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Droit International Priv1

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Matière : Droit international privé.

Professeur : Monjid.
Année universitaire : 2018-2019
Selma Metouare.

Droit international privé.


 Absence de dispositions juridiques en matière de DIP ;
 Formé par la doctrine, matière technique, relève de la pratique, répond à une
chronologie de raisonnement ;
 Il n’y a pas de solution, le raisonnement doit répondre à deux questions : Quelle sera
la loi applicable ? et le juge compétent (est ce que le juge marocain est
compétent)? : Deux questions centrales de la matière du DIP ;
 Etude du DIP à travers le regard du juge marocain et la législation marocaine.

Introduction
 Définition de la matière + objet du DIP + pourquoi il existe ? en quoi consiste le
DIP ?;
 Les domaines du DIP. Il englobe quoi ? Les délimitations, les éléments de
constitution ;
 Historique ;
 Les sources du DIP.

1- Définition du Droit International Privé.


Le Droit est un ensemble de règles juridiques dont le caractère est coercitif, qui fait
référence à l’Etat (sanctionné par l’Etat), appartient à la souveraineté de l’Etat et la volonté
de la société et il faut qu’il soit appuyé par l’Etat nécessairement. L’Etat crée le droit pour
ses nationaux, groupement de personnes qui résident dans le territoire et qui ont la
nationalité du territoire où ce droit est exercé d’où l’appellation droit interne. Parallèlement,
on a la société internationale, constituée par des groupements de personnes ressortissants
d’Etats différents, renfermant un certain nombre de relations internationales.

Les nationaux peuvent être amenés à avoir des rapports juridiques avec des ressortissants
d’un autre état (étranger).

Le droit international privé est le droit des conflits, les conflits de loi.

Le problème du DIP est que le droit est la souveraineté de l’Etat. Chaque Etat va vouloir que
sa loi soit appliquée à son ressortissant dans une situation juridique. Chaque Etat a son
corps juridiques et ses propres administrations et organes qui appliquent ces règles
juridiques et ses propres magistrats.

3 éléments qui justifient l’existence du droit international privé :

 L’ouverture des personnes sur le monde, multiplicité des relations juridiques avec
l’extérieur ;

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 Les solutions des deux législations sont différentes, on parle de plus en plus de
l’harmonisation du droit, l’unification du droit, c’est-à-dire que les solutions
données par les différents Etats soient harmonisées, ne présentent pas une grande
différence, ceci en matière de droit des affaires. L’ONU crée des lois types, des lois
modèles dédiées aux Etats pour l’adoption des règles semblables et donc on arrive
à une certaine harmonisation c’est le cas pour l’arbitrage qui est un mode alternatif
de règlement des litiges.
 Par l’unification du droit on tue la singularité et l’identité qui est une expression
étatique, cette unification n’est pas à l’ordre du jour et n’est pas envisageable.

2- L’objet du Droit International Privé : Quel est son objectif ?


Le DIP est la branche de droit qui règlemente les rapports, les relations privées-
internationales. Que veut-on dire par les relations privées-internationales ?

Les relations privées : rapports entre les personnes privées sur l’échelle internationale,
personnes physiques ou morales. Les rapports peuvent êtres commerciaux ou non-
commerciaux, un rapport de droit quelconque.

Le terme -internationales – renvoie à des personnes physiques ou morales ressortissantes


d’Etats étrangers.

Le droit international public règlemente les rapports entre les personnes publiques qui ne
font pas l’objet du droit international privé.

Les relations internationales renvoient à l’élément d’extranéité, la nationalité qui est un


élément d’extranéité par excellence + le domicile de la personne + matière contractuelle,
conclusion d’un contrat à l’étranger ou avec une société étrangère.

3- Les domaines du droit international privé.


Le DIP ne peut être perçu par une matière unanime, une partie de la doctrine on remarque
une adoption restrictive à savoir le DIP doit exister pour répondre à deux questions : quelle
sera la loi applicable ? Qui est le juge compétent ? (Conflit de loi et de juridiction). Une
doctrine plus large joint au conflit de loi et conflit de juridiction, le droit de nationalité + la
condition des étrangers, la différence entre les règles applicables sur les nationaux et les
étrangers.

On s’intéressera au conflit de loi CI, conflit de juridiction CII, droit de la nationalité CIII.

4- Historique du DIP.
Le terme DIP n’est pas très ancien, c’est une expression récente, des aspects de la matière
ont été enseignées à savoir: le conflit des lois et des juridictions, droit de nationalité…

C’est une branche de droit devenue autonome récemment. Ceci ne nie pas l’existence des
problèmes soulevés par le DIP antérieurement à cette autonomie, ils ont toujours existé dû
aux déplacements des personnes, les échanges internationaux qui se sont développées et se

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sont institutionnalisés + la mondialisation + import-export. Le monde des affaires se


développent ainsi que les litiges s’y afférant.

L’Antiquité, est ce que les gens avaient besoin d’un corps qui régi leurs rapports ? Les
déplacements des personnes existaient, du moment où il y a déplacement il y a
automatiquement un phénomène qui donne naissance au statut d’étranger. L’étranger (n’a
pas une appartenance ethnique à cette nation) n’était pas considéré comme un sujet de
droit. Il n’a ni obligation ni droit. Il n’a pas de reconnaissance juridique et ne peut rentrer
dans les rapports juridiques avec les nationaux. Les normes et les règles ne s’appliquaient
qu’aux gens de la cité (les nationaux dans l’antiquité).

Le Moyen-Age du Ve siècle au XVe siècle, il y a eu reconnaissance de l’étranger, tout


rapport qui sera noué par ce dernier nécessite des règles spéciales qui doivent être
appliquées. Dans cette époque médiévale ils ont déduits que chaque personne va garder ses
propres lois –Système de la personnalité des lois- : La loi de votre Etat vous suivra là où
vous êtes.

L’avènement du Féodalisme, on a opté pour un autre principe qui est la territorialité des
lois : Du moment où vous vous trouvez dans un territoire étranger, les lois de ce territoire
vont vous être appliquées. (La loi de la seigneurie)

-La nationalité renvoie à la souveraineté de l’Etat-.

Le DIP intervient du moment où il y a un national et un étranger.

 Dans l’ordre juridique marocain :

Le DIP a choisi le même cheminement que les autres matières de droit :

 Avant Le protectorat ;
 Pendant le protectorat ;
 Après le protectorat.

 Avant le protectorat :

Il n’y avait pas une législation riche, le Maroc a été marqué par la Chariâa Islamique, régi par
le droit musulman. Il y avait des aspects qui relevaient du DIP, le droit de nationalité s’est
construit après l’indépendance.

A cette époque, on parlait de Al Ouma l’Islamia, nation liée par la religion, un étranger était
considéré toute personne de confession non-musulmane. Le lien de la religion était
prépondérant sur le lien de la nationalité.

Pour toute personne non-musulmane, on appliquait ses propres lois dépendamment de sa


confession.

 Pendant le protectorat :

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Il y a eu d’importantes réformes législatives considérant que le droit musulman n’était plus


applicable, obsolète en quelques sortes et n’assouvissait pas leurs intérêts.

