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Radioprotection 2002 DOI: 10.

105l/radiopro:2002008
Vol. 37, no 3, pages 283 à 327

Article

Radioactivité d'origine naturelle


dans l'environnement en France :
niveaux non perturbés par l'homme
Ph. PICAT', D. CALMET2?*,D. LOUVAT', F. VRAY', N. LEMAITRE',
G. LINDEN', P. BARBEY3, G. PIGREE3, T. BOURCER4, F. LEVY', S. LE BAR5,
Y. BARON6, D. DELACROIX2, E. PANAÏVA~,T. DE BRUYNE2, J.Y. H E R V É ~ ,
P. BEGUINEL2, N. CABANNE2, A. DE PAEPE7, C. SANTUCCI',
T. PROT*, J.L. M A T R A Y ~ J.L.
, TILLIE'"

(Munuscrjl reçu le I O avril 2002, accepté le 3juin 2002)

RÉSUMÉ Quelles sont les valeurs qui caractérisent sur le territoire françaici les rayonnements
ionisant7 et les radionucléides d'origine naturelle ? Comment distinguer dans le
résultat d'une mesure la part qui résulte éventuellement d'une activité humaine ?
Afin d'essayer de répondre h ces questions, un questionnaire a été adressé aux
différents organismes qui effectuent en France des mesures de radioactivité dans
l'environnement. Les informations mentionnées dans cette étude se rapportent
exclusivement à des observations faites dans l'environnement à l'extérieur des
bâtiments et du périmètre des installations nucléaires de base (INB). En outre, eues
ne concernent, sauf cas particuliers signalés, que des mesures de rayonnements ou de
radioéléments d'origine naîurelle dont les résultats n'ont pas été perturbés par
l'action de l'homme. L'enquête montre la difficulté actuelle de dresser en France un
bilan exhaustif des connaissances acquises concernant les caractéristiques d u bruit
de fond radioactif d'origine naturelle dans l'environnement. Aujourd'hui en France,
dans le domaine de la radioactivité naturelle, les efforîs consentis manquent de
coordination et d'orientation vers certaines priorités. A ce titre, les mesures des 'jSU
et 23zThprécurseurs des '%Ra et ''Ra des descendants solides émetteurs alpha du
radon (par la mesure des EAP du '"Rn et "'Rn), des émetteurs gamma post
émanation ('14Pb, '14Bi, '"Ph), du '"Pb, "%'O et du I4C doivent être privilégiées.

Abstract Natural radioactivity in the environment of France: levels free from hnman
interference.
On the french territory which levels are characteristic of ionising radiation and
which of radionuclides natural in origin? Is it possible to distinguish the portion of

* Auteur pour correspondance : CEAIDAMDMSE, BP 12, Y1680 Bruyères-le-Châtel, France.


IIRSN, France.
CEA, France.
Association pour le contrôle de la radioactivité dan!, l'ouest, France.
EDF, France.
COUEMA, France.
Maine nationale, Frdncc.
' Ccntrc d'essais et de conlrôle de la radioactivité, France.
' Agence nationale pour la gestion dc!, déchets radioactifs. France.
Bureau de recherchcs gcologiques el minières. France.
"Direction générale de la concurrence, consonimaiion et répression des Iraudes, France.

RADIOPROTECTION -VOL. 37 ~ O EDP Sciences, 2002 2x3


Article published by EDP Sciences and available at http://www.edpsciences.org/radiopro
Ph. PICAT et al.

a measurement readiiy attrihutable to man-made sources? In an attempt to answer


these questions, a questionnaire was sent to the various bodies measuring
environmental radioactivity in France. information contained in this paper relates
solely to observation of the environment (open spaces) outside buildings and heyond
the perimetre of nuclear facilities. Further more, it concerns the measurement of
radiation or of radionuclides naîural in origin where the resulîs have not k e n
influenced by human activity, with the exception of specifically mentioned cases. The
survey illustrates the present diffculty of assessing the acquired data on the
characteristics of naîural radioactive background noise in the environment in
France. Efforts exerîed in France in the area of natural radioactivity lack
coordination and a shared settin of priorities. In this regard, the measurement of
238U and "%h precursors to '%a and 2BRa of solid alpha-emitting radon
daughters @y measunn PAE of '"Ru and o f p st - eman at i o n gamma
emitters ('14Ph, '14Bi, 2F'Pb) and of "%b, z'OPo and I C should be given top
priority.

1.Introduction
Dans le monde, seules quelques zones habituellement proches de sites où se sont
produits des accidents nucléaires majeurs, comme Tchernobyl en Ukraine et
Kyshtym en Russie, se caractérisent par des niveaux d'activité des radioéléments
d'origine artificielle présents dans l'environnement plus importants que ceux dus
aux radioéléments d'origine naturelle.

En tout autre lieu de la planète, l'exposition aux rayonnements ioniçants des


populations résulte principalement des irradiations externes et internes liées à des
sources de radioactivités naturelles (Jammet, 1984 ; UNSCEAR, 1988, 1993 ;
Thébault et al., 1998). Des différences notables apparaissent toutefois au niveau
des isotopes radioactifs naturels détectés et de leurs concentrations selon les
caractéristiques géologiques, orographiques et biologiques de la région, de
l'écosystème ou du constituant de la biosphère considéré. Enfin, l'existence
d'installations, en fonctionnement ou à l'arrêt, qui produisent ou détiennent des
matières radioactives d'origine naturelle, peut également localement modifier les
niveaux d'activité de ces isotopes ou éléments naturels.

Quelles sont donc les valeurs qui caractérisent les rayonnements ionisants et les
radionucléides d'origine naturelle sur le territoire français ? Comment distinguer
dans le résultat d'une mesure la part qui résulte éventuellement d'une activité
humaine ? L'impact dosimétrique de cette dernière doit en effet être comptabilisé
dans la limite de dose efficace de 1 OOOpSv par an qui s'applique depuis le
13 mai 2000 aux personnes du public dans tout État membre de la Communauté
européenne (JOCE, 1996).

Afin d'essayer de répondre à l'ensemble de ces questions, un questionnaire a


été adressé aux différents organismes qui effectuent en France des mesures de

284 RADIOPROTECTION VOL. 37 - No 3 (2002)


~

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RADIOACTIVITÉD’ORIGINE NATURELLE DANS L’ENVIRONNEMENT EN FRANCE

radioactivité dans l’environnement, qu’ils interviennent dans un but de contrôle,


y compris d’auto-contrôle, de recherche ou d’expertise, en tant qu’exploitants,
services de l’État, entreprises privées ou associations (Tab. 1)

Les informations mentionnées dans cette étude se rapportent exclusivement à


des observations faites dans l’environnement à l’extérieur des bâtiments et du
périmètre des installations nucléaires de base (INB). En outre, elles ne concernent,
sauf cas particuliers signalés, que des mesures de rayonnements ou de
radioéléments d’origine naturelle dont les résultats n’ont pas été perturbés par
l’action de l’homme.

2. Composantes du bruit de fond radioactif naturel et causes


de perturbation
Dans la biosphère, l’exposition des êtres vivants aux radiations ionisantes issue de
sources naturelles résulte de l’existence de rayonnements et de radionucléides
d’origine cosmique et tellurique.

2.1. Rayonnement cosmique


Il a pour origine le bombardement continu de la Terre par des particules chargées
de hautes énergies issues de l’espace intersidéral. Ces particules cosmiques
primaires interagissent avec les constituants de l’atmosphère terrestre et donnent
naissance au niveau du sol à un rayonnement composé de 80 % de muons et 20 %
d’électrons. L’intensité de ce rayonnement varie principalement en fonction de
l’altitude, de la latitude et du cycle de 1 1 ans de l’activité solaire.

Au niveau de la mer et à une latitude de 45”,l’irradiation externeIl associée


aux particules chargées du rayonnement cosmique, est de 3 1 nGy/h et représente
pour un individu qui séjourne en moyenne 20 % de son temps à l’extérieur des
bâtiments, une dose annuelle” due aux muons de 54 pSv, celle due aux neutrons
étant de 16 pSv.

À titre de comparaison, les doses annuelles des personnes empruntant réguliè-


rement l’avion et des personnels navigants peuvent atteindre 5 O00 pSv par an.

2.2. Radioéléments naturels d’origine cosmique


Les réactions des particules cosmiques primaires avec l’azote, l’oxygène et
l’argon présents dans les couches supérieures de la stratosphère donnent aussi

‘‘
Ce\ valeurs citées dans ce puagrdphc sont cxtrilitcs dc rapports (UNSCEAR, 1988, 1993) ci correspondent à des moyennes
mondiales pour des adultes.

RADIOPROTECTION - VOL. 37 - No 3 (2002) 285


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TABLEAU 1
Principaux organismes effectuant des mesures de radioactivité dans l'environnement en France.
Principal bodies measuring environmental radioactivity in France.

Organisme O B J E C T I F S (*)
Métier Types de m e m m I-ealisées Constituants mesu&
TuteUe Financement m
de base

ref. Nom
m
Assrnation Assonation État ( v m b l e )
1 ACRO protemon de Prestations 0 .o. 0.0.
rcnvuonncmcnt loi I9O1 Cotisahons
w
P

m ANDU Gestion déchets hdustne de déchets (100 O/.)


Ennronnement m
a
-
Muustères
V CEA-R Recherche Recherche (79%) 0
nucléaire mfense h.mmm (21 5)

CNRS Recherche Mmistère État (90%)


VI
CFR Recherche piestahm (10%)
<
O Ventes s e M c e s
r COGEMA Cycle du de retraitement
'
4d retraitement combustible .........o.
l'industne du combustible
l

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z,
W vm CRECEP des eaux
RADIOACTIVITE D'ORIGINE NATURELLE DANS L'ENVIRONNEMENT EN FRANCE

RADIOPROTECTION - VOL. 37 N" 3 (2002)


~ 287

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Ph. PICAT ef al.

naissance à une série de radionucléides cosmogéniques tels que le tritium (’H), le


béryllium-7 (7Be), le carbone-14 (14C) et le sodium-22 (22Na) dont les principales
caractéristiques sont présentées au tableau II.

Le taux de production de ces radioéléments varie aussi en fonction de


l’altitude, de la latitude et du cycle solaire (Calmet et al., 199th). Au niveau du sol,
leur abondance et leur répartition dans la biosphère dépendent par ailleurs de
nombreux phénomènes :
- échanges entre la stratosphère et la troposphère,

- dépôt et captation des formes gazeuses et particulaires (aérosols) sur les

surfaces et le couvert végétal,


- incorporation de certains isotopes (3H, I4C) dans la biomasse lors de la

photosynthèse.

L’intensité de ces mécanismes est liée à l’état physiologique des plantes et varie
également selon la saison, le lieu et le moment de la journée d’où de grandes fluc-
tuations susceptibles d’être observées dans l’environnement (Belot et al., 1996).

