Fiche Erreur
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mars 2007
Quand on se trompe,
est-ce que cela veut dire qu’on est bête ?
humaine qui, parce qu’elle est intelligente et cherche à se représenter ra-
tionnellement le monde où elle vit, est susceptible de se tromper parfois
(la connaissance étant alors une suite d’erreurs rectifiées) ;
- que l’erreur ne peut pas être désirée pour soi (d’où l’expression du per-
sonnage sur la grande image de gauche),
- mais que l’erreur peut avoir un côté « intéressant », dynamique, novateur,
producteur de choses nouvelles (on s’interrogera sur l’idée que ce serait
toujours le cas…). Ici, elle permet une production plastique qui développe
l’imaginaire et l’assurance du personnage et le rend ainsi plus fort, puisque
capable de surmonter l’erreur et de l’exploiter positivement (on pourrait se
souvenir de ce point de vue de la place laissée au hasard dans la production
plastique de J. Pollock).
Ces perspectives sont sans doute essentielles en classe maternelle où se
met en place l’apprentissage.
L’erreur et la faute
Une première précision doit être apportée : l’erreur comme la faute sont
des conséquences de l’activité d’une personne (ou d’un groupe humain).
En ce sens-là, c’est « sa faute », au sens où la personne (ou le groupe hu-
main) en est responsable comme auteur.
Pourtant, ce n’est pas nécessairement « une » faute, c’est-à-dire un acte
qui dans un système d’évaluation morale de l’action, est situé du côté du
mal, et d’autant plus condamné que d’une part l’acte est considéré comme
grave, et d’autre part qu’il implique une adhésion plus forte de la personne
à l’acte qu’elle a commis. Assimilée à cet acte, la personne tout entière
pourra être jugée plus ou moins « mauvaise ». Dans ce cadre-là, lorsqu’un
enfant dit : « ce n’est pas ma faute », il veut souvent dire « je ne l’ai pas
fait exprès », « je ne pensais pas qu’il allait se passer cela, que cela aurait
telle ou telle conséquence », plus que « je ne l’ai pas fait ». La faute quant
à elle doit être assumée d’autant qu’elle aura été choisie et en fonction de
sa gravité, il s’agira donc de mesurer en quoi son auteur est impliqué pour
déterminer comment le condamner ensuite.
L’erreur n’est pas volontaire, ce qui ne signifie pas que l’acte dont elle
résulte n’avait pas été choisi, mais que celui qui l’a commis n’était pas
« éclairé », et croyait en toute bonne foi parvenir à un résultat intéressant.
En classe, l’enfant qui se trompe ne le fait le plus souvent pas exprès, pas
volontairement. Il n’est pas méchant, mais un peu « ignorant », et préfère-
rait sans doute ne pas commettre ses erreurs. à son crédit, on pourra
mettre son souci d’essayer de faire, sur lequel on pourra s’appuyer pour
tenter d’établir l’origine de l’erreur et la dépasser. Une erreur résulte d’un
effort intellectuel d’intelligence d’une situation : nombre d’erreurs le mon-
trent. Correctement exploitées, elles seront la source de l’apprentissage-
même (par exemple, des enfants pour conjuguer un verbe à l’imparfait
emploieront dans le cas d’un verbe particulier la « terminaison correcte »,
qu’ils ajouteront au radical comme dans le cas d’un verbe régulier : une
erreur qui montre leur compréhension de la conjugaison).
• Trouver des exemples dans votre vie personnelle, pour mettre des mots sur …
l’erreur et la faute
Quelles sont les deux dernières erreurs que j’ai commises ? Quelle était à
chaque fois la source de l’erreur ? Comment ai-je fait pour la surmonter,
sur quoi me suis-je appuyé ? Y a-t-il des éléments que je pourrai
transmettre aux élèves de ces expériences ?
Quelle est la dernière fois où j’ai dû essayer de juger si un acte était une
faute ou une erreur ? Comment ai-je fait pour en juger, sur quoi me suis-je
appuyé pour le faire ?
