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60
Une maison passive en bois de
pays pour un couple d’anciens
agriculteurs.
Chronologie
Projet en réflexion depuis
2004.
Conception en 2010-2011.
Construction de février 2012
au 1er semestre 2014.
A la retraite, Bernard et Viviane ont eu le souhait d’une nouvelle maison.
Ils l’ont voulu confortable mais aussi autonome en énergie (sans besoin
de chauffage), afin de ne pas dépendre des énergies fossiles car ils sont
persuadés que leur prix va augmenter.
Ils ont aussi utilisé des arbres de la ferme pour sa construction et ils
l’ont isolé avec du journal recyclé (ouate de cellulose). L’ensemble de la
construction a été exécuté par des artisans locaux.
Présentation
Saint Brieuc
Quimper
Vannes
Rennes
Rostrenen
Coatleven
Façade Sud - Photo © Servane Guihaire - Constructys Bretagne
www.libnam.eu 2
Contexte
En plus de vivre dans une maison
«  sans chauffage  », les futurs
habitants ont ambitionné de
l’ériger avec du bois d’œuvre issu de
leur exploitation agricole et de faire
appel à des savoir-faire d’artisans
locaux. Ils souhaitaient également
qu’elle soit habitable en cas de
mobilité réduite.
L’architecte Christophe Gauffeny,
appuyé par le cabinet d’étude
thermique, a imaginé un bâtiment
modulaire, avec un noyau  « passif »
de 120 m² (pour 211 m² de surface
totale), orienté sud-sud/ouest.
Celui-ci est entouré de pièces
annexes, soit «  BBC  » (bâtiment
basse consommation), soit non
isolées, en zones tampons (arrière
cuisine, garage, jardin d’hiver).
Dans la partie passive de ce
bâtiment compact d’un étage,
aucun chauffage n’est installé en
dehors du système de ventilation
« double flux ».
Le bois de la ferme a pu être intégré
au projet de pavillon, édifié sur un
terrain de 2000 m², à la périphérie
d’un bourg rural de 3400 âmes.
Système constructif
L’ossature bois repose sur un
soubassement en parpaing et des
fondations en béton, au-dessus
d’un vide sanitaire de 60 cm de
Plan © Christophe Gauffeny
N
Collectif franco-britannique Libnam3
hauteur comportant un film en
polyane anti-radon.
Les poutres en «  I  » (marque
allemande Steico) permettent,
grâce à un potentiel de longueur
de 13 m, d’assurer une continuité
entre le grenier et le vide sanitaire,
éliminant ainsi les ponts thermiques
entre murs et planchers.
L’enveloppe, isolée en ouate de
cellulose insufflée de la marque
Isocell (22 cm en murs, 32 cm en
planchers, 36 cm en toiture) ou
en laine de ouate (cloisons), est
recouverte de panneaux de fibre de
bois perméables à la vapeur d’eau
(Pavatex 35 mm).
De nombreuses pièces de bois ont
été fabriquées à partir de bois local.
Les menuiseries extérieures
(Menuiserie André), certifiées par
l’Institut de la Maison Passive à
Darmstadt, sont en triple vitrage.
Les ouvrants et dormants sont
réduits au strict minimum, afin de
diminuer considérablement les
pertes thermiques (seul le vitrage
est visible de l’extérieur).
Le chauffage est assuré
naturellement par le soleil et
l’activité humaine. Une VMC
double-flux (marque danoise Nilan)
optimise la récupération de chaleur
de l’air sortant (rendement de 80%),
de façon à chauffer l’air intérieur
ainsi que l’eau chaude sanitaire. Son
placement à l’étage permet une
répartition optimale des gaines du
sous-sol jusqu’à la toiture.
Composition du plancher : support
parpaing et massif béton - toile de
protection - poutres en I et ouate -
Ossature bois - Photo © Christophe de Quelen - Menuiserie de Quelen
www.libnam.eu 4
Focus technique : Le
bois d’œuvre agricole
Dans ce bâtiment, le matériau bois
a été fortement promu. Il occupe un
volume de 20 à 25 m3 dans l’espace
fini.
contreventement de 16mm - pare-
vapeur - lambourdes - parquet en
chêne local.
