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Series Entieres 2021-1

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SÉRIES ENTIÈRES

CONTENUS
1. Rayon de convergence - Disque de convergence - Domaine de convergence d’une série
entière.
2. Somme d’une série entière réelle
3. Développement en série d’une série entière
4. Résolution d’une équation différentielle en utilisant la somme d’une série entière (Pour
les physiciens uniquement)
PRÉREQUIS
1. Convergence simple - Convergence absolue - Convergence uniforme - Convergence normale
d’une série de fonctions
2. Limite et dérivabilité.
3. Décomposition en éléments simples d’une fraction rationnelle.
OBJECTIFS
1. Pouvoir déterminer le rayon de convergence, le disque de convergence et le domaine de
convergence d’une série entière.
2. Être capable de déterminer la somme d’une série entière.
3. Être en mesure de déterminer le développemnt en série entière d’une fonction.
4. Pouvoir résoudre une équation différentielle en cherchant la solution comme somme d’une
série entière.

0.1 GÉNÉRALITÉS
0.1.1 Définitions
Une série entière est une série de fonctions dont le terme général est de la forme an z n où
z est un nombre complexe appelé variable de la série entière, et la suite numérique (an )n∈N est
la suite de coefficients de la série entière. X
La série entière de terme général an z n est notée an z n .
n≥0
X
Dans le cas où la variable est réelle, elle est notée an x n .
n≥0
Une série entière est dite complexe (respectivement réelle) lorsque la suite de ses coefficients
est complexe (respectivement réelle).

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Exemple
X
1. (n2 + 1)z n .
n≥0
X z 2n
2. .
n≥
2n
X
3. sinnz n .
n≥0
X xn
4.
n≥0
n!

0.1.2 Rayon de convergence - Disque de convergence d’une série en-


tière
La proposition suivante permet de définir la notion de rayon de convergence d’une série
entière. cette notion est liée à la détermination de l’ensemble des réels ou des complexes pour
lesquels la série entière converge absolument, simplement ou normalement en tant que série de
fonctions.
X
Proposition 0.1.1. Etant donnée une série entière an z n .
n≥0
On considère les ensembles suivants :

Tl = {r ∈ R+ , lim an rn = 0}
n→+∞

Tb = {r ∈ R+ , (an rn )n est bornee}


X
Tc = {r ∈ R+ , an rn est absolument convergente}
n≥0

Les ensembles Tl , Tb , Tc ont chacun une borne supérieure dans l’ensemble R+ = R ∪ {+∞} et
ces bornes supérieures sont égales. D’où la définition suivante :
X
Définition 0.1.2. Le rayon de convergence d’une série entière an z n est la borne supé-
n≥0
rieure dans R+ de l’un des trois ensembles Tl , Tb ou Tc .
Le rayon de convergence d’une série entière peut donc être égale soit à un réel positif soit à +∞

Quelques cas particuliers


1. Si l’un des trois ensembles est égal à [0; R[, alors le rayon de convergence de la série entière
est égal à R. X
Dans ce cas, la série entière an z n converge absolument pour tout complexe z tel que
n≥0
|z| < R et diverge pour tout complexe z tel que |z| > R.
2. Si l’un des trois ensembles est égal à [0; +∞[, alors le rayon de convergence de la série
entière est égal à +∞. Dans ce cas, la série entière converge absolument quelle que soit
la valeur donnée à la variable.

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3. Si l’un des trois ensembles précédents est égal à {0}, alors le rayon de convergence de la
série entière est égal à 0. X
Dans ce cas, la série entière an z n diverge pour tout complexe z.
n≥0
Exemples
Déterminons le rayon de convergence R de chacune des séries entières suivantes :
X
1. z 2n
n≥0
X
La série géométrique r2n est convergente pour r < 1. Donc R = 1.
n≥0
n
X z
2.
n≥0
(2n + 5)4
X rn
– Pour r > 1, la série est grossièrement divergente.
n≥1
(2n + 5)4
X rn
– Pour r ∈ [0, 1[, la série 4
est convergente.
n≥1
(2n + 5)
Donc R = 1
X sin(4n)z n
3.
n≥1
(3n + 5)4

0.1.3 Quelques caractérisations du rayon de convergence.


Les caractérisations ci-dessous permettant de déterminer le rayon de convergence d’une série
entière, de le reconnaître ou de l’utiliser, découlentXde la définition dudit rayon de convergence.
R est le rayon de convergence de la série entière an z n si et seulement si pour tout nombre
n≥0
complexe ou réel z, l’une des conditions suivantes est vérifiée :
X
1. • |z| < R la série an z n est absolument convergente.
n≥0
X
• |z| > R la série an z n n’est pas absolument convergente.
n≥0

2. • |z| < R la suite (an )n est bornée.


