TD Enti Four
TD Enti Four
TD Enti Four
A. Popier 1
1 Séries entières
1.1 Rayon de convergence
Exercice 1
1. Donner la définition du rayon de convergence d’une série entière de la variable
complexe.
P
2. Soit (an )n∈N une suite bornée telle que la série an diverge. Quel est le rayon de
n
P
convergence de la série entière an z .
X√
1
(−1)n
3. Quel est le rayon de convergence de la série entière ( n) ln 1 + √ zn ?
n≥1
n
Réponse.
1. Soit la série de terme général an z n . Le rayon de convergence est le seul nombre R ∈ [0, +∞] tel
que
— si |z| < R, la série converge absolument ;
— si |z| > R, la série diverge ;
— si |z| = R, on ne peut rien conclure en général.
2. Comme an est bornée, si |z| < 1, alors pour tout n, |an z n | = |an ||z|n ≤ M |z|n et
P n
|z| < +∞.
Donc la série entière converge si |z| < 1. Donc R ≥ 1. Comme la série diverge pour z = 1, alors
R ≤ 1. Conclusion : R = 1.
3. Ici
√
1
√
1
n ln 1 + √
, n pair,
n n
0 ≤ an = ( n)(−1) ln 1 + √ =
n 1 1
√ ln 1 + √ , n impair.
n n
Comme pour tout u ≥ 0, ln(1 + u) ≤ u, on a
1, n pair,
0 ≤ an ≤ 1
, n impair.
n
P
Donc c’est une suite bornée et comme ln(1+u) ∼ u pour u proche de zéro, an diverge. D’après
la question 2, R = 1.
∗ (−1)n+1 x2n+1
Exercice 2 Pour n ∈ N et x ∈ R, on pose un (x) = .
(2n + 1)(2n − 1)
1. Déterminer le rayon de convergence de cette série entière.
2. Déterminer le domaine de continuité de la somme S de cette série.
3. (a) Calculer S(x).
+∞
X (−1)n+1
(b) En déduire 2−1
.
n=1
4n
A. Popier 2
Réponse. Attention ici
X X (−1)n+1 X
un (x) = x2n+1 = a k xk .
(2n + 1)(2n − 1)
n≥1 n≥1 k≥0
(−1)n+1
Donc tous les a2n sont nuls et a2n+1 = .
(2n + 1)(2n − 1)
1. Il est facile de voir que
∞ ∞ ∞
X X X 1
|ak | = |a2n+1 | = < +∞.
n=1 n=1
(2n + 1)(2n − 1)
k=0
La série des un (x) diverge (grossièrement puisque la suite ne tend pas vers zéro). Donc R = 1.
2. De là la somme S est continue sur ] − 1, 1[ (propriété valable pour toutes les séries entières). De
plus pour tout x ∈ [−1, 1]
1
|un (x)| ≤
(2n + 1)(2n − 1)
donc il y a convergence normale sur [−1, 1]. Donc continuité sur cet ensemble.
3. (a) Soit x ∈] − 1, 1[. On a
1 1 −1 1
= + .
(2n + 1)(2n − 1) 2 2n + 1 2n − 1
Or par intégration,
+∞ +∞
X (−1)n x2n+1 X (−1)n+1 x2n+1 1 x
= arctan(x) ⇒ − = arctan(x) − .
n=0
2n + 1 n=1
2(2n + 1) 2 2
De plus
+∞ +∞ +∞
X (−1)n x2n+1 X (−1)n x2n−1 X (−1)k+1 x2k+1
= x2 = x2 = x2 (−arctan(x)).
n=1
2n − 1 n=1
2n − 1 n=0
2k + 1
Ainsi
+∞
X (−1)n+1 x2n+1 1
= x2 (arctan(x))
n=1
2(2n − 1) 2
et
1 2 1 x
S(x) = x (arctan(x)) + arctan(x) − .
2 2 2
+∞
X (−1)n+1 π 1
(b) Par continuité, 2−1
= S(1) = − .
n=1
4n 4 2
1 1
Exercice 3 Pour n ∈ N∗ , on pose an = 1 + + ... + .
