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Staphylocoques-naoual

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Faculté de médecine de Constantine - Année universitaire : 2020/2021

Cours de microbiologie de 2ème année médecine dentaire


Dr N. MEKHOUKH

STAPHYLOCOQUES
INTRODUCTION :
• Les Staphylocoques sont des cocci à Gram positif classiquement disposés en amas.
• L’espèce S. aureus (Staphylocoque doré) se distingue généralement des autres
Staphylocoques appelés Staphylocoques à coagulase négative (SCN) par la présence
d’une coagulase.
• S. aureus est un germe très important aussi bien dans les infections communautaires
que nosocomiales.
• Parmi les espèces à coagulase négatives :
• Staphylococcus epidermidis : souvent considéré comme opportuniste.
• Staphylococcus saprophyticus : responsable d’infections urinaires chez la
femme jeune.

Staphylococcus aureus

C’est la plus pathogène, agent d’infections pyogène.

I. CARACTERES BACTERIOLOGIQUES
o Morphologie
- cocci à Gram+ par paires, tétrades ou amas "grappes de
raisins"
- immobiles, non sporulés
o Culture
- facile sur milieux ordinaires (peu d'exigences nutritionnelles), aérobie ou anaérobie
(aéro-anaerobie facultatif), colonies 1 à 2 mm en 18h à 37°C.
- production d'un pigment jaune-doré par S. aureus (par opposition aux autres
staphylocoques dits "blancs")
- bactéries cultivant en présence de NaCl 7,5% (milieu de Chapman)

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o Caractères d'identification
- catalase + (streptocoques -),
- production de coagulase (enzyme capable de coaguler le plasma),
- fermentation de divers sucres

II. HABITAT ET MODE DE


TRANSMISSION :

Germes ubiquitaires (air, sol, eau)


St. aureus et St.épidermidis : commensaux de la peau
et des muqueuses (30 à 50 % porteurs sains :
oropharynx, fosses nasales, selles et aisselles)
La transmission est surtout interhumaine directe
(contact, dissémination manuportée, à partir du nez
notamment) ou indirecte par l'intermédiaire des
aliments ou du milieu extérieur.

Les voies de transmissions des Staphylocoques


III. POUVOIR PATHOGENE
• Germe pyogène par excellence, S. aureus est le microbe de la suppuration.
• Certaines souches agissent aussi par libération d'une ou de plusieurs toxines
(intoxication alimentaire, syndrome de choc toxique, impétigo).

1. INFECTIONS SUPPURATIVES SUPERFICIELLES ET PROFONDES :

• Les infections suppuratives impliquent la prolifération bactérienne, l’invasion puis la


destruction des tissus de l’hôte, la réponse inflammatoire locale et systémique.

• les infections cutanéo-muqueuses +++

- Impétigo (bulleux ou non bulleux)


- Furoncle, folliculite, anthrax : infections pilo-sébacées
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- Cellulite - Panaris - Abcès

• Plus rarement sont :


• les conjonctivites,
• Les infections ORL : angines, phlegmons de l’amygdale, otites ou les sinusites.
• Il s’agit le plus souvent d’auto-infestations.
• Ces infections se compliquent parfois par extension loco-régionale de l’infection, ou
par diffusion hématogène de la bactérie. S. aureus peut alors être responsable de :
• Septicémies : avec risque de survenue de choc toxique et la localisation de métastases
septiques,
• d’endocardites : chez les toxicomanes utilisants la voie IV,
• Les infections pleuro-pulmonaires : pneumopathie, abcès, pneumonies nécrosantes
« PVL »
• Les infections ostéo-articulaires : ostéomyélites, arthrites, abcès osseux, post-
chirurgical
• Les infections génito-urinaires : abcès rénal, phlégmon périnéphrétique, abcès de la
prostate.
• Les méningites.

2. INFECTIONS NON SUPPURATIVES D’ORIGINE TOXINIQUE :

• Le syndrome de choc toxique staphylococcique (SCTS) : lié à la synthèse d’une


toxine « TSST1 ». Associe une hypotension, choc et fièvre à une érythrodermie
scarlatiniforme généralisée suivie d’une desquamation intense et d’une atteinte multi-
viscérale.
• Le syndrome de Lyell staphylococcique ou le syndrome de Ritter ou syndrome
des enfants ébouillantés : est lié à la sécrétion d'une toxine staphylococcique,
l'exfoliatine ou épidermolysine, qui provoque la desquamation de la couche
superficielle de l'épidémie avec fièvre évoquant une brûlure du second degré.