On assiste à une modernisation du droit marocain, le démembrement à savoir le droit civil,


droit commercial…

La naissance du DIP s’est faîte à travers le Dahir du 12 Aout 1913 relatif à la condition civile
des français et des étrangers. Ce Dahir est toujours en vigueur. Il résout la condition civile
des étrangers, il est considéré plus ou moins le code du droit international privé.

 Après le protectorat :

Avènement de l’indépendance, une nouvelle étape a vu le jour – La Marocanisation du


droit- Le législateur a souhaité avoir à côté de l’indépendance politique, l’indépendance
juridique d’où les codes du statut personnel, la constitution…

Le premier code de la nationalité du 6 Septembre 1958 a servi au DIP. Ce texte a été réformé
en 23 Mars 2007.

5- Les sources du DIP.


Le DIP est une matière purement nationale, chaque Etat va construire son propre DIP. Il
n’est pas à construction internationale. L’Etat est libre de poser ses règles pour régir ses
rapports à l’international.

La doctrine du DIP, on a la doctrine des particularistes opposée à celle des universalistes.

Le DIP ne doit pas avoir de sources internationales, c’est une branche nationale et
privilégient les sources internes (doctrine particulariste) contrairement aux universalistes, le
DIP n’est pas purement national vu qu’il y a un élément d’extranéité et doit être de
construction internationale et dédiée aux nationaux mais aussi aux étrangers.

 Les sources nationales/ internes.

La loi ;
La coutume ;
La jurisprudence ;
La doctrine.

 La loi en matière de DIP :


Source principale de la règle de droit.
Le code de la nationalité + le Dahir sur la condition civile des étrangers où le conflit
de droit trouve son appartenance.
Le conflit de juridiction : Article 19 et 20 de ce Dahir mais aussi le code de procédure
civile.
 La coutume en DIP :
La coutume a une influence très limitée en ce qui concerne le DIP.
 La jurisprudence en DIP:

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Source d’interprétation de la règle de droit, source complémentaire. Le Maroc


n’accorde pas une grande importance à la jurisprudence.
La jurisprudence doit être très importante vu que la matière est très technique et il y
a un contentieux. Il existe peu de d’arrêts en matière de DIP au niveau de la Cour de
Cassation au Maroc. Il y a un problème au niveau de la jurisprudence, on ne parle
pas d’une jurisprudence marocaine, on a eu une jurisprudence qui date de l’époque
de protectorat donc, une jurisprudence plus ou moins française et pas une
jurisprudence nationale.
 La doctrine en DIP :
Figure aussi en tant que source secondaire aux côtés de la jurisprudence. Le
législateur se base sur les écrits doctrinaux. On lui attribue un rôle fondamental mais
elle a une influence très limitée.

 Les sources internationales.

On se retrouve avec des conventions puis la coutume internationale qui joue un rôle
limité et la jurisprudence internationale et la doctrine internationale.

Il n’y pas de législation internationale qui porte sur le DIP. Le DIP malgré son
appellation, est un droit purement national, chaque Etat forme son DIP.

Il existe des textes d’une dimension internationale qui ont influencés le DIP.

 Les traités : Un accord conclu entre les Etats et régi par le droit international
confectionné dans un traité dont l’objectif est d’organiser les rapports entre les
Etats. L’objectif en matière de DIP est d’éviter ou de réduire les conflits qui existent
de types : conflits de loi et par l’harmonisation du droit des différents Etats. Au
niveau du conflit de juridictions, les traités ont permis une coopération judiciaire, la
solution demeure dans la convention internationale signée et ratifiée par l’Etat. En
matière de condition des étrangers, l’objectif est différent, d’assurer un traitement
minimum humain. -Il y a le principe de la réciprocité qui est un principe primordial
dans la convention internationale-. La nationalité, il n’existe pas de conventions
internationales, chaque Etat va élaborer ses propres règles de nationalité qui est un
attribut de la souveraineté étatique et ne peut être égalisé entre les Etats vu qu’il y a
plusieurs facteurs qui jouent dans chaque Etat.

 Les catégories de la convention internationale :


 Convention bilatérale : Il n’y a pas de conventions entre le Maroc et les autres
pays sauf avec la France en matière de conflits de lois et sont innombrables en
matière de conflits de juridictions avec presque tous les pays. Droit interne <
convention internationale. Il y a primauté de la convention internationale sur le droit
interne.

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 Traités multilatéraux (collectifs) : Vocation universelle, la conférence de la


Haye de droit international privé, constituée en 1893 dont l’objectif est
l’harmonisation du droit international privé.

Les conventions doivent être signées et ratifiées et harmonisées avec le droit


interne. Cette primauté est affirmée par le préambule de la constitution de 2011.

 La coutume internationale : Règles non-écrites, édictées par le peuple pour


satisfaire les besoins que le texte de loi n’a pas pu satisfaire. Le DIP est un droit dans
lequel la souveraineté de l’Etat est affirmée, les gens ne peuvent pas édictées des
règles donc la coutume internationale est restreinte en DIP. La condition des
étrangers est la seule matière qui a été concernée par la coutume internationale car
ça relève de l’Humain et aussi vu que le principe de la non-discrimination est de
connotation coutumière + le traitement minimum humain avant qu’il soit conçu par
le droit, il a été conçu par la coutume.
Il existe des principes en conflits de juridictions à savoir :
Principe de juridiction du domicile du défendeur.
Immunité d’exécution et de juridiction des diplomates.
 La jurisprudence internationale : Elle est limitée, une jurisprudence ne peut pas
être valable pour tous les pays. La Cour Internationale d Justice de la Haye a formulé
quelques décisions en matière de DIP mais qui restent étroites, pareil pour la CJCE,
la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Et ne peut exister vu que le DIP est un
droit purement national.
 La doctrine internationale : On ne peut pas parler de doctrine internationale en
DIP, quand on parle de doctrine on parle d’auteurs spécialisés, la doctrine c’est des
penseurs et chaque penseur appartient à un Etat, il va avoir une pensé sur son
propre DIP et sa propre loi. Il y a eu des auteurs qui ont eu une pensée large qui a
dépassé leurs Etats comme Mancini qui a développé plusieurs règles et principes, on
y ajoute aussi Asser.

Chapitre I : Le conflit des lois.


On s’intéressera à 3 domaines : Le conflit des lois, le conflit de juridictions et le droit de la
nationalité.
Il répond à une question principale : quelle est la loi applicable dans un litige (loi marocaine
ou loi étrangère) ? Le juge est saisi d’un litige de droit international privé, ce dernier doit se
poser la question ci-dessus.
Est-ce que le juge marocain est compétent ?
Etude de la méthode conflictuelle.

Titre 1 : La théorie générale des conflits de lois : Les principes généraux.

Titre 2 : Les solutions pratiques se trouvant dans le droit marocain.

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Titre 1 : La théorie générale des conflits de lois.


