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« Aromathérapie » : différence entre les versions

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[[Fichier:Aromatas.JPG|vignette|Diffuseur utilisé en aromathérapie.]]
L’'''aromathérapie''' (''étym'' : latin « aroma », grec « ἄρωμα - arôma » = arôme, aromate; grec « θεραπεία - therapeia » = soin, cure) est l'utilisation médicale des extraits aromatiques de plantes (essences et [[huiles essentielles]]). Cela la différencie de la [[phytothérapie]] qui fait usage de l'ensemble des éléments d'une plante.
L’'''aromathérapie''' consiste en l'utilisation de [[Composé aromatique|composés aromatiques]] extraits de [[plante]]s, les [[Huile essentielle|huiles essentielles]], à des fins médicales.


L'aromathérapie est tantôt utilisée comme [[Médecine non conventionnelle|pseudo-médecine]], tantôt comme l'une des médecines complémentaires préconisées, en France, par différents plans nationaux de santé thématiques<ref>Par exemple : plans Douleur 2002-2005, 2006-2010 et 2013-2017, [[plan Cancer]] 2014-2019, plan Maladies neuro-dégénératives dont [[plan Alzheimer]] rebaptisé « Plan Maladies neurodégénératives » pour la période 2014-2019.</ref> ({{ex}} contre la [[Infection nosocomiale|nosocomialité à l'hôpital]], ou contre les effets indésirables de la chimiothérapie anticancéreuse), ou comme médecine alternative.
Le terme a été utilisé pour la première fois par le chimiste [[René Maurice Gattefossé]] en [[1935]]<ref>On date généralement la création de ce néologisme à la parution de l’ouvrage Aromathérapie - Les Huiles essentielles - hormones végétales, en 1937. En réalité, la trouvaille est légèrement antérieure. Une étude dans le fonds d’archives Gattefossé a permis de préciser cette question. En effet, dans le premier manuscrit préparatoire, daté février 1935, le terme n’apparaissait pas encore. Sa première occurrence « publique » date du numéro de décembre 1935 de la « Parfumerie Moderne ». « Aromathérapie » nomma alors une rubrique dans laquelle R.-M. G. publia, tout au long de l’année 1936, des extraits remaniés de ce manuscrit encore inédit. « Aromathérapie » donna ensuite logiquement son nom à l’ouvrage de synthèse paru l’année suivante.</ref>.


Originellement pratiquée selon une approche traditionnelle, cette branche de la [[phytothérapie]] s'apparentait à la [[naturopathie]], classée parmi les [[médecines non conventionnelles]]. Dans certains domaines ({{ex}} hypertension, dépression, anxiété, soulagement de la douleur, démence), elle reste considérée comme une [[pseudoscience]], faute de preuve d'efficacité<ref>{{Lien web | langue = en | auteur = Edzard Ernst | titre = Aromatherapy for health care: An overview of systematic reviews | date =13/01/2012 | url = https://www.maturitas.org/article/S0378-5122(12)00006-0/fulltext | site = Maturitas | consulté le = 13 juin 2019}}.</ref> ; la [[Cochrane (organisation)|Cochrane]] décrit des résultats contradictoires ou équivoques dans la [[démence]]<ref>{{Lien web | langue = en | titre = Aromatherapy for promotion of relaxation and sleep, relief of pain, and reduction of depressive symptoms in dementia | date = | url = https://www.cochrane.org/CD003150/DEMENTIA_aromatherapy-for-promotion-of-relaxation-and-sleep-relief-of-pain-and-reduction-of-depressive-symptoms-in-dementia | site = www.cochrane.org | consulté le = 13 juin 2019}}.</ref>, similaires au [[placebo (pharmacologie)|placebo]] en traitement post-opératoire<ref>{{Lien web | langue = en | titre = Aromatherapy for treating postoperative nausea and vomiting | date = | url = https://www.cochrane.org/CD007598/ANAESTH_aromatherapy-treating-postoperative-nausea-and-vomiting | site = www.cochrane.org | consulté le = 13 juin 2019}}.</ref>, et pas de preuve dans le traitement du cancer<ref>{{Lien web | langue = en | titre = Aromatherapy and massage for symptom relief in people with cancer | date = | url = https://www.cochrane.org/CD009873/SYMPT_aromatherapy-and-massage-symptom-relief-people-cancer | site = www.cochrane.org | consulté le = 13 juin 2019}}.</ref> ou dans le cadre des douleurs de l'accouchement<ref>{{Lien web | langue = en | titre = Aromatherapy for pain management in labour | date = | url = https://www.cochrane.org/CD009215/PREG_aromatherapy-for-pain-management-in-labour | site = www.cochrane.org | consulté le = 13 juin 2019}}.</ref>.
Dans une approche traditionnelle, branche de la [[phytothérapie]], elle s'apparente à la [[naturopathie]]. Elle est alors classée parmi les [[médecine non-conventionnelle|médecines non-conventionnelles]].


L'aromathérapie est néanmoins efficace contre certaines infections, les effets antibactériens et anti-infectieux des huiles essentielles étant aujourd'hui scientifiquement démontrés, ainsi que contre les [[maux de tête]] et certaines [[arthralgie]]s, mais elles ne semble pas soulager les douleurs menstruelles ou liées au travail lors de l'accouchement. Il reste cependant difficile d'étudier ses effets car une même plante ou variété, cultivée dans des contextes différents (sol, saison, variété, nutriments, altitude...), présente des teneurs et types d'huile différents et les fréquences, dosages et périodes d'utilisation peuvent varier pour traiter un même symptôme<ref name=Park2011/>. Les huiles peuvent en outre interagir entre elles et/ou avec d'autres produits ou médicaments. Dans le cadre de la [[pharmacognosie]], les recherches sur les huiles essentielles se poursuivent donc.
Dans une approche scientifique, elle résulte de la [[pharmacognosie]].

== Étymologie ==
Le terme a été utilisé pour la première fois par le chimiste [[René-Maurice Gattefossé]] en 1935<ref name=":0" />. Il vient du latin « aroma », grec « ἄρωμα - arôma » pour « arôme » et du grec « θεραπεία - therapeia » pour « soin, cure ».


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Origines de l'aromathérapie ===
Dans l'[[histoire de la médecine]], au moins jusqu'au {{s-|XVI}}, l'histoire de l'aromathérapie se confond en grande partie avec celle de la [[phytothérapie]]. Les plantes, dans leur ensemble, constituaient la base de la [[pharmacopée]] des civilisations antiques{{refnec}}.


Si l'on retrouve les traces de méthodes de [[distillation]] ou d'extraction, en [[Chine]] ou en [[Inde]], datant de plusieurs millénaires, c'est en [[Égypte]] que leur utilisation a été avérée.
Dans l'[[histoire de la médecine]], au moins jusqu'au {{XVIe siècle}}, l'histoire de l'aromathérapie se confond en grande partie avec celle de la [[phytothérapie]]. Les plantes, dans leur ensemble, constituaient la base de la [[pharmacopée]] des civilisations antiques.
En Grèce, les écrits de [[Dioscoride]] ({{s-|I}}) font référence à l'utilisation d'extraits aromatiques. Les Romains les utilisèrent aussi sous forme d'[[onguent]]s gras. Dioscoride décrit aussi les croyances de l'époque concernant leurs propriétés curatives, dans son ''De Materia Medica''<ref>Dioscorides, Pedanius ; Goodyer, John (trad.) (1959). Gunther, R.T. (ed.). The Greek Herbal of Dioscorides. New York: Hafner Publishing. OCLC 3570794</ref>.


Les huiles essentielles distillées ont été employées comme médicaments au moins depuis le {{s-|XI}}<ref>Forbes R.J (1970) A short history of the art of distillation. Leiden: E.J. Brill. OCLC 2559231.[page needed]</ref>, après qu'[[Avicenne]] ait isolé certaines huiles essentielles grâce à la distillation à la vapeur<ref>Ericksen, Marlene (2000). Healing With Aromatherapy. New York: McGraw-Hill. p. 9. {{ISBN|0-658-00382-8}}.</ref>.
Si l'on retrouve les traces de méthodes de [[distillation]] ou d'extraction, en [[Civilisation chinoise|Chine]] ou en [[Inde]], datant de plusieurs millénaires, c'est en [[Égypte]] que leur utilisation a été avérée.
En Grèce, les écrits de [[Dioscoride]] font référence à l'utilisation d'extraits aromatiques. Les Romains les utilisèrent aussi sous forme d'onguents gras.


On attribue au médecin alchimiste arabe [[Jabir Ibn Hayyan]] l'invention, au {{Xe siècle}}, de l'[[alambic]]. Les procédés d'extractions s'améliorèrent par la suite, les [[pharmacopée]]s les utilisant surtout après le {{XVIe siècle}}.
On attribue au médecin alchimiste persan [[Jabir ibn Hayyan]] l'invention, au {{s-|X}}, de l'[[alambic]]. Les procédés d'extractions s'améliorèrent par la suite, les [[pharmacopée]]s les utilisant surtout après le {{s-|XVI}}{{refnec}}.
C'est à partir du {{XIXe siècle}}, que l'on commença à isoler et classifier les principes actifs des molécules odoriférantes ce qui permit leur utilisation spécifique.


À partir du {{s-|XIX}}, on commença à isoler et classifier les principes actifs des molécules odoriférantes, ce qui permit leur utilisation spécifique{{refnec}}.
{{XXe siècle}}, L'école française.
En 1910, le chimiste [[René Maurice Gattefossé]] qui faisait des recherches en [[parfumerie]], se brûla grièvement les mains, lors d'une explosion de laboratoire. Très gravement brûlé, et soigné selon les moyens de la médecine contemporaine, il fut rapidement atteint de gangrène gazeuse. En dernier recours, retirant ses bandages, il appliqua sur ses plaies infectées de l’huile essentielle de lavande.
Selon la légende, les résultats furent stupéfiants, et confirmèrent son intuition : l’essence de lavande possédait de réelles propriétés antiseptiques et cicatrisantes <ref>Cette anecdote est, entre autres relatée dans le livre {{Ouvrage
| titre = L'aromathérapie
| éditeur = éd. Le Livre de Poche N°7885
| collection =
| auteur = Jean Valnet
| langue = français
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| mois =
| année = 1964
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| isbn = 2-253-03564-5
}}. A l'époque, la notion de "chémotype" (voir plus loin) d'une huile essentielle n'était pas encore connue. En conséquence de quoi, même si les méthodes et l'exactitude des recherches de Jean Valnet et de René Maurice Gattefossé étaient hors de tout soupçon, et ont permis l'avènement de l'aromathérapie, aujourd'hui, leurs découvertes réclament d'être plus détaillées. Ainsi, il est possible de distinguer plusieurs sortes de plantes du même type donnant plusieurs sortes d'huiles essentielles. Dans cet exemple, lorsque l'on parle d'"huile essentielle de lavande" il est, de nos jour, possible et utile de préciser qu'il s'agit d'"huile essentielle de lavande vraie" (lavanda augustfolia aussi appelée "officinale", "anglaise" ou "commune") ou d'"huile essentielle de lavandin" dit "super" ceci afin de les différencier de l'"huile essentielle de lavande aspic" ou encore de l'"huile essentielle de lavande stœchade" qui sont nettement moins ou pas du tout appropriées aux soins des brûlures ({{Ouvrage
| titre = L'aromathérapie. Principes, indications, utilisations
| éditeur = éd. Vigot
| collection =
| auteur = Monika Werner Ruth von Braunschweig
| langue = français
| jour =
| mois = janvier
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| lieu = Paris
| pages = 334
| isbn = 2-253-03564-5
}}).</ref>.
Dès lors, il consacra une partie de ses recherches aux propriétés des [[huiles essentielles]].


