ersé le Miocène supérieur de l’anticlinal
de l’Akboube qui relaie vers le N E le pli de Bou G uirate. La
coupe du forage Ak. 1. par exem ple, m ontre au-dessus d ’un
Miocène inférieur m arin :
îles f o rm a tio n s sa b le u se s d e b a s e , e x a m in é e s p ré c é d e m m e n t, se
d é v e lo p p a n t à la p a r ti e s u p é r ie u r e d e la z o n e C ;
— line zone B, de 650 m de paissance, correspondant à un faciès
néritique devenant relativem ent profond dans la partie supérieure ;
— une zone A, atteignant 120 m d'épaisseur, de faciès néritique
profond

Cette zone subsidente est bordée au NW par une aire p a ra l­


lèle plus stable, où le Miocène inférieur peut même être absent.

Les forages, effectués dans la fo rê t d 'E n n a ro . quelques


kilomètres plus à l'W', ont m ontré des épaisseurs environ deux
0 l l à»

» * "/> * * * > " P — I !m A ) M jm rs bleues

-w w i tripot. j^ = ^ | ,m 8 j * Mi<Xè“ SUP<n“ r

F ig . V - 42. Ecorché géologique de la région Akboube — Ennaro


e( situation des principaux soudages.
( C a rte é ta b lie d 'a p r è s le s d o n n é e s d e s fo ra g e s e x é c u té s p o u r la s is m iq u e ).

fois plus faibles, se réduisant, comme pour l’Akboube, vers le SW


en se déplaçant sur l’axe de la structure.
Le sondage Mo. 1 a m ontré une série détritique de base
représentée par des grès blancs, glauconieux, fins, à passées
m arneuses el. m arno-calcaires. Les m arnes qui les surm ontent,
où la zone C. n’a pu être mise en évidence, correspondent, à un
faciès néritique s’approfondissant progressivement au cours de
la zone B. Les mômes faciès se poursuivent au cours de la zone A
qui voit se déposer une série m arneuse homogène.
Le sondage Mo. 3, im planté à 5 km au SW de Mo. 1, sen­
siblem ent à la h au teu r de Ak. 7. a m ontré une coupe com plète
ICO

et réduite: (600 m) des m arnes bleues du Miocène supérieur,


directem ent transgressives ici sur le Crétacé. Les niveaux de
base sont représentés par des m arno-calcaires et des m arnes
glauconieux, gris-noir, renferm ant un niveau de cinérites. On
retrouve les trois zones m icropaléontologiques habituelles dans
la série m arn e u se; la zone C correspond à un milieu néritique
qui devient rapidem ent plus profond au cours des zones H
(ép. 300 111) e t A (ép. 120 m).
Vers le NK, le forage de D jazzar (Dz. 1) a confirmé l’épaiS-
sissement des séries m arneuses dans cette direction.
L 'anticlinal de la forêt d'K nnaro est bordé au NW par une
ligne d ’an ticlin au x failles où les s o n d a g e s d e B e r e r c h a e t d e
B s ib is s a ont révélé des épaisseurs de m arnes bleues très réduites
(fig. IX - 7).
A B erercha, p a r exemple, les m arnes bleues vindoboniennes,
où l’on retrouve cependant les trois zones habituelles, ne m esurent
que 12 0 m d ’épaisseur. Des grès calcaires blanchâtres form ent
les niveaux de base sur le C rétacé. Les m arnes de la zone B
présentent, outre un niveau de cinérites, plusieurs intercalations
de calcaires à Am phistégines et à Polypiers, correspondant à un
niveau néritique peu profond. La zone A, de même faciès, est
ici réd u ite à une vingtaine de m ètres.
Les épaisseurs restent assez faibles vers l’W, et le sondage
de Lolla O kba (Lo. 1), situé à 3 km de Br. 1, n'a rencontré q u ’une
série m arneuse de l’ordre de 200 m de. puissance. Les faciès des
zones C et A (ép. 60 m) m ontrent un milieu néritique relat.ive-
menl profond, plus littoral au cours de la zone B.
L ’épaisseur des m arnes bleues augm ente régulièrem ent vers
le SW. On note, en effet, quelque 630 m de m arnes au sondage
du dj. M ilar Mi. 6 situé, à l’W de Bou G uirate et une épais­
seur de l'o rd re de 800 m sous un faciès généralem ent littoral à
Rotaliu, X union et Huplophragrniuin dans la zone de Noisy-les-
Bains (sondage No. 1).
R É G IO N O C C ID E N T A L E

B o rd u re d e s B en i C h o u g ra n e e t d u T e s s a la

Le Miocène, supérieur affleure largem ent sur la bordure


septentrionale et à l’intérieur des massifs des Beni Chougrane el
des Ouled Ali, où des levers de détail ont permis de m ettre en
— 161 -

évidence de m ultiples variations de faciès et d ’épaisseurs qui


o n t largem ent contribué à l’in terp rétatio n des sondages de
l’A kboube et du plateau de M ostaganem.
L e d je b e l B o u Z iri, au SE de Perrégaux, offre une excel­
len te coupe, levée en détail p ar D. K f . y r e (1949). Les « m arnes
bleues » du Miocène supérieur, qui reposent sur une série gréseuse
particulièrem ent développée puisqu'elle a tte in t 270 m d ’épais­
seur, ont une puissance de l’ordre de 950 m. Elles renferm ent les
trois zones inicropaléontologiques habituelles, quelque peu per­
tu rb ées ici p ar le développem ent de form ations récifales au sein
de la série m arneuse (fig. V - 41).
— La zone C ne sem ble pas dépasser la série gréseuse de base.
— Un premier ensem ble m arneux, de 400 m d ’épaisseur environ, cor­
respondant à la partie inférieure de la zone B, indique un faciès
néritique littoral, plus profond vers la partie supérieure et déjà
riche en faunes planctoniques. C'est une série de m arnes grises,
plus ou m oins indurées, entrecoupées de fines passées gréseuses
ou sableuses ; quelques bancs de calcaires gréseux ou spathiquos
apparaissent à la partie supérieure.
— la masse subrécifale, qui a ttein t quelque. 250 m de puissance,
est form ée de calcaires à M élobésiées, localem ent gréseux, qui se
développent ici à la partie supérieure de la zone B.
— la série marneuse sus-jacente correspond à la zone A qui m ontre
un plus grand développem ent (280 m ) ; le benthos in d iq u e un
faciès néritique relativem ent profond, très riche en apports planc­
toniques.

D j bou Z ir i
e l M a d io u b

Uàrnes à Tripa/rs
M arnes b/eues Miocène
C j/caircs <? iit//ot/>am niées S u p é rie u r
f T v J T T Gr** c o a th erum 1 Q uaternaire Grés
------ et congJo/nêrfts J
Grès marins J Pliocène |= p = - ^ JUarnesgrises J M iocène m fe'rieur

F ie . V 14. Coupe géologique «lu djebel Bou Ziri (d ’après C. G erm ain ).
'

— 162 —

On p eu t observer le passage latéral des calcaires à L itho­


tham niées aux m arnes bleues à Globigérines sur le flanc N de
l ’anticlinal. Les variations d ’épaisseur prennent égalem ent une
certaine am pleur, mais c’est dans la coupe du dj. T ouaka, au S
de Saint-Denis-du-Sig, q u ’elles apparaissent sous un jo u r parti­
culièrem ent spectaculaire.

L ’anticlinal du dj. T o u a k a , profondém ent entaillé par le


chabet en Naga, m ontre, sur les deux flancs, une coupe com plète
des m arnes bleues du Miocène supérieur, qui p résentent ici de
très rapides e t im portantes variations de faciès (fig. V - 45, 46
et 47).

x ZS7.S Dj. Touaka


Y250.2

U o j * * b k s f***

E S tri^ “
rj—xi marno-titlc+irxs et
p- céfcéircs J Algues Miocène
m t r nes bleues et supérieur
il sn i/v te s s a b le u se s

[. . . 1 «Wo et grès rmnna


h'tnons, &»bl*4 0t conglomérats nuuget Pliocine

Coupe géologique à travers le djebel T ouaka (région


de Saint-D enis-du-Sig).

Le fiant' S offre une série classique :


au-dessus des form ations gréseuses dr base, atteignant plus de
300 ni d’épaisseur et qui forment le cœur de l’anticlinal, affleure
une m onotone série de marnes bleues plastiques de quelque 600 m
de puissance ;
la zone C a pu être identifiée tout à fait à la base :
la zone B (épaisseur 400 ni) présente un faciès néritique à Cikt
cides, Spiroplectaium ines et Uvigérines ;
la zone A, qui sem ble atteindre 250 m, est représentée par un<
série de marnes bleues â passées de m arnes sableuses et de
marno-calcaires ; un horizon calcaire, localem ent luniaeheUique.
f

CARTE GÉOLOGIQUE
RÉGION DES OULED ALI

S/A/r/ons
Croûte
rp-p" /acvstre
i i. i ! i
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C* .' ârés et Z/mo/?s co/?tMe/7tj{/*>f/fe//*

Q.
1
Grès m jrw s f/st/eœ J
âr/isâ et m?r/?esgf/>se//&?s
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W - </ fifjr/?es i/âtvs
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I s e ffrèst/efose
f fWMàt/0/7 CMt/S7Mte/eCfe
f M?r//es
2 Grés e t co/ty/o/nérfts

A V S’&6strft&/7?

Levés inédits de MM: Bonocco, Germain, Perrocfon.

Echelle
O 2 a 6 0 10 k m
163

à surfaces rougeâtres, s ’intercale vers le milieu de cette série qui


passe elle-m êm e vers le haut à des calcaires à L ithotham niées
contem porains des dépôts de la mer à tripolis, plus au N.

Le flanc N m ontre une série gréso-caleaire n ’offrant, en face


des 600 m précédents, que quelque 200 m d ’épaisseur.
la partie inférieure est représentée par des marnes brunes, sableuses,
à intercalations gréseuses (ép. 50 m environ) ;
— la partie supérieure m ontre un ensem ble de calcaires argileux,
jaunes, à surfaces rognonneuses contenant une faune assez pauvre
de Lam ellibranches et de Polypiers, où l'on note : l'tabellîpecten
incrassatus, F. ugolini. Pecten renolutus, Turritella lurris, A ncilla
glandiform is...

Ces calcaires sont directem ent recouverts par les trri polis.
Des levers de. détail dans ce tte région m ’on t permis de pré­
ciser les variations de faciès (P i : i«ri »don , 1955) que je résum e­
rai rap id em en t ici.
E n l’absence de m arqueurs m icropaléontologiques qui dis­
paraissent dans ces milieux trop littoraux, deux repères chrono­
logiques assez fidèles perm ettent de situer les différents faciès :
un niveau de cinérites à la partie supérieure de la zone lî
des m arnes bleues,
— le m ur des m arnes à tripolis.
Les m arnes bleues, bien développées sur le flanc S du
dj. T o u ak a, sem blent dessiner une sorte de golfe séparé du
centre, du bassin par une ligne de hauts-fonds jalonné d ’E en W
p ar les récifs à L ithotham niées du dj. Aoud Sma et du dj. Mes-
kine. D ans ce < golfe », la série m arneuse devient de plus en plus
d étritiq u e el se charge en sables el en limons eu direction de l ’W.
La coupe de l’o. Tlélat m ontre même un niveau de poudingues
à gros galets au sein de cette série.
La série, m arneuse se développe considérablem ent vers le X
où les forages du dj. Djira (D a. 1) et de Debbi (Db. 1) l’ont
traversée respectivem ent sous des épaisseurs de 540 et ti(H) m
(fig. V - 17).
Les form ations de calcaires à Algues se développent consi­
dérablement. vers l’W où elles viennent reposer directem ent sur
le su b stratu m crétacé (o. T afaraoui, S des Lauriers Roses). Ces
récifs sont bordés par des calcaires argileux jaunes, parfois
165 —

lim oneux et glauconieux, renferm ant des faunes de Lam elli­


branches et d ’Echinides. Certains niveaux peuvent form er de
véritables Ium achelles constituées de fragm ents de Pectinidés ou
de thalles de Mélobésiées.
Ces calcaires passent eux-m êm es latéralem ent à des sables
et à des grès calcaires, localem ent conglom éra tiques, p re n an t un
faciès sau m âtre et devenant co n tin en tau x vers le S.
Les form ations m édianes dim inuent sensiblem ent d ’épais­
seur vers FW et les différentes coupes que l’on p eu t observer
sur la bordure S du bassin, le long du massif des Tessala, m o n tren t
un envahissem ent progressif de la partie inférieure des m arnes
bleues p ar des faciès saum âtres ou continentaux.
D ans la r é g io n d ’A rb a l, notam m ent le long de l’oued el
Aricha, on observe, discordants su r des m arnes, des limons et des
conglom érats rubéfiés à lames de gypse (fig. V - 48) :
des s a b le s a r g ile u x et des g rès, lo c a le m e n t c o n g lo m é r a tiq u e s , à
d é b r i s d e c o q u i l l e s d ' H u î t r e s o u d e P e c t i n i d é s (1 à 1 0 m ) ;
des m arnes g r ise s à fa c iè s litto r a l (1 0 0 à 200 m) ;
d e s c in é r ite s b la n c h e s , tr è s r ic h e s en b io tite (5 à 10 m) ;
d e s m a r n e s g r ise s, e n tr e c o u p é e s d e n iv e a u x le n tic u la ir e s p lu s o u
m o in s d é v e lo p p é s d e c a lc a ir e s a r g ile u x ja u n â tr e s (1 5 0 -2 0 0 m) ;
— d es m arn es b la n c h e s à Ostrea cochlear re n fe r m a n t q u e lq u e s , lits
de tr ip o lis .

N S ssb/es rovçesp/tecènes
a k jirt blancmassif coqmtkr
takatre si/tce»•fin*,Portas en
p/jyuetU's, marnes blanches et
mutces ténes c/etripolis

m arnes p rises j w lentilles


de cala ire s argileux
unêrrtes
sables jrpf/eoi j Osircê,ftcten
limons et conglomérats rt>offcs
schistes crétacés

l ui. Y - -18. Coupe du Miocène de l’oued el Aricha (région d ’Arbal).

Les niveaux détritiques de. base sont généralem ent très peu
développés e t très lenticulaires ; en m aints endroits, les m arnes
bleues reposent directem ent sur les form ations continentales qui
m o n tren t localem ent un péndage n ettem en t plus faible que celui
des couches m arines qui les surm ontent.
166 —

Les m arnes bleues dépassent rarem ent 200 ou 300 m de


puissance. Leur m icrofaune est généralem ent pauvre et indique
un milieu litto ral. Elles renferm ent, sensiblem ent dans leur
partie m oyenne, un niveau de cinérites qui se suit très réguliè­
rem ent depuis l’oued T lélat à l’E, ju sq u ’à l’oued Besbès, au N
du dj. Tessala (fig. V - 31). C’est un excellent repère dans toute
cette région où les faciès sont généralem ent trop littoraux pour
renferm er des m icrofaunes caractéristiques. La partie supé­
rieure des m arnes bleues vindoboniennes est fréquem m ent envahie
p ar des form ations calcaires, plus ou moins lenticulaires : m arno-
calcaires b ru n âtres passant à des calcaires argileux et à des
calcaires co nstruits à Litholham niées. L a ré g io n d 'A r b a l m ontre
toute une succession de changem ents de faciès particulièrem ent
intéressants. C ertains niveaux calcaires renferm ent une riche,
faune d’E chinidcs et de Pectinidés, où l’on peul notam m ent
récolter :
Clypeaster laboriei
— C lypeaster ogleanus
F labellipecten fraterculus S o w b b b y
Flabellipecten ugolini D. et R.
— Flabellipecten planosulcatus M a th ., etc.

Dans la partie occidentale, les faciès deviennent m oins


profonds et plus détritiques. La coupe du c h a b e t C h e lla te , p ar
exemple (fig. V - 49), au N du djebel Tessala, m ontre, au-dessus
des Cinérites, des m arnes grisât res à l'olamides et à Cerithiuin (C.
turonicum, Tiaracerithium psendotiarella, Potamid.es doiimergueï)
indiquant un milieu saum âtre. Ces niveaux calcaires sont rem ­
placés par des grès grossiers tendres, à ciment calcaire, p assan t

fi rouges pliocène,f
v calcaires tvquiVers ,ca/ca/ree
gréseux tendre» Jaune à rougeâtre
3 sables ara/leurJaune * rouge

cinerites

2 marnes bleues

1marnes et limons rouges

Fn;. V - 40. Coupe d 11 Miocène du ch ab et Chcltale (au N du djebel


Tessala).
167 -

localem ent à des sables argileux jaunes et rougeâtres. Le d je b e l


T e s s a la . notam m ent, qui culm ine quelques kilom ètres plus au S,
est constitué par un plateau de grès calcaires à Ostrea crassissima.
Le Miocène supérieur m arin se réduit encore vers l’W ; après
un épisode saum âtre et continental assez prolongé, les niveaux
m arins sont représentés p ar des m arnes sableuses à B ivalves et
à petits Gastropodes, d ’une tren ta in e de m ètres d ’épaisseur, qui
passent elles-mêmes aux calcaires crayeux blancs du Miocène
term inal.
E x t r é m i t é o c c i d e n t a le

Plus à l’W encore, dans la r é g io n d e la B a s s e T a f n a , le


Miocène supérieur est représenté par des form ations calcaires
discontinues, affleurant sur les deux rives du fleuve, dans les
Beni Ouarsous à l’W, et dans les Seba Chioukh à l’E.
Ce sont des calcaires blancs ou jaunes, souvent crayeux,
parfois gréseux, à L ithotham niées, Bryozoaires et Polypiers, tout
à fait com parables à ceux du p lateau de Beni Saf.
Au djebel H erinachia, on p eut observer la base de cet
étage et le passage progressif des couches continentales aux
form ations marines. Des niveaux à Cerithium, à Nerita et à
Ostrea crassissima m arquent les term es de passage aux m arno-
calcaires franchem ent m arins à Pectinidés et à Bryozoaires, où l’on
récolte n o tam m ent Pecten benedidus, Chlamys scabrella, Flabelli-
pe.rten incrassatus, Arca turonica. Sur le flanc N des Seba Chioukh,
ces calcaires reposent sur un conglom érat très grossier à élém ents
mal classés, recouvrant les couches rouges au N et le Miocène
inférieur su r la chaîne elle-même.
L a puissance de cette série a tte in t environ 80 m au dj. Seb$
Chioukh.
Cet ensemble ap p a rtie n t à la partie supérieure du deuxièm e
cycle m iocène et en partie au Miocène term inal.
Nous sommes ici dans un dom aine où le b âti est beaucoup «
plus rigide el ne perm et q u ’une subsidence très faible, m ain ten an t
un milieu très peu profond.
L it t o r a l o r a n a i s

I subsidence augm ente v rrs le N e t le N E, où les m arnes


bleues du Miocène supérieur s’épaississent tout en p re n an t 1111
faciès plus profond. Mais, dans ce pays tabulaire où nous n'avons
— 168 (

pas de sondage, il n ’existe aucune coupe com plète île la série.


Les m eilleurs affleurem ents, ne p erm e tta n t que rie fragm entaires
observations, sont ceux du cap Figalo et ceux des Andalouses et
de Saint-A ndré de M ers-el-Kébir, récem m ent étudiés p ar Y.
G o u r i n a r d (1952).
Au G ap F ig a lo , les m arnes bleues sont coupées dans leur
partie supérieure p ar d ’im portantes form ations de cinérites,
contem poraines de celles de la bordure S, que nous voyons ici
en relation avec des venues d ’andésite a p p a rten an t au com plexe
du Tifaraouine.
A l’o u e d H a m m a d i et à M e r s - e l- K é b ir , on retrouve la
série des m arnes bleues (som m et de la zone B-zone A) sous leur
faciès h abituel de, m arnes franches à Globigérines. Mais ces m arnes
se chargent, à leur partie supérieure, en gypse et en élém ents
détritiques pour passer localem ent à de véritables conglom érats
que Y. G o u r i n a r d a interprétés com m e les form ations de dém an­
tèlem ent des horsts, dont la mise en place est ainsi datée de la
zone A du Miocène supérieur.
La sédim entation m arine reprend sur les flancs, puis sur la
masse elle-même, de ces horsts au cours de la m er à tripolis,
par le dépôt de m arnes jaunes et de calcaires à L ithotham niées
que nous analyserons au chapitre suivant.

II. — Bassin du M oyen Chélif

Le Miocène supérieur du bassin du Moyen Chélif est repré­


senté p ar une série de m arnes bleues, plastiques, passant pro­
gressivement vers le h a u t et latéralem ent vers le S à un com plexe
sableux (pl. 3).
Les m arnes bleues se présentent sous leur faciès habituel :
quelques m inces lits de tufs andésitiques s’intercalent dans la
série au \'\V de H am m am R igha. Kl les renferm ent l'association
planetonique : Globigerina bulloirles, C. dubia, Globiyerinella
aequilateralis, Globigerinoitfes Iriloba...
Llle.s apparaissent souvent sous, un faciès littoral à lïlphi-
diurn, Cibicides, Rolnlia avec quelques zones à Bulimines.
lies m arnes bleues à faciès néritique évoluent rapidem ent
dans le tem ps vers des faciès litto ra u x à Iiotnlia bircarii et
S ’onion boueanum.
C ette série m arneuse franche est peu épaisse et ne sem ble
pas dépasser quelques centaines de mètres.
A quelques kilomètres, à l’E de H am m am Righa, deux len­
tilles de calcaires à L ithotham niées et à B ryozoaires s’intercalent
dans ces m arnes. Vers l’W et au S du village, ces calcaires passent
latéralem en t à des m arnes sableuses et à des sables à stratifi­
cation entrecroisée ( s a b le s d e V e s o u l- B e n ia n ) (fig. V - 50).
Vers l ’E, dans la région de Bon Medfa, les calcaires passent éga­
lem ent à la partie inférieure d ’un complexe gréso-sableux fossi­
lifère qui se développe largem ent dans les p arties centrale et sud
du bassin où il envahit toute la série. Près du cim etière de ce
dernier village, on peut récolter, entre autres fossiles :
Chlanujs justiana F ont.
— N uciila nucléus L.
— P yrula coudita B ru g .
Turrilclla bicarinata E ic h w .
— Turrilclla tricarirtala B r o c c . , e t c .

Kimrntm rè*ou>Bentd/> OItbàauiSj

S o t>i C
U elJfftfi |
32 aiicjire*4
-* 1m ontesjnset |
mîmes grue*

F ig . V - 50. — Coupe du Miocène de la région Vesoul-Benian djebel


Gontas.
!. Marnes grises du Miocène inférieur : 2. Marnes grises ; 3. Calcaires à Algues ; -1. Sables
et grès (« sables de Vesoul-Benian ») (2. 3 ,4 , Miocène supérieur).

Il forme en particulier les g r è s et p o u d in g u e s d u G o n ta s


qui term inent le cycle m iocène; ce sont des grès sableux, roux,
assez grossiers et intercalés de lits de poudingues, légèrem ent
feldspathiques et glauconieux, présentant généralem ent de m agni­
fiques stratifications entrecroisées. Ils renferm ent, localem ent,
des traces ligniteuses et d ’assez fréquentes surfaces ferrugineuses.
Des niveaux fossilifères, notam m ent à V esoul-B enian, à Bou
Medfa et au dj. Gontas. ap p araissen t assez fréquem m ent dans
cette région qui a été le théâtre, en 1896, d ’une excursion de la
Société géologique de F rance dem eurée célèbre.
T out ce com plexe détritique repose directem ent sur le Cré­
tacé dans la p artie S du bassin.
Vers l’E, dans la région de M édéa-Berrouaghia, la série
miocène est caractérisée par une épaisseur plus réduite et des
faciès plus détritiques.
On peut distinguer, reposant sur des conglom érats en tre­
coupés d ’argiles rouges gypseuscs :
— des marnes sableuses grises à jaunâtres, à intercalations sableuses ;
— des grès e t sables, plus ou m oins argileux, à Ostrea crassissim a et à
B ivalves, présentant des niveaux de poudingues atteignant une
soixantaine de m ètres de puissance ( D a m e , 1 9 5 0 ) .
Cette série passe latéralem ent vers l’E à des form ations
continentales rouges.

15. E S Q U I S S E P A L K O G E O G R A P IIIQ U E

Le Miocène supérieur ap p o rte d ’im portants changem ents


dans la paléogéographie des bassins de l’Algérie occidentale. La
mer s’est com plètem ent retirée du dom aine sud-tellien e t ses
lignes de rivage ne dépasseront guère vers le S le massif de
l’Ouarsenis, horm is quelques transgressions locales dans la région
des Beni Chougrane-Tessala.
Dans ce tte région occidentale, le sillon sud-rifain est émergé
et le bassin de la T afna, largem ent exondé, ne sera l’objet que
d ’une courte transgression à la fin de l ’étage.
A l’au tre extrém ité, le sillon sud-tellien est définitivem ent
exondé et la m er vindobonienné v ien t b u te r an pied de la chaîne
de l’Ouarsenis. Son dom aine se prolonge vers le NE par les
bassins de la M itidja et du Sebaou, où se retrouvent les mêmes
faciès et les mêmes milieux. Son extension se trouve ainsi très
sensiblement réduite par ra p p o rt à l’époque précédente et ses
rivages m arq uent une im p o rtan te é ta p e dans la régression géné­
rale du Néogène.
I. — Bassin d u Bas Chélif
La transgression du Miocène supérieur ap p araît nettem ent
sur les marges du bassin où elle se prolonge pendant la plus
grande partie de cet étage, suivant l’évolution des massifs bor-
— 171 —

diers. D ans sa partie orientale, le bassin com m unique alors avec


le bassin d u Moyen Chélif. A la différence de la mer burdigalienne,
elle im m erge assez largem ent les massifs du D ahra, des Beni
Chougranc et du Tessala, tandis q u ’elle mord à peine sur la
m arge septen trio nale du massif de l’Ouarsenis, laissant définiti­
vem ent ém ergée la zone sud-tellienne (fig. V - 51).
L’ac tiv ité orogénique s’a tté n u e rapidem ent exception
faite de quelques phénom ènes locaux, bien q u ’im portants
d u ra n t to u te cette partie du Miocène, qui se caractérise ainsi par
une stabilisation progressive de l’ensemble du pays. L ’érosion
am ène les reliefs à un stade de pénéplanation avancé et la sédi­
m en tatio n modèle, dans le bassin, une topographie plus régulière
ou les faciès se rép artiro n t d ’une m anière plus classique : faciès
litto ra u x le long des côtes, p assa n t progressivem ent à des faciès
néritiques e t pélagiques au centre du bassin ; quelques exceptions
su b sisten t cependant, notam m ent dans la région des Beni Chou-
grane et des Ouled Ali.
T o u t a u cours de cette période, les massifs bordiers sem blent
s'enfoncer lentem ent d ’un m ouvem ent épirogénique d ’ensemble.
La subsidence du bassin continue à jouer le long de flexures
bordières. qui s’am ortissent cependant progressivem ent, d é te r­
m inant une fosse centrale plus profonde à sédim entation vaseuse.
Les m arges des massifs, progressivem ent immergés, resteront
relativ em en t stables, form ant un plateau continental peu pro­
fond en milieu aérobie, où se déposeront des séries peu épaisses,
conglom érats, sables, calcaires gréseux et calcaires récifaux,
m o n tan t dans la série su iv an t la m arche de la transgression.
Q uelques lits de cinérites m arq u en t l’apparition de phénom ènes
volcaniques, dont on retrouve la trace de quelques chem inées le
long de certaines lignes de fracture.
R É G IO N O R IE N T A L E

Le m a s s if d u D a h r a se trouve presque com plètem ent


im mergé, à l’exception du dj. Diss, à son extrém ité occidentale,
qui d ev a it constituer une île.
Après le dépôt de form ations de plage, s’installe une sédi­
m entation vaseuse en milieu néritique peu profond. Localem ent
et vers la partie supérieure de c e tte série, se forment des lentilles
de calcaires à Lithotham niées. ou à débris de Coraux plus ou
moins d étritiq u es. Dans la région d ’Aïn Zeft, on rem arque même,
172

à cette période, de petits niveaux bréchiques à fragm ents de


schistes crétacés qui pourraient être la m arque d ’une deuxièm e
émersion du D ahra.
Une certaine instabilité, assez irrégulière, semble se m ain­
tenir dans c e tte région. Aux aires très subsidentes et relativem ent
profondes de la fosse axiale R okba-E l Biod succèdent très ra p i­
dem ent, vers le NW , des zones plus stables, où ne se déposent
que quelques dizaines ou quelques m ètres seulem ent de m arnes
bleues, correspondant à un milieu ou relativem ent profond,
comme à l’W de Rabelais, ou plus littoral, comme au koudiat
Guellal.
Il n’est, d ’ailleurs pas exclu que certaines de ces zones, qui
se placent su r des lignes de charnière du bassin, correspondent à
des talus sous-m arins tro p inclinés pour conserver des sédim ents.

Sur la m arge N W du D ahra, une subsidence assez intense


se dessine ‘jusque dans la région de Cassaigne, tandis que sur le
massif lui-m em e, la subsidence sem ble jouer assez irrégulièrem ent.

L a z o n e a x ia le de la région orientale forme un véritable


fossé subsident où s’accum ulent .plus de 1 000 m de m arnes bleues.
Elle correspond à un milieu néritique devenant relativem ent
profond dans la zone de R abelais au cours de cette période, la
subsidence n ’é ta n t plus exactem ent équilibrée par la sédim en­
tation. D ans la zone de W arnier, par contre, dans l’axe de ce
sillon, des form ations plus littorales el de nettes influences sau­
m âtres ap p araissent dans la partie supérieure des m arnes bleues
(zone A) : calcaires à Bryozoaires, m arnes à galets, débris de
schistes et brèches de m arnes pouvant correspondre au débouché
d ’un estuaire. T oute l’extrém ité orientale du bassin p araît
atteindre, à ce tte période, un certain stade de com blem ent,
favorisant le développem ent des calcaires à Algues et à Bryo­
zoaires, qui, à partir de la bordure S. s’avancent jusque dans la
région F ro m entin-F latlers. (les calcaires, plus fins dans la p artie N,
deviennent détritiques vers l’E, où ils passent latéralem ent à des
form ations gréseuses.
Sur la b o r d u r e S du bassin, la m er continue sa transgression
sur la m arge du massif de l ’Ouarsenis qui forme un vaste plateau,
peu profond el bien aéré, où se développent de larges « tro tto irs >
de calcaires à L ithotham niées, qui se poursuivent ainsi sur une
— 173

soixantaine de kilom ètres de longueur de Saint-Aim é ju sq u ’à


Oued Fodda. Ces Algues calcaires paraissent encroûter et incruster
les bords des récifs de Bryozoaires q u ’elles consolident et défendent
ainsi co n tre l’action des vagues, comme ou p eut le constater
actuellem ent sur certains hauts-fonds de la baie d ’Àrzew (B os-
F F . L D E R , 1955).
D ans celte région, l’ap p o rt de m atériaux élastiques lim ite
l’extension de ces calcaires qui fo n t place à des grès calcaires.
Des sables et des grès se déposent sur la bordure S, d an s des
lagunes côtières.
R É G IO N S C E N T R A L E E T O C C ID E N T A L E

P e n d a n t to u te cette période, la r é g io n d e s B e n i G h o u g ra n e
e t d e s O u le d A li conserve une topographie assez tourm entée.
Une ligne de hauts-fonds relativem ent stable se m aintient, en
particulier sur leur bordure N, délim itant vers le S un golfe plus
subsident.
Ce Irait ap p a raît n ettem en t dans la dissym étrie des coupes
des deux flancs du dj. T ouaka, au S de Saint-Denis-du-Sig. Ce
chapelet de hauts-fonds est jalonné, à la fin du dépôt des m arnes
bleues, par une série de récifs de calcaires à L ithotham niées,
depuis le m assif enterré de l’Hillil et les reliefs de Kalaa ju sq u ’à
ceux de la région de Tafaraoui, en passant p ar les récifs du Bou
Ziri, du dj. T ouaka et du dj. Aoud Sma. E n tre ces massifs cons­
tru its se développent des calcaires argileux à concrétions limoni-
teuses, correspondant à des zones littorales plus agitées où pros­
péraient des E chinides et des Lam ellibranches. En différents
endroits, ces calcaires passent vers le S à des grès roux ferrugi­
neux, correspondant probablem ent à des chenaux ou à des zones
de co u ran t. On notera que les calcaires à L ithotham niées repré­
sen ten t, pour une m êm e période, les dépôts les plus épais de ces
différents faciès. I nc carte en isopaques des form ations com prises
entre les deux repères chronologiques constitués par les cinérites
et la base des Tripolis présenterait des m axim um s dans les zones
de calcaires construits. Les profondeurs s’uniform isent avec le
dépôt des Tripolis et on assiste donc à des oscillations différen­
tielles du fond de cette région.
P endant la plus grande partie du dépôt des form ations
m édianes, la m er poursuit sa transgression vers le S, recouvrant
localem ent les séries continentales de la première p artie du
— 171 -

Vintlobonien. C ette région forme un plateau continental peu pro­


fond, où com m encent à se développer d ’im p o rtan ts tro tto irs à
Lithotham niées.

Vers l'W , la c h a în e d u T e s s a la se trouve immergée, jo u a n t


le rôle de plateform e instable où s’édifient des récifs de calcaires
à Algues ou à Polypiers. Des îles sem blent s’être m aintenues
assez longtemps, comme au voisinage de Saint-M aur, où le Mio­
cène supérieur se réd u it à un gros banc de calcaire conglom éra-
tique.
Ce plateau étail séparé du bassin proprem ent dit, au N. p ar
une flexure lim itan t les faciès calcaires des faciès vaseux plus
profonds. Cette frontière est jalonnée a u jo u rd ’hui p ar une zone
de failles et de flexures, s’am ortissant rapidem ent vers l’W.

La reconnaissance p ar sondage de la zone centrale du bassin


p la te a u d e M o s ta g a n e m et e n v iro n s d e l'H illil — a permis
d ’y retrouver une paléogéographie com plète, com parable à celle
des Beni C hougrane et des Ouled Ali. Les grandes lignes palê-
océanograpliiques de cette région, esquissées à l’aube du Miocène
supérieur, se m aintiennent pendant la plus grande partie du
dépôt des m arnes bleues, sans échapper cependant à l’uniform i­
sation générale des conditions de sédim entation qui reste la
règle au cours de celte, période. V ers la fin de la zone H. des faciès
néritiques, relativem ent profonds, s’établissent sur l’ensemble
du plateau de M ostaganem . Vers le S. dans les zones de Guer-
bouça et. de Bon G uirate, se m aintiennent des faciès litto rau x ,
de même que dans le golfe «pii s'esl formé au S du haut-fond de
K alaa. Des influences saum âtres persistent à l’W de. Perrégaux
et dans la région au S de Relizane. Sur le plateau de Saint-Louis
régnent des conditions néritiques peu profondes.
Durant to u te cette période, l’aire de l’Akboube évolue en
sillon subsident, exactem ent dans le prolongem ent de la fosse
axiale orientale. Ce l'ossé se trouve resserré entre les deux zones
stables de Berercha-Bsibissa au N et de l'H illil au S.
Le jeu de bascule, amorcé avec le d éb u t de la transgression
vindobonienne, s ’accuse ; la subsidence de l’Akboube, n’é ta n t
plus compensée p ar une sédim entation aussi intense, en traîn e
un approfondissem ent de cette zone, tandis que se relève la zone
de Berercha relativem ent stable ou se développent quelques
175

niveaux de calcaires à Polypiers el à Am phistégines. Plus au


-NW, de m êm e, l'aire du plateau de M ostaganem évolue en pla­
teau co n tinental et reste relativem ent stable.

Cette période est caractérisée p ar des phénom ènes de dis­


tension tecto n iq u e qui se m anifestent, to u t particulièrem ent
dans la r é g io n d u L itto r a l o r a n a is , p ar des événem ents tecto­
niques im p o rtan ts.
C’est, en effet, au cours du dépôt des m arnes bleues du Mio­
cène supérieur que se pro d u it la m ontée des horsts des massifs
côtiers. S im ultaném ent, en tren t en activ ité les volcans andési-
tiques de l'ifaraouine, dont les cendres se déposent au sein des
m arnes bleues.
On su it to u te l’évolution de cette « orogénèse dans h»
succession des faciès du Miocène supérieur, sur le flanc N du
M urdjadjo, p ar exemple. Le faciès des m arnes devient de moins
en moins profond, littoral, puis sau m âtre avec l’apparition de
gypse et finalem ent subcontinental. On peut se représenter, à
ce m om ent, l’émersion d ’une falaise au pied de laquelle s'accu­
m ulent les blocs et les galets p ro v en an t de son dém antèlem ent ;
puis des calcaires, plus ou moins détritiques, à Balanes et à
Clypéastres, se développent, to u t au to u r.
Après une période d ’ém ersion correspondant à la fin du
dépôt des form ations m édianes dans le reste du bassin, une légère
immersion du liorsl permet, la form ation de calcaires à Litho­
tham niées s u r ce haut-fond. Les oscillations, qui accom pagnent
ces m ouvem ents, créent localem ent des conditions de sédim en­
tation lagunaire p erm e tta n t le dépôt de lentilles de gypse (Gou-
RINAItD, 1952).

On retrouve, plus à l'\Y. des preuves d ’émersion plus im por­


tantes. contem poraines de la surrection de ces horsts côtiers.
Certaines de ces terres, notam m ent dans la région de lieni-Saf,
pouvaient être reliées au continent, car on y a retrouvé des dents
d ’Hipparion.
Le faciès des m arnes bleues franches ne se retrouve pas au
delà d 'une ligne Vin el A rba-T urgot. au SW de, laquelle le Mio­
cène m arin n’est plus représenté que par des faciès tout à fait
litto rau x de grès détritiques et de calcaires blancs coquilliers.
A 1 W d e 1 A ïn el A rb a , la lim ite m éridionale de la mer
- 176 —

vindobonienne est reportée au N d ’une ligne H am m am bou


H adjar-G uiard, prolongeant l'ax e du djebel Seba Chioukh. Au S
de cette ligne, s’allongeait une étroite baie où se déposaient des
sables et des vases fluviatiles et saum âtres.
On ne retrouve pas trace de faciès profonds du Miocène
supérieur dans tonte l’extrém ité occidentale du bassin, où un
im p o rtan t épisode continental s’intercale au sein du Miocène
supérieur. Déjà, dans la coupe du ch a b et Chellat.e, on trouve
un horizon de sables lim oneux, en p artie rubéfiés, intercalé
entre les m arnes bleues et les calcaires coquilliers au som m et.
Cet épisode continental so développe largem ent vers l’W avec
l ’extension des grès, des limons et des form ations grossièrem ent
détritiques, violacées, de la rive gauche de la Basse Tafna.
Une exondation de cette extrém ité du bassin transform e
ensuite cette région en un golfe à caractère lagunaire où se
déposent, à la lim ite du dom aine m arin, des sables et des limons
à caractère fluviatile, pendant la plus grande partie du Miocène
supérieur. Ce n ’est, qu'à la fin du Miocène que la iner recouvre
une dernière fois ce golfe, y déposant des calcaires crayeux blancs.
La m er envahit alors la partie septentrionale du b a s s in d e la
T a fn a , recouvrant les pays des Seba Chioukh et des Beni O uar-
sous, transform és en plateform es stables peu profondes à la suite
d ’un dém antèlem ent poussé. Puis la m er se retire définitivem ent
vers le N.

A la fin du dépôt des form ations médianes, on voit ainsi


s’individualiser un sillon subsidènt axial, s'allongeant de W arnier
au dj. Djira, séparé par une zone transversale plus stable dans
la région de B ouguirat (fig. V -5 1 ). L ’isopaque 500 dessine assez
bien les contours du plateau m arginal au cours île cette période.
Cette plateform e, relativem ent stab le el peu profonde, ap p araît
bien développée au N. où elle relie le dom aine des horsts à ceux
de M ostaganem et du Dahra. Elle est encore bien m arquée sur
la marge de l'O uarsenis et du Tessala où prospèrent les récifs
de L ithotham niées. Elle est, par contre, beaucoup plus réduite
sur la bordure des Beni Chougrane et. des Ouled Ali, où une cer­
taine instabilité tectonique en traîn e de rapides variations de
faciès; une topographie sous-m arine, probablem ent moins un i­
forme, favorise ainsi la form ation de zones récifales et de len­
tilles sableuses dans une mer en transgression.
177 —

A la fin de cette période, la mer vindobonienne a donc trans­


gressé largement sur les bordures du bassin. Les zones subsidentes
du centre se sont progressivement comblées et la répartition des
profondeurs tend à s ’uniform iser.
On n o tera que ces événem ents constituent un point d ’in­
flexion im p o rtan t de l ’histoire de ce bassin, le dépôt de ces cine-
rites m arq u a n t la lim ite entre une sédim entation essentiellem ent
argileuse, au-dessous, et une sédim entation caractérisée par le
développem ent de calcaires construits, ultérieurem ent.

II. — Bassin d u M oyen Chélif

La paléogéographie de la mer vindobonienne diffère n e tte ­


m ent de celle du Miocène inférieur. A la suite d ’un relèvem ent
d ’ensem ble de caractère épirogénique, la m er se retire définiti­
vem ent de la zone sud-tellienne e t la ligne de rivage se m aintient
sensiblem ent su r la bordure septentrionale du massif de l’O uar-
senis, où l’on enregistre une n elte discordance angulaire. Les
massifs bordiers se rem etten t à jo u er légèrem ent le long de
flexures lim inaires en tra în a n t quelques discordances périphériques
locales.
C ependant, dans la m ajeure partie de ce bassin, comme dans
celui du B as Chélif, le Vindobonien succède en continuité de
sédim entation au Miocène inférieur ; les deux bassins com m u­
niquent à cette époque p ar le seuil du Doui, tandis q u ’une zone
d ’cnnoyage de l’Atlas blidéen, au N de H am m am Bigha, assure
une liaison avec le bassin de la M itidja.
Au cours j \u Miocène supérieur, le bassin tend à s’isoler de
la m er libre pour se transform er en golfe ou en estuaire évoluant
vers un milieu sau m âtre à sédim entation détritique qui se com ­
blera peu à peu. Plusieurs niveaux sableux, se développant vers
le S et p assa n t au NW à des calcaires construits, s’intercalent
dans ce tte série. E n tre ces différentes bandes sableuses a p p a ­
raissent quelques hauts-fonds, aux eaux plus claires et couverts
de L ithotham niées, notam m ent dans la zone à l’W d'H am m am
Bigha.
L’altern an ce de m arnes à Rotalia beccarii et à O stracodes,
e t de grès argileux feuilletés à plantes et à ripple-inarks, dans
— 178 —

la région de Changnrnier-Vesoul B enian, suggère une sédim en­


tation littorale en milieu très peu profond. L ’épaisseur, relative­
m ent im portante, de cette série im plique une subsidence régu­
lièrem ent équilibrée p ar les apports détritiques. Le bassin devait
alors former une vasière représentant une sédim entation de type
paralique.
Les com m unications avec les bassins du Bas Chélif et de la
M itidja sont progressivem ent coupées et le bassin évolue vers
un milieu saum âtre. Sous l’action d ’im portants apports terri-
gènes, il se com ble peu à peu avec le dépôt de form ations détri­
tiques devenant de plus en pins grossières.

** *

Le Miocène supérieur se retrouve dans les deux bassins du


Moyen Chélif et du Bas Chélif. Bien q u ’en continuité de sédi­
m entation avec le Miocène inférieur, il tra d u it un changem ent
assez net de l ’histoire de ces bassins.
La première p artie du Miocène supérieur, que nous venons
d ’examiner, est caractérisée par le d épôt de m arnes bleues assez
semblables à celles du Miocène inférieur.
Dans le bassin du Moyen Chélif, l’apparition de niveaux
détritiques, correspondant à d ’im portants apports à la partie
supérieure des m arnes, tra d u it une reprise de l’érosion, et partant
du diastrophism e, sur la bordure sud de ce bassin.
Dans le bassin du Bas Chélif, a u contraire, l’évolution des
biofaciès, au cours du dépôt des « M arnes bleues » du Vindobo-
nien, trad u it assez généralem ent un approfondissem ent du milieu
qu’accompagne une dim inution des ap p o rts élastiques.
P a r suite d'un lent affaissem ent des massifs bordiers, et
particulièrem ent des massifs du D ahra et des Boni Chougrane
Tessala, la mer amorce une transgression progressive déplaçant
lentement les lignes rie rwçtge. Les surfaces émergées se rétrécissent
ou disparaissent, les apports se raréfient et la subsidence n ’étant
plus compensée par une sédimentation terrigène, le milieu marin
^ s'approfondit lentement.
Cette a tté n u a tio n des flexures bordicres semble s’accom­
pagner, spécialem ent dans la partie occidentale du bassin, de
phénomènes de distensions tectoniques qui au raien t pu faciliter
— 179 —

le déclenchem ent de phénom ènes volcaniques et la m ontée des


horsts du litto ra l oranais.
Le paysage sédim entaire e t océanographique prépare ainsi
le cadre de la m er à tripolis.

