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TD Enti Four

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Agrégation interne

Séries entières, séries de Fourier (mercredi 18 novembre)

Quelques références bibliographiques :


— Livres de classes préparatoires : ils ont tous des chapitres consacrés à ce sujet !
— Carnet de voyages en Analystan. Chapitre 6 (exercices corrigés).
— H. Queffélec, C. Zuily : analyse pour l’agrégation.
— J.-F. Dantzer : Analyse et probabilités.
Leçons concernées :
— 210 : Séries entières de variable réelle ou complexe. Rayon de convergence. Pro-
priétés de la somme. Exemples.
— 212 : Série de Fourier d’une fonction périodique ; propriéte ?s de la somme. Exemples.
— 213 : Exponentielle complexe ; fonctions trigonométriques et hyperboliques, nombre
π.
— 264 : Fonctions développables en série entière.
— 412 : Exemples de développements d’une fonction en série entière. Applications.
— 413 : Exemples d’applications des séries entières.
— 414 : Exemples de séries de Fourier et de leurs applications.
De plus ces séries ont leur utilité pour les EDO (leçons 225 ou 429 par exemple), en
probabilités (fonction génératrice), en algèbre (exponentielle matricielle), etc.

A. Popier 1
1 Séries entières
1.1 Rayon de convergence
Exercice 1
1. Donner la définition du rayon de convergence d’une série entière de la variable
complexe.
P
2. Soit (an )n∈N une suite bornée telle que la série an diverge. Quel est le rayon de
n
P
convergence de la série entière an z .
X√ 
1

(−1)n
3. Quel est le rayon de convergence de la série entière ( n) ln 1 + √ zn ?
n≥1
n

Réponse.
1. Soit la série de terme général an z n . Le rayon de convergence est le seul nombre R ∈ [0, +∞] tel
que
— si |z| < R, la série converge absolument ;
— si |z| > R, la série diverge ;
— si |z| = R, on ne peut rien conclure en général.
2. Comme an est bornée, si |z| < 1, alors pour tout n, |an z n | = |an ||z|n ≤ M |z|n et
P n
|z| < +∞.
Donc la série entière converge si |z| < 1. Donc R ≥ 1. Comme la série diverge pour z = 1, alors
R ≤ 1. Conclusion : R = 1.
3. Ici 

 
1


1
  n ln 1 + √
 , n pair,
n n
0 ≤ an = ( n)(−1) ln 1 + √ = 
n 1 1
 √ ln 1 + √ , n impair.


n n
Comme pour tout u ≥ 0, ln(1 + u) ≤ u, on a

1, n pair,
0 ≤ an ≤ 1
 , n impair.
n
P
Donc c’est une suite bornée et comme ln(1+u) ∼ u pour u proche de zéro, an diverge. D’après
la question 2, R = 1.


∗ (−1)n+1 x2n+1
Exercice 2 Pour n ∈ N et x ∈ R, on pose un (x) = .
(2n + 1)(2n − 1)
1. Déterminer le rayon de convergence de cette série entière.
2. Déterminer le domaine de continuité de la somme S de cette série.
3. (a) Calculer S(x).
+∞
X (−1)n+1
(b) En déduire 2−1
.
n=1
4n

A. Popier 2
Réponse. Attention ici
X X (−1)n+1 X
un (x) = x2n+1 = a k xk .
(2n + 1)(2n − 1)
n≥1 n≥1 k≥0

(−1)n+1
Donc tous les a2n sont nuls et a2n+1 = .
(2n + 1)(2n − 1)
1. Il est facile de voir que
∞ ∞ ∞
X X X 1
|ak | = |a2n+1 | = < +∞.
n=1 n=1
(2n + 1)(2n − 1)
k=0

Donc la série converge absolument pour x = 1, ainsi R ≥ 1. Ensuite si |x| > 1,


1
|a2n+1 ||x|2n+1 = |x|2n+1 −→ +∞.
(2n + 1)(2n − 1)

La série des un (x) diverge (grossièrement puisque la suite ne tend pas vers zéro). Donc R = 1.
2. De là la somme S est continue sur ] − 1, 1[ (propriété valable pour toutes les séries entières). De
plus pour tout x ∈ [−1, 1]
1
|un (x)| ≤
(2n + 1)(2n − 1)
donc il y a convergence normale sur [−1, 1]. Donc continuité sur cet ensemble.
3. (a) Soit x ∈] − 1, 1[. On a
 
1 1 −1 1
= + .
(2n + 1)(2n − 1) 2 2n + 1 2n − 1

Or par intégration,
+∞ +∞
X (−1)n x2n+1 X (−1)n+1 x2n+1 1 x
= arctan(x) ⇒ − = arctan(x) − .
n=0
2n + 1 n=1
2(2n + 1) 2 2

De plus
+∞ +∞ +∞
X (−1)n x2n+1 X (−1)n x2n−1 X (−1)k+1 x2k+1
= x2 = x2 = x2 (−arctan(x)).
n=1
2n − 1 n=1
2n − 1 n=0
2k + 1

Ainsi
+∞
X (−1)n+1 x2n+1 1
= x2 (arctan(x))
n=1
2(2n − 1) 2
et
1 2 1 x
S(x) = x (arctan(x)) + arctan(x) − .
2 2 2
+∞
X (−1)n+1 π 1
(b) Par continuité, 2−1
= S(1) = − .
n=1
4n 4 2


1 1
Exercice 3 Pour n ∈ N∗ , on pose an = 1 + + ... + .
2 n
A. Popier 3
+∞
X
1. Déterminer le rayon de convergence de la série entière an x n .
n=1
2. (a) Vérifier que cette série entière est le produit de deux séries que l’on détermi-
nera.
+∞
X
(b) En déduire an x n .
n=1

Réponse.
1. D’Alembert :
1
|an+1 | 1 + . . . + n+1 ln(n + 1)
lim = lim = lim = 1.
n→+∞ |an | n→+∞ 1 + . . . + 1 n→+∞ ln n
n

Donc le rayon de convergence est 1.