Composition des parois extérieures :
bardage douglas ou plaques de
plâtre (BA13) - vide technique 5cm
– panneau de contreventement
- poutres en I (22 cm) et ouate -
pavatex 35 mm (panneaux collés
entre eux) - litelage 27 mm -
bardage douglas.
Composition de la toiture : plaque
de plâtre BA13 - litelage - vide
technique 5 cm - pare-vapeur -
contreventement 8mm - poutres en
I et ouate - panneau OSB 12mm -
pare-pluie - chevrons 6x4 - volige
de peuplier - toile « pico » - zinc.
Les pièces métalliques ont été
réduites au maximum. Même
l’armature des cloisons est en bois.
Le bois d’œuvre, issu de
l’exploitation agricole des maîtres
d’ouvrage, provient d’essences de
chênes, de cyprès et de sitka. Les
pièces de bois ont été façonnées
pour servir à l’empoutrellement, au
lambris, à l’étréssillonnage, au litage
et au parquet.
Le bois a été scié sur place, grâce
au service d’une scierie mobile. Il
a ensuite été séché en entrepôt et
lité sur place, avant d’être travaillé
dans les ateliers de la Menuiserie de
Quelen. Le maître d’ouvrage a suivi
le travail de son bois dans l’atelier,
afin d’observer les différentes étapes
de fabrication.
La finition est remarquable car il
s’agit d’un bois de talus noueux.
Ainsi, aucune lame de parquet ne
ressemble à une autre.
Sciage du bois - Photo © Christophe de Quelen - Menuiserie de Quelen
Collectif franco-britannique Libnam5
Freins et leviers
Il était préconisé, compte-tenu
du règlement d’urbanisme, que le
bâtiment soit aligné face à la route
plutôt qu’en fonction du soleil. Il a
fallu argumenter sur l’objectif de
performance énergétique pour
lever cet obstacle.
Lors des terrassements, les ouvriers
se sont confrontés à la proximité de
la roche-mère sous la surface du sol.
Le vide sanitaire s’est donc limité à
une profondeur de 60 cm et l’idée
d’un puits d’eau a été abandonnée.
En phase chantier, le responsable
Dans le Pays du Centre Ouest
Bretagne, une filière courte du
bois de construction est en cours
de développement, de façon à
optimiser l’utilisation de bois locaux.
Des achats groupés s’organisent.
du lot charpente a facilité les
échanges entre professionnels, du
fait de son expérience et de son
rôle de président de l’association
ECOB. Celle-ci fédère 25 adhérents
sensibilisés à l’écoconstruction,
dont une quinzaine d’artisans.
Plusieurs entreprises intervenues
sur ce chantier en font partie.
Le chantier a également bénéficié
de l’accompagnement, en matière
de construction passive, du Conseil
d’Architecture, d’Urbanisme et de
l’Environnement des Côtes d’Armor
(CAUE 22 - www.caue22.fr).
Par ailleurs, un «  éco-dôme  »
éphémère et gigantesque,
autrement dit une sorte de
montgolfière maintenue en
pression par des ventilateurs, a été
montée sur le site. Cela a permis
aux ouvriers de travailler à l’abri des
caprices météorologiques.
(http://domedebretagne.com/).
Sur un plan technique, une attention
Plancher bois - Photo © Servane Guihaire - Constructys Bretagne
www.libnam.eu 6
particulière a dû être portée aux
menuiseries passives. Compte-
tenu des dormants et ouvrants très
fins, il a été préférable d’effectuer
l’encastrement par l’extérieur du
bâtiment.
Parallèlement, il a été compliqué de
s’approvisionner en portes passives
sans seuils, alors que ceux-ci gênent
le déplacement des personnes à
mobilité réduite.