En [[1910]], [[René-Maurice Gattefossé]] découvre certaines propriétés de l'huile essentielle de lavande vraie ; en [[1928]] il crée le mot « aromathérapie » (antérieurement incluse dans la phytothérapie), et en [[1931]] il publie un livre décrivant ce sujet<ref name=TheseCarol2017/>. Entre-temps, de [[1929]] à [[1931]], le pharmacien Sevelinge étudie également les rapports entre structure chimique et l'activité thérapeutique des huiles essentielles<ref name=TheseCarol2017/>.
Il est à l'origine du néologisme "aromathérapie", devenu peu après un mot courant.


Dans certains pays ([[Royaume-Uni]] par exemple), l'aromathérapie s'inscrit dans l'[[aromachologie]] (science des phénomènes liés aux odeurs, plus particulièrement l’influence des odeurs sur le comportement). L’École anglaise, initiée par Marguerite Maury (1960), procède de l’[[Aromachologie]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Aromatherapy Science |url=https://pdfcoffee.com/aromatherapy-science-pdf-free.html |site=pdfcoffee.com |consulté le=2022-05-13}}</ref>.
Dans les années 1960, le Docteur [[Jean Valnet]] reprit les travaux de Gattefossé et publia des ouvrages de référence (Aromathérapie, Traitement des maladie par les essences de plantes, 1964). Ils sont tous les deux considérés comme les pères de l'aromathérapie moderne.


=== École française du {{s-|XX}} ===
Par la suite, Pierre Franchomme, avec la notion de [[chémotype]] contribua à l'amélioration de la qualité des extraits utilisés.
En [[1910]], le pharmacien lyonnais, chimiste et parfumeur [[René-Maurice Gattefossé]] (1881-1950) en faisant des recherches en [[parfumerie]], se brûla accidentellement grièvement les mains. Une version de l'histoire dit que, très gravement brûlé et soigné selon les moyens de la médecine contemporaine, il fut rapidement atteint de gangrène gazeuse. En dernier recours, retirant ses bandages, il appliqua sur ses plaies infectées de l'huile essentielle de lavande. Une autre version dit que lors de l'accident, par réflexe, il plongea sa main dans un contenant rempli d'huile essentielle de lavande vraie, découvrant ainsi ses propriétés calmantes, antiseptiques et cicatrisantes. Selon lui, les résultats furent stupéfiants : l'essence de lavande possédait de réelles propriétés antiseptiques et cicatrisantes<ref>Cette anecdote ({{1re}} version) est relatée, entre autres, dans {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Valnet|titre=L'aromathérapie|lieu=Paris|éditeur=éd. Le Livre de Poche {{N°|7885}}|année=1964|pages totales=640|isbn=978-2-253-03564-0|isbn10=2-253-03564-5|bnf=347713626}}. <br>À l'époque, la notion de « chémotype » (voir plus loin) d'une huile essentielle n'était pas encore connue. En conséquence de quoi, même si les méthodes et l'exactitude des recherches de Jean Valnet et de René Maurice Gattefossé étaient hors de tout soupçon et ont permis l'avènement de l'aromathérapie, aujourd'hui, leurs découvertes réclament d'être plus détaillées. Ainsi, il est possible de distinguer plusieurs sortes de plantes du même type donnant plusieurs sortes d'huiles essentielles. Dans cet exemple, lorsque l'on parle « d'huile essentielle de lavande » il est, de nos jours, possible et utile de préciser qu'il s'agit d'« huile essentielle de lavande vraie » (''Lavanda augustfolia'' aussi appelée « officinale », « anglaise » ou « commune ») ou d'« huile essentielle de lavandin » dit « super » ceci afin de les différencier de l'« huile essentielle de lavande aspic » ou encore de l'« huile essentielle de lavande stœchade » qui sont nettement moins ou guère appropriées aux soins des brûlures — voir {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Monika Werner et Ruth von Braunschweig|titre=L'aromathérapie. Principes, indications, utilisations|lieu=Paris|éditeur=éd. Vigot|année=2007|mois=janvier|pages totales=640|pages=334|isbn=978-2-253-03564-0|isbn10=2-253-03564-5|bnf=347713626}}).</ref>. Dès lors, il consacra une partie de ses recherches aux propriétés des [[Huile essentielle|huiles essentielles]].


Gattefossé est à l'origine du néologisme « aromathérapie », devenu peu après un mot courant<ref name=":0">On date généralement la création de ce néologisme à la parution de l'ouvrage Aromathérapie - Les Huiles essentielles - hormones végétales, en 1937. En réalité, la trouvaille est légèrement antérieure. Une étude dans le fonds d'archives Gattefossé a permis de préciser cette question. En effet, dans le premier manuscrit préparatoire, daté février 1935, le terme n'apparaissait pas encore. Sa première occurrence « publique » date du numéro de décembre 1935 de la « Parfumerie Moderne ». « Aromathérapie » nomma alors une rubrique dans laquelle R.-M. G. publia, tout au long de l'année 1936, des extraits remaniés de ce manuscrit encore inédit. « Aromathérapie » donna ensuite logiquement son nom à l'ouvrage de synthèse paru l'année suivante.</ref>.
À la fin du {{XXe siècle}}, au même titre que l'ensemble de la [[pharmacognosie]], l'aromathérapie bénéficia de l'avancée des méthodes d'analyses, en particulier de la [[chromatographie]]. La distinction précise des composés aromatiques permit à la médecine de mieux appréhender leurs mécanismes d'action, et d'affiner leur prescription.


En 1964 le {{Dr}} [[Jean Valnet]] publia ''Aromathérapie traitement des maladies par les essences de plantes''. Ses nombreux ouvrages traitant des vertus de certaines huiles essentielles popularisent l'aromathérapie auprès du grand public<ref>[https://books.google.fr/books?id=g7ThBQAAQBAJ&newbks=1&newbks_redir=0&printsec=frontcover&pg=PA11&dq=%22Valnet+permit+%C3%A0+l%27aromath%C3%A9rapie%22&hl=fr#v=onepage&q=%22Valnet%20permit%20%C3%A0%20l'aromath%C3%A9rapie%22&f=false Catherine Silvant, ''L'Aromathérapie: La nature au service de l'humanité'', Editions Publibook, 2015, prologue.]</ref>.
== Généralités ==
L'aromathérapie est pratiquement toujours associée à la [[phytothérapie]], dans l'arsenal thérapeutique, le terme phyto-aromathérapie est d'ailleurs employé par les spécialistes<ref>Valnet 1964</ref>.


[[Pierre Franchomme]] et le {{Dr}} Daniel Pénoël introduisirent les notions d'aromathérapie scientifique et de chémotype qui éclairèrent les effets thérapeutiques des huiles essentielles<ref>Dominique Baudoux in L'aromathérapie scientifique, disponible sur: http://www.college-aromatherapie.com/aromatherapie-et- publications/aromatherapie-scientifique-preserver-la-sante, cité par Marlène CAROL (2017) dans [http://thesesante.ups-tlse.fr/1847/1/2017TOU32039.pdf sa thèse], note 69.</ref>.
Le terme d'aromathérapie recouvre des pratiques médicales très variées utilisant les huiles essentielles par exemple sous forme d'onction (dissolution dans une huile), de crème ou de lotion (émulsion huile dans l'eau) pour l'usage externe. La dispersion dans du miel ou dans de l'huile alimentaire ou simplement sur un sucre est habituelle pour l'administration par la voie orale. La mise en gélules peut être aussi réalisée. Les aérosols obtenus par nébulisation des huiles essentielles sont plus rarement utilisés, mais la dispersion dans l'atmosphère d'une pièce obtenue grâce à l'utilisation de diffuseurs spéciaux est très répandue. L'emploi de suppositoires est très utile pour certaines applications thérapeutiques, mais est réservée au corps médical.


À la fin du {{s-|XX}}, l'aromathérapie bénéficia de l'avancée des méthodes d'analyses, en particulier de la [[chromatographie]]. La distinction précise des composés aromatiques permit à la médecine de mieux appréhender leurs mécanismes d'action et d'affiner leur prescription.
Les huiles essentielles sont des substances très coûteuses et très recherchées. Elles sont donc très souvent frelatées par adjonction d'huiles de mauvaise qualité ou par l'adjonction de produits de synthèse bien moins onéreux. L'huile essentielle d'eucalyptus contient plusieurs dizaines de substances. Alors on vend de l'[[eucalyptol]] de synthèse (1,8 cinéol) qui coûte dix fois moins que l'huile essentielle d'eucalyptus. Les huiles essentielles se dégradent vite si elles sont mal conservées (lumière, oxygène de l'air, température). Se procurer des huiles essentielles et s'assurer de leur qualité est un métier complexe qui demande beaucoup d'expérience. En France, comme dans la plupart des pays européens, ni la vente des huiles essentielles, ni la pratique de l'aromathérapie ne sont règlementées. Il est donc très important de se procurer des huiles essentielles de qualité garantie et de s'adresser à des personnes qualifiées en aromathérapie.


== Généralités ==
Les usages les plus courants des huiles essentielles sont :
L'aromathérapie est pratiquement toujours associée à la [[phytothérapie]], dans l'arsenal thérapeutique, le terme « [[phyto-aromathérapie]] » est d'ailleurs employé par les spécialistes<ref>Valnet, ''Aromathérapie'', 1964.</ref>.


Le terme ''aromathérapie'' recouvre des pratiques médicales très variées utilisant les huiles essentielles par exemple sous forme d'onction (dissolution dans une huile), de crème ou de lotion (émulsion huile dans l'eau) pour l'usage externe. La dispersion dans du miel ou dans de l'huile alimentaire ou simplement sur un sucre est habituelle pour l'administration par la voie orale. La mise en gélules se pratique aussi. Les aérosols obtenus par nébulisation des huiles essentielles sont plus rarement utilisés, mais la dispersion dans l'atmosphère d'une pièce obtenue grâce à l'utilisation de diffuseurs spéciaux est très répandue. L'emploi en [[suppositoire]]s est utile pour certaines applications thérapeutiques, mais est généralement réservée au corps médical.
* l'automédication de confort, le calme et la relaxation (bains, massages, cosmétiques) et la préparation à l'endormissement;
* une des composantes des médecines traditionnelles et de la [[naturopathie]], ([[Ayurveda]], etc.)
* une utilisation aromatique en psychologie


== Usages ==
en médecine
* la désinfection et la cicatrisation des plaies ou le traitement de traumatismes (brûlures, ...);
* la complémententation à un traitement médical chronique ;
* la dermatologie et la cosmétique dermatologique
* le choix thérapeutique fait par un thérapeute qualifié aromathérapeute médecin, pharmacien, ou naturopathe (école française, Valnet, Franchomme, Baudoux)


Les huiles essentielles servent surtout à l'[[automédication]], parfois dite « de confort », usage qui a toujours existé et qui persiste en France (selon une enquête menée en 2015 par [[60 millions de consommateurs]], 80 % des Français ont recours à l'automédication, généralement pour les petites pathologies courantes<ref name=AFEDI2018>AFEDI, [https://afedi.com/Documentation/Article/108 Aromathérapie scientifique : préconisations pour la pratique clinique, l'enseignement et la recherche Consensus d'experts, destiné aux professionnels de santé et aux décideurs exerçant en milieux de soins (hospitalier ou médico-social)], version longue, avril 2018, Annexe n° 3.</ref>).
En aromathérapie on exclut toujours des traitements à base d'huiles essentielles pour les très jeunes enfants (immaturité enzymatique du nourrisson), pour les femmes enceintes (surtout au cours des trois premiers mois lorsque les tissus sont en formation), pour les personnes allergiques (asthmatiques, ...), pour les animaux comme les chiens et les chats (absence de certains systèmes enzymatiques de métabolisation) et toujours sans l'avis d'un professionnel averti.