La dose annuelle due aux radionucléides cosmogéniques provient essentielle-


ment du I4C et représente 12 pSv. Les contributions dues aux 22Na, 7Be et 3H sont
beaucoup plus modestes et atteignent respectivement O, 15,0,03 et 0,Ol pSv.

Il faut toutefois noter que certains isotopes comme le tritium et le carbone- 14


peuvent être aussi produits de façon artificielle (Caput et al., 1981). Par exemple,
dans les centrales électronucléaires françaises, à la production de 1 kWh est
associé un rejet en tritium sous forme liquide de 1,7 kBq (OPRI, 1997). En 1997,
l’ensemble du parc français a ainsi généré 0,67 PBq de tritium ce qui équivaut à
environ 1 % de sa production naturelle annuelle mondiale (Tab. II). D’autres sour-
ces artificielles de tritium plus anciennes existent, telles celles liées aux anciennes
explosions aériennes d’engins nucléaires qui aujourd’hui ont une importance
moindre. Enfin, les usines de retraitement du combustible constituent une source
industrielle importante de tritium, le seul site de La Hague en ayant rejeté, en 1995,
de l’ordre de 9,6 PBq dans la Manche et 0,085 PBq dans l’atmosphère.

Aussi, les concentrations en tritium en de nombreuses régions ne peuvent être


considérées comme imputables au seul bruit de fond d’origine naturelle qui dans
les eaux représente une activité qui varie entre 0,12 à 0,24 Bq 1-’ (Tort et al.,
1997).

2.3. Radioéléments naturels d’origine tellurique


Aujourd’hui ne subsistent en raison de leur période radioactive, qu’une vingtaine
de radionucléides présents au moment de la formation de la Terre. Certains comme

288 RADIOPROTECTION - VOL. 37 - N o 3 (2002)


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TABLEAU II
Caractéristiques des principaux radionucléides naturels d'origine cosmique.
Characteristics of main naturai radionuclides of cosmic origin.

<
O
r
4
W
I

z,
W

p-0,0186 tout le 0,018 (3) 0,26 (3)


'H 72 1275 0,004 1,4 12,3a (100 5%) I2j corps 0,042(4) * (5)
TGI

p' 0.59 (8'1 '+) toul lz


2x3 0.12 0.44 0,017 o,tm)2 1 ?.O (r K (10%) Il j cuqx 3.2 1.3
y1.27(W'k)
(1) Inventaire global estimé par la relarion : production annuelle x 1,44 x période physique. (2) Valeur la plus restrictive dans le cas d'un adulte (âge > 17 ans).
(3) Pour l'eau tritiée. (4) Pour le tritium inclus dans un compost organique. (5) Pour le tritium gazeux, coefficient = 1.8 x Sv Bq-'. (6) TGl = tractus
gastreintestinal. (7) Pour le carbone sous forme de dioxyde (CO,) (JOCE, 1996 ; UNSCEAR, 1988, 1993 ; Patti et al., 1990).

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Ph. PICAT et al.

le potassium-40 (40K) se désintègrent en donnant directement un élément stable.


D’autres, au contraire, comme l’uranium-238 (238U), le thorium-232 (232Th)et
l’uranium-235 (235U)donnent naissance à des séries de descendants radioactifs de
propriétés chimiques et physiques distinctes de celles des nucléides pères (SFRP,
1998). L’ensemble de ces filiations constitue les familles radioactives naturelles.
Les caractéristiques des principaux radioéléments naturels d’origine tellurique
sont présentées au tableau III.

Leur comportement dans la biosphère est conditionné par les propriétés des
éléments chimiques auxquels se rattache chaque isotope mais aussi par les
caractéristiques des eaux, des sols, de la flore et de la faune (AIEA, 1994). Par
exemple, l’existence de formes gazeuses et solubles anioniques pour un même
isotope, est favorable à sa migration dans l’environnement. A contrario, des
formes particulaires ou solubles cationiques conduisent en général à une mobilité
plus réduite. Il en résulte des variations importantes des concentrations des
isotopes des familles de l’uranium et du thorium dans les différents compartiments
de la biosphère.

En outre, les possibilités de modification par l’homme du bruit de fond


radioactif naturel d’origine tellurique sont multiples (EC, I998), notamment à
proximité des sites d’extraction et de traitement des minerais d’uranium ou de
thorium, des anciennes usines d’utilisation du radium-226 (peinture, horlogerie,
médecine), mais aussi au voisinage des usines de production d’engrais phosphatés
ou des sites d’extraction de gaz et de pétrole (Aigueperse et al., 1981 ; Descamps
et Baudin-Jaulent, 1987 ; Zettwoog et al., 1997).

La dose annuelle due au 40K est limitée à 170 pSv 12. Une valeur identique est
atteinte pour les isotopes de période longue des familles de 238U et du 232Th.

Les doses annuelles dues à l’inhalation des isotopes gazeux du radon (222Rn et
220Rn) sont évaluées séparément car elles résultent de modalités particulières de
transfert dans l’environnement (ICRP, 1993). Leur impact chez l’homme est en
effet lié à l’existence de descendants solides émetteurs alpha à vie courte (218Po,
214p0 et 212 .
Bi) qui se déposent dans les voies respiratoires. Les doses annuelles
dues à l’inhalation des 222Rn, 22% et à leurs descendants sont estimées
respectivement à 60 l 3 et I O pSv.

‘2Cornple icnu de son contrôle homéoostaiique dans Ic corps humain, où b a conccntration est de l’ordre de 0,18 %.
l 3 Pour un individu séjournant 20 % de son temps B I’cxtérieur des bâtiments, une concentration moyenne en 222Rn dans l’air
de 10 Bq m e l un facteur d’équilibre de 0,h enirc Ic 222Rn et ses descendants i vie courte.

290 RADIOPROTECTION - VOL. 37 No 3 (2002)


~

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RADIOACTIVITÉD'ORIGINE NATURELLE DANS L'ENVIRONNEMENT EN FRANCE

TABLEAU 111
Caractéristiques des principaux radionucléides naturels d'origine tellurique.
Characteristics of main natural radionuclides of telluric origin.

p 1,32 (89) Régulation


40K 6.2 2, I homéostatique
1,28 x 10'" a y l,46 (II)
chez l'homme

a4,77 (72)
TGI 49 9 400
214ü 2,5 x 10'a 4,72 (28) 'Oo

a4,78 (95)
2XR, 1.6 x IO' a 4,59 (5) 16000 os 280 9 500

218P« 3,05 min a6.0 (99)


'I4Pb 0,447 h 0 1,03 (6) 0,14 I i Descendant7
f33.18 (99) \ohder à vie
'I4Bi 0,332 h y0,61 poumon\ 0.1 I
l4 wurte du 222Rn
2i4Po 1 6 0 ~ s a7.68 (100)

138,4j a5.305 (100) 45 rate. reinr 1200 4 300

a4.01 (76)

p-0,34 (84) Descendants


*"Pb 10.6 h 0.58 (12) 0.44 TGI, reiiis 6,O 190 solides a vie
c ~ u r t çdu ""Rn

212~o 0,3 ps a ~ , ï ~
(1) Valeur la plus restrictive dans le cac d'un adultc (ige > 17 ans). (2) L a effciq biologiques d ç gÿ, radioactif\ 222Rn e l 210Rn w l t
dus i IGUE dexendants solidm i Y K courte émeileur\ alpha. L'fncrgic alpha totdle des panicules f m i e s qui s'exprimc cn J ni-', e\l l e
parani8lre cwenticl qui détermine la dose dflivrlic notilmment BU niveau de\ p u m o n s par les descçn<lml\ du radon.

RADlOPROTECTION ~ VOL. 37 - N" 3 (2002) 291

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Ph. PICAT et al

2.4. Rayonnement tellurique

Il a pour origine les radionucléides émetteurs gamma présents dans les roches et
les sols. Le 40K et les descendants émetteurs gamma des séries de 238Uet du 232Th
sont les principaux isotopes responsables de l’irradiation externe d’origine
tellurique des populations (Madelmont et al., 1984).

L’existence d’un élément chimique gazeux, le radon, dans les deux familles de
l’uranium et du thorium contribue à réduire, du fait de son exhalation des sols et
des roches, l’exposition tellurique imputable aux émetteurs gamma post-
émanation présents dans les deux familles (Tab. III).

L’irradiation d’origine tellurique est en moyenne de 60 nGy h-’. Elle peut


varier entre 10 et 200 nGy h-’ en fonction des concentrations en 40K et en
radionucléides émetteurs gamma des familles de 238U et du 232Th présents dans
les sols. Une autre cause de variation rapide est due au dépôt sur le sol, en cas de
pluie, des descendants solides émetteurs gamma post-émanation, du 222Rn
notamment.

La dose moyenne annuelle associée à l’irradiation naturelle d’origine tellurique


est estimée à 74 pSv pour un individu séjournant 20 % de son temps à l’extérieur
des bâtiments.

2.5. Autres causes d’irradiation naturelle des populations

La présence de radionucléides émetteurs gamma dans les matériaux de


construction ainsi que de radon et de thoron dans l’air des bâtiments conduit à des
doses moyennes annuelles mondiales respectivement de 410, 700 l 4 et 150 pSv,
pour un individu qui séjourne en moyenne 80 % de son temps à l’intérieur des
bâtiments.

Les niveaux de radioactivité naturelle des matériaux de construction et les


concentrations en radon et thoron dans les bâtiments ne sont pas abordés dans cet
article. Pour la France, des informations sont disponibles dans les publications
(Métivier et Robé, 1998 ; Robé et al., 1992a), une étude des zones potentiellement
exposées à de fortes concentrations en radon étant en cours1s.

I4Pour une concentration moyenne en 222Rn dans l’air de 40 Bq K3et un îacleur d’équilihre de 0,4 enirc le 2”Rn et seï
descendanls B vie courte.
” Collahoraiion BRCWIPSN dans le cadre du programme Environnement ei S u t é .

292 RADIOPROTECTION - VOL. 37 N”3 (2002)


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RADIOACTIVITÉ D’ORIGINE NATURELLE DANS L’ENVIRONNEMENT EN FRANCE

3. Méthodes de sélection et de collecte des données

Dresser un inventaire en France des niveaux de radioactivité naturelle dans


l’environnement qui ne soient pas perturbés par l’action de l’homme 2 l’extérieur
des habitations, implique d’identifier les installations susceptibles de modifier le
bruit de fond radioactif d’origine naturelle.

À cet effet, les organismes qui ont participé à cet inventaire ont reçu un jeu de
tableaux (Fig. 1) où les résultats radioactifs relatifs à chaque constituant ou
composante de la biosphère devaient être reportés en fonction de leur zone
d’origine (Tab. IV).

