Etudes_Rapport_Final_Riz_DESDP_DGE_03022019
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DIRECTION GENERALE DE L’ECONOMIE
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DIRECTION DES ETUDES STRATEGIQUES,
DE DEVELOPPEMENT ET DES PROJETS
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ETUDE
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Thème :
Analyse de l’Efficacité des politiques de la filière riz :
cas de la Côte d’Ivoire
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Rapport Final
Septembre 2018
Analyse de l’efficacité des politiques de la filière riz : Cas de la Côte d’Ivoire
Sommaire
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Direction des Etudes Stratégiques, de Développement et des Projets (DESDP), sise aux 1er et 3ème étage,
Imm. le Bélier, Plateau Tél. : (225) 20 22 94 07/ 08 ; Fax : (225) 20 33 50 92
Analyse de l’efficacité des politiques de la filière riz : Cas de la Côte d’Ivoire
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Analyse de l’efficacité des politiques de la filière riz : Cas de la Côte d’Ivoire
Résumé
Depuis son accession à l’indépendance, les autorités publiques ivoiriennes se sont
attelées à définir et mettre en œuvre différentes politiques qui vont de
l’interventionnisme étatique à la libéralisation de la filière riz. Elles avaient pour but
d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Ces politiques n’ont cependant pas fait
l’objet d’évaluation pour établir leur degré d’efficacité. Elles ont été mises en œuvre
les unes après les autres sans que le pays n’atteigne l’autosuffisance alimentaire en
riz. Le pays est resté fortement dépendant des importations du riz pour satisfaire les
besoins nationaux de consommation.
L’objectif de cette étude est d’analyser l’efficacité des politiques publiques menées
dans la filière riz en Côte d’Ivoire. De façon spécifique, il s’agit de déceler l’incidence
des différentes politiques publiques sur l’accroissement de la productivité et de la
production du riz sur la période 1960-2017.
Pour atteindre cet objectif, nous avons recours à une analyse statistique couplée
d’une analyse SWOT. L’analyse statistique est effectuée à partir de la base de
données de IRRI. Les résultats montrent que la période d’intervention de l’Etat dans la
filière riz s’est accompagnée d’un bilan mitigé, caractérisée par un accroissement de
la production puis une chute de la performance des structures publiques créées pour
gérer la filière, mais aussi un dysfonctionnement dans l’encadrement des producteurs,
et la suppression des subventions directes à la filière. Pendant la période de
libéralisation des structures de commercialisation et de production du riz, la
production locale de riz blanchi s’est considérablement détériorée par rapport à la
période précédente. L’analyse a montré que la filière riz est confrontée à un certain
nombre de difficultés qui mettent à mal l’atteinte des objectifs fixés, et surtout dans le
cas de la SNDR 2012-2020.
Sur la base de ce constat, pour une meilleure efficacité des politiques rizicoles initiées
dans le pays, les autorités publiques devraient œuvrer à modifier la structure de la
culture du riz au profit de la riziculture irriguée à plus fort rendement et professionnaliser
ladite filière. Aussi, les politiques devraient être orientées vers l’amélioration des
rendements, et soutenir la riziculture locale par le biais d’une politique de prix minimum
garanti, d’intrants à coûts réduits et d’investissement dans le secteur du riz.
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Analyse de l’efficacité des politiques de la filière riz : Cas de la Côte d’Ivoire
Abstract
Since its accession to the Independence, the public authorities of Côte d’Ivoire
tackled to define and implement different policies which went from state intervention
to liberalizing the rice sector. Those policies were aimed for attaining food self-
sufficiency. However, they haven’t been subject to assessment in order to determine
their efficiency. They have sequentially been implemented without achieving food
self-sufficiency in rice for the country which remained strongly dependent on rice
imports to meet citizen consumption needs.
The objective of this study is to analyze the efficiency of public policies implemented
in rice sector of Côte d’Ivoire. Specifically, it aims to identify the incidence of different
public policies on the increase of both production and productivity of rice over the
period 1960-2017. To that end, we have recourse to a statistical analysis coupled with
a SWOT analysis. The statistical analysis is carried out using the database of IRRI. The
results show that the period of state intervention policy in rice sector resulted in mixed
result, characterized by increase in production followed by a decrease of
performance in public structures created to monitor the sector, but also a failure in the
supervision of producers, and the removal of direct subsidies to the sector. During the
liberalization period of production and trading structures, the domestic production of
wholly milled rice considerably deteriorated compared with the previous period. The
results lastly showed that the rice sector is facing several problems which jeopardize
the achievement of intended outcomes, and particularly in the case of SNDR 2012-
2020.
On this basis, for a better efficiency of rice policies initiated in the country, public
authorities should work to change the structure of rice farming in favor of rice irrigation
which have a higher yield and professionalize the sector. Additionally, policies in rice
sector should be oriented towards improving yields and sustain domestic rice farming
through a minimum guaranteed price policy, inputs at low costs and investment in the
rice sector.
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1. Introduction générale
Le riz est la culture céréalière la plus importante dans le monde en développement
(Bienvenido, 1994) et constitue la denrée alimentaire de base de 3,5 milliards
d’habitants de la planète (Timothy et al., 2016). Il fournit 20% des besoins énergétiques
de l’alimentation mondiale contre 19% pour le blé et seulement 5% pour le maïs. Sa
production est cependant localisée à plus de 90% dans les pays asiatiques qui incluent
principalement la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Bangladesh, le Vietnam et la Thaïlande.
L’Afrique et l’Amérique Latine ne représentent chacune que 3,5% de la production
globale en 2011 (CNUCED, 2012).
Le marché mondial du riz se caractérise par son aspect résiduel de l’offre. Seulement,
7% de la production globale sont échangés dans le monde contre 20% pour le blé et
30% pour le soja (Mendez del Villar et al., 2011). En d’autres termes, les productions du
riz commercialisées sont celles qui sont enregistrées au-delà des besoins de
consommations internes. Les trois (03) principaux pays exportateurs (Thaïlande,
Vietnam et Pakistan) fournissent les deux tiers (2/3) des exportations mondiales quand
les cinq (05) principaux pays exportateurs (Thaïlande, Vietnam, Etats-Unis, Pakistan et
Inde) totalisent 80% de l’offre mondiale (Mendez del Villar et al., 2011). Les prix sont
donc structurellement volatiles sur le marché du riz. L’Afrique subsaharienne est la
principale destination des échanges internationaux du riz avec 32% des importations
globales. Les importations de riz usiné ont quasiment triplé entre 2000 et 2012 pour
atteindre 13,8 millions de tonnes. Les importations subsahariennes sont essentiellement
dominées par l’Afrique de l’Ouest qui, à elle seule, absorbe 20% du riz vendu à
l’échelle mondiale (Timothy et al., 2016).