2. (a) Prenons bn = 1/n et cn = 1. Alors
n
X
an = bk cn−k .
k=1

+∞ n +∞ +∞
X x X 1 X ln(1 − x)
(b) = − ln(1 − x) et xn = . Donc an xn = − .
n=1
n n=1
1−x n=1
1−x


Exercice 4 Soit (an ) une suite de nombres réels déterminée par la donnée de a0 = 0,
a1 = 1 et la relation de récurrence an = an−1 + an−2 pour n ≥ 2. On considère la série
+∞
X
entière an z n .
n=0
1. Montrer que l’on a pour n ≥ 1, 0 < an ≤ 2n−1 . En déduire que le rayon de
convergence R de la série entière est minoré par un réel positif que l’on précisera.
+∞
X
2. On pose pour |z| < R, f (z) = an z n . Montrer que l’on a (1 − z − z 2 )f (z) = z.
n=0
En déduire que R est majoré par un réel positidf que l’on précisera.
3. Soient z1 et z2 les deux racines de z 2 + z − 1 = 0. Calculer les coefficients an en
fonction de z1 et z2 en décomposant f (z) en éléments simples. Trouver le rayon de
convergence R.
Réponse.
1. Par récurrence. R ≥ 1/2 : en effet si |x| < 1/2, alors
X 1X
|an ||x|n ≤ (2|x|)n < +∞.
n
2 n

A. Popier 4
2. Pour tout |z| < R,
+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
(1 − z − z 2 )f (z) = (1 − z − z 2 ) an z n = an z n − an z n+1 − an z n+2
n=0 n=0 n=0 n=0
+∞
X +∞
X +∞
X
= an z n − am−1 z m − am−2 z m
n=0 m=1 m=2
+∞
X
= a0 + a1 z − a0 z + (an − an−1 − an−2 )z n = z
n=2

car a0 = 0 et a1 = 1 et an − an−1 − an−2 = 0.


√ √
3. Les racines sont : z1 = ( 5 − 1)/2 et z2 = (− 5 − 1)/2. Avec z1 + z2 = −1 et z1 z2 = −1. Notons
que |z1 | = z1 < |z2 |. Si |z| ≤ z1 , alors
z z z1 1 z2 1
=− = +
1 − z − z2 (z1 − z)(z2 − z) z1 − z2 z1 − z z2 − z1 z2 − z
1 1 1 1
= −
z1 − z2 1 − (z/z1 ) z1 − z2 1 − (z/z2 )
"∞ ∞
#
1 X
n
X
n
= (z/z1 ) − (z/z2 ) .
z1 − z2 n=0 n=0

Donc elle est bien défini et est analytique sur le disque de rayon R = z1 . Comme z1 − z2 = 5 et
√ √ √
1 1 5+1 5+1 1 1 1− 5
= 2√ =2 = , =2 √ = .
z1 5−1 4 2 z2 − 5−1 2

Et par identification : " √ !n √ !n #


1 1+ 5 1− 5
an = √ − .
5 2 2

+∞
X
Exercice 5 α étant un nombre réel positif, on donne la série n α xn .
n=1
1. Calculer le rayon de convergence de cette série. On désigne par gα (x) la somme
de cette série en un point x du disque de convergence. Établir pour |x| < 1 une
relation entre gα+1 et gα0 .
xQp (x)
2. Montrer que pour |x| < 1, on a : gp (x) = pour tout entier p, Qp étant
(1 − x)p+1
un polynôme de degré (p − 1) pour p ≥ 1. En déduire un mode de calcul par
récurrence des polynômes Qp .
3. Donner un équivalent de la somme en 1.
+∞ 4
X n
4. Calculer la somme de la série n
.
n=1
2
Réponse.

A. Popier 5
1. Le critère de D’Alembert donne R = 1. En dérivant pour tout |x| < 1, xgα0 (x) = gα+1 (x).
2. Par récurrence :
x x
g0 (x) = , g1 (x) = xg00 (x) = .
1−x (1 − x)2
Donc Q0 ≡ Q1 ≡ 1. Ensuite

xQp (x) x2 Q0p (x) x2 (1 + p)Qp (x) Qp (x)(1 − x) + x(1 − x)Q0p (x) + (1 + p)Qp (x)
xgp0 (x) = p+1
+ p+1
+ p+2
=x
(1 − x) (1 − x) (1 − x) (1 − x)p+2

Donc
Qp+1 (x) = (1 − x)(Qp (x) + xQ0p (x)) + (p + 1)xQp (x).
Par récurrence on obtient le degré (p − 1).
3. On a : Qp+1 (1) = (p + 1)Qp (1), donc Qp (1) = p!. Donc gp (x) ∼ (p!)/(1 − x)p+1 .
+∞ 4
X n
4. Q2 (x) = 1+x, Q3 (x) = 1+4x+x2 et Q4 (x) = 1+11x+11x2 +x3 , donc n
= 24 Q4 (1/2) = 150.
n=1
2


X (3n)!
Exercice 6 Rayon de convergence de la série entière an xn où an = . Étude
n!n2n
aux bornes de l’intervalle de convergence.
Réponse. On a
un+1 (3n + 1)(3n + 2) 1 27
un = 3

2 2n |x| → 2 |x|.
(n + 1) 1
1+ n e

2 2 (3n)! e2n e2n e−3n (3n)3n 6πn √
Rayon de convergence e /27. Si x = ±e /27, |un | = ∼ 3n 2n √ = 3. Donc
n!n2n 33n 3 n e−n nn πn
divergence. 

Exercice 7 Soit f :] − R, R[→ R (avec R > 0) de classe C ∞ vérifiant

∀n ∈ N, ∀x ∈] − R, R[, f (2n) (x) ≥ 0.

Montrer la convergence de la série


X 1
f (n) (0)xn
n!
pour tout x ∈] − R, R[.
Réponse. L’idée est de se débarrasser des dérivées d’ordre impair en zéro sur lesquelles on n’a pas
d’information. Or pour les fonctions paires, ces dérivées sont nulles !
Posons F (x) = f (x) + f (−x). Cette fonction est paire et donc pour tout k ∈ N, F (2k+1) (0) = 0.
Donc en appliquant la formule de Taylor avec reste intégral pour tout x ∈ [0, r], r < R

x2 00 x2n (2n)
F (x) = F (0) + F (0) + . . . + F (0) + Rn (x)
2! (2n)!

A. Popier 6
avec x
(x − t)2n+1 (2n+2)
Z
Rn (x) = F (t)dt.
0 (2n + 1)!
(2k) (2k)
De plus pour tout k, F (0) = 2f (0) ≥ 0. Ainsi 0 ≤ Rn (r) ≤ F (r). Il faut maintenant montrer
que Rn (x) → 0 lorsque 0 ≤ x < r. Remarquons que pour tout 0 ≤ t ≤ x < r,
x−t x
0≤ ≤ < 1.
b−t b
Donc
x 2n+1 x
(b − t)2n+1 (2n+2) (b − t)2n+1 (2n+2)

x−t
Z  x 2n+1 Z
0 ≤ Rn (x) = F (t)dt ≤ F (t)dt
0 b−t (2n + 1)! b 0 (2n + 1)!
 x 2n+1  x 2n+1
≤ Rn (r) ≤ F (r).
b b
Donc Rn (x) → 0 pour tout 0 ≤ x < r et ainsi
+∞
X x2n (2n)
(1) ∀x ∈ [0, r[, F (x) = F (0).
n=0
(2n)!