Certaines huiles essentielles sont très bien tolérées pures sur la peau, mais elles sont l'exception. Certaines huiles essentielles sont dermocaustiques, c'est-à-dire qu'elles irritent ou altèrent la peau. La plupart des huiles essentielles nécessitent d'être diluées au 1/5 (concentration maximum) le plus souvent au 1/10 voire au 1/20 ou au 1/100 (concentration minimum) c'est-à-dire de 20%, 10%, 5% ou 1% V/V ou W/W dans une huile végétale (amande douce, d'avocat, d'argan, de macadamia etc.) Certaines huiles essentielles se potentialisent mutuellement et sont donc plus efficaces en association. Les formules associant différentes huiles essentielles dans certaines indications, telles celles reprises dans la littérature spécialisée ont donc un sens.

Si les activités antibactériennes et anti-infectieuses des [[huiles essentielles]] sont aujourd'hui scientifiquement démontrées, d'autres activités pharmacologiques font encore l'objet de recherches.


== Indications thérapeutiques ==
== Indications thérapeutiques ==
Les propriétés des huiles essentielles sont multiples <ref> voir Belaiche; Lys-Balchin; R. Jollois et al </ref> :
Les propriétés prêtées aux huiles essentielles sont multiples<ref> Voir Belaiche, Lis-Balchin, Jollois {{et al.}}</ref> :
* anti-infectieuses : antibactériennes (dues au [[carvacrol]], au [[thymol]], à l'[[eugénol]], à l'[[aldéhyde cinnamique]], aux monoterpénols{{etc.}}), antimycotiques (dues aux alcools et aux lactones sesquiterpéniques), [[virus|antivirales]] (dues aux monoterpénols, monoterpénals{{etc.}}), [[Parasitisme|antiparasitaires]] (dues aux phénols, à l'[[ascaridole]]{{etc.}}), insectifuges et insecticides (citronnelle de Ceylan, camphre du camphrier du Japon{{etc.}})
* anti-inflammatoires (dues aux aldéhydes, au [[chamazulène]], au [[bisabolol]]{{etc.}})
* anti-infectieuses : antibactériennes (dues au carvacrol, au thymol, à l'eugénol, à l'aldéhyde cinnamique, aux monoterpénols, etc.), antimycotiques (dues aux alcools et aux lactones sesquiterpéniques), [[virus|antivirales]] (dues aux monoterpénols, monoterpénals, etc.), [[Parasite (médecine)|antiparasitaires]] (dues aux phénols, à l'ascaridole, etc.), insectifuges et insecticides (citronnelle de Ceylan, camphre du camphrier du Japon, etc.)
* anticatarrhales : expectorantes (dues à l'[[eucalyptol]] ou 1,8-cinéol), mucolytiques (dues aux molécules cétoniques et aux lactones)
* anti-inflammatoires (dues aux aldéhydes, au chamazulène, etc.)
* [[Antihistaminique|anti-histaminiques]]
* anticatarrhales : expectorantes (dues au 1,8-cinéol), mucolytiques (dues aux molécules cétoniques et aux lactones)
* [[Antispasmodique|antispasmodiques]] (dues aux éthers et aux esters)
* anti-histaminiques
* antispasmodiques (dues aux éthers et aux esters)
* antalgiques, analgésiques et anesthésiques
* antalgiques, analgésiques et anesthésiques
* calmantes, hypnotiques et anxiolytiques
* calmantes, hypnotiques et anxiolytiques
* propriétés endocrinorégulatrices : comme les œstrogènes, comme la cortisone, etc.
* propriétés [[Endocrinologie|endocrinorégulatrices]] : comme les œstrogènes, comme la cortisone{{etc.}}
* propriétés vasculotropes et hémotropes : hyperémiantes, phlébotoniques, lymphotoniques, anticoagulantes (dues aux coumarines) et fibrinolytiques, antihématomes (HE d'hélichryse italienne), hémostatiques, hypotensives
* propriétés vasculotropes et hémotropes : hyperémiantes, phlébotoniques, lymphotoniques, anticoagulantes (dues aux coumarines) et fibrinolytiques{{référence nécessaire}}, antihématomes (HE d'hélichryse italienne), hémostatiques, hypotensives
* propriétés digestives : eupeptiques, carminatives, cholagogues et cholérétiques (dues à la menthone, la carvone et la verbénone)
* propriétés digestives : eupeptiques, carminatives, cholagogues et cholérétiques (dues à la [[menthone]], la [[carvone]] et la [[verbénone]])
* antitoxiques
* antitoxiques
* [[venin|antivenimeuses]]
* [[venin|antivenimeuses]]
* [[rhumatisme|antirhumatismales]]
* [[rhumatisme|antirhumatismales]]
* stimulantes ou apaisantes
* stimulantes ou apaisantes
* [[aphrodisiaque]]s
* [[aphrodisiaque]]s
* etc.
* {{etc.|virgule=non}}


L'aromathérapie est notamment efficace contre certaines infections (les effets antibactériens et anti-infectieux des huiles essentielles sont aujourd'hui scientifiquement démontrés<ref name="solorzano-santos2012"/>{{,}}<ref name="bassole2012"/>{{,}}<ref name="silva2013"/>), ou contre les [[maux de tête]] et certaines [[arthralgie]]s, mais elles ne semble pas soulager les douleurs menstruelles ou liées au travail lors de l'accouchement<ref name=Park2011>{{Article |prénom1=Jeong-Sook |nom1=Park |prénom2=Jeong-Eon |nom2=Park |prénom3=Jang-Soon |nom3=Yang |prénom4=Hye-Weon |nom4=Kwak |titre=Analysis of Experimental Researches in Korea on the Effects of Aromatherapy to Relieve Pain |périodique=The Korean Journal of Hospice and Palliative Care |volume=14 |numéro=1 |date=2011 |issn=1229-1285 |lire en ligne=https://www.koreascience.or.kr/article/JAKO201110264496300.page |consulté le=2020-12-20 |pages=8–19}}.</ref>. Son efficacité a en outre été démontrée comme aide à la prise en charge d'effets indésirables de la chimiothérapie anticancéreuse<ref name=TheseCarol2017>Marlène Carol, ''Prise en charge des effets indésirables de la chimiothérapie anticancéreuse à l'officine par homéopathie, aromathérapie et phythothérapie'', thèse de doctorat en pharmacie, université de Toulouse III, 30 juin 2017, p. 112-122.</ref>{{,}}<ref name=afedi2018/>.
La composition chimique des [[huiles essentielles]] varie en fonction du pays de récolte, de l'altitude, de l'ensoleillement, des conditions de récolte, de la qualité de la distillation, de l'entreposage ([[chémotype]]): ces facteurs peuvent modifier leurs propriétés.


Cependant, seul un petit nombre de ces usages sont soutenus par des données scientifiques fiables, et les vendeurs prêtent facilement à leurs produits toutes sortes de propriétés imaginaires. La principale efficacité clinique reconnue de certaines huiles essentielle est une activité antibactérienne<ref name="FranceTVinfo">{{Lien web |langue=fr |auteur=Camille Adaoust |url=https://www.francetvinfo.fr/sante/l-article-a-lire-pour-ne-pas-s-empoisonner-avec-les-huiles-essentielles_2994223.html|titre=L'article à lire pour ne pas s'empoisonner avec les huiles essentielles |jour=24 |mois=10 |année=2018 |site=francetvinfo.fr }}. </ref> ({{référence nécessaire|cependant beaucoup plus faible que celle des antibiotiques et antiseptiques modernes}}). Certaines ont également un effet répulsif sur les animaux, en particulier les insectes<ref name="FranceTVinfo"/>. Selon l'[[École des hautes études en santé publique|EHESP]], {{citation|Les huiles essentielles présentent des propriétés intéressantes qui pourraient être utilisées dans la vie courante, sous réserve d'études supplémentaires. Les données concernant une application à l'homme restent ponctuelles, il serait donc intéressant de pousser les recherches dans ce sens}}<ref name="FranceTVinfo"/>.
== Effets secondaires des huiles essentielles ==
Les [[huile essentielle|huiles essentielles]] (HE) sont des molécules actives, elles peuvent avoir des effets secondaires graves. Il est important de respecter la posologie et la durée de la prise.


La composition chimique ([[chémotype]]) des [[Huile essentielle|huiles essentielles]] varie aussi en fonction du pays de récolte, de l'altitude, de l'ensoleillement, des conditions de récolte, de la qualité de la distillation, de l'entreposage : ces facteurs peuvent modifier leurs propriétés.
Citons <ref>Pierre Franchomme, Daniel Pénoël, ''L'Aromathérapie exactement'', éd. Roger Jollois, 2001, p. 103-105 </ref> :


== Risques et effets indésirables des huiles essentielles ==
* propriétés [[vésicant]]es et [[nécrose|nécrosantes]]
Discipline non-réglementée, l'aromathérapie fait l'objet d'un grand nombre d'abus, de nombreux thérapeutes auto-proclamés inventant des propriétés aux produits qu'ils vendent ou utilisent. Certaines huiles essentielles ont des propriétés médicalement reconnues, mais leur usage doit être contrôlé (posologie, durée du traitement, interactions...) car, comme pour toute molécule active ayant un effet sur le métabolisme, des [[Effet indésirable|effets indésirables]] graves sont possibles. Ainsi, le [[millepertuis]], le [[ginkgo biloba|ginkgo]] ou le [[Pamplemousse et pomélo|pamplemousse]] peuvent provoquer une diminution ou une augmentation de l'effet thérapeutique d'autres médicaments par [[interaction médicamenteuse]]<ref name="Laurence VALDÉS">{{Lien web |langue=fr |auteur=Laurence VALDÉS |url=https://www.lci.fr/sante/sans-les-bonnes-precautions-les-plantes-medicinales-peuvent-vous-empoisonner-huiles-essentielles-aloe-ginkgo-millepertuis-2096548.html |titre=Sans les bonnes précautions, les plantes médicinales et huiles essentielles peuvent vous empoisonner |jour=26 |mois=Août |année=2018 |site=lci.fr }}.</ref>. De même, l'[[Absinthe (plante)|absinthe]] ou le [[thuya]] peuvent être neurotoxiques. Dans certains pays (dont la France), certaines huiles essentielles ne peuvent être fournies que par un pharmacien<ref name="Menaces Monde"/>. Selon l'[[Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé]] (ANSM) : {{citation|Les huiles essentielles ne doivent pas être utilisées de façon prolongée (au-delà de quelques jours) sans avis médical<ref name="FranceTVinfo"/>.}} Elles ne doivent jamais être ingérées pures, car présentant un risque important pour les muqueuses (ainsi que pour le foie)<ref name="FranceTVinfo"/>. Selon le pharmacien Jacques Fleurentin, {{citation|Une cuillère à café d'huiles essentielles, c'est directement les urgences. C'est tout le temps par gouttes. Toujours<ref name="FranceTVinfo"/>.}}
* propriétés [[allergisant]]es ou [[Hypersensibilité (allergies)|hypersensibilisantes]]
* propriétés [[photosensible|photosensibilisantes]] (par exemple dues aux [[furocoumarine]]s). Celles-ci sont présentes dans toutes les essences extraites du zeste des citrus : citron, mandarine, bergamote... Toutefois, à cause du poids moléculaire des furocoumarines responsables des effets phototoxiques et photosensibilisants, les essences [[Distillation|distillées]] n'en contiennent pas et ne comportent pas ce risque. En effet, bien que la plupart de ces essences soient extraites par expression à froid, et contiennent des furocoumarines ([[bergaptène]], etc.), il est possible d'obtenir ces mêmes essences distillées, et donc sans danger pour la peau.
* propriétés [[neurotoxique]]s (par exemple dues aux cétones)
* propriétés [[néphrotoxique]]s (par exemple dues aux terpènes majoritaires dans l'[[essence de térébenthine]], rameaux de genévriers, etc.)
* propriétés [[foie|hépatotoxiques]] (par exemple dues aux phénols pris pendant un temps trop long, ou à doses massives)
* etc.


