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« Henriette de Belgique » : différence entre les versions

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{{En-tête label|AdQ|année=2020}}
{{Infobox Rôle monarchique
{{Infobox Rôle monarchique
| charte = Princesse
| charte = Princesse
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| image = HenrietteBelgVend.jpg
| image = HenrietteBelgVend.jpg
| légende = La « duchesse de Vendôme » dans les années 1900.
| légende = La « duchesse de Vendôme » dans les années 1900.
| titulature = Princesse de Belgique, princesse de Saxe-Cobourg et Gotha, duchesse en Saxe <br /> [[Liste des comtes et ducs de Vendôme|Duchesse de Vendôme]]
| titulature = Princesse de Belgique, princesse de Saxe-Cobourg et Gotha, duchesse en Saxe <br> [[Liste des comtesses et duchesses de Vendôme|Duchesse de Vendôme]]
| dynastie = [[Maison de Belgique|Maison de Saxe-Cobourg et Gotha]] (puis, [[maison de Belgique]])
| dynastie = [[Maison de Belgique|Maison de Saxe-Cobourg et Gotha]] (puis, [[maison de Belgique]])
| nom de naissance = Henriette Marie Charlotte Antoinette de Saxe-Cobourg et Gotha
| nom de naissance = Henriette Marie Charlotte Antoinette de Saxe-Cobourg et Gotha
| date de naissance = {{date de naissance|30|novembre|1870}}
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| lieu de naissance = [[Palais du comte de Flandre]], [[Bruxelles]] ([[Belgique]])
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| date de décès = {{date de décès|28|mars|1948|30|novembre|1870}}
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| lieu de décès = [[Sierre]] ([[Suisse]])
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| père = [[Philippe de Belgique (1837-1905)|Philippe de Belgique]],<br /> ''comte de Flandre''
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| mère = [[Marie de Hohenzollern-Sigmaringen]]
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| conjoint = [[Emmanuel d'Orléans|Emmanuel d’Orléans]],<br /> ''duc de Vendôme''
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| enfants = [[Marie-Louise d'Orléans (1896-1973)|Marie-Louise]]<br />[[Sophie d'Orléans|Sophie]]<br />[[Geneviève d'Orléans|Geneviève]]<br />[[Charles-Philippe d'Orléans (1905-1970)|Charles-Philippe]],<br /> ''duc de Nemours''
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| sépulture = [[Chapelle royale de Dreux|Chapelle royale Saint-Louis de Dreux]]
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'''Henriette''' Marie Charlotte Antoinette '''de Belgique''', [[Monarchie belge|princesse de Belgique]], [[Duché de Saxe-Cobourg et Gotha|princesse de Saxe-Cobourg et Gotha]], [[Duchés saxons|duchesse en Saxe]] et, par son mariage, [[Liste des comtes et ducs de Vendôme|duchesse de Vendôme]], née le {{date de naissance-|30|novembre|1870}} au [[palais du comte de Flandre]], à [[Ville de Bruxelles|Bruxelles]] (en [[Belgique]]) et morte le {{date-|28 mars 1948}} à [[Sierre]] (en [[Suisse]]), est la fille de [[Philippe de Belgique (1837-1905)|Philippe de Belgique]], [[Liste des comtes de Flandre|comte de Flandre]], frère du roi [[Léopold II (roi des Belges)|{{Léopold II}}]], et de la princesse [[Marie de Hohenzollern-Sigmaringen]].
'''Henriette''' Marie Charlotte Antoinette '''de Belgique''', [[Monarchie belge|princesse de Belgique]], [[Duché de Saxe-Cobourg et Gotha|princesse de Saxe-Cobourg et Gotha]], [[Duchés saxons|duchesse en Saxe]] et, par son mariage, [[Liste des comtesses et duchesses de Vendôme|duchesse de Vendôme]] (titre de courtoisie), née le {{date de naissance|30 novembre 1870}} au [[palais du comte de Flandre]], à [[Ville de Bruxelles|Bruxelles]] (en [[Belgique]]), et morte le {{date de décès|28 mars 1948}} à [[Sierre]] (en [[Suisse]]), est la fille de [[Philippe de Belgique (1837-1905)|Philippe de Belgique]], [[Liste des comtes de Flandre|comte de Flandre]], frère du roi [[Léopold II (roi des Belges)|{{Léopold II}}]], et de la princesse [[Marie de Hohenzollern-Sigmaringen]].