3. — Les form ations term in ales (tripolis et g y p ses)

DEFINITIONS
Le Miocène supérieur se term ine, dans le bassin du Bas Chélif,
par des séries bien différenciées, représentées en grande partie
p ar des dépôts de tripolis et de gypse. Ces faciès s’éten d e n t sur
la plus grande p artie du bassin e t présentent une certaine valeur
stratig rap h iq u e. Nous les désignerons p ar les term es de « série
des Tripolis » et « série des Gypses », correspondant sensible­
m ent au x séries « Beida » et « Mellah » d ’A N D E R S O N , mais
en globant les faciès annexes et contem porains de ces form ations.
C a r a c t é r i s t i q u e s l i t h o l o g iq u e s

l)u p oint de vue lithologique, les « T r ip o lis » sont repré­


sentés par des alternances de couches très pures de tripolis
blancs e t de m arnes bleues ; des cinéritcs, à grain très fin, des
calcaires siliceux, des silex, des lim ons et des calcaires construits
ap p araissen t égalem ent, finem ent interstratifiés dans cet ensem ble.
Les diatom ites sont des form ations tendres, d 'u n blanc
éclatan t, douces au toucher, constituées par une poudre de
frustules e l de fragm ents de D iatom ées plus ou moins pure. La
proportion de silice est toujours très im portante, de l’ordre de
<S0 à 90 %. Les analyses m ontrent, en outre, de faibles pro p o r­
tions de chaux, de fer. d ’alum ine, de magnésie ( C a y e u x , 1 9 2 9 ;
V a n u e n B r o f . c k , 1 9 3 5 ) . Ces form ations se présentent en bancs,
souvent feuilletés, de quelques centim ètres à plus de 3 m
d ’épaisseur, «pouvant former ju sq u ’au quarl de la série totale.
Klles renferm ent une riche faune de Poissons qui ont fait l’objet
d'études, au jo u rd 'h u i classiques, du professeur A r a m b o u r g ( 1 9 2 7 ) .
Des bancs siliceux, durs e t denses, s’intercalent fréquem ­
m ent dans cette série ; ce sont., soit des calcaires siliceux, plus ou
moins argileux, soit des silex en rognons ou form ant de véritables
bancs de silice, du type chert, toutes les formes interm édiaires
p ouvant être représentées.
— 180 —

Les m arnes, grises ou blanchâtres, parfois d ’aspect, crayeux,


sont en général très riches en Foram inifères, et particulièrem ent
en Globigérines, ainsi qu'on Ptéropodes, en Coccolithes, en
Radiolaires et en D iatom ées (notam m ent de la famille des Mélo-
sirées et du genre Coscinodiscus) ; elles renferm ent parfois de
fins tests de M ollusques ou de G astropodes, desspicules d'Eponges
et des restes de plantes. Certains niveaux sont littéralem ent
bourrés de Globigérines et plus spécialem ent d ’Orbulines, au
point que la roche prend l’aspect d 'un grès fin.
Les m arnes sont généralem ent plus calcaires que les m arnes
bleues précédentes et passent progressivem ent à des calcaires
argileux. La phase argileuse se m ontre essentiellem ent composée
d ’illites et de chlorites et la phase d étritiq u e y est particulièrem ent
faible. On n o tera égalem ent la présence de niveaux de cinérites
à biotite.
Ces différents faciès m ontrent, dans le D ahra, des im pré­
gnations et des suintem ents de bitum e e t quelques efflorescences
de soufre.
C ontrairem ent au x séries précédentes, ces dépôls sont géné­
ralem ent caractérisés par une stratification fine et nette, p arti­
culièrement spectaculaire dans la carrière de Ou illis, par exemple
(planche, photo II I et IV).
On notera égalem ent les variations, très brusques dans le
tem ps, de ces différents faciès qui se superposent sans transition.
On a ainsi une alternance de faciès siliceux à Diatomées et de
faciès m arn eux à Foram inifères. ,
L’épaisseur de ce tte série est généralem ent de l’ordre de
200 m ; elle p eu t cependant se réduire localem ent à une cinquan­
taine de m ètres.

La s é r ie d e s G y p se s » est représentée par des couches


de gypse bien développées dans la p artie inférieure, dim inuant
progressivem ent vers la partie supérieure de la série, et p ar des
m arnes grises, plus ou m oins gypseuses, souvent entrecoupées
de passées sableuses au som m et de la série.
Le gypse est généralem ent cristallin, tran sp a ren t ou gris ; il
affleure en gros bancs lenticulaires pouvant attein d re une dizaine
de m ètres d ’épaisseur. 11 présente parfois dans le D ahra une
odeur de pétrole et m ontre plus rarem ent des im prégnations de
bitum e, tl est souvent associé et finement interstratifié avec de
181

minces lits lenticulaires de m arnes grises, de calcaires ou de


grès fins. Ces niveaux détritiques sont toujours bien classés et
s’agencent su iv an t de fines stratifications régulières. Les m arnes
sont généralem ent assez pauvres en Ostracodes et en Foram ini-
leres q u i ne so n t représentés que p ar des faunes littorales ou
saum âtres (R otalidés, Textularidés) ; elles renferm ent égalem ent
des tests de M ollusques et quelques écailles de Poissons. On y
rencontre assez fréquem m ent des restes de plantes, parm i les­
quels on a pu reconnaître des débris de feuilles ou de bois.
Au p o in t de vue m inéralogique, ces m arnes grises sont géné­
ralem en t peu calcaires ( 1 0 à 20 % de GO:. Ca) e t faiblem ent,
quoique irrégulièrem ent, détritiques. Dans un échantillon de la
région de W arnier, la phase argileuse est constituée d ’illite dont
une bonne p artie est ouverte, avec 20 % de kaolinite.
C ette série se divise assez n ettem en t en deux parties ; une
zone inférieure, d ’une cinquantaine de m ètres d ’épaisseur, form ée
principalem ent de gypse, et une zone supérieure plus épaisse,
souvent formée de m arnes. L ’épaisseur totale de cet ensem ble
varie de quelques m ètres à plus de 300 m.

Bassin d u Bas Chélif

Ces faciès particuliers ne so n t connus que dans le Bassin


du Bas Chélif, dont ils représentent un des traits m arquants.
Les « Tripolis » affleurent largem ent dans le D ahra, sur la
bo rdure des B eni.C hougrane et des Ouled Ali, plus particulière­
ment d an s la région du Sig et au voisinage d ’Oran. Ils ont, en
outre, été retrouvés p ar forages sur les plateaux de Saint-Louis
et. de M ostaganem .
Les ' Gypses », qui correspondent aux dépôts de régression
de la m er miocène, offrent des zones d ’affleurem ent plus réduites
(D ahra, bordure des Beni Chougrane).

R É G I O N O R IE N T A L E
B o rd u re du D ah ra

D an s le D ahra, où elle a été bien décrite par A n d e r s o n ,


la série des tripolis se différencie assez n ettem en t en deux ensembles.
Les bancs de Iripolis. souvent massifs, entrecoupés de passées
de m arnes calcaires, form ent la partie inférieure, tandis que la
— 182

a partie supérieure est généralem ent plus argileuse et s’enrichit de


quelques intercalations gypseuses.
La coupe du dj. M eni, p ar exemple, m ontre la succession
suivante (fig. V - 52) :
■ — à la base, reposant en concordance et en continuité de séd im en ta­
tion avec la série des marnes bleues, on Irouvc une alternance
de m arnes bleues, de calcaires siliceux et de « chéris » ;
— au-dessus, vient un ensem ble formé de 8 bancs de tripolis typiques,
séparés de lits de marnes bleuâtres friables, surm onté de bancs
■ de tripolis indurés, silicifics en plaques, entrecoupés de marnes
verdâtres et d ’un banc de m arno-calcaire brunâtre à cassure

■ conchotdale ;
— des m arn es-filau con ieu ses, légèrem ent gréseuses, adm ettant un

Lithologie Hicropaléototogie


ki

diiernanue ae tripolis RcaOLLUUjeJ'UWL Uvis


0: f
blancs en gros bancs
Uj et de m arnes O/eues Bulîniùui nrnlsfttn
m arnes bleues

<0 trip o iis sableux,, Orbulincc universa.


<o
m arnes bleues
O GU>big<u-ùwidcs
lacune d 'observation saccaJi/era
Q.
■*'» marnes limoneuses
uiauconieuse et trip o Globigertzia. ifjihin
Uj iis injectés de gypse

*5 K. marno calcaire brunâtre


marnes verdâtres et
Uj bancs si/icifiés durs
U oigerùw. rusàcû.
0 tripolis blancs a pas
sées de marnes ùl/vjtrès flonioa pcm piliaidju
7.
BuuLùruuw. ou-a/a.
alternance de marnes
bleuet et aecalcaireisiliceu

f r i"
i. S 6 7
' série standard

F ig . V 52.
(L e s c h iffres 1. 5. r>. 7 r e p r é s e n te n t les te r m e s d e la * série s ta n d a r d lo c a le : -I m a rn e s ;
5 c a lc a ire s ; G trip o lis ; 7 g y p s e ).
m ince niveau, alternent avec des bancs de tripolis injectés de
gypse ;
la série des tripolis s ’achève par sept bancs massifs de tripolis
séparés par des marnes bleues ;
— la coupe se term ine par une cinquantaine de m ètres de gypses
m assifs, plus ou moins plissotés et recristallisés, recouverts en tran s­
gression par les grès du Pliocène.
I.a série des tripolis m esure environ 150 m d ’épaisseur ;
celle des gypses m ontre une puissance visible de 50 m.
La m icrofaune offre nn benthos riche en espèces néritiques
dans la partie inférieure, puis en espèces infranéritiques dans la
partie supérieure, trad u isan t un approfondissem ent progressif
du m ilieu, cependant que du gypse, des q u artz et des paillettes
de b io tite apparaissent dans les résidus de lavage. Le plancton,
to u jo u rs ab o ndant, est particulièrem ent développé dans la partie
m édiane de la coupe.
L ocalem ent, comme au douar Ouled Sidi Farès (fig. V - 3),
des niv eau x calcaires lenticulaires à L ithotham niées, A m phisté-
gines, Bryozoaires, H étérostégines se développent dans cette série.

Vers l’W , l’épaisseur de la série des tripolis dim inue et les


faciès suggèrent un rapprochem ent de la côte.
L a coupe de la K o u b a S i A .E .K . M z a ra , levée p ar G. B l a n t
à 2 km au NW de F ont du Chélif, m ontre une»épaisseur de l’ordre
de 120 m. Les bancs de tripolis sont plus développés dans la
m oitié inférieure, où ils sont surm ontés de m arnes calcaires
brunes, de m arnes grises plus ou moins indurées, et de très fins
« lim ons ». Les résidus de lavage m ontrent de fins grains de
q u a rtz et de gypse. La moitié supérieure est formée de m arnes
grises, localem ent sableuses, entrecoupées d e minces lits de tri­
polis et d ’un niveau de cinérites (fig. V - 53).
Les m arnes de la partie supérieure renferm ent une riche
faune planctonique, les niveaux sous-jacents se révélant très
pauvres en Fora mi nifères.
La série des tripolis passe vers le som m et à des m arnes grises,
à fines intercalations gypseuses, de la série des gypses.
Quelques stratifications entrecroisées s’observent dans les
couches de tripolis de la base. De très spectaculaires phénom ènes
de <c slum pings » apparaissent, à quelques kilom ètres de là, dans
la carrière de Ouillis affectan t soit les niveaux de tripolis eux-
mêmes, soit les fins limons in terstratifiés dans ce lte série.
— 184

La série de passage des tripolis a u x gypses a fait l'objet,


d ’une analyse détaillée de C. S a l l e , dans la zone de S id i- B r a h im ,
un peu à l’W du dj. Meni, où ces terrain s m ontrent des suinte­
m ents actifs de bitum e (L o u is et S a l l iî , 1952) (fig. V - 27). Ces

Lithologie M icro faune


marnes gypseuses
gypse

tnarnes gypseuses à passées


de grès. filon net s de gypse

grès et mornes Feuilletées à tripoJis


m arnes ê tripolis
grès noduieux à délits argileux
marnes grises e { Jaunes
grès finement hcé
marnes noires 5 3 bleu ses
m a rn e s bleues a tripolis
r ^ r f w s à tripolis à passées de grès
grés qe de
Tnpoi/s massifs
grecs fauve
marnes çn plaquettes brunes
marnes a tripolis sé rie azoïçue
alternance de tripolis
et de marnes brunes
près salé . „
niâmes sableuses noircit res
marnes j tripoJis a lentilles sableuses
alternance de tripolis blancs
massifs et de marnes noirâtres
tripolis m assifs
m arnes a' tripolis Jaunâtres
alternance de tripolis e l de marnes
sombrespar/bis sableuses

O rb ulin a u/uuers**.
J rîJ Î\ tripolis massifs a lits de silex
g Ttectuvigeri/ia. Lèves
ôiobù/eriiLCL bulLoûtej
m arnes bleues a' intercalations
gréseuses

F ig . V - 53 Coupe des tripolis de la région de Pont du Chélif


Sicli A .K .K . M/ara (feuille de Bosquet) (d ’après G. B i . a n t > .

auteurs n o ten t, à la partie supérieure de la série des tripolis,


une dim inution progressive dos bancs de diatom ite, remplacés
par une altern ance de calcaires siliceux, de m arnes sableuses e t
de grès ruban nés. l i n conglom érat à ossements de V ertébrés
185

s’intercale dans celte série. Puis les niveaux de gypse deviennent


de plus en plus im po rtants.
Les analyses m icrographiques o n t permis de préciser l’évo­
lution des faciès au cours de celte période.
Les bancs de calcaires siliceux et de grès, mêm e ceux com ­
pris dans les m arnes gypseuses, on t m ontré une riche faune de
R adiolaires m arins, de Diatom ées et de Silicoflagellés. Les F o ra­
minifères sont représentés principalem ent p ar des formes planc-
toniques et, à la p artie supérieure, p a r des espèces néritiques peu
profondes q u ’accom pagnent des Lam ellibranches, des Echino-
derines e t des Algues (L ouis et S a l l e , p. 233). Le som m et de la
série d isp ara ît ici sous le Pliocène transgressif.

Plus à l’E, dans la région d ’A ïn Z eft, les sondages effectués


sur le k o u d iat Guellal (Az. 7 et A/.. 8 ) ont permis d 'a p p o rter
quelques précisions slratigraphiques en dépit des com plications
stru ctu rales de cette zone.
La série des tripolis a tte in t une puissance de l’ordre de 300 ni ;
la série des gypses est visible sous une épaisseur de 50 tn environ.
— la partie inférieure est formée de marnes e l de tripolis, avec île
très fines intercalations gréseuses, calcaires ou siliceuses et un
niveau de cinérites ;
la partie m oyenne montre, un certain développem ent des calcaires
gréseux et de l’anhydrite ;
— la partie supérieure est com posée principalem ent de m arnes à
n iveaux de tripolis et de silex.
Les m arnes bleues sont très riches en Orbulines et. re n ­
ferm ent de nom breuses traces de m atière organique, mais ce sont
les niveaux d ’an h y d rite qui m ontrent les plus fortes im prégnations
d ’huile.
La série des gypses est formée de bancs massifs d ’anhydrite,
entrecoupés de fines passées m arneuses.

Les Tripolis et les Gypses affleurent largem ent dans la région


du dj. R okba, où ces séries m esurent des épaisseurs de l'ordre
de 150 m et de 200 à 250 tn.
D ans la zone de l ’o. T a r h ia . le Miocène term inal présente
la coupe suivante :
la partie inférieure des tripolis, de quelque 80 m d ’épaisseur, est
représentée par une alternance régulière e l (l'égale im portance de
tripolis blancs, feuilletés, et de marnes som bres à Globigérines et
- 186 —

à D iatom ées ; clos bancs de calcaire argileux, plus' ou moins sili­


ceux, passant à de véritables « chéris », s’intercalent localem ent
dans ce premier ensem ble. De m inces niveaux de cinériles, à grain
très fin , apparaissent dans ces marnes.
la partie supérieure, qui attein t sensiblem ent la même épaisseur,
esL form ée de m arnes gris som bre, en bancs m inces, parfois calcaires
ou gréseuses, où s'intercalent des lits de tripolis riches en débris
de Poissons. Des calcaires gris clair, durs et denses, des calcaires
gréseux et localem ent des sables fins alternent vers le som m et de
cet ensem ble. De nombreuses im prégnations d ’huile apparaissent
dans ces horizons.
— la m oitié inférieure de la série gypseuse, d ’une puissance de l’ordre
de 125 m , est constituée de marnes grises, gypseuses, d ’aspect
schisteux, entrecoupées de bancs de gypse massifs de 2 à
5 m d ’épaisseur. Ces marnes renferm ent des traces charbonneuses
de plantes.
— la deuxièm e m oitié de la série gypseuse accuse un caractère détri­
tique marqué. C’est une alternance, d ’une centaine de mètres de
puissance, de marnes schisteuses, lim oneuses, un peu gypseuses,
et de grès fins, tendres ou durs, bien lités. Quelques calcaires gris
à p etits Gastropodes ou chargés d ’inclusions charbonneuses
s’intercalent à la base de ce dernier ensemble.

Un im p o rtan t tém oin de tripolis se retrouve à l’intérieur du


Dahra, dans le synclinal de Souk-el-Arba, où ils sont surm ontés
par une série de sables fins azoïques, rep résen tan t probablem ent
la fin du cycle miocène.
E n tre R e n a u lt e t P a u l R o b e rt, les form ations du Miocène
term inal co nstituent un mince liseré su r la bordure méridionale
de la plaine du Gri (fig. V - 46).
La série des tripolis, d ’une centaine de m ètres d ’épaisseur,
se présente sous son faciès habituel d ’une alternance de m arnes
bleues et de tripolis, où s’intercalent, quelques bancs de cherts
et. de minces lits de cinériles, renferm ant Oslrea cochlear.
Les Gypses n’apparaissent q u ’en lam beaux isolés sous les
calcaires pliocènes, Iransgressifs sur le Miocène dans toute cette
région.

Le Miocène term inal affleure largem ent au SE de R abelais,


où il forme le cœ ur du double anticlinal d ’E l B io d -S é d ra .
La série des tripolis est représentée dans cette région par
des m arnes blaliches, calcaires, souvent indurées, légèrem ent
sableuses dans leur partie c e n tra le ; l’épaisseur de cet ensemble
ne dépasse pas 200 m.
— 187 —

La série des gypses est formée d ’un gros ensemble de gypses


massifs, d ’une q u aran tain e de m ètres d ’épaisseur, surm onté
d'argiles grises, plus ou moins gypseuses, atteig n an t une centaine
de m ètres de puissance.
Les séries des gypses et des tripolis se poursuivent vers le
N Ii, où elles dessinent l’anticlinal de W a rn ie r. Les « Tripolis »
m arq u en t une évolution vers des faciès plus m arneux, à passées
de calcaires à Algues et à B ryozoaires ; les « Gypses » conservent
leur division en gypses massifs à la base et en m arnes grises gyp­
seuses au som m et, l’épaisseur de ce tte série augm entant sensi­
blem ent et atteig n an t quelque 200 m.

Ces séries se retro u v en t plus à l’E, dans la région a u N


d ’O rlé a n s v ille , où elles sont largem ent envahies p ar des faciès
m arneux. Les dernières diatom ites franches se retrouvent au
dj. T ad jah m o u m at (12 km NW d ’oued Fodda), où elles ap p arais­
sent au milieu d ’une m asse de m arnes sombres.
L ’étu d e des m icrofannes perm et de retrouver l’association
caractéristique Recluvigerina laevis, Bulim ina aculeata, confirm ant
le passage latéral des couches de tripolis à des m arnes bleues a ty ­
piques dans l’extrém ité orientale du bassin, comme l’av a it indiqué
B r i v e s (1897). Des intercalations de m arnes sableuses e t de
m arnes feuilletées claires, à minces' bancs de silex, apparaissent
dans cette série. La m icrofaune benthique indique un milieu littoral.
Les form ations gypseuses, bien développées et exploitées près
de Chasseriau, passent de même latéralem ent, à l’K d’O rléans­
ville, à des m arnes bleues, azoïques, qui peuvent atteindre 300 m
de puissance.
B o r d u r e d e l ’O u a r s e n i s

Le sondage de N ador (Na. 1), situé sur la rive droite du


Chélif) A une douzaine de kilom ètres à l'W de Charon, a m ontré
une série très particulière form ant transition entre les faciès
m arneux et siliceux du N, et les faciès calcaires de la bordure sud
du bassin : m arnes som bres à Recluvigerina laevis, entrecoupées
de bancs de gypse, de calcaires siliceux noirâtres et de calcaires
gréseux et lum achelliques, où l’on noie des débris de Coraux,
de Polypiers, de Bryozoaires, de Gastéropodes, de M ollusques...
La « série des gypses » offre une épaisseur relativem ent
réduite de 80 m com prenant 10 % d ’évaporites.
— 188 —

Les diatom ites ne sont représentées, sur la bordure sud-est.


du bassin, q ue p ar un m ince niveau de quelques m ètres au S de
Saint-Airné. On voit là ces form ations passer latéralem ent sers
l’E à des sables calcaires et à urt ensemble de calcaires construits
à L ithotham niées, succédant en continuité de sédim entation aux
calcaires de la fin de la m er des « m arnes bleues ».
('.et e n s e m b le c a lc a ire , dont nous avons exam iné la partie
inférieure au chapitre précédent, présente une puissance assez
constante do l.ïO à 200 m. Il est formé en grande partie de
coquilles ou d ’Algues encroûtantes plus ou moins individualisées.
Il arrive, en effet, fréquem m ent que le calcaire soit recristallisé,
ne laissant plus voir trace d ’élém ents, e t il prend alors un aspect,
homogène résistant. D ans les zones les moins cimentées, on
retrouve des Bryozoaires, des Lchinides, des Mollusques, des
Brachiopodes, des Foram inifères e t, no tam m en t, des H étéros-
tégines. L ’élém ent dom inant est constitué d ’Algues calcaires
encroûtantes de la sous-famille des Mélobésiées, Archaeolilho-
Ihamnium, M esophyllum , Lithophyllum, Lithothamnium ( L k m o i n i s ,
1939).

R É G IO N C E N T R A L E
B o rd u re m é rid io n a le

Plus à l’W, les « Tripolis » ne se retrouvent q u ’au delà de


Relizane, d ans la zone a n tic lin a le d e G u e rb o u ç a , où ils sont
représentés p ar quelques lits de tripolis disséminés dans des
m arnes gris-blanchâtre ; des passées de sables jaunâtres, à con­
crétions calcaires, se développent à la base de cette série. NTous
sommes là, en effet, dans une zone de. changem ents de faciès
im portants.
Les tripolis francs se retrouvent plus à l’W, au dj. ed D jir
près de Nouvion, où ils forment, le flanc de l'anticlinal de Bon
Guirate. Ils se présentent là sous leur faciès classique de m arnes
à Globigérines e l de diatom ites où l’on note cependant d ’im por­
tantes passées de gypse ; leur épaisseur est de l’ordre de 200 m.
Des form ations sableuses et argilo-sableuses se développent dans
la série des gypses qui disparaît vers I ’ K, dans la région de
lTlillil.

Les faciès à tripolis ne. se retrouvent pas vers le S où l’on a


tout lieu de penser que les Form ations médianes sont représentées
189 —

par la partie supérieure des calcaires construits du dj. B e r b e r


et, plus au S, par les sables d ’El B ordj.
Au C h a re b e r R ih a — <
■ la lèvre du V ent » — au N de
M ascara, on voit les tripolis reposer sur les m arnes bleues par
l’interm édiaire d ’un banc de cinérites blanches particulièrem ent
spectaculaires. Les niveaux sableux de la base de cette série
renferm ent une belle faune de M ollusques de grande taille, décrits
p ar B l e ic iiü r (1873 et 1875), o ù l ’on rencontre notam m ent
A m u ssiu m cristatnm, Peclen labnae. des Nucules, etc.

Vers le. N, les s o n d a g e s d e l'H illil (111. 1 el 111.2) ont


m ontré, sous le Pliocène, une série do calcaires, plus ou moins
crayeux, à Bryozoaires et à spieules d ’Oursins, do n t la p artie
supérieure p o u rrait représenter ici le Miocène term inal.
A quelques kilom ètres au N W , la série des tripolis affleure,
en effet, sporadiquem ent sous le faciès de m arnes à tripolis à
intercalations de calcaires à L ithotham niées et à Bryozoaires.
L’ancien sondage Pearson du B e l H a c e l (BU 3) a donné la
coupe su iv an te du Miocène term inal :
marnes à tripolis, de 80 m d ’épaisseur, entrecoupées de passées
calcaires et de lits de silex. ;
— calcaires à L ithotham niées, présentant sensiblem ent la m êm e
épaisseur, incrustés de nodules et de filonnels de gypse ;
- série gypseuse de quelque 300 m de puissance, com portant environ
50 % de gypses massifs, localisés dans sa partie médiane.

P la te a u d e M o s ta g a n e m

A une dizaine de kilom ètres au NW du Bel Hacel, le son­


dage de D ja z z a r (Dz. 1) a m ontré une série de l ’ordre de 400 m,
dépourvue de gypses massifs, constituée de m arnes grises à tr i­
polis, à passées gréseuses e t gypseuses, où l’on rem arque un im por­
tan t développem ent de form ations calcaires, plus ou moins gré­
seuses, à Bryozoaires et à G astéropodes. Ces faciès représentent
un m ilieu périrécifal com parable à celui du forage de Nador.
Quelques kilom ètres plus à l’W, le sondage de IJsibissa n° 1
a révélé une série assez différente, représentée p ar des m arnes à
tripolis de quelque 300 m de puissance, et au sein de laquelle
s'in terc alen t plusieurs passées île gypses ; les ■■ Gypses » propre­
ment dits, formés de 65 % d ’évaporites, atteignent 200 m d ’épais­
seur.
190

Ces séries s’am incissent sensiblem ent vers le SW, en s’accom ­


pagnant d ’im portantes variations de faciès.
Les sondages effectués dans la fo r ê t d ’E n n a r o (Mo. 1, Mo. 2,
Mo. 3), qui n ’ont traversé que la partie inférieure des tripolis,
ont m ontré l’existence de grès calcaires, de sables fins et de
marnes limoneuses à la base, correspondant à un milieu très
littoral. Des couches à Characées apparaissent dans quelques
affleurem ents de cette région.
Les p uits de B e r e r c h a el de. L o lla O k b a , situés à quelques
kilomètres à l’W, ont révélé une série de tripolis d ’épaisseur
réduite (50 à 80 m), correspondant, à un milieu néritique peu
profond. La série fies gypses, relativem ent plus épaisse (80 à
250 m), présente, un grand développem ent des évaporiles, de
l’ordre de 70 à 90 %, par rap p o rt a u x m arnes (fig. V - 54).

wsw EN E

Lo 1 Br 1 Bs 1 Dz 1

Fio. V - 54. — Schém a stratigraphique du Miocène term inal sur le


plateau rie M ostaganem.
1. M arn es à T r ip o lis ; 2. C a lc a ire s g ré s e u x ; 3. A n h y d r ile e t g y p s e ; 4. M a rn e à g y p s e .

Le sondage du dj. M ila r (Mi. 6 ) a m ontré une série plus


épaisse (de l’ordre de 170 m), renferm ant une m icrofaune essen­
tiellem ent pélagique. La série des gypses, de 125 m de puissance,
est formée pour 60 % de gypses massifs, associés à des argiles
gypseuses azoïques et à quelques bancs de calcaire bleu vacuo-
laire.
Les « Tripolis » affleurent sur la bordure sud du diapir de
N oisy, où le sondage No. 1 les a recoupés sous une épaisseur de
85 m. lis sont représentés là par une alternance de diatom iles
et de m arnes grises à passées fie calcaires siliceux.
191

D ans la ré g io n d e S a i n t - D e n i s - d u - S i g on relève la coupe


su iv an te (fig. V - 55) :
— à l a b a s e , u n e n s e m b l e d e m a r n e s b l e u e s d ’u n e v i n g t a i n e d e m è t r e s
d ’é p a i s s e u r ;
— u n e s é r ie à tr ip o lis d o m in a n t, e n g r o s b a n c s la r g e m e n t e x p lo it é s ,
e n t r e c o u p é s d e f i n e s i n t e r c a l a t i o n s m a r n e u s e s , d ’u n e t r e n t a i n e d e
m è tr e s d e p u is sa n c e ;
- d e s a lt e r n a n c e s d e t r ip o lis e t d e m a r n e s q u i s e d é v e l o p p e n t la r g e ­
m en t en m o n ta n t d a n s la s é r ie (é p . 30 m e n v ir o n ) ;
l a p a r t i e s u p é r i e u r e ( d e l ’o r d r e d e 70 m ) e s t fo r m é e d e fin e s in te r ­
c a la tio n s de tr ip o lis , e n lits d e 1 0 c m , d e m a r n e s b le u e s , p lu s ou
m o in s in d u r é e s , e t de « s ilts to n e s » b ru n â tr es ;
d e s « lim o n s » e t d e s s a b le s b la n c - j a u n â t r e , tr è s f in s et t r è s b ie n
c l a s s é s , l o c a l e m e n t c a l c a i r e s , o ù l ’o n r e n c o n t r e e x c e p t i o n n e l l e m e n t
q u e lq u e s Dorothia gibbosa ( d ’O k r i g n y ) qui a p p a r a îtr a ie n t ic i
d è s l a f i n d u M i o c è n e , a l o r s q u ’o n n e l e s c o n n a î t t r è s g é n é r a l e m e n t
q u ’à p a r tir du P lio c è n e (é p a is s e u r 190 rn) ;
d e s c a lc a ir e s a r g ile u x b la n c s à O str a c o d e s et à Rolalia (1 m ) ;
u n e a lt e r n a n c e d e m a r n e s b la n c h e s , d e m a r n e s g r is -n o ir , d e m a r n e s
v io la c é e s e t d e b a n c s d e g y p s e d e 30 à 50 cm d ’é p a i s s e u r , p a s s a n t
v e r s l e h a u t à d e s m a r n e s s a b l e u s e s e t à d e s g r è s ( é p a i s s e u r d e l ’o r d r e
de 20 m ).

R É G I O N O C C ID E N T A L E
B o r d u r e d e s B é n i C h o u g r a n e e t d e s O u l e d A li

Les m arnes bleues sont trè s riches en Globigérines. Le ben-


thos indique un milieu ncrilique littoral, qui est d ’ailleurs confirmé
par les faunes de Poissons correspondant à des espèces vivant
en milieu peu profond. Ces squelettes, généralem ent trè s bien
conservés, se trouvent de préférence dans les niveaux de tripolis
assez m arneux ou chargés de petits'- galets de m arnes. Des
horizons micacés, correspondant vraisem blablem ent à des for­
m ations cinéritiques, se rencontrent dans ces marnes.
C ertains lits sont plus indurés e t passent à des sables fins
et trè s fins. Ces faciès sont souvent très fossilifères, notam m ent
en petites H u îtres (Oslrea cochlear).
D ans les couches de tripolis s’individualisent assez fréquem ­
m ent des bancs très durs o ffran t tous les term es de passage des
argilites indurées et des calcaires siliceux a u x « chéris » purs. A
certains niveaux apparaissent de véritables silex zonés, en rognons
ou feuilletés.
Les tripolis francs sont particulièrem ent bien développés
dans la région du Sig.
■ ■ H

— 192 — — 193

V e rs le S , ils disparaissent sur quelques kilom ètres et passent La coupe du djebel bou Ziri m o n tre une série relativ em en t
latéralem ent à des calcaires construits à L ithotham niées, form ant épaisse, m ais assez pauvre en tripolis ; des calcaires com pacts ou
de grands p latea u x qui couvrent to u te cette région méridionale. dolom itiques s’intercalent dans une série de m arnes, localem ent
On retrouve, cependant, un peu au N du Bou Djebaa, quelques sableuses ou gypseuses, où la proportion du plancton varie de
intercalations de tripolis, au sein de ces calcaires (coordonnées 50 à 80 % . Sur la rive droite de l’oued cl H am m am , d ’im por­
L am b ert : x 226,7 ; y = 240,3). tan tes form ations sableuses, ren ferm an t une faune à affinités
saum âtres, se développent dans la partie inférieure de la série.
Des gypses massifs, localem ent érodés sous le Pliocène, term in en t
<
série calcarèu-gypseuse détritique le Miocène de cette, zone.
limons et sables jaunes à passées argileuses Dorothùjc gibbosa
'o alternance de m a rnes blanches e t noires et
kj 3“oie de qyp.se Vers l ’W, les tripolis passent à des faciès calcaires à Algues ;
Mzs calcaires argileux blancs RotxxUa.
Ostracodes ces calcaires sont bien individualisés el n ettem en t séparés des
a
kj i*
calcaires inférieurs à l’E de S a in t-L u c ie n , où on les voit des­
saù/es et g ré s calca ires à g r a i n t r è s fins
■-O siner d ’im p o rta n ts ensem bles lenticulaires. A l’W de Sainl-Luoien,
- et très b ie n classés ca/caires a passées
D o ro th ù x gibbosa. par contre, les faciès à tripolis disparaissent et les calcaires se
calcaires ou lu/nact/elliçues
et fondent avec les calcaires inférieurs pour form er une série
ki o u argileuses
tu Q com préhensive bien développée dans cette région. Le Miocène
Cl se term ine ici p ar des calcaires gréseux blancs, pseudo-oolithiques
kj
ou finem ent rubannés, à O stracodes, bien représentés au voisi­
C3
Q: nage de O uahrani, à l’W SW de Saint-Lucien. On retrouve
ki quelques lits de tripolis, entrecoupés de m arnes blanches et de
calcaires siliceux dans la région d ’Arbal et de Saint-M aur, au
kj - -
delà de laquelle on ne semble plus les retrouver.
m z alternance de g r è s lin s a r g ile u x /um achelli
tjues, de m a r n e s g r is e s e t de t r ip o lis a r g i P l a t e a u d e S a in t- L o u is
■“tn leux en l it s d 'u n e d iz a in e de c e n tim è tre s
a lte rn a n c e d e m a r n e s e t De t r ip o li s Les tripolis e t les gypses se retro u v en t plus au N, su r le
ki
Cà plateau de S ain t-L o u is; ils affleurent n o tam m en t au dj. D jira
m arnes bleues indut'êes
Cl et près de. F leurus. Le sondage de Debbi (Db. 1) a m ontré une
alte rn a n c e de m a r n e s bleues e t de tripolis Recruingprina lei>is
*'•»
c> série de trip o lis peu épaisse (60 m ), représentée principalem ent
C* P^M
JrdiS1 tr ip o lis b la n c» à P oissons 6loborota.Ua. nuenjjwdii par des m arnes grises ou ja u n â tre s et des m arno-calcaires gris à
K A m ussium cristatum et. à Ostrea coclilear. La série gypseuse de
£ marnes g n 's bleu
100 m de puissance est form ée de 80 % de gypses massifs. Les
ca lca ire s a rg ije u x j a u n â t r e s différents affleurem ents de cette série sur le plateau de S aint-
Louis sem blent indiquer une large extension des gypses, dans des
proportions com parables.
F ig . V - 55. Coupe du Miocène term inal du djebel Touaka (feuille D ans la région de Fleurus, quelques niveaux de m arnes
île Saint-D enis-du-Sig). blanches à passées silicifiées et de. calcaires en plaq u ettes, à
Des influences saum âtres et lacunaires apparaissent vers l’E, em preintes de Poissons e t à m oules de Gastéropodes, ap p araissen t
dans les ré g io n s d e P e r r é g a u x et d e N o u v io n , où d ’im portantes au sein d ’épais bancs de gypse qui sem blent envahir ici la plus
masses de gypse s’intercalent dans la série des tripolis. grande partie de la série.
r

— 194 —

Sur le pourtour du massif d ’Arzexv, la série des tripolis est


représentée par des m arnes grises à intercalations de cinérites
très micacées.
L itto r a l o r a n a i s

Le Miocène term inal de la région d'O ran a fait l’objet de


récentes et m inutieuses études de Y. G o u h in a r d (1952), dont
nous résum erons rapidem ent les observations.
La série des tripolis, qui débute par un niveau de cinérite,
est formée d'une alternance de m arnes blanchâtres el de bancs
de d iatom ite bien développés, qui son t l’objet, d ’actives exploi­
tations. Sur le flanc sud du M urdjadjo, on voit ces faciès passer
latéralem ent à des calcaires crayeux à passées de tripolis et à
nodules de silex, et à des calcaires construits à L ithotham niées
(fig. V - 56).
Ces calcaires se prolongent vers l ’W par des calcaires blancs,
crayeux, zoogènes, parfois lum achelliques. particulièrem ent fossi­
lifères dans la région du cap Figalo, où l’on peut récolter après
P omejl, G e n t i l et. D a u -o n i :
Flabellipecten incrassatus
Pecten grayi

i
i 1 fa j/ rts i L.'ü xgfa m n ctî i*et kcJc/nert des M b th u de m#ig#jese
2B/ptf
S ïripef/s
kVjrne-ufcûtsA
bncs
sM/mesjj&aiiSa
b M arnes m /e s
1 h orizons a ètritH /u u
8 Crks-rœ ûctrXjqvttJ CfrpàsZm e tj 3#bpes
*» B rèch es, coK jk m erjts, m jr r w t»ç*rrecs e t à g yp se
\b Su bslrJü »T , .vtanO sire

F ig. V - 56. — Schém a stratigrapHiquc du Miocène supérieur du djebel

i Murdjadjo (région d ’Oran) (d ’après Y. G o u h i n a r d ).


195

fecten reghiensis
Chlarnys scabrella
Chlamys pesfelis
On peut rapprocher de ces form ations les calcaires blancs,
souvent crayeux, que l’on retrouve plus à l’W, jusque dans la
région de Beni Saf.
Des calcaires très sem blables réapparaissent sur les deux
rives de la basse Tafna, au dj. Seba Chioukh el dans les Beni
Ouarsous, où ils form aient un v aste plateau aujourd’hui réduit
à quelques b u ttes tém oins.
« ** *

Aucune form ation com parable ne se retrouve dans le bassin


du Moyen Chélif où le Miocène supérieur se term ine p ar des for­
m ations détritiques, représentées notam m ent p ar les « grès et
poudingues du G ontas » que nous avons exam inés ci-dessus.
Nous verrons plus loin que l’évolution de ce bassin a subi un
processus différent e n tra în an l son com blem ent par une reprise
de l'érosion et de la sédim entation détritique.

B. ESQUISSES PALEOGEOGRAPHIQUES
I. — La m e r d e s Tripolis

A N A L Y SE DD M IL IE U D E S É D IM E N T A T IO N
C a r a c t é r i s t i q u e s d u m i l i e u te c to n iq u e

I.es séries du Miocène term inal du bassin du. Bas Chélif


m arq u en t un profond changem ent des faciès du Miocène. Des
horizons siliceux t rès purs, formés de silex et de dialom ite, suc­
cèdent aux séries m arneuses el s’intercalent au milieu d ’elles,
trad u isan t de brusques changem ents des conditions de sédi­
m entation.
E n différents endroits, on peut noter ainsi une répétition
de cycles élém entaires.
D ans la région de Sidi-Brahim , par exemple, S a l l e a mis
en évidence la succession du cycle suivant (L ouis et S a l l e , 1952,
p. 2.5.'-!) dans la zone de passage des Tripolis aux Gypses :
sable ou grès, au mur ;
marne sableuse ou non, grise, brune ou noire ;
calcaire siliceux, au toit.
— 19(5 —

Dans la région de Saint-D enis-du-Sig, de môme, j’ai cons­


taté la répétition de la séquence su iv an te :
— calcaire lutnachellique à débris de tests ;
— calcaire blanc à thalles de JLithothamniées, à Polypiers et à tich i-
nides ;
— m arnes grises ;
— tripolis feuilletés.

La présence de ces cycles élém entaires dénote de brusques


discontinuités du milieu m arin faisant succéder une sédim entation
calme à un milieu agité, soumis à l’action de vagues ou do cou­
rants. On peut déjà en déduire que les tripolis ont pu se déposer
dans un milieu peu profond et proche de la côte, en l’absence
d ’ap ports et de courants.
D ’une façon plus générale, il est perm is de penser que les
fines stratifications qui caractérisent ce tte période sont la m arque
d ’un dépôt en eau tranquille, en quelque sorte en vase clos, où
de très légères variations des courants ou du clim at suffisent à
déterm iner des sédim entations bien différentes. Rien de sem ­
blable ue s ’était produit jusqu'ici au sein des mers miocènes.

C a r a c t é r i s t i q u e s d u m i l i e u s é d i m e n ta i r e

Au p o in t d e v u e s é d im e n to lo g iq u e , l’analyse de m arnes
bleues, associées aux niveaux de tripolis, confirme l’évolution
générale du bassin par une accentuation du vieillissement du
milieu.
Des analyses, effectuées sur des m arnes du sondage de Debbi.
ont m ontré une phase calcaire élevée, de l’ordre de 40 % , el une
phase d étritiq u e très réduite (7 %). Les argiles apparaissent,
essentiellem ent constituées d ’illites.
L’absence presque totale d ’ap p o rts terrigènes engendre un
ry th m e de sédim entation vraisem blablem ent très lent et explique,
p a r ailleurs, le pourcentage élevé de Lests de microorganismes. I .a
finesse des strates indique un dépôt en eau calme, probablem ent
bien abritée, où de très légères m odifications ,ries conditions
physico-chim iques devaient en tra în er d'im p o rtan tes variations
des dépôts.
La m er à tripolis peut donc se caractériser par une extrêm e
rareté d ’élém ents détritiques et p ar une certaine concentration
de sels. N ous approchons de la fin d u cycle et une sédim entation
— 197

principalem ent biochim ique s’installe dans le bassin, faisan t la


tran sitio n e n tre les dépôts détritiques et les évaporites de la fin
du cycle miocène.

A u p o in t d e v u e éc o lo g iq u e , la m er à tripolis est caracté­


risée p ar un grand développem ent du plancton. La proportion
de ce dernier par ra p p o rt an benthos est généralem ent supé­
rieure à 50 % et p eu t même attein d re 100 %.
Les trav a u x du professeur A r a m r o u r g sur les faunes de
Poissons confirm ent le point de vue des m icropaléontologistes.
Le gisem ent de Sidi-Brahim , p ar exemple, est presque exclusi­
vem ent peuplé de genres bathypélàgiques. Les gisem ents des
environs d ’Oran m o n tren t une faune plus riche en élém ents
litto ra u x , m ais la proportion des espèces pélagiques augm ente
sensiblem ent sur quelques kilom ètres en s’éloignant du rivage
que c o n stitu ait à cette époque le massif du M urdjadjo ( A b a m -
b o ü k g , 1927).
C ependant, la présence de bancs de gypse, l'abondance, à
certains niveaux, de délicats tests de Mollusques et de Lam elli­
branches benthiques, l’existence de fins débris de plantes, sug­
gèrent un milieu peu profond. C’est, d ’ailleurs à la même conclusion
q u ’ab o u tissen t les géologues am éricains é tu d ia n t les form ations
assez com parables du « M onterey group » de Californie. R e e u
(1933, p. 196) estim e, par exemple, que ces roches se sont déposées
dans des eaux peu profondes, ne dépassant pas 200 ni et re sta n t
généralem ent loin de cette profondeur.
La finesse des sédim ents ne doit d ’ailleurs pas faire illusion
et ce caractère reflète certainem ent beaucoup plus une mise en
sommeil du processus érosion-sédim entation, com m e le suggère
la paléogéographie, q u ’une sédim entation en eau profonde.

On peut se dem ander pourquoi l’on assiste brusquem ent, à


cette époque, à une telle éclosion de m icroorganism es siliceux.
D’où v ie n t la silice ? La présence de cinérites révèle évidem m ent
l’émission de venues volcaniques susceptibles de fournir d ’im por­
tan tes q u an tités de silice, et l’on constate que très généralem ent
dans le m onde les roches siliceuses à silice organique succèdent
à des émissions volcaniques. Mais cette explication ne nous
parait pas entièrem ent satisfaisante, e t il est perm is de penser,
avec P .D . T h a s k , « que la croissance des organism es siliceux
- 198 —

dépend d ’autres conditions océaniques pins générales, plutôt que


de la présence de silice abondante » ( R e e d , 1933, p. 198).
Le m êm e a u teu r rem arque « que les éruptions volcaniques
qui accom pagnent le dépôt de la plus grande part de la form ation
de M onterey auraient fourni des phosphates et des silicalcs aux
eaux de surface, m ais probablem ent pas de nitrates » ( T r a s k ,
1932, p. 237). Or les n itrates so n t absolum ent nécessaires au
développem ent des m icroorganismes, notam m ent des Diatom ées,
qui ont une ten eu r en azote relativem ent élevée.

E S Q U IS S E S P A L É O G É O G R A P H I Q U E E T P A L É O C É A N O G R A P H I Q U E

Les Tripolis correspondent à une période de consolidation


d ’ensemble de l’architecture du pays. La mer poursuit sa tra n s­
gression su r les marges, tandis que les conditions de sédim en­
tation s’uniform isent dans l’ensem ble du bassin. L 'un des tra its
m arquants de. cette sédim entation est l’extrêm e appauvrisse­
m ent, sinon l’absence, des apports détritiques. Ce caractère est
la preuve d ’une forte dim inution, ou même d ’une absence, de
l’érosion et, p ar conséquent, des reliefs et des m ouvem ents géné­
rateurs de ces reliefs. Nous sommes là dans ce que M.-G. H u t t e n
appelle une période atectonique. S im ultaném ent, ou voit s’étendre
de larges plateform es peu profondes entraînant, une dim inution
de la profondeur m oyenne du bassin.
Les dépôts de tripolis sont lim ités au bassin du Bas Chélif.
Ils sem blent avoir couvert la plus grande partie du bassin, depuis
la région d'O rléansville à l’E ju sq u ’un peu à l’W d ’O ran à l’a u tre
extrém ité. La m er à tripolis aurait, subm ergé la plus grande p artie
du massif du D ahra, à l’exception peut-être, des régions de Ténès
et de l'em bouchure du Chélif.