Méthode de urésentation

L a lettre P indique que les


niveaux obscrvés ne
peuvent être considérés moyenne de l’année 1997*
comme appartenant au bruit
de fond naturel valeurs minimale et maximale
observées en 1997*
\I/
L P
1 140(20 204)
IV/10 I m l 8
I

année? d’archive5 disponibles*

fréquence du prékvement
>- (vox tableau 4 pour signification
des lettres)

>- nombre de stations de mesure

organisme ayant fourni les données


-> (vox tableau 1 pour signification des
chiffres r o m )

* Pour les mesures occasionnelles, c’est le nombre d’années pendant leur réalisation qui est pris
en compte.

Figure 1 - Modèle de présentdon des données regroupées dans les tableaux VI à XVI,
Presentaiion of the data grouped in Tables VI ta XVI.

RADIOPROTECTION -VOL. 37 ~ N 3 ”(2002) 2Y3

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i
.+
w

m
z
N
O:

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RADIOACTIVITÉ D’ORIGINENATURELLE DANS L’ENVIRONNEMENTEN FRANCE

Cinq zones étaient distinguées :


- celles dotées d’installations nucléaires liées à l’amont du cycle du
combustible : mines, usines de traitement du minerai, de conversion et
d’enrichissement de l’uranium, et de fabrication des combustibles dont les
activités peuvent modifier la distribution des isotopes de la famille de
l’uranium et du thorium dans l’environnement’6 ;
- celles dotées de centrales électronucléaires qui rejettent, outre des
radionucléides artificiels, du tritium et du carbone- 14 ;
- celles où sont présentes des usines de retraitement de combustibles i r r a d i é ~ ’ ~ ,
qui rejettent aussi du tritium et du carbone-14 mais avec des activités beaucoup
plus importantes que celles mises en jeu sur un site EDF équipé de réacteurs à
eau pressurisée (REP) ;
- celles où sont implantés les centres du Commissariat à l’énergie atomique
(CEA), les bases de la Marine nationale ou les centres de stockage de déchets
de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA). Selon
la mission de ces établissements, des isotopes radioactifs naturels tant
cosmogéniques que telluriques peuvent y être détenus, produits et/ou rejetés ;
- celles exemptes de toute INB pour lesquelles il convient toutefois de s’assurer
qu’une installation industrielle non nucléaire ne manipule pas ou ne détient pas
des matériaux radioactifs susceptibles de perturber les niveaux de radioactivité
naturelle dans l’environnement.

Les figures 2 et 3 présentent respectivement la localisation des principaux sites où


sont effectuées des mesures systématiques, soit in situ du rayonnement gamma
ambiant, soit différées en laboratoire de la radioactivité d’échantillons prélevés
dans l’environnement.

Compte tenu de l’abondance des données, de leur variation faible d’une année
sur l’autre pour un radioélément donné et un constituant donné, de méthodes
d’échantillonnage et de mesure différentes mises en œuvre par les organismes
contactés, le recueil des données s’est effectué en tenant compte des prescriptions
suivantes :
- pour les mesures à caractère systématique, liées en général au contrôle
réglementaire des installations nucléaires et à la surveillance de
l’environnement, seules les observations faites en 1997 avaient été prises en
compte. Pour les mesures à caractère occasionnel associées plutôt aux
recherches et expertises, la période de référence prise en compte correspondait
à celle d’exécution de ces travaux,

“Les usincs d e production d’cngrais phospharcs ou qui manipuleni dcs matériaux contenant du ihonum ont été raihchées B
cette catégorie d’installations.
l 7 I I est h noici aue le ietiaitemcni des comhustiblçs nucléaire? a éic a r r W à Marcoule fin 1998.

RADIOPROTECTION - VOL. 37 ~ N” 3 (2002) ZY5

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962 (ZOOZ)& .N - LE '7012- NOIL3LlLOüdOlCiE?I

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- LE '7OA NOlL3?iLOüdOlaVü
~ E (ZOOZ) 162

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Ph. PICAT el al.

- dans les deux cas précités, à partir de l’ensemble des valeurs disponibles était
calculée la moyenne et précisées les valeurs minimale et maximale observées
en 1997 (mesures systématiques) ou sur la période particulière consacrée à
l’étude ou à l’expertise (mesures occasionnelles),
- enfin, seules les données correspondant à des mesures sélectives qui
permettaient l’identification des isotopes naturels ont été recensées. D’autre
part, seules les mesures dont le résultat n’était pas perturbé par une activité
humaine ont été retenues.

4. Résultats

4.1. Remarques générales

Les plans d’échantillonnage et de mesure ont généralement pour objectif la


détection des radioéléments d’origine artificielle. Seules la surveillance et l’étude
des sites liés à la manipulation de matériaux contenant de l’uranium et du thorium
se traduisent par la mise en œuvre d’une méthodologie systématiquement orientée
vers la détection des radioéléments d’origine naturelle.

Les isotopes naturels sont souvent des radionucléides émetteurs alpha, bêta ou
gamma de faible énergie (Tabs. II et HI) dont la détection nécessite le recours à des
techniques radiochimiques associées à des mesures nucléaires des rayonnements
émis où les causes de perturbation du résultat de la mesure sont nombreuses18
(Robé et al., 1992b).

En conséquence, la mesure sélective d’isotopes naturels est loin d’être


systématique sur les échantillonnages réalisés. D’autre part, la priorité accordée à
la recherche des radioéléments artificiels aboutit souvent à l’absence d’archivage
exploitable des données sur les radioéléments naturels et ce même lorsque les
mesures ont été effectuées.

Les résultats présentés dans ce document ne constituent en conséquence


qu’une fraction des données existantes relatives à la radioactivité naturelle dans
l’environnement en France. Selon la zone et le constituant concernés, les résultats
retenus dans ce document émanent de l’organisme dont les archives apparaissaient
les plus comp~ètesl’.

“Par exemple, Ic phénomène d’aubatténuation variable du rayonnement émis en ïoiiction dcs caractéristiques nucléaires du
radionucléide recherché et d e la naiure d e I’éçhaniillon mesuré.
l9Nombre d’ohaervations disponibles, sensibilité dc\ mesurcs et diversité des isotopes ideniifiés.

298 RADIOPROTECTION - VOL. 37 -No 3 (2002)

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RADIOACTIVITÉD’ORIGINENATURELLE DANS L‘ENVIRONNEMENT EN FRANCE

TABLEAU V
Rayonnement gamma ambiant en France (nGy h-’). Niveaux non perturbés par l’action de
l’homme. Mesures par balises ou dosimètres renouvelés périodiquement.
Ambient gamma radiation in France (nGy h-’). Levels free from human interference.
Measurements by probes or dosimeters that are regularly renewed.

140 9 (II)
Amont du cycle (80 240)
~
13

Marc«ule 61 6 42 (Vil)
(3X Y 1)~

Retraitement
La Hague 90 13 33 (VII)
(30 170)
~

xx
Centre de Sactay -
((1.6 1.40) O 311 (V)
Auires
iniütlidtions
Cenue de Is Manche
w
(M,.140) 21 26 (Ill)

Niveau de 80
l a mer (50 - 150) 20 9 (XVI)

Hom Altitude Y0
installations moyenne (40 - I XO) 53 9 (XVI)

140
Sommets (70 - 3 0 ) Y 9 (XVI)

* Cf figure 1 et tableau 1.

4.2. Irradiation totale gamma ambiante

Les résultats proviennent de nombreuses stations réparties sur l’ensemble du


temtoire (Fig. 2). Les mesures sont réalisées soit, in situ i l’aide de balises qui
délivrent une information permanente, soit par des dosimètres thermoluminescents
renouvelés périodiquement.

À titre indicatif, le réseau TELERAY comporte 152 stations équipées de


balises. Par ailleurs, chacun des sites nucléaires français importants dispose de 5 à
40 stations de mesure dotées de balises et/ou de dosimètres (OPRI, 1997).

Les niveaux d’irradiation présentés (Tab. V) correspondent en chaque station


a la somme des irradiations dues aux rayonnements cosmique et tellurique.
Les valeurs d’irradiation les plus élevées sont logiquement observées dans les
stations implantées sur des sommets et dans les régions granitiques telles que le
nord-Limousin où, dans les deux situations, la valeur moyenne observée est de

RADIOPROTECTION ~ VOL. 37 ~ No 3 (2002) 299

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Ph. PlCAT et al.

140 nGy hK1. Ces résultats traduisent l'influence de l'altitude sur l'accroissement
de la composante d'origine cosmique dans le cas des mesures faites sur les
sommets (Fig. l ) , et celle des roches granitiques sur l'accroissement de la
composante d'origine tellurique dans le cas du Limousin.

En règle générale, c'est la composante tellurique qui contribue de façon


prépondérante à l'irradiation gamma totale ambiante comme le montrent les
résultats issus des 20 stations en bord de mer gérées par I'OPRI : compte tenu
d'une irradiation cosmique moyenne de 31 nGy h-' à cette altitude, la composante
tellurique peut être estimée à 49 nGy h-' avec des valeurs susceptibles de fluctuer
entre 19 et 119 nGy h-'.

Lorsque la radioactivité naturelle des sols est connue, il est possible d'évaluer
le débit de dose de la composante tellurique2' et par soustraction de cette valeur à
l'irradiation totale mesurée2', d'en déduire la contribution due au seul
rayonnement cosmique. À titre d'exemple, pour le site de Saclay, ce calcul conduit
à une irradiation d'origine tellurique estimée à 54 nGy h-' pour une irradiation
totale moyenne de 88 nGy h-' d'où une contribution de la composante cosmique
de 34 nGy h-'. Il en résulte des doses annuelles sensiblement équivalentes
associées à ces deux sources naturelles pour un individu séjournant 20 % de son
temps à l'extérieur des bâtiments :
22
- irradiation tellurique : 54 nGy h-' x 8 760 h x 0,2 x 0,7 Sv Gy-' = 66 pSv,
23
- irradiation cosmique : 34 nGy h-' x 8 760 h x 0,2 x 1 Sv Gy-' = 60 pSv.

Les valeurs moyennes françaises sont comparables aux valeurs mondiales. Ainsi,
à partir des analyses effectuées sur les sols récoltés dans l'environnement
immédiat des 2 1 sites électronucléaires français (Tab. VI), l'irradiation tellurique
naturelle peut être estimée à 58 nGy h-', valeur identique à la moyenne mondiale
pondérée proposée par I'UNSCEAR (1988, 1993).
Dans l'évaluation des irradiations externes et des doses annuelles qui y sont
associées, chaque site doit être considéré en tenant compte de ses particularités.
Ainsi, l'irradiation tellurique naturelle calculée sur des plages proches de l'usine
de La Hague n'atteint que 24 nGy h-', compte tenu de la radioactivité naturelle

"Des cucliicients d e 0,0417, 0,463 et 0,604 nGy hKl/Bq kg-' soni pro u\é\ par Saito (Saito et Jacob. 1995) pour évaluer Ic
rayunncmcni tellunque i pariir des concentrations rcapectiveï en "'K, &l et '"Th prcsentes dans les sols.
2 1 En France, les radioclémentï artificiels fmetteur; gamma p r k i i t s dans les sols ci les sédiments ont en général une aciivilé
marginale par rapport à celles imputablcs aux radidlémenia naturels.
"Valeur moyenne d u cucBicicnt d e cnnverïiun dc dose retenu pour dcs adulte, pour le rayonnemen1 d'origine tellurique
(UNSCEAK, 19x8, 1993).
23CocfTicient d e conversion pris égal à l'uni16 compte tenu d e la dominante des muons dans le rayonncment cosmique au
niveau du sol (UNSCEAK. 1988, 1993).

