G6 Essai Lugeon
G6 Essai Lugeon
G6 Essai Lugeon
D’IVOIRE
COURS DE GÉOTECHNIQUE
ESSAI GÉOTECHNIQUE :
ESSAI LUGEON
Introduction…………………………………………………
But de l’essai……………………………………………………
Intérêt de l’essai………………………………………………….
Mode d’opératoire………………………………………………
Matériels utilisés…………………………………………………
Etude de cas……………………………………………………..
Conclusion……………………………………………………
Bibliographie…………………………………………………
Introduction
Il est de pratique courante de noter en cours de forage, les pertes d’eau constatées
qui peuvent être partielles ou totales suivant l’importance et la densité de
fissuration de la roche.
Cette observation empirique et quantitative est perfectionnée par l’essai d’eau
Lugeon qui permet l’obtention des renseignements chiffrés sur la circulation de
l’eau dans les roches fissurées.
L'essai Lugeon est donc une méthode géotechnique utilisée pour évaluer la
perméabilité des roches et des maçonneries en mesurant leur capacité à permettre
la circulation de l'eau.
Ces essais ont étés effectués afin d’apprécier la fissuration en masse de la craie et
les possibilités de colmatage et de décolmatage des fissures pour des études de
fondation d’ouvrages. Cette technique consiste à injecter de l'eau sous pression
dans une cavité isolée au sein d'un forage, tout en mesurant le débit d'injection à
différents niveaux de pression. Alors ces essais devaient permet de
But de l'essai
Le principal objectif de l'essai Lugeon est de quantifier la perméabilité des
formations géologiques, notamment des massifs rocheux. En fournissant des
données sur la circulation de l'eau dans ces matériaux, l'essai permet d'orienter les
décisions dans divers domaines, tels que l'ingénierie des barrages, la construction
de tunnels, et la gestion des ressources en eau.
L'intérêt de l'essai
L'essai Lugeon présente plusieurs intérêts :
✓ Évaluation précise :
Il permet d'identifier des zones hétérogènes de perméabilité au sein des massifs
rocheux.
✓ Simplicité d'exécution :
Sa mise en œuvre est relativement simple et peut être effectuée en parallèle avec
d'autres activités de forage.
✓ Applications variées :
Les résultats aident à la conception d'ouvrages hydrauliques, à la gestion des eaux
souterraines, et à l'évaluation des risques géologiques.
Principe de l’essai
L'essai d'eau Lugeon constitue une méthode d'évaluation in situ, principalement utilisée dans le
cadre de sondages géotechniques. Cette technique est spécifiquement conçue pour les roches et
les sols cohérents dont la résistance mécanique est adéquate pour supporter les niveaux de
pression d'eau imposés durant l'essai.
Le processus débute par la création d'une cavité dans le sol, réalisée à l'aide d'un forage d'une
longueur et d'un diamètre définis. Une fois cette cavité formée, de l'eau est injectée sous
pression. L'injection est effectuée de manière contrôlée, permettant d'ajuster la pression à
différents paliers au cours de l'essai.
L'un des objectifs principaux de cette méthode est de mesurer le débit d'injection de l'eau à
chaque niveau de pression, ce qui offre des informations précieuses sur la perméabilité du
matériau testé. Les mesures sont effectuées pendant une période déterminée, généralement de
10 minutes, permettant ainsi d'obtenir des données fiables sur le comportement hydraulique du
sol ou de la roche sous investigation.
En résumé, l'essai d'eau Lugeon se présente comme une approche rigoureuse et systématique,
visant à fournir une évaluation quantitative de la capacité de circulation de l'eau dans des
formations
géologiques spécifiques, tout en tenant compte des propriétés mécaniques de ces matériaux.
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Mode opératoire
L'essai Lugeon se déroule en plusieurs étapes :
Réalisation de la cavité
Pour commencer l'essai Lugeon, il est essentiel de réaliser une cavité conforme aux
spécifications de l'étude. En l'absence de directives particulières, cette cavité doit avoir une
longueur (L) de 3 mètres et un diamètre (B) compris entre 75 et 140 mm. Le forage peut être
effectué à l'aide d'eau claire ou d'air, suivi d'un lavage soigneux pour nettoyer la cavité. Une
fois cette étape réalisée, un obturateur dilatable est introduit dans le forage à l'aide d'une
tubulure d'injection d'eau.
L'obturateur joue un rôle crucial en empêchant les fuites d'eau. Il doit être installé en appliquant
une pression qui corrige la résistance de l'appareillage, cette pression devant être supérieure
d'au moins 0,5 MPa à la pression maximale prévue lors de l'essai.
