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La maitrise de soi meme

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RAYMOND DE SAINT-LAURENT

LA MAITRISE DE SOI-
MÊME
Comment l’acquérir Moyens de guérir l’émotivité,
l’impulsivité, l’expansivité Procédés rapides pour conserver
un flegme habituel

Texte revu et augmenté

par BERTRAND COGOLIN

8me EDITION

AUBANEL
Sommaire

Couverture

Page de titre
ENCYCLOPÉDIE DE SCIENCES HUMAINES ET DE

PSYCHOLOGIE PRATIQUE
I - LA CLEF DU SUCCES

II - LE SILENCE
III - LES CONFIDENCES INUTILES

IV - LA REFLEXION
V - LE CALME EXTERIEUR

VI - L’HYGIENE MENTALE

VII - LES LECTURES


VIII - LA MAITRISE DE L’IMAGINATION

IX - LA CONCENTRATION

X - LES PASSIONS
XI - L’EQUILIBRE MENTAL

XII - LA PONDERATION

XIII - LA PROMPTITUDE
XIV - L’HARMONIE

XV - L’AUTOSUGGESTION

XVI - LES COMPLEXES ET LA SUPERSTITION

XVII - L’EQUILIBRE PHYSIQUE

XVIII - DERNIERS CONSEILS


XIX - APPENDICE

XX - CONCLUSION

Copyright d’origine

Achevé de numériser
ENCYCLOPÉDIE DE SCIENCES
HUMAINES ET DE PSYCHOLOGIE
PRATIQUE

Méthode progressive et complète de Culture psychique


La Timidité.
La Mémoire.
L’Art d’embellir sa Vie.
L’Optimisme.
La Volonté.
La Maîtrise de soi-même.
L’Auto-Suggestion.
L’Attention.
L’Art de la Conversation.
Comment se rendre sympathique.
L’Art de parler en public à l’usage de tous.
L’Art d’écrire à l’usage de tous.
La Graphologie.
L’Habitude.
L’Imagination.
La Guide de l’Emotif.
I

LA CLEF DU SUCCES

1. Voulez-vous réussir dans vos entreprises et faire votre chemin dans la


vie ? Désirez-vous le succès, sous toutes ses formes quelles qu’elles
soient, — le succès légitime, bien entendu, le seul que puisse chercher un
honnête homme ?
Sans aucun doute vous le désirez ; vous le voulez fermement.

Etudiez donc ce volume avec une attention soutenue. Nous le dédions à


tous ceux que préoccupe la noble ambition d’exploiter leurs dons
personnels et les circonstances, pour améliorer leur situation, pour se
perfectionner moralement et exercer autour d’eux une influence
bienfaisante.
Cet ouvrage très simple, dégagé de toute prétention littéraire, se propose
un but unique : offrir au lecteur une méthode pratique et claire qui lui
assurera toutes les réussites.

En vérité, nous vous offrons dans ces pages la clef qui vous permettra
d’ouvrir tour à tour les différentes portes du succès. Avec cette clef, vous
pénétrerez enfin dans le temple mystérieux de la réussite et du bonheur ;
sans elle, vous vous morfondrez à jamais dans l’immense foule des
médiocres et des vaincus de l’existence.

2. Cette clef merveilleuse, c’est la maîtrise de soi-même.

Devenez maître de vous ! Alors vous emploierez au mieux de vos intérêts


les forces que la nature humaine met si largement à votre disposition et que
vous laissez sans emploi ; vous tirerez le meilleur parti des circonstances où
vous vous trouverez ; vous arriverez même à dominer, dans une certaine
mesure, les événements au lieu de vous laisser dominer par eux.

Imprimez profondément cette conviction dans votre esprit : sans la


maîtrise de vous-même, vous n’aboutirez à rien.

Réfléchissez un peu.

Les dons intellectuels les plus brillants ne suffisent pas à assurer le


succès. Voyez ce que sont devenus vos anciens camarades de collège : de
ceux qui comptaient parmi les plus richement doués, beaucoup n’ont pas
répondu aux espérances fondées sur eux ; ils végètent lamentablement,
tandis que d’autres paraissant moins capables se sont créé des situations
magnifiques. Pourquoi ? Il leur a manqué l’énergie nécessaire. Le triomphe
est une fleur exigeante qui ne s’accommode pas de tous les terrains ; il lui
faut pour s’épanouir le soleil de la volonté.

Le hasard heureux n’explique pas à lui seul les grandes réussites. A une
heure ou à une autre, tout homme rencontre ici-bas une occasion favorable ;
les maîtres d’eux-mêmes la saisissent au vol ; les faibles, qui la laissent
passer, sont victimes de leur débilité et non du sort. La fortune est un oiseau
capricieux ; si elle vous effleure de son aile, hâtez-vous de la mettre en
cage, sans quoi elle ne tarderait pas à vous échapper.

