La gestion de ces déchets nous impose un devoir de solidarité : nous assurer que ceux que nous produisons aujourd’hui n’entraîneront pour nos descendants aucune nuisance inacceptable. C’est au regard de cette exigence éthique que la SFEN est favorable à la réalisation du projet Cigéo. Cet équipement nous paraît en effet capable de garantir dans les meilleures conditions de sûreté et sur le très long terme le confinement des déchets les plus radioactifs.
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Débat public relatif au projet Cigéo - la position de la SFEN
1. CAHIER D’ACTEURS
Les déchets que les sociétés produisent ont bien entendu une image
négative. Il faut cependant avoir à l’esprit que ces déchets résultent
de processus industriels, énergétiques, médicaux... qui entraînent
dans l’ensemble une amélioration de nos conditions de vie. Ainsi
en est-il des déchets toxiques, chimiques ou nucléaires, que nos
parents et grands parents ont dû nous léguer.
La gestion de ces déchets nous impose un devoir de solidarité : nous
assurer que ceux que nous produisons aujourd’hui n’entraîneront
pour nos descendants aucune nuisance inacceptable. C’est au
regard de cette exigence éthique que la SFEN est favorable à la
réalisation du projet Cigéo. Cet équipement nous paraît en effet
capable de garantir dans les meilleures conditions de sûreté et sur
le très long terme le confinement des déchets les plus radioactifs.
Au-delà des aspects techniques, plusieurs considérations confortent
notre conviction en ce sens :
// Quatre raisons pour un « a priori » favorable
*Tous les pays « nucléaires » travaillant à la gestion des
déchets à vie longue ont fait, comme la France, le choix du stockage
géologique : Suède, Finlande, Royaume-Uni, Canada, États-Unis,
Suisse, Belgique, Chine, Union Européenne… Un tel consensus
est un solide gage de crédibilité pour le stockage géologique,
unanimement retenu comme la solution la mieux adaptée, de
préférence à l’entreposage de longue durée.
*Le maître d’ouvrage de Cigéo, l’ANDRA,
est un établissement public placé sous la tutelle de
l’État. Indépendante des producteurs de déchets, et hors de
tout positionnement « pour ou contre » le nucléaire, l’ANDRA a
Les propos au sein du présent cahier d’acteurs n’engagent que leur auteur et sont totalement indépendants de la CPDP.
Société Française
d’Energie Nucléaire (SFEN)
Association scientifique sans but lucratif
créée en 1973, la Société Française
d’Energie Nucléaire regroupe 3500
adhérents, chercheurs, ingénieurs,
industriels, universitaires, médecins
œuvrant pour la plupart dans le
domaine nucléaire. Son objet est de
favoriser les progrès des sciences et
techniques nucléaires et de contribuer à
l’information sur cette forme d’énergie.
5 rue des Morillons
75015 Paris
Tél. : 01 53 58 32 10
Fax : 01 53 58 32 11
Email : sfen@sfen.fr
Sites Internet : www.sfen.org
energies.sfen.org
Twitter : @SFENorg
contact //
// Juillet 2013
www.debatpublic-cigeo.org
*avec interruption au mois d’août
15 mai 15 octobre*
DÉBAT PUBLIC sur le projet de
CENTRE DE STOCKAGE RÉVERSIBLE
PROFOND DE DÉCHETS RADIOACTIFS
EN MEUSE/HAUTE-MARNE (Cigéo)
CIGÉO : LES RAISONS DE LA
CONFIANCE DANS LA SOLIDITÉ DU
PROJET
• N°13
2. // Les deux avantages du stockage géologique
// Cigéo prêt pour la phase industrielle
comme premier critère d’action l’intérêt général,
aujourd’hui et à long terme. Il est positif que
Cigéo se décide et se réalise sous cette égide.
*Cigéo est le fruit d’un vaste effort
collectif. Certes, c’est l’ANDRA qui a conçu
et qui conduit le projet. Mais les principaux
acteurs du nucléaire français y apportent leur
contribution. Et au-delà de ce périmètre, de
nombreux organismes et laboratoires ne relevant
pas du secteur nucléaire contribuent aux travaux
sur les déchets : CNRS, BRGM, IFP, INERIS... Y
collaborent aussi les agences de gestion des
déchets de Belgique, d’Espagne, d’Allemagne
et de Suisse. En fait, autour de l’ANDRA, c’est
l’apport de toute une communauté scientifique
qui se concrétise dans Cigéo.