L’extrém ité orientale du bassin est envahie par des form a­


tions vaseuses, sem blables à celles de l’époque précédente, que la
microfaune permet cependant de paralléliser avec les couches- à
tripolis. Ces m arnes passent elles-mêmes n des sables fins vers
l’E. Les faciès de celle région indiquent un milieu litto ral à
influences sàum àI res.
Cette région peut être assim ilée à une zone d ’apports, d ’a p ­
ports fins, mais im portants pour cette époque, et p o u v an t cor­
respondre à un estuaire.
Les faciès s’approfondissent nettem ent vers l’W, notam m ent
sur le D ahra, où les m icrofaunes indiquent un milieu néritique
littoral. Les faunes de Poissons du gisem ent de Sidi-Brahim , de
même, m o n tren t une forte proportion d ’espèces hathypélagiques.
Vers le N, les faciès évoluent vers un milieu périrécifal
(sondage N ador Na. 1), passant rapidem ent aux form ations
récifalcs à Mélobésiées de la bordure sud. Comme à la fin de
l’époque précédente, une sorte de récif-barrière jalonne la bor­
dure du bassin, d ’Orléansville à Saint-Aim é, sép aran t le bassin
proprem ent d it d ’une lagune côtière où se déposent îles sables fins.
Ces calcaires paraissent s ’ennoycr quelque peu vers l’W
sous la couverture quaternaire de la plaine de Belizane. En
l’absence de forages, 011 11e p eu t ém ettre que des hypothèses sur
le prolongem ent des faciès calcaires dans cette région, m ais les
sondages de l’Hillil (Hl. 1 et 111.2), du Bel Hacel et de. D jàzzar
(Dz. 1) o n t retrouvé des niveaux calcaires plus ou moins im por­
ta n ts au sein de la sérié des tripolis, suggérant une tendance à
une sédim entation calcaire à caractère plus ou m oins récifal
dans to u te cette région. La présence de couches de gypse dans
ces séries aux environs de Nouvion suggère l’avancée d ’un pla­
teau très peu profond.
On p eu t penser que la partie term inale des calcaires à Litho-
Ihainniées de la région de K alaa est contem poraine des couches
à tripolis. Un a u tre récif se retrouve un peu à l’E. de Perrégaux.
Ces form ations récifales sem blent jalonner une ligne de hauts-
fonds, séparant une zone de lagunes au S du bassin proprem ent
dit. Un milieu littoral à fortes influences saum âtres règne dans
ces lagunes côtières, où se décantent les eaux fluviales et se
déposent de fines particules clastiques qui com posent les «sables
d'K l Bordj ■>. Il semble, p ar ailleurs, que les couches à tripolis
sont d 'a u ta n t plus pures qu’elles sont ainsi abritées des apports
terrigènes p ar des barrières calcaires.
La présence de m icrofaunes et de m aerofaunes à influences
sau m âtres, dans les m arnes à tripolis de la région au S de Per­
régaux, perm et de supposer l’existence dans cette zone d ’un
chenal faisant com m uniquer ces lagunes avec la mer.
Des milieux très litto rau x , à intercalations sableuses, ren­
ferm an t quelques graines de Chara, se retrouvent sur la bordure
sud-est du plateau de M ostaganem, notam m ent dans la zone de
la forêt d ’E nnaro qui devait se trouver très voisine du rivage.
— 200 —

Cette zone passe assez rapidem ent vers le NW à des faciès néri-
tiques relativem ent profonds, m a rq u a n t l’ouverture du bassin
dans cette direction.
La région occidentale est parsemée de hauts-fonds où sedévelop-
p e n td e s herbiers à L ithotham niées ou des récifs à grands Polypiers.
A l’W de Saint-Denis-du-Sig, la bordure sud du bassin est
ainsi jalonnée de form ations récifales enserrant des cordons
sableux le long du littoral.
On a to u t lieu de ra p p o rter à cette période les form ations
de calcaires coquilliers et crayeux qui cou vrent l’extrém ité occi­
dentale du bassin jusque dans la région de la Tafna. Le bassin
devait se term iner de ce côté par de grands plateaux ppu pro­
fonds, particulièrem ent propices au développem ent des herbiers.
Ces plateaux se prolongeaient vers l ’E , d ’une façon plus ou
moins continue, ju sq u ’aux massifs d ’O ran e t d ’Arzew, dessinant
un golfe resserré où se poursuivait une sédim entation argileuse à
épisodes siliceux. L’intercalation de couches gypseuses sur le
plateau de Saint-Louis indique le prolongem ent de la plateform e
côtière jusque dans la zone axiale du bassin.
P ar contre, l’évolution rapide des faciès, aussi bien des
lithofaciès que des biofaciès, le long des horsts vers le large,
m ontre un approfondissem ent rapide du milieu. En quelques
centaines de m ètres, les calcaires passent aux tripolis e t le pro­
fesseur A k a m b o u r c ; a m ontré que la proportion des faunes de
Poissons bathypélagiques augm entait trè s rapidem ent en s’éloi­
g n ant du horst ( A r a m b o u b g , 1927).

L ’absence de form ations détritiques im portantes suggère un


arrière-pays dépourvu de reliefs, lim ité p ar une côte basse bordée
de lagunes, ainsi q u ’une certaine aridité du clim at.
La m er à tripolis m arque l’extension m axim um de la tra n s­
gression vindobonienne dans le bassin du lias Chélif. Le D ahra
i semble plus ou moins com plètem ent im m ergé et soumis à une
certaine subsidence p erm ettan t une sédim entation très fine.
L ’épaisseur des dépôts dim inue vers le N sur la partie centrale
du massif qui dem eure relativem ent stable.
La bordure sud du bassin conserve une assez grande stabilité
i el forme une plateform e peu profonde qui se couvre d ’organism es
j et d ’Algues encroûtantes.
Dans la zone centrale, la subsidence se déplace vers PW,
— 201

sur l’aire du plateau (le M ostaganem . Des séries relativem ent


épaisses, a tte ig n a n t 2 5 0 à 3 0 0 m, se déposent dans les régions
d ’Aïn Zeft et de Djazzar. Des form ations plus réduites, m ais
accom pagnées d ’un certain approfondissem ent et pouvant cor­
respondre à une subsidence du m êm e ordre, apparaissent plus
| à l’W , su r la bordure du plateau de M ostaganem.
La p a rtie occidentale du bassin p araît caractérisée p ar une
plus grande rigidité, doublée d ’une certaine instabilité. La s tra ti­
fication est souvent irrégulière et l’on peut voir les bancs se
biseauter l ’un sur l’autre.
Mais c’est évidem m ent sur les horsts d ’Oran que le phéno­
mène est le plus m arqué. Sur le flanc sud du M urdjajo, par
exemple, on voit n ettem en t les bancs calcaires reposer en légère
discordance l’un p ar rap p o rt à l’au tre, trad u isan t une nette m ais
locale transgression de la mer sur ces horsts, comme l’a m ontré
Y. G o u r i n a r d . Le dépôt de lentilles de gypse sur le flanc sud de
ces horsts, an cours de cette période, dénote les conditions p a r­
ticulièrem ent instables de cette plateform e m ouvante entraînée
par le basculem ent des horsts. Ces m ouvem ents e t ces cassures
fu rent accom pagnés d ’émissions sous-m arines de roches vertes,
riches en sels de m anganèse, do n t une partie s’est précipitée sur
le fond au cours de la sédim entation des calcaires à L ith o th am ­
niées ( G o u r i n a r d , 1 9 5 2 ) .

Une barrière d ’îles ou de hauts-fonds, s’av an çan t de l’e x tré ­


m ité occidentale ju sq u ’au massif d ’Arzew et au dj. Diss, esquisse,
p ar ailleurs, un seuil te n d a n t à isoler le bassin de la m er ouverte.
Ce seuil com m ande désormais to u te l’histoire du bassin du Ras
Chélif, ju s q u ’à son évolution en lagune fermée. Il crée, au cours
de la m er à tripolis, le milieu particulier, calme, à l’abri des
courants, où le plancton vient se rassembler, comme dans un
piège. On est même te n té d ’a ttrib u e r la présence d’espèces
b ath y alcs dans ce bassin peu profond à l’action des courants
ascendants. Cette hypothèse perm et, par ailleurs, d'expliquer
la coexistence de faunes pélagiques et de dépôts d ’évaporites au
sein de c e tte série.
La présence de biofaciès' à cachet plus profond, dans les
régions du plateau de M ostaganem et du D ahra, suggère l’ouver­
ture du bassin vers le large dans ce tte région, au delà des reliefs
émergés d ’Oran et de M ostaganem.
202 —

Si la p lu p art des espèces de Poissons décrites p ar le profes­


seur A H a m b o u r g sont des espèces de mers chaudes, il fau t cepen­
d an t noter, spécialem ent dans le gisem ent de Sidi-Brahim, la
présence de quelques espèces v iv a n t dans les eaux froides, comme
Myclophurn el Paralepsis, ainsi que certains Crabes du genre
Hyns ( R o g e r , 1952).
La prédom inance du plancton, ou, dans une certaine m esure,
le caractère hypertrophique du milieu, suggère d ’au tre part des
conditions écologiques bien particulières. L. C a y e u x (1929) a
noté que ces dépôts diffèrent sensiblem ent des vases à D iatom ées
des océans en ce sons q u ’elles « sonL plus typiques que les vases
actuelles, car les m atériaux étrangers aux D iatom ées y tiennent
moins de place ».
Ces données biologiques, jointes à l’association de certains
faciès lithologiques, n e' p erm ettent pas d ’écarter, à titre d ’hypo­
thèse, l’influence de c o u r a n ts f r o id s a s c e n d a n ts , que l’évolu­
tion générale du bassin autorise, p a r ailleurs, à envisager avec
vraisem blance.
11 est rem arquable de constater que, dès 1933, à une époque
où ces phénomènes étaient loin d ’être aussi bien connus q u ’au jo u r­
d ’hui, P.D . T r a s k suggérait l’influence déterm inante des phé­
nomènes d ’upwelling pour expliquer la form ation des dépôts de
Monterey en Californie. Ces courants froids sont, en effet, p a rti­
culièrement riches en sels nutritifs, notam m ent en nitrates, favo­
risant un large développem ent des form es planctoniques, tout on
m aintenant sur le fond un milieu réducteur, im propre à la vie.
Les eaux de ces courants sont, p ar ailleurs, relativem ent pauvres
en chlorure de sodium , facteur favorable au développem ent des
organismes sécrétant de la silice. L a présence de nodules phos­
phatés et d ’im prégnations bitum ineuses au sein des form ations
de M onterey, fréquem m ent associés dans nos mers à la présence
de courants ascendants, confirme encore celle interprétation.
Mme M. Hbox <;i :ksma-S andi-.ks donne comme critères des
phénomènes d ’ascendance (1918. p. 82) :
la présence d ’une bouc à D iatom ées dans une région littorale
subtropicale ;
l'absence ou la très grande rareté d ’apports terrigènes et de traces
d'in vertéb rés benthiques ;
— l’abondance de. restes de Poissons ;
la présence d ’H ,S et le fort pourcentage de m atière organique;
la form ation de gypses dans certaines zones abritées.
203

On constate, en effet, que les courants ascendants ten d en t


à dim inuer considérablem ent les précipitations, ce qui a pour
conséquence de raréfier les apports terrigènes et de favoriser la
cristallisation des sels.
Le développem ent du plancton entraîne, en tom bant sur le
fond, la form ation d ’une gelée de m atière organique qui contribue
à développer un milieu eux inique, aussi propice à l ’asphyxie du
bentlios, p ar exemple, q u ’au m erveilleux é ta l de conservation des
Poissons.
On sait, en outre, que les zones de courants ascendants sont
le th é â tre de phénom ènes d ’em poisonnem ent périodique des eaux
en tra în an t de véritables hécatom bes de Poissons. La richesse de
certains niveaux de tripolis en squelettes de Poissons p ourrait
tro u v er là une explication vraisem blable.
On peut rapprocher la paléogéographie du bassin du Kas
Chélif de l’océanographie de la baie de W alvis, sur la côte SW
de l’Afrique, p ar exemple, où l'on observe une bande néritique
aérobie peu profonde et agitée, tapissée de sables et de calcaires,
sép aran t du rivage une zone anaérobie un peu plus profonde,
co n stitu a n t un véritable cim etière d ’organism es ( R r o n g e r s m a -
S a n d e r s , 1948).
On notera, enfin, que les tripolis présentent des indices de
bitum e, principalem ent sur la bordure du D ahra, où les faunes
pélagiques sont les plus abondantes.
Si cet essai d ’explication demeure bien fragile et ne nous
perm et pas d ’écarter d ’autres solutions, il nous semble cependant
difficile de ne pas l’en v isag er; aucune des autres hypothèses
proposées ju sq u ’ici ne saurait d ’ailleurs nous ap p o rter une expli­
cation totale de ces phénom ènes.

II. — Les lag u n es à G ypses

La série des Gypses est le résultat de l ’évolution ultim e du


bassin du Ras Chélif que son évolution structurale transform e
progressivem ent en bassin ferm é, en lagune, sursalée, asséchée peu
à peu par une intense évaporation. Quelques apports argileux,
no tam m en t dans la partie orientale, alternent avec les produits
d ’évaporation jusqu’au term e du cycle miocène (pl. Y - f>8 ).
— 204

Le petit nom bre de. coupes com plètes de la « série des Gypses »
qui s’esl trouvée plus ou moins érodée, soit a v a n t la transgression
pliocène, soit depuis lors, rend toute esquisse paléogéographique
extrêm em ent précaire.
La proportion des évaporites dans la série varie assez forte­
ment, mais la carte m ontre im m édiatem ent trois grandes zones
où cette proportion dépasse 65 % : la région d ’Aïn Zeft, où les
difficultés tectoniques rendent l’appréciation des épaisseurs par­
ticulièrem ent délicate, et les zones des plateaux de M ostaganem
et de Saint-Louis. Le pourcentage d ’évaporite décroît au S el
à l’E de cette prem ière région et s u rto u t dans la partie orientale
du bassin où les form ations m arneuses envahissent to u te la série,
m arquant la poursuite d ’im portants ap p o rts dans celle, zone.
Des niveaux sableux, plus ou moins développés, à caractère
très littoral ou même dunaire, apparaissent sporadiquem ent sur
la bordure sud du bassin, notam m ent dans les régions de Nou-
vion, du Sig el du T lélat. Dans ces dernières zones, des niveaux
de calcaires lacustres à Ostracodes s’intercalent au sein des m arnes
gypseuses. Dans la région de l’oued T ahria, on notera l’ap p a­
rition, dans la p artie supérieure de cette, série, de m arnes limo­
neuses et de grès fins à plantes, à niveaux de calcaires à G asté­
ropodes, in d iq u an t l ’arrivée de courants finviatiles. Des faciès
saum âtres com parables on t été retrouvés sur le plateau de Mos­
taganem au sondage, de D jazzar (Dz. 1).
La présence de conglom érats à ossem ents de Vertébrés dans
la région de Sidi-Brahim suggère, par ailleurs, l’existence de deltas
au voisinage de terres émergées.
La géographie du bassin au cours de. cette période était
donc loin d ’être aussi simple q u ’on se l’im agine au prem ier abord,
et cette, lagune devait être plus ou moins coupée de courants
saum âtres ou d ’eau douce.
Il est difficile d ’évaluer l’épaisseur de cette série ; non seu­
lement elle a p p a ra ît rarem ent com plète, mais le passage des
m arnes à tripolis a u x gypses est souvent imprécis. !.'intercalation
de niveaux gypseux dans les séries des tripolis introduit des incer­
titudes et l’on a tout lieu de croire que l'allure instable de ia
sédim entation, to u t au cours de ce tte période, a provoqué le
dépôt prém aturé de gypses ou le m aintien d ’une sédim entation
argileuse indifférenciée plus ou moins tardivem ent.
On rem arque, néanmoins, la continuation d ’une subsidence
active dans la zone orientale du bassin. Il semble, en prem ière
ap proxim ation, que la sédim entation argileuse se superpose assez
bien au x zones où la subsidence a tte in t son intensité m axim um .
Cependant, l’étroitesse des conditions de dépôt des évapo-
rites, qui se form ent pratiq u em en t à fleur d'eau, com m ande une
é tro ite relation entre l’enfoncem ent et l’épaisseur des dépôts.
U ne subsidence active se m ain tien t dans la zone orientale
du plateau de M ostaganem avec cependant fies exceptions, repré­
sentées p ar certaines zones précédem m ent plus stables, comme
celle de B erercha (Rr. 1).
D ans la région du plateau de Saint-Louis, p ar contre, une
certain e stabilité continue à se m anifester et la proportion d ’éva-
porite se m ain tient toujours élevée (supérieure à 65 %).
Le fait m arq uant de cette période est le re tra it général de
la subsidence et du dom aine des eaux vers le NW . Les dépôts
de cette form ation ne se retro u v en t guère à l’K du Chélif ; la
région de Helizane semble continuer à dessiner un prom ontoire
ém ergé, lim itan t à l’W un golfe occupant toute l’aire de la plaine
de la Mac-ta et du plateau de Saint-Louis. Nous assistons à un
v aste basculem ent d ’ensemble du bassin trad u isan t la grande
régression rie la fin du Miocène.
Une certaine reprise de l’érosion, notam m ent dans la partie
sud du D ahra, tra d u it un nouveau rejeu du diastrophism e qui
s’enregistre, par ailleurs, dans un reto u r de la subsidence le long
des sillons encore restreints, m ais préfigurant déjà le cadre du
bassin pliocène.

** *

Le b a s s in d u B a s G hélif est régi, au cours du Miocène


term in al, p ar une évolution stru ctu rale qui com m ande un régime
et un paysage sédim entaires nouveaux. L ’aplanissement des aires
émergées réduit considérablement une érosion dont les menus pro­
duits se sédimentent au sein de golfes et de lagunes côtières. Une
évolution structurale bien précise engendre un bassin bordé par un
seuil, évoluant un bassin fermé, où des conditions océanographiques
assez spéciales, peut-être en relation avec des courants ascendants,
206

déterminent nn milieu écologique et sédimentaire bien particulier,


permettant le dépôt de tripolis cl de gypses. Séparé du large, soumis
à une intense évaporation, le bassin achève ainsi son cycle sur lui-
même.
Ces conditions, assez exceptionnelles, ne se retrouvent pas
dans les au tres bassins su b litto rau x de l’Algérie, où le cycle
miocène se term ine généralem ent p ar une phase positive de rem ­
blaiem ent.
La m arge côtière du b a s s in d e l a T a fn a ne forme q u 'u n
plateau stable et peu profond, ouvert sur le large, où la m er vin-
dobonienne ne fait qu’une courte incursion.
Le b a s s i n d u M oyen G hélif, en revanche, subit le cou Ire-
coup de m ouvem ents diastrophiques qui ravivent l’érosion des
aires m arginales. D’im portantes form ations détritiques, tecto­
niquem ent com parables à une mollasse, s’entassent alors dans le
bassin qui se trouve définitivem ent exondé. La sédim entation
l’em porte ici sur la subsidence, m e tta n t fin à l’histoire de ce
bassin.
Le b a s s i n l itt o r a l d e la M itid ja , encore assez'”mal connu,
enregistre de même une succession d ’apports détritiques avant
l’arrivée de la transgression pliocène.
Plus à l ’E, le b a s s in d u S e b a o u révèle une histoire assez
com parable à celle du bassin du Bas Chélif. D iscordant sur un
Oligocène plissé, le Miocène inférieur ap p a raît formé de conglo­
m érats. de grès et de m arnes sableuses. Cette série est surm ontée - »
en co n tin u ité de sédim entation, dans toute la partie nord, par
des m arnes bleues du Miocène supérieur où l ’on a pu retrouver
certaines zones m icropaléontologiques (notam m ent la zone 1 ?) des
bassins occidentaux. Le Miocène supérieur ap p a raît transgressif
su r la bordure, sud comme dans les bassins du Chélif ( D a m k et
M a o n i-:, 10f>6).
CHAPITRE VI

L E C Y C L E P L I O C E N E D U B A S S IN
D U B A S C H É L IF

Le Pliocène, tel q u ’il est généralem ent adm is au jo u rd ’hui,


représente, dans le bassin du Bas Chélif, un cycle sédim enlaire
com plet, d é b u ta n t p ar une transgression sur les séries gypseuses
de la fin du Miocène, pour sc term iner par la régression « astienne ».
Il est formé par la succession des dépôts suivants :
n iv e a u x d é tr itiq u e s d e b a s e ,
m a r n e s b le u e s et c a lc a ire s c o n s tr u its (Plai-
sancien),
g r è s m a r i n s (Astien),
g r è s c o n tin e n ta u x ,
.qui enreg istren t le com blem ent progressif, allant ju sq u ’à l’exon-
dalion, du bassin de sédim entation.
Nous étudierons successivem ent :
A. la description stratig rap h iq u e
"T. -— du Pliocène m arin
II. — du Pliocène continental*
y- B. la paléogéographie du bassin pliocène et son évolution
ju sq u 'à là transgression pléistocènc.

.VA. D E S C R I P T I O N S I R A T1 ( i RA P II IQ l'K
I. — Le P liocène m arin
V D É F IN IT IO N ^

Le cycle pliocène se divise approxim ativem ent en deux


ensem bles de faciès qui se superposent assez, fréquem m ent :
208

— les m arnes bleues, dites plaisanciennes, à la partie infé­


rieure (Tarhia d ’ANDiiKSON) ;
— les grès, dits astiens, à la partie supérieure (Slaina du
m êm e auteur).
Le passage des m arnes aux grès se fait très progressivem ent
par l’interm édiaire de m arnes sableuses grisâtres ou jau n âtres.
Des faciès calcaires à Algues et â H étérostégines, com parables au
m aterin, apparaissent assez fréquem m ent au sein des m arnes
bleues. ^
C a r a c t é r i s t i q u e s p a lé o n to lo g iq u e s

La p lupart des espèces pélagiques du som m et du Miocène


supérieur se poursuivent au cours du Pliocène, re n d an t souvent
délicate l’identification des deux étages. On a calculé, par exemple,
que sur quelque (50 % d ’espèces de Mollusques provenant du
Vindobonien, la moitié environ vivaient encore a u jo u rd ’hui
( M o r l e y D avies, 1934, p. 205).
Le Pliocène affleure principalem ent sur le p ourtour des pla­
teaux de Saint-Louis et de M ostaganem , et au S de P crrcgaux ;
il renferm e une belle faune de P e c tin id é s avec :
Pecten benedictus, I . a m k
— Pcctcn jacobeus, L a m k
Flabellipecten ftabelli/orm is B r o c .
Chlam ys flexuosa P o u
— Chlamys varia L a m k
Chlamys scabrella L a m k

de G a s tro p o d e s :
Conus (Lcptoconus) brocchii B r o n n
Clavatula gradata D é e r .
- Pleurotoma lurricula B r o c c .
Turritella communis R i s s o
d 'E c h in id e s, etc.
Les deux faciès principaux du Pliocène sont caractérisés,
au point de vue écologique, par deux ensembles fauniques assez
différents.
Les fa c iè s a r g ile u x du Plaisancien correspondent à des fonds
vaseux plus ou moins profonds, mais généralem ent calmes. Ils
renferm ent une riche faune de Mollusques au x tests délicats,
parmi lesquels nous noterons les genres Pleurotoma, Conus,
- 209

Terebra, Ancilla, N as s a, M urex, Turritella, Nalica, Dentalia,


A m ussium , Ostrea, Chlamys, Peclen, N ucula, Venus, etc. On
rencontre égalem ent de petits Oursins, des otolithes et des dents
de Poissons.
Les fa c iè s d é tr itiq u e s de l’Astien sont caractérisés p ar des
faunes littorales à lest épais : Lam ellibranches, Oursins, Balanes.
Au p o in t d e v u e m ic ro p a lé o n to lo g iq u e , le P lio c è n e se
r e c o n n a ît à l ’a s s o c ia tio n d ’a b o n d a n te s fa u n e s d e Globigerinoides
triloba ( R e u s s ), d e Globigerina bulloides ( d ’ORBiGNY), d e Glo-
borotalia canariensis (d 'O n B io N Y ) et d e Globorntaliu cf. hirsula
( d ’OKBIGNY).
A ces espèces planctoniques se joignent fréquem m ent des
espèces benthiques, parmi lesquelles on peut noter :
— Dorothia glbbosa d ' O r b i o n y 1
— Uvigerina bononiensis F o r n a s i n i '
— Siphonina planoconvexa S i l v e s t i u
- Anomatinoides Irinitalensis N u t t a l l

C a r a c t é r i s t i q u e s l i th o lo g iq u e s

Au point de vue lithologique, le Pliocène com prend deux


grandes unités qui se succèdent, en continuité de sédim entation,
v erticalem en t ou latéralem ent, com posant un même cycle sédi-
men taire.
L e P la is a n c ie n est représenté par une série de m arnes
bleues à Coccolithes très com parables aux m arnes bleues mio­
cènes. Elles sont souvent plus claires, grisâtres e t même blan­
châtres, parce que plus calcaires, parfois sableuses, mais dépour­
vues de niveau cinéritique. Elles sont égalem ent plus fossilifères,
spécialem ent à leur partie supérieure. Elles renferm ent assez
fréquem m ent des form ations de calcaires à Algues et à Bryo­
zoaires de caractère récital (M aterin). assez sem blables à ceux du
Vindobonien. La série m arneuse débute, le plus souvent, p a r des
niveaux détritiques, grès ou sables, parfois conglom érats. Elle
passe très progressivem ent, à leur partie supérieure, à des m arnes
sableuses et à des sables argileux, formant tous les term es de
passage aux grès astiens. L’épaisseur de cet ensemble varie de 0
à plus de 700 m, des bordures aux zones axiales du bassin.
L 'A s tie n est représenté p ar une série m arine finem ent
détritique, sableuse ou gréseuse, de couleur jaune fauve. Les
grès, peu argileux, sauf à la partie inférieure, sont le plus souvent
— 210 —

à cim ent calcaire et peuvent localem ent passer à ries calcaire


gréseux. Us présentent fréquem m ent des stratifications entre
croisées e t des traces de courants. Les grains, formés essentielle
m ent de q u artz , sont généralem ent assez mal classés. I/ép aisseu
moyenne de cet ensemble est d ’une centaine de m ètres e
s’am incit régulièrem ent sur les bordures du bassin. La lim it
supérieure est difficile à trac er quand ces form ations m arine
passent verticalem ent à des séries dunaires.
Le Pliocène m arin n ’est représenté que dans le bassin di
Bas Chélif, où il affleure largem ent sur toute la bordure SE di
Dahra et dans les régions des plateaux de M ostaganem et d
Saint-Louis. Il n ’ap p araît que sporadiquem ent sur la m arge de
Reni Chougrane, où il passe à des form ations continentales.

R É G IO N O R IE N T A L E

Bordure dn Dahra
»
Le Pliocène dessine toute la m arge m éridionale du massi
du D ahra, plongeant régulièrem ent sous la plaine du Chélif. I
présente là de bonnes coupes naturelles que nous prendron
comme coupes de référence.
D ans la région du télégraphe de S id i- B r a h im , à l’entré'
de la cluse du Chélif, le Pliocène offre une belle série de marne,
bleues plaisanciennes qui atteig n en t 700 m d ’épaisseur.
'•v Le cycle pliocène débute ici p ar un curieux conglom érat i
galets de gypse ou par un niveau de quelques m ètres de grès pei
consolidés et de sables grossiers glauconieux (reposant eu tra n s
gression sur les couches à tripolis). Ces grès de base sont su r
m ontés p a r des m arnes glauconieuses à nodules de m arcassite
Le Plaisancien est. représenté p a r un ensemble homogène e
m onotone de m arnes bleues, très com parables aux m arnes bleue
vindoboniennes, m ais généralem ent plus fossilifères, to u t ai
moins à la partie supérieure. La m icrofaune m ontre une évolutioi
régulière des faciès ncritiques à des faciès littoraux, à la partii
supérieure. S im ultaném ent, vers le sommet de la série, les m arne
se ch arg ent eri sables et passent à des niveaux sableux, souven
glauconieux, particulièrem ent fossilifères couches à Oslrei
lamcllosa form ant le passage avec les grès de l’Astien* Ce
horizon sem ble correspondre assez exactem ent au niveau d<
glauconie du bassin de la M itidja.
- *11

Les bancs sableux de la p a rtie supérieure de ces m arnes


bleues renferm ent une riche fa W de M ollusques e t de Lam elli­
branches, parm i lesquels on p eVlt ciler Nassa sem is[riatay Turri.
tella vermicularis, N atica m ill^punctala> ()s/ren edu[is> Nucula
nucléus, Venus mullilamella, e tc v
Les grès astiens s o n t des g r^ s caicaireS; p]us ou moins conso­
lidés, de couleur fauve, à in te rc a la ^jons m arneuses. Ils contiennent,
dans leur partie inférieure, une fau n c assez riche rcp réscntée par
des L am ellibranches, ries E chir,ides des B alanes. A leur partie
supérieure, ils passent à des gr(*s subconlinentaux à Ilelix.

P lu s a u N, s u r l a b o r d u r ^ N w d u m a s s if d u D ahra> les
o u e d s q u i e n t a i l l e n t , le p l a t e a u cje s H a c h a c h a p e r m e t t e n t d ’ o b s e r ­
v e r la c o u p e s u i v a n t e ( L a f i t i t ,.. 1 9 5 0 - 1 0 5 1 ) •

à ta base, reposant en (liscoi-dance sur le Miocène ou sur le Crétacé,


le Pliocène d éb u te par un c * ngIomérat à galets 6pars et à d m en t
m arneux, parfois glau com eu * d(. 2 10 m d .épaisseur) renferm ant
Ostrea cochlear P oi.i ;
au-dessus, viennent des ,n a r „ ,s b,eues typiques d even an t sa bleuses
et fossilifères à la partie suj)érjcure el atteignant 500 à 600 ni de
puissance ;
la série se term in e par un calcaire Rréseux pell cimenté> où 1>on
trouve Ostrea lamcllosa B r„ Pec(en jacobeus L c h l scabrella
L am k.

E n se d éplaçant vers l ’E, si,r la m arge m éridionale du massif


du D ahra, on assiste au dével<ippem ent dc form ations caicaires
à L ithotham niées au sein de la série m arneuse, en mêm e tem ps
q u ’à une certaine réduction d ’cbaisseilr de i>enscmble.
D ans la zo n e d A ïn Z eft, par exemple, on peut observer,
au-dessus d ’une form ation di«conlinue de grès conglom ératiques
un prem ier ensemble de m a r n ^ bJeues gIailC0nieuses de 70 &
8 0 m de puissance. Au-dessus, vient une série calcaire> sensi.
blem ent de m êm e im portance. f(,rm ée (,.,ine aIternance de m arnes
blanches à débris d'OsIrta corhlear e, de ca|ca4res à L ithotham -
niées et à Bryozoaires.
L a partie, su p é r ie u r e d u r>lïlisa n o ie n es( r e p r é s e n té e p a r d es
m a r n e s b le u e s , d e v e n a n t lim o t,e u s e s e t s a b ieuSe s à l’a p p r o c h e
dos g r è s a s t ie n s . C es d e r n ie rs. tjui s u c c è d c n t a ilis i cn c o n t in u it é
com plète de sédim entation et cn concordancc stratii-raphique,
d éb u ten t par un horizon fossilirère Ce „ iveau asspz mince est
— 212 —

souligné ici p ar un ensemble d ’une vingtaine de m ètres de cal­


caires très durs, parfois ferrugineux, à Lithotham niées. Au-
dessus, les faciès deviennent purem ent gréseux, to u t eu restant
très fins. C elte série astienne m esure 130 à 150 m (fig. VI - 2).

>o
J3. Grès e t sables fossilifères

Mim es f r is bleues a intercalations plus dures


limoneuses ou calcairesfo ssilifè re s, localement faciès litto r a l
g/auconieuses
ï:

5; UJ

liâmes bleues à niveaux fossilifères

Limons et grès calcaires à nodules Demarnes


<5> à nipp/e- marks
Lumachelle poreuse dure
narnes bleues faciès néritique
M arno-calcaire lim oneux fo ssiU fert
fiâm es bleues à le n tille s de ca/cairesjaunàtm
Marnes bleues g/auconieuses à huîtres. Pectens
Cl "-4 M arnes lim oneuses dures et ta lc coquiller tend ri
Marnes bleues faciès néritique

Marnes à passées sableuses e t g/auconieuses

brpse

F ig . V I - 1. — Coupe des marnes bleues pliocènes de l’oued Ta rh ia


(feuille de Renault).

Ces faciès se poursuivent assez régulièrem ent vers l’E, sur


le flanc du dj. R o k b a , où l’on relève une coupe semblable.
Ces niveaux de base deviennent plus im portants, p résentant
des poches de conglom érats aussi bien que des am as lenticulaires
de calcaires à Lithotham niées. Les m arnes de la partie inférieure,
souvent sableuses, renferment, une inicrofaune crétacée rem aniée,
que l’on ne tro u v ait pas dans les coupes précédentes. La série
calcaire est surm ontée de niveaux de « siltstones » et de grès
calcaires, à passées lum achelliqucs présentant des surfaces à
« ripple-m arks ».
I.a partie supérieure du Plaisancien est surm ontée p ar des
m arnes bleues, fossilifères, à passées limoneuses ou calcaires,
m arquant une évolution régulière d ’un faciès néritique à un
milieu littoral et aboutissant au niveau fossilifère et aux grès
astiens. Ces grès m arins sont représentés par une alternance irré­
gulière de grès et de sables ja u n âtres à stratification entrecroisée.
- 213 —

caractérisés p ar une riche fauiie de B ivalves à tests épais. C ette


série passe vers le h au t à des grès à Ilelix, après plusieurs in te r­
calations de grès grossiers et de conglom érats à galets d ’argiles.
Ces form ations varient rapidem ent vers le N, sur le m assif
du D ah ra, où les épaisseurs se réduisent d ’une façon im portante.
Ainsi, a u N du koudial. Guellal. les m arnes disparaissent e t l ’on
ne tro u v e plus que des calcaires construits, directem ent tran s-
gressifs sur les « Gypses » et sur les m arnes à tripolis.

w nw E5E

SLBraJum . O Jhrhixx D j Rohba M azouna Rabelais

0
[a a a a I 5 M êm e s lumac/iellic/ues

9—.— '— .— *_*EKm A Marnes sableuses

[gc*-LM3 Calcaires à Â/gues

M arnes ble ues

bOrcs marins J Astien Grès e t conglom érats île base

F ig . VI - 2. — Schéma stratigraphique d u Pliocène sur la bordure S E


du massif du Dahra.
1. G rè s e t c o n g lo m é ra ts d e b a se ; 2. M a rn e s b le u e s ; 3. C a lc a ire s à A lg u e s ; 4. M a rn e s
s a b le u s e s ; 5. M arn es à lu m a c h e lle s ; 6. G rè s m a rin .

L a série plaisancienne se modifie sensiblem ent vers le N E et.


dans la r é g io n d e M a z o u n a . On voit les grès de base passer laté­
ralem ent à des form ations calcaires à A m phistégines et à L ith o ­
tham niées.
Ces calcaires construits envahissent progressivem ent la série
m arneuse p o u r représenter to u t le Plaisancien dans la r é g io n
d e R a b e la is où leur épaisseur a tte in t 200 à 300 m (fig. V - 2).
Les faciès m arneux réapparaissent vers le SE et form ent le .
synclinal de l’oued Ras où le Plaisancien a une puissance de
500 à 700 m. Dans to u te cette région, les niveaux de base sont
bien représentés p ar des form ations gréseuses e t conglom ératiques,
— 214 —

d ’une cin q u an taine de m ctres d ’épaisseur, atteig n an t m êm e loca­


lem ent 100 et 200 m, p ar exemple aux environs de From entin.
Plus à l’E encore, dans le sy n c lin a l d e s M e d ja d ja , le Pliocène
débute par un poudingue d ’une dizaine de m ètres de puissance,
surm onté de calcaires grossiers et de grès à lentilles conglom éra-
tiques. Ces form ations de base passent latéralem ent à des argiles
grises à P lanorbcs et à Paludines d ’une centaine, de m ètres d ’épais­
seur, que l’on p e u t observer dans la vallée du chabet el H abbid.
Dans l’ex trém ité orientale de ce synclinal, des intercalations
ligniteuses noires de quelques dizaines de centim ètres sont visibles
à la p artie inférieure de ces argiles.
Le Pliocène se term ine par des sables, plus ou moins argileux,
à stratifications entrecroisées, devenant rapidem ent continentaux.
Nous som m es à l’extrém ité orientale du bassin pliocène qui se
term ine ici p a r un golfe saum âtre.
B o r d u r e d e l ’O a a r s e n i s

On ne retrouve pas de form ations pliocènes sur la bordure de


l’Ouarsenis, où les terrains quaternaires viennent recouvrir direc­
tem en t les calcaires vindoboniens. Les sondages de K herba et
celui de N ador (Na. 1) ont m ontré que cette absence d ’affleure­
m ents correspondait en grande partie au non-dépôt du Pliocène,
d ont la ligne de rivage m arque un net recul vers le N p ar ra p p o rt
à celles des m ers miocènes, to u t en enregistrant une légère tran s­
gression p ar ra p p o rt aux « Gypses ». Ces sondages on t permis de
m ettre en évidence un am incissem ent régulier, et relativem ent,
rapide, des m arnes bleues, passant de 350 m au sondage de N ador
à quelques m ètres seulem ent d ’épaisseur sur l'au tre rive du Chélif,
à 4 km plus au N. Les niveaux détritiques sont bien représentés
à Na. 1 où ils sont formés de grès conglom éra tiques perméables.
Les grès astiens p résentent une épaisseur plus constante, de l’ordre
de 100 m, et se poursuivent au delà des m arnes bleues d o n t ils
sem blent form er le faciès de bordure. Les grès se biseautent assez
rapidem ent sous les form ations continentales (fig. IX - 9).
Le rivage de la m er pliocène sem ble se poursuivre sensible­
m ent en ligne droite vers le SW, et les forages géologiques, effec­
tués au voisinage de la Sebka ben Ziane, m ontrent une coupe
sem blable. L ’épaisseur des m arnes bleues augm ente sensiblem ent
vers le N, tandis que les grès m arins conservent une épaisseur
constante relativem ent réduite, de l’ordre de 50 mètres.
- 215 —

R É G IO N CENTRALE

A R e liz a n e . dans les carrières du fortin, M. L u g e o n (1920)


a signalé la présence d ’Oslrea lame IIosa et de Cirripèdes du Plio­
cène qui se p résenterait ici sous un faciès de plage.
P lus à l’W, le Pliocène ré ap p araît à l’affleurem ent su r la
zone anticlinale du G u e rb o u ç a . Les m arnes bleues, assez
sableuses et localem ent bariolées, y atteig n en t une centaine de
m ètres de puissance. Elles d é b u ten t p ar des form ations de base
assez détritiques, gréseuses et conglom ératiques, peu épaisses, et
sont surm ontées par des grès calcaires, parfois très cim entés.
Le Pliocène a été retrouvé dans les forages de l ’H illii (HI. 1,
et Hl. 2), situés quelques kilom ètres au N du village. Cet étage
est représenté là p ar 200 m de m arnes bleues, sableuses et glauco-
nieuses à la base, renferm ant dans leur p a rtie supérieure un banc
de calcaire gris à lichinoderm es e t à Bryozoaires. La série m ar­
neuse se term ine par le niveau fossilifère classique et passe aux
grès astiens, d ’une tren tain e de m ètres d ’épaisseur, qui sem blent
ici érodés sous le Calabrien transgressif (fig. V - 10).

Quelques kilom ètres plus au N, par contre, la coupe du B e l


H a c e l m o n tre une épaisse série, a tte ig n a n t plus de 500 m et to u t
à fait com parable à celle de Sidi B rahim , sur l’a u tre rive du Chélif
(fig. V - Si).
Les anciens sondages, effectués sur cet anticlinal, m ontrent
une série de m arnes bleues hom ogènes à concrétions ferrugineuses,
d ’une épaisseur de l’ordre de 500 m. Ces m arnes d ébutent p ar une
dizaine de m ètres de form ations détritiques : conglom érats et
sables fins blancs. Les m arnes bleues, et plus spécialem ent
leur p artie supérieure, renferm ent une faune plaisancienne clas­
sique, particulièrem ent abondante dans les niveaux sableux de
la p a rtie supérieure, qui forme u n passage progressif aux grès
astiens. Cette zone de passage est, là aussi, n ettem en t soulignée
par* un niveau fossilifère, véritable lum achelle où l’on rencontre
n o tam m en t :
— Pecten jacobeus L a m k
— Chlam ys opcrcularis L.
— C hlam ys pesfelis L.
— C hlam ys scabreUa L a m k
— N u cu la nucléus L.
Venus m iiltilam ella L a m k
- 216 —

— Cardiurn echinatum L.
— C ardium ( R ingicardium ) hians B rocchi
— Cardita (G la n s) intermedia B r o c c h i
— Ostrea edulis h.
— Turrilella communis R isso
— Turritelta vermicularis B r o c c h i
— N atica millepuncta L a m k , etc.

Les grès m arins se présentent sous leur faciès habituel de


grès calcaires jaunes, avec une épaisseur d ’une centaine de m ètres.
Au dj. F ernane, ils renferm ent des Lithotham niées.

Sur le p la te a u d e M o s ta g a n e m , les différents sondages


effectués ont retrouvé les form ations pliocènes, généralem ent
discordantes e t érodées sous le Calabrien (fig. IX - 7).
Les sondages de D jazzar (Dz. 1), de Bsibissa (Bs. 1), de ’
Berercha (Br. 1) et de Lolla Okba (I.o. 1) ont traversé une cen­
taine de m ètres de la partie inférieure des m arnes plaisanciennes,
qui d éb u tent ici par quelques m ètres de. grès et de sables à H uîtres.
Le Pliocène affleure aux environs de M o s ta g a n e m , n o tam ­
m ent dans la falaise im m édiatem ent au N du p o rt ; il renferm e
là quelques niveaux sableux fossilifères à Gastropodes et à Lam el­
libranches : N assa semistriata B r o c . , Turrilella communis B isso ,
Venus plicata G m elin. *
Plus à l’W, le sondage de N o isy a traversé des m arnes b ru ­
nâtres, limoneuses, à Elphidium et à Rotalia, entrecoupées de cal­
caires gréseux blancs à Echinides et à Bryozoaires, in d iq u an t
l’approche d ’un rivage.

R É G IO N O C C ID E N T A L E
B o rd u re d e s B en i C h o u g ra n e

Les form ations pliocènes affleurent sporadiquem ent dans


la partie occidentale du bassin, spécialem ent sur la bordure du
massif des Beni Chougrane et sur le plateau de Saint-Louis. Elles
sont représentées par des m arnes sableuses et des grès, exception­
nellem ent par des calcaires, mais jam ais p ar des m arnes bleues
franches du ty p e plaisancien.

Dans la région de N ouvion. le Pliocène est formé de m arnes


sableuses et de grès argileux à H uîtres el à Pectinidés. Des niveaux
congloméra tiques assez développes apparaissent régulièrement, à
la base (fig. V - 40).

L a coupe du flanc N du dj. B o u Z ir i (fig. V - 44) présente


des faciès de bordure calcaréo-sableux. Les niveaux de base
sont représentés par des calcaires, plus ou moins dolom itiques,
massifs, à H uîtres, à L ithotham niées et à Polypiers. La série se
continue par une alternance de grès calcaires blancs, de sables
massifs à stratifications obliques et de m arnes sableuses vertes.
On tro u v e dans cette série :
Pecten jacobeus L .
— Chlamys opercularis L .
— Cardium (R ingicardium ) hians B ro cch i
— Ostrea edulis L,.
— Turritella vermicularis B hocchi
— Nassa clathrata B o r n .

Ce prem ier ensemble, de quelque 200 m ètres de puissance,


est. surm onté, en discordance angulaire d ’une quinzaine de degrés
environ, par un com plexe de grès dolom itiques et de sables grossiers
à Balanes et à H uîtres de 150 m ètres d ’épaisseur.

On peut voir le Pliocène dim inuer rapidem ent d ’épaisseur


vers l ’W, sur le flanc N du d j. T o u a k a , et sim ultaném ent les
form ations m arneuses passer latéralem ent à des sables e t à des
grès ; au p etit barrage du Sig, cet. étage n’est plus représenté
que p ar une dizaine de m ètres de grès conglom ératiques (fig. V - 45).
Sur la bordure m éridionale du bassin, dans la r é g io n de
M a s c a ra , la m er pliocène dessinait un golfe peu profond. Le Plio­
cène y débute p ar des conglom érats et des grès calcaires, plus ou
moins grossiers, à Ostrea lamellosa et à Chlamys scabrélla, d ’une
trentaine de m ètres de puissance. Ces niveaux sont surm ontés
par des calcaires lacustres blancs, crayeux, parfois travertineux,
à I I d ix boulei, passant à leu r p artie supérieure à des limons
rouges.

P l a t e a u d e S a in t- L o u is

Le Pliocène m arin affleure sur la bordure S du plateau de


Saint-Louis, le long des axes anticlinaux du d je b e l D jir a et de
D e b b i (fig. Y - 12).
li
ï

— 218 —

Il est représenté dans cette région par des m arnes grises,


sableuses à la partie inférieure, passant à des grès fins, plus ou
m oins calcaires à la partie supérieure, cet ensemble m esurant
100 à 200 m d ’épaisseur. Ces séries correspondent à des faciès
litto ra u x et renferm ent une faune abo n d an te où l’on recueille
n otam m ent :

— Ostrea lamellosa B r o c c h i
— CM amys scabrella L a m k
— Pecten jacobeus I,.
— l'iabellipecten flabelli/orm is B r o c c .
— M urex trunculus L.
A napesus serialia
Schizaster spcciosux, e t c .

Sur la bordure SW des Salines d ’Arzew, apparaissent des


faciès calcaires, souvent ferrugineux, ra p p elan t le faciès « M aterin »
des géologues italiens. On y trouve, o u tre des Lithotham niées, des
Polypiers, des Bryozoaires, des Brachiopodes et des Echinides,
généralem ent indéterm inables.
P lus au N, aux environs de P o r t a u x P o u le s, affleurent
des grès grossiers argileux et des m arnes sableuses renferm ant
une ab o n d an te faune littorale où l’on note des Ostrea, des Pecten,
des Peclunculus, des Venus... La p artie supérieure de cette série
m ontre des intercalations de sables fluviatiles et dunaires tra d u i­
san t l’exondation progressive du bassin. Des couches à Potamides
(Pirenella) basteroti apparaissent mèine localem ent dans ces term es
de- passage.
On ne connaît pas de dépôts m arins pliocènes dans le Sahel
d ’Oran, qui sem ble être resté émergé p endant toute cette période.