• |z| > R la suite (an )n n’est pas bornée.
3. • |z| < R la suite (an )n converge vers 0.
• |z| > R la suite (an )n ne converge pas vers 0.
X
Définition 0.1.3. Le disque de convergence d’une série entière an z n de rayon de conver-
n≥0
gence non nul et fini R est l’ensemble des nombres réels ou complexes z tels que |z| < R.
Dans le cas où la variable est réelle, le disque de convergence est encore appelé intervalle de
convergence.

L’utilisation de la définition du rayon de convergence d’une série entière étant parfois délicate,
l’on utilise généralement les deux règles suivantes : la règle de d’Alembert et la règle de Cauchy.

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0.1.4 Détermination pratique du rayon de convergence.


Utilisation de la règle de d’Alembert
Proposition 0.1.4. (Règle deX d’Alembert)
Etant donnée une série entière an z n dont les termes sont non nuls à partir d’un certain
n≥0
rang.
an+1 1
Si lim = l ∈ R+ ∪ {+∞} alors R =
an l
Convention d’écriture
 :
1
Si l = 0 alors R = +
= +∞
0 
1
Si l = +∞ alors R = =0
+∞
Exemple d’application
Déterminer le rayon de convergence R de chacune des séries entières suivantes :
X  4 + 3i 2n
1. zn
n≥0
1 + i
X (4n)!
2. zn
n≥0
(n!)2
X
3. (3 + 4i)n z n
n≥0
X n!
4. p z 2n
32n (3n)!
n≥0
X zn
5.
n≥0
(2n + 3)!
X n!
6. p zn
n≥0
42n (4n)!
X (3n)!
7. zn
n≥0
(n!)3
X
8. (3 + 4i)n z 2n
n≥0
Utilisation de la règle de Cauchy
Proposition 0.1.5. (Règle de XCauchy)
Etant donnée une série entière an z n .
n≥0
p 1
Si lim n |an | = l ∈ R+ ∪ {+∞} alors R =
l
Convention d’écriture
 :
1
Si l = 0 alors R = +
= +∞
0 
1
Si l = +∞ alors R = =0
+∞

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Exemple d’application
Déterminer le rayon de convergence R de chacune des séries entières suivantes :
X  n 4n2
1. zn
n≥1
2n + 1
X  1 1 n2
2. + i zn
n≥0
3 4
X  n 4n2
3. z 2n
n≥1
n + 1
Utilisation des propriétés de comparaison
Dans le cas où l’on ne peut pas directement déterminer à l’aide de la définition ou de l’une des
règles ci-dessus, le rayon de convergence d’une série entière, on peut essayer de comparer la suite
numérique des coefficients utilisée pour définir la série entière, à une suite numérique permettant
de définir une série entière dont on peut aisément déterminer le rayon de convergence. Dans ce
cas, on applique alors la proposition suivante :
X X
Proposition 0.1.6. Etant données deux séries entières an z n et bn z n de rayons de
n≥0 n≥0
convergence respectifs Ra et Rb .
1. Si pour tout entier naturel n, |an | ≤ |bn | alors Ra ≥ Rb .
2. Si pour tout entier naturel n, an = O(bn ) alors Ra ≥ Rb .
3. Si pour tout entier naturel n, |an | ∼ |bn | alors Ra = Rb .
Exemple d’application
Déterminer le rayon de convergence R de chacune des séries entières suivantes :
 
X 1
1. sin 2
xn
n≥1
1+n
X ln(n + 1)
2. xn
n≥1
n+1
X ln(n)
3. √ xn
n≥1
n + 2

0.1.5 Opérations algébriques sur les séries entières et rayon de conver-


gence
1. Somme de deux séries entières X X
Etant données deux séries entières an z n et bn z n . La somme de ces deux séries
n≥0 n≥0
X
entières est la série entière (an + bn )z n .
n≥0
Rayon de convergence de la série somme
Si Ra , RbX
X et R désignent
X respectivement les rayons de convergence des séries entières
n n
an z , bn z et (an + bn )z n , alors :
n≥0 n≥0 n≥0
– Si Ra 6= Rb alors R = min(Ra , Rb )