*Le projet Cigéo est contrôlé et
évalué en permanence par des
instances irrécusables. La Commission
Nationale d’Évaluation (CNE), composée de 12
experts indépendants se prononce chaque année
sur la sûreté du projet et sa fiabilité. Un contrôle
étroit est aussi exercé par l’ASN et l’IRSN, ainsi
que par les experts internationaux de l’OCDE/
AEN. Le Parlement (OPECST) exerce également
son pouvoir d’examen par des investigations
directes ainsi que par des consultations de toutes
ces instances et du HCTISN (Haut Comité pour
la Transparence et l’Information sur la Sécurité
Nucléaire). Ces contrôles poussés et multiples
portent une appréciation d’ensemble positive sur
Cigéo. C’est là un élément essentiel qui nourrit la
confiance dans la solidité du projet.
Le choix du stockage géologique s’explique
par deux avantages essentiels qui répondent
à l’exigence éthique que nous évoquions
précédemment :
• Il offre une sûreté totalement passive ne
réclamant pas d’action particulière à la charge
des générations suivantes.
• Il permet d’isoler les déchets de la biosphère
pendant de longues durées, bien au-delà
du temps nécessaire à la diminution de leur
radioactivité vers des niveaux inoffensifs.
Dans son dernier Avis de mars 2013, la CNE
« affirme » que Cigéo permettra de confiner
les déchets « pour des centaines de milliers
d’années ». La Commission ajoute – et c’est
là un élément capital du dossier Cigéo :
« ...cette durée suffit à abaisser la nocivité des
déchets à un niveau tel qu’elle ne pose plus
de problème pour les populations vivant au-
dessus du stockage ».
Le projet Cigéo est suffisamment avancé pour
que soit engagée sa réalisation industrielle,
prévoyant une mise en service en 2025. Tel est
l’avis de la CNE. Il n’y a pas de raison de le
remettre en cause.
Bien des étapes restent à franchir dans cette
perspective et notamment le dépôt en 2015 d’une
autorisation de création, une enquête publique
locale, le vote d’une loi fixant les conditions
de la réversibilité du stockage... puis le début
de la construction à partir de 2019… sous
réserve de son autorisation. Compte tenu de ces
échéances il semble sage à la SFEN de maintenir
le calendrier prévu. Repousser la réalisation au
motif que le projet ne serait pas complètement
finalisé n’aurait guère de sens, d’autant que les
années qui viennent seront mises à profit pour
optimiser la conception des équipements et
effectuer les derniers choix techniques.
Auparavant l’ANDRA devra indiquer comment
elle comptera intégrer dans la conception de
Cigéo les suggestions et les tendances qui se
seront dégagées du présent débat.
Sur tous ces sujets ainsi que sur les questions
liées au financement du projet et à son impact
sur l’économie régionale... la SFEN en appelle à
des discussions constructives, loin des slogans
et des dogmes préétablis. Le dossier Cigéo est un
élément déterminant de la politique énergétique
nationale. Il mérite un débat ouvert et apaisé.
3. // Pas d’impact sur les populations riveraines
// La contrepartie d’une pollution chimique évitée
Prenons le cas des déchets de Haute Activité
(HA), les plus dangereux potentiellement. Ils
sont conditionnés sous forme de blocs vitrifiés et
enfermés dans des conteneurs en acier. Ceux-ci
sont disposés dans des « colis » placés dans
des ouvrages de protection scellés (alvéoles).
L’ensemble est aménagé à 500 m de profondeur
au sein d’une couche d’argile imperméable et
stable depuis plus de 100 millions d’années.
Tels sont les dispositifs de confinement mis en
œuvre à Cigéo.
Il est scientifiquement admis qu’au fil du temps,
après des milliers d’années, les premières
barrières de confinement pourront se dégrader
sous l’action de l’eau. La plupart des déchets, non
solubles et peu mobiles resteront dans l’argile
de la couche géologique et ne se seront déplacé
que très peu au-delà de ces barrières dégradées
après des centaines de milliers d’années. Leur
impact en surface sera nul.