II. — Le Pliocène continental

D É F IN IT IO N S

L ’évolution régulière du bassin pliocène du Bas Chélif et


son com blem ent progressif par un m atériel détritiq u e le conduisent
à une phase fluviatile e t subcontinentale, m arquée p ar le dépôt
de form ations gréso-sableuses. C ette période d ’émersion sera
tem porairem ent e t localem ent entrecoupée par un deuxièm e épisode
- 219 -

mar,in, la transgression pléistocène. Nous lim iterons le Pliocène


continental vers la partie supérieure aux prem ières form ations de
limons ou d ’argiles grises pouvant indiquer un refroidissem ent
du clim at.
Nous traiterons plus rapidem ent cette dernière phase, dont
l’étude relève de techniques spécialisées et nous n ’en exposerons
que les données nécessaires à la com préhension de l’histoire de
cette fin de cvclc sédim entaire.
Le Pliocène continental — étage H am ri d ’ A N D E R S O N — est
4 formé de sables roux et gris à H élix, souvent d ’origine dunaire,
surm ontés p ar des lim ons gris continentaux que nous rattach ero n s
au Q uaternaire.
Ils succèdent, avec une certaine continuité de sédim entation,
aux grès m arins astiens, d éb u tan t, après quelques alternances de
n iveaux m arins et continentaux, p ar des dépôts fluviatiles et
lacustres, ren ferm ant des lentilles irrégulières de sables grossiers
et de graviers. La faune est représentée essentiellem ent p a r des
M ollusques d ’eau douce.
L a sédim entation de ces niveaux est très irrégulière e t dis­
continue, p ré sen tan t de fortes stratifications entrecroisées.
Des passées de conglom érats et de poudingues s’observent
à différents niveaux. Ils sont généralem ent formés de galets de
quelques centim ètres de diam ètre, assez bien roulés.
Les sables sont mal classés, fins ou grossiers, principalem ent
formés de q u artz et dans une faible proportion de feldspàths.
Ils sont gris, beiges ou rougeâtres, très rarem ent ocres.
Les grès et les argiles sont fréquem m ent chargés de nodules
calcaires, plus ou moins développés, souvent provoqués, sem ble-t-il,
p ar une concentration de tests de Mollusques.
Le Pliocène continental affleure largem ent sur to u te la bor­
dure SE du D ahra et, plus sporadiquem ent, sur le p lateau de
M ostaganem et dans la partie occidentale du bassin.

B o rd u re d u D a h ra

Le Pliocène continental est représenté, dans cette région, par


des sables gris et roux à H élix, d ’une cinquantaine de m ètres
d ’épaisseur. Des passées conglom ératiques apparaissent assez
fréquem m ent. Dans la zone du k o u d ia t N a d o r, se développent
des grès et des sables jaunâtres, devenant rouge violacé à la p artie
— 220 —

supérieure, généralem ent assez bien calibrés, à stratification e n tre ­


croisée et renferm ant quelques passées m icroconglom ératiques,
(épaisseur de l’ordre de 50 m).

B o rd u re d e s B en i C h o u g ra n e

Comme nous l’avons vu ci-dessus, on p eut observer les niveaux


m arins du Pliocène passer latéralem ent aux form ations conti­
nentales rouges sur le flanc N du dj. T ouaka, au S de Saint-D enis
du-Sig. D ans cette région, le Pliocène continental est représenté
p ar un ensemble hétérogène de conglom érats, de grès, de sables
et de limons rouges ou bruns, à passées d ’argiles, renferm ant
fréquem m ent des m oules d 'H élix e t de Limnaea. On co n state
une évolution générale des form ations détritiques au x term es plus
fins en m o n ta n t dans la série. Cet ensemble m ontre une épaisseur
visible de l’ordre de 200 m au S du Sig et semble s’am incir régu­
lièrement vers l’W.
Plus au N, sur la bordure du plateau de Saint-Louis, les grès
astiens sont surm ontés par des form ations dunaires à Hélix.

B. — E S Q Ü I S S li P A L E O G E O G R A P H IQ U E

La paléogéographie pliocène (fig. V I -3 ) m arque une nouvelle


étape im p o rtan te dans l’histoire du Néogène. La m er s’est retirée
définitivem ent des bassins de la T afn a et du Moyen Chélif. E lle
occupe encore la m ajeure p artie du bassin du Bas C hélif,subm ergeant
même une grande p a rt du massif du D ahra, m ais ses lignes de
rivage sont en net re tra it par rap p o rt à celles des m ers précé­
dentes, to u t le long de la chaîne Ouarsenis-Tessala qui se relève
progressivem ent. Plus à l’W, la m er pliocène immerge com plè­
tem ent le bassin de la M itidja, où régnent des conditions de vie
et de sédim entation très com parables.
Le cycle pliocène se déroule su iv an t le mêm e schéma que le
cycle miocène, sans accom plir toutefois une évolution aussi
com plète, l’accum ulation de form ations détritiques e n tra în a n t le
com blem ent et l’exondation du bassin.
La régression miocène m arq u ait l’ébauche d ’un gauchissem ent
d ’ensemble qui se traduit au Pliocène p ar une distribution légè­
— 221 —

rem en t différente des aires positives et négatives. La zone méri­


dionale du massif du D ahra est affectée d ’un soulèvem ent général
d ’ordre épirogénique qui en traîn e une légère reprise de l’érosion
dans ce tte région. Le développem ent des form ations détritiques
de base, que l’on constate en se déplaçant d ’W en L, de Sidi
B rahirn au dj. Rokba, indique une accentuation des phénom ènes
d ’érosion dans cette zone SK, où l’on note, p ar ailleurs, une nette
discordance d ’ensemble des form ations pliocènes qui recouvrent
successivem ent les « Gypses » e t les « Tripolis ».
S ur la bordure des Beni Chougrane, le Pliocène ne recouvre
que localem ent le massif lui-m êm e, exondé largem ent dès la fin
du Miocène. I/accu m u latio n d ’im portantes form ations détritiques
continentales sur cette m arge suggère un dém antèlem ent actif,
et donc un relèvem ent contem porain du massif.

D ans la région de M ascara, au conlraire, le développem ent


des séries lacustres indique la présence de plaines alluviales per­
m e tta n t l’extension de lacs.
D ans la plus grande p a rtie du bassin, l’érosion n’a fa it que
rav in er les m arnes gypseuses e t les gypses.
D ans la région de la M acta, et probablem ent dans to u te la
zone centrale du bassin, 011 constate même une continuité de sédi­
m entation entre les deux étages. Le passage se tra d u it par le
dép ô t de m arnes grisâtres à passées ligniteuses, plus ou moins
azoïques ou à petits G astéropodes, représentan t un milieu saum âtre.

La subsidence reste particulièrem ent forte dans la partie


orientale du bassin où elle enregistre un certain déplacem ent
vers le N par rap p o rt à l’époque miocène. On note quelque 700 m
de m arnes bleues dans la région de W arnier, 600 m à Rabelais,
500 111 sur le flanc de l’AVn Zeft et du Bel Hacel. Sur le plateau
de M ostaganem, une subsidence accusée se superpose au x zones
précédem m ent plus stables, m arquant la poursuite de la m igration
de la subsidence vers le N. La p artie occidentale du bassin dem eure
à nouveau plus stable et n’est l'objet, que d ’une sédim entation
m arno-sableuse, moins profonde.
Les m arnes bleues représentent un milieu néritique profond
devenant progressivem ent plus littoral à la suite du com blem ent
du bassin. Comme an Vindobonien, des form ations de calcaires
- 222 —

à Algues m arq uent les hauts-fonds plus oxygénés qui s’esquissent


dans les régions d ’Ain Zeft-Rokba et de Saint-Louis.
D ans la r é g io n d ’A ïn Zeft, la présence de failles, affectant
le Miocène supérieur, mais non le Pliocène (D. R e y r e ) , a perm is
de préciser l’existence de m ouvem ents anté-pliocènes esquissant
les zones de. hauts-fonds où se développeront, les calcaires à Litho-
tham niées plaisanciens.
L ’évolution du bassin se poursuit régulièrem ent e t les dépôts
vaseux sont progressivem ent remplacés p ar des m arnes sableuses
et. des m arno-calcaires limoneux, puis p ar ries sables et des calcaires
gréseux re p résen tan t un milieu plus agité et plus détritique. La
lim ite des faciès m arneux et sableux suggère une zone aux condi­
tions écologiques particulièrem ent favorables où se développe
une. riche faune d ’H uîtres e t de Pectinidés.

Le cycle pliocène se term ine d ’une façon régulière par une


sédim entation sableuse néritique et littorale, évoluant progres­
sivem ent vers une sédim entation lacustre ou éoliennc et conti­
nentale. Les m arnes bleues se chargent peu à peu de sables, puis
la reprise de l ’érosion s’accen tu an t sur les aires émergées, une
ab o n d an te phase détritique achève le com blem ent du bassin et
entraîne son ém ersion complète. Des grès continentaux blan­
châtres, à im brications de niveaux lacustres, se déposent alors
sous un climat, à caractère subtropical.
II convient, cependant, de noter que, sur to u te la bordure
des Beni Chougrane, les niveaux m arins - essentiellem ent gré­
seux — passent latéralem ent à des form ations continentales
détritiques. N ous attribuerons cette évolution au jeu de m ouve­
m ents de surrection qui devaient affecter la bordure m éridionale
du bassin p en d a n t to u te cette période. Ces m ouvem ents sont
confirmés p ar l’existence locale d ’une légère discordance angu­
laire au sein des grès astiens, sur le flanc N du dj. Bou Ziri. Dans
l’extrém ité N E de l ’anticUnal du G uerbouça (coordonnées Lam ­
bert : x = 293,5; y 270,7), on voit n ettem en t les grès astiens
(niveau fossilifère) reposer en légère discordance sur les m arnes
plaisanciennes (N rcon, 1948).
Cette ligne de plissem ents, qui s’allongeait ainsi sur l’em pla­
cem ent actuel du massif des Beni Chougrane, isolait vers le S
une région de plaines alluviales et de lacs, m atérialisée par les
calcaires lacustres de Mascara.
— 223 —

Le bassin su bit alors une prem ière phase nette de plissem ents ;
les zones anticlinales et synclinales s ’individualisent, tandis que
l’érosion décape les plis en voie de form ation.

Ce schém a représente un cycle sédim entaire qui tourne court


p ar suite du com blem ent p rém aturé e t de l’exondation du bassin.
La sédim entation d étritiq u e a p p a ra ît plus im portante q u ’au
cours du cycle précédent e t aucune barrière ne vient ferm er le
bassin du côté du large. L ’étude des « biofaciès » m ontre que
le bassin n ’a d ’abord q u ’une com m unication assez restreinte avec
la h au te m er ; l’o u v erture s’élargit rapidem ent e t l’on assiste
au développem ent de form es planctoniques, puis le com blem ent
du bassin l ’isole à nouveau définitivem ent, to u t en le so u m ettan t
à de fortes influences saum âtres.
Le mêm e schéma se retrouve dans le bassin de la M itidja
qui se dessine à la même époque en tre la chaîne atlasique et les
m assifs litto rau x .
C H A P IT R E V I I

L A T R A N S G R E S S IO N P L É IS T O C È N E

A. D E S C R IP T IO N S T R A T IG R A P H IQ U E

I. — Le C alab rien

Dès 1936, A. S e n n a v a it émis l’hypothèse que les grès jaunes,


m ollassiques, riches en Pectoncles, su rm o n tan t le H am ri et discor­
d an ts su r le Pliocène, le Miocène ou le Crétacé, devaient être
a ttrib u és a u . Calabrien ( S e n n , 1937). Mais c’est seulem ent
en 1950 que R. L a f f i t t e prouva l ’existence du Q uaternaire
m arin su r la m arge NW du massif du D ahra, puis sur les bordures
de la plaine de la M acta, dans le bassin du B as Chélif ( L a f f i t t e ,
1950).
Sur la bordure N W du m assif du D ahra, les grès calabriens,
discordants sur to utes les form ations antérieures, form ent le
p la te a u d e s H a c h a c h a . Ce sont des « grès sableux com portant
parfois des niveaux à galets et co n ten an t le plus souvent des
em preintes de coquilles de M ollusques, elles-mêmes plus ou moins
dissoutes ; l’aspect varie d ’un grès à une lum achelle. Localem ent,
la roche te n d à devenir calcaire et m ieux cim entée enrobant des
nodules qui sont des L ithotham niées » ( L a i f i t t e , 1950). Les
niveaux de base so n t généralem ent plus lum achelliques, mais le
te s t des fossiles est le plus souvent dissous et ne laisse subsister
que des moules externes, conférant à cet horizon un faciès p arti­
culier, sinon spécifique. Localem ent, cette lum achelle peut être
rem placée p ar un niveau sableux, com m e au kel' K addour.
« L ’épaisseur de ce tte form ation varie de 15m sur le littoral à 2 ni
vers l'e x té rie u r » ( L a f f i t t e , 1950).
C ette série littorale est surm ontée p ar des grès dunaires
jau n âtres mi b lanchâtres à stratificatio n entrecroisée, de 5 à 15 m
— 226 —

de puissance, passant à des grès argileux rougeâtres, plus ou m oins


cimentés.
Le Calabrien forme ainsi un plateau allongé s’inclinant assez
régulièrem ent du D ahra vers la mer, depuis le cap K ram is ju sq u ’à
l’em bouchure du Chélif.
Cette surface tabulaire se prolonge au SW où elle forme le
p la te a u d e M o s ta g a n e m . Plus à l’W , elle s’ennoie sous la plaine
quaternaire de la M acta, pour réap p araître, plus sporadiquem ent,
sur le plateau de Saint-Louis. D ans la r é g io n d ’O ra n , le C alabrien
s’accroche aux massifs côtiers qui le relèvent fortem ent ; il forme,
en particulier, les hautes falaises du Canastel ; il s’ennoie régu­
lièrem ent, plus à l’W, dans la région du Rio Salado. On le retrouve
enfin au S de Beni Saf, où il couronne les falaises côtières.
Le long de la route de K ristel, on relève la coupe suivante,
très sem blable à celle des 1 lachacha :
— à la base, reposant par une surface irrégulière sur des m arnes frois­
sées <lu Miocène supérieur, la série débute par un grès calcaire
à galets et à blocs épais, de 2 m d ’épaisseur.
— au-dessus, vient une alternance de bancs de calcaires gréseux assez
m assifs, à lits de fossiles aux tests dissous c l de bancs sableux plus
tendres, passant vers le haut à des grès calcaires, plus ou m oins
friables, en bancs irréguliers de 20 à 30 cm. Cet ensem ble a ttein t
une dizaine de mètres de puissance.
— au som m et, se développent des grès m assifs, poreux, fracturés,
à passées plus sableuses, renferm ant localem ent de p etits G asté­
ropodes et de nom breux Foram inifères (Rotaliu) visibles sur 10 m
environ.

C’est dans cette région, non loin du village de Sainl-Cloud,


que D o u m e r g u e a signalé dans ces grès la présence de Peçten
maxim us L i n n é , espèce qui fait p artie des im m igrations a tla n ­
tiques qui se sont produites à plusieurs reprises en M éditerranée
au cours du Q uaternaire.
Dans la" partie centrale du bassin, dans la zone de la plaine
de la M acla, le Calabrien s’avance assez profondém ent à l’intérieur
des terres. On le retrouve, en effet, à l ’E e t a u S W d e N ouvion,
sur les an ticlinaux miocènes de la bordure du bassin. Sur le flanc
N du dj. M eharigga, au S de Bou G uirate, on voit la lum achelle
calabriennc reposer en discordance su r l’Astien p ar l’interm édiaire
d’un calcaire lacustre à Limitées e t à Hélix.
Au S de Sahouria, le Calabrien repose en transgression succes­
sivem ent sur les grès astiens, sur les m arnes plaisanciennes, su r
227 —

les Gypses, su r les Tripolis et finalem ent su r les m arnes bleues du


Miocène supérieur. S im ultaném ent, les faciès deviennent plus
d étritiq u es et la lum achelle de base passe à un poudingue à gros
élém ents renferm ant quelques coquilles m arines (fig. VII - 1).

NNW SSE

5 km
5 gypse

j grès et ,
m \ marnes à tripolis
e t ca/caires
J m antes 6/eues
Miocène
supérieur

2 grès c/e fose


conglomérats caJabriens

b marnes et grès pliocènes |-°.'o°>;l ' mantes détritiques Miocène inférieur

F ig . V II - 1. Coupe du Calabrien dans la région de Sahouria (H de


Perrégaux) (d ’après R. I. affitte ').

C ette ligne de rivage de la m er calabrienne se suit plus ou


m oins n ettem en t vers le N E ; on la retrouve au B e l H a c e l, où
le V illafranchien renferm e une faune de M ammifères. Ces form a­
tions m arines apparaissent sur le flanc NW de cet anticlinal,
tandis que les séries continentales recouvrent le pourtour oriental
du massif. Des calcaires lacustres assez continus se suivent dans
cette zone.

II. — Le Villafranchien

L e Villafranchien repose, en continuité de sédim entation,


sur le Pliocène continental, avec lequel il présente d ’étroites
analogies de faciès qui rendent leur délim itation très délicate.
On est am ené, avec ces form ations récentes, devant lesquelles
s’a rrê te n t les m éthodes paléontologiques, à recourir à d’autres
critères, et no tam m ent aux différenciations clim atiques.
A la suite des décisions adoptées au Congrès géologique de
Londres, nous « conviendrons » de faire, débuter le Q uaternaire
— 228 —

avec le changem ent de clim at qui a mis fin aux périodes chaudes
du Pliocène classique pour inaugurer « les périodes glaciales »
(G ignoux , 1954, p. 251), et nous ra ttach ero n s le Calabrien-
Villafranchicn au Q uaternaire. Nous ferons donc com m encer le
Calabrien avec l'apparition des argiles et des limons gris su rm o n tan t
les form ations détritiques m arines ou rougeâtres du Pliocène.
On notera, par ailleurs, que le Villafranchicn est une form ation
synorogénique qui s’est accum ulée p endant l’une des plus im por­
tan tes phases de plissem ent de ces bassins. Il en résulte une série
de discordances locales et de pendages de dépôt qui rendent assez
illusoire to u te appréciation précise des épaisseurs.
Les différences de faciès nous p erm e tte n t de distinguer
approxim ativem ent deux ensembles :
— un V illa fra n c h ie n I, lacustre ou continental, représenté
par des dépôts à couleur dom inante grise ou brune, parfois blanche,
laissant supposer un clim at hum ide et partiellem ent froid, contem ­
porain du Calabrien m arin ;
— un V illa fra n c h ie n II, de teinte généralem ent rouge,
d éb u tan t p ar un niveau assez co n stan t de concrétions ferrugi­
neuses, qui correspond à un clim at plus chaud (fig. V II -2 ) .
Le V illafranchien se développe largem ent vers le N E, sur le
flanc m éridional du massif du D ahra, où sa puissance a tte in t
plusieurs centaines de m ètres. Il correspond approxim ativem ent
à la form ation Chylim ath d'ANDF.RSON, C hviim ath é ta n t l’ancien
nom du Chélif.

Bordure du Dahra

Sur la bordure S du D ahra, près du k o u d ia t en N a d o r, à


l ’W de C haron, nous relevons la coupe su iv an te :
surm ontant les grès cl sables pliocènes. affleurent «les lim ons et
sables argileux à grain grossier, m al calibrés, souvent anguleux,
renfermant quelques passées de conglom érats cl «le microconglo-
niérats à la partie supérieure. Les limons m ontrent des Fora-
minifères roulés du Crétacé, du M iocène el du Pliocène, ainsi que
quelques oogones «le Chara et d'assez nombreuses coquilles d 'Hélix
et de Mollusques d'eau douce. L’épaisseur «le cette série est de
l'ordre de 200 m.
— au-dessus apparaît un ensem ble de grès et <1«- poudingues à galets
bien arrondis de a 10 cm de diam ètre, cim entés par un grès
229

calcaire, grossier, brun-rougeâtre. Ces form ations d étritiques


plongent fortem ent sous les alluvions de la plaine du Chélif ;
elles sont visibles sur une centaine de m ètres de puissance.

C elte série affleure plus com plètem ent Je long de la r o u te


d ’I n k e r m a n n à R e n a u lt. Les niveaux de base sont formés par
des calcaires lacustres et p ar des argiles blanches correspondant
au Villafranchien I. Au-dessus, séparé par un horizon repère de
pisolithes ferrugineux, le V illafranchien II est représenté p a r un
com plexe hétérogène rouge d ’argiles et de limons détritiques, de

Bordure nord Bordure sud

O fc» ci O Q Ô Ô O q j»
O o
et o
O o
O 'o odooc»
O C o o i> d 7 O ^ o o o o ôj b S o» o o O’g o et q O ‘

g ^ -T jo C o uches ro u g e s
E E 3 * eiÜ S ^'iS !i^fb i» }falabrien
C o o d 7 A so lith e s ferrugine ux
VillafranchienH
u ----- J {niveau repère )
Gflès dunaires
blanches ou grises Grès marins Pliocène
Villafranchien I
S Calcaires lacustres Marnes bleues

F ig . VI f - 2 . Schéma stratigraphique <lu Pléistocènc sur les bordures


N et S du m assif du Dahra (d ’après R. L a f f i t t e ) .
I. M a rn e s b le u e s : 2. G rè s m a r in ; 3. G rè s d u n a ir e (1 . 2, 3 , P lio c è n e ) ; 1. Cirés c a lc a ire
lu n ia c h e lliq u e à la b a se (C a la b rie n ) ; 5. C a lc a ire la c u s tr e e t 6. A rg ile b la n c h e o u g rise
(5 e t fi. V illa f r a n c h ie n l) : 7. P is o lith e s fe rr u g in e u x (n iv e a u -re p è re ) e t S. C o u c h e s
ro u g e s (7 et 8 , V illa fra n c h ie n II).

grès et de sables grossiers à concrétions calcaires et de lentilles


de poudingues polygéniques, qui n’est pas sans présenter certaines
analogies avec le Sarhli. Cet ensem ble est parsem é irrégulièrem ent
de blocs et de galets p ro v en an t des différents étages du T ertiaire,
et plus p articulièrem ent des calcaires pliocènes. Le caractère
détritiq u e augm ente généralem ent vers la partie supérieure, m ais
— 230 —

les nom breuses variations latérales ren d en t to u te généralisation


délicate.
Sur l’a u tre rive du Bas Chélif, sur le périclinal N E du B e l
H a cel, le Pléistocène présente de belles variations de faciès
(fig. V II - 3 ) ; les form ations rouges du Villafranchien II sont
datées par une faune à Vertébrés, où l’on a recueilli notam m ent
Elephas meridionalis.

j ] 6 &6/et e t argiles rouges Villafranchien II 3 ÿrès a /a ire e t lumachelle : Calabrien

L r r Z r j S timon# gris \ 12 g rès e t conglomérats J IfciL x


~ ~ ~ V illafranchien I
4 Cà/càires fo cm res J j- • -j 1 g rès M,tiens

F ig . V II - 3. — Schém a strati graphique du P léistocène du Bel H acel


(feuille de Relizane) (d’après P. I- osskl , m odifié).
1. G rè s a s tie n s ; 2. G rè s e t c o n g lo m é ra ts à H c l i x ; 3. G rè s c a lc a ire e t lu m a c h e lle
du C a la b rie n ; 4. C a lc a ire la c u s tr e ; 5. L im o n g ris (4 e t 5, V illa fr a n c h ie n 1) ; 6. S a b le s
e t a rg ile s ro u g e s <V illa fr a n c h ie n II).

P l a t e a u d e S a in t- L o u is

Le V illafranchien se retrouve dans la partie occidentale du


bassin du Bas Chélif, notam m ent sur la bordure du plateau de
Saint-Louis, où il est nettem ent moins développé, mais perm et
de préciser ses relations avec le Calabrien.
Dans les p etits ravins qui se creusent su r le versant W de
la S a lin e d ’A rz e w . on peut voir les grès lum achclliques du Cala-
bricn plongeant d ’une vingtaine de degrés sous la Saline, surm ontés
par des argiles et des sables rouges a p p a rte n a n t au Villafranchien IL
E x tr é m i t é o c c i d e n t a l e - d u b a s s i n

Plus à l’W, le long de la chaîne du Tessala, le Villafranchien


est représenté p ar des bancs épais de conglom érats, de graviers
et de limons rouges, plongeant parfois à la verticale sous les allu-
vions récentes de la plaine de la Mléta.
Dans le b a s s i n d e la T a fn a , on ra tta c h e au Villafranchien
— 231 —

les form ations alluvionnaires qui form ent les plaines de Sidi Bel
Abbès e t de la Tafna (ou des Ghossels). Ce sont des limons sableux
rougeâtres, chargés de lits de graviers et de galets de grosseur
très v ariable. De m inces bancs de calcaires lacustres s’y intercalent
localem ent. L ’épaisseur de cet ensemble peut attein d re une
cin q u an tain e de m ètres.
Signalons enfin la récente et très im portante découverte de
restes d ’Atlanthropus dans le Pléistocène moyen du gisem ent
de Teruifine, non loin de Palikao, à l’E de M ascara ( A r a m b o u r g ,
1955).

B. — E S Q U I S S E P A L E O G E O G R A P H IQ U E

Les séries villafranchiennes peuvent être considérées comme


les form ations les plus détritiques déposées depuis celles du Miocène
inférieur. Elles correspondent au dém antèlem ent de reliefs en voie
de surrection et, p ar conséquent, à une im portante phase de
surrection. Ces m ouvem ents sont révélés, par ailleurs, par la discor­
dance du Calabrien et sa transgression sur les séries pliocène et
m iocène érodées (fig. V II - 4).
D ans ce pays en cours d ’orogénèse, un relèvem ent custatique
du niveau de la m er ( B i . a n c , T o n g i o r g i el T r e v i s a n , 1951)
am ène une dernière incursion m arine, et la transgression
calabrienne vien t dessiner un large golfe recouvrant les aires de la
plaine de la M acta et du plateau de Mostaganem, qui jo u en t à
nouveau cn m er subsidente. T oute la côte actuelle, â l’exception
des som m ets des massifs d ’Oran réd u its à l’é la t d ’iles, se tro u v e
à nouveau immergée.
Ce bassin, ou m ieux ce golfe calabrien, est le siège d ’une sédi­
m entation gréso-calcaire â stratification entrecroisée tém oignant
d’un m ilieu littoral agité. Le m axim um de subsidence ap p a raît,
dans l’é ta t actuel de nos connaissances, dans la plaine de l'H a b ra,
où se déposent des m arnes bleues m arines. Les form ations de bor­
dure so n t encom brées de galets, tém oignant d ’une assez forte
érosion. Un relèvem ent d ’ensem ble de la région chasse progressi­
vem ent la m er vers le NW , tan d is que l’ancien golfe est peu à peu
recouvert de form ations dunaircs.
Des mouvements orogéniques importants affectent à nouveau
les bordures du bassin, lui im p rim an t les grands traits de sa
m orphologie actuelle. S uivant un découpage assez indépendant,
— 232 —

clans scs grandes lignes, des tra its stru c tu ra u x antérieurs, des
flexures, pouvant redresser le Calabrien à la verticale, divisent le
bassin en plateaux, et en plaines d ’effondrem ent.
Les massifs anciens se rem etten t à jouer, de leur côté, comme
des horsls, p o rta n t les dépôts calabriens à 300 ou 400 m ètres, et
les anticlinaux et les synclinaux précédem m ent dessinés achèvent
leur développem ent le long de flexures bien individualisées.
L’étude des form ations continentales nous suggère, de
nettes v ariations clim atiques. Le Villafranchien I correspondrait
à une période humide et tempérée. Le Villafranchien II , au contraire,
marquerait le retour d ’un climat qui « se serait réchauffé brusquement
en restant Inimitié, d'où formations d'argile à concrétions ferrugi­
neuses, puis serait devenu plus sec en restant chaud, d'où formation
des zones à concrétions calcaires » ( L a f f i t t e , 1 9 4 8 - 1 ) .
La transgression calabrienne, provoquée par la fonte des
calottes glaciaires, est donc contem poraine des limons gris et des
argiles blanches de la période hum ide et tempérée.

L'histoire des mers post-calabriennes n ’affecte que très légè­


rem ent, et sur une mince frange côtière, le bassin du lias Chélif
et nous résum erons très rapidem ent cette dernière étape.
La bordure de la baie d ’Arzew m ontre des form ations m arines
que l’absence de faunes ne perm et p as de d ater avec certitude,
mais dont les élém ents conglom ératiques reprennent la lum achelle
calabrienne et que nous appellerons avec Y. G o u r i n a r o ( 1 9 5 2 )
« Quaternaire intermédiaire ». C ette bordure du plateau de Saint-
Louis ap p a raît ainsi soumise à une certaine subsidence p erm ettan t
une légère avancée de la m er après la régression' calabrienne.
Le Quaternaire récent, que l ’on p e u t assim iler au T yrrhénien
daté par les couches à Strombus babonius, est représenté p ar des
form ations dunaires ou de plages qui dessinent, lin étro it cordon
le long de la côte actuelle. E n deux places, cependant, le long de
la plaine des Andalotises et su rto u t dans le fond du golfe d ’Arzew,
ces form ations prennent une plus grande extension, a tte s ta n t
encore d ’une tardive subsidence de la côte dans ces régions.
L ’analyse des form ations continentales récentes perm et, en
outre, à .1. B o u i . a i n k de préciser ré v o lu tio n clim atique et m or­
phologique des aires émergées. Après la régression préflandrienne,
m arquée par l'accum ulation d ’im p o rtan ts glacis, une période
humide voit l’installation d ’un régim e m arécageux, notam m ent
— 233 —

dans la plaine de Relizane. A la fin du Néolithique, le clim at


d evient plus sec, les oueds creusent leur lit et s’achem inent vers
leur régim e actuel de crues rapides et d ’étiages presque nuls.
11 n’est pas superflu, enfin, de term iner cette esquisse paléo­
géographique p ar un rapide aperçu de Yocéanographie actuelle
de la baie d ’Arzew.
Nous avons vu (Ch. 3 11 C) que la côte oranaise présente
quelques haies où les fonds se m aintiennent à moins de 100 m ètres.
Les données océanographiques récentes ( K o s f f . i . d e r , 1 9 5 5 ) p er­
m etten t de se représenter avec une certaine vraisem blance la
rép artitio n des dépôts de ces « bassins ». La carte ci-jointe
(fig. V II - 5 ) m ontre la position des principaux faciès dans la

FIG. VII _5 _ES Q U IS S E O CEA N O G R AP H IQ l


DE L A B A IE D 'A R Z E W

(d'après A.Rosfelder)

CoraJIigène ^5-'“itabdthe
1ignp de change-
m ent t/e pente
|SitùJcs je -* Axe a ntidinal

J Galets Axe synclinal

Rochers

F ig . V il - 5. ICsquisse océanographique de la baie d'Arzew (d'après


A. R oskei.dkk V
— 234 —

baie d’Arzeut, la mieux individualisée des inflexions de cette


côte. T oute la p artie centrale est occupée par des vases fines,
brunes, riches en Globigérines et en Coccolithes, dont la phase
argileuse sem ble provenir d ’une p artie des apports du Chélif.
Des dépôts de sables, de graviers et de coquilles tapissent la bande
côtière ju sq u e vers 20 à — 30 m ; ces mêmes dépôts dessinent
égalem ent une bande plus ou moins large sur la bordure externe
du plateau, vers 100 m, prolongeant vers l’E les form ations
sableuses qui envahissent to u te la baie d ’Oran.
A l’in térieur même de ce golfe, les isobathes, et spécialem ent
la courbe — 30 m, esquissent une ride N E-SW qui se situe très
exactem ent dans le prolongem ent de l’ax e anticlinal les llam y an s-
P o rt aux Poules. Ce haut-fond est recouvert, outre par des sables
e t par des cailloutis, par des dépôts d ’Algues calcaires encroûtantes,
quand il ne présente pas des fonds rocheux.
Cette baie nous ojfre ainsi, en quelque sorte, un bassin actuel
en modèle réduit où l’on retrouve un certain nombre des faciès des
mers néogènes, et il ne fait nul doute que des études océanogra­
phiques plus nom breuses con trib u eraien t grandem ent à préciser
nos connaissances paléogéographiques des bassins nédgènes.
C H A P IT R E V I I I

C O N C L U S IO N S

I. — E S Q U I S S E P A L E O G E O G R A P 1 IIQ U E G E N E R A L E

Ces différentes esquisses paléogcographiques m o n tren t un


re tra it régulier et co n stan t de la m er vers le N. T out au cours
de ces périodes, le continent nord-africain achève de se stabiliser
et de s ’individualiser p ar une exondation d ’ensemble re je tan t la
m er su r ses lim ites actuelles (fig. V III - 1).
— L e M io cèn e i n f é r ie u r autochtone est caractérisé p a r une
v aste transgression p re n an t l’Algérie en écharpe su iv an t une
ligne W -E [courant un peu au S du 35e parallèle, des environs
d ’O ujda ju sq u ’à la dépression hodnéenne au N de B iskra/j De
cette éten d u e ém ergent un certain nom bre d ’archipels, alignés
su iv an t la direction des chaînes secondaires, entre lesquelles s ’indi­
vidualisent des aires subsidenles. Les trois bassins su b litto rau x
de l’Algérie occidentale obéissent sensiblem ent aux mêmes règles
e t correspondent à des bassins du type intramontagneux. L ’intensité
de la séd im entation en traîn e l’accum ulation b ru tale de m atériaux,
so u v en t hétérogènes, do n n an t des dépôts mal classés et enrobés
d'argile. La phase détritique de ces sédim ents peut être im por­
tan te, m ais son enfouissem ent im m édiat supprim e toute porosité ;
son caractère argileux dom inant tient, par ailleurs, au paysage
essentiellem ent argileux des aires bordières.
Des conditions de sédim entation assez sem blables se retrouvent
dans les au tres bassins nord-africains#
D ans le bassin sud-lellien, e t notamment, flans le bassin du
H odna, les géologues de la S. N. R E P A L (H. D ame et M. K i e k e n )
ont pu m ettre en évidence la mise en place d ’une n ap p e sous-
m arine co m p o rtan t du m atériel miocène, au sein de ce tte série
m arneuse miocène.
F ig . VIII - 1. Esquisse paléogéographique des mers néogènes.
237 -

A la fin de cette période, la mer se retire de to u t l’arrière-


pays algérien et sa zone de rivage s’étab lit à peu près su iv an t la
ligne Tessala-Ouarscnis, une sédim entation continue se poursuivant
au N de celte limite. Au cours du M io cèn e s u p é r ie u r , la mer,
ab a n d o n n an t le bassin de la T afna, sc cantonne aux bassins du
Bas Chélif et du Moyen Chélif, et, plus à l’E, a u x bassins de la
M itidja et du Sebaou. P a r contre, à la suite d ’une sorte de bascu­
lem en t d ’ensemble du continent, ce re trait des provinces méri­
dionales s’accom pagne d ’une lente immersion des massifs côtiers
du D ahra et des Boni Menacer, restés partiellem ent émergés au
cours du Miocène inférieur. Cette transgression régionale se double
d ’un effacem ent des flexurcs m arginales, l'évolution du bassin du
Bas Chélif accomplissant un cycle sédimentaire parfait.
On constate, au cours de cette période de la fin du Miocène,
que les « biofaciès » gardent un caractère à prédom inance péla­
gique aussi longtem ps que se poursuit le m ouvem ent de
transgression.
L ’attén u atio n de l’intensité de la sédim entation perm et, alors,
aux vagues et aux courants d ’effectuer un bon classem ent des
élém ents élastiques d ’où une assez forte porosité des sédim ents
détritiques. ^
Le bassin du Moyen Chélif, comme celui de la M itidja, est
au contraire soumis vers la fÿn de l’étage à un vaste rem blaiem ent
qui l’exonde progressivement. Cette régression pontienne, m até­
rialisée p ar l’accum ulation de grès et de conglom érats, est moins
m arquée dans le bassin plus septentrional de la M itidja, où ne se
déposent que des sables et des couches à lignite, la transgression
pliocène im m ergeant à nouveau le bassin.
L a fin du Miocène est m arquée par une régression générale
vers le NW . La m er ne se m aintient et ne reviendra au Pliocène
que d an s la partie nord de la zone centrale du bassin du Bas Chélif,
où la sédim entation semble plus ou moins continue, et plus à l'E ,
dans le bassin de la M itidja.
l ue histoire assez sem blable se déroule pendant cette période
dans les bassins miocènes du M aroc et de la Tunisie.
Le bassin du liharb est cependant le th éâtre, au cours du
Miocène, d ’un événem ent im p o rtan t et bien particulier quoique
des phénom ènes très com parables se retrouvent dans le Miocène
inférieur de la zone sud-tellienne : le dépôt de la nappe préri-
faine. Les études des géologues de la Société Chérifienne des
— 239

P étroles o n t, en effet, m ontré que cette nappe s’est écoulée com m e


« une v éritab le coulée basaltique sous-m arine » ( L e v y , 1952)
dans une m er relativem ent profonde où elle « n’apporte aucun
tro ub le dans la sédim entation » ( D a r d e n n e , 1954). P uis le
cycle se term ine p ar une phase de rem blaiem ent régulière.
Les bassins miocènes du N E de la T unisie suivent un cycle
régulier, se te rm in a n t assez rapidem ent par une phase de régres­
sion avec le dépôt de form ations lagunaires, puis lacustres, ab o u ­
tissan t à des form ations continentales représentant le P ontien
( B u r o l i . e t , 1951).
La t r a n s g r e s s i o n p lio cèn e se lim ite au x bassins litto ra u x
du Bas Chélif et de la M itidja dont la subsidence se rem et à jouer.
D ans le bassin du Bas Chélif, les lignes de rivage dem eurent sensi­
blem ent en deçà des limites de la transgression vindobonienne,
le long des chaînes de l’Ouarsenis et des Boni Chougrane, m ais
m o rd en t encore largem ent sur le m assif du D ahra. Dans ces deux
bassins, le cycle pliocène se term ine p ar une phase de rem blaie­
m ent, pro b ab lem ent encore transgressive au déb u t de l’A stien,
puis rap id em en t régressive avec l’accum ulation de form ations
co n tinentales villafranchiennes.
Alors que ces bassins se superposent sensiblem ent, sans événe­
m ent interm éd iaire im portant, a u x bassins miocènes qui sem blent
rep ren d re vie, les bassins pliocènes m arocains et tunisiens diffèrent
sensiblem ent des zones subsidentes antérieures el s’achem inent
l’un et l ’a u tre vers la m arge côtière.
D u ra n t la grande régression pliocène, le pays est soum is à
une intense phase de plissements e t de dém antèlem ents, au cours
de laquelle la m e r c a la b r ie n n e amorce une ultim e avancée
a v a n t de reprendre son re tra it généralisé. La plus grande p a rtie
de la région centrale du bassin du B as Chélif et ses m arges côtières
ju sq u ’a u x zones internes du m assif du D ahra sont à nouveau
im mergées.
A près quelques oscillations de la zone littorale au cours du
Q u a te r n a i r e ré c e n t, nous arrivons, à la dernière étape, au tracé
actuel de la ligne de rivage, tan d is q u 'une im p o rtan te sédim en­
tatio n fluvio-continentale se p o u rsu it dans les plaines alluviales.
A re n c o n tre de bien d ’autres régions, le Q uaternaire ne représente
pas un ch ap itre à part nettem ent différencié du reste de la s tra ti­
graphie, m ais la poursuite, en com plète continuité, des phénom ènes
antérieurs.
— 240 —

2. — L E C Y C L E M IO C E N E

Le Miocène, et spécialem ent le Miocène supérieur du bassin


du Bas Chélif, présente un caractère particulier et nous lui accor­
derons une m ention spéciale.
D ans chacun des trois bassins que nous venons d ’étudier, cet
étage constitue un cycle différent.
D ans le bassin de la Tafna, le cycle ne com prend, si l’on
fait ab straction d ’un ta rd if re to u r de la m er sur la zone côticre,
à la fin du Miocène, que 1c. Miocène inférieur qui se term ine p ar
une phase détritique régressive.
D ans le bassin du Moyen Chélif, le Miocène inférieur et le
Miocène supérieur form ent un cycle sédim entaire d é b u ta n t p a r
une phase positive avec le dépôt de sables, puis de m arnes, e t se
term in an t par une phase négative de rem blaiem ent, m atérialisée
par l’accum ulation de grès et de conglom érats.
Le bassin du Bas Chélif, p ar contre, est le théâtre d ’un cycle
sédim entaire linéaire ne co m p o rtan t sensiblem ent q u ’une phase
positive et s’achevant par une phase évaporite.
On peut, en effet,n o ter,en schém atisant,la succession su iv an te:
— Sables et grès,
— M arnes bleues,
— Calcaires et diatom ites,
— Gypse.
Comme l’écrit A. L o m b a r d (1951, p. 415) « T out se passe
comme si la série a v a it besoin d ’une certaine durée pour parvenir
à un stad e donné do son évolution », comme si le milieu aq u atiq u e
devait subir un certain « vieillissem ent ». Nous avons vu que
les m arnes du Miocène inférieur ou de la base du Miocène supérieur
sont pauvres en carbonates, tandis que la kaolinite. forme une
part encore appréciable - de l’ordre de 20 % — de la fraction
argileuse ; la phase détritique est, par ailleurs, assez im portante,
même dans les argiles. Le pouvoir réducteur de ces form ations est
généralem ent faible, de l’ordre de 1 0 .
Les form ations argileuses de la fin de l’étage (zone A et série
des Tripolis) sont, au contraire, pratiquem ent dépourvues de
résidus insolubles e t de kaolinite ; leur phase argileuse est cons­
tituée essentiellem ent d'illites ; la proportion de carbonate oscille
241 —

fréquem m ent en tre 30 à 50 % et le pouvoir réducteur devient


plus élevé, atte ig n a n t des valeurs de 20 à 30.
On a là un nouvel exemple de convergence, le m êm e faciès
m arne bleue recouvrant deux m ilieux différents, que seules des
analyses physico-chim iques poussées p erm etten t de séparer.
Ce « vieillissem ent » de l’eau se poursuit et s’achève avec le
d ép ô t de gypse, dans une dernière phase évaporite.
L 'an aly se de la succession des faciès accom pagnés des « séries-
stan d ard » locales, établies d ’après les critères de A. L o m b a r d ,
com plète cette étude (fig. V III - 3).
E n prem ière approxim ation, et to u t au moins ju sq u ’au x dépôts
de la m er à Tripolis, on constate un certain parallélism e entre
l’approfondissem ent du milieu et. l’évolution des dépôts : séquence
positive, passage progressif des sédim ents clastiques au x évaporites
(Az. 6 , dj. Meni, Ak. 1).
A la fin du Miocène, cependant, et déjà au cours du dép ô t des
T ripolis, on rem arque une inversion de cette tendance (séquence
négative) : les sédim ents diagénétiques et les évaporites corres­
p ondent à des milieux très peu profonds devenant rapidem ent
sau m âtre s ou lagunaires (Mo. 2-3, Db. 1).
Ces séquences reflètent assez fidèlem ent l’évolution générale
du cadre tectonique du bassin, la disparition des élém ents élas­
tiques et l’ap p arition des diagénétiques et des évaporites trad u isan t
l’extension de la pénéplanation.
Ce cycle miocène com plet m érite d ’illustrer la notion de cycle
sedimentaire idéal de G o l d s c h m i d t . « Cet a u te u r rem arque q u ’au
cours d ’un cycle sédim entaire, les phénom ènes sont tels q u ’ils
ab o u tissen t à une gigantesque analyse chim ique sem i-quanti­
tativ e » ( M i l l o t , 1949), donnant la succession suivante :
1. R ésidus insolubles (sables et grès).
2. H vdrolisats (argiles).
3. — O xyd ais (concrétions ferrugineuses).
4. Réducteurs (charbons, schistes bitum ineux, sulfures).
5. Carbonates.
(i. E vaporites.

C ette succession a p p a raît assez voisine de la série miocène


du Bas Chélif, q uand on se rappelle que des concrétions ferrugi­
neuses se tro u v en t dans les m arno-calcaires et que certains niveaux
de tripolis présentent des caractères bitum ineux et réducteurs
bien m arqués. Il v a cependant lieu de noter que les m arnes bleues,
— 242 —

qui représentent le volum e le plus im p o rtan t de sédim ents, ren­


ferment à la fois des hydrolisats et des carbonates.

Ce cycle m iocène du bassin du Bas Chélif n ’est pas sans


présenter d’étroites analogies avec les bassins du même âge,
d ’Italie m éridionale et de Californie notam m ent.
En Sicile et en Calabre, par exemple, on constate la succession
suivante, to u t à fait com parable à celle du bassin du Bas Chélif :
— sables et calcaires sableux ;
— marnes bleues passant latéralem ent à des calcaires à Litho-
tham niées ;
- couches à tripolis (à D iatom ées, R adiolaires, Poissons) ;
— série de g y p se el. de soufre (« formazione gessoso-solfi/era »).

En Californie, où la stratigraphie n ’a pu être grandem ent


précisée que grâce au x Fora min itères, les géologues am éricains
distinguent :

un Miocène inférieur (form ations de « Vaqueras » et de


« Temblor »), représenté par des conglom érats, des grès, des
« siltstones » e t des argiles.
un Miocène m oyen et un Miocène supérieur, correspondant
à une période d ’aplatissem ent des reliefs et d ’extension des mers,
représenté p ar le dépôt des argiles siliceuses de M onterey, entre­
coupées de « siltstones » et de cendres volcaniques et surm ontées
de diatom ites, riches en squelettes de Poissons.

