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Decison Tribunal Dsi

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TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE NANTERRE

2Łme Chambre

JUGEMENT RENDU LE 17 Janvier 2013

DEMANDERESSE

COMITE CENTRAL D’ENTREPRISE DE LA SOCIETE GDF


N R.G.: 12/11998 SUEZ
1 Place Samuel Champlain
2Łme Chambre Tour Ti- Faubourg de l’Arche
92930 LA DEFENSE
MINUTE:
reprØsentØe par Me Roger KOSKAS du Cabinet d’avocats
GRUMBACH ET ASSOCIES, avocats au barreau de PARIS,
vestiaire: K0137

AFFAIRE DEFENDERESSE

COMITE CENTRAL SA GDF SUEZ


D’ENTREPRISE DE LA 1 place Samuel de Champlain
SOCIETE GDF SUEZ Faubourg de l’Arche
92930 PARIS LA DEFENSE
C/
reprØsentØe par Me Baudouin DE MOUCHERON, avocat au
GDF SUEZ SA barreau de PARIS, vestiaire : T03

INTERVENANTS VOLONTAIRES

FEDERATION NATIONALE DES MINES ET DE


L’ENERGIE CGT
263 rue de Paris
93516 MONTREUIL CEDEX

FEDERATION CFE-CGC ENERGIES


59 rue du Rocher
75008 PARIS

SYNDICAT FORCE OUVIRERE GDF SUEZ


1 et 2 place Samuel Champlain
Faubourg de l’Arche
92930 PARIS LA DFENSE

FEDERATION DE LA CHIMIE ET DE L’ENERGIE CFDT


47-49 avenue Simon Bolivar
75950 PARIS CEDEX 19

reprØsentØs par Me Roger KOSKAS du Cabinet d’avocats


GRUMBACH ET ASSOCIES, avocats au barreau (le PARIS,
vestiaire : K0137

1
L’affaire a ØtØ dØbattue le en audience publique devant le tribunal
composØ de:

Claire BOHNERT, Vice-PrØsidente


Charles KORMAN, Vice-prØsident
Fabienne LAGARDE, Vice-prØsidente

qui en ont dØlibØrØ.

Greffier lors des dØbats Julie SERRANO

JUGEMENT

prononcØ publiquement, en premier ressort, par dØcision


contradictoire et mise disposition au greffe du tribunal
conformØment l’avis donnØ l’issue des dØbats

EXPOSE DU LITIGE

Le Groupe GDF SUEZ est nØ en 2008 de la fusion des groupes Gaz de France et Suez et exerce
son activitØ dans les mØtiers du gaz de l’ØlectricitØ et des services l’Ønergie et
l’environnement dans le monde entier mais aussi en France oø il est l’acteur principal de la
distribution, de la commercialisation et de la fourniture au client final du gaz naturel.

Du fait de l’activitØ de service public de l’entreprise, le personnel de la sociØtØ Gaz de France


est soumis au Statut National du Personnel des Industries Electriques et GaziŁres (IEG).

Le Groupe GDF SUEZ est organisØ en branches et Business Units et est dotØ d’une Direction
des systŁmes informatiques (DSI) qui emploie 700 salariØs dont la mission est d’assurer
l’interopØrabilitØ et l’interconnexion entre l’ensemble des entitØs et leurs systŁmes
d’information.

Compte tenu de l’Øvolution de l’activitØ de la DSI, la direction de l’entreprise a en 2011 ØlaborØ


un projet tendant d’une part sØparer les activitØs de pilotage de la filiŁre relevant du Corporate
et les activitØs opØrationnelles et d’autre part filialiser les activitØs opØrationnelles sur le
pØrimŁtre groupe. Pour mettre en oeuvre cette filialisation, il a ØtØ retenu le projet de crØation
d’une SociØtØ Anonyme dØtenue 100% par la sociØtØ GDF SUEZ SA.

Au mois de juillet 2011, le comitØ central d’entreprise a ØtØ informØ de ce projet. A l’occasion
de cette information, les Ølus ont fait part de leur opposition ce projet dans la mesure oø les
salariØs transfØrØs ne bØnØficieraient plus du statut des IEG.

