« Arita » : différence entre les versions

	Arita-chō ; 有田町
	; Arita vu de l'arrêt de train
Administration
Pays	Japon
Région	Kyūshū
Préfecture	Saga
Code postal	〒849-4153
Démographie
Population	20 949 hab. (Février 2010)
Densité	318 hab./km2
Géographie
Coordonnées	33° 11′ nord, 129° 53′ est
Superficie	6 580 ha = 65,80 km2
Localisation
	Arita-chō
	Arita-chō
	Arita-chō
Liens
Site web	site officiel
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Arita (有田町, Arita-chō^?) est un quartier du district de Nishimatsuura, dans la préfecture de Saga, sur l'île de Kyūshū, au Japon. Le quartier d’Arita dans la ville de Nishi Matsuura est célèbre pour être le lieu où la première cuisson réussie de la porcelaine a eu lieu au Japon.

Géographie

Démographie

Lors du recensement national de 2010, la population d'Arita était d’environ 20 949 habitants, répartis sur une superficie de 65,80 km².

Porcelaine d'Arita

Arita, Imari, Hizen : des lieux de production ou d'expédition

Arita doit sa célébrité à la porcelaine japonaise décorée, dans les premiers temps, en bleu sous couverte (1620-30), et plus tard (1640-50) en remplaçant le simple décor bleu sous couverte, par de riches d’émaux colorés sur couverte. On produisit cette porcelaine depuis le XVII^e siècle et les Hollandais la firent connaître à l’Europe. Vers 1655-1690, la palette s'enrichit encore avec les kutami verts et les kutami rouges^[1]. Mais on dit aussi « porcelaine d'Imari », par allusion au village voisin d’où on expédiait toutes les porcelaines.

Les lieux de production, d'abord situés à l'ouest (Karatsu), se seraient déplacés ensuite à l'est d'Arita. Ils se sont rapidement dispersés tout autour, dans l'ancienne province de Hizen qui est, jusqu'à la fin du XVIII^e siècle, le seul fournisseur de porcelaine au Japon. Toutes les porcelaines de Hizen étant regroupées dans le port d'Imari.

Un musée, le parc de porcelaine d'Arita, permet d'en apprécier toutes les variations, tous les types de décors et de pouvoir faire la comparaison, sur place, avec les productions occidentales. Modèle:Message galerie

Premières porcelaines, shoki imari

Les shoki imari, premiers imari ou imari primitifs, présentent déjà des décors variés. la couverte peut être transparente, mais aussi brune, céladon ou lapis^[2].

Goût Karatsu (vers 1620-1630)

Article connexe : Céramique de Karatsu.

Grès. Plat à décor de pin. Grès de Hizen, type Karazu. Début XVII^e siècle. Met.
Porcelaine à décor bleu sous couverte. Porcelaine de Hizen, type Imari précoce, vers 1620. Met.
Bouteille à décor de fleurs. 1600-1650. Met.

À la fin du XVI^e siècle les premiers décors peints en oxyde de fer sous couvertes sur des grès : dans les fours de Mino et Karatsu. Il est probable que les échanges entre eux et la Corée donnèrent à Karatsu un four en escalier, grimpants (noborigama). Les décors sont similaires et d'un trait rapide, qui plait aux amateurs de thé. À Mino ces décors sont en association avec des éclaboussures vertes. La technologie est alors au point pour produire des porcelaines^[3]. Ces premières porcelaines (vers 1620-1630) ne portent que quelques décors en bleu sous couverte. On les désigne comme de style Karatsu, pour les premiers sites de production dans un quartier occidental d'Arita. Le décor en bleu de cobalt sous couverte est exécuté rapidement, dans le style des grès de Karatsu^[4].