300 RADIOPROTECTION - VOL. 37 -No 3 (2002)

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RADIOACTIVITÉD'ORIGINE NATURELLE DANS L'ENVIRONNEMENT EN FRANCE

TABLEAU VI
Radioactivité naturelle des sols en France (Bq kg-' sec)* niveaux non perturbés par l'action
de l'homme (notations : cf. Fig. 1 et Tab. 1).
Natural radioactivity of soi1 in France (Bq kg-' dry weight)*. Levels free from human
interference (notations: cf. Fig. 1 and Tab. 1).

124 1120
~ 416 - 441 281 - 460 250 - 890
XIV / 95 1 a121 XIV / 5 l a i 5 V / 6 / s /27 XVI / 7 / s / 39
3.5 4 II
'He 1,3. 6.1 < 2.6 - 5.7 6 - 20
XIV 195 I n 121 V 1 6 1 s 127 XVI 17 / s 1 39
98
23s" 2 5 - 173
II 17 l a i 4

..
?14Th (15 54)~ < 54
XIV / 95 / a121
'XJ ,1.3
I?hK;t 25 - 100 26 - 67
Ill 7 l x 1 4 v / h / d / 27
222Rn 18 420
~ 2.46
XIV/3/ XIV / I /
kBq m-' (Robé et ol., 1992) (Robé e t a l . , 1992)
27 35
2HBi 21.34 13-07
v 1111 \ 127 X V I 17 I \ I 3')

-46 45 35
2 2 5 ~ ~ 4-92 41 48 26 43
X I V 1 0 9 l u 1 ?I V 16 / 5 1 27

2'2Ph
* sauf 222Rn, (A)Marcoule, ( O ) Saclay, (+) Stations de rét'irence OPRl en milieu rural.

RADIOPROTECTION - VOL. 37 - No 3 (2002) 301

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Ph. PICAT et al.

assez faible présente dans les sédiments marins sableux présents sur l'estran
(Tab. VIII) que cette estimation soit faite à partir des résultats de mesures
effectuées par la Marine nationale ou par I'ACRO. Le calcul des doses doit enfin
s'appuyer sur la connaissance du mode de vie des populations locales. Ainsi un
adulte qui effectuerait quotidiennement une promenade d'une heure sur ces plages
recevrait une dose annuelle due à la composante tellurique naturelle de 6 pSv 24 et
de 12 pSv 25 liée au rayonnement cosmique.

4.3. Radioactivité naturelle des sols et des sédiments

Les sols et les sédiments qui résultent de l'altération des roches sous l'effet du
climat constituent la source de radioactivité naturelle à laquelle se trouve le plus
directement exposé l'homme (Tabs. VI-VIII). Leurs teneurs en radioéléments
naturels déterminent l'importance de l'irradiation externe d'origine tellurique.
Mais leurs caractéristiques radioactives et pédologiques vont aussi conditionner
l'importance des transferts des radionucléides depuis le sol ou les sédiments,
vers l'atmosphère (exhalation du radon, remise en suspension de particules
radioactives), les végétaux terrestres cultivés, les bioindicateurs mais également
influencer le taux de lessivage des radionucléides par les eaux de ruissellement.

Le 40K est, quel que soit le site et le type de prélèvement, l'isotope radioactif
naturel le plus abondant : sa concentration, de 350 à 600 Bq kg-' sec (Gontier,
1998), dépasse en général d'un facteur 10 ou plus celles de tous les autres isotopes
naturels appartenant aux familles de 238U ou du 232Th qui se situent en général
entre 10 et 50 Bq kg-' sec. Toutefois, dans les zones uranifères, en particulier dans
les sois, les concentrations des isotopes de la famille de 238U sont environ deux
fois supérieures à celles habituellement observées dans les autres zones. Cette
différence se traduit aussi au niveau des activités en 222Rn dans les pores des sols
des régions granitiques où elles peuvent varier entre 18 et 420 kBq mp3 ce qui
correspond à des concentrations 10 fois supérieures à celles observées dans des
zones sédimentaires telles que le Bassin parisien (Robé et al., 1992b).

Dans une même région géographique, les concentrations en isotopes naturels


vont en outre varier en fonction de la granulométrie des matériaux prélevés.
L'abondance de particules fines dans un sol ou un sédiment se traduit en général
par des concentrations plus élevées comme le montrent les activités des vases
récoltées dans la rade de Cherbourg par rapport aux sédiments sableux récoltés sur
les plages du nord-Contentin (Schmidt et al., 1998).

" 3 6 5 ; x I h j-' x 24 nGy h ~ x' 0.7 Sv Gy-' = 6 KSV


25365jx1hj ' x 3 2 n G y h ~ ' x 1 S v G y ~ ' = 1 2 ~ S v .

302 RADIOPROTECTION - VOL. 37 - N o 3 (2002)

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RADIOACTIVITÉ D'ORIGINE NATURELLE DANS L'ENVIRONNEMENT EN FRANCE

TABLEAU VI1
Radioactivité naturelle des sédiments d'eau douce en France (Bq kg-' sec) niveaux non perturbés
par l'action de l'homme (notations : cf. Fig. 1 et Tab. 1).
Natural radioactivity of freshwater sedirnents in France (Bq kg-' dry). Levels free from human
interference (notations: cf. Fig. 1 and Tah. 1).

40K 73 - 1160 376 - 589 170 - 500 2W - 451


XIV 156 l a 123 VI1 1 4 1 m 129 V I I 2 1 a l 28 XIV 14 1 a l 6
36 < 13.8 4 8
'Be 3 - 169 (< 1.8 - 391 (< 2.3 - < 5.3) s - I?
XII' 1561 a 12.1 VI1 11 1 m 129 V / 12 I a1 28 X1V 1-1t a f 6
4x
238"
18 7 4
~

Il 1 5 1 a l 19
42 37 31
?5 1p3 23 - 66 29 - 54 21 -13
XIVIShlaI23 XtVl17/u120 X1V 14 l a i 6
49 40
2 2 6 ~ ~ 40 - 60 5 - 63
11/5/a/19 V112/a/2X

29
'I4Ph 5.2 - 40
Vl12la128
97 50
'"tpb 50 - 1611 1.7 - 70
11151a119 V I 121 d IW
34 29 32 < 45
22nAc x 59
~ 13 - 35 4,6 - 50
XIV/56/a/23 XlVl 17Ia120 V I 12Ia128 XIVl41a16
33
21211, 6.1 - 52
V/1?1u/2~

(A)Marcoule, ( O ) Saclay, ( O ) Stations observatoires IRSN.

RADIOPROTECTION - VOL. 37 ~ N" 3 (2002) 303

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Ph. PICAT et al.

TABLEAU VI11
Radioactivité naturelle des sédiments marins en France (Bq kg-' sec) niveaux non perturbés par
l'action de l'homme (notations : cJ Fig. 1 et Tab. 1).
Natural radioactivity of marine sediments in France (Bq kg-' dry). Levels free from human
interference (notations: CJ Fig. 1 and Tab. 1).

175 300
~ 29 - 420 250 - 416 402 506
~ 428 - 640
XV1/4/s/l3 XIV/4/a/8 XV/4/v/ XV/S/m/34 XIV/2/t/16
211 13
?Rc 3.4 - 46 12-24 <4-44
XIVI 4 / Y / 8 xv 1 s l rn 133 xiv t 2 1 11 16
< 25
ZiX"
X V I / 4 / s / 13

66 30
22"a 19 - 41
4,h 8.2
~

xv1/4/s/13 I/2/s/l
7.6 16
?'J& .46 35
~ 3.8 .9, 1 1s. 16
XIV / 4 i a i 8 XV / ? 1 v 1 X V 1 5 1 m 134
12 X 17
*I4Ph 7,n - 17 6,2 - 9.9 1 6 - 18
1/2/s/ I XV / 4 1 v 1 XV / 5 / m i 34
15
232?> 7,3 - 21
XVI 1 J / J / 1.3
10
228Ra 5.7 - 20
XVI/4ls/13
9.3 19 w
ESAc 3.0 - 14 7 . 2 . 1? i n . 22 20-91
XIV/4/ald XVI4Ivi XVISInilW X l V l ? / t / 16

( ) La Hague Sables sur l'estran,


~ (v) Centrales bord de mer EDF, (O) Baie de Seine, (x) Observatoire
marin en M&literranCe, ( O ) Rade dc Cherbourg.

304 RADIOPROTECTION ~ VOL. 37 No 3 (2002)


~

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RADIOACTIVITÉ D'ORIGINENATURELLE DANS L'ENVIRONNEMENT EN FRANCE

Enfin, le bruit de fond naturel dû aux isotopes des familles de l'uranium et du


thorium peut être perturbé par diverses activités humaines. Si celles-ci augmentent
de façon significative les concentrations en radioéléments naturels sur un site, la
mise en évidence d'une pratique peut être aisée26.Mais en règle générale, pour les
installations de l'amont du cycle du combustible où se réalisent des opérations
d'extraction du minerai, de séparation 238U/226Ra et de stockage des déchets
riches en 226Ra et ses descendants, cette mise en évidence peut s'avérer délicate,
notamment en milieu terrestre (Bernhard et al., 1995). Il est en effet indispensable
d'identifier des stations de référence où l'action de l'homme n'a pas introduit de
perturbation, pour pouvoir évaluer l'impact additionnel que peuvent induire ces
différentes pratiques.

Les données recueillies montrent toutefois que l'effort d'échantillonnage ne


porte pas préférentiellement sur les sols et les sédiments émergés dont la connais-
sance est pourtant prioritaire pour l'évaluation des transferts et des doses. Sur le
plan analytique, les mesurages entrepris ne permettent pas toujours d'identifier
systématiquement les trois radioéléments telluriques essentiels (4"K, 238U, 232Th)
ainsi que leurs descendants à vie longue (226Ra, 228Ra,21"Pb) ou les radionucléi-
des émetteurs gamma responsables du rayonnement tellurique (2'4Pb, 214Bi,
212Pb).La connaissance des rapports des activités de ces isotopes constitue autant
d'indices pour évaluer l'impact d'une pratique. Ainsi le rapport 238U/232Thvarie
entre 0,4 et 1 0 dans les roches alors que dans les rejets des mines françaises, il se
caractérise par une valeur supérieure à 100 (Zettwoog et al., 1997).