Comme F est paire, c’est vrai aussi sur ] − r, r[.


Revenons à f . Pour x ∈] − r, r[
2n+1 x
xk (k) (x − t)2n+1 (2n+2)
X Z
f (x) = f (0) + rn (x), rn (x) = f (t)dt.
k! 0 (2n + 1)!
k=0

Or 0 ≤ f (2n+2) (t) ≤ f (2n+2) (t) + f (2n+2) (−t) = F (2n+2) (t). Donc |rn (x)| ≤ Rn (|x|). Ainsi si
n
X xk
Sn (x) = f (k) (0),
k!
k=0

alors f (x) = lim S2n+1 (x). Comme


n→∞

x2n (2n) 1 x2n (2n)


S2n (x) − S2n−1 (x) = f (0) = F (0)
(2n)! 2 (2n)!

est le terme général d’une série convergence (voir (1)), elle tend vers zéro. Donc

lim S2n (x) = f (x) = lim Sn (x).


n→+∞ n→+∞

À titre d’exemple, on peut considérer la fonction tangente, qui est de classe C ∞ sur ] − π/2, π/2[,
qui satisfait les hypothèses. 

1.2 Développement en série entière


Exercice 8 Déterminer les DSE en 0 de :
e−x
— f : x 7→ ;
1+x
— g : x 7→ ln(1 + x + x2 ) ;

A. Popier 7
1
— h : x 7→ 2
;
(1 − x)(1
√ +x )
— i : x 7→ ln(x + x2 + 1) ;
Réponse.
+∞
e−x
 
X 1 1
— Pour tout x ∈] − 1, 1[, = (−1)n 1 + + . . . + xn .
1 + x n=0 1! n!
+∞ +∞
X (x3 )n X xn
— Pour tout x ∈] − 1, 1[, ln(1 + x + x2 ) = ln |1 − x3 | − ln |1 − x| = − + .
n=1
n n=1
n
 
1 1 1 x 1
— Pour tout x ∈] − 1, 1[, (1−x)(1+x 2) = 2 1−x + 1+x2 + 1+x2 . Donc

+∞ +∞ +∞
!
1 X n X
2 n
X
2 n
h(x) = x +x (−x ) + (−x )
2 n=0 n=0 n=0
+∞ +∞ +∞
!
1 X n X n 2n+1
X
n 2n
= x + (−1) x + (−1) x .
2 n=0 n=0 n=0

Pour la seconde somme, on distingue n = 2p pair et n = 2p + 1 impair :


+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
(−1)n x2n+1 = (−1)2p x4p+1 + (−1)2p+1 x4p+3 = x4p+1 − x4p+3 .
n=0 p=0 p=0 p=0 p=0

Idem pour la troisième, n pair ou impair


+∞
X +∞
X +∞
X
(−1)n x2n = x4p − x4p+2 .
n=0 p=0 p=0

Enfin pour la première, on regarde n modulo 4 =


+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
n 4p 4p+1 4p+2
x = x + x + x + x4p+3 .
n=0 p=0 p=0 p=0 p=0

Ainsi en arrangeant le tout :


+∞ +∞ +∞
!
1 X X X
h(x) = xn + (−1)n x2n+1 + (−1)n x2n
2 n=0 n=0 n=0
+∞
1 X
x4n + x4n+1 .

=
2 n=0

— Dériver i : i0 (x) = (1 + x2 )−1/2 . Donc


+∞
1 X 1 × 3 × 5 × . . . × (2n − 1) 2n
√ = (−1)n x .
1 + x2 n=0
2 × 4 × 6 × . . . × (2n)

Attention par convention k! = 0 ce qui permet de faire démarrer la somme à n = 0. C’est


équivalent à
+∞
1 X 1 × 3 × 5 × . . . × (2n − 1) 2n
√ =1+ (−1)n x .
1 + x2 n=1
2 × 4 × 6 × . . . × (2n)
Pour tout x ∈] − 1, 1[,
+∞ +∞  n 
× 3 × 5 × . . . × (2n − 1) x2n+1
 2n+1
n1 1 2n x
X X
i(x) = (−1) = − .
2 × 4 × 6 × . . . × (2n) 2n + 1 n=0 4 n 2n + 1
n=0
 
2n
est le coefficient binomial n parmi 2n.
n

A. Popier 8


Exercice 9 Développer en série entière


1. f (x) = cos x chx
2. g(x) = exp(Arcsin x)
 √ 
3. h(x) = exp −x 23 cos x2 .
Réponse.

1 ix X 1
1. On a f (x) = (e + e−ix )(ex + e−x ) = 2p .2.2(cos pπ/2)x2p .
4 p=0
4(2p)!
f (x) x k2 + 1
2. Dériver deux fois f 00 (x) = + f 0
(x). Remplacer par le DSE. Puis ak+2 = ak
1 − x2 1 − x2 (k + 1)(k + 2)
d’où
p−1
Y p−1
Y
(1 + 4k 2 ) (1 + (2k + 1)2 )
k=0 k=0
a2p = , a2p+1 = .
(2p)! (2p + 1)!
Étudier séparément les deux séries (termes pairs et impairs) : rayon de convergence 1.
3. Le rayon de convergence

est au moins égal au plus petit des deux rayons, soit R = +∞. De plus
f (x) = Re(e−x 3/2+ix/2 ) = Re exp(xe−iπ/3 ). Donc
+∞
X xn
exp(−xe−iπ/3 ) = e−inπ/3 .
n=0
n!

cos(nπ/3)
Donc an = .
n!


2
Z x
t2
− x2
Exercice 10 Développer en série entière la fonction x 7→ e e 2 dt.
0
0
Réponse. Dériver : g (x) = −xg(x) + 1. Et développer en série entière : a2p = 0 et a2p−1 =
(−1)p
. Rayon de convergence +∞. 
1.3.5 . . . (2p + 1)

Exercice 11 Étudier la convergence et calculer la somme de la série des (an cos2n x)n≥0 .
Z π/2 Z π/2
dx
Développer en série entière f (a) = 2x
. En déduire la valeur de cos2n xdx.
0 1 − a cos 0

A. Popier 9
Z π/2
1
Réponse. Si |a| < 1 convergence normale des un vers S(x) = . De plus f (a) = S(x)dx.
1 − a cos2 x 0
+∞
X Z π/2
Permuter la somme et l’intégrale. Donc f (a) = an In avec In = cos2n xdx. On calcule f (a) avec
n=0 0
Z +∞ Z +∞
dt dt π
le chgt de var tan x = t. Donc f (a) =   = = (1 − a)−1/2 .
0 (1 + t2 ) 1 − a 0 t2 + (1 − a) 2
1+t2
+∞
X π1 × 3 × . . . × (2n − 1) n
Ainsi f (a) = a . 
n=0
2 × 2n n!