La marque de VMC double-flux
Nilan s’est imposée puisqu’elle est
la seule machine « compacte 4 en
1  » (VMC Double flux, chauffage
de l’air et de l’eau sanitaire,
rafraichissement d’été) certifiée à
la fois en France (agrément Titre V
RT2012) et par l’institut allemand
Passivhaus
D’unpointdevueéconomique,lefait
de concentrer la partie « passive »
sur une fraction du bâtiment, tout
en assurant une continuité de
toiture entre la partie passive et les
annexes, sans compter la simplicité
et la compacité du bâtiment, ont
permis un bon rapport qualité/coût.
L’écriture architecturale s’en trouve
simplifiée. Cependant, les annexes
permettent de limiter l’impression
de « cube ».
Quant à l’utilisation de bois local, mis
en œuvre de façon traditionnelle,
elle n’a pas eu d’impact majeur sur
le prix final.
D’un point de vue réglementaire, il
existe une obligation d’installer un
Pose de fenêtres - Photo © Christophe de Quelen - Menuiserie de Quelen
Collectif franco-britannique Libnam7
fournissant ses bons de commande,
avec le détail des matériaux.
Ce chantier était pourtant sa 1ère
maison passive. Il a d’ailleurs
suivi une formation assurée par
la menuiserie André, en plus
de Formations aux Economies
d’Energies dans le BATiment (FEE
BAT), de stages en résistance des
matériaux, en étanchéité à l’air
(www.averti-expertises.com), à la
mise en œuvre de ouate (Cellaouate
- www.cellaouate.com et Soprema)
et à la conception bioclimatique.
En revanche, pour ce chantier, il fut
difficile d’identifier une entreprise
compétente pour l’installation de la
VMC double-flux.
chauffage, même dans du logement
passif,malgrélecoûtsupplémentaire
inutile qu’il représente.
De même, la réglementation ne
prend pas systématiquement en
compte l’impératif de favoriser la
migration des vapeurs d’eau au
sein des parois. Par exemple, les
panneaux OSB sont prescrits côté
extérieur de l’enveloppe alors que
leur résistance à la vapeur d’eau
est relativement élevée (risque de
condensation).
Afin de garantir ses travaux, le
charpentier-menuisier rencontre
annuellement son assureur
et obtient sa confiance en lui
Eco-dôme - Photo © Christophe de Quelen - Dôme de Bretagne
8
Intervenants
Maître d’ouvrage : Bernard et Viviane
Coatleven
Maître d’œuvre : Christophe Gauffeny
(phase d’étude, plan, permis, descriptif)
Etude thermique : Passiflore Conseil
(Lannion – 22)
Maçonnerie : CKB (Rostrenen - 22)
Charpente, isolation, ouvertures :
Menuiserie de Quelen (Locarn - 22)
Couverture : Ets Glou (Rostrenen - 22)
Plomberie-électricité : Entreprise Goaziou
(Rostrenen - 22)
VMC double-flux : ATS
(La Méaugon - 22)
Second-œuvre finitions : auto construction
accompagnée
Scierie mobile : Letur (Sizun - 29) 
Conseil : CAUE 22 (Saint-Brieuc - 22)
Eco-dôme : Dôme de Bretagne 
(Locarn - 22)
Coûts
Terrain : 39 000 €
Maître d’œuvre : 13750 €
Etude thermique : 947.23 €
Etude de sol : 300 €
Terrassement : 3994 €
Maçonnerie : 15940.14 €
Charpente-menuiserie-isolation : 170 924 €
Plomberie-Électricité : 12991 €
VMC double-flux : 22945, 84 €
Découpage et séchage du bois : 5251.66 €
Plâtrerie : 1626.90 € :
Couverture : 17 208 €
Autres : 7055,11 €
Coût total de la construction hors terrain :
272 933.88€ TTC
Total par m² hors terrain : 1293 €
Le noyau passif de la maison
s’appuie essentiellement sur le
soleil et l’activité humaine pour se
chauffer. Eventuellement, en plein
hiver, en fonction de l’occupation
du logement, un réchauffement
ponctuel et léger de l’habitat peut
être utile (un sèche serviette y suffit).
Performances globales Grâce à la VMC double-flux, la
consommation en chauffage
n’excède pas 10 à 14 kWh/an/m².
