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DIP

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Droit International Privé : Les conflits de loi

Introduction

Avec la mondialisation, les individus tissent des relations indépendamment de leurs origines
ou de leurs situations géographiques. Ces derniers, appartenant à des ordres juridiques
différents peuvent entrés en conflit dont le règlement se fait par un instrument juridique à
savoir la loi. En dehors des rapports entre les individus, une situation peut avoir un élan
international faisant apparaitre la question de l’instrument juridique adapté à régir cette
dernière à savoir la loi. Lorsque ces cas se présentent se pose la question de savoir lequel des
ordres juridiques doit régir le rapport ou les situations. Autrement dit, quelle est la loi a
appliqué ? Celle de l’un des ordres ou celle de l’autre. A ce titre, cette incertitude dans la
détermination de la loi applicable trouve sa solution dans les règles de DIP. Le DIP peut être
défini comme un ensemble de règle juridique dont l’objet est de régir les rapports, relations,
situations entre personne privée. Ce sont les rapports privés à dimension internationale qui
sont pris en compte par le DIP. Ces rapports sont privés car mettent en contact des personnes
privées qui sont soit des personnes physiques soit des personnes morales. Ces rapports sont
dits internationaux puissent qu’ils contiennent un élément de extranéité. Dès lors, le DIP
règlemente les relations matrimoniales telles le mariage scellé par deux personnes de
nationalité différente, le divorce d’étrangers dans leur pays de résidence, les contrats entre
deux entreprises de différent Etat. L’élément commun de ces différentes situations réside dans
l’existence d’un élément étranger ni encore élément extranational et externe communément
appelés élément d’extranéité.

L’élément d’extranéité ne résulter pas seulement de la différence de nationalité car le rapport


peut lier deux personnes de même nationalité tout en ayant un caractère international. Il en est
ainsi d’un litige survenu à l’occasion d’un contrat de vente d’immeuble situé en France ou au
Mali par exemple entre deux Sénégalais. Il en est de même pour une succession dans laquelle
le défunt et les héritiers sont sénégalais au cas où au moment du décès, le défunt était
domicilié dans un autre Etat. On en déduit que les origines du caractère international peuvent,
en plus de la nationalité résulté du domicile, siège social, lieu de survenance du délit, lieu de
conclusion d’un acte juridique.

Le DIP doit être distingué du droit international public. Le dernier a pour objet de régir les
rapports entre les Etats et organisations plus précisément les relations entre personne publique
dont l’activité est internationale.

Les acteurs, sujets du DIP contrairement à ceux du droit international public qui sont les Etats
et les organisations gouvernementales.

Le DIP est fondé sur deux conceptions l’une dite restrictive l’autre dite large. Dans sa
conception première, le DIP s’intéresse aux conflits de loi et aux juridictions : dans la seconde
le contenu est renforcé car en plus des conflits de loi et des juridictions, il s’intéresse à la
question de la nationalité et à celle relative à la condition des étrangers.

Sur quoi porte le DIP?


Droit International Privé : Les conflits de loi

Répondre à cette question revient à s’interroger sur l’objet de cette discipline. Le DIP a
divers objets : le conflit de loi, le conflit de juridiction, la nationalité, et la condition des
étrangers.

- Le conflit de loi : il y a conflit de loi lorsqu’un rapport ou relation juridique peut être
rattaché à deux ou plusieurs Etats. Laquelle loi de quel Etat est applicable il sera
appliquée. Il faut donc désigner laquelle des lois parmi celle susceptible d’être
appliqué va régir le apport. Pour déterminer la loi a appliqué, il faut mettre en œuvre
les règles de conflit de loi. Ces dernières ne permettent pas de résoudre directement le
conflit mais plutôt d’identifier la loi de quel ordre appliqué. Autrement dit, ce sont des
outils qui permettent la désignation de la loi applicable sans pour autant s’intéressé au
règlement quant au fond.
- Conflit de juridiction : on en parle lorsqu’un litige survient dans un rapport, relation ou
situation internationale entre personne privée et qu’il faut déterminer la compétence du
tribunal (juge) sénégalais ou étranger. Pour résoudre ce problème, à l’image des
conflits de loi, des règles de conflit de juridiction sont mises en œuvre pour designer la
juridiction compétente c’est- à- dire nationale ou étrangère.
- La nationalité : elle désigne un lien juridique que rattache une personne à un Etat
donné. Ce lien est à la fois juridique et politique. Doublement, la nationalité constitue
un objet du DIP pour des raisons suivantes : d’abord, elle permet de déterminer le
caractère international, ensuite la nationalité sert de critère de rattachement en droit de
la famille. Les règles liées à la nationalité ont pour objet de fixer 3 conditions à savoir
les conditions d’acquisition de la nationalité sénégalaise à une personne, d’attribution
et les causes de la perte de cette dernière.
- La condition des étrangers : cette rubrique du DIP permet de déterminer les lois et
prérogative attribuées aux étrangers résidant sur le territoire sénégalais. Elle concerne
les droits publics, politiques et privés. Elle porte aussi sur les conditions d’exercice de
ces dits droit et sur leurs pertes.