La production locale de riz dans les pays d’Afrique de l’ouest ne couvre pas les besoins
d’une demande de plus en plus croissante en raison d’un accroissement
démographique important. Ces pays importent une grande partie de leur
consommation locale en riz. En 20 ans, les importations de riz du Sénégal, de la Côte
d’Ivoire et du Nigeria ont été multipliées par 13 (Veillard, 2016).
La dépendance du marché local ouest-africain des importations de riz soumet celui-
ci à l’influence de chocs extérieurs caractérisés par la volatilité des prix du riz qui
s’amplifie sous l’effet du changement climatique avec son corollaire de modifications
des conditions de production. Les factures d’importation du riz deviennent de plus en
plus importantes pour les autorités publiques qui subventionnent la consommation du
riz et constituent un des éléments du creusement des déficits courants. Pour satisfaire
les contraintes sociale et budgétaire posées par les subventions à la consommation
du riz, et les conditions de production locale pour une autosuffisance souvent
onéreuse, les autorités publiques initient des politiques en matière de riz en vue
d’accroitre la productivité des exploitations existantes et de mettre à contribution les
terres arables non exploitées. Ces politiques se rapportent à la chaine des valeurs dans
la production de cette céréale, et ont souvent une portée régionale.
Depuis l’accession du pays à l’indépendance en 1960, les autorités publiques
ivoiriennes se sont toujours engagées à mettre en œuvre des politiques destinées à
atteindre l’autosuffisance et la sécurité alimentaire en riz. L’Etat a d’abord opté pour
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1 Une revue de la littérature théorique et empirique est présentée en annexe 1 sur les différentes notions de l’efficacité.
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Les résultats montrent que la période d’intervention de l’Etat dans la filière riz s’est
accompagnée d’un bilan mitigé, caractérisée par un accroissement de la production
puis une chute de la performance des structures publiques créées pour gérer la filière,
mais aussi un dysfonctionnement dans l’encadrement des producteurs, et la
suppression des subventions directes à la filière. Pendant la période de libéralisation
des structures de commercialisation et de production du riz, la production locale de
riz blanchi s’est considérablement détériorée par rapport à la période précédente.
L’analyse a montré enfin que la filière riz est confrontée à un certain nombre de
difficultés qui mettent à mal l’atteinte des objectifs fixés, et surtout dans le cas de la
SNDR 2012-2020. Les résultats restent cependant dans la perspective de Ngaresseum
(2010) sur la riziculture ivoirienne. Mais ils se démarquent de ce dernier auteur par
rapport à la méthodologie utilisée et l’objectif de l’étude.
Dans la suite de ce travail, la deuxième partie est consacrée à l’analyse de
l’expérience des pays asiatiques. La troisième partie fait un diagnostic des différentes
politiques rizicoles menées en côte d’Ivoire. Dans la partie quatre, une analyse SWOT
est élaborée sur le secteur du riz. La cinquième partie conclut.
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2Lesréformes du Doi Moi (la rénovation) correspondent à une restructuration en profondeur du système économique
et de la société vietnamienne avec l’introduction des mécanismes de marchés.
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presque deux fois plus élevé que le rythme de croissance de la population, ce qui
permet progressivement au Vietnam de s’affirmer comme exportateur de produits
agricoles, avec une accélération de cette tendance au cours des années 2000
(Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, 2014).
- un système de commercialisation basé sur un mécanisme de détermination et de
gestion des prix du riz qui favorise la constitution stocks de sécurité. Ces stocks jouent
un rôle important dans la stabilité des prix internationaux en l’occurrence de chocs
exogènes (inondation, sécheresse) dans un grand pays producteur comme l’Inde, la
Chine ou le Vietnam. Au Vietnam, le riz est soumis à de fortes fluctuations de prix. Les
filières de commercialisation sont entre les mains d’acteurs privés qui peuvent spéculer
sur ce produit et en limiter l’accès. L’intervention de l’Etat pour réguler les échanges
avec le marché mondial est de plus en plus limitée depuis l’entrée du Vietnam à
l’OMC en janvier 2007 (The Anh et Fanchette, 2008). Il n’existe pratiquement plus de
contrôle sur les prix des produits ou des intrants au Vietnam.
- un mécanisme de commercialisation du riz au niveau national en raison de
l’importance du riz dans le quotidien des populations (la consommation moyenne de
riz par an et par habitant est d’environ 140 kg en 2009). Pour rappel, lors de la crise
alimentaire mondiale, l’Etat vietnamien a mis en place des mesures pour contrôler
l’exportation et constituer des réserves de riz pour assurer l’autosuffisance alimentaire
du pays : il a limité à 4 millions de tonnes de riz les quotas d’exportation pour l’année
2008 et a imposé des taxes à l’exportation. Pour réguler le marché du riz, le fonds de
stabilisation et les transferts de riz entre zones excédentaires et zones déficitaires, mis
en place dans le but de limiter les fluctuations de prix et rendre disponible le riz aux
populations locales sur l’ensemble du territoire, n’ont pas eu d’impacts significatifs.
Depuis la libéralisation de la filière riz, le Gouvernement vietnamien ne contrôle ni le
prix des intrants, ni la vente du riz. La vente du riz est désormais concentrée entre les
mains des commerçants qui peuvent donc spéculer à leur niveau, en fonction des
zones de production. Il existe parfois des contradictions entre les grandes directives
nationales et la réalité locale vécue par les populations (The Anh et Fanchette, 2008).
- un mécanisme d’exportation du riz basé sur le résidu de la consommation nationale.
Cependant, le Vietnam est le 2ème exportateur de riz mondial, avec la production la
plus rentable d’Asie et un rendement moyen de 5,3 tonnes/hectare. En 2012, le
Vietnam représentait environ 20% des exportations mondiales de riz (FAO, 2014) (cf.
Tableau 1). Le Gouvernement Vietnamien contrôle les échanges avec l’extérieur par
le biais de quotas d’exportation, mais les prix planchers associés à ces quotas ne sont
pas respectés (International Food Policy Research Institute, 1996). De plus, les
interventions de l’Etat pour réguler les échanges avec le marché mondial se sont
nettement amoindris, du fait de l’adhésion du pays à l’OMC en 2007.
