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Ankyloses Temporo-Mandibulaire

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ANKYLOSES TEMPORO-

MANDIBULAIRE
Dr Ababacar Diegane FAYE
DEFINITION
Les constrictions permanentes des
maxillaires ( C.P.D.M.) se définissent comme
étant l’impossibilité partielle ou totale mais
permanente d’ouvrir la bouche due à une lésion
fixée, contrairement au trismus qui est
l’impossibilité plus ou moins complète, mais
temporaire de l’ouverture buccale due à une
lésion évolutive.
INTRODUCTION
L’ankylose temporo-mandibulaire est une CPDM
d’origine
Décrite par Dupuis, distingue 3 classes de C.P.D.M. :
• Les C.P.D.M. articulaires par ankylose temporo-
mandibulaire
• les C.P.D.M. extra-articulaires par lésions
osseuses, par lésions des parties molles.
• Les C.P.D.M. mixtes qui associent les formes
articulaires et extra articulaires.
L’ANKYLOSE TEMPORO-
MANDIBULAIRE
RAPPELS
• Anatomie et physiologie de l’ATM (cf cours
luxation ATM)
RAPPELS
• Etiologies:
 Causes Traumatiques
Elles sont dominées par :
- La fracture du condyle mandibulaire .
Elle est fréquente dans les formes sous condyliennes
hautes et capitales survenant surtout chez l’enfant.
C’est pourquoi devant tout traumatisme du menton ou
toute fracture symphysaire chez l’enfant ou l’adulte et
compte tenu de l’association fréquente, l’attention doit
être attirée sur une lésion du condyle.
RAPPELS
- Les autres traumatismes :
Les contusions et les luxations négligées de
l’A.T.M.
RAPPELS
Causes infectieuses
On distingue 2 types d’infections :
- Les infections primaires
Elles sont représentées par les arthrites d’origine
bacillaire et particulièrement gonococcique.
Elles sont exceptionnelles, aujourd’hui.
RAPPELS
- Les infections secondaires
L’atteinte de l’ATM se fait soit :
• par la propagation d’un foyer infectieux de voisinage
telles que :
Otites et oto- mastoïdites suppurées à extension antérieure ;
parotidites suppurées ;
ostéites et ostéomyélites de la branche montante.
• dans le cadre d’une infection générale telle que :
Septicémie ;
septicopyoémie.
RAPPELS
Causes dégénératives
L’attente de l’ATM par les rhumatismes
dégénératifs est assez fréquente mais les
complications en C.P.D.M. sont rares.
Cette ankylose temporo-mandibulaire a été
observée dans :
• La polyarthrite chronique évolutive (P.C.E.) ;
• La maladie de Still : arthrite rhumatoïde
juvénile.
RAPPELS
Causes congénitales
Les ankyloses dites congénitales se rencontrent
très tôt chez le nourrisson. Elles sont
exceptionnelles.
*Syndrome de Nievergelt
* le double condyle congénital.
*Ankylose congénitale familiale
RAPPELS
Autres causes (souvent passées inaperçues)
• Manœuvre de Mauriceau lors de
l’accouchement ;
• application de forceps avec écrasement des
condyles ;
• traumatisme de l’enfance inaperçue méconnu
II-DIAGNOSTIC
II-DIAGNOSTIC
II-1-DIAGNOSTIC POSITIF
II-1-1- T.D.D. : Ankylose temporo-mandibulaire
bilatérale de l’enfant ou évoluant depuis
l’enfance.
Les circonstances de découverte sont
nombreuses :
La constriction est découverte :
II-DIAGNOSTIC
• Soit par les parents devant un enfant qui depuis la
naissance n’a jamais baillé. Ils constatent une
diminution de l’espace inter incisif avec l’éruption
des premières dents, ou la difficulté de passer la
tétine.
• Soit par le pédiatre lors d’une consultation
• Soit par le chirurgien-dentiste ou le médecin
stomatologiste
• Soit l’anesthésiste lors d’une anesthésie générale.
II-DIAGNOSTIC
L’examen clinique appréciera :
• l’ouverture buccale et les mouvements de la
mandibule
• les modifications de la morphologie faciale qui
sont très importantes
• les troubles fonctionnels.
II-DIAGNOSTIC
• L’ouverture buccale et les mouvements de la
mandibule,