I- Notions générales sur le conflit des lois.
 Définition du conflit des lois.
 Caractère de la règle de conflits.
Tout législateur doit élaborer ses propres règles de conflits. En consignant 2 types
d’intérêts : Les intérêts de l’Etat + les besoins de la vie internationale. C’est une
obligation qui incombe à l’Etat sinon il y a dénis de justice envers le justiciable. Et
l’Etat doit prendre en compte 2 choses à savoir les intérêts du justiciable + les
intérêts de l’Etat.
 On parle de conflit de loi lorsqu’on a deux législations ou plus qui ont vocation à
régir un litige. Les législations doivent avoir des différentes approches/règles et
solutions sinon il y a un faux-conflit. Donc on pose la question : Quelle est la loi
applicable ? Pour réponde à cette question on doit passer par la méthode de conflit
des lois ou la méthode conflictuelle.
 Plusieurs conditions doivent être réunies :
 Plusieurs ordres juridiques doivent être impliqués, le litige doit être
international, ici on parle de l’existence de l’élément d’extranéité.
Est-ce que la loi du FOR est applicable ? Elle veut dire la loi du juge saisi. Le juge
saisi va toujours poser la question : est-ce que ma loi est applicable ? ;
 Plusieurs ordres juridiques soient en mesure d’apporter des solutions au litige
international qui se présente. Les deux Etats doivent avoir des solutions
divergentes au conflit. Si les solutions sont les mêmes : faux-conflit ;
 La relation litigieuse doit impliquer des personnes privées.

 Les caractères de la règle de conflit :


L’objectif principal est de répondre à la question : quelle est la loi applicable ?
 Caractère indirect : La règle de conflit a pour objectif de trouver la loi
applicable au litige. Elle ne trouve pas de solution au litige. Par opposition à
la règle matérielle qui prévoit des règles de droit et la solution, convention
type qui est la convention de Vienne sur la vente internationale de
marchandise 1980, une convention internationale, les Etats membres et
signataires doivent en premier lieu s’interroger est ce qu’elle peut apporter
une solution au litige. Elle se présente sous forme de code, elle cherche à
trancher, résoudre le problème.
Pour chercher l’applicabilité dans l’ordre interne : applicabilité
géographique, est ce que le Maroc est signataire et a ratifié cette
convention ? + Applicabilité temporelle, est ce que le Maroc est toujours
signataire ?
Quand il n y a pas de droit matériel (règles directes, applicables
immédiatement au litige) on doit avoir recours à la méthode conflictuelle.
 Caractère abstrait : La désignation de la loi applicable s’effectue sans que
le juge ait eu besoin de prendre connaissance du contenu matériel concret

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des lois en présence. C’est seulement après avoir effectué son choix qu’il en
découvre les conséquences pour la solution du litige.
Le juge va faire jouer la méthode conflictuelle, va appliquer la règle de
conflit, le juge ne va pas chercher le contenu de chaque règle, il va désigner
une loi.
 Caractère neutre : Il complète le caractère abstrait, ne privilégie pas une
solution sur une autre.
 Caractère dénué de nationalisme : N’a aucun rapport avec un ordre
juridique déterminé, la règle de conflit n’a pas un caractère national, elle est
applicable de manière neutre pour trouver la loi applicable au litige. Toutes
les lois sont placées sur un pied d’égalité.
 Caractère bilatéral : Ce caractère signifie que la loi du FOR (la loi du juge
saisi) est mise sur le même plan que la loi étrangère, quand on part d’une
situation donnée pour lui appliquer une loi désignée selon des critères
objectifs et prédéterminés selon la matière en cause. La règle de conflit est
rédigée de façon unilatérale lorsqu’elle envisage que l’application de la loi
du FOR concernant un certain nombre de matière comme l’Etat et la
capacité. Prédominance du bilatéralisme dans les règles de conflits.

II- Les méthodes de résolution des conflits de lois.


 Existence d’un litige international, le juge doit appliquer les règles de conflits
pour trouver la loi applicable. Consiste dans le franchissement d’un certain
nombre d’étapes :

 La règle de conflit consiste en 3 étapes :


 La qualification : Le fait de décortiquer la question juridique posée de
manière à ce qu’elle soit classé dans une catégorie juridique ;
 Le rattachement : Essayer de rattacher cette question juridique à un ordre
juridique donné pour sélectionner une règle de conflit compétente ;
 La désignation de la loi applicable.

 La qualification :
1- Présentation générale ;
2-Les techniques de qualification

1- Présentation générale :

En DIP qualifier consiste à rechercher la nature juridique de la situation litigieuse, elle


s’opère au regard soit des conceptions marocaines ou bien au regard des conceptions
étrangères ?

Définir la question de droit qui est posée qui surgit du litige de nature privée
internationale/ Le problème juridique qui est posé.

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2 sous étapes de la qualification :

 Trouver l’objet de la qualification.


 Le classement de la question de droit.

 L’objet de la qualification :
La définition de la qualification, trouver la question de droit posée en l’espèce. La
question de droit est extirpée des faits sélectionnés/ les faits les plus importants les
plus décisifs à la solution du litige, le problème de droit est celui qui est posé par les
parties et les traduire juridiquement.

1er cas dans lequel la qualification est complexe : lorsque la demande des
parties est formulée en des thèmes qui sont calqués sur une règle étrangère.
On va devant un juge en lui demandant une chose inexistante dans le système
judiciaire dans lequel il est compétent (Exemple : l’épouse marocaine réclamant la
dot devant un juge français (mariage franco-marocain)). Affaire Bartholo
« Quarte du conjoint pauvre » La veuve anglo-maltaise réclame une partie des
biens immeubles de son mari défunt, affaire du 29 Décembre 1889 présentée
devant le juge algérien car les biens immeubles se situent en Algérie Française à
l’époque mais cette institution est méconnue du juge algérien.

2ème cas : lorsque la demande se décompose en plusieurs questions de droit


pouvant être soumises à des lois différentes. Elle dépend des prétentions des parties
si elles sont simples ou complexes, le juge décompose la demande pour extraire les
problèmes juridiques.

 Classement de la question de droit :


- Les grandes catégories juridiques :
- Statut personnel ;
- Statut réel ;
- Contrats et quasi-contrats ;
- Délits et quasi-délits.
Une fois le problème de droit qualifié, on procède au classement en l’insérant dans
l’une de ces catégories.
Dans chaque catégorie, il y a des sous catégories. Dans la catégorie du statut
personnel on trouve le mariage, divorce, filiation, tutelle, la garde… Mais dans
chaque sous-catégorie il y a des sous sous catégories et chaque section est régie par
sa propre loi.

2- Les techniques de qualifications :

Il y en a 3 : comment le juge qualifie le problème devant lui :

1- Qualification Lege Fori selon la loi du FOR.

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2- Qualification Lege Causae selon la loi étrangère.


3- Qualification à l’aide de concepts universels et autonomes.

1- Qualification Lege Causae/ selon la loi étrangère.

La doctrine de cette qualification n’est pas réaliste vu que le juge ne connaît pas la loi
étrangère et n’est pas en mesure de connaître toutes les lois.