4.4. Radioactivité naturelle de 1'atmosphère


La source principale d'irradiation naturelle des populations est liée à la présence
des descendants émetteurs alpha à vie courte du radon (Tab. IX) (Renoux, 1984).
Par exemple, sur le site de Saclay, les doses annuelles27 liées à l'inhalation des
radioéléments naturels peuvent être estimées à 120 pSv pour le 222Rn28 et, 6 pSv
pour le 2'0Pb 29. Elles sont très inférieures pour le 7Be (0,2 nSv), le 4"K (0,04 nSv)
et le 22Na (0,001 nSv). La mesure de l'énergie alpha potentielle (EAP) sur certains
sites permet d'aboutir à une évaluation plus précise des doses respectives dues aux
descendants du radon par la mesure de ces derniers. La nouvelle directive
européenne (JOCE, 1996) fait explicitement référence aux mesures d'EAP pour

Zh Les inesures réalisées par I'ACRO à St-Nicolas d ' Aliermont par exemple (ancienne usine manipulant du radium) donnent
des teneurs maximales en '"Ra dans les sols d e l'ordre de 150 O00 Bq kg-'.
"Le\ doses elficaces calculées dans ce paragraphe correspondeni au cas d'un adulte en activité (débit respiraioire
1.2 m ' h '1.
2x Pour Ic '"Rn facteur de conversion d e dose reienu : 6 nSv/Bq h m-' avec un coefficienl d'équilihre de 0,6 avec ses
descendmis (JOCE, 1996) 19 Bq m-j x X 760 h x 0,2 x 0.6 x 6 nSv/Bq h m-?.
"4YX x 104Bq m? x 8 760 h x 0,2 x 1.2 m' h-' x 5,6 x IO" SviBq (Tah. Ili).

RADIOPROTECTION -VOL. 37 N o 3 (2002) ~ 305


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Ph. PICAT et 01.

TABLEAU rX
Radioactivité naturelle de l'atmosphère en France, niveaux non perturbés par l'action de
l'homme (notations :CJ Fig. 1 et Tah. 1).
Natural radioactivity of atmosphere in France. Levels free from human interference (notations:
cf. Fig. 1 and Tah. 1).

(256 56) (O)


III 1 6 I P I m i 3

hquivuknt 63 19
8 . 253 5-44
2XRn (Rq ni.+ VI1 1 2 /<:19 V 16 I f / 3Y
Aérosols 74
desc. a EAP 23 196
~ (13: 68) ( O )
222Rn (nJm-3) 11113imi9 III 1 6 i m i 3

7Be 3.7 52 3,4 3.1


1,2 - 13 1.7 - 15 1,6-7,1 ~ 7 (x)
Aérosols
XVI 121 / q i 20 VI1 i 6 i i I I 4 XIV / 1 / dc 139 XIV i 3 i dc

0,42 0.39
0, 15 - 0,7 0.0 I - 0.83
XIV i 1 i dc 126 XIV 1 3 I dc 130

Vapeur 'H P < 0,8


d'eau (Bq m-') VI1 1 6 / h i 36 III i 2 i h 17
(O) Site dans l'est dc la France du futur laboratoire souterrain de I'ANDRA (mesure d ' l i 2 heure de jour et de nuit).
(+) Site de Saclay. (x) Station observatoire atmosphérique de I'IRSN (Flers - Charleville Dijon).
~ (v)Marcoule.
EAP : Energie alpha potentielle.

306 RADIOPROTECTION - VOL. 37 - No 3 (2002)


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RADIOACTIVITE D’ORIGINE NATURELLE DANS L’ENVIRONNEMENT EN FRANCE

l’estimation des doses liées aux descendants des 222Rnet 220Rn.Dans le cas du site
Est de la France destiné à accueillir le futur laboratoire souterrain de I’ANDRA
(1998), un calcul effectué à partir de la mesure du 222Rn conduit à une dose de
230 pSv, alors qu’en se basant sur les mesures d’EAP, les contributions
respectives des descendants du 222Rn et 22”Rn peuvent être estimées
respectivement à 60 3o et 18 pSv 31.
En dépit de la prédominance des doses par inhalation dues aux descendants du
radon, la mesure de ces derniers est loin d’être systématique, sauf dans le cas des
sites miniers où sa connaissance au niveau du bruit de fond naturel et des zones
soumises à l’impact des travaux miniers est indispensable.
On notera également l’absence de données sur les activités volumiques de l’air
en 232Th dont le coefficient de dose par inhalation est pourtant parmi les plus
pénalisants (Tab. III).

4.5. Radioactivité naturelle des aliments


4.5.1. Boissons
L’activité en tritium dans les eaux, liée à sa seule production naturelle correspond
à des concentrations qui se situent entre 0,12 à 0,24 Bq 1-’ (AIEA, 1992). Or, la
plupart des concentrations mesurées dépassent cette valeur même parfois pour des
stations éloignées d’installations nucléaires (Foulquier et Pally, 1982). La mobilité
du tritium dans l’environnement, la contribution résiduelle des retombées dues aux
explosions d’engins nucléaires dans l’atmosphère mais surtout la multiplicité des
rejets liquides et gazeux de cet isotope de l’hydrogène qui suit les mouvements de
l’eau, explique sa présence dans des eaux potables provenant de ressources en
liaison directe ou non avec l’atmosphère (Rémy et Pellerin, 1968 ; Rémy et
Lemaître, 1990). Des valeurs de plusieurs dizaines de Bq 1-’ sont parfois
observées32. Les mesures réalisées sur les eaux brutes superficielles ou de nappe
(Tab. X) constituent un indicateur du niveau probable de pollution de l’eau potable
pour cet isotope vis-à-vis duquel les traitements d’eau sont sans effet33.

En ce qui concerne le 40K et 238U, les concentrations mesurées dans des eaux
potables prélevées dans des zones dépourvues d’installations nucléaires
conduisent à des doses par ingestion de respectivement de 0,5 et 0,3 pSv.

3031 n J m 3 x 8 7 6 0 h x 0 , 2 x 1 , 1 S v l B q h m ~ ~ = 6 0 ~ S v .
” 20 nJ x 8 760 h x 0,2 x 0,s W B q h m-3 = 18 pSv, cf directive 96/29 (Jammei, 1984).
32 Les mcsures réalisécs par exemplc en Seine en aval de la cenlralc d e Nogeni indiquent dcs concentraiions en ’H qui peuveni
atteindrc 60 Bq 1-’ en @ r i d e estivale. En prenant en compte cettc valeur et une conmnmation d’eau de 2 ]ives par jour, (in
aboutit à une dose annuellc maximale dc 365 J x 2 l/j x 60 Bqil x 0.018 x IO-’ SvlBq = 0.8 LSV.
33Leiriiium. isoiopc d e I’hydrogi-ne, est un des constituants d c la molécule d’eau (H,O), contrairement aux aulrcs isotopes
présenh sous forme dissoute ou associk aux suspensions dans Ici. eaux hmtcs.

RADIOPROTECTION - VOL. 37 - N” 3 (2002) 307


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Ph. PICAT et al.

TABLEAU X
Radioactivité naturelle de diverses hoisîons en France (Bq l-'), niveaux non perturbés par l'action de l'homme
(notations : cf. Fig. 1 et Tah. 1).
Natural radiodctivity of various beverages in France (Bq 1-'). Levels free from human interference (notations:
cf. Fig. 1 and Tah. 1).

71 0,085 0,042 O, 1
4'K < 3 I -290 0,01)8-0,24(') <0,031 -0,12(x) 0,031 -O,&
XVI/h/v/4 Vil / 5 / rn14 XVI / 4 / Y / XVI / 15 / v / 33
< 25
'H P <8-19
Eaux xv1/4/v/ XVI / 15 / v / 3 3
potables o,ns4 (1)0,0175 0.01 0,Ol
238"
< 0,006 - I,4 < 0,003 - 0,037 ( O ) < 0,OW 0,019
~ < 0,006 0,016
~

XVI / 6 / v / 4 ViI/S/rn/4 XV1/4/v/ XVI/lS/v/33

"'Ra <0,038 <0,028 (') <0,035


XVI / h / v / 4 XVI / 4 / v / XVI / 15 / v / 33
85
?2ZR,
< 9 - II00 (O)
XVI/ 155 / V / l

UMf
XIK < 7 I .43011
XVI t 7 5 1 v i3ti
O,167
2%"
0 . 0 0 2 ~1.4
taus XVI / 7 5 / Y / 36
n,rii&dkx 0.27
?%RA <O,\)>- ?.3
X V I 175 f v / 30
61)
?"Rn < k,S - M O (OJ
xvl175 / Y IJh
4x 44 47 48
WK 2x - 58 3 6 - 5 9 (') 41 - 5 3 ()' 37-hX
XVi / 19 / a i 2 0 * VI1 / I /in / 39 V / I / rn / XVI / 104 / v /

?Be
Laii
<1
z"$'b 0.4 < 0,8 - < 1,2 (1'
II/l/a/4 V/ l/m/l9

'H p (+)

XVI / s / v /

( 1 ) dosage en uranium to!A(238+235+234 Li).


..

308 RADIOPROTECTION VOL. 37 - N o 3 (2002)


~

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RADIOACTIVITÉ D’ORIGINE NATURELLE DANS L’ENVIRONNEMENT EN FRANCE

Dans le cas de l’amont du cycle au niveau de 238U, la consommation d’eau au


niveau des stations de référence conduit à une dose annuelle de 2 pSv, celle
associée aux 226Rapouvant atteindre 8 pSv.
En ce qui concerne le lait, sur la base des données disponibles et d’une
consommation moyenne annuelle en lait frais de 64 litres (Guerere et al., 1989), la
dose annuelle due au 40K est de 19 pSv. Le seul résultat disponible en 21@Pb
permet d’estimer sa contribution à 18 ySv dans le contexte d’une station de
référence d’un site minier. Enfin, pour le tritium, quand les mesures sont
disponibles comme dans l’environnement du site de retraitement des combustibles
usés de La Hague, l’impact de l’installation est évident, la contribution à la dose
annuelle atteignant moins d’un pSv 34.

4.5.2. Fruits et légumes


Les données disponibles pour les légumes feuilles permettent de comparer
l’impact lié à la consommation annuelle de ces denrées35 pour différents isotopes
naturels (Tabs. XI et XII). Les doses annuelles associées aux activités présentes
dans ces denrées dans l’environnement des centrales françaises sont les suivantes :
40K = 35 pSv, 2i0Pb= 25 pSv, 238U< 2 pSv,
222Th= 0,7 pSv et 7Be = 0,007 pSv.

Les résultats obtenus au niveau des stations de référence des sites miniers sont
comparables aux données recueillies dans les autres zones, les activités de 226Ra
disponibles permettant d’évaluer sa contribution dosimétrique à 6 pSv.

Les données sur les autres catégories de légumes ou fruits dont les
consommations annueiles sont au moins aussi importantes3‘ apparaissent moins
bien renseignées.