I.a succession de ces séquences lithologiques, auxquelles il


faudrait égalem ent com parer celles de la région de Bakou, sans
présenter un cycle sédim entaire aussi régulier que celui du bassin
du Bas Chélif, révèle cependant des histoires paléogéographiques
très com parables, suggérant un certain « style » sédimento-dias-
tr&phique particulièrement représentatif du Miocène supérieur. Des
cycles aussi réguliers se retro u v en t de loin en loin dans la série
stratîg rap h ique.
Le P ennien d'Allemagne, p ar exemple, m ontre la succession
suivante :
— grès et conglom érats du Rothliegende ;
— sch istes p yriteu x et charbonneux du Kupferschieffer ;
BORDURE DU DAHRA
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1eni Ain Z e f t _ A z . 6
|m v m Série standard B/oficiès LiUiofbciès Série standard

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— 243 -

— calcaire dolom itique à faune appauvrie du Zechxtein (s.st.) ;


— com plexe salifère formé d ’anhydritc, de sel gem m e et de potasse.
Des ébauches, plus ou moins poussées, de cycles com parables
se retrouvent, au Trias, dans le Ju rassiq u e de Lorraine, dans le
bassin crétacé du Bas Sahara, etc.
L a régularité de telles successions im plique une évolution
particidière du cadre stru ctu ral du bassin p erm e tta n t une tra n s­
form ation progressive du milieu de sédim entation. Le cycle débute
p ar une phase de diastrophism e actif am enant une transgression
de la m er et une forte érosion do n t les produits engendrent une
sédim entation détritique. La subsidence est généralem ent active,
mais équilibrée p ar l’intensité de la sédim entation. L’ac tiv ité
diastrophique s’a tté n u a n t progressivem ent, les reliefs s’arasen t et
la sédim entation devient, plus fine, avec le dépôt de colloïdes
argileux. Les variations du rap p o rt de la sédim entation su r la
subsidence peuvent entraîner, au cours de cel le phase, de sensibles
approfondissem ents du milieu, aussi bien que des lignes de
hauts-fonds.
Le bâti général du bassin co n tin u an t à se stabiliser, la sédi­
m en tatio n détritique cesse plus ou moins com plètem ent pour
céder la place à une sédim entation chim ique. C’est d 'a b o rd le
dépôt des m inerais de fer sédiinentaires, qui, sous un clim at rela­
tivem ent chaud, correspondraient à un stade avancé de péné-
planation des continents et d ’extension de plateform es sous-
m arines. Il est même perm is de penser que ce stade d ’uniform i­
sation stru ctu rale ne résulte pas seulem ent de l’action com binée
de l’érosion et de la sédim entation, m ais d 'un véritable accrois­
sem ent du rayon des courbures concaves et convexes e t d ’un
effacem ent des flexures m arginales les séparant. S uivant la forme
du fond, des environnem ents différents peuvent alors coexister,
des m ilieux réducteurs générateurs de charbons, de schistes pyriteux
ou bitum ineux, po u v an t s’établir dans les zones basses.
La sédim entation chim ique se poursuit avec le dépôt de
carbonates, de calcaires et de dolomies, pour s’achever, avec
l’extinction de tous reliefs et sous un clim at suffisam m ent chaud,
p ar la form ation d ’évaporites. Le bassin est alors com plètem ent
asséché et le cycle se term ine p ar une transform ation chim ique
com plète.
244

3. — C O N C L U S IO N S

L ’esquisse paléogéographique de ces bassins néogênes laisse


ap p araître une certaine réduction des dimensions par rapport
aux époques précédentes. Il en résulte une apparente concentra­
tion des événem ents géologiques et plus particulièrem ent des
phénom ènes stratigraphiques. Ces bassins sublittoraux peuvent,
en effet, être caractérisés p ar l'am p leu r de la diversité de leurs
variations de faciès, aussi bien dans l’espace que dans le tem ps.
Un des tra its caractéristiques des tra v a u x actuels, si on les com pare
aux études plus anciennes, est de réduire le nom bre de subdivisions
d ’étages pour développer parallèlem ent la com plexité de variations
de faciès, c’est-à-dire de sim plifier la stratigraphie aux dépens de
la paléogéographie.
Bien des difficultés de la stratigraphie néogène viennent, en
effet, de l’im possibilité d ’étab lir de bonnes corrélations sur les
bases classiques. Les faunes pélagiques dem eurent toujours l'élé­
ment fondam ental de. la stratig rap h ie. Si les m acrofaunes ren­
ferment, peu d ’espèces pélagiques, il faudra de plus en plus se
servir des m icrofaunes planctoniques d o n t l’étude et l’utilisation
m éritent de dépasser le stade de la géologie de sondage pour
servir de base à une stratig rap h ie classique, toutes les fois q u ’elles
sont suffisam m ent abondantes pour être étudiées d ’un point de
vue statistique.
On so u h aiterait m êm e voir reprendre, à l’aide de la m icro-
paléontologie, l’étude stratig rap h iq u e des grandes coupes clas­
siques des divers bassins m éditerranéens, qui sont souvent à
l’origine de tro p nom breux noms d ’étages différents.
P eut-être en résultera-t-il une réduction du nom bre d ’étages
et une certaine sim plification de la stratigraphie, comme nous
avons pu le constater dans l’étude de ces bassins. Quelques bons
repères-tem ps suffisent, en effet, pour ram ener à de sim ples
variations de faciès des form ations que l’on assim ilait d ’abord
volontiers à des étages. P e r o n s’éto n n ait de la facilité et de
l'incohérence avec laquelle 011 m ultipliai! les noms d'étages :
Comme de sim ples modes, on les adopte 011 on les rejette sans
règle, ni raison, et souvent même en dépit de la logique >( P i î k o x ,
1SVH).
Essayons a u jo u rd ’hui de préciser la stratigraphie eu l'allé­
geant to u t en enrichissant la paléogéographie.
245

Si la stratigraphie est le fondem ent de toute étu d e paléo­


géographique, il faut bien reconnaître que les résu ltats de celle-ci
p eu v en t co ntribuer en retour à la résolution des problèm es stra-
tigraphiques, comme nous l’avons vu plus haut. La paléogéo­
graphie est une science susceptible de faire encore d ’im menses
progrès et qui doit nous p erm ettre de préciser considérablem ent
notre connaissance de la géologie. Mais il ne faut pas craindre,
pour cela, de développer des techniques ou d ’appliquer d ’une
façon différente certaines disciplines nouvelles. L’étu d e des
fossiles de faciès, par exemple, m érite de retenir l’a tte n tio n au
m êm e titre que celle des fossiles stratigraphiques. La reconsti­
tu tio n du paysage sédim enlaire a de plus en plus recours, non
seulem ent aux analyses pétrographiques, comme la granulom étrie
ou l’étu d e des m inéraux lourds, m ais aussi à des études purem ent
physico-chim iques, comme les analyses therm iques ou aux rayons X,
les m esures de p li ou de pouvoirs réducteurs. C’est ainsi, par
l’étu d e systém atique parallèle des sédim ents actuels e t fossiles,
que l’on parviendra à préciser le « paléo-paysage » et à faire
progresser nos connaissances géologiques.
D E U X IÈ M E P A R T IE

T E C T O N IQ U E E T D IA S T R O P H IS M E

J.a M usique et l ’Architecture, nous font


penser à tout autre, chose qu’elles-mêmes ;
elles sont au m ilieu de ce monde comme
les mouvements d ’un autre m onde... Elles
semblent vouées à nous rappeler directe­
m ent, - l'une la formation de /'U nivers,
l'autre, 'son ordre et sa stabilité.
CHAPITRE IX

T E C T O N IQ U E
O U D E S C R IP T IO N S S T R U C T U R A L E S

A. — I N F R A S T R U C T U R E S E T C A D R E S T R U C T U R A L

Les bassins néogènes de l’Algérie occidentale form ent un


sillon complexe, plus ou moins continu, s’allongeant su iv an t une
direction générale W SW -E N E , en a v a n t du bâti stable des
H au tes Plaines oranaises, en tre des massifs secondaires plissés
qui peu v en t être assimilés, en prem ière approxim ation, à des
aires anticlinales m ajeures (fig. IX - 1).
Ce bâti stable, formé de séries calcaires relativement réduites,
est représenté au S p ar la partie septentrionale des H autes Plaines
oranaises qui se prolonge, ici, sous les form ations tertiaires et
quaternaires. Plus au N, il convient de ra tta c h e r à ce dom aine
rigide une série de massifs jurassiques s’alig n an t dans l’axe des
Beni Snassen ( o u massif des horsts de Bonn e t M a r ç a i s ) e t des
T rara et jalonnés p ar les reliefs de T urgot, d ’Oran et d ’Arzew.
A l’E d ’Orléansville, le su b stratu m jurassique et paléozoïque
réap p araît sensiblem ent dans l'ax e du bassin du Bas Chélif dans
la région d ’Oued Fndda, et dans les massifs du Doui et du Zaccar.
Ces derniers m atérialisent le géanticlinal du Chélif pressenti dès
1922 p ar M. D a l l o n i et défini en 1926 par L. G l a n g e a u d . Ces
m assifs qualifiés de » flexur-horsts » ( G l a n g e a u d , 1926) pré­
sen ten t de nom breuses analogies stratig rap h iq u es et tectoniques
avec les horsts du littoral oranais.
Les aires anticlinales qui enserrent les bassins néogènes sont
représentées par des massifs crétacés dont les séries sont générale­
ment épaisses et argileuses. Ce sonl, d ’W en E, les massifs des
Seba Chioukh - Tessala, des Beni-Choiigràne, de l’Ouarsenis, du
Fro. IX - 1. Esquisse infraslructurale des bassins néogènes sublittoraux de l’Algérie occidentale.
- 251 —

D ahra. des Beni Menacer et d e .l’Atlas blidéen. Ces régions, plus


ou m oins submergées par les m ers miocènes, m ais généralem ent
peu subsidentes, form ent au jo u rd ’hui des zones hautes, dom inant
assez n ettem en t les aires correspondant aux bassins néogènes
p roprem ent dits.
D u point de vue géophysique, les récents tra v a u x de Y. Gou-
r in a r d (1952) sur le bassin du Bas Chélif nous a p p o rte n t une
bonne image de son infrastructure gravimétrique. Celle-ci est
o b ten u e à p a rtir de l’anom alie de Bouguer p ar la correction de
l’effet des stru ctures superficielles calculées d ’après les données
de subsurface. La carte gravim étrique obtenue à p a rtir de cette
« correction géologique » nous donne ainsi une image de l’infra­
stru ctu re du bassin. Elle est caractérisée p ar q u atre anom alies
m ajeures, trois anomalies négatives correspondant aux massifs
des Tessala-Beni Chougrane, de l ’Ouarsenis et du D ahra e t une
anom alie positive centrée sur les horsts d ’Oran et s’av a n çan t
vers l’E dans l’axe du bassin du Bas Chélif. On voit ainsi que ces
horsts se superposent à un bourrelet profond de m atériel dense
dont ils apparaissent comme la m anifestation superficielle. On
p eu t « affirm er que les reliefs du littoral oranais ne so n t pas
com pensés au point de vue isostatique, comme l’Ouarsenis ou le
D ahra, m ais sont au contraire superposés à une très forte anom alie
positive » ( G o u r i n a r d , 1952, p. 43). Ce déséquilibre isoslatique
explique l’instabilité tectonique actuelle (ou récente) de cette
région et son caractère si particulier. Il est môme permis de penser
que ce déséquilibre est apparu assez anciennem ent, en tra în an t,
dès le Secondaire, une instabilité tectonique et une succession
de m ouvem ents verticaux com m andant une sédim entation p ar­
ticulière.
Les mesures de th en n o m étrie, effectuées dans une cinquantaine
de forages profonds, p erm etten t de calculer assez exactem ent le
degré géotherm ique. Les chiffres obtenus ju sq u ’à la profondeur
de 4 300 m (forage Bd. 3) m ontrent des valeurs assez constantes
pour les différentes zones du bassin v a ria n t de 25 à 30 m , avec
une valeur moyenne de 27 m.

Ce cadre, aux grandes lignes régulières, allongées su iv an t


une direction sensiblem ent E-W , est découpé par de grands
accidents transversaux affectant le bâti de l’Algérie occidentale.
L ’accident Tafna-M agoura ou accident E.-F. G authier -
I
F ig. IX - 2. — Esquisse structurale des bassins néogènes sublittoraux de l’Algérie occidentale.
— ‘253 —

de direction sensiblem ent m éridienne, lim ite à l’E le prom ontoire


des T rara des zones subsidentes du bassin fie la T afna. Il sem ble
plus ou moins jalonné p ar une série de pointem ents volcaniques,
principalem ent basaltiques. C’est la véritable frontière occiden­
tale des bassins néogènes algériens.
Un deuxièm e accident transverse, de m oindre im portance,
coupe la partie centrale du bassin du Bas Chélif suivant, une
direction sensiblem ent N N E-SSW . Il a p p a raît assez n ettem en t
dans la vallée de l'o. el H am m am et lim iterait, vers l'W , le pro­
longem ent du massif du D ahra.
Un accident com parable, jalonné p ar les villes de Ténès et
d ’Orléansville, semble lim iter à l’E le bassin du Bas Chélif pro­
prem ent d it de son extrém ité orientale beaucoup moins suhsi-
dente.
Plus à l’E enfin, le grand accident de T cniet el Ilaad-O . Djer,
de direction NE-SW , m arque la term inaison orientale des Zaccar
e t du Chenoua et la frontière occidentale des bassins néogènes
du Moyen Chélif et de la M itidja.
11 est rem arquable de co n stater que les bassins néogènes se
placent sur des aires secondaires stables, de caractère géanticlinal.
Les bassins du Bas Chélif et du Moyen Chélif s’allongent ainsi
sensiblem ent sur le géanticlinal secondaire du Chélif et le bassin
de la T afna sur la bordure nord de la meseta oranaise. C’est
une illustration du phénom ène d ’inversion des puissances.

15. D E S C R IP T IO N S R E G I O N A L E S

1. — Bassin d e la Tafha

Le bassin miocène de la T afna forme une sorte de golfe


encastré dans le socle jurassique des massifs des Trara-B eni Saf
el des m onts de Tlem cen. Il se creuse ainsi en bordure de ce
dom aine rigide, sensiblem ent dans l’axe du sillon tellien du Tessala
que l ’on voit s’ennover vers l’W. Le bassin de la T afna se relie
vers l’W , p ar delà le seuil de M arina, au bassin m iocène de Guercif.
On p eu t y distinguer deux zones principales : un dom aine
plissé au N e t un dom aine tabulaire au S.
Le dom aine plissé correspond en gros à la chaîne des Seba-
Chioukh et à son prolongem ent sur la rive gauche de la l'afna
(fig. IX - 2 e t pl. 1 ).
— 255 —

Les Seba Chioukh form ent une zone anticlinale, à cœur


crétacé, d ’a x e sensiblem ent E-W , et dont le flanc sud, plongeant
régulièrem ent de 10 à 30°, est particulièrem ent développé. Son
flanc nord, assez complexe et très faillé, forme la charnière du
bassin au c o n ta c t du su b stratu m crétacé. C’est une zone affectée
de grandes cassures et largem ent injectée de T rias (diapir de la
P lâtrière en particulier). C ette instabilité se reflète dans le Mio­
cène sous form e d ’im p o rtan ts changem ents de faciès. On y trouve,
enfin, les calcaires du Miocène supérieur reposant en discordance
sur le Miocène inférieur (fig. IX - 3).
Cet an ticlin al est borde au S p ar un synclinal miocène bien
dessiné dans la morphologie, allongé suivant la basse vallée de
l’oued Isser.
U ne deuxièm e ride anticlinale, beaucoup plus am ortie, qui
semble avoir affecté la couverture plio-quaternaire, lim ite ce
synclinal au S. dans la région de M ontagnac-Lavayssière que
traverse l’oued Amiguier.
Les calcaires du Miocène supérieur, qui ne se sont pas déposés
air S de cette zone, reposent ici en discordance sur les form ations
m arines ou continentales inférieures.
Il sem ble que cette région plissée, au style souple de type
jurassien, corresponde exactem ent à la zone de subsidence m axi­
mum où les épaisseurs sont les plus im portantes.
S ur la rive gauche de la T afna, les plis s’am ortissent rapi­
dem ent en mêm e tem ps que les faciès du Miocène deviennent
co n tin en tau x et la série se relève contre le su b stratu m jurassique
et triasique.

D ans la partie sud du bassin, le Miocène recouvre une aire où


le su b stratu m , essentiellem ent calcaire, est beaucoup plus rigide
e t im prim e au pays un style tabulaire. Les form ations miocènes
s’y m o n tren t sensiblem ent horizontales, la dim inution de puis­
sance des couches com pensant vraisem blablem ent la rem ontée
du su b stratu m . Sur la bordure sud on voi I ces couches buter
par faille contre les falaises jurassiques, plongeant même parfois
à leur rencontre, sans laisser ap p a ra ître les niveaux sous-jacents.
A ucua pli n’est visible dans celte zone ; le su b stratu m s’y découpe
suivant de grandes failles qui o n t entaillé le Miocène sans le
plisser.
256 -

2. — Bassin du Bas Chélif


(fig. IX - 4 el pl. 2)

Alors que le bassin de la T afna s’éten d ait au pied même du


dom aine des H autes Plaines, le bassin du Ras Chélif s’allonge,
sur plus de trois cents kilomètres, au N de la chaîne tellienne
Tessala - Beni Chougrane - Ouarsenis. «^c'est-à-dire un échelon plus
au large du continent africain (fig. IX - 1).
Les massifs secondaires qui le bordent présentent des direc­
tions stru ctu rales légèrem ent obliques par rapport aux grandes
lignes orographiques et s’ennoient en réalité vers le N E sous le
bassin luf-mêrne. E n tre ces massifs s ’esquissent ainsi des aires
d ’ennoyage où s’avancent des indentations des bassins miocènes.
Nous avons vu que l’on pouvait concevoir une certaine co n tin u ité
stru ctu rale entre les massifs du D ahra et de l’Ouarsenis su iv an t
une zone de plissem ents néogènes qui partage assez n ettem en t
le bassin en deux ensembles distincts.
La partie occidentale du bassin du Bas Chélif ap p a raît lim itée
au NW , du point de vue stru ctu ral, par l’alignem ent des horsts
du L itto ral oranais, dont l’orogénèsc a joué un grand rôle dans
la paléogéographie miocène. Cette zone occidentale se m ontre
ainsi fortem ent m arquée par la présence d ’un su b stratu m rigide
en g en d ran t une tectonique cassante.
La p artie orientale, au contraire, forme un étroit sillon sub-
sident, lim ité p ar les massifs du D ahra et de l’Ouarsenis.
Près des trois qu arts du bassin du Bas Chélif sont occupés
par des form ations plissées, parm i lesquelles on com pte une
vingtaine de stru ctu res anticlinales (fig. IX - 2).
Les plis s’alignent très généralem ent suivant, une direction
NE-SW , courant le long de la bordure du D ahra et du plateau
de M ostaganem ju sq u ’à la bordure des Beni Chougrane e t du
ressala. Ils sont, le plus souvent, régulièrem ent décalés en échelon
et par conséquent légèrem ent obliques par rap p o rt au x grandes
directions orographiques, cette disposition en coulisse p o u v an t
résulter de l’action du m atériel ante-m iocène non hom ogène et
déjà plissé. Une seule exception im portante, se m anifeste à l’E
de la cluse du Chélif où les directions deviennent presque K-\V ;
l’ensem ble dessine un rebroussem ent vers l’W, les plis sem blant
m ouler le massif du Dahra.
C elle zone plissée centrale esl bordée d'aires plus stables.
257

la m arge de l’Ouarscnis an SE, les plateaux de M ostaganem et


d ’O ran au N, dont la tectonique semble en relation directe avec
l’arch itecture du substratum .
La direction d'accidents la plus fréquente, celle en particulier
des grandes failles bordières du D ahra et de l’Ouarsenis et du
p lateau de M ostaganem, est appro x im ativ em en t NE-SW . Elle se
superpose à l’alignem ent des grandes unités paléogéographiques.
La m êm e direction se retro u v e dans les cassures qui lim itent les
massifs de l ’Ouarsenis et des Beni Chougrane où, en s’incurvant
vers le S, elles délim itent des zones d ’effondrem ent légèrem ent
obliques à la direction générale du bassin. On voit s’individualiser
ainsi une succession de fossés plus ou moins nets qu’ém p ru n ten t
les ou ed , el H am m am , M ebtoub et T lélat (fig. IX - 1).
Nous allons m ain ten an t décrire rapidem ent les différentes
unités architecturales du bassin, en ex am in an t successivem ent la
région occidentale, la région centrale occupée p ar le plateau de
M ostaganem et. la plaine de Relizane, et la région orientale.
R É G IO N O C C ID E N T A L E

La partie occidentale du bassin du Bas Chélif est formée


principalem ent p ar les deux grandes plaines de la Mléta et de
l’IIab ra, séparées par le plateau de Saint-Louis.
L’extrémité occidentale du bassin constitue un plateau assez
régulier où les grès calabriens reposent souvent sur les form ations
calcaires du Miocène supérieur. C’est une aire stable, peu ou pas
subsidente, où les séries néogènes sont plaquées sur un socle rigide
principalem ent représenté p a r des terrains jurassiques el crétacés
inférieurs. Ce socle, qui m arq u e l'ennoyage progressif des Monts
des T rara, se prolonge d ’une façon discontinue par les pointem ents
de T urgot et p ar les reliefs d'Oran et d'Arzew. Nous avons vu pré­
cédem m ent le caractère très particulier de ces massifs qui ont
joué le rôle de horsts à p a rtir du Miocène supérieur. Les levers
de détail d e Y . G o u i u n a r o dans cette région ont. m ontré que ces
massifs o n t surgi le long de failles à trav ers les terrains néogènes
q u ’ils ont traversés comme à l’em porte-pièce.
La tectonique de cette région paraît ainsi com m andée p ar
des jeux de com partim ent du socle particulièrem ent im p o rtan ts
dans cette p artie du bassin. Ces m ouvem ents verticaux on t été
accom pagnés, au Miocène supérieur el au V illafranchien, de
venues rhyolitiques, andésîtiques ou basaltiques. Nous citerons
— 258 —

plus spécialem ent les appareils andésitiques du cap Figalo el du


Tifaraouine, dont l’activité, au cours du Miocène supérieur, s ’est
trad u ite par des projections de cinérites particulièrem ent im por­
tan tes au point de vue slratigraphique.
Au Pléistocène, se sont produits les vastes épanchem ents de
basaltes qui couvrent quelque 200 km 2 dans les régions d ’Aïn
T em ouchent et de la Basse T afna. Nous renvoyons aux descrip­
tions de G e n t i l (1903) et de S a d r a n (1952 et 1956) pour plus
amples détails sur ces phénom ènes.
Le caractère particulier de ce tte tectonique de horsts et
l’im portance des recouvrem ents quaternaires, sédim entaires ou
volcaniques, ne perm ettent pas de se représenter d ’une façon
précise l'arch itectu re de cette région.

En l’absence de données de subsurface, on peut concevoir


lu plaine de la Mléta et la Sebkra d ’Orun comme un v aste synclinal,
probablem ent complexe, se relevant régulièrem ent au N, et plus
faiblem ent à l ’W, sur les massifs jurassiques.
C ette aire synclinale est lim itée au S par une succession de
flexures brusques et de failles qui lim itent les Monts du Tessala.
Cette ligne, qui n ’a cessé de jo u er un rôle de lim ite paléogéogra­
phique im p o rtan te au cours du Néogène, correspond à une zone
de changem ents de faciès et d ’am incissem ent des séries qui faci­
litent p a r ailleurs le développem ent des accidents tectoniques. Ces
flexures, qui prennent souvent un aspect en escalier, sont sépa­
rées p ar des plis en genou form ant replat.
C.’est sur cette zone faible que s’est mis en place le T rias
diapir d ’Arbal, décrit par L. G k n t i l (1903). Il est form é p ar un
am as fortem ent raviné de gypses et d ’argilites gypseuses à q u a rtz
bipyram idés, où se tro u v en t em ballés des blocs de diorite.
S ur le massif du Tessala lui-m èm e, le Miocène épargné par
l’érosion apparaît assez généralem ent tabulaire, indiquant un
relèvem ent d ’ensemble de caractère épirogénique jo u a n t le long
d ’une zone de flexures bien individualisées.

Le plateau de Sainl-Louis est une région tabulaire lim itée


et découpée p ar des flexures quaternaires individualisant des
zones synclinales plus ou moins im portantes, m ais généralem ent
mieux m arquées que les axes anticlinaux. Il laisse ap p a ra ître
dans sa partie sud-est plusieurs ondulations alignées su iv an t la
-FIG IXjfc.

Ita rn o t

w
my v ,

É-..
Rtou
;-.v
■ - ’___ -----------------------

Affte-j"ement du substratum
— 259 —

direction générale N E-SW . Le Calabrien m onte régulièrem ent


vers le NW contre le massif d ’Arzew. Le Pliocène se relève légè­
rem ent au S, dessinant une aire sync.linale allongée qui s’élargit
vers l’E pour form er la plaine de Télamine.
Ce synclinal est bordé au S par un anticlinal dissym étrique
qui porte le télégraphe de pebbi, entièrem ent dessiné dans le
Pliocène. Ce pli est lim ité au S p a r une flexure plongeant d ’une
vingtaine de degrés (fig. IX - 5).
l'n e deuxièm e ride anticlinale plus complexe, à cœ ur miocène
supérieur, s’allonge parallèlem ent à ce dernier, entre le djebel
Djira e t P o rt aux Poules. C ette stru ctu re esl lim itée au SE,
com m e la précédente, p ar une flexure de 15 à 20°, la sép aran t
de la plaine de l’IIab ra. C’est un anticlinal de style légèrem ent
coffré d o n t la partie axiale form e un plateau tabulaire, recouvert par
des form ations m arines q u atern aires dans la région des H am yans
et par des recouvrem ents villafranchiens dans la partie sud.
Ces deux axes anticlinaux so n t séparés par un synclinal de
forme ovale, occupé en grande p artie par les Salines d’Arzew.
C elle dépression fermée est lim itée sur ses deux flancs par une
flexure bien nette. Sur la bordure ouest, cette flexure se m arque
dans le Calabrien qui plonge d ’une vingtaine de degrés, laissant
ap p a ra ître en fenêtre les m arnes plaisanciennes. Le Pliocène qui
forme l’au tre flanc présente des pendages de 10 à 15°, a tteig n an t
localem ent 45° dans la partie sud-ouest.
Le plateau de Saint-Louis est lim ité au N du golfe d ’Arzew
par une flexure côtière affectant le Q uaternaire m arin et form ant
une falaise m orte.
La présence d ’im p o rtan ts niveaux de gypse à faible profondeur
engendre localem ent une tectonique aberran te e t superficielle,
notam m ent sur la bordure orientale de la plaine de Télam ine.

La plaine de l'H abra est une région basse et m arécageuse


affectée, au moins depuis le Pléistocène, d ’une active subsidence
qui se poursuit de nos jours. E n effet, malgré les apports im por­
tan ts des oueds descendant des Beni Chougrane, les parties les
plus basses se m aintiennent à quelques m ètres seulem ent au-
dessus du niveau de la mer, re n d an t l’évacuation des eaux de la
M acta particulièrem ent difficile.
C ette plaine est lim itée d 'u n e façon presque continue par
une série de llexures affectant le Calabrien. Sa bordure orientale,
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F ig . IX - 5. — Coupes géologiques de la région de S ain t-D en is-d u -S ig .


- 261 —

perpendiculaire à la direction des plis, est moins nette. On voit


ainsi l’ax e anticlinal du dj. Milar s’avancer comme un éperon au
milieu de la plaine.
C ette aire synclinale s’ouvre a u N entre P ort aux Poules et
le m arab o u t de Sic!i M ansour, sur le golfe d ’Arzew, dont elle n'est
séparée que par un cordon de dunes anciennes. Elle est entière­
ment recouverte de form ations alluviales qui m asquent tout
affleurem ent. L ’ennoyage des plis du plateau de M ostaganem
vers l’W laisse supposer la possibilité de plissem ent des couches
néogènes en profondeur.

Les Ben i Chougrane et les Ouled A li form ent la marge m éri­


dionale de cette p artie du bassin du Bas Chélif. Les form ations
miocènes qui en couvrent la plus grande partie dessinent une
série de plis en échelon, plus ou m oins aigus sur la bordure nord,
el de larges plateaux, à grand rayon de courbure, sur la partie
m éridionale (fig. IX - 5 et V - 25).
Au N du massif proprem ent dit, signalons trois axes an ti­
clinaux m arqués dans le Pliocène, à l’W de Saint-Lucien, au SW
de l’Oggaz et au S de Bou H enni.
Le: su b stratu m , qui affleure largem ent dans le massif du
Tessala, s’ennoie régulièrem ent vers l ’F. depuis l’o. I lélat ju sq u ’à
l'o. el H am m am qui sépare les R eni Chougrane en deux grands
ensembles. Cet ennoyage s’accom pagne d ’un épaississem ent régu­
lier des séries néogènes.
D ans la partie occidentale, la bordure nord du pays des Ouled
Ali est formée de trois anticlinaux dissym étriques, disposés en
échelon, dont le. flanc nord, plongeant fortem ent ou faille, forme
la frontière de la plaine.
A l ’W, les calcaires à L ithotham niées s’ouvrent largem ent
sur le su b stratu m secondaire du pic de Tafaraoui.
Au centre, le djebel Aoud Srna forme le périclinal d ’un dôme
s'o u v ra n t dans les form ations gréseuses du Vindobonien, au N du
H am m ar T erdikalak. et plus à l’W, après un infléchissement
axial, su r le Crétacé de l'o. 'H élât.
Au S de Saint-Denis-du-Sig, le dj< T ouaka correspond à un
anticlinal aigu, faille longitudinalem ent et ouvert sur les form a­
tions continentales de base du Miocène. L’axe de cet anticlinal
s’infléchit vers le S pour se prolonger par une zone faillée qu 'em ­
pru n te la vallée de l'o. M ebtoub.
262

Plus à l’E , enfin, le dj. Hou Ziri (fig. V - 11) est un large
anticlinal d ont le cœ ur est occupé p ar les m arnes du Miocène
inférieur.
Ces q u atre anticlinaux présentent un certain nom bre de
caractères com m uns. Leur flanc nord, souvent faille, est beaucoup
plus accusé que leur flanc sud am orçant un synclinal très adouci,
le sép aran t des plateaux m éridionaux. Tls s’ennoient assez régu­
lièrem ent vers l’E, sous la plaine de l ’H abra, par suite d ’un abais­
sem ent d ’ensemble de leurs axes dans cette direction.
Rappelons que ces plis se situ en t enfin dans une zone de
variations d ’épaisseur et de changem ents de faciès des séries
néogènes particulièrem ent nette, in d iq u an t la continuité de l’ins­
tab ilité diastrophique de cette région to u t au cours du Néogène.
Dans la partie sud de ce tte région, les calcaires miocènes
form ent de larges plateaux, spécialem ent dans les régions d ’Ain
Cheurfa et de M ercier-Lacombe.
La vallée de l’o. el H am m am suif sensiblem ent un systèm e
de failles el de cassures alignées selon une direction NE-SW et
provoquant une rem ontée d ’ensem ble du substratum .
La moitié orientale dts I)eni Chougrane (fig. V - 40) s’ouvre
plus largem ent sur le su b stratu m crétacé qui s’ennoie égalem ent
assez régulièrem ent vers l’E, on même tem ps que les séries mio­
cènes augm entent d ’épaisseur.
Son flanc nord est beaucoup moins net que celui de la partie
occidentale. Il présente quelques replis irréguliers, affectés par
un réseau de failles orthogonales, notam m ent au S de P crrégaux.
Dans la région de Nouvion, le dj. ed D jir forme le flanc, nord
d ’un anticlinal coffré à cœ ur miocène m ais largem ent recouvert
p ar le Calabrien transgressif : l'anticlinal de Rou G uirate, qui se
prolonge vers le NE en direction de l’anticlinal île l'A kboube. Les
flancs de cet anticlinal sont bien m arques p ar une flexure qui peut
relever le Calabrien à la verticale. C ette zone m arque l’ennoyage
des Beni Chougrane sous la bordure m éridionale du plateau de
M ostaganem e t forme transition en tré ces deux dom aines.
La plaine de l’ilillil correspond à une aire synclinale, lim itée
par les axes anticlinaux de Bou G uirale au N et du Guorbouça
au S. Ce dernier présente un ennoyage régulier et une augm en­
tation im p o rtante des séries miocènes vers le NE ; il s’ouvre à
l’W sur le Crétacé de la plaine de Sem m ar (fig. V - 40).
Le massif des Beni Chougrane est bordé au S p ar une aire
— 263 —

synclinale occupée p ar les form ations sableuses du Miocène supé­


rieur où se dessinent les deux anticlinaux d ’El Bordj et de Teinaz-
nia. Ce sont deux plis réguliers, affectés de petits décrochem ents
tran sv e rsau x et do n t les flancs plongent d ’une vingtaine de
degrés (fig. IX - 6 ). C’est sur ce tte bordure du bassin que se
dresse le diapir du djebel R hirane, vaste masse d ’ophite em ballée
de gypses.
L ’axe des Beni Chougrane s’abaisse régulièrem ent vers l’E
dans la région de K alaa, où les calcaires à Lithotham niées viennent
reposer sur le Crétacé. R appelons que c’est, en bordure de ce
massif calcaire du dj. B erber que se trouve l ’ancien petit: gisem ent
de pétrole de T liouanet, dont l’exploration et l ’exploitation on t
fait l’o b jet de levers et d ’études tectoniques détaillés ( T e n a i l l e et
B urger , 1954).

R É G IO N CENTRALE

Une esquisse stru ctu rale du bassin du Chélif m ontre une


n ette co n tin u ité de plissem ents en tre les Beni Chougrane e t le
D ahra p a r l’interm édiaire des anticlinaux de la bordure m éridio­
nale du plateau de M ostaganem. Les bordures du bassin coupent
ici obliquem ent les directions structurales en dessinant une sorte
de rebroussem ent. Cette région centrale qui sépare ainsi le bassin,
ta n t du point de vue géographique que tectonique, forme tr a n ­
sition en tre les deux grandes régions orientale et occidentale. Elle
est principalem ent formée par le plateau de M ostaganem e t la
zone plissée de sa bordure sud et, dans une certaine mesure, par
la p a rtie occidentale de la plaine du Chélif ou plaine de Relizane.
P la te a u d e M o s ta g a n e m
(fig. V - 9 et IX - 7)

C ette prem ière unité est sensiblem ent limitée par la côte,
la vallce du Chélif, la forêt d ’E n n aro et la plaine de l'IIa b ra .
C’est une aire tabulaire presque entièrem ent recouverte p ar le
C alabrien, s’abaissant assez régulièrem ent vers l’W. Le plateau
de M ostaganem s’adosse au NW sur l’éperon crétacé du djebel
Diss d o n t nous avons vu le. rôle im portan t to u t au cours de la
paléogéographie néogène. 11 avance assez loin vers l ’W. dessinant
une zone anticlinale allongée en tre la plaine de l’H ahra et la mer,
et lim itée par de brusques flexures bien m arquées par le Cala-
brien. C’est le long de cette flexure m éridionale q u ’ont surgi le
s
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F iü . IX - C. Coupes géologiques de la bordure S du bassin du Bas Chélif (région de R clizane).


— 265 —

diapir de Noisy et « une traînée de roches basaltiques qui peut


se suivre sur plus de 3 km entre le C habet Sidi-Moussa et Aïn
Sidi Chérif » (M. D a ï .l o n i , 1919, 1).
Le dôm e triasique de Noisy est un im p o rtan t com plexe de
gypse e t de roches vertes, renferm ant un peu de sel gem m e et
des cristaux de q u artz bipyram idës ; il coupe à l’em porte-pièce,
en les rebroussant à peine, les séries néogènes et affecte n ettem en t
le C alabrien. On y trouve des blocs de granité, de diorite, de
gneiss et de m icaschistes qui peuvent donner une première indi­
cation du su b stratu m profond de cette région.
Les sondages et les tra v a u x géophysiques effectués dans la
partie orientale du plateau de M ostaganem suggèrent la présence
d’un grand accident, pouvant localem ent correspondre à une
faille inverse qui s’alignerait dans le prolongem ent du diapir de
Noisy. Les p u its de Bcrercha et de. Bsibissa, en effet, ont m ontre
un redoublem ent des séries néogènes, sem blant résulter d 'u n
accident ch ev au ch ant im portant.
S ur le plateau lui-m êm e, par contre, les quelques profils sis­
miques ^réalisés indiqueraient p lu tô t un slyle tabulaire.
B o rd u re s u d - e s t d u p la te a u d e M o s ta g a n e m

Cette zone, qui sépare le p lateau de M ostaganem de la plaine


de Helizane, présente une certaine individualité p ar rap p o rt aux
régions voisines ; la série néogène y présente des épaisseurs plus
im portantes, de l’ordre de 2 000 m, et m ontre des plissem ents
réguliers d ’une certaine am pleur.
Un prem ier axe anticlinal est jalonné p ar le rljebel M ilar, le
djebel M ouzaïa et la forêt d ’K nnaro. Le prem ier esl un anticlinal
légèrem ent dissym étrique, plongeant d ’une dizaine de degrés vers
le S et d ’une tren tain e vers le N. 11 est dessiné dans le V illafran-
chien qui récouvre les Gypses miocènes dans la zone axiale. Le
forage profond Mi. 6 , im planté au top de cette structure, a ren­
contré, de 420 à 460 m, une passée d ’ophite. intercalée dans la
p artie supérieure des m arnes bleues du Miocène supérieur, pou­
v a n t suggérer l'existence de phénom ènes diapiriques.
L ’anticlinal du M ouzaïa-Ktm aro accuse une plus ferle dis­
sym étrie ; le flanc nord, qui plonge à la verticale, est affecté
d 'u n e faille directe qui pourrait s ’aligner, d ’après la sismique, sur
un accident im p o rtant du su b stratu m . Cette stru ctu re est large­
ment recouverte p a r le C alabrien, qui ne laisse ap p araître, à la
s
F ig . IX - 7. — Coupes géologiques à travers le plateau de M ostaganem .
267

charnière, q u ’une ligne d ’affleurem ents du Miocène term inal


(fig. V - 2 ).
P lus au N li, enfin, la m orphologie assez accusée du dj. Djaz-
rar, en l’absence d ’au tres critères, ' suggère un bom bem ent a n ti­
clinal affec ta n t le Villafranchien.

U ne deuxièm e ligne anticlinale plus im portante, séparée de


la précédente p ar un synclinal régulier, prolonge la stru ctu re de
Hou G uirate pour form er l 'anticlinal de l'Akboube. C'est un vaste
bom bem ent régulier, s’allongeant sur plus de 25 km, n ettem en t
dessiné dans les form ations calabriennes qui le recouvrent presque
entièrem ent, m asq u an t une zone axiale formée de m arnes bleues
miocènes. Cette stru ctu re, qui a fa it l’objet de dix forages e t de
plusieurs profils de sism ique réflexion, est bien connue en pro­
fondeur. Elle est lim itée en surface par deux flexures ployant le
Calabrien ju sq u ’à la verticale. Les miroirs sismiques m ontrent,
p ar contre, en profondeur deux flancs réguliers plongeant seule­
m ent de 20 à 30°. D ’autres exemples sem blables ont été retrouvés
sur les stru ctu res voisines, et il semble que nous ayons là un phé­
nom ène assez général, les flexures quaternaires ne. se superposant
pas nécessairem ent à des failles ou à des flexures plus anciennes.

La m ontagne de Bel Hacel, enfin, correspond au flanc nord


d ’un bel anticlinal légèrem ent dissym étrique, dont le flanc sud-
est plonge un peu plus fortem ent que le flanc nord-ouest. La
stru c tu re est dessinée par les form ations plissées du Villafranchien
et par les grès astiens qui laissent apparaître les m arnes plaisan-
ciennes au cœur.
P l a i n e d e R e liz a n e

Les form ations quaternaires qui recouvrent entièrem ent


cette plaine ne p erm etten t guère de se représenter l’architecture
de son su b stratu m néogène.
C ependant, des profils de sism ique réflexion, effectués dans
la région de la Sebkra ben Ziane, m ontrent un plongem ent faible
el régulier de quelques degrés vers le N p e rm e tta n t d ’assim iler
une p artie de celle plaine à un monoclinal sim ple prolongeant
celui de la bordure de l’Ouarsenis, plus à l'E .
Des études gravim étriques el telluriques ayant m ontré une
anom alie, à quelques kilom ètres au NE de 1’lliltil, deux forages
— 268 —

furent exécutés dans cette zone. L 'un de ceux-ci (Hl. 1) perm it


de déceler un dôme de sel enterré sous des calcaires à L ithotham -
niées du Miocène supérieur (fig. V - 10).
Il convient de signaler, au centre de cette plaine, la dépression
fermée de la Sebkra ben Ziane, qui serait, d ’après les études de
B o u i .a i n e , comme la G rande Sebkra d ’O ran et les salines d ’Arzew,
une cuvette surcreusée p ar des phénom ènes de déflation éolienne.
A côté de ces phénom ènes d ’érosion et d ’accum ulation
éolienries, le mêm e au teu r a pu m ettre en évidence, dans le Qua­
ternaire récent, un axe. anticlinal jalonné p ar les m arabouts de
Sidi Larrotii, Sidi Toum iet et Sidi A keim a à 3-4 km au NW de
la Sebkra, s ’alignant sensiblem ent sur l’axe du Guerbouça et
séparant deux zones déprimées, n ettem en t subsidentes, occupées
par la Basse Mina et la Sebkra ben Ziane.
R É G IO N O R IE N T A L E

La partie orientale du bassin du Bas Chélif présenle une


individualité structurale qui reflète assez fidèlem ent son histoire
géologique. Elle com prend deux ensem bles bien distincts : la
bordure du D ahra, constituée par un m atériel souple, assez for­
tem ent plissé, au N, et. la bordure de l ’Ouarsenis, m arquée par
un m atériel plus rigide, au S.
B o rd u re d u D a h ra
(fig. V -3)
Les plis de cette région s’alignent régulièrem ent suivant la
direction générale NE-SW , sauf sur la bordure méridionale du
D ahra où ils s’infléchissent fortem ent vers l’W vers la cluse du
Chélif ; là, ils se redressent pour reprendre leur direction générale
sur la m arge du plateau de M ostaganem, l'ensem ble dessinant un
rebroussem ent en forme de S.

La bordure méridionale du massif crétacé du Dahra, où le


Néogène est relativem ent peu épais, est fortem ent influencée par
la tectonique cassante du su b stratu m crétacé. On y rem arque
un réseau de failles se coupant obliquem ent suivant les directions
NE-SW et E-W .
A l’W, le synclinal complexe de Si A .E .K . M/.ara sépare les deux
axes crétacés du dj. Diss-dj. Zegmoun e t fie l'o. Derdousse, au N"
d'Aïn Tédèles. Cette zone crétacée est découpée p ar un étroit
269

synclinal de tripolis, allongé et faillé, se prolongeant au delà de


Cassaigne, jusqu’au cœ ur du massif du D ahra.
De l ’au tre côté d ’une aire anticlinale plus ou moins complexe,
occupée p ar les m arnes bleues miocènes, se dresse le synclinal
perché du dj. Méni couronné p ar les gypses miocènes.
Ce synclinal est bordé à l’E p ar le p etit anticlinal de. VAbreu­
voir qui donne une excellente coupe de toute la série miocène,
depuis les form ations gréseuses rouges de base ju sq u ’au x gypses
(fig. V - 27 et planche photo V).
Apres un repli synclinal assez imprécis, le massif néogène se
term ine par un anticlinal faillé fortem ent dissym étrique, Vanti­
clinal de Sidi-Brahirn. Le flanc sud-est est redoublé par une faille
norm ale qui répète la série des Tripolis.
Celle flexure. anticlinale s’incurve vers l'E suivant un arc
de cercle régulier. Elle est. en quelque sorte relayée un peu à l’W
de l'o. T arhia par la zone anticlinale. du koudiat Guellal. Les
levers de détail el les sondages effectués dans cette région ont
m o n tré q u ’elle correspondait à un anticlinal aigu, fortem ent faillé
et déversé vers le S (fig. IX - 8 ). L a plasticité des terrains, conju­
guée à un réseau de failles obliques particulièrem ent dense el
com plexe, en fait une zone extrêm em ent difficile à se représenter,
où chaque nouveau sondage a révélé de nouvelles difficultés.
Cette zone ap p araît comme un pli aigu à double déversem ent
dont les flancs sonl affectés d ’accidents chevauchants, particuliè­
rem ent im p o rtan ts sur le côté sud. Ces failles sem blent se super­
poser à des accidents profonds du socle ayant influencé la
sédim entation miocène ; elles auraient été ensuite ployées et
com pliquées p ar des poussées langentieiles plus récentes.
La bordure sud-est du D ahra voit les plissem ents et les acci­
dents reprendre leur direction générale NE-SW (fig. Y - 2).
Le plaine du Gri correspond à une large zone anticlinale à
cœ ur miocène inférieur, s’o u v ra n t au NI'’, sur le Crétacé et creusée
en v aste combe par les eaux de l'o. Gri. C’est un m agnifique
exem ple d ’inversion de relief (fig. V - 36).
C ette dépression est dominée à l’E par le synclinal pliocène
de Rabelais qui se développe au NE en direction de F rom entin,
dans la région de l’o. Merzoug.
Le flanc sud-est de ce synclinal surplom be le complexe anti­
clinal d 'E l Biod-Scdra. C’est un anticlinal double, ouvert, dans les
m arnes bleues du Miocène Supérieur el dans les Tripoli», faillé
— 270 —

longitudinalem ent et p résentant un double déversem ent. Un


forage profond a tte ig n a n t I 30d m et un profil sismique tran s­
versal suggèrent une allure synclinale en profondeur (fig. IX - 12).

N25*W S 25" E
X . 314 100 X , 315 300
Y.306 050 r ,3 0 8 .M 0

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Ahr/xtimiatifs
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Echelle
o.soo

F ie . I X 8. Coupe géologique à travers l'anticlinal de l’A ïn Zeft


(d ’après A . M a r t f x ) .