N’attribuez donc pas votre insuccès à la malchance. L’homme énergique


lutte au milieu des difficultés et finit par surmonter les obstacles. L’être sans
ressort se laisse, comme une épave, emporter par les courants mauvais.
Chaque heure d’inertie rend sa position plus critique.

3. Pour vous convaincre plus profondément de la nécessité d’acquérir la


maîtrise de vous-même, revenez quelques instants sur votre passé.
Examinez votre propre histoire.
Vos affaires ont-elles prospéré comme vous le souhaitiez ?
Avez-vous réalisé de notables progrès dans vos études ?
Avez-vous conquis l’influence sociale à laquelle semblaient vous
prédestiner vos talents ?
Avez-vous maintenu votre vie intellectuelle et morale à la hauteur de
l’idéal entrevu aux moments des bons désirs ?
Si vous vous examinez avec une entière loyauté, vous reconnaîtrez vite
que vous auriez pu améliorer bien davantage votre situation, et peut-être la
transformer du tout au tout.
Vous n’avez pas su profiter de telle occasion propice. Vous vous êtes
trompé dans telle décision. Vous avez manqué d’esprit de suite dans telle
circonstance. Vous avez reculé devant telle démarche, fort importante
cependant.
Pourquoi avez-vous agi de la sorte ?

Je devine votre réponse. Parfois vous vous êtes laissé emporter, soit par
un enthousiasme irréfléchi, soit par un mouvement d’impatience. Parfois
vous n’avez pas dominé votre timidité, ou encore ce sentiment d’infériorité
que l’on ressent si douloureusement aux heures de fatigue et dans les
périodes d’échecs. D’autres fois, vous n’avez pas retenu un mot
malheureux ; et cette boutade, psychologiquement très explicable, vous a
aliéné des sympathies, qui vous eussent été des plus utiles.
Cherchez, cherchez encore ; vous trouverez d’autres motifs analogues à
ceux-là, qui vous ont fait agir d’une façon préjudiciable à vos intérêts.
Or, dans toutes ces circonstances, vous avez suivi votre impulsion
première au lieu d’écouter la voix de la raison. Vous n’êtes pas resté
maître de vous-même ; vous vous êtes conduit comme un impulsif.
Un impulsif ! Le vilain mot et surtout la vilaine chose. L’homme ne doit
pas se laisser diriger par son imagination et par ses nerfs, mais par son
intelligence et sa volonté.

4. Vous trouverez dans ce volume une méthode, qui vous permettra


d’acquérir en peu de temps la maîtrise de vous-même.
Méthode extrêmement simple. Nous en avons délibérément exclu toutes
les théories et discussions qui n’aboutissent pas à un but immédiatement
pratique.
Méthode très efficace. L’expérience en a démontré la haute valeur. Vous
constaterez bientôt par vous-même que nous disons, en parlant ainsi,
l’exacte vérité.
Méthode facile à suivre. Elle ne vous imposera que les efforts
indispensables ; encore vous les présentera-t-elle sous un jour si favorable
que vous les accomplirez sans peine, en vous jouant Vous aurez moins
l’impression de vous soumettre à une discipline que de vous entraîner à un
sport passionnant. Elle graduera si progressivement les exercices à effectuer
que vous fortifierez graduellement votre empire sur vous-même sans que
vous ayez à vous faire violence. Mieux vaut gravir les étages d’un haut
immeuble par un escalier doux et confortable que par une échelle trop
verticale où l’on risque de se rompre le cou.

Vous sentirez ainsi grandir chaque jour en vous cette assurance


inébranlable, cette conviction du succès sans quoi nul ne peut atteindre le
but qu’il s’est fixé.
Pensez bien à ces qualités que nous venons de vous signaler. Après y
avoir réfléchi, vous vous trouverez dans l’obligation de conclure que cette
méthode est nettement supérieure aux autres méthodes similaires,
ouvrages diffus, d’une lecture fatigante, et exigeant d’emblée des actes
impossibles à une volonté encore débile.

Suivez donc point par point, avec une pleine confiance, les conseils que
nous allons vous donner. Si vous acceptez docilement nos leçons, vous
constaterez bientôt en vous une transformation, qui s’augmentera de jour en
jour.