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Tableau 1: Evolution des parts de marchés entre les 10 principaux pays exportateurs mondiaux de riz
1980-1989 1990-1999 2000-2003 2010-2012
Principaux Vol (000T) Part Principaux Vol Part Principaux Vol Part Principaux Vol (000T) Part
Export. Export (000T) Export (000T) Export
Monde 11,734 100% Monde 19,062 100% Monde 26,837 100% Monde 35,300 100%
Thaïlande 4,237 36% Thaïlande 5,398 28% Thaïlande 7,907 29% Thaïlande 8,800 25%
USA 2,434 21% Vietnam 2,697 14% Inde 3,935 15% Vietnam 7,200 20%
Pakistan 1,025 9% USA 2,641 14% Vietnam 3,650 14% Inde 5,800 16%
Chine 710 6% Inde 2,122 11% USA 3,243 12% USA 3,500 10%
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- une législation foncière qui accorde des droits d’usage, voire de propriété aux
exploitants agricoles. Cette politique qui a été à la fois une politique de peuplement
et de distribution des terres, a permis l’utilisation d’une main-d’œuvre disponible et le
maintien au fil du temps d’une myriade de petites exploitations agricoles
indépendantes. L’agriculture occupe près de la moitié de la population active et plus
du tiers de la superficie du pays, même si elle ne représente dorénavant que moins
de 10% du PIB. La paysannerie thaïlandaise est toutefois restée indépendante et de
petite taille. La riziculture est pratiquée sur 20% de la surface thaïlandaise et occupe
50% de la surface agricole utile. Pendant près d’un siècle, la croissance
impressionnante de la production de riz a été essentiellement le résultat d’une
croissance équivalente des surfaces cultivées (Phélinas, 2010).
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- une politique de soutien aux prix du riz mise en place par le gouvernement. Le
gouvernement s’engage à acheter le riz à un prix garanti puis le stocke en espérant
le revendre sur le marché. Ce complexe système d’achat du riz par l’Etat directement
des mains des paysans fixe des tarifs entre 40 et 50 % supérieurs à ceux du marché :
15.000 bahts (395 euros) la tonne pour le riz paddy et 20.000 bahts (526 euros) la tonne
pour le riz jasmin.
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direct sur le compte des exploitants avec 10 Taka seulement), et l’amélioration des
semences (Kabir et al., 2015).
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semences (Hossain et al., 2013). Ensuite, il encadre les riziculteurs. Ainsi, le BRRI a mis en
place des réseaux d’essai dans plusieurs localités et organise des formations sur la
production du riz à l’intention des coopératives, des agences de développement
agricole du secteur public et des ONG, qui jouent un rôle clé dans la diffusion des
nouvelles connaissances et techniques de production. De plus, le Gouvernement du
Bangladesh a mis en place des mesures incitatives privilégiant l’intensification des
intrants et des variétés à haut rendement (Méndez Del Villar, 2008).
De nouvelles variétés de riz ont été également développées par les scientifiques de
l’Institut bangladais d’agriculture nucléaire en collaboration avec l’Organisation des
Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Ces nouvelles variétés ont été
mises au point grâce à des techniques nucléaires et ont permis au Bangladesh de
tripler sa production de riz (Jawerth, 2017). Avec plus de 3000 variétés de plantes, le
Bangladesh a pu s’assurer une production de riz sûre et stable.
- Libéralisation du commerce des intrants
L’une des principales reformes de la filière riz au Bangladesh a été la libéralisation du
commerce des intrants agricoles. Cette réforme inclut la réduction des tarifs
douaniers, la suppression des restrictions de marché. En effet, pour réduire les coûts
de production et faire face à la concurrence des pays voisins, les autorités ont
renforcé l'aide à la production intérieure en subventionnant les intrants agricoles
(semences, engrais), en favorisant les emprunts à des taux d'intérêts préférentiels et
en privilégiant la passation de marchés publics pour l’acquisition des intrants (Kabir et
al., 2015).
Les subventions sur les engrais ont constamment augmenté de 35 milliards de taka
(503 millions de dollar) en 2007-2008 à 119 milliards de Taka (1 milliard de dollar) en
2012-2013. Sur la période 2014-2015, les subventions sur les intrants agricoles
représentent 2,2% des dépenses publiques totales. Dans ce même contexte de
subvention des intrants, le gouvernement du Bangladesh a introduit le Programme
d’aide aux intrants agricoles par carte. Grâce à ce programme, les agriculteurs, à
l’aide d’une carte à puce, ont eu la possibilité d'ouvrir un compte bancaire. Ce qui
facilite l’accès des riziculteurs aux emprunts bancaires.
- Mécanisation des cultures
La mécanisation des cultures par l’emploi des pompes et moteurs diesels à contribuer
à l’amélioration de la production rizicole. En effet, le repiquage mécanique a réduit
la main-d'œuvre agricole de 61% et le coût de production de 18%, le broyeur a réduit
la main-d'œuvre de 74% et les coûts de 72%, et la récolte mécanique a permis
d'économiser 96% de la main-d'œuvre et 72% du coût de la production par rapport à
la méthode traditionnelle (Islam et al., 2016). Selon Islam (2004), une mécanisation
totale de la production du riz au Bangladesh, permettra non seulement de minimiser
la pénurie de main-d'œuvre agricole mais encore de réduire les pertes post récolte
de 2 à 3%.
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Depuis le début des années 2000, on assiste à un renouveau des politiques agricoles
et l’émergence d’un Etat développeur pour l’agriculture. Cette nouvelle présence de
l’Etat dans le monde agricole met l’accent sur trois (03) aspects de la ruralité :
l’agriculture, les ruraux et les campagnes. A partir de 2005, le gouvernement Chinois
accroît de plus en plus les investissements liés à l’agriculture. Il a en particulier édifié
un important système de subventions, élaboré en parallèle à l’élimination des taxes
agricoles en 2006 et de diverses exemptions de la TVA (par exemple pour les produits
agricoles vendus directement par les cultivateurs, ainsi que pour certains produits en
amont comme les pesticides, les fertilisants, les semences et les machines agricoles).
Un système de subventions ciblées vise par ailleurs à améliorer la qualité des semences
utilisées. Les aides à l’achat de semences améliorées ont tout d’abord été mises en
place pour le soja en 2002, avant d’être étendues en 2004 et en 2005 aux semences
améliorées de riz, de blé et de maïs. Ces subventions, qui sont du ressort des systèmes
de niveau provincial, diffèrent dans leurs montants et dans leur mode d’attribution
d’une province à l’autre.
Par ailleurs, l’entrée de la Chine à l’OMC en décembre 2001, a priori considérée
comme une menace pour l’agriculture Chinoise par peur de l’importation massive de
produits agricoles (céréales, soja, coton, etc.) moins chers et de meilleure qualité que
les produits locaux, n’a pas eu d’effet défavorable sur l’économie agricole Chinoise.
En revanche, l’entrée à l’OMC a souvent été utilisée comme un moyen d’accélérer
des réformes excessivement difficiles à mettre en œuvre dans un pays aussi vaste et
présentant des situations très diverses selon les régions.
200000
150000
100000
50000
0
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000
Années
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Cette croissance de la production du riz, outre les facteurs naturels, repose sur pusieurs
autres éléments.
▪ Politique de prix au producteur
La politique de prix à la production mise en place par la Chine avait pour but de
stabiliser les prix du marché et d’inciter les producteurs à produire suffisamment afin
de combler la demande dans les provinces déficitaires en céréales (OECD, 2011). A
cet effet, le Gouvernement Chinois a augmenté les prix à la production d’environ 30%
à 40% au-dessus des prix mondiaux, offrant ainsi aux agriculteurs des incitations à
l’effet de passer de la production de coton et de graines oléagineuses à la production
céréalière en général, et à la production de riz en particulier (Chaponnière et al.,
2011).