Le 12 juillet 2012, le comitØ central d’entreprise s’est rØuni en sØance extraordinaire pour une
«information/consultation sur un projet de filialisation des activitØs opØrationnelles de la DSI
au pØrimŁtre France, et sur ses consØquences pour les salariØs ». A l’issue de la prØsentation du
projet, les Ølus du CCE ont dØclenchØ une procØdure d’alerte Øconomique sur ce projet.

Lors de la rØunion du CCE du 18 septembre 2012 et aprŁs avoir entendu les rØponses aux
questions posØes dans la cadre de la procØdure d’alerte, les Ølus ont votØ l’habilitation du
secrØtaire du CCE agir en justice pour contester la mise en cause du Statut pour 500 agents
du service informatique.

2
PRETENTIONS ET MOYENS DES PARTIES

Par exploits dØlivrØ le 18 octobre 2012, le ComitØ Central d’Entreprise de la sociØtØ GDF SUEZ,
autorisØ par ordonnance du 11 octobre 2012, a assignØ jour fixe la sociØtØ GDF SUEZ SA aux
fins de voir:

- dire etjuger que l’impØrativitØ des rŁgles statutaires nØcessite prØalablement aux transferts des
salariØs de la sociØtØ GDF SUEZ d’obtenir l’accord de ces derniers,
- dire et juger de ce fait, que la consultation du CCE ne peut pas se poursuivre en l’Øtat,
- dire et juger tout le moins qu’en raison de l’impØrativitØ du Statut et des engagements pris
par devant la reprØsentation nationale et de l’entreprise sur l’application dudit statut GDF
SUEZ, les salariØs ne peuvent pas Œtre privØs de cc statut, ce qui interdit la poursuite de la
consultation du CCE en l’Øtat,
- dire et juger que l’article L1224-1 du Code du travail n’est pas applicable l’opØration de
transfert d’une partie de la DSI, ce qui de ce fait interdit la poursuite de la consultation du CCE
en l’Øtat,
- faire interdiction la sociØtØ GDF SUEZ de mettre en oeuvre par tous moyens le projet de
filialisation avec perte du statut, et ce sous astreinte de 100 000 par infraction constatØe dont
la liquidation sera rØservØe au tribunal sur simple requŒte,
- condamner la sociØtØ GDF SUEZ verser au demandeur la somme de 5 000 en application
des dispositions de l’article 700 du CPC.

Au soutien de ses prØtentions, le CCE fait valoir que l’article 47 du Statut prØvoit que celui-ci
s’applique tout le personnel de l’industrie Ølectrique et gaziŁre en situation d’activitØ ou
d’inactivitØ et que par consØquent les agents, quel que soit le service auquel ils sont affectØs, sont
vis--vis de l’entreprise dans une situation personnelle statutaire pour tout le dØroulement de leur
carriŁre et leur retraite. Ce statut particuliŁrement protecteur constitue un ØlØment fondamental
voulu par le lØgislateur qui place la salariØ dans une position statutaire qui dØpasse le cadre du
contrat de travail mais constitue un lien obligatoire, qui s’impose l’employeur qui ne peut pas
faire varier sa convenance le domaine couvert par le Statut. Il ajoute que les salariØs affectØs
aux services opØrationnels de la DSI ont pour activitØ majoritaire de rØpondre aux besoins de
la sociØtØ GDF SUEZ pour distribuer, commercialiser et fournir au client final du gaz naturel,
activitØs directement liØes l’objet de GDF SUEZ et que la remise en cause du statut ne pourra
Øventuellement intervenir quand les activitØs hors gaz de la filiale deviendront majoritaires. Les
activitØs de la DSI Øtant indispensables la fourniture de gaz, elles sont donc soumises au Statut
de l’IEG nonobstant la filialisation. Il soutient qu’exclure une partie des salariØs du champ
d’application du statut ferait de l’application du Statut une condition potestative, l’employeur
ayant le choix de soumettre ou non le salariØ au Statut. Il est Øgalement rappelØ que lors de la
fusion entre les sociØtØs GDF et SUEZ, des engagements ont ØtØ pris pour que le Statut reste
applicable aux salariØs et que ces engagements ne peuvent Œtre remis en cause l’occasion d’une
filialisation. A titre subsidiaire, il demande que l’application de l’article L1224-1 du Code du
travail soit ØcartØe en l’absence de caractØrisation d’une entitØ Øconomique transfØrØe et en
raison de l’atteinte l’ØgalitØ de traitement que gØnØrerait un tel transfert et du non respect de
la Directive sur le transfert d’entreprise.