Le DIP comme toute autre matière de discipline juridique a des sources qui sont conçues
comme des éléments créateurs ou inspirants la création du DIP. Chaque Etat a son DIP ce qui
fait de cette discipline du droit interne puisque les éléments qui le fondent et le forgent sont
d’origines interne. A côté des sources internes nous avons les sources internationales mais qui
ne font pas du DIP un droit international. Le caractère international du DIP est calqué sur son
objet qui est l’encadrement, la règlementation des relations à connotation internationale des
personnes privées.

 Les sources nationales : les dispositions d’origines nationales c’est-à-dire locales


forment le DIP puisque chaque Etat a son propre DIP. Ces sources nationales sont soit
directes ou indirectes (doctrine, jurisprudence). S’agissant des sources directes la loi
au sens général constitue l’élément fondamental et codifiée c’est l’exemple à titre
illustratif de la loi portant code de la famille avec des dispositions de DIP par le
truchement des articles 840 à 853. Cette loi n’est pas isolée puisqu’à côté nous avons
Droit International Privé : Les conflits de loi

la loi portant code de procedure civile qui traite des questions du DIP à travers les
dispositions des articles 34, 35, 36 et 787 à 794.
 Les sources internationales : elles concernent les conventions internationales sous
forme de traité ou accord bilatéraux ou multilatéraux. Les traités bilatéraux peuvent
mettre en place des règles matérielles communes ou procéder à l’unification des règles
de conflit mais seulement à l’égard des Etats partis ou signataires. Dans la plupart des
cas, l’unification des règles de conflit est réalisée à travers la conférence de la Haye
sur le DIP. Au regard de l’article 1 des statuts de cette conférence, cette dernière a
pour fin de travailler sur l’unification des règles de DIP au niveau mondial. Le statut
de cette organisation est adopté en 1951 pour entrer en vigueur 4 ans plus tard c’est-à-
dire en 1955. Il a fait l’objet d’amendement.

Cette organisation a fait naitre une trentaine de convention portant sur les règles de conflits
de loi pour la plupart relatives aux règles applicables au vente à caractère international
d’objet mobilier corporel, aux obligations alimentaires, aux régimes matrimoniaux et aux
successions.

Il faut noter qu’en droit communautaire, il y a des essais de réduction des conflits de loi et de
juridictions. Il y a une intégration juridique sur certains domaines précis comme c’est le cas
en matière d’assurance avec le code CIMA et en matière d’affaire avec les Actes Uniformes
de l’OHADA.

Apres toutes ces observations il y a lieu de préciser que la partition du DIP portant sur le
conflit de loi nous interpelle. Quelle compréhension peut-on donné à ce concept ?

D’abord le conflit de loi en l’espèce ignore celui dans le temps pour ne retenir que celui dans
l’espace puisqu’il s’agit d’identifier la règle applicable d’un ordre juridique national et
applicable dans un territoire donné. Les conflits de loi qui relèvent d’ordre juridique diffèrent
retiendront notre attention puisqu’il revêt un caractère international. Evoquer la question du
conflit de loi revient à résoudre un problème d’option en présence de lois appartenant à deux
ou plusieurs ordres juridiques.

Il y a conflit de loi lorsque deux ordres juridiques susceptibles de s’appliquer proposent des
solutions différentes relativement à la loi applicable aux relations, aux rapports, aux situations
en jeux. Le conflit de loi existe aussi le juge est appelé a appliqué soit la loi étrangère soit la
loi nationale (locale).

Dans le cadre de notre étude nous aborderons successivement les méthodes de solutions de
conflit de loi (chap1), l’interprétation de la méthode de solution de conflit de loi (chap2), la
mise en œuvre de la méthode de solution de conflit de loi (chap3).

Chapitre 1 : Les méthodes de solutions de conflit de loi

Elles sont diverses et variées et permettent de rapprocher un rapport juridique, situation


juridique, à un ordre juridique afin d’identifier la loi applicable.
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Nous pouvons les classer en deux catégories à savoir la méthode de la règle de conflit
bilatérale (section 1) et les autres méthodes (section 2).

Section 1 : La méthode de la règle de conflit bilatérale (classique)

Elle est encore appelée méthode classique. Elle est composée d’une catégorie de
rattachement à laquelle s’ajoute un critère de rattachement appelé encore facteur de
rattachement, élément de rattachement.