 
1
Exercice 12 Soit f : R → R définie par f (x) = exp − 2 pour x 6= 0 et f (0) = 0.
x

1. Montrer que f est de classe C au voisinage de 0.
2. Déterminer la série de Taylor de f en 0.
3. En déduire que f n’est pas développable en série entière en 0.
Réponse. Cette fonction est de classe C ∞ sur R∗ . Le seul problème est en zéro. Or pour tout x 6= 0,

4 − 6x2
 
2 4 6
f 0 (x) = 3 f (x), f (2) (x) = − f (x) = f (x)
x x6 x4 x6

et par récurrence il existe un polynôme Pn tel que

Pn (x)
f (n) (x) = f (x).
x3n
Ainsi
lim f (n) (x) = 0
x→0

et la fonction ainsi que toutes ses dérivées sont prolongeables par continuité en zéro, avec f (n) (0) = 0.
Supposons que f soit développable en série entière en 0. Il existerait r > 0 tel que pour tout |x| < r

X 1 (n)
f (x) = f (0)xn = 0.
n=0
n!

Absurde puisque f (x) > 0 si x 6= 0. 

1.3 Problèmes
Pour la correction, je vous renvoie aux livres cités.

Exercice 13 Soit n un entier strictement positif. On appelle dérangement du groupe


symétrique Sn tout élément σ de Sn vérifiant

∀k ∈ {1, 2, · · · , n}, σ(k) 6= k.

On désigne par dn le nombre de dérangements de Sn . On pose par convention d0 = 1.

A. Popier 10
1. Montrer que pour tout entier naturel n
n  
X n
dk = n!
k
k=0

2. On considère la série entière f définie par



X dn
f (x) = xn .
n=0
n!

Montrer que R, le rayon de convergence de cette série entière, est supérieur ou


égal à 1.
3. Donner le développement en série entière de la fonction ex f (x) sur l’intervalle
] − 1, 1[. En déduire que

e−x
∀x ∈] − 1, 1[, f (x) = .
1−x
4. En déduire que
n
X (−1)k
dn = n! .
k=0
k!

Réponse. Dantzer page 337. 

On trouvera dans Analystan un autre exemple d’utilisation des séries entières à l’arith-
métique.

Exercice 14 Trouvez les applications développables en série entière solutions de l’équa-


tion différentielle
xy 00 + (x − 2)y 0 − 2y = 0.
Réponse. Dantzer page 343. 

an xn une série entière, où les an sont com-


P
Exercice 15 (Théorème d’Abel) Soit
plexes, de rayon de convergence
P 1 sur R. On note S la somme de cette série. On suppose
de plus quePla série an est convergente. On se propose d’établir que la convergence
de la série an xn est uniforme sur [0, 1].
1. Établir le résultat dans le cas particulier où les an sont tous positifs.
2. Étudier le cas particulier où an = (−1)n bn , (bn ) étant une suite décroissante et
convergente vers 0.

A. Popier 11
3. Montrer alors le résultat dans le cas général. Pour cela, on pourra poser

X
rn = ak
k=n+1

puis montrer que pour tout entiers n et p tels que p ≥ n + 2


p p
X X
ak xk = rn xn+1 + rk (xk+1 − xk ) − rp xp .
k=n+1 k=n+1

4. En déduire que la fonction S est continue.


5. Exemple : montrer que
+∞
X (−1)n π
= .
n=0
2n + 1 4

Réponse. Analystan Ex. 30 

an z n une série entière de rayon de


P
Exercice 16 (Théorème de Liouville) Soit
convergence R > 0 et f la somme de cette série entière sur son disque de convergence.
1. Montrer que pour tout 0 < r < R et tout n ∈ N,
Z 2π
n
2πr an = f (reiθ )e−inθ dθ.
0

Supposons maintenant que R = +∞.


2. Montrer que si f est bornée sur C, alors f est constante.
3. Plus généralement s’il existe un polynôme R à coefficients positifs tel que |f (t)| ≤
P (|z|) pour tout z ∈ C, montrer que f est un polynôme.
4. Montrer que tout polynôme P à coefficients complexes admet au moins une racine
dans C.
Réponse. Gourdon, Analyse, Exercice 5, page 248. 

A. Popier 12
2 Séries de Fourier
Exercice 17 Soit f la fonction de période 2π, valant 1 si 0 ≤ x < π et valant 0 si
π ≤ x < 2π.
1. Écrire la série de Fourier de f . Tracer le graphe de la fonction f .
2. Étudier la convergence de la série de Fourier.
Réponse. Cette fonction f est constante par morceaux, donc C 1 par morceaux, avec des sauts pour
tous les x = nπ, n ∈ Z. Par ailleurs en tout point de discontinuité, la moyenne de la limite à gauche et
de la limite à droite vaut 1/2. Donc la série de Fourier de f au point x sera simplement convergente vers
f (x) si f est continue en x et vers 1/2 sinon. Par ailleurs sur tout intervalle ouvert ne contenant pas
de point de discontinuité (donc sur lequel f est continue et de classe C 1 ), il y a convergence uniforme
de la série de Fourier. Maintenant il reste à calculer les coefficients :
1 2π 1 π
Z Z
a0 = f (x)dx = 1dx = 1,
π 0 π 0
pour n ≥ 1 Z 2π Z π
1 1 1 π
an = f (x) cos(nx)dx = cos(nx)dx = [sin(nx)/n]0 = 0
π 0 π 0 π
et
2π π
1 − (−1)n
Z Z
1 1 1 π
bn = f (x) sin(nx)dx = sin(nx)dx = [− cos(nx)/n]0 = .
π 0 π 0 π nπ
Ainsi la série de Fourier de f au point x est

1 2X 1
S(f )(x) = + sin((2n − 1)x).
2 π n=1 2n − 1

Remarques sur la convergence :


— Critère d’Abel : convergence simple de la série en tout point x 6= kπ, k ∈ Z.
— La série des carrés converge :

1 4 X 1
+ | sin((2n − 1)x)|2 < +∞.
4 π 2 n=1 (2n − 1)2

Ce qui correspond à l’inégalité de Bessel ou égalité de Parseval et à la convergence en moyenne


quadratique.
— La convergence aux points x = kπ n’est pas évidente a priori.
Enfin on notera que x 7→ f (x) − 1/2 est une fonction impaire, ce qui explique que les an sont nuls pour
n ≥ 1.
Tracé de la série de Fourier tronquée à N = 50 :

A. Popier 13
Remarquez l’effet Gibbs aux points de discontinuité. 

Exercice 18 Soit f une fonction de période 10, valant 4x si x ∈]0, 10[.