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– Si Ra = Rb alors R ≥ Ra

2. Produit par un scalaire X


Le produit de la série entière an z n par le scalaire (nombre réel ou complexe) α est la
n≥0
X
n
série entière αan z
n≥0
X X
Les deux séries entières an z n et αan z n ont le même rayon de convergence.
n≥0 n≥0
3. Produit de deux séries entières
Encore appelé produit de Cauchy de deux séries entières, le produit des séries entières
X X X n
X
n n n
an z et bn z est la série entière cn z où cn = ak bn−k = a0 bn + a1 bn−1 + ... +
n≥0 n≥0 n≥0 k=0
an b 0 .
Rayon de convergence de la série produit
Si Ra , RbX
X et R désignent
X respectivement les rayons de convergence des séries entières
n n
an z , bn z et cn z n , alors R ≥ min(Ra , Rb ).
n≥0 n≥0 n≥0

0.1.6 Convergence uniforme - Convergence normale d’une série en-


tière
La notion de convergence uniforme pour une série entière complexe correspond à un cas
particulier de convergence uniforme pour une série de fonctions de la variable complexe.On
peut dons simplement adapter la définition d’une série entière uniformément convergente à
celle d’une série de fonctions au cas particulier des séries entières.
De même, on peut reformuler la proposition sur la convergence uniforme d’une série de fonc-
tions en utilisant la suite de fonctions des restes.
On peut aussi reformuler la définition d’une série de fonctions normalement convergente sur un
ensemble en utilisant le terme général d’une série entière.
Les séries entières étant des cas particuliers de séries de fonctions, si une série entière converge
uniformément sur un sous-ensemble de C alors elle converge également simplement sur cet en-
semble. Par ailleurs, si elle converge normalement sur un sous-ensemble de C alors elle converge
aussi uniformément, absolument et simplement sur cet ensemble.
Par ailleurs, les résultats permettant d’établir la convergence uniforme ou la convergence nor-
male des séries de fonctions énoncés dans les chapitres 3 et 4, s’appliquent au cas des séries
entières.
Le résultat suivant est propre aux séries entières ; il indique que les ensembles pour lesquels il
y a convergence normale ou convergence uniforme d’une série entière sont inclus dans le disque
de convergence. La figure 2 illustre le théorème.
X
Proposition 0.1.7. Soit an z n une série entière de rayon de convergence R. Pour tout
n≥0
X
réel r ∈]0, R[, la série entière an z n converge normalement et converge uniformément sur le
n≥0
disque fermé D(O, r).
Remarque
Une série entière converge simplement et absolument sur son disque de convergence, mais la

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convergence normale ou uniforme sur le disque de convergence n’est pas automatique comme
le montrent les exemples suivants. Exemples
X
1. La série entière z n pour rayon de convergence 1 mais ne converge pas normalement
n≥0
X X
sur le disque D(O, 1) car sup z n = 1(et la série 1 diverge). La série entière zn
z∈D(O,1) n≥0 n≥0
ne converge pas non plus uniformément sur D(O, 1)
X zn
2. La série entière a pour rayon de convergence 1 et elle converge normalement sur
n≥1
n2
zn 1 X 1
le disque fermé D(O, 1) car sup 2
= et la série de Riemann converge.
z∈D(O,1) n n2 n≥1
n2

0.2 Somme d’une série entière


0.2.1 Domaine de convergence - Somme d’une série entière
Définition 0.2.1. Le domaine de convergence d’une série entière est l’ensemble des valeurs
de la variable pour lesquelles la série entière est (simplement) convergente.
Ne pas confondre le domaine de convergence au disque de convergence d’une série entière.
Le disque de convergence est une partie du domaine de convergence pouvant être égale à ce
domaine.
X
Définition 0.2.2. Si D est le domaine de convergence de la série entière an z n alors la
n≥0
X
n
somme (encore appelée fonction somme) de la série entière an z est la fonction S
n≥0
+∞
X
définie sur D par : pour tout z ∈ D, S(z) = an z n .
n=0

Proposition 0.2.3. 1. Une série entière est normalement convergente donc uniformément
convergente sur tout disque fermé inclus dans son disque de convergence.
2. La somme d’une série entière de rayon de convergence non nul est une fonction continue
sur le disque de convergence.
X X
3. Etant données deux série entières an z n et bn z n de rayons de convergences respectifs
n≥0 n≥0
Ra et Rb , α et β étant deux nombres complexes. Alors pour tout z réel ou complexe tel
que |z| < inf(Ra , Rb ),
X+∞ +∞
X +∞
X
n n
– • (αan + βbn )z = α an z + β bn z n
n=0 ! n=0 !n=0+∞ !
X+∞ X n +∞
X X
– • an bn−k z n = an z n bn z n
n=0 k=0 n=0 n=0

ATTENTION
L’on n’est pas toujours fixé sur la convergence des bornes du disque de convergence. Il peut
donc arriver que la somme soit continue ou non aux bornes du disque de convergence.

