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Fiche Erreur

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Fiche d’accompagnement pédagogique

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mars 2007

Les grandes images pour réfléchir

Quand on se trompe,
est-ce que cela veut dire qu’on est bête ?

•1 L’enjeu d’un atelier sur ce thème

Réfléchir et s’exprimer sur l’erreur peut permettre à l’élève de :

•Mieux appréhender le sens de sa présence à l’école : il y est pour appren-


dre, ce qui signifie qu’il ne sait pas tout et qu’il est susceptible de se trom-
per ;

•Dédramatiser l’erreur à l’école :


- en caractérisant l’erreur comme une étape dans un processus
d’apprentissage où elle est identifiée, puis dépassée (d’où la nécessité de
permettre à l’enseignant de comprendre mes erreurs pour qu’il puisse
m’aider) ;
- en commençant à mieux cerner la différence entre la faute
(volontaire, en vue de faire le mal) et l’erreur (involontaire, sans connotation
morale). La confusion étant souvent entretenue par l’école elle-même :
« Tu as fait trois fautes » ; « Ce n’est pas bien » ;

•S’identifier, par ses erreurs, comme un membre de la communauté


humaine qui, parce qu’elle est intelligente et cherche à se représenter ra-
tionnellement le monde où elle vit, est susceptible de se tromper parfois
(la connaissance étant alors une suite d’erreurs rectifiées) ;

Réfléchir pour grandir avec les grandes images de Pomme d’Api


Quand on se trompe, est-ce que cela veut dire qu’on est bête ?

•Se dégager progressivement d’un jugement affectif et se situer dans


une approche plus rationnelle par rapport à l’école, à l’enseignant, à son
travail.

•d’identifier que dans la classe, tout le monde n’a pas nécessairement


le même système de « fautes ».

•2 Les principales notions abordées par les grandes images

Les grandes images veulent essentiellement mettre en évidence :

- que l’erreur ne peut pas être désirée pour soi (d’où l’expression du per-
sonnage sur la grande image de gauche),
- mais que l’erreur peut avoir un côté « intéressant », dynamique, novateur,
producteur de choses nouvelles (on s’interrogera sur l’idée que ce serait
toujours le cas…). Ici, elle permet une production plastique qui développe
l’imaginaire et l’assurance du personnage et le rend ainsi plus fort, puisque
capable de surmonter l’erreur et de l’exploiter positivement (on pourrait se
souvenir de ce point de vue de la place laissée au hasard dans la production
plastique de J. Pollock).
Ces perspectives sont sans doute essentielles en classe maternelle où se
met en place l’apprentissage.

L’erreur et la faute

Une première précision doit être apportée : l’erreur comme la faute sont
des conséquences de l’activité d’une personne (ou d’un groupe humain).
En ce sens-là, c’est « sa faute », au sens où la personne (ou le groupe hu-
main) en est responsable comme auteur.
Pourtant, ce n’est pas nécessairement « une » faute, c’est-à-dire un acte
qui dans un système d’évaluation morale de l’action, est situé du côté du
mal, et d’autant plus condamné que d’une part l’acte est considéré comme
grave, et d’autre part qu’il implique une adhésion plus forte de la personne
à l’acte qu’elle a commis. Assimilée à cet acte, la personne tout entière
pourra être jugée plus ou moins « mauvaise ». Dans ce cadre-là, lorsqu’un
enfant dit : « ce n’est pas ma faute », il veut souvent dire « je ne l’ai pas


fait exprès », « je ne pensais pas qu’il allait se passer cela, que cela aurait
telle ou telle conséquence », plus que « je ne l’ai pas fait ». La faute quant
à elle doit être assumée d’autant qu’elle aura été choisie et en fonction de
sa gravité, il s’agira donc de mesurer en quoi son auteur est impliqué pour
déterminer comment le condamner ensuite.

Réfléchir pour grandir avec les grandes images de Pomme d’Api


Quand on se trompe, est-ce que cela veut dire qu’on est bête ?