Les maîtres d’ouvrages n’ont pas
visé la certification officielle mais
l’outil PHPP (Passive House Planning
Package), distribué en France par
«  La Maison Passive Service  », a
guidé la conception.
Insertion © Christophe Gauffeny
Contact
Constructys Bretagne
www.constructys-bretagne.fr

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Coatleven fr

  • 1. 60 Une maison passive en bois de pays pour un couple d’anciens agriculteurs. Chronologie Projet en réflexion depuis 2004. Conception en 2010-2011. Construction de février 2012 au 1er semestre 2014. A la retraite, Bernard et Viviane ont eu le souhait d’une nouvelle maison. Ils l’ont voulu confortable mais aussi autonome en énergie (sans besoin de chauffage), afin de ne pas dépendre des énergies fossiles car ils sont persuadés que leur prix va augmenter. Ils ont aussi utilisé des arbres de la ferme pour sa construction et ils l’ont isolé avec du journal recyclé (ouate de cellulose). L’ensemble de la construction a été exécuté par des artisans locaux. Présentation Saint Brieuc Quimper Vannes Rennes Rostrenen Coatleven Façade Sud - Photo © Servane Guihaire - Constructys Bretagne
  • 2. www.libnam.eu 2 Contexte En plus de vivre dans une maison «  sans chauffage  », les futurs habitants ont ambitionné de l’ériger avec du bois d’œuvre issu de leur exploitation agricole et de faire appel à des savoir-faire d’artisans locaux. Ils souhaitaient également qu’elle soit habitable en cas de mobilité réduite. L’architecte Christophe Gauffeny, appuyé par le cabinet d’étude thermique, a imaginé un bâtiment modulaire, avec un noyau  « passif » de 120 m² (pour 211 m² de surface totale), orienté sud-sud/ouest. Celui-ci est entouré de pièces annexes, soit «  BBC  » (bâtiment basse consommation), soit non isolées, en zones tampons (arrière cuisine, garage, jardin d’hiver). Dans la partie passive de ce bâtiment compact d’un étage, aucun chauffage n’est installé en dehors du système de ventilation « double flux ». Le bois de la ferme a pu être intégré au projet de pavillon, édifié sur un terrain de 2000 m², à la périphérie d’un bourg rural de 3400 âmes. Système constructif L’ossature bois repose sur un soubassement en parpaing et des fondations en béton, au-dessus d’un vide sanitaire de 60 cm de Plan © Christophe Gauffeny N
  • 3. Collectif franco-britannique Libnam3 hauteur comportant un film en polyane anti-radon. Les poutres en «  I  » (marque allemande Steico) permettent, grâce à un potentiel de longueur de 13 m, d’assurer une continuité entre le grenier et le vide sanitaire, éliminant ainsi les ponts thermiques entre murs et planchers. L’enveloppe, isolée en ouate de cellulose insufflée de la marque Isocell (22 cm en murs, 32 cm en planchers, 36 cm en toiture) ou en laine de ouate (cloisons), est recouverte de panneaux de fibre de bois perméables à la vapeur d’eau (Pavatex 35 mm). De nombreuses pièces de bois ont été fabriquées à partir de bois local. Les menuiseries extérieures (Menuiserie André), certifiées par l’Institut de la Maison Passive à Darmstadt, sont en triple vitrage. Les ouvrants et dormants sont réduits au strict minimum, afin de diminuer considérablement les pertes thermiques (seul le vitrage est visible de l’extérieur). Le chauffage est assuré naturellement par le soleil et l’activité humaine. Une VMC double-flux (marque danoise Nilan) optimise la récupération de chaleur de l’air sortant (rendement de 80%), de façon à chauffer l’air intérieur ainsi que l’eau chaude sanitaire. Son placement à l’étage permet une répartition optimale des gaines du sous-sol jusqu’à la toiture. Composition du plancher : support parpaing et massif béton - toile de protection - poutres en I et ouate - Ossature bois - Photo © Christophe de Quelen - Menuiserie de Quelen
