Chapitre 2 Mme Bovary
Chapitre 2 Mme Bovary
Chapitre 2 Mme Bovary
GUSTAVE FLAUBERT
Objectifs
SEANCE 1
Biographie
Gustave Flaubert (1821-1880), fils d’un chirurgien réputé de Rouen, a voué sa vie essentiellement à la littérature : hanté par la perfection formelle, il
consacre plusieurs années à écrire chacune de ses œuvres (L’ éducation sentimentale, Salammbô…). Ses romans sont empreints de réalisme
pessimiste (qui lui vaudra d’ailleurs, en 1857, un procès pour immoralité, à propos de la peinture de l’adultère dans Madame Bovary), mais aussi
d’une ironie qui les rend très modernes.
« Je n’ai aucune biographie. […] l’écrivain ne doit laisser de lui que ses œuvres. Sa vie importe peu. Arrière la guenille ! », écrit Flaubert en
août 1859. De fait son existence sans grand relief semble avoir été entièrement vouée à l’écriture, à un travail acharné pour réussir à écrire « un livre
sur rien […] qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style ». Avec Madame Bovary ou encore L’Éducation sentimentale, Flaubert a
inventé le roman moderne en transformant radicalement les exigences stylistiques et les techniques narratives du genre. En cela il est un de ceux qui
ont le plus influencé la littérature des siècles suivants, en France comme à l’étranger.
Madame Bovary, Flaubert 1857
Pour écrire Madame Bovary, Flaubert s’inspire d'un fait-divers rapporté par la presse de l’époque : le
suicide d’une jeune bourgeoise mariée à un officier de province.
Signe du succès du roman, l’héroïne, Emma, donnera son nom à un comportement, le bovarysme :
un sentiment d'insatisfaction chronique et, son pendant, l'évasion dans les lectures et le rêve.
C’est d’abord un succès de scandale : lors de la publication en 1857, Flaubert et son éditeur sont
jugés pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ».
Ce n’est pas seulement la morale de son époque que Flaubert transgresse, le scandale vient aussi et
surtout pour ses contemporains du renouvellement des structures formelles du genre
romanesque.
Madame Bovary (résumé)
Emma Bovary, fille d’agriculteurs, a reçu une certaine éducation, nourrie de lectures romanesques, et aspire à une vie pleine
de grands sentiments, de luxe, d’exotisme…
Pour échapper à son milieu, elle épouse un médecin de campagne, Charles Bovary, mais se retrouve finalement confrontée à
la médiocrité de la vie provinciale dans le petit bourg de Yonville près de Rouen.
Elle devient alors une proie rêvée pour Rodolphe, don Juan médiocre et sans scrupule, qui en fait sa maîtresse.
Emma croit s’émanciper dans l’adultère qu’elle voit toujours comme une grande passion romanesque, et s’imagine qu’elle
s’est libérée des lois sociales...
Repérages
Mouvement 2
SEANCE 2
La première phrase
« Mme Bovary remarqua que plusieurs dames n’avaient pas mis leurs gants dans leur
verre.
Que montre cette phrase ?
Emma connait les usages : elle sait que les femmes boivent de l’alcool, elle n’est pas surprise.
Faux
Emma ne connait pas les codes de la société dans laquelle elle se trouve.
Vrai
Emma est perspicace, elle est aux aguets pour savoir ce qu’il convient de faire ou de ne pas
faire, elle aimerait connaitre ces codes.
Vrai
Le duc de Laverdière et le regard d’Emma (ligne 1 à 11)
Style (ou discours) indirect libre : type de discours dans lequel les paroles sont intégrées au récit sans être subordonnées à
un verbe de parole.
Analyse de la ligne 12 à 15
SEANCE 3
La préparation d’Emma
Emma fit sa toilette avec la conscience méticuleuse d’une actrice à son début. Elle
disposa ses cheveux d’après les recommandations du coiffeur, et elle entra dans sa robe
de barège, étalée sur le lit.
Charles parait-il être l’époux idéal ? Que ressent Emma vis-à-vis de lui ? Comment l’auteur s’y prend-il pour créer
cet effet ?
Emma apparait dans ce passage comme une épouse dédaigneuse. Charles ne correspond pas à l'idéal de l'époux dans ce
cadre.
Il est inadapté à cette vie en société dont les accessoires le gênent, comme le montre la présence de verbes liés à l'idée
d'embarras, "gêner" et "serrer", "Le pantalon de Charles le serrait au ventre, " Les sous-pieds vont me gêner pour danser » .
Emma ne le traite pas comme son égal, elle le méprise: cet effet est créé par la présence de paroles rapportées directement.
Emma emploie des phrases exclamatives, « Mais tu as perdu la tête ! » et interrogatives, « Danser ? » qui soulignent son
mépris.
Elle emploie également l’impératif, « reste à ta place ». Elle a peur d’avoir honte de lui comme le montre l’expression « on
se moquerait de toi », ce qui prouve qu’elle n’est pas à l’aise dans ce milieu avec lui.
Charles est soumis à Emma comme en témoigne sa réaction, « Charles se tut », le lecteur peut ressentir de la pitié pour lui.
Dernier paragraphe
Il la voyait par derrière, dans la glace, entre deux flambeaux. Ses yeux noirs semblaient plus noirs. Ses
bandeaux, doucement bombés vers les oreilles, luisaient d’un éclat bleu ; une rose à son chignon tremblait
sur une tige mobile, avec des gouttes d’eau factices au bout de ses feuilles. Elle avait une robe de safran pâle,
relevée par trois bouquets de roses pompon mêlées de verdure.
Du point de vue du rythme, il s’agit ici d’une pause.
Dans cet extrait, le point de vue est interne à Charles.
La description d’Emma est plutôt méliorative.
On peut en déduire que Charles aime Emma.
Dernier paragraphe, analyse