5. Voici comment il faut vous servir de cet ouvrage.

Lisez-le lentement, chapitre par chapitre. Ne passez au chapitre suivant


qu’après vous être bien assimilé les idées du chapitre précédent. Dans un
travail de cette nature, la précipitation doit être bannie sous peine
d’insuccès radical.
Surtout, ne négligez pas de faire les exercices que nous vous indiquons.
Ils constituent une sorte de gymnastique psychique et vous soumettront à un
« entraînement » moral dont vous éprouverez vite les effets bienfaisants.
Dès que vous aurez constaté en vous quelque progrès, servez-vous de ce
progrès pour vous suggestionner vous-même. Vous accélérerez ainsi dans
des proportions considérables la rapidité de votre transformation. Dites
simplement, en vous servant des termes suivants ou d’autres semblables :
« Il est certain que je m’améliore, Je viens de constater le contrôle de moi-
même dans une de ces difficultés, où jadis je le perdais habituellement. Je
deviens un homme énergique, parce que je sais me servir de ma volonté. Je
ne laisse improductive aucune de mes forces psychiques et j’utilise
jusqu’aux capacités énergétiques de mon subconscient. En cultivant ainsi
mes dons, j’acquerrai chaque jour une plus entière possession de moi-
même. Je commence déjà à réaliser mon idéal et à devenir l’homme que je
rêvais d’être. »

6. Quand vous vous serez pénétré des pensées contenues dans ce chapitre
préliminaire, étudiez les pages suivantes. Vous entrerez alors dans le cœur
même de la méthode.
Vous allez au succès : vous l’atteindrez d’autant plus vite que votre
fidélité à suivre nos exercices sera plus grande.
II

LE SILENCE

1. La première condition qu’il vous faut observer rigoureusement, si vous


désirez acquérir la maîtrise de vous-même, est de garder le silence en temps
opportun.

Nous ne vous demandons pas de devenir taciturne ; encore moins


d’affecter un air maussade, lorsque vous vous trouvez en société. En vous
comportant ainsi, bien loin d’aller au succès, vous lui tourneriez le dos.

Le silence que nous vous recommandons se pratique de façon transitoire,


dans des cas déterminés. Il ne doit en aucune manière vous rendre moins
affable à l’égard du prochain.

Ce silence s’entend dans un sens très large : vous le garderez, non


seulement en ne prononçant aucune parole, mais encore en arrêtant
momentanément une partie de votre activité intérieure. Il durera tout le
temps nécessaire pour que vous puissiez retrouver votre équilibre moral.

La règle suivante vous apprendra l’usage que vous avez à faire de ce


silence pour conserver toujours le contrôle de vous-même.

2. Toutes les fois qu’une émotion intense vous agite, ne parlez pas,
n’écrivez pas, ne prenez aucune décision : en un mot, suspendez
provisoirement les actes que pourrait influencer malheureusement
votre émotion.
Sachez bien que si vous n’observez pas cette règle, vous ne parviendrez
jamais à dominer vos impressions premières ; vous resterez par conséquent,
sans espoir d’amélioration, le jouet de vos impulsions et de vos caprices.
Gravez donc cette règle dans votre mémoire. Lisez-la, méditez-la ;
relisez-la, méditez-la encore jusqu’à ce qu’elle ne s’efface plus de votre
intelligence. Nous allons la commenter avec quelques détails afin de
l’enfoncer davantage dans votre esprit. Suivez attentivement nos
explications.

3. Que faut-il entendre par ces mots : émotion intense ? — Par ces mots
vous devez entendre tout ce qui vous fait perdre votre équilibre intérieur.

Des exemples concrets préciseront notre pensée.


Une contrariété inattendue déclenche soudain en vous une poussée de
mauvaise humeur. En époussetant les meubles de votre salon on vous a
cassé un bibelot de valeur ; en balayant votre bureau on a dérangé des
dossiers importants que vous aviez soigneusement classés ; on vous sert à
table un plat détesté, et cela le jour où vous traversez une crise de
pessimisme aigu... Que sais-je encore ? L’impatience vous gagne ; elle va
éclater. Vous perdez votre équilibre intérieur.
On vous a adressé une parole désagréable par maladresse ou par
méchanceté ; on vous a manqué d’égard, impolitesse due probablement à un
défaut d’éducation plutôt qu’à un calcul malicieux... Voici qu’en vous la
colère gronde. Vous perdez votre équilibre intérieur.
Dans le travail que vous avez entrepris surgissent des difficultés
imprévues. Vous les exagérez et, votre imagination aidant, vous les
multipliez par mille ; vous vous énervez ; vous êtes tenté de renoncer à ce
travail que vous aviez reconnu, après calme réflexion, bon et nécessaire...
Vous perdez votre équilibre intérieur.
Une lettre vous apporte de mauvaises nouvelles : telle affaire, dont vous
attendiez beaucoup, ne marche pas à souhait ; telle personne de votre
famille souffre d’une maladie sérieuse. Aussitôt vous noircissez le tableau ;
vous vous voyez ébranlé par une catastrophe financière ; vous voyez votre
parent étendu sur son lit de mort. Pourquoi vous affoler avant d’avoir
examiné la situation en pleine connaissance de cause ?... Là encore vous
perdez votre équilibre intérieur.
Vous désirez très vivement acquérir un objet qui vous plaît, embellir votre
maison, ou faire toute autre dépense qui vous attire. La dépense sera lourde
et dépassera vos ressources présentes. La sagesse vous conseillerait de
remettre à plus tard des frais, dont la nécessité ne s’impose pas. Mais votre
désir prend une telle allure de passion que vous ne pouvez plus attendre...
Prenez garde ! Vous perdez votre équilibre intérieur.
Un élan de sympathie vous entraîne vers tel ami très cher ;
l’attendrissement vous envahit. Alors vous éprouvez le besoin d’offrir un
cadeau splendide ; ce besoin, vous vous en rendez compte, se fait
tyrannique et dépasse les bornes de la générosité bien ordonnée. Que vous
vous imposiez avec joie une gêne pour aider votre prochain dans un
moment critique, c’est vertu. Mais pour l’instant, fort heureusement pour
lui, votre ami se trouve dans une situation satisfaisante... Ne voyez-vous pas
que vous perdez votre équilibre intérieur ?