Citons notamment<ref> Roger Jollois, Pierre Franchomme, Daniel Pénoël, ''L'Aromathérapie exactement'', éd. Roger Jollois, 2001, p. 103-105 </ref> :
Les accidents plus ou moins graves qui se sont multipliés ces dernières années avec la vulgarisation grandissante des huiles essentielles ont posé le problème de la formation du public qui peut se procurer ces substances en vente libre et directe. Si certaines huiles comme la [[lavande]] ou le [[tea tree]] présentent un seuil de toxicité relativement élevé, d'autres peuvent contenir des substances neurotoxiques ou abortives dès les premiers niveaux de surdosage.
* les propriétés [[vésicant]]es et [[nécrose|nécrosantes]] de certaines HE;
* des propriétés [[Allergie|allergisant]]es ou [[Hypersensibilité (immunologie)|hypersensibilisantes]] de certaines HE ;
* des propriétés [[Photosensibilité|photosensibilisantes]] (par exemple dues aux [[furocoumarine]]s), présentes dans toutes les essences extraites du zeste des ''[[citrus]]'' : citron, mandarine, bergamote{{Etc.}} Toutefois, à cause du [[poids moléculaire]] des furocoumarines responsables des effets phototoxiques et photosensibilisants, les essences [[Distillation|distillées]] n'en contiennent pas et ne comportent pas ce risque. Bien que la plupart de ces essences soient extraites par expression à froid, et contiennent des furocoumarines ([[bergaptène]]{{etc.}}), il est donc possible d'obtenir ces mêmes essences distillées, et donc sans danger pour la peau ;
* les propriétés [[Neurotoxicité|neurotoxique]]s de certaines HE (par exemple dues aux [[cétone]]s) ;
* des propriétés [[Rein|néphrotoxique]]s de certaines HE (par exemple dues aux terpènes majoritaires dans l'[[essence de térébenthine]], rameaux de genévriers{{etc.}}) ;
* des propriétés [[foie|hépatotoxiques]] (par exemple dues aux phénols pris pendant un temps trop long, ou à doses massives). L'huile essentielle de cannelle écorce en fait partie et est toxique pour le foie<ref>{{lien web |titre=Cannelle Écorce - RevelEssence |url=https://revelessence.com/huile/cannelle-ecorce/ |site=RevelEssence |date=19-03-2013 |consulté le=28-07-2020}}.</ref>{{référence insuffisante}}.


Les accidents, plus ou moins graves, se sont multipliés avec la vulgarisation grandissante des huiles essentielles. Ils posent la question de la formation du public, qui peut se procurer la plupart de ces substances en vente libre et [[vente directe|directe]]. Si certaines huiles comme la [[lavande]] ou l'[[arbre à thé]] (''{{lang|en|tea tree}}'') présentent un seuil de toxicité relativement élevé, d'autres peuvent contenir des substances neurotoxiques ou abortives dès les premiers niveaux de surdosage.
Les huiles essentielles suivantes sont toxiques, le non-spécialiste ne devrait pas les utiliser<ref>Nerys Purchon, ''La Bible de l'Aromathérapie'', éd. Marabout, 2001, {{ISBN|2501035380}}p. 121 </ref>.


Les huiles essentielles suivantes sont toxiques. Le non-spécialiste ne devrait pas les utiliser<ref> Nerys Purchon, ''La Bible de l'Aromathérapie'', éd. Marabout, 2001, {{ISBN|2501035380}} {{p.|121}}</ref>. Les huiles essentielles d'estragon, de gaulthérie et d'origan sont cependant d'usage autorisé sous l'avis d'un spécialiste ou l'accompagnement d'un professionnel de la santé<ref> [[Dominique Baudoux]], ''L'Aromathérapie, se soigner par les huiles essentielles'', éd. Amyris, 1997, {{ISBN|9782930353616}} {{p.|34, 140, 202}}.</ref> :
* amande amère (''[[prunus]] amygdalus'')
* anis vert (''[[pimpinella anisum]]'')
* amande amère (''[[Prunus]] amygdalus'')
* arnica (''[[arnica montana]]'')
* anis vert (''[[Pimpinella anisum]]'')
* bouleau jaune (''[[betula lenta]]'')
* arnica (''[[Arnica montana]]'')
* camphre (''[[cinnamomum camphora]]'')
* bouleau jaune (''[[Betula lenta]]'')
* estragon (''[[artemisia dracunculus]]'')
* camphre (''[[Cinnamomum camphora]]'')
* gaulthérie (''[[gaultheria procumbens]]'')
* estragon (''[[Artemisia dracunculus]]'')
* menthe pouliot (''[[mentha pulegium]]'')
* gaulthérie (''[[Gaultheria procumbens]]'')
* moutarde (''[[brassica nigra]]'')
* menthe pouliot (''[[Mentha pulegium]]'')
* origan (''[[origanum vulgare]]'')
* moutarde (''[[Brassica nigra]]'')
* sauge officinale (''[[salvia officinalis]]'')
* origan (''[[Origanum vulgare]]'')
* thuya (''[[thuja occidentalis]]'')
* sauge officinale (''[[Salvia officinalis]]'')
* thuya (''[[Thuja occidentalis]]'')


Les [[huiles essentielles]] traversent le [[placenta]], ou sont transmises par le lait maternel.
Les [[Huile essentielle|huiles essentielles]] traversent le [[placenta]] et sont transmises par le lait maternel<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Huiles essentielles & grossesse : 15 HE que les femmes enceintes peuvent utiliser sans danger |url=https://100feminin.fr/huiles-essentielles-et-grossesse-femmes-enceintes/ |site=100% féminin |date=2019-09-09 |consulté le=2022-01-27}}</ref>.


Les produits aromatiques mis sur le marché : huile essentielle (HE) ou essence (ESS), huile végétale (HV), hydrolat aromatique (HA) et spécialités commerciales sont souvent de qualité inégale pour les causes suivantes :
== Méthodes d'administration des huiles essentielles ==
* qualité inégale des matières premières végétales (mélange, variété végétale, origines mixtes, modes de cultures...)<ref name=afedi2018/> ;
Bénéficiant d'une haute diffusibilité (composés volatils et lipophiles), les huiles essentielles peuvent être employées de cinq manières différentes, en fonction de leur nature, de leur dosage et de l'effet recherché.
* pratiques de distillation (taille des alambics, température, pression, temps de distillation...),
* '''La diffusion atmosphérique''' : C'est l'utilisation la plus facile, mais il faut utiliser uniquement un diffuseur spécial, qui permet une micro diffusion, et non pas un brûle-parfum qui altère les huiles essentielles par chauffage. Il ne faut pas laisser le diffuseur atmosphérique actif en permanence: dix minutes par heure, sont suffisantes. Mais, il faut savoir que la diffusion peut être contre-indiquée pour les personnes souffrant d'allergies respiratoires (asthme).
* étiquetage parfois inadéquat (nom latin, provenance, organe producteur, spécificité biochimique, culture biologique ou non...) défini nature exacte de l’HE<ref name=afedi2018/> ;
* '''L'inhalation''' : il suffit d'ajouter quelques gouttes d'HE à un bol d'eau chaude (non bouillante) et d'en respirer les vapeurs, une serviette sur la tête. Une inhalation sèche est aussi possible en déposant quelques gouttes sur un mouchoir propre que l'on respirera profondément.
* manque de fiches d'analyses chromatographiques ([[chemotype]] aléatoire ou inexistant)<ref name=afedi2018/> ;
* '''La voie transcutanée '''([[massage]]s ou bains): Peu d'huiles peuvent être appliquées pures sur la peau. Certaines huiles essentielles étant particulièrement agressives, car très riches en [[Phénol (groupe)|phénols]], il est indispensable de les diluer dans une huile végétale. Pour le bain, les HE, n'étant pas hydrosolubles, elles doivent être utilisées avec un dispersant spécifique (pas de lait, œuf, alcool...).
* manque de [[traçabilité]] de nombreuses filières de producteurs/revendeurs, vente en ligne de produits possiblement frelatés <ref name=afedi2018/> ; Les huiles essentielles sont des transformations de plantes cultivées ou sauvages nécessitant beaucoup de main d'œuvre agricole pour les récoltes et les cueillettes. Elles sont donc coûteuses et recherchées. Elles sont donc aussi souvent frelatées par adjonction d'huiles de mauvaise qualité ou de produits de synthèse bien moins onéreux. Ex. : l'[[huile essentielle d'eucalyptus]] contient des dizaines de substances ; on vend donc de l'[[eucalyptol]] de synthèse ({{nobr|1,8 cinéol}}) qui coûte dix fois moins cher<ref name="FranceTVinfo"/> ;
* '''La voie orale''' : si ce mode d'utilisation peut être le plus efficace, il est en revanche potentiellement dangereux car nombre d'huiles essentielles sont toxiques, notamment celles riches en [[cétone]]s et en [[lactone]]s. D'autres, riches en [[Phénol (groupe)|phénols]] sont hépatotoxiques et doivent être prises avec des HE hépatoprotectrices et sur du court terme. C'est la voie la plus indiquée pour un "drainage hépatique".
* mauvaise conservation (au chaud, à la lumière, à l'air) ; dans ces conditions les huiles et essences peuvent se dégrader rapidement, parfois en formant des substances toxiques<ref name="FranceTVinfo"/>.
* '''La voie rectale''' : (suppositoires) c'est la voie de préférence pour les enfants et les nourrissons ou les personnes fragiles des muqueuses digestives. Elle a un autre avantage sur la voie digestive, la résorption par les veines anales permettent un contournement du foie. Elle permet donc d'avoir un taux plasmatique intéressant alors que la voie digestive écrête les huiles essentielles par effet de premier passage hépatique. Cependant, les personnes souffrant d'hémorroïdes ou de diverticules inflammés peuvent avoir des difficultés avec l'administration des huiles essentielles par voie rectale.