1. Écrire la série de Fourier de f .
2. Compléter la fonction f pour que f (x) soit la somme de sa série de Fourier en tout
point x de R.
Réponse. Très ressemblant au premier, mais avec une période de 10 (au lieu de 2π). f est T = 10-
périodique. Donc si g(t) = f (T t/(2π)) est 2π-périodique :

g(t + 2π) = f (T (t + 2π)/(2π)) = f (T t/(2π) + T ) = f (T t/(2π)) = g(t).

Donc les coefficients de Fourier de g sont

1 2π 1 2π 1 T
Z Z Z

agn = g(x) cos(nx)dx = f (T x/(2π)) cos(nx)dx = f (u) cos(2πnu/T ) du
π 0 π 0 π 0 T
2 T
Z
= f (u) cos(ωnu)du = afn ,
T 0
et Z T
2
bgn = f (u) sin(ωnu)du = bfn ,
T 0

avec ω = . De plus
T

af X
S(f )(x) = 0 + afn cos(ωnx) + bfn sin(ωnx).
2 n=1
Donc ici Z 10
2
a0 = 4udu = 40
10 0
et pour ω = π/5 et n ≥ 1
Z 10
4 10
Z
2 4 10
afn = 4u cos(ωnu)du = [u sin(ωnu)/(ωn)]0 − sin(ωnu)/(ωn)du = 0
10 0 5 5 0

A. Popier 14
et
10 10
−8
Z Z
2 4 10 4
bfn = 4u sin(ωnu)du = [−u cos(ωnu)/(ωn)]0 + cos(ωnu)/(ωn)du = .
10 0 5 5 0 ωn
Finalement :

40 X 1
S(f )(x) = 20 − sin(πnx/5).
π n=1 n

Là aussi on remarquera que x 7→ f (x) − 20 est une fonction impaire.


La série de Fourier converge uniformément vers f sur tout intervalle ]ε, 10 − ε[ avec ε > 0 et elle
converge simplement vers 20 aux points x = 10k, k ∈ Z.
Tracé de la série de Fourier tronquée à N = 50 :

Là aussi remarquez l’effet Gibbs aux points de discontinuité. 

Exercice 19 Soit f la fonction 2π-périodique définie sur ] − π, π] par

f (t) = π 2 − t2 .

1. Calculer les coefficients de Fourier de f .


2. En quel sens la série de Fourier de f converge-t-elle ? Sur quel ensemble ? Déter-
miner sa somme.
X 1 X (−1)n−1 X 1
3. Montrer que les séries numériques , et sont convergentes.
n2 n2 n4
Calculer leur somme.
4. Étudier la nature de la convergence de la série de fonctions obtenue en dérivant
terme à terme la série de Fourier de f . Calculer sa somme.
Réponse. La fonction f est continue sur R et de classe C 1 par morceaux. Donc on aura la convergence
uniforme de la série de Fourier vers f sur tout R.
4
1. La fonction est paire, donc bn = 0. Et a0 = 4π 2 /3 et an = (−1)n+1 2 .
n

A. Popier 15
2. Pour tout x ∈ R

2π 2 X (−1)n
f (x) = −4 cos(nx).
3 n=1
n2

3. Pour x = π
∞ ∞
2π 2 X (−1)n 2π 2 X 1
f (π) = 0 = −4 2
cos(nπ) = − 4 2
.
3 n=1
n 3 n=1
n
Pour x = 0
∞ ∞
2π 2 X (−1)n 2π 2 X (−1)n
f (0) = π 2 = −4 cos(0) = − 4 .
3 n=1
n2 3 n=1
n2
Donc
X 1 π2 X (−1)n π2
2
= , 2
=− .
n 6 n 12
n≥1

Enfin l’égalité de Parseval donne


∞ Z 2π
4π 4 1 X 16 1 8π 4
+ 4
= f (t)2 dt = .
9 2 n=1 n 2π 0 15

Donc
X 1 π4
= .
n4 90
4. Formellement

X (−1)n
f 0 (x) = 4 sin(nx).
n=1
n
En fait f 0 (x) = −2x pour tout −π < x < π. f n’est pas dérivable en π + 2kπ, k ∈ Z. Autrement
dit, f 0 est 2π-périodique et de classe C 1 par morceaux (sans être continue). Donc on fait le même
raisonnement que pour les deux exercices précédents.
Tracé des séries de Fourier de f (à gauche) et de f 0 (à droite) tronquées à N = 50 :

A. Popier 16
Exercice 20 Soit f la fonction définie sur R par f (x) = | sin(x)|.
+∞
X 1
1. Développer f en série de Fourier. Calculer 2
et montrer que
n=1
4n − 1

+∞
8 X sin2 nx
| sin(x)| = .
π n=1 4n2 − 1

2. Soit h une fonction intégrable sur un intervalle compact [a, b] de R. Montrer que
Z b Z b
2
lim h(x)| sin(λx)|dx = h(x)dx.
λ→+∞ a π a

3. Développer en série de Fourier la fonction définie par g(x) = max(sin x, 0). Re-
trouver le résultat de la première question.
Réponse. f est une fonction 2π-périodique, continue et paire sur R et de classe C 1 par morceaux sur
R. Donc sa série de Fourier converge uniformément vers f sur R.
1. Notons que f (x) = sin(x) sur [0, π] et − sin(x) sur [π, 2π]. On a
Z 2π
1 4
a0 = f (x)dx =
π 0 π
−4
et pour n ≥ 1, a2n−1 = 0 et a2n = . Donc pour tout x ∈ R
π(4n2 − 1)

2 X 4
f (x) = − cos(2nx).
π n=1 π(4n2 − 1)

Comme cos(2nx) = 1 − 2 sin2 (nx), on a


∞ ∞
2 X 4 X 8
f (x) = | sin(x)| = − + sin2 (nx).
π n=1 π(4n − 1) n=1 π(4n2 − 1)
2

Comme f (0) = 0, nécessairement



2 X 4
=
π n=1 π(4n2 − 1)
et

X 8
| sin(x)| = 2 − 1)
sin2 (nx).
n=1
π(4n

Noter que
∞ ∞  
X 4 2X 1 1
= − .
n=1
π(4n2 − 1) π n=1 (2n − 1) (2n + 1)
Donc la somme de la série peut aussi se déduire par somme téléscopique.