Les prix minimums des céréales sont fixés chaque année par la Commission d’Etat pour
le Développement et la Réforme (CEDR), en consultation avec d’autres institutions
gouvernementales (He et Simon, 2005 ; Huang et Rozelle, 2006). L’office Chinois des
réserves de grains (SINOGRAIN), les établissements provinciaux de gestion des réserves
céréalières, l’office Chinois des céréales, des huiles et des produits alimentaires et la
compagnie Chinoise de logistique des grains sont les seules entités de
commercialisation chargées d’effectuer les achats d’intervention aux prix minimums.
▪ Subventions à la production
Il existe de nombreux types de subventions à la production. La majorité de ces
subventions porte sur la mise en place d’aides directes aux paysans (Gahiro, 2011).
Ainsi, des paiements directs forfaitaires ont été mis en œuvre pour soutenir la
production céréalière et augmenter les revenus des producteurs céréaliers. Ces
paiements sont basés sur la surface en riz et sont financés par le fonds national de
gestion des risques céréaliers. Le taux de paiement est fonction de la localité et est
compris entre 22 à 109 dollar l’hectare (USD/ha).
Par ailleurs, le Gouvernement Chinois a introduit en 2006 une politique de subvention
aux intrants agricoles. Cette subvention est mise en œuvre sous la forme d’un
paiement par unité de surface de production et a pour objectif de dédommager les
producteurs céréaliers des hausses des prix des intrants agricoles. Cela est en fait un
paiement direct apportant un soutien aux revenus des agriculteurs.
A la subvention globale aux intrants, s’ajoute un ensemble de mesures visant à minorer
le coût des engrais chimiques et à augmenter leur offre sur le marché intérieur. Ces
mesures incluent des tarifs préférentiels pour l’électricité et le gaz naturel utilisés par
les producteurs d’engrais et pour le transport des engrais, ainsi qu’une exonération de
la TVA et de la contribution au fonds pour la construction ferroviaire.
▪ Investissement public dans la recherche agricole
Peng et al. (2009) ont indiqué que l’augmentation de la production de riz en Chine
était associée à l’amélioration du rendement des semences plutôt qu’à
l’augmentation des superficies cultivées. En effet, les subventions octroyées par le
Gouvernement Chinois visaient surtout à soutenir l’utilisation de semences de qualité
améliorée.
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La Chine est le pionnier dans la conception de riz à haut rendement (Li et al., 2014).
Les principales variétés de riz cultivées en Chine sont le riz Indica, le riz Japonicas et le
riz hybrides. Ce dernier occupe environ 58% des zones de culture, soit 17 millions
d’hectares de riz et des rendements qui augmentent de 15 à 20% (Yuan, 2003 ; OECD,
2011). Ainsi, le riz hybride demeure un élément important de la stratégie nationale
visant à assurer la sécurité céréalière.
La Chine a également élaboré des technologies de gestion des cultures et développé
des variétés de riz qui sont non seulement tolérant à la sécheresse, mais aussi résistant
aux maladies et aux insectes (Zhang, 2007).
▪ Investissement dans les infrastructures hydro-agricoles
La production rizicole Chinoise est dominée par la riziculture irriguée. En effet, cette
riziculture irriguée représente 93% des surfaces rizicoles en Chine et assure plus de 75%
de la production mondiale (Trébuil, 2004 ; Munier-Jolain et al., 2012).
Cependant, la riziculture irriguée suppose des infrastructures hydro-agricoles
permettant de contrôler les mouvements de l’eau dans la rizière (Furaha-Mirindi, 2017).
Ainsi, elle implique de gros travaux d’aménagement, d’abord pour obtenir un sol de
rizière parfaitement plane et ensuite pour irriguer les parcelles. Cela suppose la mise
en œuvre de systèmes de canalisation et parfois de pompage.
Aussi, des infrastructures d’irrigation ont-elles été construites dans les années 1970 par
le Gouvernement de Chine afin de répondre aux besoins de la riziculture irriguée (Liu,
2005). Par ailleurs, dans la plupart des systèmes de riziculture irriguée, l'eau, l'énergie
et l'entretien de l'infrastructure ne sont financés qu'en partie par les producteurs, le
reste étant subventionné.
▪ Subvention à l’achat de machines agricoles
La subvention à l’achat de machines agricoles a plus que triplé, passant de 0,8 milliard
de dollar (USD) en 2008 à 17,8 milliards en 2010. Elle peut bénéficier à des agriculteurs
individuellement, ainsi qu’aux ménages dits « spécialisés » et aux organisations
fournissant des services liés aux machines agricoles. Les acheteurs de machines sont
remboursés ou les vendeurs Indemnisés à hauteur de 20% à 30% du prix d’achat. Le
programme est mis en œuvre au niveau provincial et c’est aux autorités locales qu’il
appartient de déterminer les types et les modèles de machines pouvant bénéficier
d’une subvention.
▪ Prêts à des taux préférentiels
Les prêts à taux préférentiels accordés aux organismes de commercialisation d’Etat
pour financer l’achat et le stockage des grands produits agricoles de base ont été
supprimés en févriers 2006 (OECD, 2011). Actuellement, plutôt que d’accorder des
taux préférentiels aux agriculteurs, la politique est d’assouplir les restrictions en matière
de création de nouvelles institutions financières, notamment celles opérant dans les
zones rurales. De ce fait, à la fin de 2009, 148 banques villageoises avaient vu le jour.
En outre, après deux ans d’expérimentation dans cinq provinces et régions, le
gouvernement a décidé de légaliser les micro-prêteurs en 2008.
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L’Inde est l’un des pionniers de la riziculture. Le riz est cultivé dans tous les Etats de
l’Inde. C’est la première céréale produite dans le pays, avec plus de 40 millions
d’hectares qui lui sont dédiés en 1977-1978. Ce secteur d’activité assure une partie
essentielle des revenus et des emplois de plus de 50 millions de foyers dans le pays.
Malgré une production mitigée, le pays enregistre une croissance de production de
plus de 112% entre 1970 et 2000. Les facteurs explicatifs de cette performance, outre
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3Cité par Christine Lutringer dans ses travaux sur « Le secteur agricole en Inde : quelles mutations ? », juin 2013
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sécurité alimentaire. L’objectif de cette initiative est d’éviter les pénuries en denrées
alimentaires et de permettre aux plus pauvres d’accéder à ces denrées à des prix
fortement réduits.