Dans cette méthode la loi étrangère comme celle du for (loi nationale, loi locale) ont vocation
à s’appliquer et chacune d’elle est susceptible de régir la situation ou le rapport juridique. En
effet deux ordres juridiques se veulent compètent.

Paragraphe 1 : Les catégories et critères de rattachement

Avec la méthode bilatérale, la désignation de la loi applicable est fonction des catégories
existantes et des critères qui les accompagnent.

A. Les catégories de rattachement

Le DIP sénégalais connait trois catégories. La première est fondée sur les sujets de droit avec
le statut personnel, la seconde est basée sur les objets de droit (les choses) avec le statut réel et
la troisième catégorie est déterminée au regard des faits et actes avec le statut des faits et
actes.

Entre dans la catégorie statut personnel le domicile, la nationalité, état civil, le mariage, la
séparation de corps, le divorce, la succession, les régimes matrimoniaux, la capacité.

Entre dans la catégorie statut réel les biens.

Entre dans la catégorie des faits et actes la responsabilité délictuelle pour les premiers et les
contrats pour les second.

B. Les facteurs : Elément critère de rattachement

C’est un élément de la règle de conflit de loi déterminé compte tenu de la catégorie de


rattachement d’un rapport ou une situation donnée et considéré comme le centre de gravité
permettant d’identifier la loi de l’ordre juridique applicable.

1. Critères du statut personnel

Pour ce statut le DIP sénégalais retient plusieurs facteurs c’est-à-dire critère en fonction de
la question soulevée.

- S’agissant de la forme du mariage le critère retenu à l’article 843 alinéa 2 du CF est le


lieu de la célébration. Donc la loi applicable est celle de l’ordre juridique du lieu de la
célébration. Pour ce qui est du mariage en la forme diplomatique ou consulaire le
critère est le lieu ou ressortissent les autorités consulaires ou diplomatiques concernées
donc la loi étrangère est applicable.
Droit International Privé : Les conflits de loi

- Concernant les effets extrapatrimoniaux du mariage, distinguons diverses situations


tels que prévues à l’article 843 alinéa 3 du CF. D’abord si les époux sont de même
nationalité, le critère de rattachement est la nationalité de ces derniers. Ensuite, si les
époux n’ont pas la même nationalité le critère retenu est celui du domicile commun
qui renvoie au domicile conjugal donc la loi applicable est celle ou les époux ont leur
domicile commun. En outre, à défaut d’un domicile commun, la résidence sert de
critère de rattachement. En fin, en l’absence de résidence c’est la loi du juge du for qui
s’applique (juge saisi).
- Pour ce qui est des effets patrimoniaux les critères de rattachement sont identiques à
ceux prévus pour les effets extrapatrimoniaux au regard de l’article 846 du CF.
- Quant au divorce et à la séparation de corps, le critère de rattachement est la
nationalité des époux si cette dernière est identique. Cependant, si leurs nationalités
sont différentes c’est le domicile commun lors de l’introduction de la demande qui sert
de critère de rattachement. Mais si la preuve du domicile commun n’est pas rapporté,
c’est la loi du juge du for qui sera appliquée (alinéa 4 article 843 du CF).
- S’agissant de la capacité des personnes et de la sanction des incapacités, le critère de
rattachement est la nationalité, donc la loi applicable est celle dite nationale (article
845 CF).
- Quant à la succession le DIP sénégalais procède par catégorie pour la détermination du
critère de rattachement. Pour ce qui est de la désignation des successeurs, de l’ordre
dans lequel ils sont appelés de la transmission de l’actif et du passif à chacun d’entre
eux, la nationalité du défunt est retenue comme critère de rattachement et donc la loi
applicable est la loi nationale du défunt. Mais lorsque la succession porte sur des
questions liées à l’option successorale, à la mise en possession des héritiers à
l’indivision successorale, au partage de l’actif et au règlement du passif le critère
retenu est le lieu d’ouverture de la succession (article 847 alinéa 2 CF).
- Lorsque la succession a pour objet un immeuble ou un fonds de commerce, la
transmission de la propriété de ces derniers en fonction de la loi applicable se fonde
sur le critère le lieu de leurs situations (article 847 alinéa 3).
- S’agissant des testaments et donation relativement à la forme à adopter, le critère de
rattachement est le lieu de leurs établissements (article 848 alinéa 1). Cependant, si la
volonté (testament) ou les volontés (donation) sont expressément exprimés c’est-à-
dire manifeste, le critère de rattachement est la volonté.
2. Critères du statut réel, des actes et faits

S’agissant du statut réel le critère de rattachement est le lieu de la situation de la chose (la loi
de la localisation de la chose applicable).