Se procurer des huiles essentielles et s'assurer de leur qualité est un métier complexe demandant de l'expérience. En France et dans la plupart des pays européens, la production d'huiles essentielles et la pratique de l'aromathérapie ne sont que peu réglementées. Il convient donc de se procurer des huiles essentielles de qualité garantie voire de s'adresser à des personnes qualifiées<ref name="FranceTVinfo"/>.
== Recherches médicales sur l'utilisation des huiles essentielles ==
À ce jour, plusieurs études médicales concernant les huiles essentielles ont été publiées, et leurs conclusions sont très variables. Plusieurs domaines d'application ont été étudiés: propriétés antiseptiques, antinauséeuses, amélioration du confort du patient, etc. <ref>Une requête sur Pubmed en donne plus de 450</ref>.


=== Précautions d'emploi ===
== Aromathérapie moléculaire ==

Si l'on s'éloigne quelque peu de la conception classique du terme aromathérapie, les extraits aromatiques de plantes sont très étudiés en [[pharmacognosie]] moderne.
Les huiles essentielles étant bien plus concentrées en principes actifs que les plantes autrefois utilisées, elles exposent {{Citation|selon le niveau d’information reçue et le degré de vulnérabilité sous-jacent, à d’autres risques pour la santé (...) l'auto-administration pouvant présenter des risques d’interactions potentielles avec les autres thérapeutiques prescrites lors du séjour hospitalier voire après la sortie}}<ref name=AFEDI2018 />.
La recherche de nouvelles molécules thérapeutiques, la synthèse de molécules existantes, ou la limitation des effets secondaires font que l'on retrouve de nombreuses molécules aromatiques dans les médicaments. La découverte du paclitaxel (Taxol) extrait de l'écorce de l'[[If (botanique)|if]] en est un bon exemple. Il est devenu un des médicaments de base dans le traitement du cancer du sein.<ref>[http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=179640 Cat.Inist<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>

La plupart doivent être diluées au 1/5 (concentration importante, réservée à la pratique médicale) le plus souvent au 1/10 voire au 1/20 ou au 1/100 (concentration faible, courante pour l'utilisation des huiles essentielles en cosmétologie<ref> [[Julien Kaibeck]], ''Adoptez la Slow Cosmétique'', éd. [[Leduc.s Éditions|Leduc.s]], 2012, {{p.|151}}</ref>).

== Cadre réglementaire ==
Le cadre réglementaire qui régule la vente d'huiles essentielles dépend de l'utilisation prévue, et demande de distinguer rigoureusement un usage thérapeutique d'un usage cosmétique : ainsi, des huiles à destination cosmétique ou de parfumerie ne sont pas soumises aux contrôles sanitaires propres aux produits de consommation, et ''a fortiori'' aux médicaments. Une huile achetée en parfumerie ou dans un magasin de cosmétique ne doit donc en aucun cas être utilisée en cuisine ou en auto-médication, car son dosage et ses effets peuvent être dangereux dans cet usage détourné<ref name="Menaces Monde">{{Lien web |langue=fr |auteur= Mathilde Damgé et Adrien Sénécat |url=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/05/30/menaces-sur-les-huiles-essentielles-les-intox-d-une-petition-a-succes_5307120_4355770.html#link_time=1527779888 |titre=« Menaces sur les huiles essentielles »… les intox d'une pétition à succès |jour=30 |mois=05 |année=2018 |site=[[Le Monde]].fr }}.</ref>.

Pour le médecin et aromathérapeute Jean-Pierre Willem, {{citation|Ce n'est pas une médecine douce. Il n'est pas possible de faire de l'automédication}}. Une seule cuillère à café d'huile essentielle de [[thuya]], par exemple, peut suffire à provoquer la mort<ref name="FranceTVinfo"/>.

En France, certaines entreprises contrevenantes ont fait l'objet de poursuites de la part de l'[[Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé|Agence nationale de sécurité du médicament]], notamment pour avoir fait la promotion de l'huile de [[karanja]] comme filtre solaire alors que ce produit est un simple parfum et ne bloque aucun rayonnement UV<ref name="Menaces Monde"/>.

== Enseignement, formations ==
En 2018, les diplômes universitaires qualifiants, spécialisés ou pas en aromathérapie sont rares et hétérogènes. Et les autres formations sont encore plus hétérogènes, souvent dispensés par des organismes privés et/ou à but commercial potentiellement à risque de [[conflit d'intérêts]] susceptible d'influer sur le respect des [[bonnes pratiques]] (décrites pour la cosmétologie par l'[[AFSSAPS]] en 2008<ref>[[AFSSAPS]], ''Recommandations relatives aux critères de qualité des huiles essentielles, contribution pour l’évaluation de la sécurité des produits cosmétiques contenant des huiles essentielles'', mai 2008, 17 p.</ref>) ou pour un usage domestique (recommandations DGCCRF en France)<ref>[[DGCCRF]], Huiles essentielles, les conseils de la DGCCRF pour les utiliser en toute sécurité, juillet 2016, 10 p.</ref>, mais {{Citation|peu connues des [[professionnels de santé]] et/ou nécessitant un travail de transposition pour la pratique clinique}}, hospitalière notamment) ; il existe de très nombreux ouvrages de [[vulgarisation]] grand public, presque toujours à visée commerciale et souvent {{Citation|d'un niveau de fiabilité aléatoire voire discutable}}<ref name=afedi2018/>.

== Impact économique ==
Le marché de l'aromathérapie ne représente que 2% environ du commerce mondial des huiles essentielles, dominé par l'industrie agro-alimentaire et par l'industrie cosmétique<ref>{{Lien web |auteur=Michel Krausz|titre=Huiles essentielles : un marché mondial en croissance |site=Jardins de France |url=https://www.jardinsdefrance.org/huiles-essentielles-un-marche-mondial-en-croissance/#_ftn1}}</ref>.

Uniquement pour les officines, le marché de l'aromathérapie était estimé en France à {{Monnaie|174500000|euro}} en 2016. Les ventes d'huiles essentielles complexes y étaient de {{nb|119 millions}} €, contre {{nb|73 millions}} € en 2012, soit une progression de 63,1 % en {{nb|4 ans}}. Celles d'huiles essentielles unitaires augmentaient quant à elles de 57,3 % entre 2012 et 2016, passant de {{unité|35300000}} à {{Monnaie|55500000|euro}}<ref>{{Ouvrage | auteur1=France Agri Mer | titre=Le marché de l'aromathérapie en pharmacie | éditeur= | collection=Les études de France Agri Mer | année= | date=janvier 2018 | isbn= | lire en ligne=https://www.franceagrimer.fr/Bibliotheque/INFORMATIONS-ECONOMIQUES/PPAM/ETUDES-ET-SYNTHESES/2018/Etude-sur-l-utilisation-des-HE-en-pharmacie}}</ref>.


== Controverses ==
== Controverses ==
Si l'utilisation anti-bactérienne des huiles essentielles est reconnue, les controverses portent surtout sur leurs indications thérapeutiques, leur efficacité et sur les méthodes d'administration.
Si l'efficacité anti-bactérienne de certaines huiles essentielles est reconnue<ref name="solorzano-santos2012">{{Cite pmid |21903378}}</ref>{{,}}<ref name="bassole2012">{{Cite pmid |22469594}}</ref>{{,}}<ref name="silva2013">{{Cite pmid |23444311}}</ref>, les controverses portent surtout sur leurs indications thérapeutiques, leur champ de compétence, leur efficacité et sur les méthodes d'administration<ref name="Abgrall"/>.


Utilisée dans une approche [[holistique]], l'aromathérapie en partage les controverses.<ref> Norbert Bensaïd, ''Le Sommeil de la raison'', Éd. Seuil, 1988 {{ISBN|2020100894}}</ref>{{,}}<ref> [[Jean-Marie Abgrall]], ''Les Charlatans de la santé'', éd. Documents Payot, Paris, 1998 {{ISBN|2228891940}}</ref>
Lorsqu'elle est utilisée dans une approche [[holisme|holistique]], l'aromathérapie en partage les controverses<ref> Norbert Bensaïd, ''Le Sommeil de la raison'', Éd. Seuil, 1988 {{ISBN|2020100894}}</ref>{{,}}<ref name="Abgrall">[[Jean-Marie Abgrall]], ''Les Charlatans de la santé'', éd. Documents Payot, Paris, 1998 {{ISBN|2228891940}}</ref>.


Par rapport à d'autres [[médecine non conventionnelle|médecines naturelles]], le fait que ses constituants de base puissent provoquer des troubles graves, pose le problème de la formation des prescripteurs.
Par rapport à d'autres [[médecine non conventionnelle|médecines non conventionnelles]], le fait que ses constituants de base puissent provoquer des troubles graves, pose le problème de la formation des prescripteurs.


En France, la pratique de l'aromathérapie est peu encadrée par la loi ; en 2012, n'importe qui peut se proclamer « aromathérapeute » sans aucune formation ({{citation|accessible sans diplôme particulier}} selon la fiche Rome K1103 de [[Pôle emploi]]<ref name="Rome K1103">{{Lien web |langue=fr |url=https://www.chambre-syndicale-sophrologie.fr/wp-content/uploads/2012/03/code-ROME-K1103.pdf |titre=Fiche Rome K1103 - Développement personnel et bien-être de la personne |site=www.chambre-syndicale-sophrologie.fr }}.</ref>).
<!-- Suggestion de présentation des annexes. Aide : http://fr.wikipedia.org/wiki/Aide:Note -->
== Annexes ==
=== Notes et références ===
{{commonscat|Aromatherapy}}
<references/>


=== Bibliographie ===
== Recherche ==
La recherche dans ce domaine est très active : [[PubMed]] montre une croissance exponentielle du nombre d'études sur les huiles essentielles publiées depuis les années 1880 à nos jours (106 études publiées entre 1880 et 1950, à comparer à {{nb|10520 études}} publiées entre 2001 et 2016)<ref name=DemenceArom2017>{{Article |langue=en |prénom1=Damiana |nom1=Scuteri |prénom2=Luigi Antonio |nom2=Morrone |prénom3=Laura |nom3=Rombolà |prénom4=Pina Rosa |nom4=Avato |titre=Aromatherapy and Aromatic Plants for the Treatment of Behavioural and Psychological Symptoms of Dementia in Patients with Alzheimer’s Disease: Clinical Evidence and Possible Mechanisms |périodique=Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine (voir notamment la figure 1) |volume=2017 |date=2017 |issn=1741-427X |issn2=1741-4288 |pmid=28465709 |pmcid=PMC5390566 |doi=10.1155/2017/9416305 |lire en ligne=https://www.hindawi.com/journals/ecam/2017/9416305/ |consulté le=2020-12-20 |pages=1–8}}.</ref>.
Les HE semblent offrir des perspectives intéressantes, mais encore à confirmer par des études plus larges et sur la durée. À titre d'exemple, en [[Infection nosocomiale|contexte nosocomial]] d'[[antibiorésistance]], contre certaines infections multirésistantes que l'on ne sait plus traiter par des [[antibiotique]]s (certaines souches de [[Candida (genre)|Candida]] ou de ''[[Staphylococcus aureus]]'' par exemple) ; l'activité antimicrobienne des OE a été démontrée sur un large éventail de microbes pathogènes et une meilleure compréhension du mode d'action des HE contre ces pathogènes ouvre de nouvelles perspectives de lutte contre l'antibiorésistante<ref>Blanchard J-M. Cinnamomum camphora à cinéole (ravintsara), une plante au service de la prévention des infections nosocomiales en milieu hospitalier ? Phytothérapie. 1 févr 2007;5(1):15‐20.</ref>{{,}}<ref name=afedi2018>AFEDI (2018) [https://afedi.com/Documentation/Article/108 Aromathérapie scientifique : préconisations pour la pratique clinique, l'enseignement et la recherche Consensus d'experts, destiné aux professionnels de santé et aux décideurs exerçant en milieux de soins (hospitalier ou médico-social)], version longue, avril 2018</ref>{{,}}<ref>Warnke PH, Becker ST, Podschun R, Sivananthan S, Springer N, Russo PAJ, Wiltfang J, Fickenscher H, Sherry E. The battle against multi-resistant strains: Renaissance of antimicrobial essential oils as a promising force to fight hospital-acquired infections. Journal of Cranio-Maxillofacial Surgery. 2009; 37, 392-397</ref>{{,}}<ref>Mulyaningsih S, Sporer F, Zimmermann S, Reichling J, Wink M. Synergistic properties of the terpenoids aromadendrene and 1,8-cineole from the essential oil of Eucalyptus globulus against antibiotic-susceptible and antibiotic-resistant pathogens. Phytomedicine. 2010; 17:1061-1066.</ref>, mais il n'est pas exclu que les bactéries puissent aussi un jour développer des résistances aux HE si elles sont trop utilisées.