Avant de commencer l'essai proprement dit, il est impératif d'étalonner la tubulure d'injection
si la mesure de pression n'est pas effectuée à l'aide d'un capteur installé dans la cavité. Cet
étalonnage est réalisé en plaçant l'extrémité libre de la tubulure à l'altitude du conditionneur de
pression. À cette étape, les valeurs de pression (ΔPc) sont mesurées pour divers débits constants
(Q) qui couvrent la plage d'utilisation de la pompe. Cela garantit que les mesures prises durant
l'essai seront précises et fiables.
Réalisation de l'essai
Avant de débuter le cycle d'injection d'eau, il est nécessaire de mesurer le niveau de la nappe
phréatique dans le forage situé au-dessus de la cavité ainsi que la pression dans l'obturateur.
L'essai se déroule par un cycle d'injection d'eau, organisé en deux phases. D'abord, une série de
paliers de pression croissante est appliquée, débutant à 0,2 MPa et atteignant 1,0 MPa par paliers
successifs (0,2 MPa, 0,4 MPa, 0,6 MPa, 0,8 MPa, 1,0 MPa). Ensuite, des paliers de pression
décroissante sont appliqués, mesurés à 0,7 MPa, 0,5 MPa, 0,3 MPa et 0,1 MPa.
Chaque palier dure 10 minutes, durant lesquelles les volumes d'eau injectés sont mesurés toutes
les minutes. Simultanément, le niveau de la nappe dans le forage et la pression dans l'obturateur
sont contrôlés pour assurer la validité des résultats.
Personnel
La mise en œuvre de l'essai Lugeon nécessite un personnel qualifié, familiarisé avec la norme
NF EN ISO 22282-3. Un sondeur géotechnique expérimenté est souvent requis, notamment lors
d'essais sur aquifères multiples, afin de prévenir toute contamination inter-nappes. La
qualification CQP (Certificat de Qualification Professionnelle) pour foreur d'eau est également
conseillée.
Précautions de mise en œuvre sur le terrain
Un point critique de l'essai réside dans la réalisation de la crépine, qui doit être effectuée avec
soin. Il est crucial de vérifier l'étalonnage des débitmètres avant l'essai, afin d'éviter des erreurs
de mesure. De plus, il est important de s'assurer que la crépine est placée dans un sol homogène,
et que le niveau de la nappe est connu avant de commencer l'essai. Idéalement, une
reconnaissance préalable doit être effectuée pour définir la profondeur de l'essai.
Rendement
En résumé, la mise en œuvre de l'essai Lugeon requiert une préparation minutieuse et un suivi
rigoureux de chaque étape, afin d'assurer la fiabilité des résultats obtenus et de mieux
comprendre les caractéristiques hydrauliques des formations géologiques.
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Cependant, dans la pratique, les courbes pression-débit peuvent souvent présenter des
comportements irréguliers. Ces variations sont dues à plusieurs facteurs, tels que le régime
d'écoulement (laminaire ou turbulent), ainsi que des phénomènes de colmatage et de
décolmatage des fissures dans la roche. En outre, l'ouverture des fissures peut varier en fonction
de la pression d'injection appliquée, rendant l'interprétation plus complexe. Pour aider à
comprendre ces dynamiques, divers diagrammes et modèles existent, permettant d'analyser les
différents comportements observés.
Le résultat de l'essai est exprimé en unités Lugeon, qui quantifient le paramètre d'absorption
d'eau. Une unité Lugeon correspond au débit moyen d'un litre par minute injecté dans un mètre
de forage sous une pression de 1 MPa. Si, par exemple, le débit mesuré pour un forage de 1
mètre est de n litres par minute, la perméabilité de la roche est alors décrite comme étant de n
Lugeons.
𝑄1
𝑈𝐿 = 𝐿
Avec L : longueur de la cavité
Dans certaines situations, il se peut qu'un point de brisure apparaisse sur la courbe pression-
débit, ou que le palier de 1 MPa ne soit pas atteint. Dans ces cas, il est impératif d'adopter une
approche d'interprétation spécifique, tenant compte des particularités de l'essai et des conditions
géologiques rencontrées.
Les mécanismes qui gouvernent la circulation de l'eau dans les roches diffèrent
considérablement de ceux observés dans les sols. En effet, la perméabilité des roches est liée
aux fissures, et parfois aux chenaux, tandis que celle des sols dépend des interstices entre les
particules. Pour évaluer la distribution des fissures de manière adéquate, il est essentiel de
réaliser plusieurs essais, tant en surface qu'en profondeur.