S’agissant du statut des actes juridiques c’est-à-dire contrat, le critère de rattachement retenu
est l’autonomie de la volonté des parties (loi applicable est celle désignées par les parties).

Pour les faits, le critère de rattachement est soit le lieu de survenance des évènements, soit le
lieu de la réalisation du dommage.
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NB : Lorsque le rapport ou la situation juridique a plusieurs points de contacts ce qui


multiplie les critères de rattachement, la détermination dans ce cas se fera par application du
principe de proximité.

Paragraphe 2 : Les caractéristiques des solutions bilatérales

Par ces caractéristiques la règle de conflit bilatérale est identifiée :

- Neutre : les lois susceptibles de régirent la situation sont sur un même pied d’égalité
car apte toutes deux à donner une solution. Comme elle est neutre, cette méthode ne
tient pas en compte le contenu ni les objectifs de la loi pour leur désignation (d’où son
caractère aveugle). Cependant, lorsque qu’on aboutit à l’application de la loi
étrangère, laquelle porte atteinte à la valeur fondamentale de la loi du for, elle est
écartée au nom de l’exception de l’ordre public.
- Bilatérale : la règle de conflit bilatérale pose un problème d’option, de choix entre
deux lois applicables ce qui aboutit soit à la désignation de la du for soit à celle de la
loi étrangère. Cette méthode peut donner indifféremment compétence à l’application
de la loi locale (nationale, du for) ou la loi étrangère.
- Dénudé de nationalisme : en effet l’appartenance est banni dans la détermination de la
loi applicable ce qui exclut tout privilèges au profit de la loi du for.
- Indirect et abstrait : étant donné que la méthode se contente de désigner la loi
applicable sans régler le fond du litige, elle est indirecte. Cette méthode ne donne pas
de solution mais répartie les compétences.

Section 2 : Autres méthodes des règles de conflit de loi

D’autres méthodes côtoient celles dites bilatérales considérées comme les dominantes. Ceux
sont en l’occurrence d’abord la méthode de la règle de conflit unilatéral et en fin les méthodes
des lois de police.

Paragraphe 1 : La méthode de la règle de conflit unilatéral

Cette méthode se limite à déterminer le champ d’application international des règles


matérielles du droit local. Par cette méthode, le champ d’application de la seule loi du for est
délimité. Cette dernière ne formule aucune catégorie ou facteur de rattachement aboutissant à
la désignation de la loi étrangère.

Cette méthode trouve son fondement dans le fait qu’un Etat ne peut compétence à la
législation d’un autre Etat.

Cette méthode ne fait que déterminer les cas où la loi nationale (for) est applicable tout en
laissant le soin à la loi étrangère de déterminer sa compétence législative. La loi étrangère
n’est applicable dans ce cas par le juge du for que si son auteur le prévoit. Seule la volonté du
législateur étranger permet de désigner la loi étrangère.
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 Justification de la méthode unilatérale : l’unilatéralisme internationaliste et


l’unilatéralisme nationaliste.
- L’unilatéralisme internationaliste : avec cette justification, aucun Etat ne saurait
s’attribuer le droit d’imposer à un autre Etat une compétence législative que ce dernier
n’a pas formulé. L’autoriser serait porté atteinte à la souveraineté de l’Etat et une
rupture au principe d’égalité des Etats.

C’est l’Etat, par son législateur, qui est seul compétent pour déterminer la sphère
d’application de sa propre règle.

Au nom du principe de territorialité, appliquer une règle de droit au-delà des limites
prévues par le législateur étranger constitue une atteinte à la souveraineté.

- L’unilatéralisme nationaliste : il trouve sa source dans le principe de primauté de


l’ordre nationale sur l’ordre international. Ceci étant, contrairement à la méthode
bilatérale, la loi du for ne saurait être sur le même pied que la loi étrangère. Il n’y a pas
d’égalité entre les deux ordres juridiques.

Paragraphe 2 : Les méthodes des lois de police

Les lois de police encore appelées loi d’applications immédiate ou loi d’application nécessaire
ou encore lois de police de sureté sont celles qui s’applique, abstraction faite à l’appartenance
de quoi de l’ordre juridique désigné par application de la méthode bilatérale. Ces dernières
s’appliquent toute les fois que le législateur exprime sa volonté dans ce sens en raison de
l’importance qu’il accorde à leur contenu. Ces dernières s’appliquent indépendamment du
caractère national ou international du rapport ou de la situation du juridique en présence.

