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ANAEROBIES

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LES ANAEROBIES

I. Introduction
 Bactéries incapables d’utiliser et de se multiplier en présence d’O2 car elles sont dépourvues d’enzymes qui inactivent
ses dérives toxiques :Oxydase, Catalase, Peroxydase, Et super-oxyde dismutase
 Elles tirent leur énergie de réactions de fermentation
 Elles sont responsables d'une grande variété d'infections localisées ou généralisées.
 Difficulté d’isolement et d’identification
 Ne posent pas de problème réel quant à la résistance aux antibiotiques.

II. CLASSIFICATION

Anaérobies telluriques Anaérobies non telluriques


= flore de Veillon
Habitat Sols, plantes, intestins des mammiferes Commensale des cavités naturelles
Homogène : BGP du genre clostridium
Variée: bacilles et cocci a gram positif et
Bacteriologie (perfringens, difficile, botulinum,
négatif, spirochetes, spirilles
tetani…)
Sporulation + -
Toxinogenese +++ (Toxines protéiques) -
Infections pyogènes, septicémies. Souvent
Tableaux Syndromes d’intoxication spécifiques,
action synergique de plusieurs espèces
cliniques gangrenés, septicémies.
(infections polymicrobiennes).

Prevention Anatoxines (tétanos) -


Antibiothérapie. Parfois antitoxine
Traitement Antibiothérapie adaptée.
( sérothérapie) (tétanos, botulisme)

III. REPARTITION DE LA FLORE DE VEILLON


 Ces flores, dont la proportion de bactéries anaérobies est importante, Présente sur la peau, bouche, nez, gorge,
tractus intestinal bas, vagin et la portion terminale de l’urètre.
IV. PHYSIOPATHOLOGIE ET POUVOIR PATHOGENE
1. Physiopathologie
- Flore de Veillon (flore endogène):
 Multiplication très importante dans le site naturel
 Colonisation de cavités et d’organes normalement stériles
 Facteurs favorisants : nécrose tissulaire, hypoxie
- Flore tellurique (sporulante):
 Pénétration par effraction (plaie, escarre) ou + rarement par ingestion
 Contamination : multiplication puis élaboration de toxine
 Facteurs favorisants : nécrose tissulaire, hypoxie, déséquilibre de la flore commensale
2. Facteur de virulence :
 Adhésion : fimbriae et pili de Bacteroides fragilis et Porphyromonas gingivalis
 Capsule polysaccharidique de Bacteroides fragilis, Porphyromonas gingivalis, des Prevotella….
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 Enzymes : protéases, collagénases des Prevotella, bétalactamases, DNAses, neuraminidases, heparinases
 Toxines : neurotoxines et toxines nécrosantes des Clostridium.
 Synergie bactérienne : un pus anaérobie contient souvent 6 à 8 microorganismes,
 Production d’acides et de gaz
3. Facteurs favorisants
 Déficience immunitaire, Lésions et matériel invasif, L'inhalation du contenu stomacal, ischémie
4. Scénario typique d’une infection à anaérobies
 Destruction tissulaire initiale : traumatisme, extraction dentaire, chirurgie gynécologique ou abdominale….
 Une infection primaire se développe, les aero-anaerobies facultatifs réduisent localement le potentiel
d'oxydoréduction et créent les conditions favorables au développement des anaérobies commensaux présents au
site de l'infection.
 Les bactéries peuvent gagner la circulation sanguine puis disséminer dans tout l'organisme
 A distance, la ou une mauvaise vascularisation crée des conditions d'anaérobiose,d es microcaillots se multiplient
dans les capillaires étroits, créant ainsi des thrombine septiques.
 Un abcès se forme et des bactéries peuvent alors disséminer par voie hématogène vers d'autres sites.