- Institution de programme d’aide alimentaire
En septembre 2013, le Gouvernement Indien a adopté la loi relative à la sécurité
alimentaire (Food Security Act) qui a institué le plus vaste programme d’aide
alimentaire au monde. Ce programme bénéficie à plus de 67% de la population
Indienne (75% en milieu rural et 50% en zone urbaine), soit environ 820 millions de
personnes. Ce texte confère à chaque Indien identifié comme bénéficiaire, le droit
d’acheter 5kg de céréales par mois au tarif subventionné de 0,04 euro/ kg pour le riz,
0,026 euro/kg pour le blé et 0,013 euro/kg pour les céréales secondaires comme le
millet. Ce dispositif prévoit également la distribution gratuite de repas pour les enfants
jusqu’à 14 ans ainsi que les femmes enceintes, en vue d’éradiquer la faim en Inde, qui
reste un défi majeur.
- Allocation de ressources budgétaires conséquentes à l’agriculture
En 2015-2016, le budget fédéral consacré à l’agriculture et aux secteurs associés
(agriculture, agro-alimentaire, programme d’achat et de distribution alimentaire,
subvention aux engrais et allocation d’enveloppes pour l’irrigation) s’élève à plus de
31,3 millions d’euro ; ce qui représente plus de 13,6% du budget national (Ministère de
l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, 2015).
- Facilitation de l’accès au crédit et à la protection contre les risques
La facilitation de l’accès au crédit pour les agriculteurs constitue également un axe
important de la politique agricole de l’Etat Indien. Cette facilitation se matérialise par
la facilitation des procédures bancaires pour bénéficier d’un prêt, le relèvement du
plafond des crédits octroyés par les banques au secteur agricole et la mise en place
d’un système de bonification des prêts.
L’Inde a par ailleurs développé plusieurs services financiers destinés aux producteurs
tels que l'assurance-récolte ou le micro-crédit agricole, conçus pour contenir les
risques liés à la production. Le pays dispose du programme d'assurance-récolte (le
National Agricultural Insurance Scheme) le plus important au monde. Ce programme
couvre en moyenne 15,6 millions d’agriculteurs par an. Ce dispositif est constamment
revu et actualisé, pour mieux prendre en charge les indemnisations.
▪ Implication du secteur privé dans le secteur du riz
Depuis quelques années, l’Etat Indien réduit progressivement ses interventions dans le
secteur agricole. Ses efforts se limitent de plus en plus à l’augmentation des prix
minimum de soutien pour un grand nombre de produits agricoles et la mise en œuvre
de grands programmes visant à stimuler la production agricole dont la National Food
Security Mission (NFSM), pour le riz, le blé et les légumineuses.
L’ouverture progressive des marchés et l’amélioration de l’environnement des affaires
ont engendré l’entrée de grands groupes privés, Indiens et multinationaux, comme
Reliance, Tata, Godrej, Hindustan Lever (Unilever), PepsiCo ou Nestlé, dans différentes
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La structure des exportations Indiennes se modifie au fil des années. Les cultures
traditionnelles d’exportation, à l’instar du thé (1,6% des exportations totales agricoles
en valeur), du café (1,8%), du sucre (2,8%), des épices (6,2%) et des noix et graines
(4,6%), sont surpassées aujourd’hui par des filières dynamiques comme la gomme de
guar (4,5%), le riz (Basmati et non Basmati,18,2%), les viandes et leurs dérivés (10,5%)
ou le blé (3,6%).
Ainsi, bien que la part des exportations agricoles dans les exportations totales ait
diminuée dans la période post-réformes (de18,5% en 1990-91 à 10,5% en 2009-11), la
part des produits agricoles à haute valeur ajoutée a augmenté. Ainsi, l’Inde est
devenue le premier exportateur mondial de riz, avec 9 millions de tonnes en 2011-12
(Lutringer, 2013), et en 2013-2014, avec plus 10 millions de tonnes exportés. Ces
performances s’expliquent par l’autorisation par le Gouvernement de l’exportation du
riz non basmati en septembre 2011.
Au terme de ce benchmark relatif aux politiques menées dans les cinq pays asiatiques
(Vietnam, Bangladesh, Chine, Inde et Cambodge) pour accroitre les performances
dans le secteur du riz, il ressort que ces pays ont d’abord cherché à atteindre
l’autosuffisance et la sécurité alimentaires avant l’exportation du riz vers d’autres
régions du monde. Dans tous les cas étudiés, le rôle de l’Etat a été central dans le
succès de l’atteinte des objectifs. L’Etat a d’abord établi : i) des droits de propriété de
la terre, ii) mis en place des institutions de financement de la riziculture, iii) favorisé la
modernisation du secteur du riz par la motorisation et l’utilisation des produits de la
recherche scientifique, stimulé la production par des politiques de prix garanti aux
producteurs et de subventions des intrants, iv) financé des infrastructures lourdes dans
le secteur du riz, etc. Au total, l’Etat a été omniprésent dans le secteur du riz pour
d’abord atteindre l’autosuffisance et la sécurité alimentaires sur de nombreuses
années et puis exporter par la suite le résidu de la production. L’Etat a laissé ensuite la
place au secteur privé dans le cadre d’une libéralisation de la filière riz en créant les
conditions favorables de la participation de celui-ci.
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La riziculture irriguée est réalisée sur des périmètres aménagés ou les barrages au
Centre, à l’Ouest, au Centre-Ouest et au Nord, avec maîtrise partielle ou totale de
l’eau, offrant la possibilité de deux (02) cycles de culture. Elle est caractérisée par des
exploitations plus ou moins modernes et intensives. Elle se pratique dans des bas-fonds
aménagés avec maitrise totale ou partielle de l’eau. Les exploitations sont de taille
appréciable d’un à deux hectares qui bénéficient de l’utilisation de motoculteurs et
de l’usage de l’engrais et de produits phytosanitaires. Les rendements varient de 3 à
10 t/ha et les récoltes sont essentiellement commercialisées sur les marchés locaux. La
riziculture irriguée occupe 13% des superficies et représente 15% de la production
(ONDR, 2018). Le Tableau 1 résume les caractéristiques des trois (03) systèmes de
cultures.
En Côte d’Ivoire, la plupart des politiques de développement de la production de riz
portent sur la riziculture irriguée, à l’image des pays asiatiques qui eux ne réunissent
pas toutes les conditions favorables à une pratique intensive de la culture du riz pluvial.
Il est important de noter que la riziculture irriguée demande plus de moyens pour
l’aménagement des parcelles de terre, l’entretien des cultures et les récoltes
comparativement à la riziculture pluviale qui est naturellement la plus pratiquée par
les agriculteurs en Côte d’Ivoire grâce aux opportunités climatiques et à la
disponibilité de terres adaptées. Toutefois, le riz, à l’image de cultures comme le
cacao, l’hévéa, le palmier à huile, l’igname et l’anacarde fait partie des cultures les
plus dévoreuses de forêts (cf. Tableau 3).
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Contrairement au riz irrigué qui l’est dans une moindre proportion, le riz pluvial entraine
85% de déforestation en Côte d’Ivoire pour sa production (MINESUDD, 2014). Le
Tableau 4 présente la production du paddy ainsi que les superficies cultivées entre
2010 et 2015.