Il se peut qu’en qualifiant le juge s’aperçoit que la loi applicable au litige est la loi étrangère
et non pas la loi nationale et donc la doctrine va de ce constat. Mais on n’est pas sûr qu’en
jouant la méthode conflictuelle la loi étrangère est applicable au règlement du conflit.

Cette qualification existe mais elle n’est pas utilisable.

2- Qualification selon les concepts autonomes et universels.

Une partie de la doctrine qui a souhaité donner une certaine autonomie au DIP. La
qualification doit se faire selon des concepts autonomes des systèmes nationaux et qui
devraient exister sans prendre en compte un corps judiciaire déterminé car elle supprime le
conflit de règle nationale et règle étrangère + Il y a des institutions méconnues des systèmes
judiciaires et là il y a un problème de pratique qui se pose. Donc il vaut mieux offrir un corps
de règles propres au DIP.

3- Qualification selon la loi du FOR.

Qualification faite selon les conceptions de la loi nationale, on va interroger les catégories du
droit interne. Chaque juge a son propre système de valeur (formation,…)

Chaque juge va qualifier selon sa propre loi. Cette qualification est la plus efficace.

 Le rattachement.
Le rattachement consiste à rattacher le problème de droit à un ordre juridique donné, il
s’agit pour le juge saisi (juge du FOR) d’interroger la règle de conflit sur la loi applicable.

Après la qualification et le classement, le rattachement est l’étape entre la qualification et la


loi applicable. On va rattacher le problème de droit inséré dans la catégorie juridique à la loi
applicable/ un corps juridique déterminé. Avant de trouver la loi applicable on doit trouver
le facteur de rattachement.

Exemple : 2 conjoints franco-marocains souhaitent divorcer, ils saisissent le juge marocain


d’une requête de divorce. « Le divorce » est le problème de droit, la catégorie est le statut
personnel.

 Les types de rattachement.


- Rattachement fondé sur le sujet du rapport de droit.

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La détermination de la loi applicable s’effectue selon un attribut de la personnalité


de ce sujet, deux manières de rattacher soit selon la loi de la nationalité ou la loi du
domicile [domicile ou nationalité].
Le sujet c’est à dire la personne titulaire du droit, dotée de la personnalité juridique.
On se pose la question, qui est au cœur du problème ? Qui est impliqué ? Une
personne ? Un objet ? Un contrat ?
Le sujet rapport du droit est la personne, on se focalise sur celle-ci, elle est
impliquée.
2 critères de rattachement : soit la loi de la nationalité ou celle du domicile.
En matière de statut personnel à l’exception de la succession (la loi du
domicile du défunt), la loi applicable est la loi nationale des parties du
litige, la loi de nationalité des parties à savoir les deux lois, la loi marocaine à
la partie marocaine et la loi française à la partie française.

- Rattachement fondé sur l’objet du rapport de droit.


Ici, le problème se pose sur les biens mobiliers ou immobiliers, on se focalise sur
l’objet.
Il y a un seul critère de rattachement, le lieu de la situation du bien, que le bien
soit mobilier ou immobilier. La loi de la situation du bien, la catégorie du statut réel.

- Rattachement fondé sur la source du rapport de droit.


Matière des obligations. L’obligation née soit d’un contrat, quasi-contrat, délit,
quasi-délit, acte juridique (il y a la volonté derrière) ou fait juridique.
Le critère de rattachement, la loi de l’autonomie de la volonté à défaut de
celle-ci, la loi de la conclusion du contrat ou la loi de l’exécution du
contrat.
Lexe Loci = La loi du lieu où le fait dommageable (juridique) s’est
produit.

 Les conflits de rattachement.

Il y a une différence de rattachement en matière de statut personnel. Il y a deux types de


conflits, conflit positif et conflit négatif, tous les Etats n’optent pas pour les mêmes critères
de rattachement c’est de là que le conflit de rattachement né.

Exemple : au Maroc, les successions ils ont comme critère de rattachement, la loi du
domicile du défunt, en Allemagne le critère de rattachement c’est la loi nationale du défunt.
Le conflit de rattachement nous vient de cette situation.

C’est la succession d’un Allemand qui est décédé au Maroc, les deux juges ont été saisis, il y
a un problème de succession. Le premier juge saisi, statue sur l’affaire et le deuxième attend
que le premier statue sur cette affaire.

Deux lois susceptibles de s’appliquer sur le même litige= conflit positif, il


surgit lorsque deux Etats différents considèrent que leur loi est compétente

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pour régir une même situation juridique, la solution est que le juge saisi doit appliquer
sa propre règle de conflit et par conséquent son propre droit interne.

Exemple : En droit Suisse, le statut personnel est rattaché à la loi du domicile, au Maroc, il
est rattaché à la loi nationale.

Un Suisse est domicilié au Maroc et il est confronté à un problème relatif au statut


personnel.

Chaque ordre juridique renvois l’affaire, aucun système ne se voit compétent à régler le
litige c’est le conflit négatif, aucune loi ne se déclare compétente. Il existe lorsque la règle du
conflit du FOR (juge saisi) désigne la loi d’un Etat étranger et que la règle de conflit de cet
Etat désigne la loi de l’autre Etat. Autrement dit, aucun système juridique en cause ne
s’estime compétent pour résoudre le litige, c’est le système de renvois.

 L’identification de la loi applicable.

 Les éléments de la désignation de la loi applicable.


- Le premier élément est la personne, il y a deux critères : la loi de la nationalité Lexe
Nationalis et la loi du domicile.
- Le deuxième est la chose, l’élément de rattachement, la loi de la situation du bien
Lexe Rei Sitae, il y a la situation matérielle et la situation juridique. En matière des
aéronefs c’est la situation du bien juridique, c’est-à-dire où il est inscrit.
- Le troisième élément est l’évènement qui peut être soit un acte juridique ou un fait
juridique, pour le fat juridique est la loi locale Lexe Loci, la loi où le fait
dommageable juridique, pour l’acte juridique, c’est l’autonomie de volonté à défaut
la loi de la conclusion du contrat.

 L’éviction de la loi étrangère applicable.


Si elle heurte les mœurs et viol l’ordre public et dans le cas où il y a une fraude à la loi.

 Exception d’ordre public international.


Il n’y a aucune définition légale de l’ordre public, mais l’ordre public selon la doctrine,
c’est les principes, valeurs fondamentales sur lesquelles sont construites les sociétés et
l’ordre public international c’est les valeurs communément admises par les Etats qui
prohibent des pratiques (esclavage par exemple).
L’ordre public peut être soulevé exceptionnellement par le juge pour ne pas appliquer la
loi étrangère (mariage homosexuel de deux personnes françaises au Maroc par exemple)
(mariage polygamique marocain en France).
La loi est évincée car elle est contraire et choque l’ordre public + entorse à l’ordre public
car ça touche les valeurs culturelles de l’Etat mais aussi les valeurs religieuses. Il faut
qu’il y ait une violation flagrante des valeurs étatiques.

 Exception de la fraude à la loi.

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La loi étrangère doit être normalement applicable dans le litige à travers la méthode
conflictuelle. La fraude apparait lorsqu’une partie modifie le critère de rattachement dans le
seul but d’être soumise à une loi donnée dont le contenu convient mieux à ses objectifs.