Par conclusions du 23 novembre 2012, la FØdØration Nationale des Mines et de l’Energie CGT,
la FØdØration CFE CGC Energies, le syndicat Force OuvriŁre GDF SUEZ et la FØdØration de la
Chimie et de l’Energie CFDT interviennent volontairement l’instance et demandent de

- dire et juger que l’impØrativitØ des rŁgles statutaires fait obstacle l’externalisation des
services informatiques et des salariØs dans les conditions prØvues par la procØdure
d’information/consultation initiØe par GDF SUEZ auprŁs de son CCE en juillet 2012 et sans
l’accord des salariØs,
- dire et juger que le Statut du personnel des IEG s’applique au personnel de la DSI mŒme
externalisØ en raison des activitØs de cette direction
- dire et juger que l’article L1224-1 du Code du travail n’est pas applicable aux transferts des
activitØs informatiques en raison des motifs et du dØcoupage de l’activitØ transfØrØe et en raison

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du non respect de la directive 2001/23/CE du 12 mars 2001,
- prononcer l’exØcution provisoire,
- condamner la sociØtØ GDF SUEZ verser chaque organisation syndicale une somme de
10.000 E de dommages et intØrŒts,
- condamner la sociØtØ GDF SUEZ leur rØgler une somme de 1.500 sur le fondement de
l’article 700 du Code de procØdure civile et supporter les entiers dØpens.

A l’appui de leurs prØtentions, les syndicats rappellent l’impØrativitØ du statut en raison de la


qualitØ de l’agent et des modifications de la structure de GDF SUEZ qui permettent aux agents
quel que soit le service auquel ils sont affectØs de bØnØficier de cette situation statutaire qui
s’impose l’employeur, rØgit le dØroulement de leur carriŁre aussi bien que les pØriodes
d’inactivitØ et empŒche tout licenciement. Ils font valoir que dans la mesure oø les missions de
la DSI sont en lien direct avec l’objet mŒme de GDF SUEZ savoir la fourniture, le transport et
la commercialisation de gaz, elles entrent nØcessairement dans le champ d’application du statut
et ne peuvent en Œtre exclu du seul fait de l’externalisation et de la filialisation de ces activitØs.
Ils invoquent Øgalement les engagements pris devant la reprØsentation nationale au sujet du
bØnØfice du statut lors de la fusion de GDF et de SUEZ et soutiennent enfin que l’article L 1224-
1 du Code du travail ne peut s’appliquer en l’espŁce faute d’entitØ Øconomique autonome.

Par conclusions en rØponse dØposØes 1e23 novembre 2012, la sociØtØ GDF SUEZ invoque in
limine litis l’irrecevabilitØ des conclusions des demandeurs signifiØes le 22 novembre 2012 en
ce qu’elles ØlŁvent des prØtentions nouvelles et invoquent des moyens nouveaux. Elle soulŁve
de mŒme l’irrecevabilitØ des conclusions d’intervention volontaire en ce qu’elles s’appuient sur
des prØtentions et moyens identiques ceux formulØs dans les conclusions en rØponse du
demandeur et en ce qu’elles ØlŁvent des prØtentions autonome s nouvelles. Sur le fond, elle
demande le rejet des prØtentions adverses ainsi que la condamnation du ComitØ Central
d’Entreprise lui rØgler une somme de 5.000 E au titre de l’article 700 du Code de procØdure
civile, la condamnation des organisations syndicales lui verser la somme de 2 000 sur le mŒme
fondement et la condamnation du ComitØ Central d’Entreprise supporter les entiers dØpens qui
pourront Œtre recouvrØs selon les modalitØs de l’article 699 du CPC par Matre Baudoin de
Moucheron.