D'autre part, les HE de ''[[Melissa officinalis]]'' et ''[[Lavandula officinalis]]''<ref>{{en}} C. G. Ballard, J. T. O'Brien, K. Reichelt, and E. K. Perry, “Aromatherapy as a safe and effective treatment for the management of agitation in severe dementia: the results of a double-blind, placebo-controlled trial with Melissa”, Journal of Clinical Psychiatry, vol. 63, no. 7, p. 553–558, 2002 ([https://www.psychiatrist.com/JCP/article/Pages/aromatherapy-safe-effective-treatment-management-agitation.aspx résumé])</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Clive |nom1=Holmes |prénom2=Vivienne |nom2=Hopkins |prénom3=Christine |nom3=Hensford |prénom4=Vanessa |nom4=MacLaughlin |titre=Lavender oil as a treatment for agitated behaviour in severe dementia: a placebo controlled study |périodique=International Journal of Geriatric Psychiatry |volume=17 |numéro=4 |date=2002-04 |issn=0885-6230 |issn2=1099-1166 |doi=10.1002/gps.593 |lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1002/gps.593 |consulté le=2020-12-20 |pages=305–308}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=A. |nom1=Burns |titre=Sensory stimulation in dementia |périodique=BMJ |volume=325 |numéro=7376 |date=2002-12-07 |pmid=12468458 |pmcid=PMC1124787 |doi=10.1136/bmj.325.7376.1312 |lire en ligne=https://www.bmj.com/lookup/doi/10.1136/bmj.325.7376.1312 |consulté le=2020-12-20 |pages=1312–1313}}.</ref> semblent avoir une certaine efficacité contre deux symptômes psychocomportementaux associés à la démence (BPSD) de la maladie d’Alzheimer (MA, maladie amenée à se développer avec le vieillissement de la population), généralement associés à une perception de la douleur accrue, par le malade, et pour lesquels les antipsychotiques dédiés ([[rispéridone]], [[olanzapine]], [[aripiprazole]] et [[quétiapine]]) perdent souvent rapidement de leur effet (accoutumance, dépendance) tout en ayant des effets secondaires importants. Chez l'animal de laboratoire, l'extrait hydroalcoolique de ''[[Melissa officinalis]] '' semble en outre atténuer la [[nociception]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Giselle |nom1=Guginski |prénom2=Ana Paula |nom2=Luiz |prénom3=Morgana Duarte |nom3=Silva |prénom4=Murilo |nom4=Massaro |titre=Mechanisms involved in the antinociception caused by ethanolic extract obtained from the leaves of Melissa officinalis (lemon balm) in mice |périodique=Pharmacology Biochemistry and Behavior |volume=93 |numéro=1 |date=2009-07 |doi=10.1016/j.pbb.2009.03.014 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0091305709001063 |consulté le=2020-12-20 |pages=10–16}}</ref>. Des preuves cliniques montrent que l'aromathérapie peut aider à contrôler l'agitation, l'agressivité et certains symptômes psychotiques. Les mécanismes d'action sont encore à découvrir, mais des explications moléculaires (basées sur l'ensemble du phytocomplexe ou des composants uniques) semblent émerger dans les années 2010 ; la recherche fondamentale doit cependant pouvoir s'appuyer sur des études précliniques plus rigoureuses<ref name=DemenceArom2017/>. Il est possible que d'autres huiles essentielles soient également efficaces dans cette pratique pharmacothérapeutique<ref name=DemenceArom2017/>.
Les ouvrages ci dessous peuvent être lus pour approfondir le sujet. Par ordre '''alphabétique''' d'auteurs :


== Voir aussi ==
* Paul Belaiche, ''Traité de phytothérapie et d'aromathérapie'', éd. Maloine, 1979 (3 tomes) (nombreuses références bibliographiques) (ISBN 2-224-00520-2)
{{Autres projets
* Pierre Franchomme (direction scientifique) et Daniel Pénoël (direction médicale), ''L'Aromathérapie exactement'', éd. Roger Jollois, 1990, réédit. revue et améliorée 2001 (ISBN 2-87819-001-7)
|commons=Category:Aromatherapy
* Pierre Franchomme, ''L'Aromathérapie : Thérapeutique de pointe en médecine naturelle'', éd. Amyris, 1999 (ISBN 2930353171)
|wiktionary=aromathérapie
* [[René-Maurice Gattefossé]], ''Aromathérapie'', Paris, 1937
}}
* [[René-Maurice Gattefossé]], ''Nouveaux parfums synthétiques'', éd. Desforges, Girardot et Cie, 1927
* D{{r}} [[Jean Valnet]], ''L'Aromathérapie'', éd. Livre de Poche, 1984
* D{{r}} [[Jean Valnet]], C. Duraffourd, [http://www.jean-claude-lapraz.fr J.C. Lapraz], ''Une médecine nouvelle - Phytothérapie et aromathérapie'', éd. Presses de la Renaissance, 1978 (ISBN 2-85616-121-9)


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Fragrance]]
* [[Aromatogramme]]
* [[Aromatogramme]]
* [[Botanique]]
* [[Botanique]]
Ligne 181 : Ligne 163 :
* [[Plante médicinale]]
* [[Plante médicinale]]


=== Bibliographie ===
{{portail médecine}}
* AFEDI, « [https://afedi.com/Documentation/Article/108 Aromathérapie scientifique : préconisations pour la pratique clinique, l'enseignement et la recherche Consensus d'experts, destiné aux professionnels de santé et aux décideurs exerçant en milieux de soins (hospitalier ou médico-social)] », version longue, avril 2018
* Paul Belaiche, ''Traité de phytothérapie et d'aromathérapie'', éd. Maloine, 1979 (3 tomes) (nombreuses références bibliographiques) {{ISBN|2-224-00520-2}}
* Pierre Franchomme, ''L'Aromathérapie : Thérapeutique de pointe en médecine naturelle'', éd. Amyris, 1999 {{ISBN|2930353171}}
* [[René-Maurice Gattefossé]], ''Aromathérapie'', Paris, 1937
* René-Maurice Gattefossé, ''Nouveaux parfums synthétiques'', éd. Desforges, Girardot et Cie, 1927
* Roger Jollois, Pierre Franchomme (direction scientifique) et Daniel Pénoël (direction médicale), ''L'Aromathérapie exactement'', éd. Roger Jollois, 1990, réédit. revue et améliorée 2001 {{ISBN|2-87819-001-7}}
* {{Dr}} [[Jean Valnet]], ''L'Aromathérapie'', éd. Livre de Poche, 1964
* {{Dr}} Jean Valnet, C. Duraffourd, J.C. Lapraz, ''Une médecine nouvelle - Phytothérapie et aromathérapie'', éd. Presses de la Renaissance, 1978 {{ISBN|2-85616-121-9}}
* Monika Werner et Ruth von Braunschweig, L'aromathérapie .Principes, indications , utilisations, Paris, édition Vigot , 2007, 640 p.{{ISBN|978-2-253-03564-0}}. Livre fondamental et le plus récent.


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[[sl:Aromaterapija]]
[[sr:Ароматерапија]]
[[sv:Aromaterapi]]
[[th:สุคนธบำบัด]]
[[uk:Аромотерапія]]
[[zh:芳香療法]]

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Diffuseur utilisé en aromathérapie.

L’aromathérapie consiste en l'utilisation de composés aromatiques extraits de plantes, les huiles essentielles, à des fins médicales.

L'aromathérapie est tantôt utilisée comme pseudo-médecine, tantôt comme l'une des médecines complémentaires préconisées, en France, par différents plans nationaux de santé thématiques[1] (ex. : contre la nosocomialité à l'hôpital, ou contre les effets indésirables de la chimiothérapie anticancéreuse), ou comme médecine alternative.

Originellement pratiquée selon une approche traditionnelle, cette branche de la phytothérapie s'apparentait à la naturopathie, classée parmi les médecines non conventionnelles. Dans certains domaines (ex. : hypertension, dépression, anxiété, soulagement de la douleur, démence), elle reste considérée comme une pseudoscience, faute de preuve d'efficacité[2] ; la Cochrane décrit des résultats contradictoires ou équivoques dans la démence[3], similaires au placebo en traitement post-opératoire[4], et pas de preuve dans le traitement du cancer[5] ou dans le cadre des douleurs de l'accouchement[6].

L'aromathérapie est néanmoins efficace contre certaines infections, les effets antibactériens et anti-infectieux des huiles essentielles étant aujourd'hui scientifiquement démontrés, ainsi que contre les maux de tête et certaines arthralgies, mais elles ne semble pas soulager les douleurs menstruelles ou liées au travail lors de l'accouchement. Il reste cependant difficile d'étudier ses effets car une même plante ou variété, cultivée dans des contextes différents (sol, saison, variété, nutriments, altitude...), présente des teneurs et types d'huile différents et les fréquences, dosages et périodes d'utilisation peuvent varier pour traiter un même symptôme[7]. Les huiles peuvent en outre interagir entre elles et/ou avec d'autres produits ou médicaments. Dans le cadre de la pharmacognosie, les recherches sur les huiles essentielles se poursuivent donc.

Étymologie

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Le terme a été utilisé pour la première fois par le chimiste René-Maurice Gattefossé en 1935[8]. Il vient du latin « aroma », grec « ἄρωμα - arôma » pour « arôme » et du grec « θεραπεία - therapeia » pour « soin, cure ».

Origines de l'aromathérapie

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Dans l'histoire de la médecine, au moins jusqu'au XVIe siècle, l'histoire de l'aromathérapie se confond en grande partie avec celle de la phytothérapie. Les plantes, dans leur ensemble, constituaient la base de la pharmacopée des civilisations antiques[réf. nécessaire].

Si l'on retrouve les traces de méthodes de distillation ou d'extraction, en Chine ou en Inde, datant de plusieurs millénaires, c'est en Égypte que leur utilisation a été avérée. En Grèce, les écrits de Dioscoride (Ier siècle) font référence à l'utilisation d'extraits aromatiques. Les Romains les utilisèrent aussi sous forme d'onguents gras. Dioscoride décrit aussi les croyances de l'époque concernant leurs propriétés curatives, dans son De Materia Medica[9].

Les huiles essentielles distillées ont été employées comme médicaments au moins depuis le XIe siècle[10], après qu'Avicenne ait isolé certaines huiles essentielles grâce à la distillation à la vapeur[11].