Style sino-japonais (1637-45)

Plat, porcelaine à couverte épaisse et « trous de vers »
Bleu sous couverte.
v 1620-40
Gardiner Museum
Plat aux hérons. Années 1600s. Décor en bleu et bleu pulvérisé sous couverte. Musée national de Tokyo

Les ko.sometsuke, en bleu sous couverte et en bleu pulvérisé, ont une couverte épaisse qui présente souvent des défauts (« trous de vers »). Soit ce sont des ustensiles pour la préparation du thé, soit ce sont des plats utilisés au cours du repas qui accompagne la cérémonie du thé^[5].

Premiers émaux sur couverte (1640-1650)

Style kutani ancien à 5 couleurs

Décor en émaux sur couverte. Arita, style kutani ancien de 5 couleurs, vers 1650. Musée de la préfecture d'Ishikawa, Kanazawa
Assiette à décor de canards. Arita, 1650-1680. Porcelaine Imari, style ko-Kutani. Musée Guimet
Assiette à décor de grues. Arita, four de Chikichidani, 1650-1680. Imari polychrome, style ko-Kutani. Musée Guimet

Suscitée par l'introduction des porcelaines chinois à 5 couleurs, wucai, les premières sont réalisées en Chine (à Jingdezhen) à la demande des maîtres de thé. Le bleu est peint sous couverte et les émaux rouges, verts et jaunes. La présence du brun apparait d'abord sur les lèvres des récipients^[6]. Avec l'arrivée des Manchous en 1644, la production est arrêtée. Les potiers japonais parviennent alors à percer le secret des émaux sur couverte.

Maîtrise des techniques à Arita

Kutani verts et kutani rouges (1655-1680)

Assiette à bord festonné. Décor de bananier et de saule. 1650-1660. Style ko-kutani. Matsuoka Museum of Art
Grand plat à décor en émaux sur couverte, type kutani ancien vert. 1655-70 ? Musée national de Tokyo
Assiette. Arita, 1650-1680. Style ko-kutani rouge. Musée Guimet
Bouteille
v. 1650-60
ko-imari rouge. Musée Gardiner

Au début ces nouveaux procédés, entièrement aux émaux sur couverte seraient apparues à Kutani, mais très vite reprises à Arita. Ces porcelaines sont les premières à être exportées vers l'Occident. Le décor des kutani anciens verts couvre la totalité de la surface. Le décor où le rouge est employé pour des tracés géométriques est plus aéré annonce le développement ultérieur de la palette imari ancien, ko imari, et de la palette kakiemon^[7].

Décors en bleu sous couverte et céladon (vers 1650-1690)

Assiette à bord festonné et à décor incisé sous couverte céladon. Porcelaine de Hizen ; type Imari, mi-XVII^e siècle. Met.
Plat à décor en bleu sous couverte. Hizen, 1660-80. Gardiner Museum
Plat. Couverte brun de fer, décor en bleu. mi-XVII^e siècle. Cleveland Museum of Art

Les monochromes céladon, brun de fer et lapis continuent. Le bleu soufflé disparait, une autre joue sur de subtils effets de réserve. Réalisés dans de petits plats pour la cérémonie du thé, ils reprennent des motifs des traités de peinture chinoise ou ceux de l'école Kanō, qui trouve son inspiration en Chine. Les céladons imitent avec précision ceux fabriqués dans les fours de Longquan. Ils disparaissent au XVIII^e siècle.

Style Nabeshima (vers 1660-1720)

Article détaillé : Clan Nabeshima.

Petit plat en forme de trois pots aux gouttes de rosée. Décor au cobalt. Kanazawa^[8]
Plat à décor de fleurs et radeaux. Musée national de Tokyo
Bol à décor de gourdes. Arita, style Nabeshima, XVIII^e siècle. Art Institute of Chicago

Les productions, peu nombreuses de porcelaine de style Nabeshima, se classent en deux grandes catégories : les « bleu et blanc », avec un décor positionné sous la glaçure, et les représentations polychromes qui ont bénéficié d'une cuisson supplémentaire afin de fixer d'autres couleurs, sur la glaçure cette fois.