V. ASPECT CLINIQUE
1. Système nerveux central
 Abcès
 Empyèmes
2. Tête et cou
 Sinusites et otites chroniques
 Abcès péri -amygdaliens
 Abcès dentaires …
3. Poumon
 Abcès pulmonaires
 Pleurésies purulentes
 Pneumopathies d d’inhalation
4. Sphère intra-abdominale
 Péritonites
 Infections des voies biliaires
 Abcès hépatiques et intra-abdominaux
5. Sphère génitale
 Abcès annexiels, endométrites
6. Os et articulations
 Arthrites, ostéites, ostéomyélites
7. Peau et tissus mous
 Abcès, phlegmons
 Fascistes, myonécroses
 Ulcères infectes, pied diabétique

VI. CIRCONSTANCES DANS LESQUELLES ON DOIT CHERCHER LES ANAEROBIES


 Hémoculture (5 à 10 % peuvent contenir des anaérobies)
 Suppuration fermée surtout lorsqu'elle dégage une odeur fétide
 Tissus nécrotiques ou gangrénés, surtout s’il y a de gaz.
 Infection secondaire à une morsure, une injection intramusculaire.
 Infection II aire a une intervention chirurgicale (chirurgie digestive, gynéco, orthopédique)
 Infection persistante après usage d'ATB inactifs sur les anaérobies (aminosides, quinolones, etc.)
 Infection située à proximité d'une muqueuse (dentaires, oro-faciales, abdominales anale, génitale).
 Présence des germes a Gram (+) ou (-) a l'examen direct avec une culture aérobienégative.
 Dans les pus d'abcès profonds, pulmonaires, hépatiques, cérébraux
 Formation d’abcès, de gangrène, nécrose de tissu
 Infections chroniques et tumorales
 Bactériémie ou endocardite
 Infections où les anaérobies sont toujours en cause :

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 Infections dentaires ou gingivales,
 Péritonites,
 Infections post-chirurgicales abdominales,
 Pneumonies d’aspiration/ inhalation,
 Otites et sinusites chroniques,
 Infections des extrémités chez le diabétique

VII. DIAGNOSTIC BACTERIOLOGIQUE


1. Prélèvement
 Hémocultures
 Suppurations et abcès profonds (en seringue)
 Liquides d’épanchements
 Biopsies (fragments) de tissus nécrotiques ou gangrénés
 Ne pas contaminer l’échantillon prélevé par une flore normale
 Réduire au maximum le contact avec l’oxygène de l’air.
 Transport doit s’effectuer à T° ambiante et sans délai (< 2 heures, 20°C) sinon milieu de transport.
2. Examen direct
a) Aspect macroscopique : souvent évocateur : Pus abondant, Odeur fétide, présence de gaz,……..
b) Examen microscopique : après coloration de Gram
 Peu de polynucléaires
 Flore bactérienne abondante et polymorpheCocci ou bacilles Gram positif ou négatif
 Certaines morphologies sont évocatrices :

3. Culture
 Tout prélèvement doit être enrichi sur milieu liquide (Rosenow, Schaedler + bouillon CC)
 Enrichissement systématique pour les bactéries à culture lente (Actinomyces) prlvt monomicrobien
 Sans intérêt pour les prélèvements polymicrobiens.
 Ensemencement et incubation rapide en atmosphère anaérobie .
 Milieux usuels incubés en aérobiose: infection mixte
 Milieux gélosés désoxygénés contenant des substances réductrices:
o Non sélectifs: gélose Columbia+5% de sang de mouton
o Sélectifs :

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4. Incubation en anaérobiose
 Jarres ou des sacs en plastique fermés hermétiquement.
 Sachets générateurs permettant de créer une anaérobiose
 Système permettant de créer le vide dans une jarre et d’y injecter ensuite un mélange gazeux anaérobie.
5. Incubation et examen des cultures
 Les primocultures sont généralement examinées après 48 heures d’incubation a 37 °C.
 Une analyse n’est déclarée négative qu’après au moins 5 jours de culture.
 Pour une recherche d’Actinomyces, les milieux sont conservés jusqu’à 15 jours.