 Les domaines des lois de police : c’est types de lois se sont développées plus
particulièrement dans le domaine des contrats et de la famille.
- Dans le domaine contractuel, la détermination de la loi applicable se fait en fonction
de la volonté des parties contractantes en principe. En la matière, l’autonomie de la
volonté des parties contractantes est la règle. Mais lorsque la matière contractuelle est
régie par des lois de police connues sous l’appellation lois de police contractuelles ou
lois de police protectrices, les parties ne peuvent au nom de l’autonomie de la volonté
échappées cette derniers ni les modifier. En effet, les lois de police contiennent des
dispositions impératives qui ne peuvent être écarté modifié, reformé par les parties
contractantes au nom de la liberté contractuelle. Il en résulte en matière de contrat de
travail, les dispositions protectrices du salarié tel que celles relatives à l’hygiène, à la
sécurité, à l’exercice du droit de grève etc. Sont des lois de police vont donc
impérativement s’appliquer au travail qui est exécuté dont elle émane quel que soit la
loi applicable au contrat au regard de la volonté des parties.
- Dans le domaine familial, les questions liées à la capacité et à la sanction des
incapacités sont soumises généralement à la loi personnelle ou à la loi du domicile.
Malgré des lois de police des Etats résidents aux fins de protection des incapables sont
florissantes. Ceci étant des mesures d’assistance éducatives doit s’appliquer à tous les
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mineurs résidents sur le territoire indépendamment de la nationalité ou de l’origine


(affaire Böll CIJ 28 novembre 1958).
 Identification de la loi de police : Quels sont les critères d’identifications des lois de
polices ? Comment fait-on pour reconnaitre une loi de police parmi tant d’autres ?
- D’abord, par la volonté du législateur laquelle volonté est extériorisée.
Ainsi par détermination de la loi, une loi est dite de police lorsque le législateur la
qualifie ainsi et expressément. Il en est ainsi de l’article 841 du CF.
- Ensuite, l’identification se fait par le critère d’ordre technique : ici la loi de police est
celle dont l’application nécessite de l’intervention d’un service public ou d’une
autorité étatique à titre d’exemple nous pouvons citer les lois relatives aux mesures
d’assistances éducative et celles liées au saisie conservatoire.
- Enfin, le critère finaliste donc fondé sur le but poursuivi par la loi. Ainsi, la loi de
police est la règle considérée comme fondamentale pour la conservation des structures
politiques, économiques et sociaux accompagné d’une règle d’applicabilité spéciale
particulière de nature unilatérale dérogeant de la méthode bilatérale. Ceux sont des lois
selon Francise Kakis «dont l’observation est nécessaire pour la sauvegarde de
l’organisation politique, sociale et économique du pays».
 L’application de la loi de police : l’application de la loi de police dépend des critères
selon que cette dernière est une loi du for ou étrangère.
- Application de la loi de police du for : si on est en présence de la loi de police du for
en détermination de la loi, le problème de son application ne se pose pas puisse que le
juge ne fait que suivre les indications portées par le législateur pour cette dernière.
Si par contre, la loi est dite de police au regard du critère finaliste, le juge doit
identifier le facteur de rattachement qui justifie l’application par lui de la loi de police
en question. A ce titre, il doit chercher les cas dans les quelles, la mise en œuvre de la
loi de police est indispensable pour atteindre les objectifs politiques, sociaux et
économiques visés. C’est dans ce sens que le législateur Sénégalais à l’article 841
alinéa 2 du CF par une énumération identifie les cas dans lesquels les lois de police et
de sureté s’appliquent à tous ceux qui habitent Sénégalais.

NB : Le champ d’application spatial d’une loi de police n’est pas nécessairement limité au
territoire de l’2tat l’ayant édicté car le législateur de ce dernier peut prévoir son application
pour les faits localisés à l’étranger. A titre nous pouvons citer l’article 6 de la convention de
Rome du 19 juin 1980 sur les lois applicables des obligations contractuelles qui précise que
les dispositions impératives du lieu d’occupation habituelle du travailleur s’appliquent «même
s’il est détaché à titre temporaire dans un autre vie».

- Application de loi de police étrangère : l’application de cette dernière peut être


appréciée dans deux hypothèses.
D’abord, c’est celle dans laquelle une loi de police étrangère est désignée par le jeu de
la règle de conflit du for. En présence de ce cas, la détermination de l’existence de la
loi de police étrangère perd son sens si on s’interroge sur le fait que le juge doit en
Droit International Privé : Les conflits de loi

tenir compte. Aucune difficulté ne se pose puisse que la loi de police étrangère va
s’appliquer car désignée par la loi de conflit du for.
Ensuite, c’est celle dans laquelle la loi de police étrangère est en concurrence avec la
loi normalement applicable du for. La question qui se pose est de savoir si le juge doit
faire application de la loi désignée par sa règle de conflit en faisant fi à la qualité de la
loi de police étrangère. Si la loi de police en question est dite administrative, le juge
n’a pas à l’appliquer mais, si la loi de police est identifiée par le critère de finaliste, il
l’applique.