2 n
A. Popier 3
+∞
X
1. Déterminer le rayon de convergence de la série entière an x n .
n=1
2. (a) Vérifier que cette série entière est le produit de deux séries que l’on détermi-
nera.
+∞
X
(b) En déduire an x n .
n=1
Réponse.
1. D’Alembert :
1
|an+1 | 1 + . . . + n+1 ln(n + 1)
lim = lim = lim = 1.
n→+∞ |an | n→+∞ 1 + . . . + 1 n→+∞ ln n
n
+∞ n +∞ +∞
X x X 1 X ln(1 − x)
(b) = − ln(1 − x) et xn = . Donc an xn = − .
n=1
n n=1
1−x n=1
1−x
Exercice 4 Soit (an ) une suite de nombres réels déterminée par la donnée de a0 = 0,
a1 = 1 et la relation de récurrence an = an−1 + an−2 pour n ≥ 2. On considère la série
+∞
X
entière an z n .
n=0
1. Montrer que l’on a pour n ≥ 1, 0 < an ≤ 2n−1 . En déduire que le rayon de
convergence R de la série entière est minoré par un réel positif que l’on précisera.
+∞
X
2. On pose pour |z| < R, f (z) = an z n . Montrer que l’on a (1 − z − z 2 )f (z) = z.
n=0
En déduire que R est majoré par un réel positidf que l’on précisera.
3. Soient z1 et z2 les deux racines de z 2 + z − 1 = 0. Calculer les coefficients an en
fonction de z1 et z2 en décomposant f (z) en éléments simples. Trouver le rayon de
convergence R.
Réponse.
1. Par récurrence. R ≥ 1/2 : en effet si |x| < 1/2, alors
X 1X
|an ||x|n ≤ (2|x|)n < +∞.
n
2 n
A. Popier 4
2. Pour tout |z| < R,
+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
(1 − z − z 2 )f (z) = (1 − z − z 2 ) an z n = an z n − an z n+1 − an z n+2
n=0 n=0 n=0 n=0
+∞
X +∞
X +∞
X
= an z n − am−1 z m − am−2 z m
n=0 m=1 m=2
+∞
X
= a0 + a1 z − a0 z + (an − an−1 − an−2 )z n = z
n=2
+∞
X
Exercice 5 α étant un nombre réel positif, on donne la série n α xn .
n=1
1. Calculer le rayon de convergence de cette série. On désigne par gα (x) la somme
de cette série en un point x du disque de convergence. Établir pour |x| < 1 une
relation entre gα+1 et gα0 .
xQp (x)
2. Montrer que pour |x| < 1, on a : gp (x) = pour tout entier p, Qp étant
(1 − x)p+1
un polynôme de degré (p − 1) pour p ≥ 1. En déduire un mode de calcul par
récurrence des polynômes Qp .
3. Donner un équivalent de la somme en 1.
+∞ 4
X n
4. Calculer la somme de la série n
.
n=1
2
Réponse.
A. Popier 5
1. Le critère de D’Alembert donne R = 1. En dérivant pour tout |x| < 1, xgα0 (x) = gα+1 (x).
2. Par récurrence :
x x
g0 (x) = , g1 (x) = xg00 (x) = .
1−x (1 − x)2
Donc Q0 ≡ Q1 ≡ 1. Ensuite
xQp (x) x2 Q0p (x) x2 (1 + p)Qp (x) Qp (x)(1 − x) + x(1 − x)Q0p (x) + (1 + p)Qp (x)
xgp0 (x) = p+1
+ p+1
+ p+2
=x
(1 − x) (1 − x) (1 − x) (1 − x)p+2
Donc
Qp+1 (x) = (1 − x)(Qp (x) + xQ0p (x)) + (p + 1)xQp (x).
Par récurrence on obtient le degré (p − 1).