On note que :
- l’ouverture buccale est très réduite voire
nulle ;
- tous les mouvements mandibulaires sont nuls.
II-DIAGNOSTIC
• Les modifications de la morphologie faciale.
Elles sont la conséquence des troubles de la
croissance maxillo-mandibulaire et sont d’autant
plus marquées, que l’ankylose serrée est
installée dans la jeune enfance et évolue depuis
longtemps.
II-DIAGNOSTIC
Elles se caractérisent dans cette forme bilatérale par :
- L’effacement de la saillie mentonnière.
- Le raccourcissement de la branche horizontale avec
une encoche pré-angulaire responsable de
rétrognathie ; le tout donnant « l’aspect de profil
d’oiseau » ou « Andy Gump » des auteurs anglo-
saxons ou « Vogelgesicht des auteurs germaniques ou
encore le caractéristique « profil de Musaraigne ».
- La protrusion de la pyramide nasale.
II-DIAGNOSTIC
- L’examen d’orthopédie dento-faciale montre :
une biproalvéolie supérieure et inférieure ;
une supra clusie.
- Le bilan dentaire montre :
• Une denture défectueuse avec coexistence des
dents lactéales et permanentes;
des poly caries surtout postérieures;
une mauvaise hygiène bucco-dentaire.
II-DIAGNOSTIC
• Les troubles fonctionnels
Certains patients présentent une bonne tolérance vis à
vis de cette infirmité.
La parole est à peine gênée dans son ampleur
Les troubles nutritionnels sont rares car les patient
s’adaptent à un régime liquide ou semi-liquide ou à un
régime solide en poussant avec le bout de la cuillère ou
en frottant avec les doigts les aliments sur l’arcade.
Cependant on note tout de même chez ces patients une
certaine hypotrophie, avec maigreur.
II-DIAGNOSTIC
Au terme de ce bilan clinique, c’est
particulièrement la radiographie qui va aider le
praticien dans le diagnostic et l’indication
thérapeutique.
II-DIAGNOSTIC
La radiographie de l’ATM.
• Incidences
Panoramique
Téléradiographie du crâne de profil : permet les
études céphalométriques d’ODF.
Le scanner maxillo-facial (en coupes axiales et
coronales) apprécie l’épaisseur et le volume du
bloc osseux et évalue l’extension vers la base du
crâne.
II-DIAGNOSTIC
• Résultats
Ces différentes incidences en dehors de la téléradiographie nous
renseignent :
- Le volume et l’importance du cal osseux.
- L’existence d’une cause locale éventuelle telle une fracture ancienne
et donne l’indication thérapeutique.
La téléradiographie montre :
- Inversion de l’obliquité de la branche montante ;
- fermeture de l’angle goniaque ;
- raccourcissement de branche montante ;
- une encoche pré angulaire ;
- un plan occlusal oblique en bas et en avant.
II-DIAGNOSTIC
Ces incidences radiologiques ont permis d’établir la classification
de Topazian qui distingue 3 types d’ankyloses selon l’extension
antérieure et interne.
• Type 1 : Fusion du condyle

• Type 2 : Fusion empiétant sur l’échancrure sigmoïde, mais en


respectant une partie.

• Type 3 : Fusion continue du condyle et du coroné pouvant dans


certains cas englober l’aile interne de l’apophyse ptérygoïde.
II-DIAGNOSTIC
II-1-2-FORMES CLINIQUES
 Ankylose unilatérale de l’enfant
Les déformations qui se retrouvent mieux de face que le profil, donnent
une asymétrie caractéristique.
• Du côté atteint
Asymétrie faciale avec une déviation de la saillie mentonnière du côté de
la lésion ce qui a fait dire à Dufourmentel que le « menton regarde la
lésion »
Le plan occlusal s’élève au fur et à mesure qu’on s’éloigne du segment
molaire.
Les dents inférieures restées sur l’arcade présente une inclinaison
linguale (d’autant plus importante que la latérognathie est plus
accentuée).
II-DIAGNOSTIC
• Du côté sain
La joue est aplatie.
La fente buccale est oblique vers le bas et
l’hémi-lèvre est quelque peu éversée.

Dans tous les cas la radiographie fait le


diagnostic et situe le côté atteint.
II-DIAGNOSTIC
Ankylose de l’adulte
Si la lésion est installée et évolue depuis l’enfance,
le tableau clinique est identique à celui de
l’enfant.
Si les lésions se sont installées après la fin de la
croissance :
• Diminution de l’ouverture buccale ;
• absence de modifications de la morphologie
faciale.
II-DIAGNOSTIC
II-2-DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Il se pose particulièrement avec :
 Le trismus
C’est l’impossibilité plus ou moins complète d’ouvrir la bouche,
mais temporaire, qui est due à une affection ou lésion évolutive.
Dans ce cas la limitation de l’ouverture buccale est appréciée
par :
L’interrogatoire qui précise la date de début qui est assez
récente.
Le contexte : soit le tableau clinique aigue, soit chronique et
recherche une étiologie générale dominée par le tétanos
II-DIAGNOSTIC
L’examen clinique qui recherchera une cause
locale infectieuse ou traumatique ou tumorale
II-DIAGNOSTIC
Luxation unilatérale de l’ATM
Les signes cliniques observés sont unilatéraux
mais ici le menton est dévié du côté opposé à la
lésion ce qui donne une « bouche en chantre de
village »
Cet aspect de la luxation unilatérale fait la
différence avec l’ankylose unilatérale où le
« menton regarde la lésion » selon
Dufourmentel.
II-DIAGNOSTIC
Atrophies mandibulaires d’origine
condylienne : peuvent être acquises ou
congénitales.
III- TRAITEMENT
III- TRAITEMENT