Elle invoque au soutient de sa dØfense, l’article L1224-1 du code du travail faisant valoir que
le projet prØsentØ correspond bien au transfert d’une entitØ Øconomique comprenant plusieurs
ØlØments, avec un maintien de l’identitØ de ladite entitØ chez le nouvel exploitant et la poursuite
ou la reprise de l’activitØ de l’entitØ puisque la filiale dont la crØation est envisagØe bØnØficierait
d’un transfert d’activitØ et d’un apport partiel d’actif et continuerait assurer les missions
opØrationnelles de production de services qui se distinguent des missions rØgaliennes et font
l’objet d’une facturation aux clients. Elle soutient donc que ce projet de filialisation a bien pour
but l’autonomie des activitØs opØrationnelles actuellement confiØes la DSI et non une perte du
bØnØfice du Statut pour un certain nombre de salariØs, qu’il s’agit bien d’un projet de transfert
d’entreprise au sens de l’article L1224-1 du Code du travail qui entraine donc automatiquement
le transfert des contrats de travail et l’application de la convention collective dont relŁve
l’entreprise d’accueil au regard de son activitØ principale. Elle prØcise que le Statut s’applique
aux entreprises assurant la production, le transport et la distribution d’ØlectricitØ et de gaz et que
compte tenu de son objet social et de son activitØ de services informatiques, le personnel de cette
nouvelle sociØtØ ne pourra se voir appliquer le Statut dont le champ d’application est strictement
dØfini par la loi.

MOTIFS

Sur l’irrecevabilitØ des conclusions dites « en rØponse» du demandeur

Selon l’article 788 du Code de procØdure civile, en cas d’urgence, le prØsident du tribunal peut
autoriser le demandeur, sur sa requŒte, assigner le dØfendeur jour fixe. Il dØsigne, s’il y a lieu,

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la chambre laquelle l’affaire est distribuØe. La requŒte doit exposer les motifs de l’urgence,
contenir les conclusions du demandeur et viser les piŁces justificatives. Copie de la requŒte et des
piŁces doit Œtre remise au prØsident pour Œtre versØe au dossier du tribunal.

En l’espŁce, le demandeur a fait parvenir le 23 novembre 2012, soit la veille de l’audience, des
conclusions en rØponse n2 dans lesquelles il forme une demande au titre de l’exØcution
provisoire, qui ne peut Œtre considØrØe vØritablement comme une demande nouvelle dans la
mesure oø elle peut Œtre ordonnØe d’office par le juge, ces conclusions prØsentent Øgalement
certains moyens sous la dØnomination « titre complØmentaire » sans qu’il ne s’agisse de
moyens ni de demandes nouvelles et sans que cette prØsentation n’apporte de modification
substantielle la demande initiale, en revanche ces conclusions invoquent un moyen nouveau
relatif au non respect de la Directive 2001/23/CE, moyen qui n’est pas visØ dans l’assignation,
ce moyen Øtant nouveau, n’ayant pas ØtØ visØ dans la requŒte tendant Œtre autorisØ assigner
jour fixe et n’Øtant pas soulevØ en rØplique l’argumentation adverse, les conclusions en
rØponse n2 seront dØclarØes irrecevables sur ce point,

Sur l’irrecevabilitØ des conclusions en intervention volontaire

Les interventions volontaires des organisations syndicales sont pour partie des interventions
accessoires puisqu’elles viennent l’appui des demandes du CCE et pour partie des demandes
principales dans la mesure oø des demandes de dommages et intØrŒts sont formulØes,

Concernant les demandes principales, il doit Œtre relevØ qu’elles ne sont pas visØes par
l’ordonnance autorisant l’assignation jour fixe et sont donc irrecevables,

Concernant les demandes accessoires qui viennent l’appui des demandes du CCE, elles doivent
Œtre considØrØes comme recevables dans la mesure oø elles reprennent les demandes et moyens
du demandeur principal, seul le moyen tirØ du non respect de la Directive 2001/23/CE Øtant
irrecevable,

Sur la demande principale

Selon l’article L1 224-1 du Code du travail, lorsque survient une modification dans la situation
j uridique de l’employeur, notamment par succession, vente, fusion, transformation du fonds, mise
en sociØtØ de l’entreprise, tous les contrats de travail en cours au jour de la modification
subsistent entre le nouvel employeur et le personnel de l’entreprise.