Certains déchets plus mobiles pourraient se
dissoudre dans l’eau et entamer une migration
vers la surface. Mais, retenus par la couche
géologique, ils ne pourront effectuer ce
déplacement que sur des durées extrêmement
longues, de l’ordre de 100 000 à 200 000 ans.
Ils auront ainsi perdu leur dangerosité du fait de
leur décroissance radioactive et de leur faible
concentration, due à leur dilution.
Pour les populations riveraines l’impact serait
négligeable, de l’ordre de 0,01 millisevert/an
soit plus de 200 fois moins que les niveaux de
radioactivité naturelle. Et même en prenant en
compte les éventuels dysfonctionnements du
système et les défaillances externes d’origine
naturelle ou humaine (failles, séismes,
glaciation, intrusions…), ainsi que les risques
d’accidents (incendie, explosion d’hydrogène
dans une alvéole de stockage...) les études
montrent que l’impact en surface resterait encore
très inférieur à la limite de 0,25 mSv imposée
par les autorités.
Il est exact de dire (et c’est un des principaux
arguments des opposants au projet) qu’aucun
ouvrage humain ne peut garantir une parfaite
étanchéité pendant 1 million d’années. Cigéo
n’échappe pas à la règle. Mais les études
démontrent que même si l’étanchéité des
barrières ouvragées est dégradée l’impact des
déchets dans mille, cent mille ou 1 million
d’années restera finalement négligeable pour le
public. Et c’est là l’essentiel.[1]
En se substituant aux centrales à combustibles
fossiles - qui déversent leurs déchets chimiques
dans l’environnement - les centrales nucléaires
évitent de graves pollutions : ainsi par exemple
les quelques 6000 m3
de déchets de haute
activité aujourd’hui recensés et appelés à être
stockés à Cigéo représentent une production
électronucléaire ayant permis d’éviter le rejet
à l’atmosphère, depuis les années 1970,
d’environ 10 milliards de tonnes de CO2,
50 millions t de dioxyde de soufre, 25 millions t
d’oxyde d’azote et 2 millions t de poussières
et particules fines ! Les déchets nucléaires sont
ainsi la contrepartie, sans impact sanitaire et
environnemental réel, d’une immense réduction
de la pollution atmosphérique qui aurait, elle, eu
un impact avéré sur l’environnement et la santé
des populations partout en France.
[1]
Le dépôt profond de déchets nucléaires d’Asse, en Allemagne, subit des infiltrations d’eau. Certains voudraient y voir la preuve de la vulnérabilité de…Cigéo. Mais les
deux équipements n’ont rien de commun : Asse est une ancienne mine de sel et de potasse reconvertie en dépôt de déchets de faible et moyenne activité en 1967. A cette
époque les critères très sévères pour qualifier un site de stockage géologique -et notamment imperméabilité et stabilité depuis des millions d’années- n’existaient pas. Cigéo
est précisément conçu et implanté pour rendre impossible le genre de problèmes rencontrés à Asse.
4. Maquette : Campardou Communication • Impression : La Renaissance
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
// Un puissant facteur de développement pour la région
2000 emplois environ seront créés pour la
réalisation de Cigéo et entre 600 et 1000 pour
son exploitation. Des milliers d’autres emplois,
indirects et induits, en résulteront : fournisseurs
et prestataires, commerces, services… Des
programmes d’accompagnement sont prévus
dans le cadre d’un « schéma de développement
du territoire » pour améliorer notamment les
transports, l’alimentation en eau et en électricité.
Les nuisances se concrétiseraient dans la
livraison des déchets avec l’arrivée de 2 trains
par semaine puis 2 par mois après quelques
années. Ce type de transport est organisé
régulièrement par Areva à destination de pays
tiers. Il est parfaitement sécurisé et n’a causé
aucun incident notable depuis des dizaines
d’années. Quant aux rejets de gaz opérés pour
certains colis de déchets ils auraient un impact
pratiquement nul.
Si l’on raisonne coûts/bénéfices, il est évident
que pour la région, qui connaît une situation
difficile, l’implantation de Cigéo sera un atout
économique de première grandeur.