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• Les toxi-infections alimentaires :
• Vomissements + diarrhée
• Due à la production dans l’aliment d’une entérotoxine

IV. FACTEURS DE VIRULENCE ELABORES PAR ST. AUREUS


• S. aureus produit de nombreuses substances (toxines, enzymes et protéines de surface)
impliquées dans la virulence du germe.
• Facteurs favorisants la colonisation : Protéines de surface

- Protéine A : liaison à l’endothélium vasculaire, aux IgG


- Protéines de liaison au collagène : infection ostéoarticulaires
- Protéine de liaison à la fibronectine : adhésion au caillot

- Protéine de liaison à la fibrinogène : « clumping factor »

• Facteurs inhibants la phagocytose


Protègent la bactérie
- Capsule exopolysaccharidique existe chez 90% des souches de la phagocytose
favorisant ainsi
- Protéine A l’extension de
- La coagulase entraine la formation d’un caillot protégeant ainsi la bactérie del’infection.
la phagocytose

- Le clumping factor.

• Facteurs conduisant à l’extension de l’infection :


- Hémolysines alpha : lyse les cellules endothéliales
- Leucocidine de Panton Valentine : lyse des polynucléaires, monocytes

Favorise les lésions nécrotiques

- Hyaluronidase, élastase : destruction des tissus conjonctifs

- Coagulase, staphylokinase : favorise une diffusion hématogène


- Dnase : destruction des acides nucléiques

• Toxines responsables de syndromes particuliers :


- Action à distance d’un foyer infectieux
- Activité « super antigène » : activation des lymphocytes T +++ :

libération massive de cytokines (TNF, IFN, IL...)


- Rôle dans des maladies immunologiques ? maladie de kawasaki
- TSST-1 : choc toxique staphylococcique
- Entérotoxines : intoxications alimentaires
- Exfoliatines : décollement de l’épiderme

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V. DIAGNOSTIC BACTERIOLOGIQUE

1. prélèvement :
• Fonction du tableau clinique (LCR, hémoculture, urine, pus, expectoration ..Etc.)
• Avant toute antibiothérapie.
• Fiche de renseignements obligatoire.
2. Examen microscopique direct du prélèvement :
• Cocci à Gram + : isolé, diplocoques, tétrades, amas ++
• souvent associé à la présence de polynucléaires (pus)

3. Caractères culturaux :
• Culture rapide (18h à 37°C), sur gélose ordinaire
• Colonies pigmentées jaune-orangé
• Deux milieux sélectifs sont utilisables :
le milieu de chapman. (Milieu hypersalé au mannitol et au rouge de phénol)
très inhibiteur des autres bactéries
Le milieu de baird parker (milieu au tellurite-lithium et au jaune d'œuf)
utilisé surtout en microbiologie des aliments.
4. Identification de S. aureus :
• Catalase + : dégagement gazeux en présence d’H2O2 différentiation des
staphylocoques (catalase +) des streptocoques (catalase -).
• Coagulase libre : le test mettant en évidence l’aptitude des bactéries à coaguler le
plasma.
• Tests d’agglutination :
• Détection de la protéine A et du « clumping factor »

• Identification biochimique : la détermination de l’espèce peut être réalisée à l’aide


de galeries biochimiques d’identification. Ces systèmes utilisent des tests
d’acidification ou d’assimilation des sucres (A) et des tests enzymatiques (B).

5. Antibiogramme :

• L’étude de la sensibilité aux antibiotiques est indispensable, en particulier la recherche


du caractère méti-R qui nécessite des techniques particulières.

18 heures à partir d’une culture


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VI. TRAITEMENT DES INFECTIONS A S. AUREUS
• Le choix de l’antibiothérapie sera guidé par l’antibiogramme et le contexte clinique.
• Il faut bien savoir que 95% des souches sont résistantes à la pénicilline G et A
(production d’une pénicillinase)
• Les souches communautaires sont généralement sensibles aux pénicillines M (et aux
céphalosporines). Elles sont souvent sensibles aux macrolides, aux synergistines et
aux fluoroquinolones.
• 90% des souches sont sensibles à la gentamicine, rifampicine, Fosfomycine, Ac.
Fusidique
• Résistance à la vancomycine exceptionnelle (quelques cas aux USA)
• 20-30% de résistance à l’oxacilline en milieu hospitalier : confère une résistance
croisée à toutes les béta-lactamines
o mécanisme : PLP2a surnuméraire
o résistance croisée avec d’autres familles d’ATB surtout les fluoroquinolones et
les macrolides.
o le traitement de référence fait appel en première intention aux glycopeptides
(vancomycine ou teicoplanine).
• 1-2% de résistance à l’oxacilline en dehors des hôpitaux
• TRT de choix des infections à SAMS  Oxacilline + aminosides
• TRT de choix des infections à SAMR  Glycopeptides (vancomycine) seule ou en
association.

Staphylocoques à coagulase négative

• Parfois appelés : « Staphylocoques blancs »


• Staphylococcus epidermidis, S. hominis, S. haemolyticus :
• Considérés comme commensaux de la peau
• Exceptionnellement responsable d’infection
• Capacité à former des biofilms sur les supports synthétiques
• Presque exclusivement pathologie iatrogène : cathéters, matériel prothétique
• A part, quelques « vrais » pathogènes :
o Staphylococcus saprophyticus : infections urinaires chez la femme jeune
o Staphylococcus lugdunensis et S. Schleiferi : rares (pouvoir pathogène proche
de S. aureus)

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