On attribue au médecin alchimiste persan Jabir ibn Hayyan l'invention, au Xe siècle, de l'alambic. Les procédés d'extractions s'améliorèrent par la suite, les pharmacopées les utilisant surtout après le XVIe siècle[réf. nécessaire].

À partir du XIXe siècle, on commença à isoler et classifier les principes actifs des molécules odoriférantes, ce qui permit leur utilisation spécifique[réf. nécessaire].

En 1910, René-Maurice Gattefossé découvre certaines propriétés de l'huile essentielle de lavande vraie ; en 1928 il crée le mot « aromathérapie » (antérieurement incluse dans la phytothérapie), et en 1931 il publie un livre décrivant ce sujet[12]. Entre-temps, de 1929 à 1931, le pharmacien Sevelinge étudie également les rapports entre structure chimique et l'activité thérapeutique des huiles essentielles[12].

Dans certains pays (Royaume-Uni par exemple), l'aromathérapie s'inscrit dans l'aromachologie (science des phénomènes liés aux odeurs, plus particulièrement l’influence des odeurs sur le comportement). L’École anglaise, initiée par Marguerite Maury (1960), procède de l’Aromachologie[13].

École française du XXe siècle

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En 1910, le pharmacien lyonnais, chimiste et parfumeur René-Maurice Gattefossé (1881-1950) en faisant des recherches en parfumerie, se brûla accidentellement grièvement les mains. Une version de l'histoire dit que, très gravement brûlé et soigné selon les moyens de la médecine contemporaine, il fut rapidement atteint de gangrène gazeuse. En dernier recours, retirant ses bandages, il appliqua sur ses plaies infectées de l'huile essentielle de lavande. Une autre version dit que lors de l'accident, par réflexe, il plongea sa main dans un contenant rempli d'huile essentielle de lavande vraie, découvrant ainsi ses propriétés calmantes, antiseptiques et cicatrisantes. Selon lui, les résultats furent stupéfiants : l'essence de lavande possédait de réelles propriétés antiseptiques et cicatrisantes[14]. Dès lors, il consacra une partie de ses recherches aux propriétés des huiles essentielles.

Gattefossé est à l'origine du néologisme « aromathérapie », devenu peu après un mot courant[8].

En 1964 le Dr Jean Valnet publia Aromathérapie traitement des maladies par les essences de plantes. Ses nombreux ouvrages traitant des vertus de certaines huiles essentielles popularisent l'aromathérapie auprès du grand public[15].

Pierre Franchomme et le Dr Daniel Pénoël introduisirent les notions d'aromathérapie scientifique et de chémotype qui éclairèrent les effets thérapeutiques des huiles essentielles[16].

À la fin du XXe siècle, l'aromathérapie bénéficia de l'avancée des méthodes d'analyses, en particulier de la chromatographie. La distinction précise des composés aromatiques permit à la médecine de mieux appréhender leurs mécanismes d'action et d'affiner leur prescription.

Généralités

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L'aromathérapie est pratiquement toujours associée à la phytothérapie, dans l'arsenal thérapeutique, le terme « phyto-aromathérapie » est d'ailleurs employé par les spécialistes[17].

Le terme aromathérapie recouvre des pratiques médicales très variées utilisant les huiles essentielles par exemple sous forme d'onction (dissolution dans une huile), de crème ou de lotion (émulsion huile dans l'eau) pour l'usage externe. La dispersion dans du miel ou dans de l'huile alimentaire ou simplement sur un sucre est habituelle pour l'administration par la voie orale. La mise en gélules se pratique aussi. Les aérosols obtenus par nébulisation des huiles essentielles sont plus rarement utilisés, mais la dispersion dans l'atmosphère d'une pièce obtenue grâce à l'utilisation de diffuseurs spéciaux est très répandue. L'emploi en suppositoires est utile pour certaines applications thérapeutiques, mais est généralement réservée au corps médical.

Les huiles essentielles servent surtout à l'automédication, parfois dite « de confort », usage qui a toujours existé et qui persiste en France (selon une enquête menée en 2015 par 60 millions de consommateurs, 80 % des Français ont recours à l'automédication, généralement pour les petites pathologies courantes[18]).

Indications thérapeutiques

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Les propriétés prêtées aux huiles essentielles sont multiples[19] :

  • anti-infectieuses : antibactériennes (dues au carvacrol, au thymol, à l'eugénol, à l'aldéhyde cinnamique, aux monoterpénols, etc.), antimycotiques (dues aux alcools et aux lactones sesquiterpéniques), antivirales (dues aux monoterpénols, monoterpénals, etc.), antiparasitaires (dues aux phénols, à l'ascaridoleetc.), insectifuges et insecticides (citronnelle de Ceylan, camphre du camphrier du Japon, etc.)
  • anti-inflammatoires (dues aux aldéhydes, au chamazulène, au bisabololetc.)
  • anticatarrhales : expectorantes (dues à l'eucalyptol ou 1,8-cinéol), mucolytiques (dues aux molécules cétoniques et aux lactones)
  • anti-histaminiques
  • antispasmodiques (dues aux éthers et aux esters)
  • antalgiques, analgésiques et anesthésiques
  • calmantes, hypnotiques et anxiolytiques
  • propriétés endocrinorégulatrices : comme les œstrogènes, comme la cortisone, etc.
  • propriétés vasculotropes et hémotropes : hyperémiantes, phlébotoniques, lymphotoniques, anticoagulantes (dues aux coumarines) et fibrinolytiques[réf. nécessaire], antihématomes (HE d'hélichryse italienne), hémostatiques, hypotensives
  • propriétés digestives : eupeptiques, carminatives, cholagogues et cholérétiques (dues à la menthone, la carvone et la verbénone)
  • antitoxiques
  • antivenimeuses
  • antirhumatismales
  • stimulantes ou apaisantes
  • aphrodisiaques
  • etc.

L'aromathérapie est notamment efficace contre certaines infections (les effets antibactériens et anti-infectieux des huiles essentielles sont aujourd'hui scientifiquement démontrés[20],[21],[22]), ou contre les maux de tête et certaines arthralgies, mais elles ne semble pas soulager les douleurs menstruelles ou liées au travail lors de l'accouchement[7]. Son efficacité a en outre été démontrée comme aide à la prise en charge d'effets indésirables de la chimiothérapie anticancéreuse[12],[23].

Cependant, seul un petit nombre de ces usages sont soutenus par des données scientifiques fiables, et les vendeurs prêtent facilement à leurs produits toutes sortes de propriétés imaginaires. La principale efficacité clinique reconnue de certaines huiles essentielle est une activité antibactérienne[24] (cependant beaucoup plus faible que celle des antibiotiques et antiseptiques modernes[réf. nécessaire]). Certaines ont également un effet répulsif sur les animaux, en particulier les insectes[24]. Selon l'EHESP, « Les huiles essentielles présentent des propriétés intéressantes qui pourraient être utilisées dans la vie courante, sous réserve d'études supplémentaires. Les données concernant une application à l'homme restent ponctuelles, il serait donc intéressant de pousser les recherches dans ce sens »[24].

La composition chimique (chémotype) des huiles essentielles varie aussi en fonction du pays de récolte, de l'altitude, de l'ensoleillement, des conditions de récolte, de la qualité de la distillation, de l'entreposage : ces facteurs peuvent modifier leurs propriétés.

Risques et effets indésirables des huiles essentielles

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Discipline non-réglementée, l'aromathérapie fait l'objet d'un grand nombre d'abus, de nombreux thérapeutes auto-proclamés inventant des propriétés aux produits qu'ils vendent ou utilisent. Certaines huiles essentielles ont des propriétés médicalement reconnues, mais leur usage doit être contrôlé (posologie, durée du traitement, interactions...) car, comme pour toute molécule active ayant un effet sur le métabolisme, des effets indésirables graves sont possibles. Ainsi, le millepertuis, le ginkgo ou le pamplemousse peuvent provoquer une diminution ou une augmentation de l'effet thérapeutique d'autres médicaments par interaction médicamenteuse[25]. De même, l'absinthe ou le thuya peuvent être neurotoxiques. Dans certains pays (dont la France), certaines huiles essentielles ne peuvent être fournies que par un pharmacien[26]. Selon l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) : « Les huiles essentielles ne doivent pas être utilisées de façon prolongée (au-delà de quelques jours) sans avis médical[24]. » Elles ne doivent jamais être ingérées pures, car présentant un risque important pour les muqueuses (ainsi que pour le foie)[24]. Selon le pharmacien Jacques Fleurentin, « Une cuillère à café d'huiles essentielles, c'est directement les urgences. C'est tout le temps par gouttes. Toujours[24]. »

Citons notamment[27] :

  • les propriétés vésicantes et nécrosantes de certaines HE;
  • des propriétés allergisantes ou hypersensibilisantes de certaines HE ;
  • des propriétés photosensibilisantes (par exemple dues aux furocoumarines), présentes dans toutes les essences extraites du zeste des citrus : citron, mandarine, bergamote, etc. Toutefois, à cause du poids moléculaire des furocoumarines responsables des effets phototoxiques et photosensibilisants, les essences distillées n'en contiennent pas et ne comportent pas ce risque. Bien que la plupart de ces essences soient extraites par expression à froid, et contiennent des furocoumarines (bergaptèneetc.), il est donc possible d'obtenir ces mêmes essences distillées, et donc sans danger pour la peau ;
  • les propriétés neurotoxiques de certaines HE (par exemple dues aux cétones) ;
  • des propriétés néphrotoxiques de certaines HE (par exemple dues aux terpènes majoritaires dans l'essence de térébenthine, rameaux de genévriers, etc.) ;
  • des propriétés hépatotoxiques (par exemple dues aux phénols pris pendant un temps trop long, ou à doses massives). L'huile essentielle de cannelle écorce en fait partie et est toxique pour le foie[28][source insuffisante].

Les accidents, plus ou moins graves, se sont multipliés avec la vulgarisation grandissante des huiles essentielles. Ils posent la question de la formation du public, qui peut se procurer la plupart de ces substances en vente libre et directe. Si certaines huiles comme la lavande ou l'arbre à thé (tea tree) présentent un seuil de toxicité relativement élevé, d'autres peuvent contenir des substances neurotoxiques ou abortives dès les premiers niveaux de surdosage.

Les huiles essentielles suivantes sont toxiques. Le non-spécialiste ne devrait pas les utiliser[29]. Les huiles essentielles d'estragon, de gaulthérie et d'origan sont cependant d'usage autorisé sous l'avis d'un spécialiste ou l'accompagnement d'un professionnel de la santé[30] :

Les huiles essentielles traversent le placenta et sont transmises par le lait maternel[31].

Les produits aromatiques mis sur le marché : huile essentielle (HE) ou essence (ESS), huile végétale (HV), hydrolat aromatique (HA) et spécialités commerciales sont souvent de qualité inégale pour les causes suivantes :

  • qualité inégale des matières premières végétales (mélange, variété végétale, origines mixtes, modes de cultures...)[23] ;
  • pratiques de distillation (taille des alambics, température, pression, temps de distillation...),
  • étiquetage parfois inadéquat (nom latin, provenance, organe producteur, spécificité biochimique, culture biologique ou non...) défini nature exacte de l’HE[23] ;
  • manque de fiches d'analyses chromatographiques (chemotype aléatoire ou inexistant)[23] ;
  • manque de traçabilité de nombreuses filières de producteurs/revendeurs, vente en ligne de produits possiblement frelatés [23] ; Les huiles essentielles sont des transformations de plantes cultivées ou sauvages nécessitant beaucoup de main d'œuvre agricole pour les récoltes et les cueillettes. Elles sont donc coûteuses et recherchées. Elles sont donc aussi souvent frelatées par adjonction d'huiles de mauvaise qualité ou de produits de synthèse bien moins onéreux. Ex. : l'huile essentielle d'eucalyptus contient des dizaines de substances ; on vend donc de l'eucalyptol de synthèse (1,8 cinéol) qui coûte dix fois moins cher[24] ;
  • mauvaise conservation (au chaud, à la lumière, à l'air) ; dans ces conditions les huiles et essences peuvent se dégrader rapidement, parfois en formant des substances toxiques[24].