3. On a : Qp+1 (1) = (p + 1)Qp (1), donc Qp (1) = p!. Donc gp (x) ∼ (p!)/(1 − x)p+1 .
+∞ 4
X n
4. Q2 (x) = 1+x, Q3 (x) = 1+4x+x2 et Q4 (x) = 1+11x+11x2 +x3 , donc n
= 24 Q4 (1/2) = 150.
n=1
2
X (3n)!
Exercice 6 Rayon de convergence de la série entière an xn où an = . Étude
n!n2n
aux bornes de l’intervalle de convergence.
Réponse. On a
un+1 (3n + 1)(3n + 2) 1 27
un = 3
2 2n |x| → 2 |x|.
(n + 1) 1
1+ n e
√
2 2 (3n)! e2n e2n e−3n (3n)3n 6πn √
Rayon de convergence e /27. Si x = ±e /27, |un | = ∼ 3n 2n √ = 3. Donc
n!n2n 33n 3 n e−n nn πn
divergence.
x2 00 x2n (2n)
F (x) = F (0) + F (0) + . . . + F (0) + Rn (x)
2! (2n)!
A. Popier 6
avec x
(x − t)2n+1 (2n+2)
Z
Rn (x) = F (t)dt.
0 (2n + 1)!
(2k) (2k)
De plus pour tout k, F (0) = 2f (0) ≥ 0. Ainsi 0 ≤ Rn (r) ≤ F (r). Il faut maintenant montrer
que Rn (x) → 0 lorsque 0 ≤ x < r. Remarquons que pour tout 0 ≤ t ≤ x < r,
x−t x
0≤ ≤ < 1.
b−t b
Donc
x 2n+1 x
(b − t)2n+1 (2n+2) (b − t)2n+1 (2n+2)
x−t
Z x 2n+1 Z
0 ≤ Rn (x) = F (t)dt ≤ F (t)dt
0 b−t (2n + 1)! b 0 (2n + 1)!
x 2n+1 x 2n+1
≤ Rn (r) ≤ F (r).
b b
Donc Rn (x) → 0 pour tout 0 ≤ x < r et ainsi
+∞
X x2n (2n)
(1) ∀x ∈ [0, r[, F (x) = F (0).
n=0
(2n)!
Or 0 ≤ f (2n+2) (t) ≤ f (2n+2) (t) + f (2n+2) (−t) = F (2n+2) (t). Donc |rn (x)| ≤ Rn (|x|). Ainsi si
n
X xk
Sn (x) = f (k) (0),
k!
k=0
est le terme général d’une série convergence (voir (1)), elle tend vers zéro. Donc
À titre d’exemple, on peut considérer la fonction tangente, qui est de classe C ∞ sur ] − π/2, π/2[,
qui satisfait les hypothèses.
A. Popier 7
1
— h : x 7→ 2
;
(1 − x)(1
√ +x )
— i : x 7→ ln(x + x2 + 1) ;
Réponse.
+∞
e−x
X 1 1
— Pour tout x ∈] − 1, 1[, = (−1)n 1 + + . . . + xn .
1 + x n=0 1! n!
+∞ +∞
X (x3 )n X xn
— Pour tout x ∈] − 1, 1[, ln(1 + x + x2 ) = ln |1 − x3 | − ln |1 − x| = − + .
n=1
n n=1
n
1 1 1 x 1
— Pour tout x ∈] − 1, 1[, (1−x)(1+x 2) = 2 1−x + 1+x2 + 1+x2 . Donc
+∞ +∞ +∞
!
1 X n X
2 n
X
2 n
h(x) = x +x (−x ) + (−x )
2 n=0 n=0 n=0
+∞ +∞ +∞
!
1 X n X n 2n+1
X
n 2n
= x + (−1) x + (−1) x .
2 n=0 n=0 n=0
A. Popier 8
cos(nπ/3)
Donc an = .
n!
2
Z x
t2
− x2
Exercice 10 Développer en série entière la fonction x 7→ e e 2 dt.
0
0
Réponse. Dériver : g (x) = −xg(x) + 1. Et développer en série entière : a2p = 0 et a2p−1 =
(−1)p
. Rayon de convergence +∞.