L'anticlinal tic. Sailor flanque cet. ensem ble au S. C’est une


petite stru ctu re dissym étrique, à cœ ur plaisancieu, dont le flanc
nord plonge d ’tino dizaine de degrés tandis que le flanc sud pend
à la verticale.
271 —

Le p e tit anticlinal faillé de M azouna forme un relais vers l’W ,


entre la stru c tu re d ’El Biod et celle du dj. Rokba. C ette dernière
est un anticlinal dissym étrique à cœ ur vim lobonien, flanqué
d ’une faille im p o rtan te au N et do n t le flanc sud est fortem ent
redressé.
Vers le N E, lé systèm e d ’E l Biod-Sedra se prolonge, après
un ennoyage axial, p ar Yanticlinal de Warnier, v aste stru ctu re
dissym étrique, à cœ ur miocène supérieur, do n t le flanc sud faillé
e t lam iné plonge à la verticale (fig. V - 37).
Une série d ’anticlin aux et de synclinaux se relayent on échelon
vers l’E ju sq u e dans la région de C arnot. Les principales s tru c ­
tures anticlinales sont celles des M edfadja et des Beni R ached. La
prem ière est bordée p ar les synclinaux de W arnier et de P ontéba
et s’ouvre vers l’E su r le su b stratu m de la région d ’IIanoteau.
L 'anticlinal des Brui Rached, (pii se dessine n ettem ent dans la
topographie au N d ’Oued Fodda, est un brachyauticlinal dissy­
m étrique de 5 km de long, dont le flanc sud plonge b ru talem en t
sous la plaine du Chélif (pl. 2).
Le rétrécissem ent du bassin vers l’E entraîne la disparition
de ces plis m arginaux au delà de C arnot, où la bordure septen­
trionale du bassin devient sensiblem ent monoclinale.
D ans la région F latters-M ontenotte, où l’épaisseur des sédi­
m ents m iocènes se réduit, l’influence de la tectonique du su b ­
stra tu m a p p a ra ît plus nettem ent. La bordure du bassin recoupe
ici presque perpendiculairem ent la direction générale des plisse­
m ents. Le Miocène, plus ou m oins crevé p ar le Crétacé, y dessine
des an ticlin au x aigus, failles, souvent déversés et pouvant loca­
lem ent s’a p p a ren ter à des écailles.
B o r d u r e d e l ’O u a r s e n i s

La b o rd u re sud du bassin du Ras Chélif, le I o i i l » du massif


de PO uarsenis, correspond à un v aste mouoclinal complexe. On
a*vu que, dans toute cette zone, le Miocène supérieur est n e tte ­
m ent discordant sur le Miocène inférieur (fig. IX - 0).
Les calcaires à L ithotham niées dessinent un m ouoclinal
régulier, plongeant d 'u ne vingtaine de degrés vers le N\V. Le
Miocène inférieur présente un pendage de 60 à cS0°, dans la mêm e
direction, mais il est affecté, en outre, de failles d ’effondrem ent,
alignées su iv an t la bordure du bassin et po u v an t attein d re plu­
sieurs centaines de m ètres de rejet.
272 —

A la partie occidentale, dans l ’aire d ’ennoyage du massif de


l’Ouarsenis, le Miocène inférieur esquisse le bom bem ent anticlinal
des Boni Dergoun, au N E de Relizane. Les calcaires du Miocène
supérieur, transgressifs vers le S su r le Crétacé, dessinent le large
plateau synclinal de Zernmora.

MW KHERBA 3E
Kh 6

F ig. IX - 9. Coupe de la bordure septentrionale du massif


<îe rO uarsenis passant p ar le sondage de Kherha Kh. 6.
1. C o n g lo m é ra ts e t 2. M a rn e s s a b le u s e s d u M iocène in fé rie u r ; 3. S a b le s e t m a rn e s
s a b le u s e s ; 4. C a lc a ire s à L ith o th a n m ié e s ; 5. G y p s e ( 3 ,4 , 5, M iocène s u p é r ie u r d is c o r ­
d a n t s u r le M io cè n e in fé rie u r ) ; G. M a rn e s s a b le u s e s et. s a b le s p iio c è n e s ; 7. L im o n s
ro u g e s e t c o n g lo m é ra ts v illa f r a n c h ie n s ; K. AU uvlÔ ns.

3. — Bassin du M oyen Chélif


(pl. 3, fig. I X - 1 0 et I X - 11)

Le bassin du Moyen Chélif com prend deux zones différentes,


assez bien délim itées par une ligne AffrevilJe-Médéa :
— une région légèrem ent plissée, au relief assez accusé au
NW qui se superpose à une aire subsidenle du Miocène ;
une région de style tab u laire au SE, form ant des plaines
ou des p lateau x plus ou moins entaillés par l’érosion, correspon­
d an t à des dépôts sableux peu épais.

La p artie nord-ouest, culm inant à 1 000 m au dj. Guellala,


est coupée obliquem ent par la m asse rectiligne du dj. C ontas,
form ant la falaise bordière d ’un large synclinorium central. La
bordure nord-ouest du bassin se trou ve relevée aux cotes 400 ou
500 ni. le long des massifs crétacés, et ju sq u ’à 800 e t 000 m , le
— 273

long d u m assif jurassique des Zaccar. Le m ur du Miocène pou­


v an t être situé aux alentours des cotes -200 m à 300 m aux
points bas du centre du bassin, le caractère encaissé ou en auge
de ce synclinorium ap p a raît m anifeste. T oute cette région est
lim itée ou coupée p ar des failles im portantes, orientées NE-SW ,
s’alig n an t su r les grandes directions des plis anté-m iocènes qui
peuvent ram ener le Crétacé (Adélia) ou affecter notablem ent le
su b stratu m (H am m am Righa). Les plissem ents miocènes de cette
zone sem b lent com m andés p ar des accidents du substratum . La
flexure de la rive gauche de l’o. Z ebboudj, en particulier, p araît
m ouler un effondrem ent du tréfonds, s ’alignant n ettem ent sur la
faille d ’A délia dans le prolongem ent du fossé de T eniet el H aad.
Les form ations sableuses, dites de Vesoul-Benian, dessinent
une auréole assez régulière s’in cu rv an t depuis C hangarnier ju s­
q u 'à l'o. D jer. l'n e ride anticlinale, assez indécise, sépare celte
bordure du v aste synclinal central d o n t le dj. G ontas m arque
ap p ro x im ativem ent le grand axe.
Le synclinal du G ontas est bordé au SE p ar un anticlinal
faisant affleurer largem ent les m arnes du Miocène inférieur et
s’o u v ra n t a u NW sur le su b stratu m crétacé.

Au S de la ligne Affreville-Médéa et dans la partie orientale


du bassin, les sables et les grès miocènes form ent de grandes sur­
faces peu ou pas plissées.
Au S du dj. Gontas, en particulier, le Miocène reste horizontal
ou plonge légèrem ent vers le S, la dim inution d ’épaisseur des
couches com pensant probablem ent la rem ontée du su b stratu m
vers le S.
A l’E de Médéa, les dépôts miocènes form ent de larges syn­
clinaux à fond plat s’étag ean t entre 800 el 1 200 m.
*
* *
On p eu t distinguer schém atiquem ent dans ces bassins deux
grands dom aines tectoniques :
- d ’une part, un dom aine caractérisé par des plis souples,
plus ou m oins réguliers, correspondant en gros aux aires centrales
subsidentes ;
- d ’a u tre part, un dom aine m arginal où la tectonique, plus
cassante, notam m ent sur la bordure du massif de FQuarsenis,
— 274

semble plus étro item en t com m andée p ar les déform ations du


socle anté-néogène.

1 ) A ir e s s u b s id e n t e s

Sans prétendre ap p o rte r une explication au phénom ène de


plissement des couches sédim entaires, on ne p eu t s’em pêcher de
constater une étro ite relation entre les zones de plissem ent el
celles de subsidence.
Les aires subsidentes n’on t subi, en gros, q u ’un m ouvem ent
continu d'enfoncem ent du su b stratu m pendant to u t le cours des
dépôts, et leur évolution tectonique ultérieure semble égalem ent
assez simple. Cette subsidence continue entraîne le dépôt d ’un
matériel homogène plastique, facilitan t par la suite la form ation
de plis réguliers.
D'une façon générale, on noie que l'intensité des plissements
croit assez régulièrement d 'W eri E, c’est-à-dire avec l’augmentation
île puissance des formations miocènes et par conséquent suivant
l'accroissement d'intensité de la subsidence. C’est là une preuve de
la continuité du caractère instable de certaines régions, ta n t au
cours de la sédim entation que postérieurem ent (fig. IX - 12 et
planche hors-texte).
L’extrém ité occidentale du bassin, à l’W d’Oran, présente
une architecture sensiblem ent tabulaire ; l’épaisseur des dépôts
peut être estim ée de l’ordre de 1 000 m.
Dans les régions centrales, dj. D jira, A kboube, où les épais­
seurs sont de l’ordre de 2 000 m, les anticlinaux, bien reconnus
en profondeur par sism ique e t p ar forages, présentent des pen-
dages moyens et réguliers de l’ordre de 10 à 30°.
Plus à l’E, sur la bordure du D ahra, où la puissance du
Néogène semble attein d re et dépasser 4 000 m, les plis sont géné­
ralem ent déversés, p renant souvent une allure en cham pignon
(El Biod, W arnier).
Dans l’extrém ité orientale du bassin, à ri*; d ’une ligne
Orléansville-Tenès qui semble correspondre à une brusque lim ite
de l’aire subsidente, les séries dim inuent rapidem ent d ’épaisseur
;

et les plis redeviennent réguliers et plus tranquilles.


On pourrait réciproquem ent, et dans une certaine mesure,
se faire une idée de la puissance des terrains néogènes d ’après le
;

degré d ’intensité tectonique des plis...


Dans de tels plissem ents, où la subsidence joue un rôle m ajeur.
;
SE
El BioVd S e d ra Nador
Bd 3 Sd 1

M ouzaïa Akboube
Mo1 Ak 10

Da 1

F 7tt7t ]q Limons et conglomérats 2 Marnes bleues


....fi3 viHafrunchiens oucaldbriens - - Pleistocène
1 y Mannes versic.ofores 1 M iocène irif.
® Marnes grises vJ/fafrancftiçMtes j ec conglom érats
[ -| 7 Ærw a s t is n s ....................... .. 1 Suùôirdtumante-néogène
\P/iocène
P t Z t j ^ Marnes ptaisanciennçs ............
5 Gypse et marnes a gypse. ____

** Tri polis et marnes J t r i palis. thucene


supérieur
jv z -y j 3 fiâm es bleues............
| J ' Grès t/c ùasr . . ................. ...
276 -

il semble bien, quelle que soit l'intensité apparente du pli, que le


soulèvement de la fin du cycle ne compense pas nécessairement
l’effondrement initial, autrement dit la base de la zone anliclinale
demeure en forme synclinale. De telles inversions ont été signalées
récem m ent dans le Caucase par K h a i n (1948).
2) P la te f o rm e s in s ta b le s m a r g in a le s

L ’aire centrale subsidente du bassin est bordée de p late­


formes instables, en relation avec les massifs bordiers. Ces zones
marginales ont été le jeu, p en d an t e t après la période de sédi­
m entation, de m ouvem ents v erticau x discontinus m arq u an t des
arrêts ou des reprises de subsidence. Cette discontinuité du dias­
trophism e engendre, aussi bien latéralem en t que verticalem ent,
de brusques variations lithologiques qui provoquent à leur to u r
une certaine hétérogénéité architecturale.
Les plis de ces aires instables so n t généralem ent caractérisés
par une forte dissym étrie, ta n t sédim entaire que structurale ; le
flanc situé vers la zone centrale du bassin est généralem ent b eau­
coup plus redressé e t joue le rôle de flexure bordière. Cette stru c ­
ture assym étrique tra d u it a u ta n t le jeu de m ouvem ents verticaux
du tréfonds pendant les dépôts néogènes que le rejeu de ces
accidents a u cours de la tectonique post-miocène. L’architecture
de ces régions est ainsi, d ’une façon à la fois directe et indirecte,
étroitem ent com m andée par la tectonique du substratum .
Ces phénom ènes sont particulièrem ent bien illustrés dans la
partie occidentale des Beni Chougrane et l’anticlinal du dj. Touaka,
au S de Saint-D enis-du-Sig, en est l ’exemple le plus m arquant.
La com paraison de ses deux flancs m ontre qu'au cours de la
première m oitié du Vindobonien la p artie nord de cet anticlinal
s'est m aintenue en milieu peu profond, tandis que la zone sud
jouait en aire subsidente plus profonde, et les situations étaient
en partie inversées pendant la deuxièm e partie du Miocène
supérieur (fig. V - 46).
Ces différentes régions on t été progressivem ent stabilisées cl
sont souvent recouvertes de p lateau x calcaires (Vindobonien ou
Calabrien) qui m asquent les plis en profondeur. La zone du pla­
teau de M ostaganem , reconnue p a r forage et par sismique, nous
est partiellem ent dévoilée. La coupe passant par Lolla Okba.
Berercha, dj. M ouzaïa (fig. IX - 7), nous m ontre une tectonique
complexe reflétant, en les a tté n u a n t vers le liant, des accidents
277

plus ou moins cassants du Crétacé. 11 semble, en particulier, que


certains com partim ents aient joué indépendam m ent les uns des
au tres, en quelque sorte en horst et en graben, d ’une façon plus
ou m oins discontinue pendant to u t le Néogène.
Dans certaines régions, où la bordure du bassin coupe obli-
qu em en t les directions du substratum , apparaissent des accidents
plus aigus, p o u v an t localem ent être interprétés comme des écailles.
Citons, p ar exemple, les plis faillés des régions l'Iatters-M onte-
n o lle et Perrégaux-M ascara. Il semble là que le m atériel crétacé
plus induré ait mieux transm is les com posantes tangentielles.

Des diapirs, au nom bre d ’une dem i-douzaine, m éritent de


rete n ir l’atten tio n . Ce sont très généralem ent des am as principa­
lem ent constitués de gypse et d’anhydrite. L ’ophite y a p p a ra ît
souvent, p o u v an t même, com m e à Noisy, prendre une certaine
im portance. La présence de sel gemme, ra rem en t visible à l’affleu­
rem en t à cause ,du clim at relativem ent pluvieux, se m arque par
des sources salées. On notera que le diapir enterré de l’Hillil,
découvert par sondage, ap p araît plus riche en sel. Les quartz
bipyram idés y sont fréquents.

C. T E C T O N IQ U E E T M O R P H O L O G IE

La morphologie des bassins néogènes de l'Algérie occidentale


est étro item en t com m andée p ar deux facteurs contradictoires.
D ’un côté, l’âge très récent de l’orogénèse entraîne une étroite
relation en tre leur architecture e t leur morphologie, m ais par
ailleurs le caractère fragile et plastique de la m ajeure p artie des
sédim ents néogènes permet, une forte action des agents d ’érosion.
Nous avons déjà vu que les massifs anciens correspondent à
des aires anticlinales plus ou moins complexes, tandis que. les
grandes dépressions s’alignent sur des zones d’effondrem ent.
On notera égalem ent que les horsts, qui sont formés d ’un
m atériel rigide, jouent un rôle orographique im portant, notam ­
ment su r le L itto ral oranais.

D ans le d o m a in e p lis s é du bassin proprem ent dit, on peut


tout d 'ab o rd citer de nom breux exemples de reliefs conformes.
Ces anticlinaux, comme ceux fie Debbi, du dj. Milar, du dj. Aoud
278 —

Sma, du dj. T ouaka, du dj. Bou Ziri, de Sedra, de W arnier. etc.,


qui ont conservé une assez bonne couverture résistante, se m arquent
nettem ent dans la topographie.
Il arrive souvent que l’anticlinal a il été profondém ent érodé,
puis recouvert p ar une série calcaire transgressive q u ’une ultim e
surrection a plissée sur l’anticlinal prim itif. Il en résulte un
relief que l’on p eu t ra tta ch er au ty p e conforme. C’est le cas des
anticlinaux de la bordure du plateau de M ostaganem , moulés par
le Calabrien.
Dans un certain nom bre de cas, les m arnes bleues ont plus
facilem ent donné prise à l’érosion ; l’anticlinal se m arque par la
crête plus résistante de l’un de ses flancs, la zone axiale de l’an ti­
clinal form ant une combe. C’est le cas du Bel Hacel el d ’El liiod,
notam m ent.
En ex ag éran t ce processus, on arrive a u x classiques inversions
de reliefs de la plaine du Gri dans le D ahra et des Beni Dergoun
près de Zem m ora.
On peut citer de même de m agnifiques exemples de synclinaux
perchés. Ce cas se présente, p ar exemple, lorsqu’on a une série
régressive év o lu ant vers des form ations détritiques bien conso­
lidées, comme au dj. G ontas dans le bassin du Moyen Chélif
(fig. IX - II). D ans les régions où le Pliocène est représenté par
des calcaires, il forme de m êm e une couverture résistante po u v an t
jouer 1111 rôle orographique im p o rtan t : c’est le cas dans le synclinal
de Rabelais el d ans quelques petits synclinaux miocènes du
Tessala et des Ouled Ali (plateau de la Gada au N de Bou D jebaa).

Les p la te a u x sont généralem ent constitués de form ations


calcaires ou gréseuses horizontales, miocènes (régions de Beni Saf,
de Lourmel, de M crcier-Lacombe), pliocènes (Rabelais) ou cala-
briennes (Saint-Louis, M ostaganem, H achacha).

Les p la in e s correspondent le plus souvent à des aires en voie


de subsidence soumises à un forl alluvionnem ent ou à d ’anciens
dépôts lacustres.

On constate ainsi une étroite liaison entre les formes actuelles


du relief el la stru ctu re tectonique de ces régions. On notera, en
particulier, que les principaux reliefs correspondent à des zones
soumises a un soulèvement d'ensemble relativement récent el non à
— 279 -

cio réels plissem ents. Les massifs d u Tessala et (lu D ahra, p ar


exemple, sont couronnés de lam beaux tém oins de Miocène, de
Pliocène ou de Calabrien dem eurés rigoureusem ent horizontaux.
Les plaines de même se localisent de préférence sur des aires d’effon­
drement bien délim itées par des flexures.
O n p e u t m ê m e a lle r p lu s lo in e t , c o n s id é r a n t l ’e x tr ê m e fr a ­
g ilit é d e s re lie fs, é ta b lir u n e r e la tio n é tr o ite , n o n s e u le m e n t e n tr e
la t e c t o n iq u e e t le m o d e lé — « la v ie d ’u n e c h a în e e s t a u ss i lo n g u e
q u e so n r e lie f e t ne c e ss e q u e q u a n d c e lu i-c i a d isp a r u » a é c r it
R . L a f f it t e m a is , c o m m e n o u s a llo n s le v o ir m a in te n a n t,
e n tr e la fo r m e a c tu e lle e t la d é fo r m a tio n , e n tr e l ’im a g e e t le m o u ­
v e m e n t.
C H A P IT R E X

D IA S T R O P H IS M E O U H IS T O IR E G É O L O G I Q U E

L’étu d e paléogéographique précédente nous a m ontré le


caractère continu des déform ations tectoniques. La rareté relative
des discordances angulaires étendues, horm is le long de certains
m assifs comme ceux de l’Ouarsenis ou «.lu D ahra, souligne l’absence
de phase tectonique m ajeure en tre les cycles sédinventaires. L ’évo­
lution des conditions de sédim entation au cours du Miocène et
du Pliocène confirme, au contraire, une activité diastrophique à
peu près co nstante ; la naissance et le déplacem ent des zones de
hauts-fonds, aussi bien que des fosses de subsidence, m o n tren t
que les m ouvem ents enregistrés pendant les périodes d 'im m er­
sion, c’est-à-dire au cours du cycle sédim entaire, sont aussi im por­
ta n ts que ceux réalisés en période d ’émersion, entre deux cycles
sédim entaires..
Les premières m anifestations des m ouvem ents orogéniques
sont le développem ent des phénom ènes de subsidence.
Comme l’av a it déjà rem arqué P. P r iîv o s t : « Les déformations
subies par un bassin de sédimentation au cours de son comblement
sont, non seulement les simples ébauches, mais l'exécution même
au cours de lents accomplissements de sa destinée structurale »
( P r u v o s t , 1939).
P our clarifier l’analyse de ces m ouvem ents, nous distin­
guerons donc, en schém atisant :
l’activité diast rophique contem poraine de la sédim entation,
c'est-à-dire la genèse du bassin,
et l’activ ité diastrophique postérieure, représentant l'évo­
lution du bassin et correspondant à sa période d ’orogenèse
proprem ent dite.
282 —

A. — G E N E S E D E S B A S S I N S

1. — Bassin du Bas Chélif


(fig. X - 5 à X - 1 0 )

L ’étude de la subsidence des différentes zones du bassin nous


perm et d ’individualiser certaines aires p résentant des caractères
évolutifs perm anents et d ’autres, beaucoup plus inconstantes,
sujettes à des inversions successives. Les différents Iraits dias-
trophiques de ces zones sem blent d ’ailleurs étroitem ent com m andés
par les caractères propres des grands massifs bordiers.
La bordure du m assif de l ’O uarsenis, par exemple, m ontre
deux styles bien tranchés : une phase d ’active subsidence au
Miocène inférieur suivie, après une ébauche de plissem ent el
d ’induration, d ’une période de stabilité. Les massifs du D ahra et
des Beni C hougrane et l’aire interm édiaire du plateau de Mosta-
ganem font preuve, au contraire, d ’une constante mais irrégulière
subsidence, p o u v an t se prolonger, en différentes zones, ju sq u ’au
cours du Q uaternaire. Cette zone, qui prend en écharpe le bassin
du Bas Chélif et le divise en deux grands dom aines, peut être
assimilée à une aire instable correspondant à une véritable chaîne
immergée en cours de surrection. Dans la partie orientale, cette
zone délim ite une fosse allongée, relativem ent profonde, qui
représente un tra it m ajeu r de l’histoire de ce bassin. La partie
occidentale, au contraire, offre une plus grande stabilité qui
augm ente régulièrem ent vers l’extrém ité occidentale du bassin.
E t l’on ne s’éto n n era pas d ’y voir se dérouler des m ouvem ents
verticaux im portants.
Dans cet ordre d ’idées, nous allons m ain ten an t exam iner les
régions les plus caractéristiques, non plus sous l’angle spatial
el paléogéographique, m ais en considérant leur évolution dans
le tem ps et sous l’angle diastrophique.

R É G IO N O R IE N T A L E

B o rd u re d u D a h ra

I. M a r g e m é rid io n a le
Le massif du D ahra form e la bordure NW du bassin du Bas
Chélif. L 'étendue des affleurem ents et la présence de plusieurs
forages profonds p e rm e tte n t de se représenter assez bien ré v o ­
lution d iastrophique de celle aire.

L
- 283

D ans La région d ’Aïn Zeft, par exemple, les sondages ont révélé
une subsidence intense en milieu littoral très peu profond, pendant
tout, le Miocène inférieur. La réapparition locale de faciès A nasseur
à la fin du B urdigalien indique une certaine prépondérance de la
sédim en tatio n sur la subsidence au cours de cette prem ière période.
La rép étitio n de niveaux bréchiques dans to u te cette série im plique
le dém antèlem ent do reliefs en voie de surrcction et la rapidité
des changem ents de faciès suggère l’alignem ent d ’accidents
cassants de grande am pleur, lim itant le môle du D ahra des fosses
bordières. Le mêm e processus ap p a raît m atérialisé sous forme de
discordances angulaires locales dans la région de Ténès, où des
venues d ’andésite accom pagnent le jeu des cassures. La présence
de plusieurs niveaux cinéritiques dans cette série tém oigne, p ar
ailleurs, d 'u n e certaine, ac tiv ité volcanique au cours de cette période.
Le Miocène supérieur m arque une n e tte transgression p ar
ra p p o rt a u Miocène inférieur et recouvre la plus grande p artie
du m assif ju sq u 'alo rs émergé.
C ertaines zones se stabilisent pendant le dépôt des m arnes
bleues du Miocène supérieur, esquissant vraisem blablem ent un
chapelet de hauts-fonds balayés par des courants. Les sondages
d ’Aïn Zeft ont, en effet, m ontré une épaisseur très réduite de
m arnes bleues, entrecoupées d ’intercalations calcaréo-gréseuses,
glauconieuses. On notera, sur ces hauts-fonds, com m e sur to u te
la bordure du D ahra, la réduction plus ou moins com plète des
m arnes bleues, la transgression pouvant se poursuivre ju sq u ’au
dépôt des Tripolis.
L a subsidence sem ble jouer irrégulièrem ent le long de sillons
assez étro its se prolongeant à la fin rlu Miocène sur le massif lui-
mêm e. Les Tripolis, p ar exemple, peuvent attein d re plus de
300 m d ’épaisseur dans la zone d ’Aïn Zeft sous un faciès très peu
profond à passées lagunaires. La mêm e tendance se poursuit au
cours du Pliocène où l’on enregistre le dépôt de quelque 600 m
de m arnes et de sables à intercalations de calcaires à Algues.
D. R e y r e a mis en évidence plusieurs cheminées volcaniques
jalo n n an t des lignes de fractures dans la région d ’Aïn Zeft. P lus
à l'W , au dj. T azeroute (10 km au SK de Cassaigne), affleure éga­
lem ent un p ointem ent de m icrogranite à biolile. On a tout lieu
de croire, p ar analogie avec les cinériles interstratifiées dans les
m arnes bleues, que ces systèm es volcaniques se sont mis en place
au cours de cette période.
— 284 —

Dès la fin du Miocène, le D ahra su b it un relèvem ent d ’ensem ble


qui lim ite la m er pliocène à sa périphérie. Cette surrection s’accom ­
pagne d ’une certaine érosion et le Pliocène débute généralem ent
par des form ations détritiques discordantes. C’est la seule zone
où l’on p eu t observer une phase de plissem ent n ette entre le
Miocène e t le Pliocène.
Sur to u te ce tte bordure S, le Villafranchien se m ontre, p ar
contre, en parfaite concordance avec le Pliocène, l’un et l’a u tre
p ouvant être plissés à la verticale (fig. X - 1 ).

SE
Bordure septentrionale
Phteau desHachach*

SE
Bordure méridionale

C«mp des Turcs Dj.fokb*


Roi

._ Vjrrrs tt cafafcPV» , Pliîjcèœ


flbktne/êna jU.tr/Kv bteues,trnrn«t 1Miocène
5 Sfpse etmirnntfcpsevser] ■7 etcong/ofnêrjtsJ ‘Prieur
/=J * H * ™ i Trip la U i« * « Jl Suàsirotum an te-miocène
supérieur
3 H jr r x s bleues J - Surfacede tnjnsçr*ss>on

l'Ki. X - 1. - Coupe schém atique ries form ations néogènes sur les bordures
septentrionale el méridionale du m assif du Dahra.

Cette marge du Dahra peut donc se caractériser comme une


zone continuellement subsidente au cours du Néogène — le D ahra
lui-même re s ta n t évidem m ent to u jo u rs plus stable p erm e tta n t
le dépôt de volum es im portants de sédim ents en milieu côtier,
deltaïque ou franchem ent lagunaire. Des hauts-fonds locaux
s’individualisent au cours du Miocène supérieur, esquissant ici
285 -

des zones différenciées p ren an t un aspect de chenaux plus ou


moins subsidents.

2. M a r g e s e p te n trio n a le
L a m arge septentrionale du massif du D ahra suit une évo­
lution assez différente qui lui confère une originalité particulière.
Si ce lte région n ’ap p a rtie n t pas à proprem ent parler au bassin
du Bas Chélif, l’analyse de son évolution géologique nous ap p o rte
d ’intéressantes données sur l’orogénèse du m assif du D ahra
(fig. X - 1).
D ’après les observations de R . L a f f i t t e (1950), on a une série
de cycles bien différenciés, séparés l’un de l’a u tre p ar une discor­
dance et une transgression. L e Miocène supérieur, notam m ent,
recouvre en discordance les form ations m arines et continentales
du prem ier cycle miocène et transgresse même largem ent l e Crétacé
du m assif lui-même. Des m ouvem ents orogéniques relèvent cette
p artie du D ahra à la fin du Miocène et le Pliocène, n ettem en t
d iscordant, m arque une nouvelle transgression sur le Miocène et
sur l e Crétacé. Venant enfin en discordance sur tous les niveaux
précédents, le Calabrien transgresse à nouveau toutes les form a­
tions précédentes plissées et érodées, pour être lui-m êm e faille
e t p o rté à quelque 10 0 et 20 0 m d ’altitude.
Le Miocène ne semble présenter q u ’une subsidence m odérée ;
le Pliocène, p ar contre, pourrait, attein d re une puissance de l’ordre
de 500 à 600 m, to u t à fait com parable à celle des aires les plus
subsidentes du bassin du Bas Chélif.
Cette province apparaît ainsi particulièrement in sta b le; la
fréquence des discordances en fait une zone bien différente des
au tre s zones du bassin du Bas Chélif. Si ce caractère et sa position
géographique retran ch en t en quelque sorte cette zone du bassin
pro p rem en t dit, /’enregistrement précis des phases orogéniques
nous met en lumière /’importance de mouvements qui, pour ne pas
apparaître toujours aussi nettement, n'en sont probablement pas
m oins importants dans les aires immergées voisines du bassin du
Bas Chélif.

On p eu t ainsi se représenter le m a s s if d u D a h r a com m e un


m ôle bien individualisé, obéissant à une évolution assez diffé­
renciée dans le temps.
286

On p e u t considérer ce massif, au Miocène inférieur, com m e u n


vaste horst jo u a n t le long de failles ou de flexures bordières le
lim itant, to u t au cours de cette période, des aires immergées
du bassin.
Des m ouvem ents, plus ou m oins im portants, ne cessent
d ’affecter le m assif p endant cette période, et plus particulièrem ent
à la fin et su r sa partie septentrionale.
Au Miocène supérieur, le massif su b it 1111 certain affaissem ent
qui l’im m erge progressivem ent au cours de l’étage.
Des m ouvem ents de surrection affectent le Dahra à la fin
du Miocène, provoquant quelques cassures plus ou moins im por­
tan tes qui se stabiliseront au cours du Pliocène. Le massif est
alors en grande p artie exondé, m ais il ne tarde pas à s’affaisser
une nouvelle fois et à se laisser recouvrir par la transgression
pliocène.
A la fin" de cet étage, la m arge N du massif est plissée puis
exondée, avant, que la transgression calabrienne, à laquelle s’ajoute
probablem ent un basculem ent d ’ensem ble du D ahra vers le N,
ne vienne im m erger une dernière fois cette région. La m arge
m éridionale reste soumise, pendant to u t ce tem ps, à une forte
subsidence en milieu subcontinental, les form ations grises et
rouges du V illafranchien reposant en concordance sur le Pliocène.
T oute cette partie. S ne se trouve plissée q u ’à la fin du Villafran­
chien tandis que l’ensemble du massif est soumis à un relèvem ent
d ’ensem ble d ’ordre épirogénique, se tra d u isa n t sur la m arge N
par un systèm e de failles ou de flexures en m arches d ’escalier.

B o r d u r e d e l ’O u a r s e n i s

La bordure N du m assif de l’O uarsenis se caractérise d ’abord


p ar une très active subsidence, en m ilieu relativem ent profond,
au cours du .Miocène inférieur.
Malgré une sédim entation d étritiq u e intense, le milieu .s'appro­
fondit rapidem ent ju sq u ’au voisinage de Ja côte qui semble bordée
par une falaise. La subsidence s’a tté n u e trè s sensiblem ent à la fin
de l’étage où l’on assiste à une reprise de l’activité orogénique
et donc de l’érosion. C ette prem ière phase de plissem ent indure
d ’une façon rem arquable celte bordure qui gardera par la suite
une co nstante stabilité. Vu Miocène supérieur, la mer s'avance à
nouveau sur cet Le plateform e stable et peu profonde, où s’édifient
287 —

d ’im p o rtan ts massifs de calcaires à Algues. C ette m arge se relève


à la fin du Miocène et dem eure eu grande p artie exondée au cours
du Pliocène.
D’une façon très générale, on peut dire que la subsidence du
bassin s’est progressivem ent attén u é e au cours du Miocène et
pêm e du Néogène.
Les environs de Relizane sont moins bien connus. On ne
vt rien du Miocène inférieur. La région sem ble seulem ent s’être
ibilisée au cours du Miocène supérieur et le serait restée au
locène, ce qui te n d ra it à la ra tta c h e r à la m arge du m assif de
uarsenis qui s’ennoierait ici sous le recouvrem ent quaternaire,
nm e le suggèrent les mesures graviinétriques.
C’est en bordure de celte zone, à quelques kilom ètres au NE
l’ilillil, q u ’un sondage de la .S. N. R K PA L a perm is de déceler
d iapir enterré. Ce massif de gypse et d ’a n h y d rile présente la
rticularité de. s’ètre mis en place au cours du Miocène inférieur
d ’être dem euré relativem ent stable ensuite, les calcaires du
ocène supérieur et du Pliocène ap p araissan t sensiblem ent
rizontaux.

L ’analyse précédente perm et de se représenter l’histoire


nlogique de ce tte p a r ti e o r ie n ta le d u b a s s in . Sa situation
ongée en tre les massifs du D ahra et de I’Ouarsenis lui confère,
j effet, une en tité particulière qui la différencie n ettem ent du
fetc du bassin.
r A u Miocène inférieur, ce sillon est soumis à une intense subsi-
fien ce qui joue le long de flexures bordières, assim ilant cette région
■' si un v éritab le fossé d ’effondrem ent.
Le Miocène supérieur voit la transgression de la mer sur les
j deux bordures de ce sillon qui péril ainsi une partie de son indivi-
{ dualité. L a marge. S, cependant, légèrem ent plissée à la fin du
Miocène inférieur, conserve une certaine stab ilité qui entraîne,
au cours du Miocène supérieur et d u Pliocène, une m igration île
l'axe de la zone subsidenle vers le N et par suite un basculem ent
du bassin vers le D ahra.
C ette région orientale ap p a raît ainsi caractérisée p ar une
grande souplesse du su b stratu m ; on y rem arque relativem ent
peu d ’ém issions volcaniques et aucun phénom ène diapirique.
~9~

288 —

Ml < ;iO N S C E N T R A L E E T O C C ID E N T A L E
M oriltiro d es B o n i C h o u g ra n e e t d u T e s s a la

l.u :one des Beni Chougrane -Oulcd A li - Tessala ne se présente


/ii/.v comme une bordure de chaîne émergée, mais comme un m assif
immergé conservant un relief constamment rajeuni.
Au Miocène inférieur, la région des Beni Chougrane-Ouled Ali
Ini 111< un prom ontoire émergé relativ em en t stable ; les dépressions
de relie terre sont encombrées de form ations subcontinentales
im ites ou violacées, plus ou moins conglomérai iques.

l a mer vindobonienne transgresse progressivem ent ce môle


■ accidenté » et instable, continuellem ent soumis à un diastro­
p h i s m e actif. I.es levers de détail de cette région ont m ontré que
■e 11 ni us reliefs ne furent immergés q u ’assez ta rd au cours de cet
elngr. On retrouve, en effet, en plusieurs endroits, les calcaires
:i I.ilhothainiiïées reposant sur les cinérites directem ent tra n s­
it essils sur le Crétacé, La fréquence et la rapidité des variations
■li faciès au cours de cette période traduisent, p ar ailleurs, l’extrêm e
instabilité du su b stratu m . Les v ariatio n s de faciès et d ’épaisseur
des couches miocènes sur les deux flancs du dj. Touaka, par
exemple, en sont la meilleure illustration. On voit là un ensem ble
•l> m anies bleues de quelque 600 m d ’épaiSseur passer, en quelques
eenlaines de m ètres, à une série m arno-calcaire sensiblem ent plus
réduite et les couches à tripolis typiques céder la place à des
i :il< aires à L ithotham niées. De telles variations de faciès suggèrent
des m ouvem ents verticaux du tréfonds jouant le long de cassures
«m de flexures bien individualisées. E n d ’autres endroits, rom m e
dans la région de Saint-Lucien, la présence de poudingues aux
élém ents parfois volum ineux, intercalés dans la série des m arnes
bleues 011 des calcaires à Algues, indique la dém olition de relief»
ab ru p ts et tem poraires.
La région des Beni Chougrane et du Tessala se présente dans
si>ii ensemble au Miocène supérieur comme un pays de golfes et
de lagunes lim ité au N par une ligne de hauts-fonds ou de reliefs
émergés, p articulièrem ent instable. Ces lagunes ouvertes sont h'
siège d ’une subsidence relativem ent active pendant tout le dépôt
des form ations m édianes, puis se stabilisent peu à peu à la fin
de l'étage p our form er de vastes plateform es couvertes de Litho-
thamiiiées. La bordure nord de ce dom aine continue au contraire
.1 être le siège d 'une incessante instabilité tectonique. C ertains
- 289

hauts-fonds se coiffent de récifs de calcaires à Algues ou à Polypiers,


tandis que d ’au tres sont la proie de l’érosion. C ette instabilité
se p o u rsuit dans la m er à tripolis où se développent d ’au tres récifs
à L ithotham niées. Il est intéressant de co n stater que ces massifs
calcaires sem blent se développer de préférence entre les m assifs
de la période précédente, comme s’il se produisait un relais dans
le tem ps des mêmes conditions de sédim entation. Puis to u te la
région est définitivem ent émergée avec la régression des a Gypses »
e t cette aire instable forme la zone de rivage de la m er pliocène.
C ette ligne, qui n’a cessé de jo u er un rôle paléogéographique
im p o rtan t, est finalem ent affectée de flexures qui lim iten t au
Q uaternaire un dom aine m ontagneux au S, d 'une zone d'effon­
d rem ent et de subsidence au N.
On note un pointem ent d ’andésite à biolite, d ’âge vindo-
\ bonien, au dj. T aourirt, à 15' km à l’E de P errégaux et un p etit
* appareil basaltique à 2 km à l’E du m êm e village.
P l a t e a u d e M o s ta g a n e x n

La région du plateau de M ostaganem se caractérise en gros


6 r une subsidence d ’intensité croissante dans le tem ps et une
èrtaine hétérogénéité dans l’espace.
P en d an t la plus grande partie d u Néogène, cette région forme
i golfe bordé au N p ar un prom ontoire émergé do n t le dj. Diss
institue un tém oin im portant.
D ans la zone de l’Akboube, le Miocène inférieur correspond
une période de subsidence active, d ’abord en milieu saum âtre
litto ral, puis en milieu néritique et néritique profond. La
bsidence l’em porte ainsi n ettem en t sur la sédim entation ju s q u ’à
zone de passage au Miocène supérieur où une récurrence des
iports détritiques s’accom pagne d 'u n e dim inution de profondeur,
es lignes de hauts-fonds, où les courants devaient balayer les
:pôls, s’esquissaient dans la zone M ouzaïa-Berercha, sép a ran t
tt.e région en une série de sillons et de crêtes sous-m arines.
Au cours du Miocène supérieur, la subsidence reste intense
ins la zone de l’Akboube et, dans la mesure de nos connaissances,
r la plus grande partie du plateau de M ostaganem , l'approfon-
ssement progressif du milieu, au cours du dépôt des m arnes
eues du Miocène supérieur, trad u isan t une nette prépondérance
î la subsidence sur la sédim entation. Dans la partie, supérieure
î l’étage el au cours du Pliocène, la subsidence reste très active
— 290 —

sur le plateau lui-m êm e où l ’on enregistre des épaisseurs relati­


vem ent im p o rtan tes de gypse et de m arnes plaisanciennes.

On assiste ainsi à une migration générale de la subsidence


vers le large, en relation avec la régression d ’ensemble des m ers
néogènes vers le NW .
Cette évolution sem ble se poursuivre aujourd’hui p ar la subsi­
dence de la plaine de la M acta et du golfe d ’Arzew. On notera
que c’est su r la flexure bordière septentrionale de cette plaine
d ’effondrem ent que se situe le diapir de Noisy, dont la mise en
place sem ble post-pliocène et, pour une plus faible p art, post-
calabrienne.
Du p oint de vue paléom orphologique, cette région se carac­
térise égalem ent p ar la form ation de sillons et de reliefs sous-
m arins, plus ou moins subsidents. Une suite de hauts-fonds s’aligne
ainsi au Miocène supérieur dans le prolongem ent de ceux d ’Aïn Zeft,
tém oignant de m ouvem ents sous-m arins au cours de ce tte période.
Les prem iers plissem ents accom pagnés d ’émersion ne se p ro ­
duisent q u ’à la fin du Pliocène. Mais une transgression im merge
une dernière fois la région au cours du Pléistocène, la dernière
phase tectonique im p o rtan te é ta n t ici post-calabrienne.
On n o tera à nouveau une nette parenté entre le plateau de
Mostaganem et la bordure des Beni Chougrane-Ouled A li, l'un et
l'autre pouvant être considérés comme l'ennoyage d’un massif plissé,
soumis à une certaine instabilité tectonique tout au cours du Néogène.
On ne p eu t s’em pêcher, par ailleurs, de rem arquer une sym étrie
entre l’évolution générale de la subsidence dans cette zone e t su r
la m arge sep ten trio n a le 'd u m assif du Dahra.
L itto r a l o r a n a i s

Les études récentes de Y. G o i t r i N a k d ont renouvelé nos


conceptions sur l’évolution de celte région qui présente une n ette
originalité com parée aux autres parties du bassin du Bas Chélif.
Nous som m es ici dans une zone particulière où le su b stratu m
présente une grande rigidité p e rm e tta n t des m ouvem ents v e r ti ­
caux bien localisés. La succession des faciès des m arnes bleues
vindoboniennes enregistre une remontée du fond contemporaine
d'une période d ’approfondissement général du bassin. Cette surrection
des horsts d ’Oran a b o u tit à I’ém ersion de plusieurs îles d o n n an t
localem ent quelques produits de dém antèlem ent. On notera que
— 291 —

cc m ouvem ent s’effectue d ’une façon dissym étrique, en tra în an t


un basculem ent vers le S. La iner à tripolis transgresse légèrem ent
ces reliefs qui se couvrent de calcaires à Lithotham niées. « Cette
transgression su r un com partim ent m ouvant fu t probablem ent
irrégulière, car plusieurs lentilles de gypse se sont déposées en tre les
calcaires crayeux et les calcaires à L ithotham niées » ( G o u h i n a r d ,
1952).

C ette région littorale doit être rapprochée des massifs rigides


de Beni Saf, des T rara et des Beni Snassen le pays des horsts
de B och et Marçais — do n t l’évolution est assez com parable.
Des restes de Vertébrés et l’am pleur des dépôts continentaux
dans toute cette extrém ité du bassin suggèrent, par ailleurs,
l’im portance de cet épisode continental en se déplaçant vers l’W.

2. — Bassin d u M oyen Chélif

Le bassin du Moyen Chélif s ’apparente assez bien, d u ra n t le


Miocène inférieur, aux grands tra its paléotccloniques de la partie
o rientale du bassin du Bas Chélif, q u ’il prolonge norm alem ent
par delà le seuil du D oui-Littré.
L es séries du Miocène inférieur suggèrent, en effet, une sédi­
m en tatio n brutale, un enfouissem ent im m édiat et sans classem ent
au pied de reliefs entretenus par un diastrophism e actif. La lim ite
des rivages semble varier assez peu, les flexures bordières jo u an t
sous l’influence de m ouvem ents verticaux qui engendrent une
subsidence active du bassin et les produits de dém olition des reliefs
en form ation s’en tassent le long de zones de piedm ont.
Comme dans le bassin du Bas Chélif, le diastrophism e s’a ttén u e
progressivem ent au cours du Miocène, avec toutefois une certaine
reprise tem poraire à la fin du B urdigalien. C.’est à cette époque
que sc m et en place un petit gisem ent de m icrogranite le long du
m assif du Zaccar, près de M iliana. La subsidence dem eure active
.tout au cours du dépôt des m arnes bleues du Miocène supérieur.
Comme dans le bassin du Bas Chélif, la m er transgresse légèrem ent
la b o rdure sud du bassin, m ais l’im portance des ap p o rts détritiques
en tra în e une intense sédim entation sableuse sur celte plateform e
peu profonde, au lieu de la prolifération des Algues calcaires du
bassin du Bas Chélif. Des form ations récifales n ’apparaissent à cette
— 292 —

époque que plus au N, au voisinage de la bordure septentrionale.


Les com m unications avec le large deviennent plus restreintes
et le bassin évolue vers un golfe où s’affirm ent des influences
saum âtres. Des cordons sableux se développent au gré des courants
au milieu de vases bleues à Ostracodcs et à Rolalia.
La subsidence s’attén u e très sensiblem ent et le bassin se
comble progressivem ent sous l’action de la sédim entation.
A la différence du bassin du Bas Chélif, le bassin du Moyen
Chélif reste soumis au cours du Miocène supérieur à un afflux de
m atériaux terrigènes qui s’amplifie vers la fin de l’étage.
Au lieu d ’évoluer en bassin fermé, la sédim entation l’em porte
sur la subsidence, le bassin se comble progressivem ent : ce sont
les grès e t les poudingues du Gontas, que l’on p eut assimiler, du
point de vue tectonique, à une « m ollasse » gréseuse.
Le Miocène se term ine ainsi p ar une reprise de l’activité
diastrophique qui exonde définitivem ent toute cette régioh. La
m er pliocène ne retrouvera plus le chem in de ce bassin et dem eurera
au-delà des seuils du Doui et d ’H am m am Riglia dans les bassins
du Bas Chélif et de la M itidja.
Le bassin du M oyen Chélif débute donc, comme celui du Bas
Chélif, en bassin du type intramonlagneux ; mais, alors que des
conditions tectoniques particulières p erm etten t à ce dernier
d'évoluer en bassin fermé, la subsidence cessant, le bassin du
Moyen Chélif se voit rapidement comblé au cours du Miocène supérieur
et cesse là son évolution.

3. — Bassin de la Tafna

La mer du Miocène inférieur en v ah it to u te la région occi­


dentale de l’Oranie où s’individualise, p endant cette période, le
bassin de la Tafna (fig. X - 2).
La zone des Scba Chioukh, sur la partie nord du bassin,
constitue une aire très instable, où la subsidence est assez bien
équilibrée p ar la sédim entation ; il s’y dépose, en milieu littoral,,
une alternance régulière de m arnes grises et de grès. Ce m atériel
détritique sem ble provenir du N et de l’E où l’on peut deviner
une cordillère en voie de surrection. Une fosse plus profonde,
et plus stable, p araît s’allonger alors su iv an t une direction sensi­
blem ent N-S, le long du cours de la m oyenne Tafna.
— 293 -

S U B S TR A TU M
rh^rèrir Calcaires construits
PLÉISTO C ÈN E
% *vVr Série continentale Schisteux et
BjSj/tes - - - - - Mêmes et grès Calcaire avec injections de Tn-as

F ig . X - 2. — Schém a paléogéographique du bassin de la Tafna. I, au


M iocène inférieur ; II, au Miocène supérieur ; III, au Pléistocène.