Chapitre 2 : L’interprétation de la méthode de solution de conflits de loi

Elle suppose une bonne qualification mais lorsque les deux ordres juridiques susceptibles de
s’appliquer à la situation au rapport juridique proposent des qualifications différentes, se pose
un problème de conflit de qualification.

Il peut également arriver que par le jeu normal de règle des conflits que chaque ordre
juridique attribue la compétence à l’autre. Chacun d’eux ne se veut compétent, là se pose le
problème de renvoi et le conflit est dit négatif.

Il peut également arriver que la règle de conflit évolue entre la constitution de la situation ou
du rapport juridique et son appréciation par le juge ou que l’élément de rattachement change
dans le temps, là on parle de conflit de loi dans le temps.

Section 1 : Le conflit de qualification

Qualifier une situation ou un rapport juridique revient à les classer dans une des catégories
(statut réel, personnel, faits et actes) existantes. En d’autre terme il faut ranger la situation ou
le rapport juridique dans sa catégorie. Et à l’intérieur d’une même catégorie le problème de
qualification peut se poser lorsqu’on se demande si la question de droit porte sur une
condition de fond ou une condition de forme.

La qualification n’est pas un problème en soi mais il en est ainsi lorsque les deux ordres
juridiques adoptent des qualifications différentes c’est-à-dire font des classements dans des
catégories différentes.

Cependant, lorsque les deux qualifications retenues par les deux ordres juridiques sont
semblables, identiques, analogues aucun problème ne se pose puisse que les conflits sont dits
positifs.

Paragraphe 1: Illustration des conflits de qualification

Par trois exemples ce problème sera illustré.

- D’abord, le premier exemple porte sur la succession : il s’agit de l’affaire Bartholo,


dans cette affaire, les deux conjoints Anglos Maltés mariés à Maltes et y ont établi leur
premier domicile conjugal. Ils ont émigré en Alger où ils ont acheté des immeubles
sauf que le mari y trouve la mort. La veuve réclame un droit prévu par le droit Maltés
à savoir la quarte du conjoint pauvre. le droit à cette quarte doit il conçu comme un
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avantage matrimonial à fin de la classer dans la catégorie des régimes matrimoniaux


ou doit-il être apprécié comme droit de succession pour les ranger dans la catégorie
succession.
Si cette quarte est rangée dans la catégorie des régimes matrimoniaux le critère de
rattachement est le premier domicile matrimonial, l’application du droit Malté ce qui a
pour conséquence le bénéfice pour madame de cette quarte.
Si par contre, cette quarte est rangée dans la catégorie succession le critère de
rattachement est le lieu de la situation de l’immeuble, d’où l’application de la loi
française qui ne connait pas cette institution (CA. Alger. 24 décembre 1889).
- Ensuite, le second exemple porte sur un mariage civil en France d’un Grecque
orthodoxe. Cet exemple peut être illustré à travers l’affaire CRASLANIE. En l’espèce,
un mariage entre un Grecque orthodoxe et une Française avait été célèbre
conformément au droit Français c’est-à-dire devant l’officier d’état civil qui est la
forme requise. Par contre, la loi Grecque exige une célébration religieuse. Selon le
mari, le mariage est nul. Pour déterminer la nullité ou la validité du mariage, il va au
préalable falloir déterminer si la célébration du mariage civil est une question de fond
ou de forme.
S’il est considéré comme une question de forme, le critère de rattachement est le lieu
de la célébration donc il est fait application à la loi Française. Il en découle que le
mariage est bel et bien valable.
Si au contraire la célébration du mariage est considérée comme une condition de fond,
le critère de rattachement est la nationalité de chacun des époux, d’où l’application
distributive de la loi nationale de chacun des époux (Chambre civile cours de cassation
27 juin 1955).
- Enfin, le dernier exemple concerne le testament d’un Hollandais. En effet un
hollandais a rédigé un testament en France entièrement de la main c’est-à-dire en la
forme olographe sauf que le code civil Néerlandais à l’article 992 interdisait aux
Hollandais de procéder ainsi (disposition abrogée). Par contre, le droit Français
autorise la forme olographe.
La solution va dépendre de la qualification retenue.
Si le caractère olographe est vu comme une question de forme comme c’est le cas en
droit Français, le critère de rattachement est le lieu de son établissement, d’où
l’application de la loi Française qui fait que le testament est valable.
Si par contre le caractère olographe du testament est perçu comme une condition de
fond, comme c’est le cas en droit Néerlandais, le critère de rattachement est la loi
nationale du testateur d’où l’application de la loi Néerlandaise au regard de laquelle le
testament n’est pas valable.

