Agrosto l3 2019 Cultures Fourrageres
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VI. PRODUCTION DES FOURRAGES
6.1. Espèces fourragères à choisir
Pour choisir la bonne espèce parmi la large gamme qui est proposée,
il faut se poser 5 questions que sont:
Quand a t'on besoin d'herbe ? (période de production de l’herbe?)
o Seulement en saison sèche?
o Toute l’année? Etc.
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Quel type de sol ?
o Toutes les espèces fourragères ne sont pas adaptées aux divers types de sol
(sol acide, sol riche en azote, hydromorphie temporaire ou permanente,
pauvreté en phosphore, etc.)
o La durée de vie d'un pâturage dépend également de l'adaptation au
sol et au climat.
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La valeur alimentaire en fonction des besoins des animaux.
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6.2. Techniques de production
La mise en place et l’entretien des cultures fourragères nécessitent
des techniques particulières échelonnées, regroupées au sein d’«
itinéraires techniques ».
Le choix des itinéraires techniques dépend du contexte économique
et du niveau d’intensification du système d’élevage.
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Le mode d’installation des cultures fourragères dépend:
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6.2.1. La préparation de la surface cultivée
La préparation du terrain comporte :
le défrichement de la végétation en place si nécessaire ;
le défrichement doit aboutir à terrain de type arboré;
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Il faut donc éliminer les espèces envahissantes.
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La préparation du terrain comporte également:
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6.2.2. La préparation du sol
La préparation du sol est fonction de la nature du sol, de l’état du
couvert, des outils disponibles et des plantes que l’on veut établir.
Pour planter des boutures, la finition est plus grossière que pour
semer de petites graines (par exemple, Panicum, Brachiaria,
Andropogon, Paspalum) pour lesquelles le lit de semences doit
être très soigneusement bien fait.
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Le labour doit :
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Sur sol lourd (argileux) et mal drainé, il peut être nécessaire de
pratiquer au préalable un sous-solage avec un décompacteur.
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6.2.3. Modes de mise en place
La mise en place d’une culture fourragère peut se faire soit par voie
asexuée (les boutures) soit par voie sexuée (les graines).
Partout où les semences sont disponibles, le semis, plus rapide à
réaliser et moins coûteux, doit être préféré à la plantation de
boutures.
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6.2.3.1. Mise en place par les graines
Acquisition des semences ou des plants
La mise en place d’une culture fourragère étant longue et coûteuse, il
est recommandé d’utiliser des semences propres et saines, conservées
dans les meilleures conditions.
Quand semer?
Il faut semer sur un sol humidifié après une pluie (au moins 150-200
mm d’eau) et quand de nouvelles pluies sont attendues peu après. Par
conséquent, le semis doit se faire en avril-mai, en région sud et centre
et, en mai-juin, en région nord.
Ne pas semer au cours de la deuxième moitié de la saison des pluies
parce que l'on enregistre en ce moment-là, des pluies battantes
(quelquefois jusqu'à 100 mm de pluies en une seule journée) qui
entrainent une forte érosion hydrique sur sol finement travaillé.
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Comment semer?
Le semis doit être superficiel, l'enfouissement de la graine ne doit
guère dépasser 1cm. La profondeur idéale se situant entre 0,5 et 1
cm.
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o le semis en poquet est effectué manuellement pour les grosses
graines.
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6.2.3.2. Mise en place par les boutures
Plusieurs espèces de graminées tropicales sont multipliées par voie
végétative, selon trois techniques.
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Les graminées à fortes touffes comme Panicum maximum, peuvent
être multipliées végétativement par division de la souche en éclats de
souche.
o Un éclat comporte des racines dont les bouts sont coupés, le collet et
un bouquet de feuilles de 2 à 4 talles sectionnées à quelques
centimètres au-dessus du plateau de tallage (voir vidéo).
Ces mesures sont (i) la lutte contre les adventices, (ii) la lutte contre
les feux et (iii) la fertilisation d’entretien.
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Lutte contre les adventices
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Pour un champ nouvellement mis en place de Panicum maximum, un
sarclage doit intervenir :
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Pour une ancienne parcelle, l’élimination des adventices peut
intervenir à tout moment selon leur importance dans le pâturage.
Cette lutte peut être manuelle, mécanique ou chimique.
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Peuvent être à produit laitier
Ce sont des plantes une fois consommées par les vaches laitières
peuvent communiquer au lait et à ses dérivés un goût et une odeur
désagréables.