L’erreur n’est pas volontaire, ce qui ne signifie pas que l’acte dont elle
résulte n’avait pas été choisi, mais que celui qui l’a commis n’était pas
« éclairé », et croyait en toute bonne foi parvenir à un résultat intéressant.
En classe, l’enfant qui se trompe ne le fait le plus souvent pas exprès, pas
volontairement. Il n’est pas méchant, mais un peu « ignorant », et préfère-
rait sans doute ne pas commettre ses erreurs. à son crédit, on pourra
mettre son souci d’essayer de faire, sur lequel on pourra s’appuyer pour
tenter d’établir l’origine de l’erreur et la dépasser. Une erreur résulte d’un
effort intellectuel d’intelligence d’une situation : nombre d’erreurs le mon-
trent. Correctement exploitées, elles seront la source de l’apprentissage-
même (par exemple, des enfants pour conjuguer un verbe à l’imparfait
emploieront dans le cas d’un verbe particulier la « terminaison correcte »,
qu’ils ajouteront au radical comme dans le cas d’un verbe régulier : une
erreur qui montre leur compréhension de la conjugaison).

•3 La préparation de cet atelier

Réfléchir à ce que vous pensez vous-même du sujet

• Trouver des exemples dans votre vie personnelle, pour mettre des mots sur …
l’erreur et la faute

Quelles sont les deux dernières erreurs que j’ai commises ? Quelle était à
chaque fois la source de l’erreur ? Comment ai-je fait pour la surmonter,
sur quoi me suis-je appuyé ? Y a-t-il des éléments que je pourrai
transmettre aux élèves de ces expériences ?

Quelle est la dernière fois où j’ai dû essayer de juger si un acte était une
faute ou une erreur ? Comment ai-je fait pour en juger, sur quoi me suis-je
appuyé pour le faire ?

D’où mon système d’évaluation des fautes me vient-il ?

Ai-je des stratégies en classe pour « dédramatiser » les erreurs


des élèves ?

• Trouver des exemples utilisables en classe, connus de vos élèves.


A-t-on déjà parlé de certaines fautes qu’avaient pu commettre certains
élèves ? Qu’en a-t-on dit ?
Y a-t-il des exemples d’erreurs qu’ont faites certains élèves, sur lesquelles

Réfléchir pour grandir avec les grandes images de Pomme d’Api


Quand on se trompe, est-ce que cela veut dire qu’on est bête ?

je me suis appuyé pour faire réfléchir la classe ou bien un groupe ?


Y a-t-il un exemple où j’ai fait une erreur en classe qui a été reconnue, per-
mettant de montrer que j’en fais aussi ?

Comment fais-je en classe pour montrer la différence entre la faute


et l’erreur ?
Y a-t-il déjà eu en classe des faits qui montrent que tous les élèves n’ont
pas le même système de fautes ?
A-t-on déjà lu des livres où certains héros commettaient des « fautes », ou
bien faisaient des erreurs ? En a-t-on parlé ensemble ? Qu’en a–t-on dit ?
Y a–t-il des « erreurs » que les élèves font très souvent dans les apprentis-
sages qu’ils doivent effectuer cette année ?

Préparer des questions pour lancer ou relancer l’échange pendant l’atelier

Quelques pistes de questions :

Rappel :
- Il ne s’agit ici que d’exemples possibles de questions,
- On ne doit pas poser toutes les questions, ni les poser dans l’ordre, on cherche juste
à permettre l’expression des élèves et l’élaboration d’une pensée.

•Des questions pour lancer l’échange et favoriser la parole d’enfants


qui ne s’expriment pas facilement

- Des questions descriptives peu implicantes :


Qu’est-ce qui est dessiné sur les grandes images ?
Que fait le personnage à droite et à gauche ? Est-ce le même personnage ?
Comment est le personnage dans chaque image (heureux, triste, inquiet) ?
Qu’est-ce qui est pareil dans les deux images ? Qu’est-ce qui n’est pas
pareil ?
- Des questions qui amènent à exprimer un jugement et à formuler une appré-
ciation
Que penses-tu du dessin de la fleur ? Pourquoi le personnage a-t-il fait une
fleur rouge ?
Si tu devais raconter l’histoire que nous montrent les grandes images, que
dirais tu ?
Qu’est-ce que tu penses de l’histoire que racontent ces grandes images ?


que penses-tu du personnage ?
Penses-tu que ce qui arrive à ce personnage est jamais/quelquefois/tou-
jours vrai ?
Penses-tu que le personnage à gauche a raison d’être inquiet ? Penses-tu
que le personnage à droite a raison d’être satisfait, pourquoi ?

Réfléchir pour grandir avec les grandes images de Pomme d’Api


Quand on se trompe, est-ce que cela veut dire qu’on est bête ?

•Des questions pour aborder les notions d’erreur, de bêtise, de faute


Des questions sur les grandes images
Côté gauche
Qu’est-ce que le personnage est en train de faire ? à-t-il fait exprès ? à ton
avis, pourquoi le personnage est-il dans cette attitude ?