A. Popier 17
2. Soit h une fonction intégrable sur un intervalle compact [a, b] de R. Alors
Z b Z b ∞
8 X
h(x)| sin(λx)|dx = h(x) 2 − 1)
sin2 (λnx)dx
a a n=1
π(4n
∞ Z b
X 8
= 2 − 1)
h(x) sin2 (λnx)dx
n=1
π(4n a
∞ Z b
X 8 1
= 2 − 1)
h(x) (1 − cos(2λnx))dx
n=1
π(4n a 2
∞ Z b ∞ Z b
X 4 X 4
= h(x)dx − h(x) cos(2λnx)dx
n=1
π(4n2 − 1) a n=1
π(4n2 − 1) a

2 b
Z Z b
X 4
= h(x)dx − h(x) cos(2λnx)dx.
π a n=1
π(4n2 − 1) a

Le lemma de Riemann-Lebesgue (qui justifie que les coefficients de Fourier tendent vers zéro
quand n tend vers +∞) dit : pour tout n ≥ 1 fixé,
Z b
lim h(x) cos(2λnx)dx = 0.
λ→∞ a

De plus on a convergence absolue de la série de terme général un (λ) :


Z b
4
un (λ) = h(x) cos(2λnx)dx,
π(4n2 − 1) a

uniformément (normalement) par rapport à λ, car


Z b
4
|un (λ)| ≤ |h(x)|dx.
π(4n2 − 1) a

Donc
∞ Z b ∞ Z b
4
X 4 X
lim 2 − 1)
h(x) cos(2λnx)dx = lim
2 − 1) λ→∞
h(x) cos(2λnx)dx = 0.
λ→∞
n=1
π(4n a n=1
π(4n a

3. La fonction g(x) = max(sin x, 0) est elle aussi continue sur R et de classe C 1 par morceaux. Et
pour x ∈ [0, π], f (x) = g(x).


Exercice 21 Pour tout entier n, on considère la fonction réelle numérique un définie


1
par un (x) = . Soit la série de terme général un (x).
1 + (x + n)2
1. Montrer que cette série est normalement convergente sur tout intervalle [−a, a]
(a > 0) de R, ainsi que la série obtenue par dérivation terme à terme. En déduire
que la somme f est une fonction paire, de période 1, égale en chaque point à la
somme de sa série de Fourier :
+∞
X
f (x) = α0 + 2 αn cos(2πnx).
n=1

A. Popier 18
2. Montrer que pour tout n ≥ 0,
Z +∞
cos(2πnx)
αn = dx,
−∞ 1 + x2
et calculer cette intégrale.
Z +∞
t cos(2πnx)
Indication : on pourra poser pour t > 0, αn (t) = dx, et vérifier que
−∞ t2 + x2
cette fonction est bornée et solution d’une équation différentielle linéaire d’ordre 2 avec
αn (0) = π.
1 − e−4π
3. Montrer que f (x) = π .
1 − 2e−2π cos(2πx) + e−4π
Réponse.
1. Pour tout x et n, 1 + (x + n)2 ≥ 1, donc la fonction un est définie sur R. De plus pour tout
x ∈ [−a, a] et tout |n| > a, x et n sont à distance au moins |n| − |a| l’un de l’autre :
(|n| − |a|)2 ≤ (x + n)2
et
1
0 ≤ un (x) = .
1 + (|n| − |a|)2
Quant à la série des dérivées,
2(x + n)
u0n (x) = −
(1 + (x + n)2 )2
on a pour tout x ∈ [−a, a] et tout |n| > a
|x + n| |a| + |n|
|u0n (x)| = 2 ≤2 .
(1 + (x + n)2 )2 (1 + (|n| − |a|)2 )2
Ainsi cette série et la série obtenue par dérivation terme à terme sont normalement convergentes
sur tout intervalle [−a, a] (a > 0) de R et pour tout x ∈ R
X X 1 X 2(x + n)
f (x) = un (x) = , f 0 (x) = − .
1 + (x + n)2 (1 + (x + n)2 )2
n∈Z n∈Z n∈Z

Pour x ∈ R, avec n = −m
X 1 X 1
f (−x) = 2
= = f (x)
1 + (−x + n) 1 + (−x − m)2
n∈Z m∈Z

et p = n + 1
X 1 X 1
f (x + 1) = 2
= = f (x).
1 + (x + 1 + n) 1 + (x + p)2
n∈Z p∈Z

Donc la somme f est une fonction paire, de période 1. Comme elle est de classe C 1 sur R, elle
est égale en chaque point à la somme de sa série de Fourier :
+∞
X
f (x) = α0 + 2 αn cos(2πnx).
n=1

2. Par définition
Z 1 Z 1 XZ 1
1 X 1
α0 = f (x)dx = 2
dx = dx
0 0 n∈Z 1 + (x + n) 1 + (x + n)2
n∈Z 0
X Z n+1 1 Z +∞
1
= 2
dy = 2
dy.
n 1+y −∞ 1 + y
n∈Z

A. Popier 19
et pour tout n ≥ 1, comme cos est 2π-périodique :
Z 1X XZ 1
1 1
αn = 2
cos(2πnx)dx = cos(2πnx)dx
0 k∈Z 1 + (x + k) 1 + (x + k)2
k∈Z 0
X Z k+1 1 X Z k+1 1
= cos(2πn(y − k))dy = cos(2πny)dy
1 + (y)2 1 + y2
k∈Z k k∈Z k
Z +∞
cos(2πnx)
= dx.
−∞ 1 + x2
Z +∞
t cos(2πnx)
Posons pour t > 0, αn (t) = dx. Alors pour tout t > 0
−∞ t 2 + x2
+∞ +∞ +∞
|t| |t|
Z Z Z
1
|αn (t)| ≤ dx = |t|dy = dy = π.
−∞ t 2 + x2 −∞ t2 + (ty)2 −∞ 1 + y2

Ainsi cette fonction est bornée et avec x = ty, t > 0


Z +∞
cos(2πnty)
αn (t) = dy.
−∞ 1 + y2

Par convergence dominée Z +∞


1
lim αn (t) = dy = π.
t→0 −∞ 1 + y2
De plus
+∞
x2 − t2
Z
αn0 (t) = cos(2πnx)dx,
−∞ (t2 + x2 )2
+∞
2t3 − 6tx2
Z
αn00 (t) = cos(2πnx)dx.
−∞ (t2 + x2 )3

Or par intégrations par parties successives


Z +∞ Z +∞ 3
2xt sin(2πnx) 2t − 6tx2 cos(2πnx)
αn (t) = 2 2 2
dx = 2 2 2
dx.
−∞ (t + x ) 2πn −∞ (t + x ) (2πn)2