Se procurer des huiles essentielles et s'assurer de leur qualité est un métier complexe demandant de l'expérience. En France et dans la plupart des pays européens, la production d'huiles essentielles et la pratique de l'aromathérapie ne sont que peu réglementées. Il convient donc de se procurer des huiles essentielles de qualité garantie voire de s'adresser à des personnes qualifiées[24].

Précautions d'emploi

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Les huiles essentielles étant bien plus concentrées en principes actifs que les plantes autrefois utilisées, elles exposent « selon le niveau d’information reçue et le degré de vulnérabilité sous-jacent, à d’autres risques pour la santé (...) l'auto-administration pouvant présenter des risques d’interactions potentielles avec les autres thérapeutiques prescrites lors du séjour hospitalier voire après la sortie »[18].

La plupart doivent être diluées au 1/5 (concentration importante, réservée à la pratique médicale) le plus souvent au 1/10 voire au 1/20 ou au 1/100 (concentration faible, courante pour l'utilisation des huiles essentielles en cosmétologie[32]).

Cadre réglementaire

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Le cadre réglementaire qui régule la vente d'huiles essentielles dépend de l'utilisation prévue, et demande de distinguer rigoureusement un usage thérapeutique d'un usage cosmétique : ainsi, des huiles à destination cosmétique ou de parfumerie ne sont pas soumises aux contrôles sanitaires propres aux produits de consommation, et a fortiori aux médicaments. Une huile achetée en parfumerie ou dans un magasin de cosmétique ne doit donc en aucun cas être utilisée en cuisine ou en auto-médication, car son dosage et ses effets peuvent être dangereux dans cet usage détourné[26].

Pour le médecin et aromathérapeute Jean-Pierre Willem, « Ce n'est pas une médecine douce. Il n'est pas possible de faire de l'automédication ». Une seule cuillère à café d'huile essentielle de thuya, par exemple, peut suffire à provoquer la mort[24].

En France, certaines entreprises contrevenantes ont fait l'objet de poursuites de la part de l'Agence nationale de sécurité du médicament, notamment pour avoir fait la promotion de l'huile de karanja comme filtre solaire alors que ce produit est un simple parfum et ne bloque aucun rayonnement UV[26].

Enseignement, formations

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En 2018, les diplômes universitaires qualifiants, spécialisés ou pas en aromathérapie sont rares et hétérogènes. Et les autres formations sont encore plus hétérogènes, souvent dispensés par des organismes privés et/ou à but commercial potentiellement à risque de conflit d'intérêts susceptible d'influer sur le respect des bonnes pratiques (décrites pour la cosmétologie par l'AFSSAPS en 2008[33]) ou pour un usage domestique (recommandations DGCCRF en France)[34], mais « peu connues des professionnels de santé et/ou nécessitant un travail de transposition pour la pratique clinique », hospitalière notamment) ; il existe de très nombreux ouvrages de vulgarisation grand public, presque toujours à visée commerciale et souvent « d'un niveau de fiabilité aléatoire voire discutable »[23].

Impact économique

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Le marché de l'aromathérapie ne représente que 2% environ du commerce mondial des huiles essentielles, dominé par l'industrie agro-alimentaire et par l'industrie cosmétique[35].

Uniquement pour les officines, le marché de l'aromathérapie était estimé en France à 174 500 000 euros en 2016. Les ventes d'huiles essentielles complexes y étaient de 119 millions €, contre 73 millions € en 2012, soit une progression de 63,1 % en 4 ans. Celles d'huiles essentielles unitaires augmentaient quant à elles de 57,3 % entre 2012 et 2016, passant de 35 300 000 à 55 500 000 euros[36].

Controverses

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Si l'efficacité anti-bactérienne de certaines huiles essentielles est reconnue[20],[21],[22], les controverses portent surtout sur leurs indications thérapeutiques, leur champ de compétence, leur efficacité et sur les méthodes d'administration[37].

Lorsqu'elle est utilisée dans une approche holistique, l'aromathérapie en partage les controverses[38],[37].

Par rapport à d'autres médecines non conventionnelles, le fait que ses constituants de base puissent provoquer des troubles graves, pose le problème de la formation des prescripteurs.

En France, la pratique de l'aromathérapie est peu encadrée par la loi ; en 2012, n'importe qui peut se proclamer « aromathérapeute » sans aucune formation (« accessible sans diplôme particulier » selon la fiche Rome K1103 de Pôle emploi[39]).

La recherche dans ce domaine est très active : PubMed montre une croissance exponentielle du nombre d'études sur les huiles essentielles publiées depuis les années 1880 à nos jours (106 études publiées entre 1880 et 1950, à comparer à 10 520 études publiées entre 2001 et 2016)[40]. Les HE semblent offrir des perspectives intéressantes, mais encore à confirmer par des études plus larges et sur la durée. À titre d'exemple, en contexte nosocomial d'antibiorésistance, contre certaines infections multirésistantes que l'on ne sait plus traiter par des antibiotiques (certaines souches de Candida ou de Staphylococcus aureus par exemple) ; l'activité antimicrobienne des OE a été démontrée sur un large éventail de microbes pathogènes et une meilleure compréhension du mode d'action des HE contre ces pathogènes ouvre de nouvelles perspectives de lutte contre l'antibiorésistante[41],[23],[42],[43], mais il n'est pas exclu que les bactéries puissent aussi un jour développer des résistances aux HE si elles sont trop utilisées.

D'autre part, les HE de Melissa officinalis et Lavandula officinalis[44],[45],[46] semblent avoir une certaine efficacité contre deux symptômes psychocomportementaux associés à la démence (BPSD) de la maladie d’Alzheimer (MA, maladie amenée à se développer avec le vieillissement de la population), généralement associés à une perception de la douleur accrue, par le malade, et pour lesquels les antipsychotiques dédiés (rispéridone, olanzapine, aripiprazole et quétiapine) perdent souvent rapidement de leur effet (accoutumance, dépendance) tout en ayant des effets secondaires importants. Chez l'animal de laboratoire, l'extrait hydroalcoolique de Melissa officinalis semble en outre atténuer la nociception[47]. Des preuves cliniques montrent que l'aromathérapie peut aider à contrôler l'agitation, l'agressivité et certains symptômes psychotiques. Les mécanismes d'action sont encore à découvrir, mais des explications moléculaires (basées sur l'ensemble du phytocomplexe ou des composants uniques) semblent émerger dans les années 2010 ; la recherche fondamentale doit cependant pouvoir s'appuyer sur des études précliniques plus rigoureuses[40]. Il est possible que d'autres huiles essentielles soient également efficaces dans cette pratique pharmacothérapeutique[40].

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Articles connexes

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Bibliographie

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Notes et références

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  1. Par exemple : plans Douleur 2002-2005, 2006-2010 et 2013-2017, plan Cancer 2014-2019, plan Maladies neuro-dégénératives dont plan Alzheimer rebaptisé « Plan Maladies neurodégénératives » pour la période 2014-2019.
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  3. (en) « Aromatherapy for promotion of relaxation and sleep, relief of pain, and reduction of depressive symptoms in dementia », sur www.cochrane.org (consulté le ).
  4. (en) « Aromatherapy for treating postoperative nausea and vomiting », sur www.cochrane.org (consulté le ).
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  8. a et b On date généralement la création de ce néologisme à la parution de l'ouvrage Aromathérapie - Les Huiles essentielles - hormones végétales, en 1937. En réalité, la trouvaille est légèrement antérieure. Une étude dans le fonds d'archives Gattefossé a permis de préciser cette question. En effet, dans le premier manuscrit préparatoire, daté février 1935, le terme n'apparaissait pas encore. Sa première occurrence « publique » date du numéro de décembre 1935 de la « Parfumerie Moderne ». « Aromathérapie » nomma alors une rubrique dans laquelle R.-M. G. publia, tout au long de l'année 1936, des extraits remaniés de ce manuscrit encore inédit. « Aromathérapie » donna ensuite logiquement son nom à l'ouvrage de synthèse paru l'année suivante.
  9. Dioscorides, Pedanius ; Goodyer, John (trad.) (1959). Gunther, R.T. (ed.). The Greek Herbal of Dioscorides. New York: Hafner Publishing. OCLC 3570794
  10. Forbes R.J (1970) A short history of the art of distillation. Leiden: E.J. Brill. OCLC 2559231.[page needed]
  11. Ericksen, Marlene (2000). Healing With Aromatherapy. New York: McGraw-Hill. p. 9. (ISBN 0-658-00382-8).
  12. a b et c Marlène Carol, Prise en charge des effets indésirables de la chimiothérapie anticancéreuse à l'officine par homéopathie, aromathérapie et phythothérapie, thèse de doctorat en pharmacie, université de Toulouse III, 30 juin 2017, p. 112-122.
  13. (en) « Aromatherapy Science », sur pdfcoffee.com (consulté le )
  14. Cette anecdote (1re version) est relatée, entre autres, dans Jean Valnet, L'aromathérapie, Paris, éd. Le Livre de Poche no 7885, , 640 p. (ISBN 978-2-253-03564-0, BNF 34771362).
    À l'époque, la notion de « chémotype » (voir plus loin) d'une huile essentielle n'était pas encore connue. En conséquence de quoi, même si les méthodes et l'exactitude des recherches de Jean Valnet et de René Maurice Gattefossé étaient hors de tout soupçon et ont permis l'avènement de l'aromathérapie, aujourd'hui, leurs découvertes réclament d'être plus détaillées. Ainsi, il est possible de distinguer plusieurs sortes de plantes du même type donnant plusieurs sortes d'huiles essentielles. Dans cet exemple, lorsque l'on parle « d'huile essentielle de lavande » il est, de nos jours, possible et utile de préciser qu'il s'agit d'« huile essentielle de lavande vraie » (Lavanda augustfolia aussi appelée « officinale », « anglaise » ou « commune ») ou d'« huile essentielle de lavandin » dit « super » ceci afin de les différencier de l'« huile essentielle de lavande aspic » ou encore de l'« huile essentielle de lavande stœchade » qui sont nettement moins ou guère appropriées aux soins des brûlures — voir Monika Werner et Ruth von Braunschweig, L'aromathérapie. Principes, indications, utilisations, Paris, éd. Vigot, , 640 p. (ISBN 978-2-253-03564-0, BNF 34771362)).
  15. Catherine Silvant, L'Aromathérapie: La nature au service de l'humanité, Editions Publibook, 2015, prologue.
  16. Dominique Baudoux in L'aromathérapie scientifique, disponible sur: http://www.college-aromatherapie.com/aromatherapie-et- publications/aromatherapie-scientifique-preserver-la-sante, cité par Marlène CAROL (2017) dans sa thèse, note 69.
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