Côté droit
Est-ce que le personnage a encore fait une erreur ? à ton avis, comment
a-t-il fait pour dessiner cette fleur ? De quoi est-il parti ? Qu’est-ce qui te le
montre ?

Des questions qui font le lien avec la vie personnelle et scolaire


T’est-il déjà arrivé de faire des erreurs à l’école ? à la maison ? Comment
cela s’est-il passé : que devais-tu faire, pourquoi as-tu fait cette erreur, que
s’est-il passé ensuite ?
Et la maîtresse (le maître), fait-elle parfois des erreurs ? Et les papas et
mamans ?
A-t-on déjà regardé des livres, raconté des histoires, vu un dessin animé ou
un film où le héros faisait des erreurs ? (exemple : le Petit poucet, qui sème
du pain qui va être mangé par les oiseaux).
A-t-on déjà regardé des livres, raconté des histoires, vu un dessin animé ou
un film, où le héros faisait des bêtises, des fautes graves?

Des questions générales qui procèdent par comparaisons et oppositions :


Te rappelles-tu d’une petite erreur que quelqu’un a faite en classe ? Te sou-
viens-tu d’une très grosse erreur ? Quand dit-on que c’est une « grosse »
erreur ?
T’est-il déjà arrivé de faire le même genre d’erreurs plusieurs fois de suite
(dans des endroits différents…)
T’est-il déjà arrivé de faire une bêtise, Est-ce que c’est la même chose que
de faire une erreur ? Pourquoi voulais-tu la faire ?
Connais-tu une situation où il faudrait si possible de pas faire d’erreurs (en
conduisant par exemple…) ? Et à l’école, est-ce que c’est très grave de faire
des erreurs ?
Quand on fait une « grosse » bêtise, comme appelle-t-on cela (une faute) ?
Quand on se trompe, à l’école, en faisant son travail, à ton avis, ce sont plu-


tôt des erreurs, ou plutôt des fautes ?
Pourquoi fait-on parfois des erreurs ? Et des fautes ? et pas quand tu seras
adulte ?

Réfléchir pour grandir avec les grandes images de Pomme d’Api


Quand on se trompe, est-ce que cela veut dire qu’on est bête ?

•Quelques idées pour conclure l’échange


Faire une synthèse collective :

Quelle est la plus grosse bêtise dont on a parlé aujourd’hui ? était-ce une
erreur ?

Proposer la réappropriation personnelle

Par l’écriture :
Chacun va écrire son prénom en faisant exprès une erreur (il devra l’expli-
quer aux autres ensuite, ou leur faire deviner en mettant à côté son prénom
écrit correctement).

Par le dessin :
Chacun va dessiner tel animal en faisant exprès une erreur.

 Réfléchir pour grandir avec les grandes images de Pomme d’Api


Quand on se trompe, est-ce que cela veut dire qu’on est bête ?

Bibliographie :
• L’importance du regard des adultes pour encourager les enfants

Petit Prince Pouf, d’Agnès Desarthe et Claude Ponti, l’école des loisirs, 12,50 €
Le Petit Prince Pouf est très mignon. Mais à l’âge des premiers apprentissages, ses pa-
rents s’inquiètent : leur fils est-il vraiment capable d’apprendre et de tirer un quelconque
bénéfice des étranges leçons de son maître, Monsieur Ka ? Un récit désopilant, entre ab-
surdité et profonde sagesse, où la relation parents/enfant, toute tissée d’accompagnement
et de confiance, est mise en scène avec beaucoup de tendresse.

La petite princesse nulle, de Nadja, l’école des loisirs, 12,50 €


Que la petite princesse fasse la cuisine, qu’elle dessine ou qu’elle aille à l’école : elle est
nulle. Ses parents en tout cas ne se gênent pas pour le dire. Mais la princesse, insouciante
du regard négatif posé sur elle persévère tranquillement dans son être. Grâce à cela, elle
rencontrera son prince, qui lui, ne la trouvera pas nulle. Un album réjouissant qui boule-
verse les certitudes du lecteur. Et si les nuls n’étaient pas ceux qu’on croit ?

Papa coq, de Jean-Charles Sarrazin, l’école des loisirs, 12 €


Un papa coq présente fièrement son bébé poussin à tous les animaux de la ferme. Ce qui
comblerait surtout ce nouveau papa, c’est que son fils sache déjà pousser un cocorico re-
tentissant. Mais hélas, le bébé n’y parvient pas tout seul et aura besoin de la complicité de
tous les animaux. Un album qui tend au parents un miroir sans complaisance, mais tendre
et rigolo, sur les exigences qu’ils imposent parfois à leurs enfants.