Le cycle se term ine par une reprise du diastrophism e et p a rta n t


des ap p o rts d étritiques qui com blent progressivem ent le bassin.
Des m ouvem ents de distension tectonique accom pagnent cette
phase orogénique en tra în a n t l’épanehement. de laves basaltiques,
et localem ent rhyolitiques, dans la zone des T rara et de la M oyenne
Tafna ( S a u k a n , 1952 et 1956). Ces venues, qui se placent géné­
ralem ent à la lim ite du dom aine m arin, s’alignent, à peu près suivant
une direction N -S , po u v ant correspondre à une cassure profonde
du socle. La m er se retire alors vers l’E et toute la partie occidentale
du bassin, représentant jusqu'ici la zone lu plus pro/onde, se trouve
exondée. Les eaux se m aintiennent quelque tem ps encore dans la
fosse des Seba Chioukh où se poursuit une sédim entation intense.
Un épisode lacustre el. continental im p o rtan t correspond
à la prem ière p artie du Miocène supérieur. Le dém antèlem ent des
- 294 -

reliefs eu voie de form ation fournit un m atériel détritique ab o ndant


qui s’entasse dans les zones de piedm ont.
La m er m arque une dernière incursion à la fin du Miocène
supérieur d an s la zone côtière, s’a v a n çan t ju sq u ’au S du massif
des Seba Chioukh. T o u t ce dom aine, récem m ent plissé et érodé,
est alors induré et forme une plateform e sous-m arine stable et
peu profonde où se déposent des calcaires coquilliers blancs à
Algues et' à Polypiers.
La m er se retire ensuite à la fin du Miocène pour n ’effectuer
q u ’une courte incursion su r la m arge côtière au cours du Calabrien.

On peut com parer le bassin de la T afna, au cours du Miocène


inférieur, à un bassin m arginal ouvert, lim ité vers le large par une
ride auticlinale positive représentée par les massifs de la région
de Heni Saf. Ce schéma explique la coupe dissym étrique du bassin
s’éten d an t au S sur un arrière-pays stable formé par l’avancée
du socle des H au tes Plaines. La sédim entation détritique intense
de la fin du Miocène inférieur, accom pagnée d ’un exhaussem ent
d ’ensemble de la région, m et fin prém aturém ent à l’histoire de
ce bassin.

* **

On voit ainsi s'esquisser un certain nom bre de zones obéissant


à des évolutions différentes et souvent divergentes, que les schém as
de la figure X - 3 p erm etten t de com parer. Ces graphiques sont
un essai de reconstitution de l’évolution diastrophique des diffé­
rentes zones des bassins étudiés. La durée du Miocène a été estimée,
d'après H o l m e s , à 1 4 millions d ’années, celle du Pliocène à
1 0 millions, e t celle du Q uaternaire à 2 millions ; on a supposé,
arbitrairem en t, que le Miocène é ta it divisé en deux périodes de
même durée correspondant au Miocène inférieur el au Miocène
supérieur el que ce dernier se subdivisait en différentes zones
(zone R, zone A, « Tripoli », < Gypse ») d’égale durée. La courbe
dessinée pour chaque région essaie de représenter la position du
fond du bassin p ar rap p o rt à la ligne O, to u t au cours du Néogène.
Les courbures situées au-dessous de cette ligne O zones convexes
vers le bas — m arquent les périodes de subsidence où la région
considérée est immergée ; les zones concaves, les périodes de
régression. La région est émergée q u an d la courbe est au-dessus
— 295 —

de la ligne O. Les discordances angulaires connues ont été repré­


sentées p a r un tra it vertical.
On v o it to u t de suite que, si un certain nom bre d ’événem ents
tectoniques sc retro u v en t sim ultaném ent dans les différentes
p arties d ’un bassin, quelques discordances importantes sont décalées
dans le temps suivant leur situation dans le bassin de sédimentation.
L ’évolution d ’un bassin, comme sym étriquem ent l’édification d ’une
chaîne de m ontagnes, est un phénom ène progressif aussi bien dans
l’espace que dans le temps.

Fiii. X .'î. Schéma de l'évolution diastrophique au cours du N éogèn e


dans différentes zones des bassins sublittoraux de l'Algérie occid en tale.

Les graphiques de la figure X - -1 représentent l’évolution


schém atique de la subsidence en fonction du tem ps pour diffé­
rentes parties du bassin. Le tem ps est porté eu abcisse, s u iv a n t
— 296 —

millions d'années
12

1000 -

zooo-

5000-----------------V --------------

<t000-

5000-
d f d é p ô ts

F ie . X - 4. Schém a des variations de l'intensité de lu subsidence


au cours du N éogène dans différentes zones du bassin du Bas Chélif.
L a d u r é e d u M io cè n e a e tc e s tim é e à 11 m illio n s d 'a n n é e s e t celle d u P lio c è n e it 10 m il­
lio n s ; o n a d o n n é a r b itr a ir e m e n t u n e m ê m e d u ré e p o u r les d iff é r e n te s z o n e s d u M io cèn e
s u p é r ie u r , z o n e B . z o n e A . T rip o li (T ), e t G y p se (G ).
— 297 —

la m êm e échelle que celle de la figure précédente, les épaisseurs


des dépôts en ordonnée. Malgré les différences d ’intensité des
phénom ènes de subsidence dans les q uatre zones considérées,
les courbes présentent une allure d ’ensemble com parable. Elles
m o n tren t to u tes une convexité tournée vers le h au t qui tra d u it,
en prem ière approxim ation, l’atténuation progressive des phéno­
mènes de subsidence tout au cours du Néogène.
Au point de vue spatial, to u t se passe, par ailleurs, comme
si les divers dom aines réagissaient aux sollicitations verticales
su iv an t différents seuils de sensibilité. 11 semble, en prem ière
approxim ation, et pour une période donnée, que ce seuil est
d ’a u ta n t plus sensible et éphém ère que l’aire considérée ap p araît
plus restreinte. R éciproquem ent, les aires subsidentes présen tan t
une n e tte continuité dans le tem ps sem blent offrir une certaine
am pleur spatiale. Nous n’en prendrons comme exemple que le
sillon de la partie orientale du bassin du lias Chélif.

B. O RO G ENESES
IN T E R P R É T A T IO N P A L É O T E C T O N IQ U E

L ’histoire de la genèse des bassins néogènes su b litto rau x de


l’Algérie occidenlale présente quelques grandes étapes corres­
pondant à une certaine recrudescence des phénom ènes orogéniques.
L ’activité diastrophique dem eure intense au M io cèn e in fé ­
r i e u r et plus particulièrem ent au d ébut et à la fin de l’étage. Elle
est caractérisée principalem ent p ar des mouvements verticaux du
type horst et graben. Elle s'accom pagne de venues andésitiques,
dans la région de Ténès, et. d ’im portantes émissions basaltiques et
accessoirement rhyolitiques, à la fin de l’étage dans le bassin de
la T afna. Une première phase de plissem ent, localisée principalem ent
sur les marges septentrionales de l’Ouarsenis et du D ahra e t dans
la région des Seba Chioukh, term ine ce prem ier acte.

Le M io cèn e s u p é r ie u r est essentiellem ent une période de


stabilisation progressive ; il est caractérisé, dans sa seconde m oitié,
par la surrection de liorsts et. p ar l'émission dr produits andésitiques,
principalem ent dans la partie occidentale du bassin du Bas Chélif.
A la fin de la période miocène, des mouvements d'ordre épiro-
génique affectent les massifs anciens, D ahra, Ouarsenis,- Beni
— 298

Chougrane, Tessala, les exondant définitivem ent à l’exception


rlu prem ier, le plus septentrional, qui se'trouvera encore eu grande
partie immergé au cours du Pliocène.
Aucune phase orogénique franche n ’affecte les zones internes
du bassin du Bas Chélif à la fin du Miocène auquel le Pliocène
succède en concordance. Des discordances angulaires plus ou
moins nettes n ’ap p araissen t que sur le massif du D ahra, notam m ent
sur sa bordure septentrionale.

Le P lio c è n e enregistre d ’abord la continuation de l’accalm ie


diastrophique du Miocène supérieur. La réapparition d ’une sédi­
m entation d étritiq u e généralisée au cours de la seconde partie
de l’étage m arque p ar la suite le réveil des phénom ènes orogéniques.
C’est, en effet, à la fin de cet étage que se place, en dehors
des aires centrales, la principale phase orogénique des bassins du
Chélif.
Cette phase est caractérisée par une technique souple, affectant
les sédim ents néogènes de plissem ents réguliers, plus ou moins
intenses, du ty p e d it « jurassien ».
D ans les zones recouvertes ultérieurem ent par le Calabrien,
ce dernier scelle en quelque sorte la tectonique de cette, phase
post-pliocène et perm et de reconstituer assez exactem ent le style
de cette période. Sur le plateau de M ostaganem, par exemple, on
peut voir le Calabrien transgressif reposer en discordance sur les
form ations pliocènes et miocènes plissées en anticlinaux et relevées
à 40 ou (>0°. On voit n ettem en t que les principaux plissem ents
avaient a tte in t un stade d ’évolution (de form ation et d ’érosion)
très voisin du stad e actuel. On notera, en particulier, l’im portance
des phénom ènes d ’érosion qui accom pagnent cette phase de
plissem ent.
On peut se représenter l ’orogénèse post-pliocène et anté-
calabrienne sur les aires m arginales du bassin du Bas Chélif comme
une phase de plissem ents réguliers en anticlinaux et en synclinaux»
les premiers é ta n t largem ent atta q u é s par l’érosion, tandis q u ’une
sédim entation continue pouvait se poursuivre dans les aires plus
centrales. Ces plissem ents paraissent le plus souvent, doublés de
mouvements verticaux engendrant dé véritables reliefs. On rem ar­
quera la rareté, sinon l’absence, de phénom ènes volcaniques an
cours de cette période. Il semble, p ar contre, que les principaux
diapirs qui p ercent les bassins du Chélif e t de la T afna se soient
WÊÊÊÊÊÊÊÊÊKÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊmimÊÊ^^Êm

- 299 —

mis en place, ou tonl au m oins aienl franchi une étape im p o rtan te


de leur surrection, au cours de c e tte phase orogénique. Le diapir
de Noisy, par exemple, le m ieux connu, relève les séries miocènes
et pliocènes à la verticale. Il affecte cependant le Calabrien,
prou v an t ainsi la poursuite de sa mise en place au cours du
Q uaternaire.

Mais Thistoire orogénique de ce bassin ne s’est pas arrêtée


au Calabrien e t dans les zones centrales, la phase orogénique majeure
est post-pléistocène. Sur le flanc sud du D ahra, p ar exemple, le
V illafrancbien II, qui est concordant et. en continuité de sédim en­
tatio n avec le Pliocène, est plissé e t redressé à la verticale, alors
que su r son flanc nord, où le Calabrien repose en discordance su r
le Pliocène plissé, sa phase m ajeure est post-pliocène e t an té-
pléistocène (fig. X - 1). Sur les aires m arginales du bassin, les
dépôts calabriens apparaissent, en effet, irrégulièrem ent distribués
à des altitu d es de 200 ou 300 m, voire de 400 m, aussi bien q u ’au-
dessous du niveau de la mer. Cette dernière phase p araît carac­
térisée. su r ces zones m arginales, précédem m ent plissées à la fin
du Pliocène, p ar une certaine prépondérance des m ouvem ents
verticaux en g en d ran t des reliefs qui confèrent au bassin les grandes
lignes de sa morphologie actuelle. L ’am pleur de ces m ouvem ents
verticaux est enregistrée par les altitu d es où se tro u v en t portés
des tém oins de dépôts néogènes et quaternaires, souvent dem eurés
horizontaux. On voit, p ar exem ple, le Vindobonien affleurer à
800 m dans le D ahra, à quelque 900 m dans les Béni Chougrane
et à plus de. 1 000 m au dj. Tossala et dans le massif des B eni
M enacer e t le Pliocène à la cote 500 dans le D ahra et au Bel Hacel.
Le C alabrien, enfin, « m onte avec des plongem ents a tte ig n a n t
20° à 37.5 m au M urdjajo et à 400 m au dj. Diss. Ces m ouvem ents
s’accom pagnent d ’émissions fissurales de basalte, n o tam m en t
dans la région de la Basse T afna et d ’Aïn Tem ouchenl.
C ette tectonique confirme la perm anence des 'grandes lignes
évolutives précédentes subsidence des parties centrales et
soulèvem ent des massifs bordiers - avec toutefois quelques
variantes locales. Ses principales caractéristiques sont la reprise
du m ouvem ent de surrection des h orsts côtiers el l’effondrem ent,
su iv an t d ’approxim atifs ovales, de dépressions m arines ou exondées
(golfe d ’Arzew, plaines de la Mléta, de la M acta et du Chélif).
D ans le détail, ces derniers m ouvem ents se m arquent par
300 —

I m lu \ l ' i n r i i I îles plissem ents antérieurs. Il esl intéressant de


■"hululer, i;ii\ee ;’i différents profils sism iques notam m ent, que ces
dei ninii m m ivem ents m atérialisés souvent par de nettes flexures,
m inI•lenl n'aimortir très rapidem ent en profondeur, et. il serait
• I .i n j ■ i e 11 s. d e croire que ces flexures quaternaires se superposent
...... ... à des failles ou à des flexures antérieures. Des phé-
.........hiv. il inversion de subsidence peuvent même intervenir au
«.Huilernuire (par ex. au Bel Hacel).
Au cours de ces dernières années, des m anifestations de
n...... émeut s orogéniques ont pu être mises en évidence dans des
lin millions quaternaires récentes. A la suite de fines études m or­
phologiques et hydrologiques, J . B o u l a i n e a pu m ettre en évidence
des subsidences locales véritablem ent actuelles. La zone de la
Itusse Mina, p ar exemple, serait encore le th éâtre d ’une subsidence
•n 11 ve. L’étu d e de profil du B as Chélif, par contre, indiquerait
nu rejeu d ’une dizaine de m ètres d ’un axe anticlinal près de
Itcllevuc ( B o u l a i n e ., 1 9 5 3 ) .

L ’absence de dépôts m arins post-miocènes dans les deux


bassins du M oyen Chélif et de la T afna ne perm et pas d ’analyser
avec a u ta n t de précision les étapes de leur évolution orogénique,
lin l’absence d ’une stratigraphie plus précise, on peut adm ettre,
dans une certaine mesure, les conclusions précédentes. Il semble,
en particulier, que la principale phase de plissem ent se situe à la
fin du Pliocène. E t les im portantes émissions basaltiques de la
Basse Tafna suggèrent une évolution com parable à celle du bassin
du Bas Chélif au cours du Q uaternaire.

*
* *

L ’histoire géologique de ces bassins sédim entaires apporte de


nouvelles données structurales susceptibles d ’expliquer certains
points qui com plètent notre représentation générale de l’archi­
tectu re de ces régions.
Le bassin de la Tafna, com pris entre les aires rigides des
H autes Plaines et des T rara, présente une. certaine stabilité
d ’ensemble. Seule la zone des Seba Chioukh, sensiblem ent située
dans l’axe de la chaîne du Tessala, est soumise à une forte subsi­
- 301 -

dence, nourrie et compensée par le dém antèlem ent concom itant


d ’une rid e anticlinale liminaire.
On ne p eu t s’em pêcher de rapprocher cette zone de la m arge
sep tentrionale de l’Ouarsenis dans le bassin du Bas Chélif. Des
deux côtés, le Miocène inférieur correspond à une form ation syno-
rogénique et il est affecté dès son dépôt — et probablem ent au
cours m êm e de son dépôt d 'im p o rtan ts m ouvem ents orogéniques.
Ces -deux régions se tro u v en t ensuite stabilisées et su p p o rten t
des séries vindoboniennes, relativem ent peu épaisses, d ’origine
peu profonde et peu ou pas plissées. Ce sont les deux seules régions
où l’on peut observer une discordance angulaire nette du Miocène
supérieur sur le Miocène inférieur.
Prolongeant le massif des T ra ra, le b âti de la bordure NW
du bassin du Bas Chélif présente une grande rigidité favorisant la
venue d ’émissions volcaniques. Vers l’E , dans la région d ’Oran,
le prolongem ent de ce dom aine p ar des massifs rigides am ygda-
laires en traîn e des m ouvem ents v erticau x de massifs isolés jo u an t,
au cours du Miocène supérieur, le rôle de horsts.
l.e bassin du lias Chèlij est barré obliquement, dans sa partie
médiane, par l’axe Beni Chougrane-Dahra dont l’ennoyage su r la
bordure sud-est du plateau de M ostaganem forme une zone instable
de fosses et de crêtes assez complexe. Cet axe sépare un domaine
relativement stable à l’W d'une aire particulièrement négative à l’E,
jouant au cours du Miocène inférieur le rôle de fossé d'effondrement.
C’est ce tte zone plus précisém ent qui, au cours de la prem ière
partie du Miocène, peut être assimilée à un bassin intram ontagneux.
La rem ontée d ’un tréfonds rigide, principalem ent calcaire, à l’E
d ’Orléansville attén u e la subsidence dans cette région qui joue
le rôle de seuil entre les bassins du lîas Chélif et du Moyen Chélif.
Plus à l’E, ce dernier bassin est le siège d ’une reprise des phéno­
mènes de subsidence, dans le mêm e style in tram o n tag n eu x que
celui de la zone orientale du bassin du Bas Chélif.
Ouarr.ems

Ouled Ali

F ig . X - 5. — Schém a paléogéologique du bassin du lias Chélif au cours du


Miocène inférieur (hauteurs x 2).
1. G rè s e t c o n g lo m é ra ts ; 2. M arn es b a rio lé e s ; 3. M nrnes b leu es.

i
COUPES P A L E O G E O L O G IQ U E S
AU COURS DU D EPO T DES MARNES BLEU ES

Ouârsenu

Dj. Diss

l ia. X - 6. Schéma paléogéologique du bassin du Lk»s Chélif au cours du dépôt


des marnes bleues du Miocène supérieur (fin de la zone 13) (hauteurs x 2).
1. 2 , C o n g lo m é ra ts , m a rn e s b a rio lé e s et m a rn e s b le u e s d u M iocène in f é r i e u r ; 1. M a rn e s b le u e s ;
l k C in é rite s d u M io cè n e s u p é rie u r.
COUPES P A LE O G E O LO G IQ U E S
AU COURS DU D E P O T DES T R IP O L IS

Ooarsenis

Dj. üiss

O u le d A!i

F ig . X - 7. Schém a paléogéologique du bassin du Bas Chélif au cours dti dépôt


des tripolis (hauteur x 4).
1, 2. C o n g lo m é ra ts e t m a rn e s d u M iocène in fé rie u r ; 4. M arn es b le u e s d u M iocène s u p é r ie u r :
5. M arn es à trip o lis : fi. C a lc a ire s à L ith o lh a u a n iê e s : 7. « S a b le s d ’E l Bor<lj *.
COUPES P A L E O G E O L O G IQ U E S
AU COURS DU D E P O T DES G YPSES

0 Iflka.

O uarsenis

F i g . X - 8. Schéma paléogéologique du bassin du Bas Chélif au cours du d é p ô t


des gypses (hauteur x 4).
4. M arn es b le u e s d u M io cèn e s u p é r ie u r ; 5. M a rn e s à tr ip o lis ; 6. C a lc a ire s à L ith o th a m n ié e s :
7. i S a b le s d ’E l B o rd j * ; 8. G y p se s et m a rn e s à g y p se .
COUPES P A LE O G E O LO G IQ U E S

A U C O U R S DU P L IO C E N E

NW

O u a rs e m s

O u k'ü A ii

F ie. X 9. Schéma paléogéologique du bassin du Bas Chélif au cours du (-Miocène


(hauteur x 2).
I. M arn es b le u e s d u M io cèn e s u p é r ie u r ; 5. M arn es à tr ip o lis ; 6. C a lc a ire s à I.iU io th a m n ié e s ; 7. S a b le s
d 'E I fjo r d j ; S. c.'rypses e t m a rn e s à g y p s e ; 0. M arn es b le u e s ; 10. C a lc a ire s à l.ith o th a m n ié e s :
1 1 . C o n g lo m é ra ts ro u g e s (0, 10. 11. P lio cè n e )
10. - Schém a paléogéologique du bassin du Bas Chélif au cours du Calabrien
(hauteur x 4).
rues b le u e s ; 10. C a lc a ire s à L ith o th a m n ié e s ; 11. S a b le s, g rè s e t c o n g lo m é ra ts ro u g e s
11 P lio c è n e ) : 12. G rè s c a lc a ire c a la b r ie n ; 1.3. C o u ch e s ro u g e s d u V illa fr a n c h ie n .
CHAPITRE XI

C O N C L U S IO N S T E C T O N IQ U E S

A l'issue de cette double étude paléogéographique et paléo­


tectonique, nous brosserons, en guise d ’in terp rétatio n synthé­
tique et au risque de nous répéter quelque peu, une rapide esquisse
de l’histoire paléogéographique e t du mécanisme tectonique de
ces bassins néogènes. Nous essaierons ensuite de débrouiller l’éche-
veau des relations du diastrophism e e t de la sédim entation.

1. H I S T O I R E P A L E O G E O G R A P H IQ U E

Le cycle sédim entaire n ’est que l’enregistrem ent par le film


de l'évolution diastrophique du cadre stru ctu ral du bassin de sédi­
m entation. On a ainsi, par le relais de la glyptogénèse, une étroite
sym étrie en tre le cycle sédim entaire el le cycle orogénique, que
l’on p e u t considérer comme les projections sur deux plans diffé­
rents d ’un seul el même cycle sédim ento-orogénique. Ce cycle
constitue à proprem ent parler l’histoire, ou un chapitre de l’histoire,
d ’un bassin de sédim entation.
Le Miocène des bassins du Chélif constitue un cycle sédi­
m entaire com plet, m arqué en son milieu p ar un changem ent de
style diastrophique, bien plus que deux cycles distincts.

Le M io cèn e in f é r ie u r de ces bassins esl très généralem ent


caractérisé par un diastrophisme intense et par une phy&iocratic.
jeune. C’est une période de m ouvem ents de surrection et d ’effon­
drement . le long de failles ou de flexures de grande am plitude,
e n tra în an t la form ation de reliefs im p o rtan ts et de fosses p arti­
culièrem ent subsidentes. C’est l'époque des bassins si/norogéniques
- 308 —

du type, intramontagneux pour les bassins du Chélif, marginal ouvert


pour le. bassin de la Tafna. L ’im portance du paysage argileux
conditionne une sédim entation finem ent détritique, principalem ent
vaseuse.
Le bâti du bassin se stabilise peu à peu pour connaître une
reprise du diastrophism e à la fin du Miocène inférieur. Les massifs
de l’Ouarsenis e t des Beni Chougrane sont alors particulièrem ent
affectés par c e tte phase qui entraîne une régression m arginale
suivie de plissem ents sur la bordure sud des bassins du Chélif.
Ces m ouvem ents se trad u isen t p ar une reprise de l’érosion et le
dépôt d ’élém ents détritiques. Des venues érupt.ives se m anifestent
à la fin de cette prem ière période dans l’extrém ité occidentale du
bassin de la M itidja.

Le M io cèn e s u p é r ie u r est le tém oin d ’une stabilisation


progressive du pays p erm e tta n t l’accom plissem ent d ’un cycle
sédim entaire com plet dans le bassin du Bas Chélif. Une période
de distensions tecto n iq u es voit le déclenchem ent de phénom ènes
volcaniques et de m ouvem ents verticaux locaux, mais très im por­
tan ts, la surrection des horsts du L ittoral oranais, qui déterm inent
vraisem blablem ent le déroulem ent du cycle sédim entaire vindo-
bonien.
L ’évolution progressive du diastrophism e et la m anifestation
de fractures suggèrent une évolution stru ctu rale du bassin v enant
s’ajo u ter au x phénom ènes de pénéplanation e t dé com blem ent
p ar apports. Ce processus érosion - sédim entation a u ra it ainsi
été facilité p ar un mécanisme de distensions amenant en quelque
sorte 1e bassin à s'étaler marginalement, ht transgression progressive
du Vindobonien s'effectuant suivant le schéma d’une migration
centrifuge des flexures bordières. Celles-ci s’attén u e raien t en outre
régulièrem ent d u ra n t to u t le Miocène, au fur et à mesure de leur
m igration, pour s’estom per finalem ent au m axim um de la tra n s­
gression, illustrant, ce que l’on peut concevoir comme un cas un
peu particulier de la loi de I I a u g (fig. X I - I).
Ce schéma p erm et d ’expliquer l'allure transgressive et l ’absence
de form ations détritiques de la mer à tripolis, à une époque qui
précède im m édiatem ent la régression générale, d ’ordre eustatique,
de la fin du M iocène dans l’ensemble de la M éditerranée.
Cette évolution diastrophique commande, étroitement le. cycle
sédimentaire miocène ; aux faciès détritiques de base succèdent
— 309

rapidem ent des dépôts vaseux reflétan t la pénéplanation des aires


émergées e t la dim inution des courants.
S uivant l’évolution générale du diastrophism e, la subsidence
de l’aire centrale du bassin s’a ttén u e progressivem ent ; la sédim en­
tatio n argileuse se poursuivant, les profondeurs se réduisent et
s’uniform isent. Ces nouvelles conditions de milieu et le vieillis­
sem ent de la physiocratie favorisent alors une sédim entation
biologique su r certaines zones aérobies particulières ; c’est l’éclosion
des prairies d ’Algues rouges de la bordure m éridionale du bassin.

----------1. au Miocène in rérie u r


----------2 .a u cours du M iocène su p érieu r
Z -ju Miocène term ina ./ t, dépôts des tr i polis )

F ig . XI - 1. Schém a théorique de l’évolu tion du bassin du Bas Chélif


au cours du Miocène.
P r o f il tr a n s v e r s a l s c h é m a tiq u e d u b a s s in e t n iv e a u d e la m e r :
1 — a u M io cè n e in fé rie u r .
2 -----------a u c o u rs d u d é p ô t d e s m a r n e s b le u e s d u M io cèn e s u p é r ie u r .
A ....... a u c o u rs d u d é p ô t d e s T r ip o lis (fin d u M iocène).
L a tr a n s g r e s s io n s u r le s a ire s b o rd iè re s s ’a c c o m p a g n e d ’u n e d im in u tio n d e p ro f o n d e u r
d u b a s s in e t d 'u n a p la n is s e m e n t « te c to n iq u e n d e s a ire s é m e rg é e s.

I .'évolution générale se poursuit, le diastrophism e s’éteint


peu à peu : nous entrons dans ce q u e l’on peut appeler, notam m ent
avec R u ttk .n , une période a.-tectonique; l’érosion s’attén u e très
sensiblem ent et des épisodes de sédim entation chim ique et biolo­
gique s’étendent à to u t le bassin avec le dépôt des tripolis et tles
calcaires construits.
C ette évolution du cadre stru ctu ra l du bassin du Bas Chélif
au Miocène supérieur, en faisant surgir un seuil vers le large, to u t
en supprim ant l'érosion sur les aires émergées, perm et ainsi le
déroulem ent d 'u n cycle sédim entaire com plet qui se term ine, à
310

la suite d ’une atté n u a tio n progressive du diastrophism e, par une


évolution chim ique relativem ent poussée du milieu sédim entaire,
comme dans m ain ts autres bassins m éditerranéens, d ’ailleurs. Cette
histoire est cependant d ’a u ta n t plus rem arquable que le, bassin
voisin du Moyen Chélif qui suit le même schém a ju sq u ’au milieu
du Miocène supérieur, voit brusquem ent s’infléchir le cours de
son destin, et son histoire se term iner par une phase de. com blem ent
détritique. Des surrections ravivent les reliefs des aires émergées
de cette région, el le cycle sédim entaire se term ine prém aturém ent,
sous l’influence d ’actions extérieures, par une série détritique.
Nous avons vu par ailleurs que le bassin de la Tafna, plus
continental, a v a it été exondé de la même façon, à la fin du Miocène
inférieur.

La m er p lio c è n e immerge le bassin du Bas Chélif resté, à


l’exception de. scs bordures, relativem ent à l’éc art des m ouvem ents
orogéniques post-vindoboniens. Elle y retrouve les grandes lignes
du cadre miocène ; les anciennes flexures se rem etten t à jouer,
dessinant le nouveau bassin, qui s’approfondit, rapidem ent.
On notera q u ’au Maroc et en Tunisie, p ar contre, une phase
tectonique im p o rtan te se place entre les deux étages néogènes,
provoquant une nette discontinuité dans les grandes lignes tecto­
niques de ces bassins.
Le diastrophism e se réveille peu à peu au cours de l’étage,
rav iv an t l ’érosion sur les aires émergées. La sédim entation ju sq u ’ici
vaseuse devient progressivem ent plus d étritiq u e et comble le
bassin.
Le bassin pliocène du Bas Chélif, com m e celui de la Mil.idja,
plus à l’Ouest, peut être assimilé à un bassin marginal ouvert qui se
term ine par un cycle régressif, avec le dépôt, de sables et de
« mollasses ». C’est, en effet, au term e du Pliocène, comme nous
l'avons vu. que se déroule sur ses zones m arginales l’une des
principales phases orogéniques néogènes, phase de plissem ents
proprem ent dits, à peu près dépourvus de to u te activité volcanique.

Nous arrivons alors au P lé isto c è n e , el une intense érosion


semble araser ces plissem ents au fur et à m esure de leur genèse ;
le bassin du B as Chélif a tte in t rapidem ent une pénéplanatiou assez
poussée, et la m er calabrienne y dessine un large golfe qui vient
311 —

baigner le pied des Beni Chougrane. C’est seulem ent à l’issue du


Villafranchien 11 que les aires centrales du bassin subissent leur
phase de plissement. S im ultaném ent, la m arge littorale acquiert
une certaine rigidité p e rm e tta n t à nouveau, au term e de la régres­
sion calabrienne, une phase tectonique caractérisée par des phé­
nomènes de co n traintes verticales. C’est l’époque des émissions
de laves basaltiques de l’W oranais et du rejeu des horsts et des
plaines d ’effondrem ent qui confèrent au pays les grandes lignes
de sa morphologie.

A l’époque actuelle, enfin, nous atteignons la dernière étape


de « In marche de l’onde de subsidence. » vers le N W , pour reprendre
l’expression de M. G i g n o u x , et nous sommes les tém oins de ses
m anifestations dans la plaine de l’I-Iabra et dans le golfe d ’Arzew.

C ette histoire paléogéographique m et n ettem ent en lum ière


la continuité de l’activité diastrophique tant, au cours de la sédi­
m entation que postérieurem ent. Les déform ations subies, non
seulem ent par le Calabrien, m ais égalem ent p ar les dépôts q u a­
ternaires plus récents, confirm ent la perm anence des m ouvem ents
au cours du Q uaternaire. B. L a ffit t e a noté sur la bordure de la
plaine de la M acta des plongem ents de 10 à 15° affectant les
couches à Strom bes (L a ff it t e , 1912). J . B oulaine , de son
côté, conclut à l’effondrem ent du centre des plaines et au relè­
vem ent des seuils. Ces phénom ènes se trad u isen t dans les plaines
du Bas Chélif par l’étalem ent des alluvions récentes, tandis que
les terrasses se relèvent, com m e au seuil de P ontéba. La form ation
de la Sebkha de Ben Ziane, p ar ailleurs, s’explique, d ’après le
même au teu r, par l’hypothèse d ’un m ouvem ent tectonique. Les
sols des centres des zones déprim ées se salèrent et l’érosion éolienne
les surcreusa. Le bourrelet dunaire qui entoure la Sebkha est le
tém oin de cette érosion ( B o u l a i n f . , 1956). Enfin, s’il en é ta it
besoin, ta fréquence et l'am pleur des trem blem ents de terre dans
ces régions viendraient encore tragiquem ent rappeler l'instabilité
orogénique actuelle.

On ne peut s’em pêcher de rapprocher de cette histoire l'é v o ­


lu tio n d ia s tr o p h iq u e d e s b a s s i n s n é o g è n e s c a lifo rn ie n s .
312

Dans ces régions, le Miocène inférieur correspond, avec, le


dépôt des grès de « Vaqueras », à une large transgression de la
mer. Cette prem ière période est le tém oin d ’une certaine activité
diastrophique et. volcanique qui annonce les m ouvem ents de la
fin du Miocène inférieur.
Le Miocène moyen, qui ne se sépare pas toujours n ettem en t
du Miocène supérieur, débute par une période d’exceptionnelle
activité volcanique, essentiellement, rhyolitique et basaltique, que
suit presque im m édiatem ent une grande transgression m arine
v enant im m erger les massifs jurassiques lim itrophes. Bien q u ’elle
com prenne des soulèvem ents locaux e t une reprise de l’érosion,
cet étage sem ble m ontrer, dans la p lu p a rt des régions, un abais­
sem ent des terres et une dim inution de profondeur des mers.
A un endroit, au moins, elle com prend « extensivc high angle
faulting, apparently lensional in type » ( R e e d et H o l l i s t k r , 1936,
p. 43).
Des m ouvem ents accom pagnés d ’éruptions andésitiques
affectent localem ent la fin du Miocène moyen, m ais le Miocène
supérieur a p p a raît souvent en continuité avec les form ations de
l’étage précédent, m ontrant, seulem ent des faciès plus diversifiés :
diatom ites, cherts, grès, conglom érats, à l'exception de calcaires
construits. Cet étage se term ine par un n e t re tra it de la mer dans
les parties centrales des bassins. Des plissem ents e t des soulè­
vem ents de caractère épirogénique apparaissent localem ent.
Le Pliocène repose en discordance su r le Miocène su p érie u r;
c’est en général une période de régression, com portant cependant
d ’im portantes transgressions locales. Les bassins sont plus réduits
q u ’au cours du Miocène, mais resten t soum is encore à de très
fortes subsidences, p ar exemple dans le bassin de V entura, où
l’on note près de (5 000 m de sédim ents. Des allées et venues de
la mer et plusieurs discordances sont, décelables p endant to u te la
durée et à la fin du Pliocène, qui ap p a raît cependant comme une
période relativement, calme au point de vue diastrophique.
Les m ouvem ents orogéniques les plus im portants des bassins
californiens se situent- d u ra n t le Pléistocène moyen (orogenèse
passadénienne rie S t i t .i .e ) . Presque tous ces m ouvem ents ont
rejoué à la fin du Pléistocène, et mêm e plus tard, jusque dans la
période historique. Les dépôts q u aternaires marins, qui s’éten d en t
sur la zone côtière, se rencontrent fréquem m ent à plusieurs
centaines de m ètres d ’altitude.
— 313 —

2. E S S A I D’I N T E R P R E T A T I O N TECTONIQUE

L’é tu d e des bassins du Chélif fa it clairem ent ressortir l ’im por­


tance des m o u v e m e n ts v e r tic a u x ta n t au cours de leur genèse
que de leu r évolution tectonique proprem ent dite.
A trois reprises au moins, au Miocène inférieur, vers la fin
du Miocène supérieur et au Pléistocène, la tectonique est direc­
tem ent com m andée p ar des m ouvem ents verticaux accom pagnés
localem ent d ’émissions volcaniques.
Nous avons vu p ar ailleurs que ces bassins sont affectés
to u t au cours du Néogène, et plus spécialem ent d u ra n t le Miocène
inférieur, de m ouvem ents de subsidence particulièrem ent intenses.
On peut in terp ré ter ces déform ations comme des phénom ènes
d ’effondrem ent par gravité, jo u an t le long de failles profondes ;
une sim ple courbure de l’écorce ou des compressions tangentielles
ne ten d raien t, sem ble-t-il, au contraire, q u ’à interrom pre la
subsidence.
Les recherches de Y. G o u r i n a r d nous o n t fait ap p araître
les fondem ents gravim étriques de ces déform ations et nous o n t
permis de préciser la différence essentielle qui sépare la surrection
des horsts de celle des grands m assifs bordiers. Les premiers,
soulignés par une forte anom alie positive, sont en déséquilibre
isostatique et leurs pulsations correspondraient à un réajuste­
m ent iso statiq u e ( G o i r i n a i i d , 1952). Les massifs bordiers. comme
le D ahra ou le Tessala, au contraire, se superposent à des ano­
malies négatives : ils sont en équilibre isostatique, et leur rem ontée
au cours du Q uaternaire ne p araît devoir s’expliquer que par un
déplacem ent de cet équilibre ( G o u r i n a r d , 1954, p. 34).
Le prem ier phénom ène, agissant sur des masses rigides
localisées, com m ande une te c to n iq u e d e h o r s t s bien particu­
lière et lim itée dans l’espace. On notera, d ’a u tre p art, que les
horsts du L itto ral oranais correspondent grosso modo à des a n ti­
clinaux secondaires relativem ent simples. L eu r style extrusif est
par ailleurs souligné par des discontinuités lithologiques et
m écaniques du su b stratu m , n o tam m en t p ar des lentilles calcaires
au sein d ’une m asse schisteuse. Ces variatio n s de faciès dépendent,
d’ailleurs elles-mêmes en partie d ’influences tectoniques au cours
de la sédim entation, comme on le constate à nouveau au cours
du Miocène.
314 -

I « i oscillations des massifs bordiers, que l’on peut assim iler


i i|< m iiu v o m e n ts é p iro g é n iq u e s , agissant sur (les masses
lu i..... . 111 > plus étendues et mal individualisées, apparaissent plus
i " iii|> lr \r s Analysant les déform ations du Calabrien du D ahra,
Y ( i i n i i i i n a i u ) (1954) a noté une relation entre ces déform ations
ri l'é p a isse u r de la série néogène, l’altitu d e m oyenne de chaque
cn m p iirl iiu en t paraissant être proportionnelle à la m oyenne des
i p.Mv.i-urs du Néogène dans ce com partim ent. On observe, en
e ffe t, q u e l'am pleur des m ouvem ents verticaux est d 'a u ta n t
p lu s im p o r ta n te (pie l’épaisseur du Néogène est plus faible, ce
•1111 c o n s titu e en quelque sorte une prim e au soulèvem ent, si l’on
peut dire. Ce phénom ène ay a n t pu se réaliser à d ’autres périodes
.m co u rs du Néogène, il serait possible rie voir là le com plém ent
•lu p h é n o m è n e de subsidence. D ’une p art, les zones subsidentes
te n d ra ien t à appeler toujours plus de sédim ents, tandis que
r e tîn m e s z o n e s marginales, tem porairem ent positives, auraient
te n d a n c e à se soulever d ’une façon préférentielle en cas de dépla­
cem en t d e l’équilibre isostatique, com m e cela semble se. produire
le p lu s souvent (G o u h in a h d , 1956).

I es cotes respectives de la base du Miocène supérieur sur les


massifs bordiers et dans les zones centrales du bassin m ontrent
des dénivelées pouvant attein d re 2 000 m dans la partie occi­
dentale du bassin du Bas Chélif, et 3 000 m sur la bordure du
Dahra. Les dénivelées du Calabrien atteignent quelque 300 à
400 m sur le littoral. E ta n t donné l’étroitesse du bassin, la
surface du tréfonds dut attein d re de fortes inclinaisons pouvant
en traîn er de vastes phénom ènes de glissem ent allant ju sq u ’à
une véritable te c to n iq u e d e c o u v e rtu re p ar gravité.
On a vu que le m atériel néogène était dans son ensem ble
extrêm em ent plastique et souple. 11 glisse, se lamine, se bou­
diné, s’entasse sur lui-m êm e ; il ne peut: tran sm ettre réellem ent
les poussées, si ce tte expression a encore un sens. Il ne paraît
jouer véritablem ent qu’un rôle passif.
On a donc to u t lieu de croire que ce m atériel n'a cessé d ’être
l’objet de phénom ènes de glissem ents que l’on p eu t sans doute,
dans une certain^ mesure, assim iler à des phénom ènes de s l u m -
p im jx à grande échelle, particulièrem ent au cours du Miocène
inférieur. Il est sans doute difficile de faire le d épart entre
ces déform ations contem poraines de la sédim entation et de
— 315 —

véritables plissem ents, la genèse e t l’évolution du bassin é ta n t


une suite de déform ations continues.

* **

La tectonique néogène se m arque ainsi par un net change­


m ent des processus orogéniques. Aux grands m ouvem ents tan-
gentiels des orogénèses antérieures succède une tectonique de
surrections et d ’effondrem ents dom inée par des contraintes v erti­
cales. Cette prépondérance des mouvements verticaux est à l'origine
de l'individualisation el de la multiplication des bassins de sédi­
mentation, et Von a pu caractériser le Néogène comme « la période
des bassins » ( T e i l h a r d d e C h a r d i n ).
Ce changem ent de style tectonique perm et une certaine
indépendance des phénom ènes orogéniques néogènes p ar ra p p o rt
à ceux des périodes précédentes. Des zones fortem ent subsidentes
v ien n en t ainsi fréquem m ent s’installer sur des aires relativem ent
stables au préalable, et réciproquem ent, illustrant cette inversion
des puissances au Néogène, dont nous avons déjà parlé, et m aintes
fois rem arquée par ailleurs.
C ette révolution tectonique se tra d u it par d ’im portantes
m odifications dans le régime de sédim entation et dans la paléo­
géographie des bassins. On a souvent noté, d ’ailleurs, que les
sédim ents néogènes se m ontrent extrêm em ent voisins de ceux
des m ers actuelles, co n trairem en t à nom bre de sédim ents plus
anciens. Ce qui peut conférer quelque vraisem blance aux esquisses
paléogéographiques du Néogène...

3. DIASTROPHISME ET SEDIMENTATION

On a mis en évidence, ces dernières années, les relations


unissant le diastrophism e et la sédim entation, et l’on s'h a b itu e
à considérer une série lithologique comme un continu qui évolue
en enregistrant tel un film le déroulement de l'histoire géologique
du bassin.
Nous rappellerons to u t d ’abord brièvem ent l'influence de la
fo r m e d u fo n d sur les m écanism es de sédim entation et de défor­
m ation contem porains. Des pentes bordières relativem ent fortes
— 316

et irrégulières, com me ou peut en im aginer dans les bassins du


Miocène inférieur, favorisent des phénom ènes de glissem ents
sous-m arins, le chem inem ent d ’apports pondérables sur le fond.
R.M. F i e i . d (1954, p. 187) a récem m ent a ttiré l’atten tio n sur les
phénom ènes de solifluxion sous-m arine que l’on attrib u e fré­
quem m ent à des déform ations post-sédim entaires. D ’une façon
plus générale, on peut rem arquer que l’on a trop généralem ent
tendance à sous-estim er l’im portance des phénom ènes « tecto ­
niques » contem porains de la sédim entation, notam m ent dans
des bassins étro its du type des bassins du Chélif. On peut thème
penser que l’on a toute une gam m e de phénom ènes très voisins
allant des simples « slum pings '» à l’écoulem ent, de véritables
nappes, et l’on sait, d ’après l’étude d 'a u tre s bassins miocènes,
que certains em pilem ents de nappes ap p araissen t en relation
directe avec les phénom ènes de subsidence des bassins.

L ’étude du L ittoral oranais perm et de m ettre l’accent sur


l’é c h elle d e s p h é n o m è n e s tectoniques po u v an t influencer la
sédim entation d ’un bassin. Ainsi la surrection, p o u rta n t relative­
m ent brutale, de horsls comme ceux du L ittoral oranais, ne se
m anifeste dans la sédim entation que par un cordon de sables et
de galets à leu r périphérie. Des form ations étendues, com m e
celles des sables de Ténès ou de l’A kboube, p ar contre, qui in té­
ressent une région entière doivent correspondre à de vastes défor­
m ations régionales des aires émergées.

Les descriptions stratigraphiques précédentes nous on t mon­


tré la r é p é titio n d ’u n c e r ta in n o m b r e d e fa c iè s : m arnes bleues,
calcaires à Lithotham niées, couches rouges, p ar exemple, qui tra ­
duisent le reto u r des mêmes paysages sédirnentaires el tecto­
niques.
Les marnes bleues constituent la plus grande p a rt des dépôts
burdigaliens, vindoboniens et plaisanciens, et se retrouvent loca­
lem ent au Pléistocène. L’étude de leur m icrofaune perm et de
préciser q u ’elles correspondent ta n tô t à des zones néritiques
relativem ent profondes, ta n tô t à des eaux littorales, ta n tô t m êm e
à des milieux lagunaires. Elles représentent ainsi des paysages
sédirnentaires bien différents, to u t en tra d u isa n t des conditions
de sédim entation com parables. Ce sont des dépôts de colloïdes
argileux dans des aires de sédim entation calm e, hors de l'action
- 317 —

des vagues et des courants. Il est à noter que des vases com pa­
rables se déposent de nos jours au large des côtes algériennes,
dans les baies d ’Arzew et d ’Alger, notam m ent ( R o s f e l d e r ,
1955).
En dehors de certains hauts-fonds sem i-perm anents consti­
tuant des zones privilégiées, les calcaires à Lithothamniées, qui
réclam ent des conditions physico-chim iques plus spéciales, ap p a­
raissent et se développent particulièrem ent au Vindobonien et
au Plaisancien. Ils correspondent à des périodes de calme orogé­
nique, où la sédim entation d étritiq u e est considérablem ent
réduite. Ils représentent un dépôt de plateau peu profond, bien
éclairé et bien oxygéné, p robablem ent en eau relativem ent chaude.
Des couches ronges, généralem ent conglom ératiques, se
retro u v en t à la base du B urdigalien et du Vindobonien, ainsi
q u ’au V illafranchien. Ces form ations hétérogènes argilo-détri-
tiques représentent des dépôts de piedm ont fluvio-lacustres
étalés au gré des pentes e t des courants au pied de reliefs en voie
de form ation. Elles tra d u ise n t des périodes d ’activité orogénique
sur les m arges du bassin e t suggèrent un clim at relativem ent
chaud.
I^î répétition des m êm es faciès tra d u it une certaine suc­
cession des différents paroxysm es diastrophiques que nous venons
d 'analyser. Le développem ent de couches rouges grossières, au
Miocène inférieur et au Villafranchien en particulier, souligne
l'am p leu r des m ouvem ents verticaux p endant ces deux périodes.
D’une façon plus générale, il semble que l'on puisse schématiser
itans l'histoire du diastrophisme une certaine alternance des phé­
nomènes de plissement et de contraintes verticales. Ainsi, au x
m ouvem ents v erticaux du Miocène inférieur succède une phase
de plissem ents locaux à la fin de cet étage. Le Miocène supérieur
est caractérisé dans l’W oranais p a r la surrection de horsts,
tand is q ue le Pliocène se term ine p ar une phase de plissem ents
généralisés, a v a n t le retour, dans les zones littorales, à des mou­
vem ents v erticau x à la fin du Pléistocène. Ce qui suggère la
répétition d 'u n certain cy c le o ro g é n iq u e .
L’actio n du diastrophism e ne se m arque d ’ailleurs pas seu­
lement p a r les m ouvem ents positifs des aires émergées en tra î­
nant un renouveau de la sédim entation détritique ; l'étude du
bassin du Bas Chélif à la fin du Miocène nous suggère, en outre,
que le double phénom ène de pcnéplanation et de ralentissem ent
318 —

de la sédim entation n’est pas seulem ent le résultat d ’agents


physiques externes, tels que l’érosion continentale, m ais corres­
pond probablem ent à une évolution stru ctu ra le du bassin, abais­
sant les aires émergées et relevant les aires immergées, suivant
une sorte d ’effacem ent graduel des flexures marginales.