Inutile de multiplier les exemples ; vous en trouverez bien d’autres en


examinant ce qui se passe en vous et autour de vous.

Mais revenons ensemble sur les cas que nous avons énumérés plus haut.
L’impatience vous gagne ; votre colère tend à monter à un diapason aigu.
Taisez-vous, taisez-vous ! Gardez un silence complet pendant quelques
minutes.
Les difficultés se multiplient dans votre travail. N’allez pas prendre la
résolution de l’abandonner définitivement. Livrez-vous pendant quelque
temps à d’autres occupations moins ardues. Dans quelques heures, demain
ou après-demain, vous reprendrez ce travail qui vous épouvante : vous serez
étonné de le trouver plus simple et plus facile que vous ne le pensiez.
Ne répondez pas avec précipitation à la lettre qui vient vous apporter de
fâcheuses nouvelles. Votre réponse dérouterait vos correspondants ; elle
augmenterait l’affolement de ceux qui entourent votre cher malade. Au lieu
d’améliorer la situation, vous risqueriez de l’aggraver.
A la réalisation du désir qui vous presse, imposez un délai. Ce qui
maintenant excite si fort votre envie, vous paraîtra peut-être moins
souhaitable dans une semaine ; ou tout au moins vous comprendrez
clairement dans quelques jours qu’il vaut mieux attendre encore un peu
avant d’exécuter votre projet.
Laissez reposer la sympathie trop violente qui vous entraîne. Un peu
d’ardeur exagérée la trouble ; quand cette ardeur sera tombée, vous ne
verrez plus que l’eau limpide de l’amitié forte et sereine.
Nous nous sommes expliqué assez clairement, croyons-nous, pour que
vous ayez pleinement saisi notre pensée.

4. Pourquoi attachons-nous une importance si considérable à ce


silence de parole et d’action ?

— Pour deux raisons principales que vous avez déjà devinées.


Tout d’abord cet arrêt que vous vous imposerez avant de prononcer le
moindre mot ou de prendre la moindre décision, vous accordera un délai
précieux. Pendant ce temps la fièvre de votre émotion baissera, il se
produira en vous un apaisement salutaire et vous vous remettrez d’aplomb.
Alors vous parlerez avec calme, dans l’entière possession de vos facultés.
En outre, ce délai, plus ou moins long selon les différents cas, vous
permettra de réfléchir. La réflexion joue un grand rôle dans la maîtrise de
soi-même ; nous y reviendrons dans un des chapitres suivants. Sachez dès
maintenant que, le silence ayant rétabli votre équilibre intérieur, votre
jugement s’éclaircira. Vous jugerez dès lors les choses sainement, d’après la
vérité objective, et non plus à travers le mauvais prisme qui les déforme.

5. Ne croyez pas que vous éprouverez beaucoup de difficultés à observer


ce silence de parole et d’action. Vous y parviendrez sans grands efforts.
Remettre à plus tard une lettre à écrire ou une décision à prendre ne
réclame pas une grosse dépense d’énergie. Vous en conviendrez volontiers.
Se taire pendant quelques instants avant de répondre à un interlocuteur
présent, dont vous avez peut-être à vous plaindre, vous semblera plus
malaisé. Cependant vous y réussirez vite, si vous voulez bien faire les
exercices que nous allons vous proposer.
*

6. On raconte qu’un ancien philosophe tenait toujours à la main une


chaînette métallique formée de cent mailles ; jamais il ne s’en séparait. A
ceux qui l’interrogeaient sur cette étrange manie, il répondait en souriant :
« C’est le frein qui me sert à me maîtriser moi-même. Quand je suis agité
par quelque sentiment trop vif, je m’astreins à compter posément les cent
mailles de cette chaîne avant de prononcer un seul mot. »

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