Production
1 244 444 873 016 1 561 905 1 934 154 2 053 520 2 152 935
(tonnes)
Riz (paddy)
Superficie
864 198 606 261 1 084 656 1 205 908 1 422 840 1 664 021
(Ha) cultivée
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2 152 935
2 053 520
1 934 154
1 664 021
1 561 905
1 422 840
1 244 444 1 205 908
1 084 656
Production (tonnes
864 198 873 016
Superficie (Ha) cultivée
606 261
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▪ Actions de la SATMACI
Les missions dévolues à cette structure se rapportaient à la promotion du monde rural
et la modernisation agricole, le développement de la riziculture et l’augmentation de
la production du paddy (BNETD, 2008). Dans le cas spécifique du riz, sous l’impulsion
des autorités nationales, la SATMACI va piloter le premier plan national de
développement du riz. Ce plan vise prioritairement à susciter l’adhésion des paysans
au programme de développement de la riziculture à travers l’application de mesures
incitatives à la production. Ces mesures portent sur les prix, les aides, les subventions,
les techniques culturales, l’organisation de la production, la collecte et la
commercialisation de riz blanc.
Pour atteindre ces objectifs cités supra, la SATMACI va s’appuyer sur l’Institut de
Recherche Agronomique et Technique (IRAT) pour améliorer les techniques culturales.
Cette action inclut le respect du calendrier cultural, l’utilisation de la fumure minérale
et des semences adaptées aux conditions des terres ivoiriennes, la mise à disposition
des semences sélectionnées et améliorées, de l’engrais et des produits phytosanitaires
aux paysans. Elle intensifie la riziculture à travers le projet d’association des cultures
(vivrières et industrielles). Pour soutenir ses actions, la SATMACI a mis en place en 1964
une convention d’encadrement des producteurs du riz. Cette convention apporte un
appui technique aux producteurs et les assiste financièrement4. En outre, elle garantit
un prix fixe aux producteurs du paddy qui passe de 19 à 20 FCFA de 1968 à 1969
(MINAGRI, 2012), et qui fut soutenu par le Gouvernement à travers le décret du 16
décembre 1965 portant fixation des prix du paddy et du riz d'origine locale. Ces paddy
étaient ensuite transformés par les rizeries aménagées pour la circonstance. Toutes
ces actions se caractérisent par une augmentation de la production et de la
productivité du riz. Le graphique 5 présente l’évolution comparée de la production et
de la consommation du riz.
200 000
Consommation (t)
y = 11591x + 91545
150 000
Linéaire (Production de riz
100 000 blanchit (t))
0
1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970
4 Entre 1963 et 1967, les investissements dans la filière rizicole ont rapidement augmenté de 12% des investissements
totaux dans l'agriculture. Ils atteignirent 47% en 1966 (MINAGRI, 2012).
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5Des investissements structurants ont été réalisés : centres semenciers, magasins de collecte, usine de décorticage du
paddy, aménagements des terroirs, infrastructures d’irrigation et de drainage.
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6 Il s’agit par exemple de la suppression des subventions aux intrants modernes qui incluent les semences améliorées,
les produits phytosanitaires, et autres investissements de source étatique.
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1999, le riz local coûtait 281 FCFA/kg à Abidjan et plus de 300 FCFA sur le marché de
l’intérieur contre 250 FCFA/kg pour le riz importé de grande consommation. Le riz local
est devenu trop cher par rapport au riz importé de grande consommation même s’il
est meilleur (BNETD, 2008). Il en résulte une augmentation des importations pour
satisfaire les besoins de consommation locale. En outre, la politique de prix va
entrainer une baisse à la fois des superficies et des rendements sur la période 1980-
1984. La production moyenne de cette sous-période va conséquemment se réduire
en réponse à la faible utilisation des intrants modernes par les agriculteurs.
L’importation du riz7 va alors s’accroitre en volume surtout à la suite du retrait des
opérateurs privés dans les rizeries.
L’Etat va alors intensifier ses efforts aux plans financier et médiatique pour insuffler une
nouvelle dynamique au secteur agricole en incitant à : la création de coopératives,
les clustérisassions dans la chaine de la commercialisation en grossistes, détaillants,
etc. Toutefois, l’absence d’une politique d’encadrement du prix a conduit à l’échec
de ces initiatives. Le Graphique 6 présente l’évolution comparée de la production et
de l’importation du riz sur la période 1978-1988.
700000
600000
500000
400000
300000 y = 7381,8x + 266709
200000 R² = 0,2569
100000
0
1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988
7 Il s’agit du riz blanchi venant pour l’essentiel des pays asiatiques et le riz « cargo » américain dans le cadre du
programme PL 480 pour blanchiment sur place dans les usines qui ont survécu, dans l’objectif aussi de tenter de
rentabiliser ces infrastructures.
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publiques à « libéraliser » la politique rizicole au début des années 1980. Cette stratégie
se traduit par la « privatisation » des rizeries8 avec la caractéristique majeure que l’Etat
garde un droit de regard sur la gestion des structures privées à travers la Caisse de
Stabilisation des Produits Agricoles. Cette politique couvre la période 1988–1995.
Cette structure étatique et le secteur privé ont collaboré selon des termes de contrats
établis, censés garantir l’atteinte de l’autosuffisance en riz sur la période 1988-995.
Cette période d’abandon de l’intervention de l’Etat, est caractérisée par un
dysfonctionnement dans l’encadrement des producteurs et la suppression des
subventions directes à la filière. La production de riz blanchi au cours de cette période
est restée dans le voisinage de 400 000 tonnes en moyenne, au-dessus de la quantité
importée de riz. Toutefois, la quantité consommée est restée supérieure à celle
produite. La première partie du Graphique 7 présente l’évolution comparée de la
production, la consommation et l’importation de riz blanchi sur cette période.
8 Cinq groupes privés dont ABILE GAL, IGESCO, SOCIDO reprendront le contrôle des rizeries dans le cadre de la
libéralisation de politique rizicole.
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d’acheter les intrants nécessaires pour intensifier les cultures. En outre, au niveau de la
production et selon les projets, sont nés des groupements de riziculteurs pour la plupart
informels à l’effet de résoudre les questions relatives à la gestion et à l’entretien des
périmètres, à l’approvisionnement en intrants, à l’utilisation collective des
motoculteurs, à la production des semences, etc. (Ngaresseum, 2010). Le secteur
informel ou quasi informel de la transformation, caractérisé principalement par le
micro ou mini rizeries, a supplanté le circuit moderne de l’usinage de riz. Il a été
identifié dans les années 1990 environ 3 500 petites unités de transformation du paddy
au niveau national (CORAF, 2014).