1.3.5 . . . (2p + 1)
Exercice 11 Étudier la convergence et calculer la somme de la série des (an cos2n x)n≥0 .
Z π/2 Z π/2
dx
Développer en série entière f (a) = 2x
. En déduire la valeur de cos2n xdx.
0 1 − a cos 0
A. Popier 9
Z π/2
1
Réponse. Si |a| < 1 convergence normale des un vers S(x) = . De plus f (a) = S(x)dx.
1 − a cos2 x 0
+∞
X Z π/2
Permuter la somme et l’intégrale. Donc f (a) = an In avec In = cos2n xdx. On calcule f (a) avec
n=0 0
Z +∞ Z +∞
dt dt π
le chgt de var tan x = t. Donc f (a) = = = (1 − a)−1/2 .
0 (1 + t2 ) 1 − a 0 t2 + (1 − a) 2
1+t2
+∞
X π1 × 3 × . . . × (2n − 1) n
Ainsi f (a) = a .
n=0
2 × 2n n!
1
Exercice 12 Soit f : R → R définie par f (x) = exp − 2 pour x 6= 0 et f (0) = 0.
x
∞
1. Montrer que f est de classe C au voisinage de 0.
2. Déterminer la série de Taylor de f en 0.
3. En déduire que f n’est pas développable en série entière en 0.
Réponse. Cette fonction est de classe C ∞ sur R∗ . Le seul problème est en zéro. Or pour tout x 6= 0,
4 − 6x2
2 4 6
f 0 (x) = 3 f (x), f (2) (x) = − f (x) = f (x)
x x6 x4 x6
Pn (x)
f (n) (x) = f (x).
x3n
Ainsi
lim f (n) (x) = 0
x→0
et la fonction ainsi que toutes ses dérivées sont prolongeables par continuité en zéro, avec f (n) (0) = 0.
Supposons que f soit développable en série entière en 0. Il existerait r > 0 tel que pour tout |x| < r
∞
X 1 (n)
f (x) = f (0)xn = 0.
n=0
n!
1.3 Problèmes
Pour la correction, je vous renvoie aux livres cités.
A. Popier 10
1. Montrer que pour tout entier naturel n
n
X n
dk = n!
k
k=0
e−x
∀x ∈] − 1, 1[, f (x) = .
1−x
4. En déduire que
n
X (−1)k
dn = n! .
k=0
k!
On trouvera dans Analystan un autre exemple d’utilisation des séries entières à l’arith-
métique.
A. Popier 11
3. Montrer alors le résultat dans le cas général. Pour cela, on pourra poser
∞
X
rn = ak
k=n+1
A. Popier 12
2 Séries de Fourier
Exercice 17 Soit f la fonction de période 2π, valant 1 si 0 ≤ x < π et valant 0 si
π ≤ x < 2π.
1. Écrire la série de Fourier de f . Tracer le graphe de la fonction f .
2. Étudier la convergence de la série de Fourier.
Réponse. Cette fonction f est constante par morceaux, donc C 1 par morceaux, avec des sauts pour
tous les x = nπ, n ∈ Z. Par ailleurs en tout point de discontinuité, la moyenne de la limite à gauche et
de la limite à droite vaut 1/2. Donc la série de Fourier de f au point x sera simplement convergente vers
f (x) si f est continue en x et vers 1/2 sinon. Par ailleurs sur tout intervalle ouvert ne contenant pas
de point de discontinuité (donc sur lequel f est continue et de classe C 1 ), il y a convergence uniforme
de la série de Fourier. Maintenant il reste à calculer les coefficients :
1 2π 1 π
Z Z
a0 = f (x)dx = 1dx = 1,
π 0 π 0
pour n ≥ 1 Z 2π Z π
1 1 1 π
an = f (x) cos(nx)dx = cos(nx)dx = [sin(nx)/n]0 = 0
π 0 π 0 π
et
2π π
1 − (−1)n
Z Z
1 1 1 π
bn = f (x) sin(nx)dx = sin(nx)dx = [− cos(nx)/n]0 = .