Porcelaine d'exportation

Premières exportations

Plat. Décor bleu sous couverte et marque de la VOC. Arita, 1660-80. Peabody Essex Museum
Chope, 1670-1690, (couvercle hollandais, argent, 1690). Walters Art Museum
Bouteille. 1690-1710. Rijksmuseum^[9]
Bol à raser. Décor en bleu sous couverte, émaux en surface. Fin 17^e s-déb. 18^e s. Met.

La Compagnie des Indes Orientales (VOC) aura le monopole de l'exportation de la porcelaine dès 1650. Dès 1653 elle effectue la commande de formes occidentales. De 55 à 80 les fours d'Arita alimentent ce marché de décors bleu et blanc, mais aussi polychrome. Ces premières porcelaines reprennent le style des kraak porselein chinois de l'époque Wanli (1573-1620) et des débuts de la Transition (1621-1683)^[10].

Style Kakiemon

Article détaillé : Kakiémon.

Bol à décor de fleurs. Arita, style Kakiémon, émaux translucides sur couverte, v. 1640. Musée national de Céramique, Sèvres
Assiette à bord festonné. Décor kakiemon bleu, rouge, vert, jaune, noir. 1670-1710. Rijksmuseum
Verseuse en forme de gourde. Arita, style kakiemon, v 1670-90. Art Institute of Chicago

Le potier japonais Sakaida Kakiemon (en japonais 酒井田柿右衛門), ayant vécu entre 1596 et 1666, est généralement cité comme le premier Japonais à avoir découvert le secret des décorations à l'émail sur couverte de la porcelaine japonaise, la technique akae. Il est probable que ce nom « Kakiemon » tienne à la couleur des émaux développés par Sakaida, dont les tons rouge-orangé rappellent ceux du kaki. Vers 1640, le bleu reste sous couverte, le rouge, le vert sont utilisés avec parcimonie. Le palette caractéristique s'élargit ensuite de rouges clairs, de jaune, de bleu lapis et de vert turquoise clair. À la fin des années 40 la gamme a foncé (jaune, vert foncé, rouge orangé, bleu, aubergine).

Au milieu du XVII^e siècle la production augmente considérablement et remplace ce qui reste de l'importation chinoise. Elle est exportée en masse.

Style imari kinrande, « imari de brocard d'or » (1680-1720)

Bol, Imari kinrande, XVII^e – XVIII^e siècle. Musée national de Tokyo
Grand plat à décor d'aigles et de faisans. Arita, kinrande, 1700-1740. Matsuoka Museum of Art
Geisha et suivantes, kinrande d'exportation. 18^e. Hallwyl Museum

Il s'agit encore de porcelaine à décor d'émaux sur couverte. La référence au brocard tient à la densité du décor, comme une peur du vide qui tendrait à saturer tout l'espace, surtout le marli. Il est souvent désigné en tant que « style Imari » avec sa palette plus foncée, souvent enrichie de dorures.
Le style kinrande se reconnaît à ses trois couleurs dominantes : le bleu de cobalt, le rouge de fer tirant sur le safran et le fond blanc de la porcelaine (ces couleurs ne sont pas exclusives) ; le tout est rehaussé par de l’or. Le registre iconographique, très floral, intègre des éléments issus du règne animal et du monde minéral. L’effet brocart (de tissu) souvent obtenu, à la fois par les motifs, par le jeu des couleurs et par la composition, ne pouvait que flatter les cours européennes, fin XVII^e début XVIII^e siècle, avides de dorures et de riches ornements.

XIX^e et XX^e siècle

Carte du Japon. Trait bleu sur couverte. Arita, 1830. Art Institute of Chicago
Arita v. 1875. Salem
Brûle parfums. Porcelaine à décor de dragon, émaux sur couverte. Arita, fin 19^e s. Sèvres
Petite verseuse, décor de fleurs et d'enfants. 1925-30^[11]

Personnalités liées à la municipalité

Manji Inoue, céramiste, trésor national vivant du Japon et citoyen d'honneur d'Arita, où il est né.