Une partie va modifier le critère de rattachement (changement du domicile d’un Etat à


l’autre pour l’objectif de se soumettre à la loi de cet Etat et pour échapper à la loi
applicable). Arrêt Princesse de Bauffremont 18 Mars 1878, princesse française
mariée à un français et était de nationalité française, elle était en désunion avec son mari,
elle a voulu divorcer pour se remarier, elle a obtenu la nationalité Allemande car l’Allemagne
permettait le divorce contrairement à la France qui considérait le mariage comme un lien
indissoluble et sachant que c’était la loi Allemande qui est applicable. Le mari a obtenu
l’annulation du divorce.

2 éléments cumulatifs pour caractériser la fraude : l’élément matériel, changement


du critère de rattachement et un élément intentionnel, l’intention frauduleuse, changement
du critère de rattachement pour se soustraire de la loi.

Les solutions spéciales du droit des conflits de loi marocain.


Le Dahir de la condition des étrangers au Maroc est le texte de base et prévoit des solutions.

 Le statut personnel.
Englobe la situation individuelle et familiale, état et capacité, rapport entre époux, relation
parents-enfants, statut successoral.

 L’état et la capacité.

C’est la loi nationale qui va être applicable au Maroc. Les pays européens optent pour la loi
nationale contrairement aux pays anglo-saxons qui appliquent la loi du domicile tel que le
Canada et les Etats-Unis.

L’état civil qui comprend le nom, domicile… et l’âge de la capacité civile. C’est toujours la loi
nationale qui s’applique conformément à l’article 3 du Dahir de la condition civile
des étrangers.

En cas de problème de double nationalité, article 4 du Dahir, 2 cas : si la personne a la


nationalité du FOR, la loi applicable sera la loi marocaine, sinon (2 nationalités et aucune
n’est marocaine), le juge va déterminer quelle est la loi nationale la plus proche (domicile,
travail, famille, centres d’intérêts…).

 Le mariage.

Il s’agit du mariage mixte. C’est la loi nationale qui est applicable pour les deux époux mais il
y a des particularités et s’il s’agit d’une condition de fond ou de forme.

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Les conditions de fond c’est la loi nationale : Le consentement, la capacité, la non-


suppression de la dote, la tutelle matrimoniale quand il s’agit d’un mineur, l’âge matrimonial
18 ans sauf demande judiciaire pour se marier en dessous de cet âge, les empêchements au
mariage (religion), la présence du âdoul pour conclure l’acte de mariage. Article 8 du
Dahir.

Application distributive des lois nationales à chaque conjoint sa propre loi.

1ère hypothèse : lorsque les époux ont des nationalités différentes (Un
espagnol et une française qui souhaitent se marier au Maroc car ils y sont
domiciliés par exemple) il ne faut pas qu’il y ait une exception d’ordre public. C’est la loi
la plus rigoureuse qui triomphe, si le mariage ne va pas pour l’une, il ne le sera pas pour
l’autre partie.

2ème hypothèse : deux prochains époux et sont porteurs de la même nationalité


(2 français) c’est la loi commune des deux époux qui va être applicable.

3ème hypothèse : Une partie marocaine et une autre étrangère, le privilège de


nationalité marocaine Article 2 du code de la famille, c’est le code de la famille qui
s’applique exclusivement aux deux parties.

Les conditions de forme : Article 11 du Dahir. C’est la loi nationale qui est applicable.
1ère hypothèse : le mariage est célébré entre des étrangers au Maroc, il va se faire
auprès des autorités consulaires des pays dont relève les époux Article 12 du Dahir.

2ème hypothèse : mariage entre marocains à l’étranger Article 14 du code de la


famille ils peuvent se marier selon les formalités locales du pays d’accueil et déposer la
copie du mariage au consulat marocain, les autorités consulaires marocaines vont s’assurer
qu’il n’y a pas eu non-respect des conditions de fond.

3ème hypothèse : mariage entre marocain et étranger célébré au Maroc, c’est le


privilège de la nationalité et donc le mariage se fait devant l’âdoul.

 Le divorce.

Article 9 du Dahir de la condition civile des étrangers. C’est la loi nationale qui
s’applique. Premier cas de figure: deux époux de la même nationalité, on applique la loi
commune. Deuxième cas de figure : deux époux de nationalité différente y compris la loi
marocaine c’est le privilège de la loi marocaine.

Deux nationalités différentes et aucune n’est marocaine, selon la jurisprudence et la


doctrine c’est la loi nationale de la partie demanderesse.

Couple franco-marocains, la loi du domicile conjugal en vertu de la convention relative


au statut personnel du 10 Août 1981 entre le Maroc et la France.

 La filiation.

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Aucune disposition légale. La doctrine et la jurisprudence ont penché pour la loi nationale de
l’enfant qui va être appliquée. Le juge va travailler sur un faisceau d’indices.

 La succession.

Article 18 du Dahir.

 Le statut réel.
Article 17 du Dahir. La loi applicable est la loi du lieu de la situation du bien Lexe Rei Sitae.
S’il s’agit d’un bien mobilier qui a été déplacé, c’est la loi du lieu de la situation actuelle du
bien. Quand il s’agit des aéronefs et des navires, avions, on va chercher où ils sont
enregistrer donc le lieu d’immatriculation.

 Les obligations.

 Les contrats.

Article 13 du Dahir.

C’est la loi d’autonomie (la loi choisie par les parties), si les parties ne prévoient pas de loi, il
y a un certain nombre de règles :

On va voir si les parties ont un domicile commun, c’est donc la loi du domicile commun.
Sinon, est ce que les parties ont une nationalité commune ? Si oui, c’est la loi nationale
commune. Sinon, c’est la loi du lieu de la conclusion du contrat.

 Les délits et quasi-délits (extracontractuel).

La règle de l’article 16 du Dahir, c’est la loi du lieu où le délit a été commis.

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Le conflit de juridictions :
Il y a un conflit de compétence juridictionnelle, le juge marocain d’une part et le juge
étranger de l’autre. Pluralité de juridictions compétentes pour trancher le litige.

Lorsque le juge marocain est saisi d’une affaire il va chercher s’il est compétent, répondra
par oui ou non, s’il est compétent il tranchera l’affaire conformément à la loi désignée
applicable selon la méthode conflictuelle. Chaque juge va trancher sa propre compétence, il
ne cherche pas la compétence du juge étranger car la compétence juridictionnelle relève de
la souveraineté des Etats, soit il est compétent soit il ne l’est pas et donc il va renvoyer les
parties à mieux se pourvoir.

Dans quels cas le juge marocain est compétent ? Autre problématique : les jugements
rendus à l’étranger, ils doivent produire leurs effets juridiques au Maroc, il faut qu’ils soient
exécutoire au Maroc = Exéquatur. (Comment rendre un jugement étranger exécutoire au
Maroc ?)

La compétence des tribunaux marocains dans les litiges


internationaux.
Principe de la suprématie des traités : en cas de conventions sur la coopération judicaire,
c’est la convention qui s’applique.