π 0 π 0 π nπ
Ainsi la série de Fourier de f au point x est
∞
1 2X 1
S(f )(x) = + sin((2n − 1)x).
2 π n=1 2n − 1
A. Popier 13
Remarquez l’effet Gibbs aux points de discontinuité.
1 2π 1 2π 1 T
Z Z Z
2π
agn = g(x) cos(nx)dx = f (T x/(2π)) cos(nx)dx = f (u) cos(2πnu/T ) du
π 0 π 0 π 0 T
2 T
Z
= f (u) cos(ωnu)du = afn ,
T 0
et Z T
2
bgn = f (u) sin(ωnu)du = bfn ,
T 0
2π
avec ω = . De plus
T
∞
af X
S(f )(x) = 0 + afn cos(ωnx) + bfn sin(ωnx).
2 n=1
Donc ici Z 10
2
a0 = 4udu = 40
10 0
et pour ω = π/5 et n ≥ 1
Z 10
4 10
Z
2 4 10
afn = 4u cos(ωnu)du = [u sin(ωnu)/(ωn)]0 − sin(ωnu)/(ωn)du = 0
10 0 5 5 0
A. Popier 14
et
10 10
−8
Z Z
2 4 10 4
bfn = 4u sin(ωnu)du = [−u cos(ωnu)/(ωn)]0 + cos(ωnu)/(ωn)du = .
10 0 5 5 0 ωn
Finalement :
∞
40 X 1
S(f )(x) = 20 − sin(πnx/5).
π n=1 n
f (t) = π 2 − t2 .
A. Popier 15
2. Pour tout x ∈ R
∞
2π 2 X (−1)n
f (x) = −4 cos(nx).
3 n=1
n2
3. Pour x = π
∞ ∞
2π 2 X (−1)n 2π 2 X 1
f (π) = 0 = −4 2
cos(nπ) = − 4 2
.
3 n=1
n 3 n=1
n
Pour x = 0
∞ ∞
2π 2 X (−1)n 2π 2 X (−1)n
f (0) = π 2 = −4 cos(0) = − 4 .
3 n=1
n2 3 n=1
n2
Donc
X 1 π2 X (−1)n π2
2
= , 2
=− .
n 6 n 12
n≥1
Donc
X 1 π4
= .
n4 90
4. Formellement
∞
X (−1)n
f 0 (x) = 4 sin(nx).
n=1
n
En fait f 0 (x) = −2x pour tout −π < x < π. f n’est pas dérivable en π + 2kπ, k ∈ Z. Autrement
dit, f 0 est 2π-périodique et de classe C 1 par morceaux (sans être continue). Donc on fait le même
raisonnement que pour les deux exercices précédents.
Tracé des séries de Fourier de f (à gauche) et de f 0 (à droite) tronquées à N = 50 :
A. Popier 16
Exercice 20 Soit f la fonction définie sur R par f (x) = | sin(x)|.
+∞
X 1
1. Développer f en série de Fourier. Calculer 2
et montrer que
n=1
4n − 1
+∞
8 X sin2 nx
| sin(x)| = .
π n=1 4n2 − 1
2. Soit h une fonction intégrable sur un intervalle compact [a, b] de R. Montrer que
Z b Z b
2
lim h(x)| sin(λx)|dx = h(x)dx.
λ→+∞ a π a
3. Développer en série de Fourier la fonction définie par g(x) = max(sin x, 0). Re-
trouver le résultat de la première question.
Réponse. f est une fonction 2π-périodique, continue et paire sur R et de classe C 1 par morceaux sur
R. Donc sa série de Fourier converge uniformément vers f sur R.
1. Notons que f (x) = sin(x) sur [0, π] et − sin(x) sur [π, 2π]. On a
Z 2π
1 4
a0 = f (x)dx =
π 0 π
−4
et pour n ≥ 1, a2n−1 = 0 et a2n = . Donc pour tout x ∈ R
π(4n2 − 1)
∞
2 X 4
f (x) = − cos(2nx).