Donc
αn00 (t) − (2πn)2 αn (t) = 0.
Comme c’est une solution bornée, pour t > 0, αn (t) = Ce−2πnt . Comme αn (0) = π, C = π.
Enfin αn = αn (1) = πe−2πn .
3. Ainsi
+∞
X +∞
X
f (x) = α0 + 2 αn cos(2πnx) = π + 2π e−2πn cos(2πnx)
n=1 n=1
2π(−1+ix)
e e2πix (1 − e2π(−1−ix) )
= π + 2πRe = π + 2πe−2π Re
1−e 2π(−1+ix) 1 − 2e−2π cos(2πx) + e−4π
1 − e−4π
=π −2π
.
1 − 2e cos(2πx) + e−4π

A. Popier 20
Exercice 22 On considère les quatre cercles d’équations :

x2 + y 2 ± 2x = 0,

x2 + y 2 ± 2y = 0.
Les arcs de ces cercles, intérieurs au cercle d’équation x2 + y 2 = 2, dessinent une rosace
à quatre pétales. Soit (Γ) cette courbe.
1. Montrer que, en coordonnées polaires, (Γ) a pour équation r = f (θ) où f est une
fonction périodique de période π/2, définie par
π
f (θ) = 2 sin θ 0 ≤ θ ≤
π 4π
f (θ) = 2 cos θ ≤θ≤ .
4 2
Représenter en coordonnées cartésiennes (θ en abscisse, r en ordonnée) le graphe
de la fonction r = f (θ).
2. Montrer que f est développable en série de Fourier et que la série de Fourier
converge simplement vers f sur R.
3. Calculer les coefficients de Fourier de f .
4. En déduire la somme de la série numérique
+∞ √
X (−1)n 2 − 2
S= .
n=1
16n2 − 1

5. Étudier la convergence uniforme de la série de Fourier de f .


6. Pour quelles valeurs de θ peut-on représenter la dérivée f 0 de f par la série dérivée
terme à terme de la série de Fourier de f ?
Réponse. Réécrivons les quatre cercles d’équations :

(x ± 1)2 + y 2 = 1,

x2 + (y ± 1)2 = 1.
1.5
1.0
0.5
0.0
y

−0.5
−1.0
−1.5

−1.5 −1.0 −0.5 0.0 0.5 1.0 1.5

A. Popier 21
π π
1. Commençons par (x − 1)2 + y 2 = 1 (partie rouge). En coordonnées polaires, pour 4 ≤θ≤ 2.

(r cos(θ) − 1)2 + r2 sin2 (θ) = 1 ⇔ r = 2 cos(θ).


π
Pour la partie bleue, x2 + (y − 1)2 = 1, on a 0 ≤ θ ≤ 4 et

r2 cos2 (θ) + (r sin(θ) − 1)2 = 1 ⇔ r = 2 sin(θ).

Le reste de la courbe (Γ) s’obtient par rotations successives d’angle π/2, d’où la périodicité de
f . Voici son graphe :

1.4
1.2
1.0
0.8
y

0.6
0.4
0.2
0.0

0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0

2. f est continue sur R et de classe C 1 par morceaux. Donc sa série de Fourier converge uniformé-
ment vers f sur R.
3. C’est une fonction paire, donc tous les bn sont nuls,

4 π/2
Z
8 π/4
Z
16 √
a0 = f (x)dx = 2 sin(x)dx = (1 − 2/2)
π 0 π 0 π
et pour n ≥ 1
!
Z π/2 Z π/4 Z π/2
4 4
an = f (x) cos(4nx)dx = 2 sin(x) cos(4nx)dx + 2 cos(x) cos(4nx)dx
π 0 π 0 π/4
!
Z π/4 Z π/2
4
= − sin((4n − 1)x) + sin((4n + 1)x)dx + cos((4n − 1)x) + cos((4n + 1)x)dx
π 0 π/4
 π/4  π/2 !
4 cos((4n − 1)x) cos((4n + 1)x) sin((4n − 1)x) sin((4n + 1)x)
= − + +
π 4n − 1 4n + 1 0 4n − 1 4n + 1 π/4
n

8 (−1) 2 − 2
= .
π 16n2 − 1
Donc √
+∞
4 √ 8 X (−1)n 2 − 2
f (θ) = (2 − 2) + cos(4nθ).
π π n=1 16n2 − 1

4. Comme f (0) = 0 on a
+∞ √
4 √ 8 X (−1)n 2 − 2
0 = (2 − 2) + .
π π n=1 16n2 − 1
+∞ √ √
X (−1)n 2 − 2 2−2
S= 2−1
= .
n=1
16n 2

5. Voir plus haut.


6. f est de classe C ∞ pour θ 6= kπ/4, k ∈ Z. Donc si θ 6= kπ/4, f 0 (θ) est égale à
+∞ √
0 8 X (−1)n 2 − 2
f (θ) = − 4n sin(4nθ).
π n=1 16n2 − 1

A. Popier 22


Exercice 23 (Phénomène de Gibbs) Soit f la fonction impaire périodique de pé-


π
riode 2π et valant pour 0 < x < π.
4
1. Montrer que si 0 < x < π
+∞
π X sin(2n + 1)x
= .
4 n=0
2n + 1

2. Pouvait-on prévoir la valeur du développement de f en série de Fourier pour x = 0 ?


3. On désigne par Sn (x) la somme partielle :
n−1
X sin(2k + 1)x
Sn (x) = .
k=0
2k + 1
Z x
1 sin(2nπ)
(a) Montrer que l’on peut écrire Sn (x) = dx, et étudier le graphe
2 0 sin x
de Sn pour x ∈ [0, π].
(b) Montrer que la courbe y = Sn (x) subit des oscillations autour de la valeur
y = π/4 et trouver le point Mn (xn , yn ), premier maximum de Sn (x).
(c) Montrer que pour n tendant vers +∞, xn tend vers 0 et yn tend vers M =
1 π sin x
Z
π
dx ≈ × 1, 18. Commenter.
2 0 x 4
Réponse. Voir Analystan, Exercice 32 ou Gourdon Analyse, Exercice 6 p. 286. 

Exercice 24 Soit f : R → R la fonction paire, 2π-périodique, telle que



X 1 h 3
p xi
∀x ∈ [0, π], f (x) = sin (2 + 1) .
p=1
p2 2

1. Vérifier l’existence et la continuité de f sur R.


2. Pour tout ν ∈ N on pose
Z π q
(2ν + 1)t X
∀n ∈ N, an,ν = cos(nt) sin dt, ∀q ∈ N, sq,ν = ai,ν .
0 2 i=0

Calculer explicitement les an,ν , montrer que sq,ν ≥ 0 pour tout (q, ν) et montrer
l’existence d’une constante B > 0 telle que sν,ν > B log ν pour tout ν ∈ N∗ .
3. Montrer que la série de Fourier de f diverge en 0.