Le nombre de résultats de mesure pour les isotopes naturels les plus importants
sur le plan dosimétrique est souvent limité, sauf dans le cas des zones minières où
les dosages effectués sur les stations de référence permettent d’évaluer les doses
annuelles associées :

2i0Pb= 51 pSv, 226Ra = 6 pSv, 238u= 1 p s v .


Pour d’autres productions telles que les céréales37 les données disponibles se
limitent au seul 40K.

’‘730llm x 45 Bqll x 0,018 x SvlRq = 0,6 KSv/an.


3546kg par an (Guerere ~ / d ,
1989).
’6fA kg an-‘ pour les Iégumcs racines et 74 kg m-’ poiir Ics fruit, (Gucrere CI <il.. 1989)
’747 kg an-‘ pour le pain pa~exernplc.

RADIOPROTECTION - VOL. 37 No 3 (2002)


~ 309

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Ph. PICAT et al

TABLEAU Xi
Radioactivité naturelle des légumes en France (Bq kg-’ frais), niveaux non perîurhés par l’action de
l’homme (notations : cf Fig. 1 et Tah. 1) .
Natural radioactivity of vegetahles in France (Bq k g ’ fresh weight). Levels free from human
interference (notations: CJ Fig. 1 and Tah. 1) .

150 122 161 158


N
OK 26 252~ 71 .214 76 280 ( O )
~ 112 237~

XIV 126 1 a / 23 VI1 1 2 1 a / 29 V 1 9 1 a 129 XIV / 10 1 a 1 6


5.3 < 8.4 3.7 56
7 ~ e O,Y ~ 15 < 0.4 - 20 < 0,3S 16 (O)
~ 1 20
~

XIV/26/a/23 Vi1/21a/29 Vl9la129 XIV/lO/al6


0.6 < 0.8
Ugumea 218U 0,2- 1,5
feuilles II 1 5 / a i 4 XIV / 26 / a / 23
0,45
226Ril 0,2 - I
II 1 5 1 a l 4
0,46 0.8 2,3 0.7
2 IOPb
0,3 0.7
~ 0,3 - 1.7 0,6 - < 4,4 ( O ) 0.6 - 0.8
II 1 5 l a 1 4 XiV 126 l a / 23 V/9/a/29 XIVllO/al6
0.07 0.08
228Ac 0 - 0,6 0 - 0,37
XIV 126 1 a l 23 XIV/10/a16

RADIOPROTECTION - VOL. 37 ~ No 3 (2002)


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RADIOACTIVITÉD'ORIGINE NATURELLE DANS L'ENVIRONNEMENT EN FRANCE

TABLEAU XI1
Radioactivité naturelle des fruits et de divers aliments en France (Bq kg-' frais), niveaux non
perturbés par I'action de l'homme (notations : cf. Fig. 1 et Tab. 1).
Natural radioactivity of fruit and various foodstuffs in France (Bq kg-' fresh weight). Levels free
from human interference (notations: cf. Fig. 1 and Tab. 1).

50 56 81
40K I I -614 28 - 96 50 110 ( O )
~

XiVl I S I a l 19 V11121al29 Vl3la1


1.2 < 1,l 0,9
'Be 0,3 6.3
~ <0,3-2,4 < O , % - l,8(')
XIV115la119 V11121a19 VIIlal
0,35
238"
0,2 0,h
~

11 14 1 a 1 4
Fmits 0,3
'"Ra 0,2 - 0.6
II 14 1 a l 4
0,3 <0,15 < I,I
'"Pb 0.2 - 0.4 < I - < I,9(O)
1114la14 XIVI I S I a l 19 VIIlal
0,002
O - 0,036
XIV/15/a119
121
Ornipignons % 5 5 2M(Vt
XI1121 / r i 13
50
Miel 4oK 16 - l 10 (V)
XIIlI71a113

Viande 100 - 150


(boeutj XII1 1 I V 1 4

hl
Viande 4,1K
84-89
(veau) XII 1 l 1 v 14
* Valeur moyenne, (x) Marcoule, (v)moitié nord et centre de la Frdnce. ( O ) Saclay, ( O ) en liaison avec I'ONIC.

RADIOPROTECTION - VOL. 37 ~ N o 3 (2002) 31 1

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Ph. PlCAT et al.

Des variations de concentrations en isotopes naturels existent entre les


différentes espèces végétales qu'il convient de prendre en compte notamment si
l'une d'entre elles présente des niveaux d'activité élevés pour certains isotopes
naturels evou si elle constitue un aliment de base de notre ali~nentation~~.

4.5.3. Poissons, mollusques et crustacés

Ces denrées constituent, comme les légumes et les fruits, des aliments pour
lesquels le délai entre la récolte et la consommation est court, ce qui augmente la
possibilité d'impact dosimétrique des isotopes naturels à vie courte tels que le
21"Po (période = 138 jours). Cet isotope présente en outre la particularité d'avoir
le facteur de dose par ingestion le plus élevé39 parmi les radioéléments naturels et
d'être par ailleurs bien retenu par certaines espèces mannes (crustacés et
mollusques) consommées par l'homme (Germain et al., 1992, 1995 ; Ryan et al.,
1997).

Pour les poissons d'eau douce, les teneurs en 238U, 226Ra et "'Pb (Tab. XnI)
semblent, pour les stations d'échantillonnage situées en amont des rejets des
installations des mines d'uranium, légèrement supérieures aux valeurs observées
dans l'environnement des centrales ou usines de retraitement4'. Les doses
associées à une consommation annuelle de 5 kg de poissons frais sont les
suivantes :

2i0Pb= 4 p S v ; 40K= 3pSv ; 226Râ= 2 p S v ; 2 3 8 U = 0 , 4 p S ~ .


Pour les poissons marins, les données de I'IPSN issues des observatoires marins
permettent d'estimer la contribution du 210Po à 15 pSv par rapport à une
contribution due au 40K de 4 pSv.
Pour les crustacés ou les mollusques filtreurs comme les moules pour lesquels
les teneurs en 21"Po sont élevées en raison des facteurs de concentration plus
importants chez ces espèces, la dose annuelle pourrait atteindre 372 pSv 41.
Des données très ponctuelles existent sur le thorium. Par exemple une étude
menée par 1'OPRT à proximité de l'usine de la Rochelle sur des moules prélevées

"La consommalion annuelle d e pommes d e tcrrc rcprésente à elle seule 54 kg an-' pour la caicgorie des légumes racincs.
19 1.2 pSv par Becquerel ingéré.
mPour être plus afhrmatif, il conviendrait d e pouvoir comparer des espèces ayant le même mndc d'alimentation el d'?ire
certain que les cchantillons mesures dans chaque cas correspondaient uniquement i d e la chair.
4 1 En supposant unc consommation annuelle d c 3 k d e creveties e l d c 3 kg d e moules :
moules f
41 Bq kg-'frais x 3 kg m-'x 1,2 x 10 Sv Bq-' = 148 pSv,
'
crevettes 62 Bq kg-' frai.; x 3 kg an-' x l , 2 x 10 Sv Bq-' = 224 pSv.
II conviendrait pour une estimatinn PIUSprécise d'évaluer I'eïfet d c la cuisson sur les activités effectivemeni ingérées.

312 RADIOPROTECTION ~ VOL. 37 - N" 3 (2002)

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RADIOACTIVITÉ D'ORIGINE NATURELLE DANS L'ENVIRONNEMENT EN FRANCE

TABLEAU XII1
Radioactivité naturelle des poissons, mollusques et crustacés en France (Bq kg-' frais), niveaux non
perturbés par l'action de l'homme (notations : cf. Fig. 1 et Tab. 1).
Natural radioactivity of fEh, shellfmh and crustaceans in France (Bq kg-' fresh weight). Levek free from
human interference (notations: cJ Fig. 1 and Tab. 1).

XJV/ 8Y/a/20* VI1 / 3 / 1/19 V / 2 / s / 19


<7,1
' ~ e <4 (< 3.8 ~ < 13) ( O )
V/2/s/19
1.6 (i) 0.06
238"
0.03 - 0.1 l ( O )
II / l / a / 19 XVI / 2 / s
Poissons 1.7 (=) 0.32
d'eau doucc '"Ra O. 15 - 0.49 ( O )
I l / I / a / 19 xv1/2/s/
1,I (=) 0.9 ~4.1
ZIOPh O 2,2
~ (< 2.8 - < 5,6) ( O )
II/ 1 / a / 19 XIV / 89 / a / 20" V/2/s/19
0,ox
mAC O - 1,1
.. . .. . .. . .

Ill4 124
&JK 7 7 . ?IO IOX 137 tx)
1

Poiwins XVI / 5 / a / 20' XIV I 2 1 t l h

nidiin\ 2.4
:l~f,>,, 0 . 4 . 3.8
XIV/3/3/ 3
..
O7
4"K 150-470 514 78 ( O ) 10 - 107
XIV/4/a/X VII/l/t/l9 XIV 1 5 / m / 6

' ~ e 16-20
XIV / 4 / a / X
Mollu\quc\ z2xAc
2 4
m a n \ (moule\)
XIV 1 4 / a / x
41
'%l I O - 76
XIV / 5 / a / 2

St Michel et Baie de Seine (Crevettes), (x) 3 qtations en Maiiche + 2 en baie de Seine

RADIOPROTECTION ~ VOL. 37 ~ N o 3 (2002) 313

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Ph. PICAT et al.

en 1989 conduit à des doses annuelles par ingestion dues à cette pratique de 8 pSv
pour 232Th,de 1,4 pSv pour 230Th et de 2,3 pSv pour 228Th42.

4.6. Radioactivité naturelle des vecteurs et des bio-indicateurs


4.6.1. Eaux douces non-filtrées
Les eaux douces constituent, avec l’atmosphère, le vecteur essentiel de dispersion
des éléments dans la biosphère. La connaissance de leur teneur en radioéléments
naturels permet, au niveau des stations non perturbées par l’action de l’homme,
d’apprécier la variabilité du bruit de fond naturel due aux paramètres (géologie et
climatologie) qui agissent sur leur composition et la qualité radioactive de la
ressource (Descamps et Foulquier, 1988). Les eaux douces superficielles ou
souterraines sont en effet utilisées fréquemment pour l’alimentation en eau potable
des populations ou pour l’irrigation (Tab. XIV).

4.6.2. Végétaux spontanés aquatiques et terrestres


Le volume de données disponibles est considérable (Tabs. XV et XVI) car les
espèces végétales représentatives des milieux aquatiques ou terrestres sont en règle
générale d’excellents bio-indicateurs des pollutions véhiculées par les masses
d’eau ou d’air.

Quelques remarques générales sur les constituants qui n’entrent pas directe-
ment dans notre ration alimentaire sont présentées ci-dessous (Grauby et al.,
1984).

Des bioindicateurs comme les mousses aquatiques ou terrestres, les algues, les
lichens (Daillant et al., 1996), l’herbe, certaines espèces arbustives permettent de
détecter l’impact des rejets d’une installation nucléaire alors que les mêmes
mesures réalisées sur des constituants de l’environnement consommés par
l’homme ne permettent pas toujours d’identifier la présence de radioéléments
artificiels ou naturels exception faite des champignons.