 Les règles de compétences judicaires internationales :


Principe : les règles ordinaires en matière interne vont être transposées à l’international.

Les règles générales de compétence judicaire internationale.

 ART27 du code de procédure civile AL 1: est compétent, le tribunal du


domicile réel ou élu du défendeur. Du moment où le domicile du défendeur est
au Maroc, le juge marocain sera compétent de connaitre de ce litige.
 ART27 du code de procédure civile AL 2 : Si le défendeur n’a pas de domicile
au Maroc mais possède une résidence, la compétence appartient au tribunal
de cette résidence.
 ART27 du code de procédure civile AL 3 : Si le défendeur n’a ni domicile ni
résidence au Maroc, si le demandeur a un domicile ou une résidence au
Maroc, c’est le juge marocain qui est compétent.
 ART27 du code de procédure civile AL 4 : En cas de pluralité de
défendeurs, il suffit que l’un des défendeurs ait son domicile ou sa résidence au
Maroc pour que le juge marocain soit compétent.

Les règles spéciales dérogatoires au principe.

 ART28 du code de procédure civile AL 1 en matière immobilière : la


juridiction compétente est celle de la situation de l’immeuble.

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Le juge marocain est compétent pour tous les biens immeubles se situant sur le
territoire marocain.

 La réparation du dommage responsabilité contractuelle ou extracontractuelle : Le


juge marocain est compétant si le lieu où le fait dommageable s’est produit se
trouve au Maroc ou bien le domicile du défendeur.

 En matière de fournitures, travaux, location ou louage d’ouvrages : l’action est


portée devant le tribunal du lieu où la convention a été contractée ou exécutée
lorsque l’une des parties est domiciliée en ce lieu.

 En matière de succession, l’action est portée devant le tribunal du lieu où la


succession est ouverte à savoir le domicile du défunt.

 En matière de sociétés, le juge marocain est compétent lorsque le siège social de la


société se trouve au Maroc.

 En matière de pension alimentaire, l’action peut être portée soit devant le tribunal
du domicile ou résidence du défendeur ou celui du demandeur, c’est au demandeur
de choisir.

L’effet des jugements étrangers au Maroc : la reconnaissance et


l’exécution des jugements étrangers au Maroc.
Les jugements étrangers sont toujours reconnus au Maroc, mais pour qu’ils aient la force
exécutoire, ils doivent passer par la procédure d’exequatur et ce pour sauvegarder la
souveraineté et répondre aux justiciables.

ART430 du code de procédure civile pose le principe de base.

L’exéquatur.
2 types d’actes susceptibles d’exéquatur : les jugements, les décisions de justice.

Toutes les décisions rendues par les tribunaux étrangers doivent passer par l’exéquatur pour
être exécutoire au Maroc + les sentences arbitrales doivent passer par la même procédure
et remplir les mêmes conditions que les décisions de justice + les actes passés à l’étranger
devant des officiers ou fonctionnaires publics compétents conformément à l’article 432 du
code de procédure civile.

 Les conditions de l’exéquatur :


Le tribunal saisi doit contrôler la régularité du jugement étranger selon l’article 430
du code de procédure civile, le juge effectue un contrôle approximatif, contrôle
médial, léger. Le contrôle de régularité porte sur la compétence du juge étranger et
en second lieu, contrôle d’ordre public.

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 La compétence du tribunal étranger : Le juge marocain va vérifier est


ce que dans le litige il n’avait pas une compétence exclusive et donc s’il n’y a
pas eu d’empiètement (Exemple : juge français qui se prononce sur un
immeuble se situant au Maroc, donc il y a eu empiètement vu que la
compétence revient au juge marocain et donc il n’accordera pas l’exéquatur)
Cour de cassation Marocaine 2001 : exéquatur pour un jugement de
divorce rendu en France, le TPI le contrôlant au niveau de la compétence du
tribunal étranger en question, la CC a considéré que le tribunal de Paris
n’avait pas la compétence pour prononcer un divorce entre deux
musulmans et parce que le juge n’était pas musulman.
 Le contrôle de la conformité à l’ordre public marocain : Jugement
étranger objet d’exéquatur doit être conforme à l’ordre public international
marocain. Le contenu du jugement ne doit pas être choquant, l’ordre public
est les valeurs intangibles du FOR. L’appréciation se fait in concreto. Une loi
étrangère peut être contraire à l’ordre public marocain mais le contenu du
jugement ne l’est pas, c’est valable. Le contrôle est rigoureux ou léger selon
les relations entretenues avec l’Etat étranger. Un couple marocain qui s’est
marié en France et en revenant au Maroc ils ont demandé l’exéquatur, le
juge a fait un contrôle de régularité, de conformité, le TPI a accordé
l’exéquatur mais le ministère public qui est une partie prenante dans les
affaires familiales a fait appel contre cette décision justifiant cet appel par le
fait le contrat de mariage viol l’ordre public marocain par la méconnaissance
des parties des règles de la famille notamment l’article 14 qui prévoit des
témoins musulmans.
Arrêt de la Cour de Cassation de 2014, un testateur marocain qui
résidait en Angleterre avait fait un testament auprès d’une personne
publique Anglaise, il est décédé en Angleterre, il a testé en faveur de sa
sœur résidante au Maroc la totalité de ses biens situés au Maroc, ce
testament est conclu en Angleterre, pour qu’il soit exécutoire il doit passer
par l’exéquatur au TPI, le TPI a accordé l’exéquatur à la sœur, les héritiers
ont fait appel, la Cour d’Appel a confirmé l’exéquatur, puis un pourvoi en
cassation par les héritiers, la Cour de Cassation a cassé l’arrêt rendu par la
Cour d’Appel et donc l’exéquatur n’a pas été accordée pour le motif de viol
d’ordre public notamment le droit successoral marocain.
Tout ce qui touche à la Charia Islamique et au droit de la famille peut être
considéré comme trouble à l’ordre public à un grand pourcentage.

 La procédure de l’exéquatur.

La compétence exclusive reviens au TPI, l’instance est portée exclusivement devant celui-ci
ART430 du code de procédure civile pour la compétence d’attribution. Quant à la
compétence territoriale, il y a la compétence générale qui est le TPI du domicile du

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défendeur qui est le premier chef de compétence, à défaut, le lieu où on souhaite exécuter
la décision.

L’exéquatur se fait en audience publique et un prononcé public de l’exéquatur.

En matière de dissolution de mariage, le recours n’est pas possible ce qui forme une
exception par rapport aux autres matières, la décision du TPI est définitive sauf le ministère
public seul qui peut exercer un recours contre la décision de l’exéquatur (toujours la
dissolution du mariage).

ART431 du code de procédure civile, la demande d’exéquatur est faite par requête
écrite, accompagnée d’un certain nombre de documents impérativement (si un des
documents manque l’exéquatur est annulé) :

- Expédition authentique de la décision rendue à l’étranger ;


- L’original de la notification ou bien tout acte en tenant lieu (similaire);
- Certificat du greffe compétent constatant qu’il n’existe contre la décision ni
opposition ni appel ni pourvoi en cassation ;
- Traduction complète en langue arabe de toutes les pièces énumérées par un
traducteur assermenté.