Paragraphe 2 : Le règlement du conflit de qualification

Lorsque le conflit de qualification se présente, la détermination de la qualification à retenir


selon la doctrine se fait par en principe par référence à la loi du foret par référence à la loi
étrangère ou par référence aux concepts universels.
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A. Qualification par référence à la loi du for (lexi fori)

C’est celle qui permet au juge saisi de faire une qualification au regard de sa loi nationale. En
effet la règle de conflit de loi ne peut être interprétée qu’en fonction des définitions retenues
par le droit national, c’est la qualification en fonction des concepts du droit national du juge
saisi. Il appartient à l’auteur de la législation c’est-à-dire de la règle de conflit de loi de
l’interprété. A ce titre, il faut prendre à priori en considération la règle interne de conflit de loi
avec le sens que lui attribue le législateur local.

La jurisprudence Française a eu location de se prononcer sur la question dans l’affaire


CARASLANIS de 1955 ou le juge précise que le conflit de qualification doit être tranché «par
le juge français suivant les concepts du droit Français».

B. La qualification par référence de la loi étrangère (lex causae)

Ceci amène le juge saisi à interroger la Lex causae (loi étrangère). Donc le juge donne une
qualification non par référence à son droit national mais plutôt par référence au droit
étranger. La référence au droit étranger est permise lorsque le droit du for ne connaît pas
l’institution en question ou la situation ou le rapport juridique. Ce fut le cas dans l’affaire
Bartholo.

C. Qualification par référence aux concepts universels

Ce mode de règlement permet d’effacer même le conflit de qualification par le biais de


conventions internationales. Via ces dernières, le conflit est évitée puisse qu’elle prévoit des
qualifications à vocation universelle. Saisi, le juge va faire abstraction aux concepts de sa
propre loi et à ceux de la loi étrangère pour qualifier en fonction de concepts partagés par les
Etats signataires. Ainsi, la qualification est identique aux deux ordres juridiques c’est-à-dire
uniformes et par conséquent s’impose au juge saisi.

On peut citer à titre d’exemple l’application de la convention de la Hay du 5 octobre 1955 sur
les conflits de loi en matière de forme testamentaire.

Section 2 : Le renvoi

Il y’a renvoi lorsque la règle de conflit du for désigne la loi étrangère comme applicable et à
son tour cette dernière se déclare incompétente et renvoi la compétence à la lex fori. Le conflit
est dit négatif lorsque la mise en œuvre de la règle de conflit conduit à la compétence de la loi
autre que celle dont elle émane.

Paragraphe 1 : La variété (type, diversité) des renvois

Nous avons le renvoi au premier degré et celui qualifié de circulaire.

A. Le renvoi au premier degré

Il y a renvoi de premier degré lorsque la règle de conflit de loi du juge saisi désigne l’ordre
juridique étranger comme applicable et que la règle de conflit de loi de cette ordre juridique
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étranger identifie la loi de l’ordre juridique du juge saisi comme compétent. L’envoyeur se
voit renvoyer la compétence.

B. Le renvoi de second degré

Il y a renvoi de second degré lorsque la règle de conflit de loi du juge saisi désigne la loi d’un
pays dont la règle de conflit de loi donne compétence à la loi d’un autre pays qui donne
compétence à sa propre loi.

C. Le renvoi circulaire

Il y a renvoi circulaire lorsqu’il se poursuit au troisième, quatrième, cinquième ainsi de suite


jusqu’au point de départ ce qui conduit à l’application de la loi du juge saisi.

L’article 852 du CF règle le problème de renvoi en ces termes « si la loi étrangère applicable
renvoi à la loi Sénégalaise, il est fait application à celle-ci ».

Paragraphe 2 : Les exceptions au renvoi

Dans certaine situation, le renvoi n’est pas applicable il en est ainsi en présence de règles
d’autonomies de règles de conflit dites alternatives ou à option et enfin la règles de conflit
dites unilatérales.

A. L’inapplication du renvoi en présence des règles d’autonomies

Il y a règles d’autonomies lorsque les parties ont la possibilité de faire un choix sur la loi
applicable à leurs relations et dans ce cas, le renvoi ne joue pas. Il en est ainsi en matière
contractuelle avec l’autonome de la volonté qui fait la loi communément désigné par les partis
contractante régie leurs rapports. Quid lorsque les parties n’ont pas manifesté leur volonté
relativement à la loi applicable. Dans de pareille situation, la lex contractus (loi applicable
au contrat) est désignée au regard de critère objectif par application de la méthode de la
localisation de objective. En l’espèce, le juge saisi doit, parmi les ordres juridiques en
présence cherché lequel entretient des liens les plus significatifs, les plus étroits.