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 Les cultures en anaérobiose sont comparées à celles obtenues sur une gélose au sang incubée sous CO2.
 Toute colonie suspecte est repiquée dans ces deux atmosphères afin de s’assurer du caractère anaérobies strict de
la bactérie.
 Certaines bactéries, bien que anaérobies strictes, sont aérotolérantes et poussent dans une atmosphère enrichie de
10 % de CO2 (Propionibacteriumspp, Actinomyces spp, Clostridium tertium)

6. Identification
N’est pas systématique peut être mais peut être orientée par :
 Aspects des colonies
 Aspects du Gram : Forme, taille, renflements, ramifications,
 Mobilité
 Croissance en présence d’inhibiteurs (bile, vert brillant)
 Croissance en présence d’ATB (Kana, vancomycine, Colistine)
 Recherche d’une oxydase et d’une catalase
 Galeries d’identification
 Recherche de toxine (immunologique ou inoculation à l’animal) (C. tetani, C. botulinum) ou par technique ELISA et
Chimiluminescence (C. difficile).
 Technique d’agglutination : par des particules de latex sensibilisées , pour détection de Clostridium difficile dans les
selles filtrées.
 Techniques spécialisées : Chromatographie en phase gazeuse, Biologie moléculaire.

VIII. ETUDE DE LA SENSIBILITÉ AUX ATB


Recommandations de la SFM- Méthode de diffusion sur gélose
1. Inoculum
 A partir d’une culture de 24 h.
2. Milieu
 Gélose Wilkins Chalgren + 5 % de sang, ou gélose Brucella + vitamine K1 (1 mg/L)+ 5 % de sang.
 Méthode de diffusion : ensemencer la suspension inoculum (McFarland 1) par écouvillonnage.
3. Lecture
 Apres 48 h d’incubation a 35-37° C en atmosphère anaérobies

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 Sauf exception, toutes les bactéries anaérobies sont sensibles aux :


 Nitro-imidazolés sauf Actinomycesspp., Propionibacterium spp
 B-lactamines +inhibiteurs de β-lactamases,
 Carbapénèmes
 Chloramphénicol
 Resistance naturelle des anérobies: Aminosides, aztréonam (sauf Fusobacterium), triméthoprime, quinolones.

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IX. PRINCIPALES BACTERIES ANAEROBIES
1. Les anaérobies sporulées :Clostridium
Propriétés communes:
 BGP, Pouvant former une spore terminale ou subterminale
 Métabolisme anaérobie
 Habitat: sol et végétaux (sfrm de spores), commensaux de TD de l’homme et des animaux
 Pathogènes par production de toxines puissantes.
 L’observation de la spore n’est pas tjrs évidente, et pour la mettre en évidence on utilise ses propriétés :
 R au chauffage à 70°C pdt 10 mn
 R à l’éthanol (95%) à 45°C
 Utilisation des milieux favorisant la sporogénèse
 La recherche de la spore a 1 intérêt pour différencier les Clostridium des autres BG+ ana non sporulés : Eubacterium,
Propionibacterium…..

2. Les anaérobies non sporulées


a) BGN

BGP c. Les cocci

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X. PROPHYLAXIE :
 Vaccination (C. tetani)
 Antibioprophylaxie en préopératoire surtout en cas de chirurgie digestive ou gynécologique
 Parage de toute plaie infectée
 Pour C. botulinum : Bonne stérilisation des conserves industrielles et familiales, Ne pas manger d’aliment suspect (gaz
dans conserves, reflet métallique/viande (jambon, saucisses, )
XI. CONCLUSION
 B commensales et ne deviennent pathogènes que sous certaines conditions
 Les infections à anaérobies constituent une urgence diagnostique et thérapeutique
 Il faut veiller à un prélèvement de qualité répondant à l’anaérobiose
 Retenir la résistance naturelle aux aminoglycosides ou encore les céphalosporines (C.difficile).
 Les échecs de culture sont fréquents, Antibiotiques de choix: Pénicillines (G+) et Metronidazole (G-)
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