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Parfois même, ces organes peuvent causer des démangeaisons et
des plaies ouvertes en pénétrant dans la peau; ce qui non seulement
constitue des portes ouvertes pour des parasites externes mais aussi
peut déprécier les cuirs..
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Pour lutter contre les mauvaises herbes, il faut connaître de façon
précise les facteurs écologiques et agronomiques qui influencent le
développement des espèces et des communautés adventices.
Par exemple, en terrains très humides, les Cyperaceae, herbes peu ou pas
appétées, se développent souvent très bien parce qu’en valorisant mieux
que les autres les faibles teneurs en phosphore de ces sols, elles
parviennent alors à étouffer les autres plantes, notamment les graminées
fourragères.
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Protéger les pâturages contre les feux
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VII. GESTION DES PATURAGES ARTIFICIELS
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La production potentielle rend compte imparfaitement du disponible
consommable par les animaux. En effet, les plantes réagissent et
produisent différemment, selon qu’elles sont coupées une seule fois
dans l’année ou de nombreuses fois tout au long de l’année comme
dans un pâturage.
Ainsi, l’évaluation de la production consommable chez les graminées
par exemple, doit se faire par coupe répétée pendant une année
complète et avec un rythme de coupe simulant une exploitation par les
animaux
la production consommable est toujours inférieure à la production
potentielle. Généralement, la production consommable représente 50 à
90 % de la production potentielle.
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Rendements de quelques espèces fourragères cultivées en système intensif en régime
pluvial dans différentes régions du Sénégal. (Roberge et Toutain, 1999)
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Rendements des principales espèces fourragères cultivées avec irrigation dans la région
de Dakar, Sénégal, de 1979 à 1984. (Roberge et Toutain, 1999)
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Il faut donc évaluer la production cumulée et dimensionner le
nombre d’animaux en fonction de cette production par le calcul de
la capacité de charge.
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7.2. Respecter le mode d’exploitation de la plante imposer
par la physiologie de la plante
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Rythme d’exploitation Option recommandée
Plante
en saison des pluies Plante Plante
(j) à couper à pâturer
Graminées
Andropogon gayanus 45-52 * *
Chloris gayanus 45-52 *
Cenchrus ciliaris 30-45 *
Panicum maximum 28-35 * *
Brachiaria mutica 35-45 *
Brachiaria ruziziensis 28-45 *
Pennisetum purpureum 40-50 *
Tripsacum laxum 40-50 *
Sorghum sp. 30 *
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Rythmes d’exploitation Plante à Plante à
Plantes fourragères
en saison des pluies couper pâturer
Légumineuses
Stylosanthes hamata 45-60 *
Stylosanthes humilis 45-60 *
Stylosanthes guianensis 45-60 *
Dolichos lablab 60 * *
Vigna unguiculata 60 *
Alysicarpus ovalifolius 45-60 *
Macroptilum lathyroides 35-60 *
Macroptilum atropurpureum 45-60 *
Clitoria ternatea 45-60 * *
Centrosema pubescens 60 *
Pueraria javanica 60 *
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7.3. Préférer la pâture en rotation par rapport à la pâture
permanente
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7.3.2. Rappel sur la pâture en rotation
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Ainsi, les graminées vont avoir un temps de repos moins prolongé (35
jours en moyenne) que les légumineuses (60 jours en moyenne).
La période optimale d’exploitation d’une plante fourragère est le
point d’intersection des courbes d’évolution de l’azote et de la matière
sèche de cette plante
Nutriments
MS
X
Age de l’herbe (semaines jours)
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Une exploitation de l’herbe avant le jour X peut entraîner la
diarrhée chez l’animal car l’herbe est encore jeune et donc
moins riche en MS. Dans ce cas, il faut apporter un aliment
riche en matière sèche (paille, foin).
Une exploitation de l’herbe après X peut entrainer un rejet de
l’herbe par l’animal, car l’herbe ayant vieilli, elle est donc
lignifiée
Le respect du temps de repos de l’herbe permet à l’éleveur de
fournir à ses animaux, une herbe de bonne qualité, c'est-à-dire une
herbe avec un bon niveau en azote et une teneur en matière sèche
suffisante
Le temps de pâture ou temps de séjour: c’est le nombre de jours
pendant lesquels un groupe d’animaux séjournent sur une parcelle
d’une superficie donnée à chaque passage. Ce temps doit être le plus
court possible (2 jours au maximum en période de forte pluviosité et
7 jours au maximum en période de faible pluviosité).