B. L’inapplication du renvoi en présence des règles de conflits de loi alternatives ou


à option

La règle de conflit de loi alternative ou à option est celle qui permet au juge de faire le choix
entre la loi nationale et la loi étrangère. Ce type de règle de conflit ne désigne pas soit la loi
nationale soit la loi étrangère mais désigne les deux à la fois comme susceptible de régir la
situation juridique.

Le juge en l’espèce va appliquer la loi qui valide le mieux la situation ou le rapport juridique
ou l’institution juridique. Ceci étant contrairement à la règle de conflit bilatérale, la règle de
conflit alternative ou à option n’est pas neutre puisse que son application est guidée par la
recherche d’un effet voulu.
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C. L’inapplication du renvoi en présence des règles de conflits de lois unilatérales

On ne peut parler de renvoi en présence de règles de conflit unilatérales étant donné que cette
méthode ne fait que déterminer a compétence de l’ordre juridique du for. Pour qu’il y soit
renvoyé en l’espèce, il faut que la règle unilatérale désigne la loi étrangère qui à son tour
désigne la loi du for. Ce qui n’est pas ici le cas puisse que la règle unilatérale laisse le soin à
la loi étrangère de déterminer sa propre compétence législative, le renvoi est inapplicable
parce que la règle de conflit du for ne fait pas d’envoi pour qu’on puisse parler de renvoi.

Si le juge du for constate l’incompétence de sa propre loi, il doit interroger la loi étrangère
pour savoir si cette dernière se donne compétence.

Si la loi étrangère se donne compétence, le juge du for l’applique. Cependant, la loi étrangère
peut nier sa compétence et l’attribuer à la loi du for, là il y a renvoi.

Section 3 : Conflit de loi dans le temps

Les règles de conflit de loi peuvent l’objet d’une modification entre la constitution de la
situation du rapport juridique ou de l’institution juridique et l’intervention du juge : on parle
de conflit transitoire. Ce changement peut porter sur un facteur, un élément, un critère de
rattachement à la situation ou au rapport juridique : on parle de conflit mobile.

Paragraphe 1 : le conflit transitoire de droit international privé

Le conflit peut porter soit sur la règle de conflit de loi du for soit sur la règle de conflit de loi
étranger.

A. Conflit de loi transitoire de DIP du for

Lorsque la règle de conflit de loi du for a subi une modification, entre la constitution de la
situation ou de rapport juridique et l’appréciation du juge, il y a conflit transitoire de DIP du
for. plus précisément cette situation se présente lorsque en DIP du for deux lois se succèdent
l’une nouvelle l’autre ancienne.

Etant donné que le DIP est un droit national nous allons faire référence aux règles transitoires
prévues en droit national à savoir :

- Le principe de l’effet immédiat de la règle de conflit de loi nouvelle du for est


appliqué en présence de questions relatives aux effets en cours, aux effets futurs, et
celles relatives aux conditions d’extinction de situation juridique extracontractuelle
nées sous l’empire de la loi ancienne.
- Le principe de non rétroactivité de la règle de conflit de loi nouvelle du for est
appliqué toutes les fois que les questions soulevées sont relatives aux effets épuisés. et
aux conditions de validité de situation juridique née sous l’empire de la loi ancienne
qui a vocation à s’appliquer.
- Le principe de la survie de la règle de conflit de loi ancienne en matière contractuelle
est appliqué dès que des questions soulevées sont liées aux contrats conclus avant
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l’entrée en vigueur de la règle de conflit de loi nouvelle du for, d’où le maintien de la


règle de conflit de la loi ancienne
Il est fait dérogation à l’application de ces trois principes si dessus énuméré dès que
l’auteur de la règle de conflit de loi nouvelle prévoit expressément une déposition
transitoire spéciale ce qui conduit le juge saisi à ne suivre que les indications de
l’auteur.
B. Conflit transitoire de droit international privé de droit étranger

Cette situation se présente lorsque la loi du for désigne la loi étrangère compétente
pour régir la situation et que cette loi à évolué dans le temps. C’est le cas de la modification
de la loi étrangère désignée. En effet la loi étrangère désignée par la règle de conflit a connu
une modification entre le moment où la situation est née et celle où elle vient à être soumise
au for. Dans l’ordre juridique étranger choisi par la règle de conflit du for, deux lois se
succèdent relativement à la question litigieuse de droit. C’est alors un problème de conflit
transitoire qui se pose à l’intérieur de l’ordre juridique étranger. Une disposition de droit
internationale privé a évolué par une modification ce qui fait qu’on se retrouve avec deux
versions c’est-à-dire la version ancienne et la version nouvelle Etant donné que la règle de
conflit porte son choix sur l’ordre juridique étranger, il est logique qu’on laisse le soin à celui-
ci de déterminer les principes de droit transitoire de droit international privé.

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