Un problème majeur est lié à l’inefficience de la collecte, de la commercialisation et
de la transformation du paddy. Comme cause profonde, il ressort que la
commercialisation et la transformation du paddy ne sont pas bien organisées. Ce
problème se manifeste à travers (i) l’absence d’acheteurs sûrs et réguliers, (ii) les coûts
élevés de la collecte et du transport créant de la surenchère sur le prix du riz, (iii) des
prix non rémunérateurs aux producteurs ou l’absence d’un mécanisme garantissant
des prix incitateurs et le non-respect des termes de contrats par les acheteurs, et (iv)
le peu de performance dans la transformation du paddy.
Les différents disfonctionnements observés ont conduit à l’adoption du Projet National
Riz (PNR) pour coordonner et suivre les projets rizicoles. L’action de cette structure,
devenue Programme National Riz en 2003, couvre la période 1996-2010. Au cours de
cette période (cf. Graphique 7), la production du riz blanchi a augmenté mais moins
que proportionnellement par rapport aux importations. Il en résulte un gap plus
important à partir de 2000 en raison de la forte croissance de la consommation de riz
blanchi. Cette période correspond à la libéralisation de l’importation du riz. Le PNR va
reprendre pour son compte les différents « programmes locaux » et accompagner la
plupart des projets, dans le cadre de la nouvelle politique de relance de la production
rizicole. L’accent a été particulièrement mis sur le renforcement des capacités des
exploitants des périmètres rizicoles : gestion des périmètres, gestion de l’eau, maîtrise
des coûts de production. Ses missions principales étaient de participer à l’élaboration
des politiques et stratégies de développement et de promotion de la riziculture ; de
coordonner et de suivre la mise en œuvre de tous les projets rizicoles ; d’organiser et
gérer un système d’informations permettant d’évaluer l’ensemble des opérations
d’importation, de production et de transformation du paddy et de mise à marché du
riz. Cette période marque le début d’un nouveau mode d’intervention du
Gouvernement dans la filière rizicole quoique les institutions de marché soient
fonctionnelles. Un plan de relance de la production rizicole (1996-2005) avait été
élaboré. Il avait pour objectifs d’accroître la production de paddy de 8% par an, pour
atteindre 2 236 000 tonnes à l’an 2005 et de sécuriser les récoltes par l’augmentation
de la part du riz irrigué dans la production totale en passant de 8% à 20% à l’horizon
2005 (MINAGRI, 2009).
Les activités mises en œuvre par le PNR ont permis de relancer la croissance de la
production nationale de riz blanchi. La libéralisation de la filière en 1996-1997 a
redonné une nouvelle dynamique à la filière à travers l’émergence d’un système de
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ces OPA sont récentes et ont été mises en place avec l’appui de l’ANARIZ-CI et de
l’ANADER.
▪ Existence de structures de financement de l’agriculture
L’accès au crédit pour les petits agriculteurs constitue un enjeu fort de la sécurisation,
voire de l’augmentation, de la production agricole. Les politiques publiques
d’inclusion financière mises en œuvre en Côte d’Ivoire avaient pour objectif de
réduire les inégalités dans l’accès au financement. Elles ont favorisé, le financement
des activités agricoles par la diversification des structures de financement.
Ainsi, le financement de l’agriculture et le crédit agricole reposent sur des actions
sectorielles conduites à travers les projets, les structures de microfinance et le
mouvement mutualiste (COOPEC ou CMEC).
De même, il existe des fonds interprofessionnels pour le financement de l’agriculture
notamment le FIRCA (Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil
Agricole). Crée en décembre 2002, le FIRCA est destiné au financement pérenne des
programmes de fourniture de services aux producteurs et à leurs organisations
professionnelles dans tous les secteurs des productions végétale, forestière et animale.
Ces domaines d’intervention sont : (i) la recherche agronomique et forestière ; (ii) la
vulgarisation, c’est-à-dire l’information, l’animation du milieu, le conseil technique et
le conseil de gestion aux exploitations ; (iii) la formation aux métiers des producteurs ;
(iv) le renforcement des capacités des organisations professionnelles agricoles.
En dépit de toutes les forces et dispositions réglementaires, la culture du riz reste limitée
par diverses faiblesses. Depuis 2014, il est observé une faible progression de la
production du riz paddy. Ce ralentissement de la progression est dû à plusieurs
faiblesses qui n’ont pu être résolues par les politiques mises en place.
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Approche interne
Examiner
Liste des Liste des en quoi les
forces faiblesses forces
permettent
de maîtriser
Comment Comment
les faiblesses
maximiser minimiser les
les forces ? faiblesses ?
Comment Comment
Comment
utiliser les corriger les
maximiser
Liste des forces pour faiblesses en
les
opportunités tirer parti des tirant parti
opportunités
Approche externe
opportunités des
?
? opportunités ?
Comment
Comment
Comment utiliser les
Liste des minimiser les
minimiser les forces pour
menaces faiblesses et
menaces ? réduire les
les menaces ?
menaces ?
Examiner en quoi les
opportunités permettent de
minimiser les menaces
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Annexes
Annexe 1 : Revue de la littérature
Cette revue succincte de la littérature sur l’efficacité se scinde en aspects théorique
et empirique. D’un point de vue théorique, la notion d’efficacité comporte dans la
littérature économique deux grandes composantes : l’efficacité technique et
l’efficacité allocative. La première composante de l’efficacité se réfère à
l’organisation matérielle de la production. Selon Boussemart et Dervaux (1994) à
dotation factorielle donnée, l’efficacité technique d’une entreprise se mesure
comme l’écart existant entre le niveau de productions observées et le niveau de
production maximal déterminé par la frontière de production. Un exploitant est
techniquement efficace si, pour un niveau de facteurs et de produits utilisés, il est
impossible d’augmenter la quantité d’un produit sans augmenter la quantité d’un ou
plusieurs facteurs ou de réduire la quantité d’un autre produit. L’exploitant le plus
techniquement efficace est celui qui, à niveau de production égal, a utilisé le moins
d’intrants ou à niveau d’intrant égal, a obtenu plus de production.
L’inefficacité technique est le complément à un du score d’efficacité technique. Sur
le plan géométrique, elle est définie comme la distance séparant tout niveau de
production observé du niveau maximal qui serait obtenu si tous les intrants étaient
utilisés de manière efficace. Une entreprise est dite techniquement inefficace
lorsqu’elle ne se situe pas sur sa frontière de production, c’est-à-dire qu’avec une
quantité déterminée d’intrants, elle n’obtient pas le plus haut niveau de production
techniquement réalisable.
La seconde composante de l’efficacité, l’efficacité allocative, se définit par rapport
au système de prix auquel fait face l’exploitant et suivant un comportement
d’optimisation économique (minimisation du coût, maximisation du profit). Un
exploitant, qui est à la fois techniquement et allocativement efficace, est dit
économiquement efficace. Il a un comportement de maximisation de profit. En
situation de concurrence, le profit maximal est obtenu quand le revenu marginal de
chaque facteur égale son prix et quand le coût marginal de chaque produit égale
son prix, de plus, une hypothèse de convexité est nécessaire à l’ensemble de
production.