Si le diastrophism e im prime ainsi n ettem ent son action sur


les feuillets des sédim ents, il n’est pas exagéré de penser que,
en retour, certains tra its de la s é d im e n ta tio n p e u v e n t c o n ­
t r i b u e r à m o d e le r la te c to n iq u e d ’un bassin. On sait que de
brusques variations de faciès, m e tta n t p ar exemple des lentilles
calcaires ou gréseuses au contact de m arnes ou de tripolis réa­
gissent d ’une façon indépendante aux sollicitations tectoniques.
On peut penser, par exemple, que les anticlinaux des djebels
T ouaka ou Aoud Sma, au S de Saint-D enis-du-Sig, doivent en
grande partie leur tectonique com plexe à la présence de masses
lenticulaires rigides au sein de m arnes plastiques. Ces variations
de faciès é ta n t elles-mêmes assez étro item en t liées à des défor­
m ations du tréfonds contem poraines de la sédim entation, on
assiste ainsi, dans certaines zones privilégiées faisant preuve
d ’une rem arquable instabilité to u t au cours de leur histoire, à
une action réciproque du diastrophism e et de la sédim entation.

Le d ia s tr o p h is m e m a r q u e en fin p ro f o n d é m e n t la s t r a ­
t ig r a p h ie elle-même. Les déform ations qui accom pagnent la
sédim entation engendrent, en effet, des différenciations et des
irrégularités dans le milieu qui risquent de p ertu rb er gravem ent
les m arqueurs chronologiques. Le dépôt de cinérites, par exemple,
suppose un fond abrité, et la bonne ré p artitio n de faunes péla­
giques réclam e des conditions écologiques égalem ent favorables.
L’étude stratigraphique du bassin du Bas Chélif nous a m ontré,
par exemple, que la précision des repères-tem ps s’am éliorait au
fur et à m esure du déroulem ent du Miocène supérieur, c’est-à-
dire parallèlem ent à l’attén u a tio n de l’ac tiv ité diastrophique. On
notera notam m ent que les corrélations électriques entre sondages
ne sont n ettes et ne peuvent être assimilées à des lignes-tem ps
que dans la deuxièm e partie du Miocène supérieur ; et cela m et
en évidence l'influence du diastrophism e aussi bien sur les m ar­
queurs paléontologiques que sur les repères électriques.
319 —

Les différents aspects de la genèse et du devenir d ’un bassin


édim entaire app araissent ainsi étroitem ent lies les uns aux
tutres. L ’in terp ré tatio n paléogéographique, en particulier, doit
'efforcer d ’intégrer toutes les données de la sédim entologie et
1 n diastrophism e. « Aperçue dans sa totalité, disail L. A r m a n d ,
■ftte histoire serait entièrement faite de déformations tectoniques
\ui s'accompliraient dans les trois dimensions d ’un espace toujours
fin p li, sans lacune, au long des temps géologiques. »
?

C O N C L U S IO N S

« La Géologie est la sceur du Tem ps ».

P. T e r m ie r .
C H A P IT R E X I I

C O N C L U S IO N S G É N É R A L E S

Chaque époque géologique est caractérisée p ar un certain


paysage, par un clim at général. E n rupture avec les périodes pré­
cédentes et prélude au Quaternaire, le Ncogène nous apparaît
comme un maillon fondamental entre l'époque actuelle et les périodes
plus anciennes. Sans réclam er des m éthodes de Lravail aussi diffé­
renciées que celles requises pour la stratigraphie du Q uaternaire,
il n ’en im plique pas moins une certaine m odification des concep­
tions classiques. Son étude doit d ’abord nous p erm ettre de tenter,
dans les m eilleures conditions, une interp rétatio n paléogéogra-
phique et paléotectonique qui nous servira de fil conducteur
p o u r notre représentation des autres périodes géologiques.

Nous avons vu q u 'au point de nue paléogéographique ccs


bassins néogenes se caractérisaient par l’im portance ë t p a r la variété
des changem ents de faciès, aussi bien latéralem ent que vertica­
lem ent. Les tripolis, pour ne citer q u ’un exemple, passent à des
m arnes bleues, à des calcaires à Algues, à des sables ou à des
gypses. On m esure to u t de suite les perturbations que de telles
v ariatio n s du milieu doivent entraîner dans les repères stratig ra-
phiques. Si les faunes benlhiques nous ap p o rten t évidem m ent
plus de renseignem ents d ’ordre écologique que straligraphique,
les faunes pélagiques sont elles-mêmes trop souvent perturbées
p ar les faciès pour étay e r toute la stratigraphie. Le recours sys­
tém atiq u e aux m icrofaunes pianctoniques nous a cependant
perm is de pallier partiellem ent cette carence et leur étude nous
sem ble devoir être considérée comme une des bases de l’étude
stratig ra p h iq u e du Néogène.
— 324

A u point de vue diastrophique, nous avons noté dans ces


bassins d ’im po rtantes différenciations, ta n t dans l’espace que
dans le tem ps. N ous avons constaté no tam m en t la constance des
phénom ènes de subsidence dans les zones centrales, alors que
certaines bordures étaien t soumises à une alternance de m ouve­
m ents positifs e t négatifs se tra d u isa n t par des discordances
angulaires nettes, mais régionales sinon locales. Les différentes
zones du bassin s’individualisent ainsi pour form er une province
distincte, régie p a r des lois diastrophiques particulières. La bor­
dure du D ahra, p ar exemple, ap p araît bien différente de celle de
l’Ouarsenis, et le L ittoral oranais n’a rien de com parable avec
les Beni Chougrane
D ans le tem ps, de même, chaque période est caractérisée par
un style p articulier dont la répétition nous am ène à préciser la
notion de cycle orogénique. Ainsi, après une ébauche de plisse­
m ents à la fin du Burdigalien, le Miocène supérieur est le th é â tre
de phénomènes de contraintes verticales et, après une phase de
plissem ents post-pliocènes, survient une nouvelle période de
distensions au Pléistocènë, cette succession m e tta n t en évidence
une certaine allernance de m ouvem ents que l’on a coutum e de
qualifier d ’épirogéniqncs e t d ’orogéniques.
D ’une façon plus générale, ces bassins su b litto rau x sont
caractérisés p ar la perm anence et la continuité, ju sq u ’à l'époque
actuelle, d ’une intense activité diastrophique. C ette instabilité se
tra d u it dans la stratigraphie par l’am p leu r et. la fréquence des
variations de faciès et p ar l’extrêm e jeunesse, pour ne pas dire
« l’actualité », de la tectonique.
Il n’est pas exagéré de dire que ce tte région est en pleine
activ ité orogénique. Il en résulte, com m e nous l’avons vu, une
parfaite continuité entre le Néogène et le Q uaternaire, d ’où une
étroite parenté entre la géom orphologie e t la géologie, en tre les
formes et les déform ations qui les engendrent.

Si l’é tro ite relation du Diastrophisme et de la Stratigraphie


apparaît déjà localem ent à des époques antérieures, elle sem ble
être un des tra its dom inants des bassins néogènes. Sans doute les
rem arquables observations de G. L ucas dans les séries jurassiques
de G har R ouban, appuyées sur une fine chronologie des zones
d ’Ammonites, illustraient déjà, avec peu t-être plus fie rigueur,
les mêmes phénom ènes. Mais l'étude du Néogène révèle l'étendue
— 325 —

de cette relation dans les bassins qui sont contem porains de


1’ « orogénèse alpine ».
L ’analyse du bassin miocène du Bas Chélif, par exemple,
nous a m o n tré que les observations stratigraphiques sont d ’autant,
plus fines et plus précises que l ’activ ité diastrophique est plus
réduite. Il sem ble que l’on se h eurte là à une sorte de « principe
d ’in certitu d e » qui n ’esL pas sans rappeler, à une au tre échelle,
le célèbre principe d ’ 1 Ieisenberg, su iv an t lequel nous ne pouvons
connaître avec précision un systèm e m écanique à la fois en term es
d ’espace e t de tem ps.

A u point de vue straligraphique, cette interdépendance des


phénom ènes diastrophiques et sédim entaires am ène les géologues
à revoir certaines m éthodes. C’est ainsi que les stratigraphes, qui
ont plus particulièrem ent étudié le Néogène, ont été très rap i­
dem ent con d u its à adjoindre à la notion de niveau stratig rap h iq u e
basé sur une variatipn paléontologique, si précieuse dans les
périodes de transgressions intercontinentales, des considérations
reposant sur les variations du diastrophism e, et en particulier la
notion de cycle sédimentaire. Dès 1913, à la suite de son étude
sur les form ations m arines piiocènes e t quaternaires de l’Italie
du Sud, M. G i g n o u x écrivait : « ... en dehors de toute idée théo­
rique, la succession des cycles sédim entaires dans une région
déterm inée perm et d ’y étab lir la chronologie des sédim ents
récents... Cette notion de cycle sédim entaire est d ’un in térêt
capital pour la classification géologique » ( G i g n o x j x , 1Ü13,
pp. 17-1 S). L’étu de du Néogène im plique une notion dynam ique
de la stratig rap h ie.

.•■lu point de vue tectonique, de même, l’étu d e de ces bassins


nous incite à revoir certaines de nos idées habituelles. 11 ap p araît,
p ar exem ple, illusoire, d ev a n t la continuité d'une action d iastro ­
phique c ] i i i se m anifeste aussi nettem ent par des m ouvem ents
positifs que par des phénom ènes de subsidence, de vouloir
retro u v er dans ces oscillations to u tes les phases orogéniques clas­
siques. Les discordances qui p erm e tte n t de d a te r ces m ouvem ents,
dépendent, en effet, de conditions paléogéographiques particu­
lières. plus étroitem enl en relation avec la proxim ité de la bor­
dure du bassin q u ’avec l'intensité de la déform ation. Nous rappel­
lerons, à ce propos, avec M. G i g n o u x , • combien il est dangereux
326 —

«lr ■.nuloli ii 11 ri huer une signification chronologique précise et


1(1 nrinlr i des discontinuités stratigraphiques ou à des discor-
<Iii11<<-- tectoniques ; elles sont dues à des m ouvem ents épirogé-
11111mvt mi orogéniques locaux, ou même sim plem ent à des chan-
f(i* 11h* 111s i lu u s le régime de la sédim entation et des co u ra n ts;
p lie s m i l ainsi toutes chances de ne pas être du même âge p a rto u t »
( ( i i f i N o u x , 1952, p. 252). Nous avons vu, par exem ple, que
la principale phase de plissem ent du massif du Dahra n ’av a it
pus le m ê m e âge sur ses flancs nord et sud» au trem en t d it que
l'àge d'une chaîne de montagne pouvait varier suivant sa situation
danx le bassin. Il ap p araît ainsi p arfaitem ent arb itraire de séparer
l’étude de l'orogénèse et de l’épirogénèse de celle de la genèse
cl des déform ations des bassins de sédim entation qui en so n t le
prélude et le com plém ent. P . P r u v o s t a clairem ent m ontré,
d'ailleurs, qu'il existait une étroite relation entre les phénom ènes
de sédim entation et de subsidence et les soulèvem ents ou les
plissements » des aires anticlinales. E t il p araît plus sage, avec
t î i i . i . u L Y , de ne pas doubler l’échelle stratigrapliique d ’une échelle
orogénique do nt S t i l j l e et ses disciples ont poussé l’analyse à
l'extrêm e.
Il semble, d ’ailleurs, que les géologues se soient toujours
beaucoup plus intéressés aux m ouvem ents, plus spectaculaires il
est vrai, qui engendrent les m ontagnes q u ’au x déform ations
sous-marines qui conditionnent les bassins sédim entaires. La
preuve en est que l’on a créé les term es d ’orogénèse et d ’épiro-
génèse pour définir les m ouvem ents positifs, mais qu’il n’existe
aucun mot pour désigner la genèse et le devenir d ’un bassin sédi-
m entairc.
De la même façon, certains géologues ont bien souvent
considéré les sédim ents essentiellem ent comme des repères chro­
nologiques des m ouvem ents orogéniques. L’étude détaillée de
régions complexes, comme les bassins néogènes sublitto rau x de
l’Algérie occidentale, nous incite to u t a u ta n t à considérer les
déformations tectoniques comme l'un des facteurs majeurs, non seu­
lement des formes du relief, mais aussi du cadre de la sédimentation,
facteur qui a souvent joué, d ’ailleurs, un rôle p e rtu rb ateu r et
destructeur des sédim ents. Les géologues, e t plus particulièrem ent
ceux qui se consacrent à la difficile quête des fluides, doivent de
plus en plus accorder to u te leur a tte n tio n aux phénom ènes de
sédim entation en eux-mêm es, décrire leur vie, étudier leur an a­
327

tom ie et leur physiologie dans le cadre du cycle sédimento-oro'-


génique.
D ans la p lu p art des cas, l’activité du diastrophism e semble
ainsi com m ander étroitem ent aussi bien les processus de sédi­
m entation e t de glyptogénèse que les formes du relief, et aucun
de ces phénom ènes ne sau rait être étudié seul, indépendam m ent
des an tres. La Géomorphologie n’est q u ’un m om ent de la Tecto­
nique, l ’Océanographie q u ’un chapitre de la Sédimentologie et
l’é tu d e des phénom ènes actuels q u ’une projection particulière de
la Géologie. La Géologie m oderne réintroduit ainsi la notion de
durée pour s’engager dans la recherche plus vivante d’un dérou­
lem ent continu dans le tem ps.
Comme le proclam ait E. A k g a n d : « Il n ’y a pas de synthèse
tectonique sans la vision d ’un continu :i trois dim ensions en train
de se déform er... Dans ce grand jeu de la Tectonique, de la S tra­
tigraphie e t de la Morphologie, c ’est la Tectonique en m ouvem ent,
la déform ation qui mène le reste. »

*
* *

Si quelques vues nouvelles ont pu être apportées dans ces


pages, c’est en grande partie grâce au x techniques et aux m oyens
particuliers que nous a donnés la Géologie appliquée e t plus
précisém ent la Géologie pétrolière.
11 est évident, par exemple, que les forages de recherche
a p p o rte n t une nouvelle dimension à notre perception du terrain
en nous dévoilant, en dehors de tout affleurem ent, les zones
internes des bassins. C’est ainsi que l’on a pu se rendre com pte
que les régions subsidentes n’évoluaient pas toujours ou « n’av aien t
pas eu le tem ps » d ’évoluer en pays plissé, el q u ’il y avait souvent
de grandes différences stratigraphiques entre les zones internes et
les affleurem ents des aires m arginales, qui servent p o u rtan t bien
so u vent à étalonner la stratigraphie.
E n nous obligeant, à développer de nouvelles techniques,
com m e la m icropaléontologie ou la sédimentologie, la géologie de
sondage a, du même coup, fourni à la stratigraphie de nouveaux
m odes d ’investigation dont nous avons noté to u t l'in térêt au
point de vue scientifique pour l ’étude du Néogène, par exemple.
La G éophysique, de son côté, a largem ent contribué à com­
p léter notre vision géom étrique et physique de l'arch itectu re des
328 —

bassins. La gravim étrie nous perm et au jo u rd ’hui de préciser


l’in frastru ctu re et les traits m ajeurs des structures elles-mêmes.
La sismique réflexion nous a ap p o rté une image assez fidèle de
l’allure des plis en profondeur. Elle nous a m ontré, en particulier,
que certains an ticlin au x sem blaient correspondre à des synclinaux
en profondeur et que des flexures ou des failles récentes devaient
s’estom per très rapidem ent dans les couches sous-jacentes.

*
* *

Beaucoup de problèm es n ’ont été sans doute q u ’ébauchés,


un bon nom bre on t été seulem ent posés. Le caractère un peu
particulier, sinon nouveau, de certains faits m érite cependant de
retenir l’a tte n tio n et d ’être l’objet de nouvelles recherches, ici
ou ailleurs.
Si le géologue engagé sur les voies de la prospection ne peut
espérer résoudre tous les problèm es de S tratigraphie ou de Tecto­
nique soulevés sur son chem in, son travail peut cependant être
d ’un grand profit pour la Géologie. Qu’il recueille l’ensemble des
faits dégagés de ses trav a u x , q u ’il pose les problèmes auxquels il
se heurte, et il p erm ettra ainsi à d ’au tres géologues de les intégrer
et de les résoudre dans une perspective plus large.
Ce faisant, il pourra faire œ uvre scientifique et contribuer,
to u t en s’enrichissant iui-même, à l’édification d ’une science
dont le développem ent est le m eilleur gage de la valeur de ses
applications.
PLAN CH ES PHOTOS
P la n c h e I

BASSIN DE LA T A F N A

En h a u t : fa ciès d e s C o u c h e s r o u g e s d e la T a f n a , d a n s les Beni O u a r s o u s .


En b a s : d i s c o r d a n c e d e s c a l c a i r e s d u M io c è n e t e r m i n a l s u r les C o u c h e s
r o u g e s , d a n s les Beni O u a r s o u s .
Planche II

Scrotiflcacions e n cre cro isé es d a n s les grè s du Miocène s u p e n e u i (rouce


M é dé o • AffreviMe) Bassin du M oyen Chéiif
P l. Il
Planche lit

BASSIN DU BAS CHÉLIF


CARRIÈRE DE OUILLIS (E NVIRONS DE BOSQUET)
Plissements d i s h a r m o n i q u e s d a n s ta sé rie des trip o lis ( a lt e r n a n c e s de
m a r n e s grises e t de tripo lis blancs).
BASSIN DU BAS CHÉLIF
( ARRIÉRE DE OUILLIS ( E N V I R O N S D E B O S Q U E T )
Slu m p in g s » d a n s la s é n e d e s trip o h s
Pl. IV
P la n c h e
Dj. M e n i
g rès p/iocènes
g y p se*

m arn es.blèiiër

Grè s ^ “geâtres

g rès de basé ~~ d° M/° cè”e


du M iocène supérieur

BASSIN DU BAS CHÉUF


ANTICLINAL DE L'ABREUVOIR (Cluse du Chélif)

Série miocène (de h a u t en bas et de gauche à droite) .


Gypses - Tripolis - Marnes bleues - Grès de base du Miocène supérieur - Marnes bleues
Grès du Miocène inférieur (au prem ier plan à droite).
l'Imulio VI

BASSIN DU BAS CHÉLIF


I) Djebel T o u a k a (Saint-D em s-du-Sig) : c o u p e du Miocène supérieu»
'i C o u p e de l ’o u e d Allalah (région d e Ténès) : d isc o r d a n c e d a n s la série
des z rès du Miocène in férieu r
Planche VII

BASSIN DU BAS CHÉLIF


CA P FIGALO
Vue d 'e n s e m b l e e t d é ta i l m o n t r a n t les re la ti o n s du massif d 'a n d é s i t e des
tufs c in é rit i q u e s et des m a r n e s bleues d u Miocène su p é r ie u r
Planche VIII

En h a u t : p a y s a g e m io c è ne d e la b o r d u r e du m assif des T r a r a . au pied du


djebel Si Sofiane.
En b a s c o u p e du M iocène du djebel G o r i a
Pl. VIII
TABLES
TABLE DES FIGURES

Fig. II- 1. — S ituation des principaux levers dans le Bas-


sin du lias Chélif. (D épliant.)
Fig. III- 1. Esquisse géographique des bassins néo-
gènes su b litto rau x de l’Algérie occiden­
t a l e . ; .....................................: .......................... 42
Fig. IV- 1. Tableau de rép artitio n des principales
espèces de Foram inïfères au cours du Néo­
gène ........................................................................ 66
Fig. V- 1. — Coupe du Miocène inférieur de l’oued
A llalah ................................................................. 75
Fig. V- 2. — Carte géologique de la p artie orientale du
bassin du Bas Chélif. (D épliant.)
Fig. V- 3. — Carte géologique de la bordure occidentale
du massif du D ahra. (D épliant.)
Fig. V- 1. Coupe du Miocène inférieur de l’oued
D jelloul................................................................. 82
Fig. V- 5. Carie géologique de la région de l'Ain £ e ft. 84
Fig. V- 6. Coupe du Miocène inférieur du sondage
d'E I Biod (Bd 3 ) .............................................. 86
Fig. V- 7. - Coupe du Miocène de l’oued B io u ............. 88
Fig. V- 8. Schéma stratig rap h iq u e du Miocène infé­
rieur sur la bordure nord du Massif de
rO u a rsen is........................................................... 89
Fig. V- 9. Carte géologique du P lateau de M ostaga-
nem. (D épliant.)
Fig. Y -10. - Coupe géologique passant par les sondages
de l’H illil................................. : .......................... 93
Fig. V-11. Schéma stratig rap h iq u e du Miocèpe dans
la partie centrale du bassin du Bas Chélif. 94
Fig. V-12. Carte géologique du plateau de Saint-Louis.
(D épliant.)
Fig. V-13. — Schém a slratigraphique du Miocène du
plateau de S aint-L ouis................................... 96
Fig. V-14. — Coupe du Miocène Inférieur du Bassin de la
T afna (koudiat. ben N ad o u r)........................ 99
Fig. V-15. — Coupe du Miocène du Bassin de la T afna
(dj. G oria)........................................................... 100
Fig. V-16. — Coupe du Miocène inférieur du Bassin de
la T afna (dj. Seba C hioukh)........................ 102
Fig. V-17. Esquisse paléogéographique du Miocène
inférieur du Bassin du B as Chélif. (Dépliant.)
Fig. V-18. Schéma sédim entaire du Miocène inférieur
de la partie orientale du Bassin du Bas
Chélif............................................................ ... .... 108
Fig. V-19. Esquisse paléogéographique du- Miocène
inférieur du Bassin de la T a fn a ................. 112
Fig. V-20. —* Esquisse paléogéographique du Miocène
inférieur du bassin du Moyen Chélif........ 114
Fig. V-21. — Coupé transversale à trav e rs les anticlinaux
d ’E nnaro et de l’A kboube............................ 120
Fig. V-22. — Coupe longitudinale à trav ers l'anticlinal
de l’A kboube............................................... .. 121
Fig. V-23. — Coupe des grès de base du Miocène supé­
rieur du sondage Ak 1 ................................... 122
Fig. V-24. — H istogram m es e t courbes cum ulatives des
grès de base du Miocène supérieur du son­
dage Ak 1................ ........................................... 123
Fig. V-25. Esquisse des conditions de sédim entation
du Miocène dans la région de 1’Akboube. 124
Fig. V-26. — H istogram m es de différents sables du Mio­
cène de la région de. l ’A kboube................. 125
Fig. V-27. Coupe de la cluse du Chélif (dj. Meni). . . . 126
Fig. V-28. — H istogram m es et courbes cum ulatives des
grès de base du Miocène supérieur de l'a n ti­
clinal du dj. Meni............................................ 127
Fig. V-29. Coupe du Miocène du koudiat T a t el Bia. 130
Fig. V-30. - H istogram m es et courbes cum ulatives des
grès de base du Miocène supérieur du stm-
dage de Témaznia (Tn 2 ) ......... ...................... 132
Fig. V-31. Esquisse paléogéographique des F orm a­
tions de base du Miocène supérieur du
bassin du B as Chélif. (D épliant.)
Fig. V-32. C arte des isopaques de la série m arneuse
et des sables du Miocène de la bordure SE
du plateau de M ostaganem ..........................
Fig. V-33. Schéma de m igration m arginale de la
flexure bordière au déb u t du Miocène
supérieur___. . . . . ' ................-............................
Fig. V-34. Coupe des m arnés bleues du Miocène supé­
rieur du sondage d ’El Biod (Bd 3 ) .............
Fig. V-35. Coupe du Miocène, du dj. M eni..................
Fig. V-36. — Coupe à trav ers la P laine du G ri.............
Fig. V-37. Coupe passant p a r l’anticlinal de W arnier.
Fig. V-38. Schéma stratig ra p h iq u e du Miocène supé­
rieur de la bordure N du m assif de FOuar-
senis....................... ................................................
Fig. V-39. C arte géologique de la bordure S du
bassin du Bas Chélif entre Inkerm ann et
Bclizane. (D épliant.)
Fig. V-40. — Carte géologique de la région des Beni
Chougrane. (D épliant.)
Fig. V-41. — Schéma stratig rap hiqu e du Miocène, de la
région El B ordj-G uerbouça..........................
Fig. V-42. — Ecorché géologique de la région Akboube-
E n n a r o ..................................................................
Fig. V-44. — Coupe géologique du djebel Bon Z iri. . . .
Fig. V-45. Carte géologique de la région des Ouled Ali.
(D épliant.)
Fig. V-16. Coupe géologique à travers le dj. Touaka.
Fig. V-47. — Schéma stratigraphique du Néogène de la
région de Saint-D enis-du-Sig........................
Fig. V-48. Coupe du Miocène de l’oued el A richa...
Fig. V-49. Coupe du Miocène du chabet Chellate. . .
Fig. V-50. — Coupe du Miocène de la région Vesoul-
Benian-dj. G o n las............ ................................
Fig. V t51.. Esquisse paléogéographique des Form a­
tions m édianes du Miocène supérieur du
bassin du Bas Chélif. (D épliant.)
"A Fig. V-52. Coupe des tripolis du dj. M e n i . . . , . .........
^ Fig. V-53. Coupe des tripolis de la région de l’ont
du Chélif..............................................................
Fig. V-54. Schém a stratigraphique du Miocène te r­
m inal sur le plateau de M ostaganem . . . .
Fig. V-55. Coupe du Miocène term inal du dj. Touaka.
Fig. V-56. Schéma stratigraphique du Miocène supé­
rieur du dj. M urdjad jo ..................................
^ Fig. V-57. Esquisse paléogéograpliique de la mer
des Tripolis du bassin du Bas Chélif.
(D épliant.)
Fig. V-58. Esquisse paléogéographique des lagunes à
\
gypse du bassin du Bas Chélif. (D épliant.)
Fig. VI- 1. Caupe des m arnes bleues pliocènes de
l’oued T a rh ia ............ .........................................
Fig. VI- 2. Schém a stratigraphiq ue du Pliocène sur
la bordure SE du massif du D a h ra .............
Fig. VI- 3. C arte des isopaques du Pliocène m arin du
bassin du Bas Chélif. (Dépliant.)
Fig. V II- 1. Coupe du Calabrien dans la région de
S ahouria...............................................................
Fig. V II- 2. Schéma stratigraphique du Pléistocène sur
les bordures N et S du massif du D ahra
Fig. V II- 3. Schéma stratigraphique du Pléistocène du
Bel H acel............................................................
Fig. V II- 4. Esquisse paléogéographique du Pléistocène
du bassin du lias Chélif. (Dépliant.)
Fig. V II- 5. Esquisse océanographique de la baie
d ’Ârzew................................................................
Fig. V III- 1. Esquisse paléogéographique des iners néo­
gènes.....................................................................
Fig. V III- 2. Esquisse des isopaques des séries miocènes.
Fig. V III- 3. Succession des faciès du Miocène sur la
bordure du D ahra. (D épliant.)
F ig . VIII- 4. Succession des faciès du Miocène sur la
bordure SE du plateau de M ostaganem .
(D épliant.)
Fig. IX- 1. Esquisse infrastructurale des bassins néo­
gènes su blittoraux de l’Algérie occidentale. 250
Fig. IX- 2. - Esquisse stru ctu rale des bassins néogènes
sublittoraux de l’Algérie occidentale. . . . 252
Fig. IX- 3. Coupes géologiques à travers le bassin de
la T a fn a ............................................................... 254
Fig. IX- 4. C arte stru ctu ra le du bassin du Bas Chclif.
(D épliant.)
Fig. IX- 5. — Coupes géologiques de la région de Saint-
Denis-du-Sig........................................................ 260
Fig. IX- 6. — Coupes géologiques de la bordure S du
bassin du Bas Chélif (région de Relizane). 264
Fig. IX- 7. — Coupes géologiques à trav ers le plateau
de M ostaganem .................................................. 266
Fig. IX- 8. — Coupe géologique à travers l’anticlinal de
l’Aïn Z eft........................................... ................. 270
Fig. IX- 9. — Coupe de la bordure septentrionale du
m assif de l'Q uarsenis passant p ar le son­
dage K b .6 ....................................................... 272
Fig. IX- 10. Esquisse stru ctu rale du bassin du Moyen
Chélif. (D épliant.)
Fig. IX- 11. Coupes géologiques à travers le bassin du
Moyen Chélif. (D épliant.)
Fig. IX 12. Coupes transversales com parées à travers
le bassin du B as Chélif............ ...................... 275
Fig. X- 1. — Coupe schém atique des form ations néo­
gènes sur les bordures septentrionale et
m éridionale du massif du D a h r a ........... . . . 284
Fig. X 2. Schém a paléogéographique du bassin de la
T a fn a .......................................... .......................... 293
Fig. X 3. Schéma de l’évolution diastrophique au
cours du N éogène............................................. 295
Fig. X 4. Schéma des variations de l’intensité de la
subsidence au cours du N éogène................ 296
Fig. X - 5. — Schéma paléogéologique du bassin du Bas
Chélif au cours du Miocène inférieur........ 302
Fig. X - 6. Schém a paléogéologique du bassin du Bas
Chélif au cours du dépôt des m arnes bleues
du Miocène supérieur...................................... 303
Fig. X- 7. Schéma paléogéologique du bassin du Bas
Chélif au cours du dépôt des tr ip o lis .... 304
Fig. X - 8. — Schéma paléogéologique du bassin du Bas
Chélif au cours du dépôt des gypses......... 305
Fig. X - 9. — Schéma paléogéologique du bassin du Bas
Chélif au cours du Pliocène......................... 306
Fig. X - 10. — Schém a paléogéôlogique du bassin du Bas
Chélif au cours du Calabrien. (D épliant.)
Fig. X I- 1. — Schéma théorique de rév o lu tio n du bassin
du B as Chélif au cours du Miocène. . . . : 309

PLANCHES HORS TEXTE

Pl. I. — Esquisse géologique du bassin de la T afna


Pl. II. — Esquisse géologique et stru ctu ra le du bassin du
Bas Chélif
Pl. III. — Esquisse géologique du bassin du Moyen Chélif
Pl. IV. — Coupes sériées à travers le bassin du Bas Chélif
PLANCHES PHOTO

Pl. 1. Bassin de la T afna - Faciès des Couches rouges de


la T afna et discordance des calcaires du Miocène
term in al sur les .Couches rouges dans les Beni
Ouarsous
Pl. II. — Bassin du Moyen Chélif - S tratifications entrecroi­
sées dans les Grès du Miocène supérieur
PI. II I. — Bassin du Bas Chélif - Plissem ents disharm oniques
dans la série des Tripolis (carrière de Ouillis)
Pl. IV. — Bassin du B as Chélif - Phénom ènes de « slum pings »
dans la série des Tripolis (carrière de Ouillis)
Pl. V. Bassin du Bas Chélif - Coupe de l’anticlinal de
l’A breuvoir - djebel Meni (Cluse du Chélif)
Pl. V I. — Bassin du Bas Chélif - Coupe du Miocène supérieur
du djebel T ouaka (Saint-Denis-du-Sig) et discor­
dance dans la série des grès de base du Miocène
inférieur de l’oued A llalah (région de Ténès)
Pl. V II. - Bassin du B as Chélif - Cap l ’igalo, vue d ’ensemble
et détail m o n tran t les relations du m assif d ’andé­
site, des tu fs cinéritiques et des m arnes bleues du
Miocène supérieur
Pl. V III. Bassin de la T aln a - Paysage m iocène de la bordure
du m assif des T ra ra , au pied du djebel Si Sofiane el
coupe du Miocène du djebel Goria
TABLE DES MATIÈRES

Pages
V j
A V A N T -P R O P O S . ...................................................................... 9

C h a p itr e 1. - IN T R O D U C T IO N ......................... 15
Cadre e t p la n .............................................................................. 16
Définitions et m éthode............................................................. 17

C h a p itre 2. H IS T O R IQ U E E T B IB L IO G R A P H IE 21
1. H isto riq u e ............................... * ........................................... 21
2. Bibliographie. . .................................................................. 24

C h a p itre 3. — C A D R E G É O G R A P H IQ U E ..................... 41
I. Bassin de la T a f n a ......................................................... 41
Hydrographie .................................................................... • • 43
II. Bassin du Bas Chélif ..................................................... 44
A. Orographie ...................................................................................... 44
B. H y d ro g ra p h ie .. . ................................................................................ 47
• C. Océanographie. . ................................ i ................................... 49
III. Bassin du Moyen C h é lif................................................ 50

P R E M IÈ R E P A R T IE

S T R A T IG R A P H IE E T P A L É O G É O G R A P H IE

C h a p itr e 4. G É N É R A L IT É S ............................. 53
/;) M éthodes et définitions sédim entologiques et paléo­
géographiques. .............................................................................54
b) M éthodes et définitions stratigrapliiques..................... ......60
c) Le problèm e du Miocène in f é r ie u r .....................................62
d) Echelle s tr a tig r a p h iq u e .................................................... ......67
Pages

C h a p i t r e 5 . — L E C Y C L E M I O C È N E .................................... 71

I - L E M IO C È N E IN F É R IE U R
D é f i n i t i o n s ....................................................................... , ................................ 71
Caractéristiques paléontologiques............................................. 72
Caractéristiques lith o lo g iq u es................................................... 73
Caractéristiques m in éra lo giq u es............................................. 73

A . D e s c r i p t i o n s s t r a t ig r a p h iq u e s

I. B a ssin d u B a s C h c lif................................................................. 74
Région o r ie n ta le .................................................................................. 74
Bordure du D a h r a ..................................................................... 74
Bordure de V O u a r se n is......................................... 87
R égion o c c id e n ta le ............................................................................. 91
Bordure des Beni Chougrane.................................................. 91
Région c e n t r a l e ......................................................................... 92
II . B a s s in d e la T a f n a ................................................................... 97
III. B a ssin d u M o y e n C h é l i f ............................... ..... 104
A) Formation de base............................................. 104
13) Série marneuse ..................................................................... 105-

B . E s q u is s e p a l é o g é o g r a p h iq u e ........................................................ 106

I. B a s s in d u B a s C h é lif........................................................ 106
R égion o r ie n ta le .................................................................................. 107
R égions occidentale et c e n t r a le .................................................. 109
11. B a ssin d e la T a f n a ................................................................... _ 111
111. B a s s in d u M o y e n C h é l i f .........................................................113

II. — L E M IO C È N E S U P É R IE U R

D é f i n i t i o n s ........................................................................................................... 115
Caractéristiques paléontologiques............................................. 115
1. L e s f o r m a t io n s of . b a s e ................................................................... 117

A . D e s c r ip t io n s s t r a t i o r a p h i q u e s .................................... 118
1. Zone de p assage............................................................................. 11K
2. N iveau x de transgression....................... .................................... 127
Bordure du D a h r a .............................................. ...................... 127
Bordure des lieni Chougrane et du T e s s a la .................. 129
3. D ép ôts co n tin en ta u x .............................................. ...................... 134
Couches de Bou H a n n ifia . . . ........................... 134
Couches rouges de la Tafna 135
B . E s q u i s s e p a l é o g é o g r a p h iq u e .................... ......................... 137
Pages

2 . L e s f o r m a t io n s m é d i a n e s .............................................................. 141
D é f i n i t i o n s ............................................. ................................................... 141
Caractéristiques lithologiqu.es................................................... 141
Caractéristiques m in éra lo g iq u es............................................. 142
A . D e s c r i p t i o n s s t r a t i g r a p h i q u e s .................................... 14 2
I. B a s s in d u B a s C h c l i f ..................... ..... 143
Région o r ie n ta le ................................................................................... 143
Bordure du D a h r a ..................................................................... 143
Bordure de t’O u a r s e n is ............................................................ 150
R égion c e n t r a l e ................................................................................... 154
Bordure méridionale. . . ....................................................... 154
Bordure sud-est du Plateau de M o sta g a n e m .................. 157
R égion o c c id e n ta le .............................................................................. 160
Bordure des B éni Chougrane et du T e s s a l a ................... 160
E xtrém ité o c c id e n ta le ................................................................. 167
Littoral oranais......................................... .... 167
I I . B a s s in d u M o y e n C h c lif............................................................. 168
B . E s q u i s s e p a l é o g é o g r a p h iq u e .............................................. 170
I. B a s s in d u B a s C h é l i f ................................................................... 170
Région o r ie n ta le ................................................................................... 171
R égions centrale et o c c id e n t a le ................................................... 173
I I . B a s s in d u M o y e n C h é lif.................................................... . ■ 177
3 . L e s f o r m a t io n s t e r m i n a l e s (T r ip o lis e t G y p s e s) . . . 179
D é f i n i t i o n s .......................... . . . ' ...............................................179
Caractéristiques lithologiqaes . . ................................ 179
A . D e s c r i p t i o n s s t r a t i g r a p h i q u e s .........................................180
B a s s in d u H as C h é lif.............................................................................181
R égion o r ie n ta le ..................................................................... 181
Bordure du D a h r a ..................................................................... 181
Bordure de l’O u a r s e n is .................. .... ................................. 187
Région c e n t r a l e ................................................................................... 188
Bordure m éridionale..................................................................... 188
Plateau de M ostagan em ............................................................ 189
R égion o c c id e n ta le .................................... .... 191
Bordure des B éni Chougrane et des Oulcd A li . . . . 191
Plateau de S a in t L o u is ................................ ........................... 193
Littoral oranais....................................................... . . . . . 194
B . E s q u i s s e p a l é o g é o g r a p h i q u e .............................................. 195
I. L a m e r d e s t r ip o lis ........................................................................195
A nalyse (lu milieu de sédim entation . a . . . . . . . . . 195
Caractéristiques du m ilieu tectonique............................... 105
Caractéristiques du m ilieu sé d irn e n ta ire ............................ 196
E squisse paléogéographique et paléocéanographique . . . . 198
I I . L e s la g u n e s à G y p s e s .................................................................. 2 0 3

\
Pages

C h a p it r e 6 . —- L E C Y C L E P L I O C È N E D U B A S S I N
D U B A S C H É L I F .............................. 207
A . D e s c r ip t io n s s t r a t i g r a p h i q u e s ................................................... 2 0 7
I . L e P lio c è n e m a r i n ........................................................................2 0 7
D éfinitions. ......................., . . . . .................................... 207
Région o r ie n ta le .................................................................................. 210
Bordure du D iih r ii..................................................................... 210
Bordure de l’O u a r s e riis............................................................ 214
Région c e n t r a l e .................................................................................. 215
R égion o c c id e n ta le ............................................. ................................ 216
Bordure des Béni Chougrane.................................................. 216
Plateau, de S a in t-L o u is ............................................................ 217
II . L e P lio c è n e c o n t in e n t a l............................................................. 2 1 8
D é f in it io n s ............................................................................................. 218
Bordure du D a J ir a ..................................................................... 219
Bordure, des Beni Chougrane.................................................. 220
B . E s q u is s e p a l é o g é o g r a p h iq u e ........................................................ 2 2 0

C h a p it r e 7 . - LA T R A N S G R E S S IO N P L É IS T O C È N E 225
A . D e s c r ip t io n s t r a t ig r a p h iq u e .............................................. 225
II. L e C a la b r ie n .......................................................................................2 2 5
II. L e V illa fr a n c h ie n .............................................................................2 2 7
Bordure du D a h r u ..................................................................... 228
Plateau de Saint-Louis ............................................................ 230
Extrém ité occidentale du bassin ............................................. 230
B . E s q u i s s e p a l é o g é o g r a p h iq u e ........................................................ 2 3 1

C h a p it r e 8 . — C O N C L U S I O N S ................................................... 2 3 5
1. E s q u is s e p a lé o g é o g r a p h iq u e g é n é r a l e ............................... 2 3 5
2. L e c y c le m io c è n e ..............................................................................2 4 0
3 . C o n c lu s io n s .............................................................................................2 4 4

D E U X IE M E P A R T IE

T E C T O N IQ U E E T D IA S T R O P H IS M E

C h a p it r e 9 . — T E C T O N IQ U E O U D E S C R IP T IO N S
S T R U C T U R A L E S .............................................. 2 4 0
A . In f r a s t r u c t u r e e t c a d r e s t r u c t u r a l ............................... 2 4 0
Pages

H. D escriptions régionales .........................................................253


1. Bassin de la T a f n a ..............................................................253
2. Bassin du Bas C h é lif ......................................................... 255
Région o c c id e n ta le .............................................................................. 257
Région c e n t r a l e ................................................................................... 263
Plateau de M o sta g a n em ........................................................... 203
Bordure sud-est du plateau de M o s ta g a n e m .................. 265
La plaine de R elizane. ............................................................ 267
Région o r ie n ta le ................................................................................... 268
Bordure du D a h r a ..................................................................... 268
Bordure de l’Ouarsenis ............................................................ 271
3. Bassin du Moyen Chélif..................................................... 272
C. T ectonique et m o r p h o l o g ie ................................................ 277

C h a p itr e 10. D I A S T R O P H IS M E O U H IS T O IR E
G É O L O G I Q U E ......................, . . . . 281
A. G e n èse des b a s s in s ................................................................. 282
1. Bassin du Bas C h é lif ...................... ................................... 282
R égion o r ie n ta le ................................................................................... 282
Bordure du D a h r a ..................................................................... 282
1. Marge m é rid io n a le ............................................................... 282
2. M arge sep ten trio n a le ........................................................... 28o
Bordure de l’O u a r s e n is ............................................................ 286
Régions centrale et occidentale. ................................................. 288
Bordure des Beni Chougrane- T e s s a ln ................................ 288
Plateau de M o sta g a n em ...................... .................................... 289
L ittoral oranais........................... .................................................. 290
2. Bassin du Moyen C hélif.....................................................291
3. Bassin de la T afna . . . . ............................................ 292
B. O rogenèses . . ........................................................................... 297
Interprétation p aléotecton iq u e....................................................... 297

C h a p itr e 11. — C O N C L U S IO N S T E C T O N IQ U E S 307


1. Histoire paléogéographique................................................307
2. Essai d’in terp rétatio n te c to n iq u e ...................................313
3. D iastrophism e et sédim entation...................................... 315

C O N C L U S IO N ................. ................................................................. 321

C h a p itr e ^12. - C O N C L U S IO N S G É N É R A L E S . . . 323


CARTE GÉOLOGIQUE
DE LA PARTIE ORIENTALE DU BASSIN
DU

BAS CHELIF

A/fuvms
£rà2/àe
lâcustre
j) Série cont/nentâ/erouge(yz/Je/'r/zictife/i)
à) ârès cj/cj.resiùJjô/'/e/i)
ârese iù/7msL'M i/ie/>tJi/x j He/jx
ârès m jrm fdsùe/i)
â) MjraesM em.b) ârès. c)ù/c*/resj
I/t/toL'iim/ées,d)ô/iêsifeà3se(Pb/s<Mc/e/i)
Sypse eù mîmes gypseuses
j) Tripoliset mimesJ tripo/is
b) Sâblesdf/-8ordj '
C) ~£d/cj/resj ùt/ioûim ofées
<f) Marnesô/eves
e) ârèfdebase
f) format/on conünenùe/e
& -j f) /f/arnes
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IL 2) ârès et cûnç/o///érj£s

sss ïubstraCunj

+ -b -f- fw ptifpost-m iocène

Principaux sondages S.fl.R cps/

.evës inédits de MM: Tenaille, Laffftte. Badoux, Blant, Borocco


Germain, Lossel,Nicod,Perrodon

Echelle
0 2 ^ 6 8 10km
-------- 1 i--------- 1----------------i--------------- 1__________ I
; f/ktten
(). pu.ilnuin^
Cap Kramis
crm m tiûs

mm Picard

Warn/er Medjadja

^■Lapasset.
RLEANSVILLI
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frdesTorçs&v

issaignê] >fê£eniman- W j$dW i. Ma/akoff

O.DjeUox Charon
e/'J(f/rJïa°] Kh.6
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PontduLh'Sif

MOSTAGANEM SÏÂ/mé CARTE GEOLOGIQUE


DE LA PARTIE ORIENTALE DU BASSIN
DU ,
BAS CHELIF

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a L^~T £'/'CÛ/àe
Arzew k.9jAk.l 2 lacustre
§ L V jfl^ T a) Sêr/ecoat/nenti/ernffe (y//lt/'niicA/ea)
_Q_-fc)cTI H IJ b) firètutoùfsl'CtAàtft»)
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'g drès« w Mst/en)

Porc aux Poy/es si f a) Marnesi/tuet. ù) âres. c)ùicj/resJ


/Yo/sp4ss-3ains\ ___ ["a'A'ï- MAothm/ées,d)6r6sdpéase(fila/saac/ea)
S^C/Oi/d 3 tiypseet/nar/iesgypseuses
a) Trfp o fis ttm irm i trfpo/n *•-
= 1 V A a b) Sablesd 'f/-8ortÿ «•'——.
2 J l^l”/ C1 fa/cj/sesa ùt/ioüumtées
r- ■=^ d) Aùraesô/ei/es
o Pt» *Ka^ ^ tiresde base
'Hainyans ^ [! > V w ^ l P) fomatm coat/aeata/e **ÿ£5
M R E L IZ A N E
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c/eurus $ ^ ® ^è s et cMç/omèrats
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sss ïubstratum

S1louis D, ?brousseville + + 1 frvpt/fpost-m/ocène


Wovr/û/7
<£> Pmcrpàux sondages S./Ü.Pepa/

Levés inédits de MM.- Tenaille, Laffttte. Badoux. Blant, Borocco


Germain, Lossel,Nicod,PerTodon

Sâfioi/ria
Echelle
10km

PERRÉGAUX tf/ouanet^

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