A. Popier 23
Réponse. Gourdon Analyse, Exercice 4 p. 264. 

Exercice 25 Montrer que la fonction f : R → R



X 1
f (x) = 2
sin (nx)
n=1
n
est bien définie, qu’elle est 2π-périodique et qu’elle est continue. Montrer que les coeffi-
cients de Fourier de f sont tels que n∈N∗ |nbn (f )|2 converge, mais que pourtant f n’est
P
pas dérivable en 0.
Réponse. Gourdon Analyse, Exercice 5 p. 265. 

Exercice 26 (Méthode de séparation de variables) On considère l’EDP suivante


∂u ∂ 2u
(t, x) = (t, x) 0 < x < 1, t > 0,
∂t ∂x2
avec les conditions de bord u(t, 0) = u(t, 1) = 0 et une condition initiale u(0, x) = f (x).
1. Supposons que u(t, x) = φ(t)ψ(x) soit une solution de l’EDP. Quelles équations
satisfont φ et ψ ? Quelles conditions de bord vérifie ψ ?
2. Déterminer les fonctions ψ possibles.
3. Vérifier que si u et v sont solutions de l’EDP avec les conditions de bord voulues,
alors la somme est aussi solution.
4. En déduire la forme générale des solutions de l’EDP avec condition initiale f .
Si on considère l’équation des ondes
∂ 2u ∂ 2u
(t, x) = (t, x) 0 < x < 1, t > 0,
∂t2 ∂x2
avec les conditions de bord u(t, 0) = u(t, 1) = 0, montrer que les mêmes arguments
permettent de trouver la solution telle que
∂u
u(0, x) = f (x), (0, x) = g(x).
∂t
Réponse. On cherche u sous la forme u(t, x) = f (t)g(x). L’EDP devient donc
f 0 (t) g 00 (x)
f 0 (t)g(x) = f (t)g 00 (x) =⇒ = .
f (t) g(x)
Pour qu’une fonction de t soit égale à une fonction de x, il faut qu’elles soient constantes. Il existe donc
a ∈ R tel que pour tout t et tout x :
f 0 (t) g 00 (x)
= = a =⇒ f 0 (t) = af (t) et g 00 (x) = ag(x).
f (t) g(x)
On a donc deux EDO.
Si u(t, 0) = u(t, 1) = 0, alors il faut que g(0) = g(1) = 0. Donc pour g on a une EDO avec deux
conditions de bord :
g 00 (x) = ag(x), g(0) = g(1) = 0.

A. Popier 24
Cas 1 a > 0. Alors les solutions de cette EDO sont de la forme :
√ √
g(x) = λ exp(x a) + µ exp(−x a).

Comme g(0) = 0, on a λ + µ = 0, soit λ = −µ et g(1) = 0 implique que


√ √ √ √ 
λ exp( a) + µ exp(− a) = λ exp( a) − exp(− a) = 0.

Donc λ = µ = 0, soit g(x) = 0.


Cas 2 a = 0. Alors les solutions de cette EDO sont de la forme : g(x) = λx + µ. Pour que g(0) =
g(1) = 0, il faut que λ = µ = 0, soit g(x) = 0.

Cas 3 a < 0. Posons b = −a > 0. Alors

g(x) = λ cos(bx) + µ sin(bx).

Comme g(0) = 0, alors λ = 0. Puis g(1) = µ sin(b) = 0 si µ = 0 ou si b = nπ avec n entier


strictement positif. Donc pour µ quelconque

g(x) = µ sin(nπx), a = −(nπ)2 .

À partir du troisième cas, on en déduit que

f (t) = c exp(−(nπ)2 t),

donc
u(t, x) = cµ exp(−(nπ)2 t) sin(nπx) = C exp(−(nπ)2 t) sin(nπx).
Autrement dit, toutes les fonctions de la forme précédente, avec C quelconque et n ∈ N∗ , sont solutions
de l’EDP et vérifient u(t, 0) = u(t, 1) = 0.
Comme l’EDP est linéaire et homogène, toutes les combinaisons linéaires de ces solutions
N
X
(t, x) 7→ cn exp(−(nπ)2 t) sin(nπx)
n=1

sont encore solutions. On note aussi que si t > ε


N
X N
X
cn exp(−(nπ)2 t) sin(nπx) ≤ |cn | exp(−π 2 εn2 ).

n=0 n=0

Autrement dit il y a convergence normale de cette série de fonctions sur [ε, +∞[×R pour la plupart des
suites (cn , n ∈ N) qui ne croissent pas trop vite ; par exemple :

|cn | ≤ a + bekn .

pour trois constantes positives a, b et k. Ainsi on peut considérer la solution (sous réserve de conver-
gence) :

X
u : (t, x) 7→ cn exp(−(nπ)2 t) sin(nπx).
n=1

Considérons d’abord quelques cas simples. Si u(0, x) = sin(2πx), alors par identification il faut que
C = 1 et n = 2. Alors que si u(0, x) = −3 sin(6πx), alors il faut que C = −3 et n = 6. Par superposition
de ces deux solutions :

u(t, x) = exp(−4π 2 t) sin(2πx) − 3 exp(−36π 2 t) sin(6πx)

est solution avec condition initiale

f (x) = sin(2πx) − 3 sin(6πx).

A. Popier 25
Plus généralement si f est une fonction de carré intégrable sur [0, 1], on la prolonge sur [−1, 0] par
imparité : f (−x) = −f (x), puis sur R par 2-périodicité. Alors dans L2 ([−1, 1]), on decompose f en
série de Fourier :
+∞
X
f (x) = bn sin(nπx),
n=1
avec Z 1 Z 1
bn = f (x) sin(nπx)dx = 2 f (x) sin(nπx)dx.
−1 0

L’égalité de Parseval donne


Z 1 ∞
1X
2 |f (t)|2 dt = |bn |2 .
0 2 n=1
Si on pose

X
u : (t, x) 7→ bn exp(−(nπ)2 t) sin(nπx)
n=1

il est facile de voir qu’il y a convergence normale de la série et de toutes ces dérivées sur [ε, +∞[×R.
Donc u est C ∞ sur cet ensemble, donc sur ]0, +∞[×R (effet régularisant de l’équation de la chaleur) et
vérifie l’EDP. Et elle vaut f au bord par construction.


A. Popier 26

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