La littérature identifie deux types de modèle pour évaluer l’efficacité : les modèles
paramétriques et les modèles non paramétriques. Les modèles non-paramétriques se
focalisent beaucoup plus sur la relation entre inputs et outputs en définissant une
frontière de production « efficace ». Ces modèles utilisent soit la méthode de
l’enveloppement des données (DEA) ou l’enveloppement de libre disposition (FDH).
La caractéristique essentielle de ces méthodes est le fait de ne pas imposer une
spécification particulière de la fonction de production ; ce qui présente comme
avantages de tenir compte de toutes les formes de fonction de production compte
tenu des spécificités des unités de production. Ces méthodes permettent également
de considérer simultanément plusieurs outputs et inputs. De façon pratique, la
méthode DEA (Data Envelopment Analysis) est plus souvent utilisée pour déterminer
une « frontière efficace » des unités de production. Suivant cette méthode, à
technologie et dotation en facteurs de production identiques, deux entreprises
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données peuvent parvenir à des résultats différents en termes de production. Dès lors,
elles ne se situent pas toutes les deux sur la « frontière efficace » de l'ensemble de
production à partir de l'instant où elles ne valorisent pas de la même façon les inputs
qui sont distincts des facteurs de production classiques (capital, travail).
Les modèles non paramétriques présentent toutefois l’inconvénient de ne pas tenir
compte des erreurs qui peuvent affecter les données. Elles déterminent d’abord les
unités de décision efficaces, avant de déduire de ces dernières une frontière par
extrapolation linéaire ou non linéaire. Selon Charnes et al. (1978), la méthode
d’analyse d’enveloppement des données permet de mesurer l’efficacité technique
dans des situations multi-produits et de rendements d’échelle non constants. La
frontière de production construite par le biais de la programmation linéaire enveloppe
toutes les observations. Cette méthode permet d’estimer la frontière d’efficacité pour
des unités de prise de décision similaires, où la procédure de production est formée
par l’ensemble des intrants multiples et des sorties multiples. La méthode a été utilisée
par plusieurs auteurs à la suite de Farrell (1953) qui cherchaient un modèle permettant
d’évaluer la productivité des différentes Unités de Prise de Décisions. Cet auteur a
proposé une approche d’analyse qui permet de résoudre ce problème. Ses mesures
ont été utilisées par la suite pour évaluer différents systèmes de production. Dans le
processus, la notion de « productivité » a été remplacée par une notion plus générale
« d’efficience » en raison de l’absence de la fonction de production. Cependant,
Farrell n’est pas parvenu à expliquer les écarts entre les inputs et les écarts entre les
outputs des unités de prise de décisions. Toutefois, une Unité de Prise de Décision (UPD)
est dite techniquement efficace si elle utilise de manière optimale ses intrants pour
produire le plus haut niveau d’output. Il est donc possible d’établir une frontière des
possibilités de plusieurs productions en comparant les UPD les unes aux autres. Une
UPD située sur la frontière est considérée comme techniquement efficace. L’efficacité
allocative est mesurée par l’écart entre le coût de production et l’efficacité
technique.
Au contraire des modèles non paramétriques, les modèles paramétriques sont des
modèles économétriques qui incluent une forme fonctionnelle et un terme d’erreur
qui sont utilisés pour mesurer l’efficacité. La littérature met en évidence trois
approches principales : l’approche des frontières stochastiques (SFA), l’approche des
frontières épaisses (TFA) et celle de la distribution libre (DFA). Ces trois types de
modèles se basent sur des spécifications au niveau du terme d’erreur qui diffèrent
d’un modèle à un autre. Les modèles paramétriques sont toutefois reprochés de
surévaluer les scores d’efficacité qu’ils permettent de calculer comparativement aux
modèles non paramétriques.
Sur le plan empirique, Aliou et al. (2004) ont réalisé une étude sur la politique rizicole
et l’impact de la libéralisation de la filière riz en Côte d’Ivoire sur la période 2000-2004.
L’objectif global de cette étude était d’évaluer l’impact économique et
environnemental des réformes politiques, de la libéralisation du commerce intérieur et
du commerce mondial sur la filière rizicole en Côte d’Ivoire. Pour y parvenir, ces
auteurs ont utilisé un modèle d’équilibre partiel. Les données utilisées sont des données
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9 Elles proviennent des études réalisées par l’ANADER en 1996 sur un échantillon de 10 000 paysans choisis au hasard
et repartis sur 250 sites à travers tout le pays et l’ADRAO en 2000 auprès des ménages agricoles de 50 villages de
l’Ouest et du Nord de la Côte d’Ivoire, couvrant près de 60% de la superficie rizicole du pays.
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L’analyse SWOT ou matrice SWOT a été créée par Albert Humphrey, un consultant en management
américain, dans les années 60 et 70. Elle est définie par la commission européenne comme « un outil
d'analyse stratégique. Il combine l'étude des forces et des faiblesses d'une organisation, d'un
territoire, d'un secteur, etc. avec celle des opportunités et des menaces de son environnement, afin
d'aider à la définition d'une stratégie de développement. »
Les quatre (4) facteurs de l’analyse SWOT se présentent comme suit :
Etude des forces : Les forces sont les aspects positifs internes que contrôle l’organisation ou le pays,
et sur lesquels on peut bâtir dans le futur.
Etude des faiblesses : Par opposition aux forces, les faiblesses sont les aspects négatifs internes mais
qui sont également contrôlés par l’organisation, et pour lesquels des marges d’amélioration
importantes existent. L’analyse SWOT étant basée sur le jugement des participants, elle est par nature
subjective et qualitative. Si l’étude des forces et celle des faiblesses nécessitent d’être approfondies,
deux outils peuvent être utilisés pour fournir des pistes d’investigation : l’audit des ressources et
l’analyse des meilleures pratiques (comparaison à l’intérieur d’un pays entre ce qui fonctionne bien
et ce qui fonctionne moins bien suivant certains indicateurs).
Etude des opportunités : Les opportunités sont les possibilités extérieures positives, dont on peut
éventuellement tirer partie, dans le contexte des forces et des faiblesses actuelles. Elles se développent
hors du champ d’influence du pays ou à la marge (ex : changement de goût des consommateurs
mondiaux concernant une production du pays, amélioration de l’économie d’un pays "client",
développement du commerce par Internet, etc.).
Etude des menaces : Les menaces sont les problèmes, obstacles ou limitations extérieures, qui
peuvent empêcher ou limiter le développement du pays ou d’un secteur (ex : l’industrie). Elles sont
souvent hors du champ d’influence du pays ou à la marge (ex : désaffection des consommateurs pour
un produit important du pays, prix de l’énergie en forte augmentation, baisse généralisée de l’aide au
développement, etc.).
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