Notes et références

↑ Shimizu, 2002, p. 31-50 et 51-65
↑ Shimizu, 2002, p. 31
↑ Shimizu, 2002, p. 22
↑ Shimizu, 2002, p. 31-32
↑ Shimizu, 2002, p. 33-39
↑ Shimizu, 2002, p. 40
↑ Shimizu, 2002, p. 51-55. Voir aussi Kutani ware (en).
↑ Site du Musée préfectoral des arts et métiers traditionnels d'Ishikawa (en)
↑ Cette bouteille est peinte du monogramme du gouverneur général Joan van Hoorn. La bouteille a la forme d'une bouteille de pharmacie, mais a probablement été utilisée par Van Hoorn pour le vin ou les spiritueux.
↑ Shimizu, 2002, p. 77-85
↑ Ère Taishō (1912-26) ou début de l'ère Shōwa (1926-1989)

Voir aussi

Bibliographie

Christine Shimizu, La porcelaine japonaise, Paris, Massin, 2002, 125 p. (ISBN 2707204250).

Articles connexes

Liens externes

(en) Arita Museums
(fr) Arita/Imari sur Japan Hoppers
(en) Old Imari and Gen-emon Kiln

Portail de la préfecture de Saga

[1] Shimizu, 2002, p. 31-50 et 51-65

[2] Shimizu, 2002, p. 31

[3] Shimizu, 2002, p. 22

[4] Shimizu, 2002, p. 31-32

[5] Shimizu, 2002, p. 33-39

[6] Shimizu, 2002, p. 40

[7] Shimizu, 2002, p. 51-55. Voir aussi Kutani ware (en).

[8] Site du Musée préfectoral des arts et métiers traditionnels d'Ishikawa (en)

[9] Cette bouteille est peinte du monogramme du gouverneur général Joan van Hoorn. La bouteille a la forme d'une bouteille de pharmacie, mais a probablement été utilisée par Van Hoorn pour le vin ou les spiritueux.

[10] Shimizu, 2002, p. 77-85

[11] Ère Taishō (1912-26) ou début de l'ère Shōwa (1926-1989)

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 Il s'agit encore de porcelaine à décor d'émaux sur couverte. La référence au brocard tient à la densité du décor, comme une peur du vide qui tendrait à saturer tout l'espace, surtout le [[marli]]. Il est souvent désigné en tant que « style Imari » avec sa palette plus foncée, souvent enrichie de dorures.<br/>
 Le style kinrande se reconnaît à ses trois couleurs dominantes : le bleu de cobalt, le rouge de fer tirant sur le safran et le fond blanc de la porcelaine (ces couleurs ne sont pas exclusives) ; le tout est rehaussé par de l’or. Le registre [[iconographique]], très [[fleur|floral]], intègre des éléments issus du règne animal et du monde minéral. L’effet [[brocart]] (de tissu) souvent obtenu, à la fois par les motifs, par le jeu des couleurs et par la composition, ne pouvait que flatter les cours européennes, fin {{sp-|XVII|début|XVIII}}, avides de dorures et de riches ornements.
+=== {{sp-|XIX|et|XX}} ===
+<gallery mode="packed">
+Image:Arita, piatto con mappa del giappone, 1830-43.jpg|Carte du Japon. Trait bleu sur couverte. Arita, 1830. [[Art Institute of Chicago]]
+Image:Vase, Arita ware, Japan, c. 1875, porcelain - Peabody Essex Museum - DSC07652.jpg|Arita v. 1875. [[Peabody Essex Museum|Salem]]
+Image:Collections du Musée national de céramique de Sèvres 14.jpg|Brûle parfums. Porcelaine à décor de dragon, émaux sur couverte. Arita, fin 19{{e}} s. [[Musée national de céramique de Sèvres|Sèvres]]
+Image:Sencha Kyusu Eiyama Karako.jpg|Petite verseuse, décor de fleurs et d'enfants. 1925-30<ref>Ère Taishō (1912-26) ou début de l'[[ère Shōwa (1926-1989)]]</ref>
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 == Personnalités liées à la municipalité ==