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Application :
Soit un pâturage artificiel subdivisé en 6 sous-parcelles.
Le temps de pâture de chaque sous parcelle est indiqué sous
la figure.
C
A
E
4 jrs A C
5 jrs 4 jrs
B D
D F
B 5 jrs 3 jrs 4 jrs
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Etat du pâturage lorsque les refus ne
sont pas éliminés
Un gyrobroyeur
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7.5. Alternance de la fauche et de la pâture
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7.6. Faire des réserves en période d’abondance (foin et
ensilage)
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VIII. CONSERVATION DES FOURRAGES
l’ensilage.
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8.1. Le report sur pied
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8.2. Le Foin
Le foin est la conservation du fourrage par voie sèche.
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8.2. 1. Techniques de réalisation du foin
Le fauchage de l’herbe.
L’herbe est fauchée et laissée entière. Cette opération est effectuée à
l'aide d'un matériel agricole tracté appelé faucheuse.
Le conditionnement
Les fourrages fauchés en vue d’un préfanage ou d’un fanage ne sèche
pas de façon uniforme: d’une manière générale, les feuilles sèchent très
vite, alors que les tiges conservent leur eau plus longtemps. Le
conditionnement du fourrage a pour but d’atténuer ces différences et
d’accélérer le séchage en fissurant l’enveloppe cireuse des tiges par
écrasement, pliage ou lacération, de manière à ce que l’air puisse y
pénétrer et que l’eau puisse s’en échapper plus facilement.
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Un bon conditionnement réduit le temps de séchage de 30 à 50%
et améliore l’appétence des fourrages légèrement lignifiés.
Le fanage.
Le séchage de l’herbe se fait sur place.
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Il existe plusieurs faneuses (faneuse à tambour, faneuse et
andaineuse à rotors d’axe vertical, etc.) mais les plus utilisés sont
les râteaux-faneurs. Ils permettent une réelle polyvalence dans le
travail effectué: fanage, andainage, retournement ou étalement
des andains.
Faneuse à tambour
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Faneuse-andaineuse à toupies
Râteau -faneurs
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L’andainage.
c’est une opération qui consiste à mettre en andains la masse d'herbe
après le séchage, c’est-à-dire disposer en chaines continues.
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L’andainage.
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Le pressage.
Après le séchage , le foin peut être ramassé en vrac ou
pressé sous forme de balles (ou de bottes) de dimensions et
de poids variables selon le type d’appareil.
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Botte de foin
Balles de foin
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La conservation du foin
Le foin ainsi réalisé doit être conservé sous un hangar bien aéré
(fenil).
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Foin conservé en vrac
Foin enrubanné
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Remarque
Dans les zones tropicales et singulièrement en Côte d'Ivoire, le foin
apparaît comme un fourrage grossier de médiocre valeur nutritive.
En effet, compte tenu du fait que le foin ne peut être réalisé qu'en
saison sèche, surtout à cause du fanage, les éleveurs exploitent
l'herbe après la grenaison (formation des graines). C'est à dire au
moment où les feuilles perdent de leur valeur nutritive, les éléments
nutritifs ayant migré pour la formation des embryons. C'est donc à
l'état de paille que l'herbe est récoltée le plus souvent pour servir à la
réalisation du foin. Dans ces conditions, le foin apparaît comme un
simple aliment de lest pour les animaux et ne peut donc pas
permettre à ceux-ci de couvrir leurs besoins en nutriments
indispensables à leur bon développement.
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Par ailleurs, l'azote qui est le facteur limitant en matière
d’alimentation animale, sous les tropiques, est un élément volatile
qui, s'échappe de la masse d'herbe, sous l'effet de fortes
insolations, c'est à dire au moment du séchage, appauvrissant
davantage le fourrage conservé sous forme de foin.
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8.2. 2. Valeur alimentaire des foins
Les foins bien conservés sont en général, bien consommés par les
ruminants;
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8.3. L’ensilage
L’ensilage est une technique de conservation des fourrages humides
à l’abri de l’air, en silo, grâce au développement de fermentations
acidifiantes anaérobies à partir des glucides solubles (Rippstein
et Godet, 1999).