Parfaite, la princesse ? de Fanny Joly et Claude Lapointe,


Bayard poche (coll. les Belles Histoires), 4,90 €
Un roi et une reine ont appelé leur fille Parfaite. En effet, puisqu’elle est une princesse, elle
doit tout faire à la perfection. La princesse elle, fait de la résistance. Et eux alors, ils ne se
trompent jamais ? Il leur faudra du temps pour admettre qu’ils mettent la barre trop haut.
Pour les plus grands, un récit qui transpose dans l’univers du conte des choses de la vie
des enfants.

Frédéric, de Leo Lionni, l’école des loisirs, 10,50 €


En prévision de l’hiver, une famille de mulots fait des provisions de noisettes et de paille.
Seul Frédéric ne fait rien. Enfin, il travaille, mais à sa façon. Lui fait des provisions de
soleil, de couleurs et de mots. Tout cela sera bien utile en son heure, et sa famille rendra
hommage à ses talents si particuliers. Un album de 1967 devenu un classique, tant ce qu’il
dit sur la confiance et l’éducation de l’estime de soi est important.

 Réfléchir pour grandir avec les grandes images de Pomme d’Api


Quand on se trompe, est-ce que cela veut dire qu’on est bête ?
• Se faire confiance, dépasser ses erreurs, et accepter de se tromper pour avancer

Nina la tortue, de Jérôme Ruillier, Albin Michel jeunesse, (Coll. Zéphyr), 10E €
Nina a cinq ans. Sa maîtresse a dit que dans sa classe les élèves qui apprennent vite sont
des lièvres. Ceux qui vont lentement sont des tortues. Nina se sait tortue et cela l’embête.
Elle voudrait tellement faire des performances de lièvres. Heureusement, ses parents lui
montrent qu’elle n’a pas à se conformer à cette norme. Un discours qu’on n’entend pas
souvent et qui rassurera beaucoup d’enfants... et de parents.

Susie au magasin, d’Eva Eriksson, Pastel, 5,50 €


Susie est grande maintenant et sa grand-mère l’envoie faire les courses pour la première
fois. Mais une fois au magasin, Susie ne se souvient plus de ce qu’elle est venue acheter.
Il faudra qu’elle revienne vers sa grand-mère, puis qu’elle reparte une nouvelle fois, pour
mener à bien sa mission. Un joli album qui suggère subtilement que l’échec n’est qu’une
étape souvent nécessaire sur le chemin de l’apprentissage.

• L’erreur est une étape. Il est normal de ne pas savoir.

Comment naissent les vagues ? de Michel Boucher, Gulf Stream Editeur, 11,50 €
Un petit garçon assis sur un banc face à la mer, demande à la sienne de mère, comment
naissent les vagues. Sont-elles fabriquées dans des usines à vagues ? Existe-t’il des
dompteurs de vagues ? Sa maman écoute longtemps ses questions poétiques et loufoques.
Où l’on voit que l’ignorance peut être aussi féconde : elle permet d’imaginer, de question-
ner le réel et de trouver, tout seul ou presque, des réponses.

La lettre mystérieuse, de Rindert Kromhout et Annemarie van Haeringen,


Les éditions du pépin, 5,20 €
Singe a reçu une lettre qu’il est bien incapable de déchiffrer puisqu’il ne sait pas encore
lire. Sans se décourager, il va voir successivement tous ses amis pour leur demander de
l’aide. Ce qui est drôle, c’est qu’en réalité, chacun prétend lire, mais ne connaît que quel-
que mots. Une jolie histoire d’amitié sur l’apprentissage. Ce n’est pas parce qu’on ne sait
pas encore, qu’on n’arrivera pas malgré tout à progresser.

Les bébés livres, de Florence Langlois et Fabienne Frémeaux, l’école des loisirs, 10,40 €
Petit Paul a un livre préféré qui explique comment se font les bébés animaux, plantes ou
hommes. Petit Paul décide lui de faire pousser un bébé livre. Il attend, arrose son livre,
mais cela ne marche pas. Tant pis, il va dessiner... Une histoire qui donne confiance : le
héros, en dépit de ses erreurs, n’est ni déçu ni complexé. Il explore à sa façon d’autres
chemins et en tire une réelle satisfaction.

 Réfléchir pour grandir avec les grandes images de Pomme d’Api

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