  • 4. www.libnam.eu 4 Focus technique : Le bois d’œuvre agricole Dans ce bâtiment, le matériau bois a été fortement promu. Il occupe un volume de 20 à 25 m3 dans l’espace fini. contreventement de 16mm - pare- vapeur - lambourdes - parquet en chêne local. Composition des parois extérieures : bardage douglas ou plaques de plâtre (BA13) - vide technique 5cm – panneau de contreventement - poutres en I (22 cm) et ouate - pavatex 35 mm (panneaux collés entre eux) - litelage 27 mm - bardage douglas. Composition de la toiture : plaque de plâtre BA13 - litelage - vide technique 5 cm - pare-vapeur - contreventement 8mm - poutres en I et ouate - panneau OSB 12mm - pare-pluie - chevrons 6x4 - volige de peuplier - toile « pico » - zinc. Les pièces métalliques ont été réduites au maximum. Même l’armature des cloisons est en bois. Le bois d’œuvre, issu de l’exploitation agricole des maîtres d’ouvrage, provient d’essences de chênes, de cyprès et de sitka. Les pièces de bois ont été façonnées pour servir à l’empoutrellement, au lambris, à l’étréssillonnage, au litage et au parquet. Le bois a été scié sur place, grâce au service d’une scierie mobile. Il a ensuite été séché en entrepôt et lité sur place, avant d’être travaillé dans les ateliers de la Menuiserie de Quelen. Le maître d’ouvrage a suivi le travail de son bois dans l’atelier, afin d’observer les différentes étapes de fabrication. La finition est remarquable car il s’agit d’un bois de talus noueux. Ainsi, aucune lame de parquet ne ressemble à une autre. Sciage du bois - Photo © Christophe de Quelen - Menuiserie de Quelen
  • 5. Collectif franco-britannique Libnam5 Freins et leviers Il était préconisé, compte-tenu du règlement d’urbanisme, que le bâtiment soit aligné face à la route plutôt qu’en fonction du soleil. Il a fallu argumenter sur l’objectif de performance énergétique pour lever cet obstacle. Lors des terrassements, les ouvriers se sont confrontés à la proximité de la roche-mère sous la surface du sol. Le vide sanitaire s’est donc limité à une profondeur de 60 cm et l’idée d’un puits d’eau a été abandonnée. En phase chantier, le responsable Dans le Pays du Centre Ouest Bretagne, une filière courte du bois de construction est en cours de développement, de façon à optimiser l’utilisation de bois locaux. Des achats groupés s’organisent. du lot charpente a facilité les échanges entre professionnels, du fait de son expérience et de son rôle de président de l’association ECOB. Celle-ci fédère 25 adhérents sensibilisés à l’écoconstruction, dont une quinzaine d’artisans. Plusieurs entreprises intervenues sur ce chantier en font partie. Le chantier a également bénéficié de l’accompagnement, en matière de construction passive, du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement des Côtes d’Armor (CAUE 22 - www.caue22.fr). Par ailleurs, un «  éco-dôme  » éphémère et gigantesque, autrement dit une sorte de montgolfière maintenue en pression par des ventilateurs, a été montée sur le site. Cela a permis aux ouvriers de travailler à l’abri des caprices météorologiques. (http://domedebretagne.com/). Sur un plan technique, une attention Plancher bois - Photo © Servane Guihaire - Constructys Bretagne