Importance de l’ensilage
L’ensilage valorise la matière sèche du produit ensilé dont la
digestibilité augmente et devient supérieure à celle du même produit
conservé par voie sèche (foin).
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Procédés de fabrication de l’ensilage
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Choix de la plante
La plante à ensiler doit avoir :
o une forte teneur en glucides soluble (au moins de 12% MS en coupe
directe) et en MS. En effet, moins les plantes sont riches en sucre,
moins le pH du silo diminuera rapidement,
o une humidité convenable et,
o une teneur en protéines relativement faible.
Si la teneur en protéine est trop forte, la fermentation part mal et la
masse pourrit (formation d’acide butyrique). Ainsi:
o Les graminées riches en sucres (maïs, Pennisetum purpureum, et
Panicum maximum) sont faciles à ensiler par cette méthode.
o Par contre, l’auto fermentation des légumineuses est aléatoire car ce
sont des plantes trop pauvres en sucres et trop riches en
protéines. Pour réussir leur ensilage à chaud, il faut leur adjoindre
artificiellement un sucre ou un conservateur pour permettre
l’installation rapide d’une fermentation lactique au sein du fourrage
ensilé
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Conditions de fabrication de l’ensilage à chaud
Pour avoir un bon ensilage, il faut :
1. Réaliser une enceinte appelée silo;
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Hachage du fourrage à l’aide d’une hacheuse mécanique
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Faucheuse-hacheuse-chargeuse à fléaux
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Remorque-hacheuse-chargeuse
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3. Donner une pente au silo afin de permettre l’élimination des
exsudats (eau qui s’écoule de la masse d’herbe).
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a. Saupoudrer d’abord du sel à la surface du sol qui doit
recevoir les fourrages pour éviter les moisissures.
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b. Mettre une couche protectrice de fourrage ou un plastique pour
tapisser le sol au fond du silo.
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Remplissage du silo par
couches successives (premier
tas de la 1ère couche).
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e. Recommencer le tassement jusqu’au remplissage complet du silo.
En cas d’interruption de l’opération avant remplissage, recouvrir le
silo avec de la paille ou un film plastique.
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8.3. 2. L’ensilage à froid ou en milieu acide
L’ensilage en milieu acide ou ensilage à froid, consiste à créer
artificiellement un milieu fortement acide (pH- 3,5 à 4) dans lequel
seul peut vivre le ferment lactique. La fermentation lactique produit
à basse température empêche ainsi la fermentation butyrique de la
supplanter. Les chances d’insuccès sont donc considérablement
diminuées.
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Le fourrage placé dans le silo est tassé comme dans l’ensilage à
chaud, mais est arrosé d’un des mélanges acides, et cela sans
chercher l’élévation de température.
L’avantage de l’ensilage à froid réside surtout dans le fait que l’on
peut procéder au remplissage sans interruption et sans hachage et
utiliser des silos de dimension réduite, c’est donc un procédé
applicable à la petite et à la moyenne culture.
L' ensilage entraine des pertes de matière sèche sous forme de gaz
(respiration puis fermentation) de jus (fourrages ensilé à moins de
25% MS) et de parties noirâtres et putréfiées sur le dessus et les
côtés du silo si l'étanchéité de ce dernier est insuffisante.
En revanche, l'ensilage entraine très peu ou pas de diminution de
digestibilité et de valeur énergétique (sauf en cas d' ensilage
pourri), mais entraine des diminutions plus ou moins importantes
suivant la qualité de conservation:
• de la valeur azotée. Elle diminue d'autant plus que l’ ensilage est
riche en ammoniac, en azote soluble et en produits de fermentation
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• de la quantité ingérée. Elle diminue avec les mêmes facteurs que la valeur
azotée et dépend en outre de la finesse de hachage parce que cette dernière
joue non seulement sur la qualité de conservation, mais aussi par elle-
même. Mais les ensilages préfanés sont généralement mieux consommés
que les ensilages préparés avec des fourrages frais; la teneur en MS semble
jouer un rôle important (la consommation augmente avec le taux de MS).
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Ces caractéristiques ne sont souvent obtenues en coupe directe, sauf
avec le maïs, que par l'emploi de conservateurs efficaces (les
acides).
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La valeur alimentaire des ensilages est légèrement inférieure à
celle du fourrage frais et cela est surtout net, avec des ensilages non
préfanés, en raison des pertes d’éléments solubles très digestibles.
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