Ce traitement doit faire appel à une équipe


pluridisciplinaire associant chirurgiens maxillo-
faciaux, orthodontistes, nutritionnistes et
anesthésistes réanimateurs.
III- TRAITEMENT

III-1. Buts
• Libérer l’ATM et retrouver une bonne
ouverture buccale
• Eviter la récidive par une résection suffisante
avec interpositions et une rééducation intense
pour consolider l’acquis opératoire.
• Améliorer l’esthétique faciale
III- TRAITEMENT

III-2. Les moyens


LA PREVENTION visera à traiter correctement :
• Les infections de façon énergique par les
antibiotiques
• Les fractures sous condyliennes hautes et capitales
par traitement orthopédique et la rééducation
fonctionnelle de Delaire.
• Par traitement chirurgical des fractures sous
condyliennes basses par ostéosynthèse et
rééducation précoce.
III- TRAITEMENT

MOYENS CURATIFS
• Traitement chirurgical visera à :
Traiter la lésion initiale.
Corriger des modifications de la morphologie
faciale.
III- TRAITEMENT

 Traitement de lésion initiale.


Fait intervenir plusieurs facteurs :
- Anesthésie ; avec actuellement intubation sous fibroscopie
- L’âge de l’intervention ; 2 tendances:
o Intervention précoce
• Ginestet, Dumas et Stricker préconise l’âge d’intervention
à : 3 ans dans l’ankylose unilatérale ;
5-6 ans dans l’ankylose bilatérale, pour éviter des troubles
de la morphologie faciale et pour sauver le maximum de
dents.
III- TRAITEMENT

o Intervention tardive
Vilasco, Cernea, Guilbert préconisent l’âge
d’intervention vers 12 ans pour préserver
jusqu’à cet âge l’activité du reliquat
cartilagineuse condylien, et surtout à cause de la
fréquence des récidives avant cet âge (le jeune
enfant ne comprenant pas l’intérêt d’une
rééducation astreignante).
III- TRAITEMENT

La tendance actuelle dans nos pays est dictée


par l’âge de la consultation.
La plupart de nos patients ont consulté
tardivement, toutefois il nous est arrivé d’opérer
les enfants dont l’âge varie entre 3-8 ans.
III- TRAITEMENT

o Voies d’abord
La présence des 2 branches extra pétreuses du
nerf facial et de leur épanouissement a imposé
de différents tracés. On distingue :
 Les voies basses (sous-angulo-mandibulaire de
Sebileau (France) ou de RIDSON (USA).
Elles donnent un accès indirect sur l’ATM
III- TRAITEMENT

 Les voies hautes : accès direct


Rétro Auriculaire, Sus Auriculaire.
o Intervention proprement dite va consister en une résection
osseuse ou ostectomie qui sera fonction du volume du bloc
osseux.
Actuellement on préconise une ostectomie suffisamment large
admettant la pulpe de l’index et emportant le coroné dans les
formes massives.
Avec interposition ou non de matériaux inertes (La résine
acrylique, alliage à base d’acier,Silastic) ou biologiques (graisse,
muscle, aponévrose…)
PERSPECTIVES: prothèse d’ATM
III- TRAITEMENT

Traitement des troubles de morphologie


faciale.
• Par ostéotomies diverses portant sur :

• Par greffes osseuses pour combler des


méplats.
• Par génioplastie
III- TRAITEMENT

Traitement post- opératoire :


• Mécanothérapie
C’est le complément indispensable de la chirurgie.
Elle a pour but :
- d’améliorer l’ouverture buccale ;
- d’empêcher la récidive.
• Elle utilise plusieurs appareils depuis la toupie
de bois en passant par les pinces à linge jusqu’à
l’appareil de Bénoist
III- TRAITEMENT

INDICATIONS
 dans les ankyloses fibreuses
Sous anesthésie générale, ouverture buccale forcée
complétée par la mécanothérapie
En cas d’échec, recours à la chirurgie par voie haute.
 Dans les synostoses
• Vierges, jamais opérée : chirurgie par voie haute avec une
résection osseuse étendues associée à une mécanothérapie
post-opératoire active, soutenue et longtemps suivie (6
mois à 1 ans)
• Récidivées : chirurgie
III- TRAITEMENT

RÉSULTATS
Bien traitée et associée à une mécanothérapie
post-opératoire active précoce, continue
pendant longtemps, les résultats sont excellents.
Mais l’évolution est menacée par la récidive qui
est assez fréquente.
CONCLUSION
CONCLUSION

• Fréquence dans nos régions


• Leurs étiologies sont dominées dans nos pays par les
infections même si les traumatismes occupent une place
assez appréciable.
• Le diagnostic qui est avant tout clinique repose aussi sur
le bilan radiographique notamment les panoramiques et
mieux le scanner.
• Le traitement assez délicat est dominé par les récidives
assez fréquentes d’où la complémentarité de la chirurgie
et la mécanothérapie

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