π n=1 π(4n2 − 1)
Noter que
∞ ∞
X 4 2X 1 1
= − .
n=1
π(4n2 − 1) π n=1 (2n − 1) (2n + 1)
Donc la somme de la série peut aussi se déduire par somme téléscopique.
A. Popier 17
2. Soit h une fonction intégrable sur un intervalle compact [a, b] de R. Alors
Z b Z b ∞
8 X
h(x)| sin(λx)|dx = h(x) 2 − 1)
sin2 (λnx)dx
a a n=1
π(4n
∞ Z b
X 8
= 2 − 1)
h(x) sin2 (λnx)dx
n=1
π(4n a
∞ Z b
X 8 1
= 2 − 1)
h(x) (1 − cos(2λnx))dx
n=1
π(4n a 2
∞ Z b ∞ Z b
X 4 X 4
= h(x)dx − h(x) cos(2λnx)dx
n=1
π(4n2 − 1) a n=1
π(4n2 − 1) a
∞
2 b
Z Z b
X 4
= h(x)dx − h(x) cos(2λnx)dx.
π a n=1
π(4n2 − 1) a
Le lemma de Riemann-Lebesgue (qui justifie que les coefficients de Fourier tendent vers zéro
quand n tend vers +∞) dit : pour tout n ≥ 1 fixé,
Z b
lim h(x) cos(2λnx)dx = 0.
λ→∞ a
Donc
∞ Z b ∞ Z b
4
X 4 X
lim 2 − 1)
h(x) cos(2λnx)dx = lim
2 − 1) λ→∞
h(x) cos(2λnx)dx = 0.
λ→∞
n=1
π(4n a n=1
π(4n a
3. La fonction g(x) = max(sin x, 0) est elle aussi continue sur R et de classe C 1 par morceaux. Et
pour x ∈ [0, π], f (x) = g(x).
A. Popier 18
2. Montrer que pour tout n ≥ 0,
Z +∞
cos(2πnx)
αn = dx,
−∞ 1 + x2
et calculer cette intégrale.
Z +∞
t cos(2πnx)
Indication : on pourra poser pour t > 0, αn (t) = dx, et vérifier que
−∞ t2 + x2
cette fonction est bornée et solution d’une équation différentielle linéaire d’ordre 2 avec
αn (0) = π.
1 − e−4π
3. Montrer que f (x) = π .
1 − 2e−2π cos(2πx) + e−4π
Réponse.
1. Pour tout x et n, 1 + (x + n)2 ≥ 1, donc la fonction un est définie sur R. De plus pour tout
x ∈ [−a, a] et tout |n| > a, x et n sont à distance au moins |n| − |a| l’un de l’autre :
(|n| − |a|)2 ≤ (x + n)2
et
1
0 ≤ un (x) = .
1 + (|n| − |a|)2
Quant à la série des dérivées,
2(x + n)
u0n (x) = −
(1 + (x + n)2 )2
on a pour tout x ∈ [−a, a] et tout |n| > a
|x + n| |a| + |n|
|u0n (x)| = 2 ≤2 .
(1 + (x + n)2 )2 (1 + (|n| − |a|)2 )2
Ainsi cette série et la série obtenue par dérivation terme à terme sont normalement convergentes
sur tout intervalle [−a, a] (a > 0) de R et pour tout x ∈ R
X X 1 X 2(x + n)
f (x) = un (x) = , f 0 (x) = − .
1 + (x + n)2 (1 + (x + n)2 )2
n∈Z n∈Z n∈Z
Pour x ∈ R, avec n = −m
X 1 X 1
f (−x) = 2
= = f (x)
1 + (−x + n) 1 + (−x − m)2
n∈Z m∈Z
et p = n + 1
X 1 X 1
f (x + 1) = 2
= = f (x).