L’effet des jugements étrangers non-subordonnés à l’exéquatur.


Le jugement étranger même si l’exéquatur est refusée, il a une valeur probatoire, car on part
du principe que le juge marocain doit faire confiance au juge étranger, il y a présomption de
confiance. Donc, les jugements étrangers se voit accordé la valeur probatoire d’un acte
authentique ART418 code de procédure civile.

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Le droit de la nationalité.
Notions générales sur la nationalité :

Qu’est-ce que la nationalité ? Il n’y a pas une définition juridique commune, chaque système
définira la nationalité. Mais on peut la définir comme étant l’appartenance juridique d’une
personne à la population constitutive d’un Etat, c’est un lien de droit qui rattache un
individu à un Etat : conception objective. Quant à la conception sociologique, ça va être le
sentiment que peut avoir un individu d’appartenance à une nation, à une communauté
d’individus, ça peut être l’histoire commune, culture commune, religion commune, langue
commune.

Il y a 2 fondements de la nationalité dont presque tous les Etats sont d’accords : Le droit du
sang + le droit du sol (on peut y ajouter, la volonté, le mariage...). Ce sont les 2 fondements
qui justifient l’attribution de la nationalité. (Jus soli et Jus sanginis)

 Le droit du sang, juridiquement c’est la filiation qui doit être établie, au


Maroc c’est la filiation légitime à travers le mariage ou par aveu de
paternité, c’est le critère le plus pertinent.
 Le droit du sol, il donne pertinence au lieu de naissance.

Les sources du droit de la nationalité :

 Les sources internationales :

Convention de La Haye du 12 Avril 1930 qui concerne certaines questions relatives au


conflit de lois sur la nationalité ART1 qui proclame un principe fondamental, chaque Etat
détermine librement qui sont ses nationaux et quelles règles s’appliquent à eux. La
souveraineté de l’Etat est reconnue en matière de nationalité ce qui justifie le fait que cette
convention cède le pouvoir aux Etats pour décider.

Principe fondamental de la nationalité : le droit de chaque individu d’avoir une nationalité.


Le préambule de la convention dit que chaque individu doit posséder une nationalité et n’en
posséder qu’une ce qui s’oppose à l’apatridie. Il y a une obligation qui incombe aux Etats
pour lutter contre l’apatridie et lutter contre le cumul de nationalité.

 Les sources nationales :

Le code de la nationalité marocaine datant du 6 Septembre 1958 modifié et


complété par la loi 62-06 du 23 Mars 2007.

L’établissement de la nationalité marocaine.


La nationalité peut être d’origine c’est à dire que certaines personnes sont marocaines à la
naissance. On parle de l’attribution de la nationalité marocaine lorsqu’on a la nationalité
marocaine d’origine. Elle peut être acquise, l’acquisition renvoi à ce que la personne n’est
pas née marocaine mais va l’acquérir postérieurement à la naissance.

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L’attribution de la nationalité marocaine :

Deux modes d’attribution de la nationalité: la filiation + la naissance au Maroc.

 Le droit du sang.
ART 6 du code de la nationalité, l’enfant dont l’un des parents au moins a la nationalité
marocaine est lui-même marocain dès sa naissance.

1ère hypothèse : Enfant né de deux parents marocains, l’enfant est marocain


automatiquement.

2ème hypothèse : Enfant né d’un père marocain, l’enfant sera marocain quel que soit la
nationalité de la mère et quel que soit le lieu de naissance de l’enfant.

3ème hypothèse : Enfant né d’une mère marocaine, l’enfant sera marocain quel que soit
lieu de naissance de l’enfant et quel que soit la nationalité du père. Le législateur a instauré
même la rétroactivité de cette loi dans le code de la famille de 2007.

 Le droit du sol.

La naissance sur le territoire marocain, n’établit pas la nationalité de plein droit.

ART7 du code de la nationalité, le fait que l’enfant soit né sur le territoire marocain ça
ne lui permet pas d’obtenir la nationalité sauf :

- Lorsqu’il est né sur le territoire marocain mais ne dispose d’aucune autre nationalité
(réfugié privé de nationalité dont on ignore la filiation, enfant abandonné …) ;
- Enfant perdu sur le territoire marocain et dont la filiation est méconnue, si personne
ne se manifeste il se voit attribuer la nationalité marocaine et si ses parents se
manifestent et qu’ils ont une nationalité étrangère on lui retire la nationalité
marocaine et ce retrait est rétroactif.

L’acquisition de la nationalité marocaine.


On parle d’acquisition lorsqu’on passe de statut d’étranger au statut de marocain. Elle n’est
pas attribuée mais acquise. Cette acquisition se fait en deux cas :

- Acquisition de plein droit ;


- Acquisition selon l’acceptation de l’autorité gouvernementale chargée d’octroyer la
nationalité.

 Acquisition par le bien fait de la loi

ART 9 et 10 du code de la nationalité règlementent de manière restrictive les cas où la


loi reconnait aux personnes étrangères de plein droit la possibilité d’obtenir la nationalité
dans l’avenir et ce dans 3 cas :

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 1er cas : Acquisition de la nationalité marocaine par la naissance et la


résidence au Maroc ART9 du code de nationalité.
ART9 prévoit 2 cas de figures où on peut obtenir la nationalité de plein
droit :
1ère hypothèse : la naissance au Maroc de parents étrangers qui y sont
eux-mêmes nés.
Les conditions :
- La personne intéressée doit être née au Maroc, la personne intéressée doit être née
de parents étrangers qui eux-mêmes doivent être nés sur le territoire marocain et ce
postérieurement à l’entrée en vigueur du code de la nationalité (1er Octobre 1958) ;
- La personne intéressée doit avoir une résidence habituelle et régulière au Maroc ;
- La personne intéressée doit déclarer vouloir acquérir la nationalité marocaine et ce
entre l’âge de 16 à 18ans (avant la majorité).
2ème hypothèse : la naissance au Maroc d’un père étranger mais de langue
Arabe et de religion musulmane.
Les conditions :
- La naissance sur le territoire marocain de la personne intéressée d’un père qui est
lui-même née au Maroc ;
- Le père doit se rattacher à un pays dont la fraction majoritaire de la population est
constituée par une communauté qui a pour langue l’arabe ou pour religion l’islam ;
- La personne considérée doit déclarer sa volonté d’acquérir la nationalité marocaine
(pas de délimitation temporelle).