A-t-on déjà parlé de certaines fautes qu’avaient pu commettre certains
élèves ? Qu’en a-t-on dit ?
Y a-t-il des exemples d’erreurs qu’ont faites certains élèves, sur lesquelles
Rappel :
- Il ne s’agit ici que d’exemples possibles de questions,
- On ne doit pas poser toutes les questions, ni les poser dans l’ordre, on cherche juste
à permettre l’expression des élèves et l’élaboration d’une pensée.
que penses-tu du personnage ?
Penses-tu que ce qui arrive à ce personnage est jamais/quelquefois/tou-
jours vrai ?
Penses-tu que le personnage à gauche a raison d’être inquiet ? Penses-tu
que le personnage à droite a raison d’être satisfait, pourquoi ?
Côté droit
Est-ce que le personnage a encore fait une erreur ? à ton avis, comment
a-t-il fait pour dessiner cette fleur ? De quoi est-il parti ? Qu’est-ce qui te le
montre ?
tôt des erreurs, ou plutôt des fautes ?
Pourquoi fait-on parfois des erreurs ? Et des fautes ? et pas quand tu seras
adulte ?
Quelle est la plus grosse bêtise dont on a parlé aujourd’hui ? était-ce une
erreur ?
Par l’écriture :
Chacun va écrire son prénom en faisant exprès une erreur (il devra l’expli-
quer aux autres ensuite, ou leur faire deviner en mettant à côté son prénom
écrit correctement).
Par le dessin :
Chacun va dessiner tel animal en faisant exprès une erreur.
Bibliographie :
• L’importance du regard des adultes pour encourager les enfants
Petit Prince Pouf, d’Agnès Desarthe et Claude Ponti, l’école des loisirs, 12,50 €
Le Petit Prince Pouf est très mignon. Mais à l’âge des premiers apprentissages, ses pa-
rents s’inquiètent : leur fils est-il vraiment capable d’apprendre et de tirer un quelconque
bénéfice des étranges leçons de son maître, Monsieur Ka ? Un récit désopilant, entre ab-
surdité et profonde sagesse, où la relation parents/enfant, toute tissée d’accompagnement
et de confiance, est mise en scène avec beaucoup de tendresse.
Nina la tortue, de Jérôme Ruillier, Albin Michel jeunesse, (Coll. Zéphyr), 10E €
Nina a cinq ans. Sa maîtresse a dit que dans sa classe les élèves qui apprennent vite sont
des lièvres. Ceux qui vont lentement sont des tortues. Nina se sait tortue et cela l’embête.
Elle voudrait tellement faire des performances de lièvres. Heureusement, ses parents lui
montrent qu’elle n’a pas à se conformer à cette norme. Un discours qu’on n’entend pas
souvent et qui rassurera beaucoup d’enfants... et de parents.
Comment naissent les vagues ? de Michel Boucher, Gulf Stream Editeur, 11,50 €
Un petit garçon assis sur un banc face à la mer, demande à la sienne de mère, comment
naissent les vagues. Sont-elles fabriquées dans des usines à vagues ? Existe-t’il des
dompteurs de vagues ? Sa maman écoute longtemps ses questions poétiques et loufoques.
Où l’on voit que l’ignorance peut être aussi féconde : elle permet d’imaginer, de question-
ner le réel et de trouver, tout seul ou presque, des réponses.
Les bébés livres, de Florence Langlois et Fabienne Frémeaux, l’école des loisirs, 10,40 €
Petit Paul a un livre préféré qui explique comment se font les bébés animaux, plantes ou
hommes. Petit Paul décide lui de faire pousser un bébé livre. Il attend, arrose son livre,
mais cela ne marche pas. Tant pis, il va dessiner... Une histoire qui donne confiance : le
héros, en dépit de ses erreurs, n’est ni déçu ni complexé. Il explore à sa façon d’autres
chemins et en tire une réelle satisfaction.