1 + (x + 1 + n) 1 + (x + p)2
n∈Z p∈Z
Donc la somme f est une fonction paire, de période 1. Comme elle est de classe C 1 sur R, elle
est égale en chaque point à la somme de sa série de Fourier :
+∞
X
f (x) = α0 + 2 αn cos(2πnx).
n=1
2. Par définition
Z 1 Z 1 XZ 1
1 X 1
α0 = f (x)dx = 2
dx = dx
0 0 n∈Z 1 + (x + n) 1 + (x + n)2
n∈Z 0
X Z n+1 1 Z +∞
1
= 2
dy = 2
dy.
n 1+y −∞ 1 + y
n∈Z
A. Popier 19
et pour tout n ≥ 1, comme cos est 2π-périodique :
Z 1X XZ 1
1 1
αn = 2
cos(2πnx)dx = cos(2πnx)dx
0 k∈Z 1 + (x + k) 1 + (x + k)2
k∈Z 0
X Z k+1 1 X Z k+1 1
= cos(2πn(y − k))dy = cos(2πny)dy
1 + (y)2 1 + y2
k∈Z k k∈Z k
Z +∞
cos(2πnx)
= dx.
−∞ 1 + x2
Z +∞
t cos(2πnx)
Posons pour t > 0, αn (t) = dx. Alors pour tout t > 0
−∞ t 2 + x2
+∞ +∞ +∞
|t| |t|
Z Z Z
1
|αn (t)| ≤ dx = |t|dy = dy = π.
−∞ t 2 + x2 −∞ t2 + (ty)2 −∞ 1 + y2
Donc
αn00 (t) − (2πn)2 αn (t) = 0.
Comme c’est une solution bornée, pour t > 0, αn (t) = Ce−2πnt . Comme αn (0) = π, C = π.
Enfin αn = αn (1) = πe−2πn .
3. Ainsi
+∞
X +∞
X
f (x) = α0 + 2 αn cos(2πnx) = π + 2π e−2πn cos(2πnx)
n=1 n=1
2π(−1+ix)
e e2πix (1 − e2π(−1−ix) )
= π + 2πRe = π + 2πe−2π Re
1−e 2π(−1+ix) 1 − 2e−2π cos(2πx) + e−4π
1 − e−4π
=π −2π
.
1 − 2e cos(2πx) + e−4π
A. Popier 20
Exercice 22 On considère les quatre cercles d’équations :
x2 + y 2 ± 2x = 0,
x2 + y 2 ± 2y = 0.
Les arcs de ces cercles, intérieurs au cercle d’équation x2 + y 2 = 2, dessinent une rosace
à quatre pétales. Soit (Γ) cette courbe.
1. Montrer que, en coordonnées polaires, (Γ) a pour équation r = f (θ) où f est une
fonction périodique de période π/2, définie par
π
f (θ) = 2 sin θ 0 ≤ θ ≤
π 4π
f (θ) = 2 cos θ ≤θ≤ .
4 2
Représenter en coordonnées cartésiennes (θ en abscisse, r en ordonnée) le graphe
de la fonction r = f (θ).
2. Montrer que f est développable en série de Fourier et que la série de Fourier
converge simplement vers f sur R.
3. Calculer les coefficients de Fourier de f .
4. En déduire la somme de la série numérique
+∞ √
X (−1)n 2 − 2
S= .
n=1
16n2 − 1
(x ± 1)2 + y 2 = 1,
x2 + (y ± 1)2 = 1.
1.5
1.0
0.5
0.0
y
−0.5
−1.0
−1.5
A. Popier 21
π π
1. Commençons par (x − 1)2 + y 2 = 1 (partie rouge). En coordonnées polaires, pour 4 ≤θ≤ 2.
Le reste de la courbe (Γ) s’obtient par rotations successives d’angle π/2, d’où la périodicité de
f . Voici son graphe :
1.4
1.2
1.0
0.8
y
0.6
0.4
0.2
0.0
2. f est continue sur R et de classe C 1 par morceaux. Donc sa série de Fourier converge uniformé-
ment vers f sur R.