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Exemple
Déterminer le domaine de convergence des séries entières suivantes.
X (−1)n xn
1.
n≥0
(n + 1)2
X xn
2.
n≥1
n

0.3 Séries entières d’une variable réelle : Intégration - Dé-


rivation
0.3.1 Intégration
X
Proposition 0.3.1. Etant donnée une série entière an xn de la variable réelle x et de rayon
n≥0
de convergence R > 0. Pour tout réel x tel que |x| < R, on a :
Z x X+∞
! +∞ Z x +∞
n
X X xn+1
an t dt = an tn dt = an
0 k=0 k=0 0 k=0
n+1

xn+1
X X
En plus, la série entière an
qui est déduite de la série entière an xn par intégra-
k≥0
n + 1 k≥0
tion terme à terme, a le même rayon de convergence R et par conséquent le même disque de
convergence.
Cette proposition est une conséquence immédiate de la convergence normale, donc uniforme
de la série proposée sur l’intervalle [0; x] et du théorème d’intégration terme à terme d’une série
uniformément convergente sur un segment.
Exemple
Montrer que :
+∞
X x2n+2
1. pour tout x ∈] − 1, 1[, ln(1 + x2 ) = 2 (−1)n
k=0
2n + 2
+∞
32n+1 2n+1
 
1− 1 X
2. pour tout x ∈ , , arctan(3x) = (−1)n x
3 3 k=0
2n + 1

0.3.2 Dérivation
X
Définition 0.3.2. Etant donnée une série entière d’une variable réelle an x n .
n≥0
X
n
1. La série entière dérivée première de la série an x est la série entière :
n≥0
X X
nan xn−1 = (n + 1)an+1 xn
n≥1 n≥0
X
2. La série entière dérivée seconde de la série an xn est la série entière :
n≥0
X X
n−2
n(n − 1)an x = (n + 2)(n + 1)an+2 xn
n≥2 n≥0

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3. Pour tout entier naturel non X nul k, la série entière dérivée k ieme (ou bien série entière
dérivée d’ordre k) de la série an xn est la série entière :
n≥0
X X (n + k)!
n(n − 1)(n − 2)(n − k + 1)an xn−k = an+k xn
n≥k n≥0
n!

Proposition 0.3.3. 1. Toutes les séries dérivées d’une série entière ont le même rayon de
convergence que celle dont elles sont issues.
2. La somme de la dérivée (première) d’une série entière est égale à la dérivée de la somme
de la série dont elle est issue.
X+∞ +∞
X
n
Si S(x) = 0
an x alors S (x) = an+1 xn+1
n=0 n=0
X
3. La somme S d’une série entière an xn de rayon de convergence R est indéfiniment
n≥0
S (n) (0)
dérivable sur l’intervalle de convergence ] − R; R[ et on a : an =
n!

0.3.3 Détermination pratique de la somme

0.4 Développement en série entière


0.4.1 Définitions et propriétés
Définition 0.4.1. 1. Etant donnée une fonction f définie sur un intervalle contenant l’ori-
gine 0.
La fonction f est dite développable en X série entière au voisinage de 0 (ou en 0) s’il
existe une série entière à variable réelle an xn de rayon de convergence non nul R et
n≥0
+∞
X
un réel r (0 ≤ r < R) tels que f (x) = an xn pour tout x ∈] − r; r[.
n=0
2. Une fonction f définie sur un intervalle ouvert contenant un réel x0 , est dite développable
en série entière en x0 (ou au voisinage de x0 ), si la fonction qui à un réel x fait
correspondre f (x − x0 ) est développable
X en série entière en 0 (c’est-à-dire s’il existe une
série entière à variable réelle an (x − x0 )n de rayon de convergence non nul R et un
n≥0
+∞
X
réel r (0 ≤ r < R) tels que f (x) = an (x − x0 )n pour tout x ∈] − r; r[).
n=0

Définition 0.4.2. 1. Etant donnée une fonction f définie de R vers R de classe C ∞ au voi-
+∞ (n)
X f (0)
sinage d’un réel x0 . On appelle série de Taylor de f en x0 la série entière (x−
n=0
n!
x0 )n
+∞ (n)
X f (0) n
2. Dans le cas où x0 = 0, x est appelé série de Mac-Laurin.
n=0
n!

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Exemple
Les fonctions f et g définies sur R par f (x) = ln(1+x2 ) et g(x) = arctan(3x) sont développables
en série entière au voisinage de 0.