Chez les végétaux terrestres, les radioéléments naturels prédominants sont le


40K, en équilibre avec la teneur en potassium stable des espèces récoltées, et le 7Be
qui traduit l’intensité des dépôts secs ou humides récents en provenance de
1’atmosphère.

42Les moules prélevées dans unc sialion influencée par les rejets de l’usine d e La Rochelle montrent dcs niveaux en *’*Th,
?3‘>Th

cl ”8Th d e 15,4, el 14 Bq kg frais, i comparer avcc des activités d e 3.6. 1,8 ci 3,2 Bq kg-’ r e s p i i v e n i e n t mesurés
sur des moules issues d’une station d e référence. Consommation annuclle 3 kg dc moules - irnpacl de la pratique pour le

232Th: (15-3,6) Bq kg i r a i s x 3 kg an-’ x 230 x I û 9 S v Bq ’
8 SV.

314 RADIOPROTECTION - VOL. 37 - N o 3 (2002)

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RADIOACTIVITE D'ORIGINE NATURELLE DANS L'ENVIRONNEMENT EN FRANCE

TABLEAU XIV
Radioactivité naturelle des eaux brutes en France (Bq l-'), niveaux non perturbés par l'action de
l'homme (notations : cJ Fig. 1 et Tab. 1).
Natural radioactivity of unprocessed waters in France (Bq 1-'). Levels free from humau interference
(notations: cf. Fig. 1 and Tab. 1).

111 / 2 / h i 9 XV1/21 / m / 1 X
Eau de P P P (0) 0,y
p1uic 'H 0 2 - I 8(x)
VI1 / 2 0 / h / 20' VI1 / 6 / h / 29 XVI / h / m i 19 IV / 2 / rn / 1

0.9 0,l8 01
40K
0.5 1.5 0,026 0 2 0 - 0,3 ( O )
XVI / 3 / \ / 29 VI1 / 100 / rn / 39 111 / 23 / v 1 7
0,07 0,044
*?HU < 0,(H)6 - 0.21 0025
Eaux douce\ XVI / 3 /, / 29 VI1 / 4 / r n / 4
\ou tcrrdincj 0.075
2?hRa
< 0,012 - 0.14
XVI / 3 / \ / 29

'H P P < x,4 ( 0 )


XVI / I I / 5 / 20* VI1 / 104 / rn / 29 III/ 21 / Y / 7

RADIOPROTECTION - VOL. 37 ~ No 3 (2002)

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Ph. PICAT et al

TABLEAU XV
Radioactivité naturelle des végétaux terrestres spontanés en France (Bq kg-' sec), niveaux non
perturbés par l'action de l'homme (notations : cJ Pig. 1 et Tab. 1).
Natural radioactiviîy of spontaneous terrestrial plants in France (Bq kg-' dry weight). Levels free
from human interference (notations:cf. Fig. 1 and Tab. 1).

214 - 1670 33 - 260 24.448 IX' 213 - 2168


X i V / I Y l a / 2 3 V11/10/m/29 V16lml XIV/20/a16
183 87 12 262
7Be 10 - 550 (4 - 427) (O) I I - 326 (') 25 - I O 6 4
Herbe X i V / i X / a 1 2 3 VII/101m/29 V16lml XIV/20/a/6
3 0.5
228AC 0-21 0-4,1
XIV/ 1 8 / a / 2 3 X N 120 1 a / 6
14
2 IOPb 7,l 22
~

XIVI 1 8 / a 1 2 3

Cadarache.

316 RADIOPROTECTlON VOL. 37 - N o 3 (2002)


~

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D'ORIGINE NATURELLE DANS L'ENVIRONNEMENT EN FRANCE
RADIOACTIVITÉ

TABLEAU XVI
Radioactivité naturelle des végétaux aquatiques spontanés en France (Bq kg-' sec), niveaux non
perturbés par l'action de l'homme (notations :cf: Fig. 1 et Tab. 1).
Natural radioactivity of spontaneous aquatic plants in France (Bq kg-' dry weight). Levels free
from human interference (notations: cf: Fig. 1 and Tab. 1).

XIV/lO/a/21 V11/3/t/29 V/l/t/ XIV/7/a/20


55 58 101 72
'Be 1 9 - iS3") (20-98) S 2 - 174(x) 13- i89(+)

1116/a/19
1,s
226Ra 0.4 - 3,7 (')
I l / h / a / 19
.I O~ >A -
Plantes 'l4F'b < 5,4 - 47
d'eau d«uce VI1 / 3 / t / 2 9
3,2 24 21
2lIlPb
0,3 - 7.5 (') 12 - 42 (') 16 - 29 (+)
11/6/a/ XIV/lO/a/21 XIV / 7 / a 120

XlVl IO/a/21 XIV 1 7 l a / 20


14
212Ph 4.3 ~ 15
VI1 / 3 / t / 29

RADIOPROTECTION ~ VOL. 37 ~ N3 "


(2002) 317

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Ph. PlCAT et al.

L’intérêt comme bio-indicateur des mousses terrestres est mis en évidence,


par exemple, par leur teneur en 2i”Pbpour des échantillons récoltés à proximité de
centrales (268 Bq kg-’ sec) ou dans des zones dépourvues d’installations
nucléaires (498 Bq kg-’ sec) alors que du foin récolté en zone uranifère ne
présente qu’une activité de 4 Bq kg-’ sec.

Pour les plantes aquatiques, la prédominance du 40K est encore plus accentuée
notamment chez les algues (Lambrechts et al., 1992 ; Patti et al., 1990). La réponse
spécifique des espèces vis-à-vis de la rétention des radioéléments naturels est à
nouveau illustrée par les écarts de concentration en 2i0Pb d’un facteur 7 à 8
existant entre les roseaux et les ajoncs d’une part et les mousses aquatiques d’autre
part.

Des différences de concentration pour un isotope naturel donné peuvent aussi


apparaître entre deux espèces voisines de champignons (Calmet et al., 1998b) ou
d’algues. Une attention particulière doit donc être consacrée au choix des espèces
végétales à échantillonner. À défaut, la variabilité du bruit de fond naturel et/ou
l’impact additionnel dû à une pratique impliquant des isotopes naturels pourraient
être mal appréciés.

4.7. Cas du carbone-14


En dépit du fait qu’il est le principal radioélément d’origine cosmique qui
contribue aux doses délivrées aux populations, les données concernant le 14C au
voisinage des installations nucléaires françaises sont peu nombreuses. En outre,
déterminer les concentrations caractérisant le bruit de fond naturel dans le but
d’évaluer l’incidence d’une pratique impose de mesurer l’activité en I4C contenu
par kilogramme de carbone stable présent dans chaque échantillon. En effet,
produit naturellement ou artificiellement, transformé en I4CO2, il se mélange au
g a z carbonique de l’air l2C02 et s’intègre au cycle biologique. Pour tout végétal
en relation avec l’atmosphère, le bruit de fond naturel en I4C (Fig. 4) se caractérise
t ~ ~une activité de 226 Bq de I4C par kilogramme de carbone. La
a ~ t u e l l e m e n par
contribution actuelle due aux anciennes explosions atomiques aériennes
représentait en 1997 un apport supplémentaire de 25 à 30 Bq de I4C par
kilogramme de carbone stable (Fournier, 1998).

Un rejet artificiel en I4C peut donc entraîner localement un dépassement de la


valeur de 226 + (25 à 30) = 25 1 à 256 Bq de I4C par kilogramme de carbone stable
qui caractérise en 1997 tout végétal en contact avec l’atmosphère. Par contre,

43Dans 1cs années 60,cette teneur allcignail en France plus d e 400 bccqucrel d e I4C par kilogrammc d e carbone du fait d u
nombre d’exploïionï d’engins nucliaires réalisées à cette époque dans l’atmosphère d e l’hémi\phCrc nord.

31 8 RADIOPROTECTION - VOL. 37 N ” 3 (2002)


~

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RADIOACTIVITÉ
D'ORIGINE NATURELLE DANS L'ENVIRONNEMENT EN FRANCE

+France 1983
426 France 1990 B
France 1990
-u
P
+UK recommendedvalue:
51
376 ~ ~~~

c
5
u
m
5 326 ~~ ~ ~~~

v
0

m
276

226 3

lorsque le végétal meurt et ne se met plus en équilibre à travers les processus de la


photosynthèse avec l'atmosphère, sa teneur en I4C par gramme de carbone
décroît44.

L'expression des résultats en Bq de I4C exprimés en masse ou en volume, reste


indispensable pour estimer les expositions sous la forme de doses. Parmi les
différents radionucléides cosmogéniques, le carbone- 14 est celui qui contribue le
plus à la dose reçue par les populations. Sur la base d'une production annuelle de
1 PBq et une activité spécifique de 230 Bq kg-' de carbone dans la matière
organique vivante, la dose efficace annuelle est estimée à 12 pSv (UNSCEAR,
1993).

Mais la connaissance des activités en I4C exprimées par kilogramme de


carbone stable d'un échantillon permet seule de savoir si, en tenant compte de
l'origine de l'échantillon mesuré45, son activité est le reflet du bruit de fond naturel
ou si au contraire il traduit l'impact d'une pratique.

Ainsi, lors de la comparaison des résultats obtenus par les modèles avec ceux
issus de mesures sur des échantillons de végétaux. prélevés dans l'environnement

"Ceatle principe de ladatation par le carbone-l4.


"Pour des constituants dc I'enrironnemeni dont la teneu en carbone n'eqt p m obli aioiremeni liée uniquement ÛU CO2
présent dans Vairnosphère (FOIS, v5diment. e u x . animaux), la valeur de 250-256 Bq de C
' par kilogramme de carbone stable
ne peut servir de référence pour évaluer l'impact d'une praiique.

RADIOPROTECTION ~ VOL 37 ~ N" 3 (ZOO?) 319


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Ph. PICAT et al.

du plateau de La Hague entre 1996 et 1998, le Groupe radioécologie nord-Cotentin


(GRNC) a relevé des activités de 14C de l’ordre de 2 à 3 fois le bruit de fond
naturel, comprises entre 500 et 900 Bq kg-’ de carbone. Dans ce contexte et pour
un scenario particulier, celui des << agriculteurs vivant à Pont Durand en 1996 », le
GRNC a établi que le 14C contriburait à prés du tiers de la dose efficace annuelle,
soit 18 ySv sur 59 ySv (GRNC, 1999).

5. Conclusion
Cette enquête est la première de ce genre dans le domaine de la radioactivité
naturelle de par son approche multipartenaires. Dix organismes publics et
associations ont participé à ce travail collectif de synthèse des données initialement
éparses (Annexe). Cette synthèse a permis de dresser un premier état des
niveaux de radioactivité des principaux radionucléides artificiels en fonction des
caractéristiques environnementales du temtoire métropolitain. Ce travail mérite
certainement d’être approfondi.

