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Evrain

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Dans le cycle arthurien, Evrain est un seigneur pourvu de nombreuses qualités régnant sur le royaume de Brandigan. Il est l'oncle de Maboagrain ou Mabonagrain[1].

Evrain apparaît dans le roman de Chrétien de Troyes, Érec et Énide, dans l'épisode de « La Joie de la cour »[2]. Érec qui est en route pour rejoindre le roi Arthur en compagnie d'Énide et de son ami Guivret le Petit, arrive au château Brandigan, une puissante forteresse construite sur une île fortifiée et entourée d'une rivière profonde et bruyante[3], où tout pousse en abondance[4]. Guivret avertit Érec que celui qui entre au château doit affronter l'aventure périlleuse de « La Joie de la cour » et que depuis sept ans nul n'y a survécu. Érec décide de tenter l'aventure ; le roi Evrain l'accueille avec une réception magnifique[5], tout en insistant sur les dangers de l'épreuve. Érec étant décidé à tenter l'aventure, Evrain le conduit le lendemain à l'entrée d'un verger merveilleux entouré d'une muraille d'air, où règne un printemps éternel. Des pieux s'y dressent : sur chacun d'eux, est fichée une tête humaine couverte d'un heaume ; seul le dernier ne porte qu'un cor. Evrain explique à Erec que ce pieu attend une nouvelle tête, mais que, s’il surmonte l'épreuve, il devra annoncer sa victoire en sonnant du cor. Érec s’avance seul et doit affronter un chevalier d'une taille gigantesque. Le combat est rude mais Érec finit par le vaincre ; il oblige le vaincu à conter son histoire : Mabonagrain, neveu d'Evrain, par amour pour son amie, s'était engagé à combattre et tuer tous les chevaliers entrant dans le jardin merveilleux. La Joie de la Cour éclate et Érec prend congé d'Evrain.

Références

  1. Barbara Nelson Sargent-Baur, « Petite histoire de Maboagrain (À propos d'un article récent) », dans Romania, tome 93, n° 369, 1972, p. 87-96 Lire en ligne.
  2. Emmanuel Philipot, « Un épisode d'Érec et Énide : La Joie de la Cour. — Mabon l'enchanteur », dans Romania, tome 25, n° 98, 1896, p. 258-294 Lire en ligne.
  3. « Et par desoz a la reonde
    Coroit une eve si parfonde,
    Roide et bruianz corne tanpeste »
    (vers 5325-5327)
  4. « Et fruiz et blez et vins i vient
    Ne bois ne rivière n'i faut »
    (vers 5400-5401).
  5. Edoardo Esposito, « Les formes d'hospitalité dans le roman courtois (du Roman de Thèbes à Chrétien de Troyes » dans Romania, vol. 103, n° 410-411, 1982, p. 197-234.