Proposition 0.4.3. 1. Si f et g sont deux fonctions développables en série entière au voi-


sinage d’un nombre réel x0 alors les fonctions αf + βg (α et β étant deux réels) et f g
sont aussi développables en série entière au voisinage de x0 .
2. Si f est développable en série entière en un réel x0 alors ce développement est unique et il
s’agit de la série de Taylor ou de Mac-Laurin.
3. Si une fonction est développable en série entière en un réel alors toutes ses dérivées le
sont aussi.

0.4.2 Quelques méthodes de développement en série entière.


Développements en série entière usuels
+∞ n
x
X x
e = R = +∞
n=0
n!
+∞
X x2n
cos(x) = (−1)n R = +∞
n=0
(2n)!
+∞
X x2n+1
sin(x) = (−1)n R = +∞
n=0
(2n + 1)!
+∞
X x2n
ch(x) = R = +∞
n=0
(2n)!
+∞
X x2n+1
sh(x) = R = +∞
n=0
(2n + 1)!
+∞
1 X
= xn R=1
1 − x n=0
+∞
X xn
ln(1 + x) = (−1)n−1 R=1
n=1
n
+∞
X x2n+1
arctan(x) = (−1)n R=1
n=0
2n + 1
+∞
X α.(α − 1).(α − 2)...(α − n + 1)
(1 + x)α = 1 + xn α ∈ R\N, R = 1
n=1
n!
X m
m n n
(1 + x) = Cm x m ∈ N, R = +∞
n=0
1. Combinaison linéaire de développements usuels
(a) En utilisant le développement en série entière de la fonction exponentielle réelle
au voisinage de 0, déterminer le développement en série entière des fonctions sinus
hyperbolique et cosinus hyperbolique.
(b) Déterminer le développement en série entière au voisinage de 0 de la fonction f
définie par f (x) = ln(6x2 + 11x + 4)

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2. Intégration et dérivation des développements usuels


Déterminer le développement en série entière au voisinage de 0 des fonctions arccos, arcsin,
arctan, argth.
3. Développement des fractions rationnelles
P (x)
D’après le théorème de décomposition en éléments simples, toute fraction rationnelle
Q(x)
k
est la somme d’un polynôme et de fractions rationnelles de la forme où p est un
(x − a)p
P (x)
entier naturel non nul, k un nombre complexe et a un pôle de .
Q(x)
Si une telle fraction n’admet pas 0 comme pôle, on peut alors déterminer son développe-
k
ment en série entière en utilisant ceux de la fraction .
(x − a)p
Le rayon de convergence de la série entière obtenue est égal au plus petit module de ses
pôles.
Exemple
Dans chacun des cas suivants déterminer le développement en série entière de la fonction
f au voisinage de 0.
5x + 7
(a) f (x) =
2x + 1
x3 − 6
(b) f (x) = 2
x − 4x + 3
4x − 1
(c) f (x) = 2
9x + 12x + 4
1
(d) f (x) = 2
(x − 2x cos θ + 1)

0.5 Equations différentielles


Pour montrer qu’une fonction f est développable en série entière et déterminer son dévelop-
pement en série entière, on peut passer par une équation différentielle en utilisant la méthode
dite de l’équation différentielle. Elle consiste à :
1. déterminer une équation différentielle d’ordre 1 ou 2 à coefficients polynômiaux telle que
la fonction f soit solution d’un problème de Cauchy associé à cette équation,
2. supposer que la fonction f est développable en série entière et en déduire son développe-
ment à l’aide de l’équation différentielle,
3. étudier le rayon de convergence de la série entière obtenue ; s’il est non nul alors la somme
de la série sera solution du problème de Cauchy sur l’intervalle de convergence et sera
donc égale à f sur cet intervalle.
Exemple

arcsin(x)
1. Soit f la fonction définie sur ] − 1, 1[ par f (x) = √ .
1 − x2
1.1 Justifier que la fonction f est développable ]−1, 1[. en série entière en 0 sur l’intervalle
1.2 Montrer que la fonction f est solution de l’équation (E) : (1 − x2 )y 0 − xy = 1.
1.3 Déterminer le développement en série entière de la fonction f sur l’intervalle ] − 1, 1[.

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2. Déterminer la fonction y développable en série entière au voisinage de 0, solution de


l’équation différentielle (E).
(a) (E) : y 00 (x) − 2xy 0 (x) − 2y(x) = 0 avec y(0) = 1 et y 0 (0) = 0
(b) (E) : y 00 (x) + xy 0 (x) + y(x) = 0 avec y(0) = 1 et y 0 (0) = 0
(c) (E) : x2 y 00 (x) + 4xy 0 (x) + 2y(x) = ex
(d) (E) : xy 00 (x) + (x − 1)y 0 (x) − y(x) = 0

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