3. C’est une fonction paire, donc tous les bn sont nuls,
4 π/2
Z
8 π/4
Z
16 √
a0 = f (x)dx = 2 sin(x)dx = (1 − 2/2)
π 0 π 0 π
et pour n ≥ 1
!
Z π/2 Z π/4 Z π/2
4 4
an = f (x) cos(4nx)dx = 2 sin(x) cos(4nx)dx + 2 cos(x) cos(4nx)dx
π 0 π 0 π/4
!
Z π/4 Z π/2
4
= − sin((4n − 1)x) + sin((4n + 1)x)dx + cos((4n − 1)x) + cos((4n + 1)x)dx
π 0 π/4
π/4 π/2 !
4 cos((4n − 1)x) cos((4n + 1)x) sin((4n − 1)x) sin((4n + 1)x)
= − + +
π 4n − 1 4n + 1 0 4n − 1 4n + 1 π/4
n
√
8 (−1) 2 − 2
= .
π 16n2 − 1
Donc √
+∞
4 √ 8 X (−1)n 2 − 2
f (θ) = (2 − 2) + cos(4nθ).
π π n=1 16n2 − 1
4. Comme f (0) = 0 on a
+∞ √
4 √ 8 X (−1)n 2 − 2
0 = (2 − 2) + .
π π n=1 16n2 − 1
+∞ √ √
X (−1)n 2 − 2 2−2
S= 2−1
= .
n=1
16n 2
A. Popier 22
Calculer explicitement les an,ν , montrer que sq,ν ≥ 0 pour tout (q, ν) et montrer
l’existence d’une constante B > 0 telle que sν,ν > B log ν pour tout ν ∈ N∗ .
3. Montrer que la série de Fourier de f diverge en 0.
A. Popier 23
Réponse. Gourdon Analyse, Exercice 4 p. 264.
A. Popier 24
Cas 1 a > 0. Alors les solutions de cette EDO sont de la forme :
√ √
g(x) = λ exp(x a) + µ exp(−x a).
donc
u(t, x) = cµ exp(−(nπ)2 t) sin(nπx) = C exp(−(nπ)2 t) sin(nπx).
Autrement dit, toutes les fonctions de la forme précédente, avec C quelconque et n ∈ N∗ , sont solutions
de l’EDP et vérifient u(t, 0) = u(t, 1) = 0.
Comme l’EDP est linéaire et homogène, toutes les combinaisons linéaires de ces solutions
N
X
(t, x) 7→ cn exp(−(nπ)2 t) sin(nπx)
n=1
n=0 n=0
Autrement dit il y a convergence normale de cette série de fonctions sur [ε, +∞[×R pour la plupart des
suites (cn , n ∈ N) qui ne croissent pas trop vite ; par exemple :
|cn | ≤ a + bekn .
pour trois constantes positives a, b et k. Ainsi on peut considérer la solution (sous réserve de conver-
gence) :
∞
X
u : (t, x) 7→ cn exp(−(nπ)2 t) sin(nπx).
n=1
Considérons d’abord quelques cas simples. Si u(0, x) = sin(2πx), alors par identification il faut que
C = 1 et n = 2. Alors que si u(0, x) = −3 sin(6πx), alors il faut que C = −3 et n = 6. Par superposition
de ces deux solutions :
A. Popier 25
Plus généralement si f est une fonction de carré intégrable sur [0, 1], on la prolonge sur [−1, 0] par
imparité : f (−x) = −f (x), puis sur R par 2-périodicité. Alors dans L2 ([−1, 1]), on decompose f en
série de Fourier :
+∞
X
f (x) = bn sin(nπx),
n=1
avec Z 1 Z 1
bn = f (x) sin(nπx)dx = 2 f (x) sin(nπx)dx.
−1 0
il est facile de voir qu’il y a convergence normale de la série et de toutes ces dérivées sur [ε, +∞[×R.
Donc u est C ∞ sur cet ensemble, donc sur ]0, +∞[×R (effet régularisant de l’équation de la chaleur) et
vérifie l’EDP. Et elle vaut f au bord par construction.
A. Popier 26