Pour que cet article trouve s’appliquer il doit Œtre Øtabli un transfert d’une entitØ Øconomique
comprenant plusieurs ØlØments, le maintien de l’identitØ chez le nouvel exploitant et la
poursuite ou la reprise de l’activitØ de l’entitØ,

En l’espŁce, la sociØtØ GDF SUEZ envisage la sØparation des activitØs de pilotage de la filiŁre
relevant du Corporate et correspondant aux activitØs rØgaliennes de la DSI et des activitØs
opØrationnelles correspondant la production de services informatiques, la suite de cette
sØparation il est prØvu une filialisation des activitØs opØrationnelles par le biais d’une sociØtØ
anonyme dØtenue 100% par GDF SUEZ qui assurerait ces missions opØrationnelles la fois
pour la DSI Corporate et pour les branches et Business Units du groupe,

Au regard de l’ensemble de la documentation versØe au dØbat concernant l’organisation de cette


filialisation, il apparat que les activitØs opØrationnelles de la DSI de GDF SUEZ dont la
filialisation est envisagØe constituent un ensemble homogŁne et cohØrent qui regroupe les
activitØs qui ne relŁvent pas de l’activitØ rØgalienne de la DSI et font [objet de facturation aux
clients, qu’il est prØvuUfl apport partiel d’actif notamment sous la forme de transferts de licences
de logiciels, de contrats fournisseurs, de fonds de commerce et de dettes sociales et fiscales, par
ailleurs il ressort clairement des projets exposØs que la filiale poursuivra l’activitØ de
production de services qui est actuellement la sienne et qu’elle sera dotØe d’une direction et d’un

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conseil d’administration qui lui seront propres, ainsi il n’est en rien dØmontrØ que la filiale ainsi
crØØe resterait dØpendante de la DSI Corporate, le but de cette filialisation Øtant au contraire
l’autonomie des missions opØrationnelles de la DSI, qui restera cependant soumise aux cadres
dØfinis par le groupe, comme c’est le cas pour l’ensemble des filiales du groupe GDF SUEZ,

Ainsi il ressort de l’analyse de l’ensemble de ces ØlØments qu’il existe bien un transfert d’une
unitØ Øconomique autonome dont l’activitØ sera poursuivie au sein de la filiale et que donc ce
projet de filialisation est rØel et n’apparat en rien frauduleux, dŁs lors l’article L1 224-1 du code
du travail doit trouver s’appliquer ce qui signifie que l’ensemble des contrats de travail en
cours subsisteront entre le nouvel employeur savoir la SA nouvellement crØØe et le personnel
de l’entreprise,

Le personnel de la DSI bØnØficie actuellement du Statut National du Personnel des Industries


Electriques et GaziŁres (IEG), qui selon l’article 47 du Statut modifiØ par la loi du 7 dØcembre
2010, s’applique « tout le personnel de l’industrie Ølectrique et gaziŁre en situation d’activitØ
ou d’inactivitØ, en particulier celui des entreprises de production, de transport, de distribution,
de commercialisation et de fourniture aux clients finals d’ØlectricitØ et de gaz naturel sous
rØserve qu’une convention collective nationale du secteur de l’Ønergie, qu’un statut national
ou qu’un rØgime conventionnel du secteur de l’Ønergie ne s’applique pas au sein de
l’entreprise », ainsi les relations collectives de travail ne sont pas rØgies par un accord collectif
de travail mais par ce statut lØgislatif qui ne s’incorpore toutefois pas aux contrats de travail, dŁs
lors le transfert automatique des contrats de travail dØcoulant de l’application de l’article L 1224-1
du Code du travail n’emporte pas transfert du bØnØfice du Statut du personnel des IEG qui n’est
pas attachØ la personne du salariØ dans la mesure oø il n’est pas incorporØ au contrat de travail
mais est dØpendant de l’activitØ principale de l’entreprise laquelle appartient le salariØ,