  • 6. www.libnam.eu 6 particulière a dû être portée aux menuiseries passives. Compte- tenu des dormants et ouvrants très fins, il a été préférable d’effectuer l’encastrement par l’extérieur du bâtiment. Parallèlement, il a été compliqué de s’approvisionner en portes passives sans seuils, alors que ceux-ci gênent le déplacement des personnes à mobilité réduite. La marque de VMC double-flux Nilan s’est imposée puisqu’elle est la seule machine « compacte 4 en 1  » (VMC Double flux, chauffage de l’air et de l’eau sanitaire, rafraichissement d’été) certifiée à la fois en France (agrément Titre V RT2012) et par l’institut allemand Passivhaus D’unpointdevueéconomique,lefait de concentrer la partie « passive » sur une fraction du bâtiment, tout en assurant une continuité de toiture entre la partie passive et les annexes, sans compter la simplicité et la compacité du bâtiment, ont permis un bon rapport qualité/coût. L’écriture architecturale s’en trouve simplifiée. Cependant, les annexes permettent de limiter l’impression de « cube ». Quant à l’utilisation de bois local, mis en œuvre de façon traditionnelle, elle n’a pas eu d’impact majeur sur le prix final. D’un point de vue réglementaire, il existe une obligation d’installer un Pose de fenêtres - Photo © Christophe de Quelen - Menuiserie de Quelen
  • 7. Collectif franco-britannique Libnam7 fournissant ses bons de commande, avec le détail des matériaux. Ce chantier était pourtant sa 1ère maison passive. Il a d’ailleurs suivi une formation assurée par la menuiserie André, en plus de Formations aux Economies d’Energies dans le BATiment (FEE BAT), de stages en résistance des matériaux, en étanchéité à l’air (www.averti-expertises.com), à la mise en œuvre de ouate (Cellaouate - www.cellaouate.com et Soprema) et à la conception bioclimatique. En revanche, pour ce chantier, il fut difficile d’identifier une entreprise compétente pour l’installation de la VMC double-flux. chauffage, même dans du logement passif,malgrélecoûtsupplémentaire inutile qu’il représente. De même, la réglementation ne prend pas systématiquement en compte l’impératif de favoriser la migration des vapeurs d’eau au sein des parois. Par exemple, les panneaux OSB sont prescrits côté extérieur de l’enveloppe alors que leur résistance à la vapeur d’eau est relativement élevée (risque de condensation). Afin de garantir ses travaux, le charpentier-menuisier rencontre annuellement son assureur et obtient sa confiance en lui Eco-dôme - Photo © Christophe de Quelen - Dôme de Bretagne
  • 8. 8 Intervenants Maître d’ouvrage : Bernard et Viviane Coatleven Maître d’œuvre : Christophe Gauffeny (phase d’étude, plan, permis, descriptif) Etude thermique : Passiflore Conseil (Lannion – 22) Maçonnerie : CKB (Rostrenen - 22) Charpente, isolation, ouvertures : Menuiserie de Quelen (Locarn - 22) Couverture : Ets Glou (Rostrenen - 22) Plomberie-électricité : Entreprise Goaziou (Rostrenen - 22) VMC double-flux : ATS (La Méaugon - 22) Second-œuvre finitions : auto construction accompagnée Scierie mobile : Letur (Sizun - 29)  Conseil : CAUE 22 (Saint-Brieuc - 22) Eco-dôme : Dôme de Bretagne  (Locarn - 22) Coûts Terrain : 39 000 € Maître d’œuvre : 13750 € Etude thermique : 947.23 € Etude de sol : 300 € Terrassement : 3994 € Maçonnerie : 15940.14 € Charpente-menuiserie-isolation : 170 924 € Plomberie-Électricité : 12991 € VMC double-flux : 22945, 84 € Découpage et séchage du bois : 5251.66 € Plâtrerie : 1626.90 € : Couverture : 17 208 € Autres : 7055,11 € Coût total de la construction hors terrain : 272 933.88€ TTC Total par m² hors terrain : 1293 € Le noyau passif de la maison s’appuie essentiellement sur le soleil et l’activité humaine pour se chauffer. Eventuellement, en plein hiver, en fonction de l’occupation du logement, un réchauffement ponctuel et léger de l’habitat peut être utile (un sèche serviette y suffit). Performances globales Grâce à la VMC double-flux, la consommation en chauffage n’excède pas 10 à 14 kWh/an/m². Les maîtres d’ouvrages n’ont pas visé la certification officielle mais l’outil PHPP (Passive House Planning Package), distribué en France par «  La Maison Passive Service  », a guidé la conception. Insertion © Christophe Gauffeny Contact Constructys Bretagne www.constructys-bretagne.fr