Les pressions appliquées durant les essais varient en fonction de l'état de fissuration. Cependant,
il est rare de dépasser 10 bars afin d'éviter la création de fissures artificielles ou le soulèvement
de couches. Cela est vérifié par des injections à pressions décroissantes, ce qui permet
également de déterminer si les fissures se dévalent.
1 Lugeon correspond à un débit de 1 litre par minute injecté dans un tronçon de forage d'une
longueur de 1 mètre, sous une pression constante de 1 MPa (10 bars) maintenue pendant 10
minutes.
Ρ𝑒 = Ρ𝑚 + Υ𝜔 ∗ 𝐻 − Ρ𝑐
Pour calculer les pertes de charge, on peut utiliser la formule de Flamant, qui est applicable aux
tuyaux de faible diamètre, où :
𝑉7
Ρ𝑐 = 0,00092√𝑑5
𝐿 2
2𝜋𝐷 √( ) −1
𝐷
𝐶=
𝐿 𝐿 2
ln( )+√( ) −1
𝐷 𝐷
L’appréciation de l’état de fissuration d’une roche à travers l'essai Lugeon est essentielle pour
évaluer la perméabilité et déterminer les besoins en injections de ciment. Voici quelques points
clés sur le sujet :
Relation entre Lugeon et fissuration : Une valeur élevée de Lugeon indique une fissuration importante.
Par exemple, 20 Lugeon peuvent être associés à différentes configurations de fissures (0,25 mm, 10
fissures de 0,12 mm, ou 100 fissures de 0,06 mm). Cela montre l'importance de la géométrie des
fissures dans la circulation de l'eau.
𝜋∗𝑃𝑒 3
𝑄= 𝑅
6𝜂 ln
𝑟
1,79∗10−2
Avec : 𝜂=
1+0,03368𝜃+0,00022𝜃²
θ : Degrés Celsius
On voit que le débit varie comme le cube de l’ouverture de la fissure. Ainsi 20 Lugeon peuvent
correspondre à une fissure de 0,25 mm, ou à 10 fissures de 0,12 mm, ou à 100fissures de 0,06
mm d’épaisseur.
Remarque
l’essai Lugeon peut être utilisé pour prévoir les injections de ciment. Il existe une relation
étroite entre les résultats de l’essai et les quantités de coulis qu’il faut injecter. Mais ilfaut être
très prudent, quand il s’agit de roches très fracturées. On admet, que l’on ne peut injecter un
terrain dont la perméabilité est inférieure à un Lugeon. Pour chaque pallier de pression, on
mesure le volume d’eau injecté en 10 minutes. Les valeurs de pressions p ascendantes et
descendantes sont des pressions corrigées en fonction de la profondeur de l'essai et des pertes
de charge :
𝑃 = 𝑃𝑚𝑎𝑛𝑜 + Υ𝜔ℎ − 𝑃𝑐
Pmano : pression lue sur le manomètre ;
Données de l'essai
- Pressions appliquées : 0,2 MPa, 0,4 MPa, 0,6 MPa, 0,8 MPa, 1,0 MPa.
-Volumes injectés(en litres) pour chaque palier :
- 0,2 MPa : 15 L
- 0,4 MPa : 30 L
- 0,6 MPa : 50 L
- 0,8 MPa : 70 L
- 1,0 MPa : 90 L
Calcul de la perméabilité
Supposons que :
- ( L = 3 ) m (longueur de la cavité),
- ( R = 200 ) m (rayon d'action),
- ( r = 0,075 ) m (rayon du forage).
2. Calculer ( K ) :
En supposant H = 10m,
on obtient :
K 8,6 * 10^-7m/s
3. Résultat en Lugeon :
N = 90 Lugeon
Conclusion
L'essai Lugeon est un outil précieux pour caractériser la perméabilité des roches
dans les projets géotechniques. Bien que simple à mettre en œuvre, il nécessite
une attention particulière lors de l'interprétation des résultats. Les données
obtenues permettent une évaluation approfondie des conditions
hydrogéologiques, essentielles pour le bon déroulement de travaux d'ingénierie.
Bibliographie
1. AFNOR (2014). NF EN ISO 22282-3 "Reconnaissance et essais géotechniques
- Essais géohydrauliques - Partie 3 : essais de pression d'eau dans des roches."
2. ISO TS 22475-2 (2006). "Reconnaissance et essais géotechniques − Méthodes
de prélèvement par forage ou excavation et mesurages piézométriques."
3. AFNOR (2000). NF P 94-132 "Sols : Reconnaissance et Essais - Essai d'eau
Lefranc."