L’article 47 du Statut National du Personnel des Industries Electriques et GaziŁres (IEG) limite
l’application de ce statut aux entreprises assurant la production, le transport et la distribution
de gaz naturel, or la filiale crØØe assurera des prestations de service informatique la fois pour
des entreprises du groupe assurant la production, le transport et la distribution de gaz mais
Øgalement pour d’autres entreprises notamment dans le secteur de l’environnement ou de
l’assainissement, ainsi dans la mesure oø son activitØ ne sera pas directement, exclusivement et
indissociablement liØe la production, au transport et la distribution de gaz, ses salariØs ne
pourront prØtendre au bØnØfice du Statut National du Personnel des Industries Electriques et
GaziŁres (IEG) dont le champ d’application est strictement limitØ, du fait de son caractŁre
exorbitant du droit commun,

Ainsi la filialisation n’aura pour consØquence la perte du bØnØfice du Statut des IEG pour les
salariØs transfØrØs que dans la mesure oø leur activitØ ne concerne pas directement et
exclusivement la production, le transport et la distribution de gaz naturel et oø ils ne bØnØficient
actuellement de ce statut que du seul fait de leur appartenance la sociØtØ GDF qui assure de
telles missions,

D’ailleurs les engagements pris l’occasion de la privatisation de GDF et de la fusion avec


SUEZ consistaient ne pas remettre en cause le statut du personnel des IEG du fait de la
fusion en prØcisant que celui-ci s’appliquerait en fonction de l’activitØ principale de l’entreprise
concernØe qu’elle soit une sociØtØ mŁre oit une filiale, ainsi l’impØrativitØ du Statut ne s’applique
qu’aux salariØs appartenant des entreprises pouvant prØtendre du fait de leur activitØ principale
l’application de ce Statut,

En consØquence, le ComitØ Central d’Entreprise de la sociØtØ GDF SUEZ et la FØdØration


Nationale des Mines et de l’Energic CGT, la FØdØration CFE CGC Energies, le syndicat Force
OuvriŁre GDF SUEZ et la FØdØration de la Chimie et de l’Energie CFDT doivent Œtre dØboutØs
de l’ensemble de leurs demandes,
Sur les dØpens et l’article 700 du CPC

Les demandeurs succombent l’instance; ils seront donc condamnØs in solidum supporter les
entiers dØpens qui pourront Œtre recouvrØs par les avocats de la cause en ayant fait la demande
selon les dispositions de l’article 699 du Code de procØdure civile ; l’ØquitØ justifie cependant
qu’il ne soit pas fait application des dispositions de l’article 700 du Code de procØdure civile

PAR CES MOTIFS,

Le tribunal, statuant publiquement, par jugement contradictoire et en premier ressort,

DECLARE irrecevables les conclusions en rØponse du ComitØ Central d’Entreprise de la sociØtØ


GDF SUEZ en ce qu’elles ØlŁvent un moyen nouveau;

DECLARE irrecevable l’intervention volontaire principale de la FØdØration Nationale des


Mines et de l’Energie CGT, de la FØdØration CFE CGC Energies, du syndicat Force OuvriŁre
GDF SUEZ et de la FØdØration de la Chimie et de l’Energie CFDT mais dØclare recevable leur
intervention volontaire accessoire,

DEBOUTE le ComitØ Central d’Entreprise de la sociØtØ GDF SUEZ et la FØdØration Nationale


des Mines et de l’Energie CGT, la FØdØration CFE CGC Energies, le syndicat Force OuvriŁre
GDF SUEZ et la FØdØration de I Chimie et de l’Energie CFDT doivent Œtre dØboutØs de
l’ensemble de leurs demandes;

CONDAMNE in solidum les demandeurs aux entiers dØpens qui pourront Œtre recouvrØs par
les avocats de la cause en ayant fait la demande selon les dispositions de l’article 699 du Code
de procØdure civile;

DIT n’y avoir lieu application des dispositions de l’article 700 du CPC

PrononcØ par remise au greffe le 17 janvier 2013.

SignØ par Claire BOHNERT, Vice-PrØsidente et par Julie SERRANO, Greffier prØsent lors
du prononcØ.

LE GREFFIER LE PRSIDENT

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