Les différences d’objectifs des organismes participants et donc les différences


entre les approches et les méthodologies d’acquisition des données qui en
résultent, sont limitantes pour une interprétation complète des niveaux d’activité.

Cette enquête montre la difficulté actuelle de dresser en France un bilan


exhaustif des connaissances acquises concernant les caractéristiques du bruit de
fond radioactif d’origine naturelle dans l’environnement. Or, la radioactivité
naturelle constitue une des composantes essentielles de l’irradiation des
populations. En outre, sans cette connaissance de base, il est impossible d’évaluer
la part de l’impact des pratiques susceptibles de modifier la distribution des
radioéléments d’origine tellurique ou cosmique dans notre environnement.

Il serait donc souhaitable que soit mise en place au niveau national une base de
données informatisées tenant compte des résultats acquis actuels, de l’évolution de
la réglementation (JOCE, 1996) et des réflexions en cours46.

L’attente de cet objectif requiert de :


- sélectionner parmi les stations où sont réalisées actuellement des mesures, des
stations de référence caractérisées par l’absence de toute modification des
niveaux d’activités naturelles liée à une pratique,
- de disposer, à ces stations, de séries d’observations chronologiques à long
terme afin d’apprécier au mieux la variabilité spatio-temporelle des
rayonnements et des radionucléides d’origine naturelle,
~~ ~

4b Document préparatoire << Exposurcs [rom naiural suurces s 4Re session de I’UNSCEAR. Vienne 12-16 Avril 1999.

320 RADIOPROTECTION VOL. 37 No 3 (2002)


~ ~

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RADIOACTIVITÉD'ORIGINE NATURELLE DANS L'ENVIRONNEMENT EN FRANCE

privilégier la mesure des rayonnements et des isotopes qui contribuent le plus


aux doses délivrées aux populations en raison de leurs caractéristiques propres,
du mode de vie des populations, et des pratiques actuelles ou passées,
utiliser des protocoles communs d'échantillonnage, de conditionnement des
échantillons, d'analyses et de traitement des résultats qui garantissent la
validité des interprétations basées sur des données recueillies à des époques, en
des lieux et sur des constituants différents,
de confier à un organisme au niveau national la coordination des travaux
entrepris par les différents intervenants et la gestion de la base de données
proposée.

Une réelle amélioration de l'évaluation des risques liés aux applications de


l'énergie nucléaire peut résulter d'une diversification des organismes effectuant
des mesures et d'une multiplication des contrôles réalisés47. Mais aujourd'hui en
France, dans le domaine de la radioactivité naturelle, les efforts consentis
manquent de coordination et d'orientations prioritaires.

À ce titre, les mesures des 238U et 232Th précurseurs des 226 et 228Ra, des
descendants solides émetteurs alpha du radon (par la mesure des EAP du 222Rnet
220Rn), des émetteurs gamma post émanation (2'4Pb, 214Bi, 212Pb), du '"Pb,
2'"Po et du 14C doivent être privilégiées.

Remerciements. Les rédacteurs expriment leurs remerciements à tous ceux qui


ont participé à cette enquête en transmettant des données et qui n'apparaissent pas
en tant que cosignataires de cette publication.

Annexe
Coordonnées des organismes effectuant des mesures de radioactivité dans
l'environnement en France et publiant des informations sur les niveaux de
radioactivité en France.

ALGADE
1 avenue du Brugeaud, BP 46, 87250 Bessines-sur-Gartempe
tél. : 05.55.60.50.00,fax : 05.55.60.50.59
e-mail : algade@algade.com, site internet : www.algade.com
- Brochure Algade radioprotection et instrumentation.

47 Actuellemcnl, les données existanies sur la radioaciiviik naturelle dans I'environnemenl i I'exténcur des hâtinienk
representent plusicurs millions d'informations.

RADIOPROTECTION ~ VOL. 37 - N o 3 (2002) 32 1

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Ph. PICAT et al

ANDRA

1-7 rue Jean Monnet, Parc de la Croix Blanche, 92298 Chatenay-Malabry


Cedex
tél. : 01.46.1 1.80.00, fax : 01.46.1 1.81.00
site intemet : www.andra.fr
- Plaquettes trimestrielles <( Centre de la Manche - La surveillance de l’Envi-

ronnement », Centre de l’Aube - La surveillance de l’Environnement »,


- Plaquette << Centre de la Manche »,

- Cassettes : << 25 ans d’histoire du Centre de la Manche », << Le Centre de


l’Aube ».

Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’ouest (ACRO)

138 rue de l’Église, 14200 Hérouville St Clair


tél. : 02.31.94.35.34, fax : 02.31.94.85.31
site intemet : www.acro.fr.st
- Revue trimestrielle << L’ACROnique du nucléaire B

Groupe BRGM
3 avenue Claude Guillemin, BP 6009,45060 Orléans Cedex 2
tél. : 02.38.64.34.34, fax : 02.38.64.35.18
site intemet : www.brgm.fr
- Plaquette Antea,

- Rapport BRCM R40465.

CEA/DCS/SHSP

CEAIFAR, BP 6,92265 Fontenay-aux-Roses Cedex


tél. 01.46.54.74.96, fax : 01.46.54.81.78
site intemet : www.cea.fr
- << Contrôle des rejets et surveillance de l’environnement des centres CEA -

Bilan annuel », Éditions 1996-1997-1998.


Sous la responsabilité des centres CEA :
- Établissement de Bruyères Le Châtel, plaquette mensuelle << surveillance de

l’environnement »,
- CENGrenoble, plaquette mensuelle << Lettre d’information semestrielle de
l’Environnement »,
- CENCadarache, plaquette trimestrielle Carte sur table n : bilan des rejets et
de la surveillance de l’environnement »,
- CEA/Saclay, plaquette semestrielle << CEA/Saclay, l’environnement ».

322 RADIOPROTECTION - VOL. 37 - N o 3 (2002)

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RADIOACTIVITE D’ORIGINE NATURELLE DANS L’ENVIRONNEMENT EN FRANCE

CENTRE d’essais et de contrôle de la radioactivité

CRECEP
1 voie de Bouvray, 943 10 Orly
tél. : 01.48.90.93.87, fax : 01.48.90.50.61

CNRSLSCE

Domaine du CNRS, avenue de la Terrasse, 9 1 198 Gif-sur-Yvette Cedex


tél. : 01.69.82.35.35, fax : 01.69.82.35.68
site internet : www.cnrs.fr

COGEMA/Branche uranium/Direction des opérations minières/SEPA

BP 7 1, 87250 Bessines-sur-Gartempe
tél. : 05.55.76.64.40, fax : 05.55.76.64.59
site internet : www.cogema.fr
- La lettre de I’Ecarpiere - édition semestrielle,
- La lettre de la Crouzille - édition trimestrielle,
- La lettre de Lodève - édition trimestrielle,
- La lettre du Forez - édition annuelle.

COGEMA La Hague

50444 Beaumont-Hague Cedex


tél. : 02.33.02.62.02, fdX : 02.33.02.76.07
- Rapport Environnement Cogema La Hague 1997,

- Plaquette périodique surveillance de l’environnement.

COGEMA Marcoule

BP 170, 30206 Bagnols-sur-Cèze Cedex


tél. : 04.66.79.53.45, fax. : 04.66.79.57.01
- Rapport Environnement Cogema, Marcoule 1997,
- Plaquette mensuelle, Surveillance de l’environnement,

- Cassette << le contrôle de l’environnement d’un site nucléaire »,

COGEMNCEA VALRHO/SOCODEI.

RADIOPROTECTION - VOL. 37 ~ N 3 ”(2002) 323

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Ph. PlCAT et al.

CRII-RAD : Commission de recherche et information indépendantes sur


la radioactivité
471 avenue Victor Hugo, 26000 Valence
tél. : 04.75.41.82.50, fax : 04.75.81.26.48
e-mail : contact@criirad.com
- Revue trimestrielle << Le trait d’union »,

- Fiches thématiques : N La contamination des champignons », << Le radon »,

<< Tchernobyl : contamination du territoire français ».

Direction générale de la concurrence, consommation et répression des


fraudes OGCCRF)
* Ministère de l’économie et des finances et de l’industrie
59 boulevard Vincent Auriol, 75703 Paris Cedex 13
tél. : 01.44.97.30.74
* Laboratoire interrégional de la répression des fraudes de Lille
369 rue Jules Guesde, BP 39,5965 1 Villeneuve Cedex
tél. : 03.20.79.95.95, Fax : 03.20.47.28.23
- Brochure Laboratoires 1997.

EDF/DEPT/DSRE
6 rue Ampère, BP 114,92203 Saint Denis Cedex 1
tél. : 01.43.69.31.27, fax : 01.43.69.45.71
site intemet : www.edf.fr
36.14 1 MAGNUC-SIM-EDFME
- Brochure << Nucléaire et Environnement D - Année 1997

Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire


Mission communication
tél. : 01.58.35.86.38, fax : 01.58.35.84.51
77-83 avenue du général de Gaulle, 92140 Clamart
BP 17,92262 Fontenay-aux-Roses Cedex
site internet : www.irsn.fr

Lyonnaise des eaux


Centre international de recherches sur l’eau et l’environnement
38 rue du président Wilson, 78230 Le Pecq
tél. : 01.34.80.23.76, fax : 01.30.53.62.09
site internet : www.1yonnaise.des.eaux.fr
- Gestion station d’alerte sur la radioactivité des eaux de la Seine en aval de la

Centrale de Nogent.

324 RADIOPROTECTION ~ VOL. 37 - No 3 (2002)

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RADIOACTIVITÉD’ORIGINE NATURELLE DANS L’ENVIRONNEMENT EN FRANCE

Marine nationaleJGroupe d’études atomiques


BP 34,SO 1 15 Cherbourg naval
tél. : 02.33.92.65.97, fax : 02.33.94.24.00
- Plaquette semestrielle << surveillance radiologique de l’environnement des

ports de Cherbourg, Brest et Toulon »,


- Cassette << Réseau surveillance nucléaire marine ».

SGSnaboratoire Crepin
2 rue Dugey Trouin, BP 1282,76178 Rouen Cedex
tél. : 02.35.07.91.80, fax : 02.35.07.91.93
- Dossier de présentation Environnement.

SUBATECH - École des Mines de Nantes


4 rue Alfred Kastler, La Chantrerie, BP 20722, 44307 Nantes Cedex 3
tél. : 02.51.85.81.00, fax : 02.51.85.84.79
site internet : www-subatech.in2p3.fr
- Brochure SMARTBUBATECH

Université de Franche Comté


lnstitut des sciences et techniques de l’environnement (ISTE), BP 7 1427,
2521 1 Montbéliard Cedex
tél. : 03.81.99.46.92, fax : 03.81.99.46.85
- Plaquette activités ISTE.

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RADIOPROTECTION VOL. 37 N o 3 (2002)


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