 2ème cas : Acquisition de la nationalité par la Kafala (la prise en charge) (Loi
15-01 sur la prise en charge des enfants abandonnés). ART9-2 du code la
nationalité.
Les conditions :
- Les parents assurant la prise en charge doivent être marocains ;
- La durée de la Kafala doit être au minimum 5 ans ou plus ;
- L’enfant doit être née en dehors du territoire marocain et les parents (biologiques)
doivent être inconnus ;
- La déclaration de la volonté d’acquisition de la nationalité par les parents qui
prennent en charge l’enfant ou bien par l’enfant lui-même entre l’âge de 16ans et
18ans.
 3ème cas : l’acquisition de la nationalité par le mariage. Le mariage est un
élément qui permet d’acquérir la nationalité mais avec des conditions.
ART10 du code de la nationalité. La femme marocaine ne permet pas à
son époux d’acquérir la nationalité marocaine, seul l’époux marocain peut,
don seule l’épouse étrangère peut l’acquérir.
Les conditions :
- La femme étrangère doit avoir épousé un marocain ;
- Le ménage : doivent emménager ensemble, résider ensemble sur le territoire
marocain = résidence régulière et habituelle ;

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- Durée de vie commune : 5ans consécutifs ;


- Déclaration de volonté par la femme en vue d’acquérir la nationalité marocaine
adressée au ministre de la justice, déclaration faite pendant la relation conjugale.
La fin de la relation conjugale mais que la déclaration a été faite pendant la relation
conjugale, ce divorce n’a aucun effet sur l’aboutissement de l’acquisition de la
nationalité. Le ministre de la justice a un délai d’un an pour statuer et ce à partir du
moment de dépôt de la demande, si le ministre ne répond pas = rejet de la
demande.

 Acquisition par décision de l’autorité publique.

Il y a outre la volonté, un pouvoir discrétionnaire de l’autorité chargée d’octroyer la


nationalité (appréciation in concreto).

- 1er cas : la naturalisation ;


- 2ème cas : réintégration.

 La naturalisation
Elle est règlementée par les articles 11 à 14 du code de la nationalité,
c’est une décision de l’autorité publique qui va conférer à un étranger la
nationalité marocaine. La naturalisation n’est jamais de plein droit.
Conditions de fond :
- Condition d’âge : candidat de la naturalisation doit être majeur au moment du
dépôt de la demande ;
- Condition de résidence : il faut une résidence régulière, habituelle au Maroc
pendant 5ans, 5ans précédant le dépôt de la demande et pendant le dépôt de la
demande il faut résider sur le territoire marocain (y demeurer jusqu’à la réponse) ;
- Condition de santé : la personne qui souhaite acquérir la nationalité marocaine
doit être saine de corps et d’esprit ;
- Condition des moyens d’existence : la personne doit justifier de moyens
suffisants de vie ;
- Condition de moralité : Les personnes candidates qui n’ont pas de bonnes
mœurs et ont fait objet de condamnation judiciaire, il doit être de bonne moralité,
de bonne vie, de bonnes mœurs ;
- Condition de la connaissance suffisante de la langue arabe pour que la
personne soit intégrée dans le tissu social du pays d’accueil.

Conditions de forme :
- Commission chargée de statuer sur les demandes de naturalisation, composée de 5
personnes :
1) Représentant du cabinet royal ;
2) Représentant du ministère de l’intérieur ;
3) Représentant du secrétariat général du gouvernement ;
4) Représentant du ministre des affaires étrangères ;

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5) Cette commission est présidée par le directeur des affaires civiles.

Tous les membres doivent être présents pour les réunions, sinon, la réunion n’aura
pas lieu.

- L’acte de naturalisation est rendu par décret qui est pris en conseil de cabinet et doit
obligatoirement être publié au BO mais dans des cas dérogatoire il peut s’agir d’un
Dahir.
La personne naturalisée ne sera naturalisée que dans l’avenir, du moment où on
aura répondu par l’acceptation de sa demande, il n’y a pas d’effet rétroactif.
La personne naturalisée ne peut pas exercer les fonctions publiques, ne peut pas
être élu ni élire (voter) pendant une période de 5ans.
La naturalisation étend ses effets juridiques aux enfants mineurs qui résident avec le
naturalisé

 Les cas dérogatoires :

ART12 du code de la nationalité, permet à certains étrangers qui de bénéficier de la


naturalisation sans remplir les conditions de fond :

1er cas : personnes étrangères qui auraient rendues des services exceptionnels dans
l’intérêt du Maroc sans pour autant remplir les conditions nécessaires à la naturalisation.

 La réintégration :
ART15 du code de la nationalité, concerne exclusivement un marocain
qui a perdu sa nationalité et qui va être réintégrer.
Les conditions :
- Le candidat à la réintégration doit avoir possédé antérieurement la nationalité
marocaine comme nationalité d’origine ;
- Le candidat à la réintégration doit déclarer sa volonté et cette demande est adressée
au ministre de la justice ;
- Le candidat à la réintégration doit obtenir un décret de réintégration de la
nationalité marocaine.

Les effets de la réintégration s’étendent aux mineurs vivant avec la personne qui a obtenu la
réintégration.

La privation de la nationalité marocaine


La privation englobe la perte de la nationalité marocaine mais aussi la déchéance. La perte
est volontaire, la déchéance est indépendante de la volonté.

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La perte de la nationalité marocaine


ART19 du code de nationalité, la perte est volontaire + absence d’attachement et de
liens effectifs avec le Maroc dans les cas suivants :

1) Acquisition volontaire de la nationalité étrangère, la personne peut être


autorisée par décret de renoncer à sa nationalité ;
2) La double-nationalité, marocain qui a une nationalité étrangère d’origine ;
3) La renonciation des enfants du naturalisé entre 18 et 20ans ;
4) La femme étrangère qui a épousé un marocain peut renoncer à l’acquisition de
la nationalité ;
5) Emploi dans un service public étranger lorsque le marocain conserve son emploi
+ de 6 mois après l’injonction qui lui a été faite par le gouvernement marocain
de le résigner quand l’emploi en question est contraire à l’intérêt national
marocain ;
6) La renonciation de l’enfant née d’une mère marocaine et d’un père étranger
entre 18 à 20ans.

La déchéance de la nationalité marocaine


Il n’est pas tenu compte de la volonté de la personne, c’est une perte imposée dans 3 cas :

1) La condamnation pour :
- Attentat ou enfonce contre le Roi ou la famille royale ;
- Condamnation pour un acte qui est qualifié de crime ou délit contre la sureté
intérieure ou extérieure du Maroc,
- Infraction de terrorisme,
- Les actes qualifiés de crimes sanctionnés par une réclusion de 5ans ou plus.
2) Soustraction aux obligations militaires
3) L’accomplissement au profit de l’Etat étranger d’actes incompatibles avec
l’intérêt du Maroc.

Conditions pour déchoir :

 Seuls les marocains qui ont pu acquérir la nationalité sont concernés par la
déchéance ;
 Les faits reprochés doivent s’être produit dans un délai de 10ans à compter
de la date d’acquisition de la nationalité, au-delà de 10ans= prescription de
la déchéance ;
 En cas de condamnation, la déchéance doit être prononcée dans un délai
limitée de 5ans à partir du jugement de la condamnation. Si le délai est
expiré, il n’y a plus de possibilité pour déchoir ;

La déchéance n’est pas judiciaire mais administrative, elle est prononcée par le conseil du
cabinet royal par décret ou par Dahir dans les cas dérogatoires.

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La personne sujet de déchéance doit être informée avant la mise en œuvre de sa déchéance
afin de lui accorder des moyens de défense : respect du principe du contradictoire.

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