Henriette est la sœur aînée du roi des Belges [[Albert Ier (roi des Belges)|{{Albert Ier}}]]. Elle épouse, en 1896, [[Emmanuel d'Orléans]], duc de Vendôme. Elle donne le jour à quatre enfants. Participant activement à la vie mondaine [[paris]]ienne, elle reçoit à [[Neuilly-sur-Seine]] des aristocrates, des artistes et des écrivains durant toute la [[Belle Époque]]. Ce microcosme inspire [[Marcel Proust]] dans ses œuvres littéraires. Durant la [[Première Guerre mondiale]], elle continue à voyager : à [[Londres]], [[Cannes]] et [[La Panne]], en Belgique, son frère le roi Albert résiste à l'armée allemande. Henriette joue un rôle important dans plusieurs centres de soins dispensés aux soldats blessés et veille à l'accueil et à l'amélioration des conditions de vie des réfugiés belges, que ce soit en Grande-Bretagne ou en France.
Henriette est la sœur aînée du roi des Belges [[Albert Ier (roi des Belges)|{{Albert Ier}}]]. Elle épouse, en 1896, [[Emmanuel d'Orléans]], duc de Vendôme. Elle donne le jour à quatre enfants. Participant activement à la vie mondaine [[paris]]ienne, elle reçoit à [[Neuilly-sur-Seine]] durant toute la [[Belle Époque]], la noblesse, les artistes et les écrivains (dont [[Marcel Proust]] qui décrit ce microcosme dans ses œuvres littéraires).


Durant l'hiver 1920-1921, elle effectue, avec son mari, un périple en [[Afrique du Nord]] qui lui offre l'occasion de donner libre cours à ses talents d'[[Aquarelle|aquarelliste]]. En 1922, elle acquiert le [[Châteaux de Lugrin|château de Blonay]] (également appelé Tourronde) à [[Lugrin]] en [[Haute-Savoie]]. Politiquement, ses idées la rapprochent de [[Charles Maurras]] et de son mouvement l'[[Action française]]. Devenue veuve en 1931, Henriette est presque ruinée et publie plusieurs ouvrages d'histoire et de voyages. Installée à Tourronde en 1940, elle y demeure jusqu'à la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]]. Déçue par le devenir de sa famille, elle continue à fréquenter les membres du Gotha exilés. En raison de ses difficultés financières et de sa santé déclinante, Henriette s'installe à Sierre où elle meurt trois semaines après sa venue, le {{date-|28|mars|1948}}.
La [[Première Guerre mondiale]] ne l'empêche pas de voyager : elle se rend à [[Londres]], [[Cannes]] et même à [[La Panne]], en Belgique, où son frère le roi Albert résiste à l'armée allemande. La duchesse de Vendôme joue un rôle important dans plusieurs centres de soins dispensés aux soldats blessés et veille à l'accueil et à l'amélioration des conditions de vie des réfugiés belges, que ce soit en Grande-Bretagne ou en France.
Durant l'hiver 1920-1921, elle effectue, avec son mari, un périple en [[Afrique du Nord]] qui lui offre l'occasion de donner libre cours à ses talents d'[[Aquarelle|aquarelliste]]. En 1922, elle acquiert le [[Châteaux de Lugrin|château de Blonay]] (également appelé Tourronde) à [[Lugrin]] en [[Haute-Savoie]]. Politiquement, ses idées la rapprochent de [[Charles Maurras]] et de son mouvement l'[[Action française]]. Veuve en 1931, presque ruinée, la duchesse de Vendôme publie plusieurs ouvrages d'histoire et de voyages. Installée à Tourronde en 1940, elle y demeure jusqu'à la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]]. Déçue par les siens, elle continue à fréquenter les membres du Gotha exilés. En raison de ses difficultés financières et de sa santé déclinante, la duchesse s'installe à Sierre, où elle meurt trois semaines après son arrivée, le {{date-|28|mars|1948}}.


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Premières années ===
=== Premières années ===
[[Fichier:Gravin van Vlaanderen.tif|vignette|gauche|alt=Marie comtesse de Flandre, assise sur un fauteuil capitonné et vêtue élégamment pose avec ses quatre enfants : Henriette, Albert et Joséphine vêtus de tenues claires et Baudouin en costume avec une cravate|La [[Marie de Hohenzollern-Sigmaringen|comtesse de Flandre]] et ses enfants, Henriette, [[Albert Ier (roi des Belges)|Albert]], [[Baudouin de Belgique (1869-1891)|Baudouin]] et [[Joséphine de Belgique|Joséphine]], photographiés par Jean Günther en 1878.]]
[[Fichier:Gravin van Vlaanderen.tif|vignette|gauche|alt=Marie comtesse de Flandre, assise sur un fauteuil capitonné et vêtue élégamment pose avec ses quatre enfants : Henriette, Albert et Joséphine vêtus de tenues claires et Baudouin en costume avec une cravate|La [[Marie de Hohenzollern-Sigmaringen|comtesse de Flandre]] et ses enfants, Henriette, [[Albert Ier (roi des Belges)|Albert]], [[Baudouin de Belgique (1869-1891)|Baudouin]] et [[Joséphine de Belgique|Joséphine]], photographiés par Jean Günther en 1878.]]
Henriette naît, ainsi que sa sœur jumelle [[Joséphine de Belgique (1870-1871)|Joséphine de Belgique]], le {{date-|30 novembre 1870}}, dans le [[Palais du comte de Flandre|palais]] que ses parents, [[Philippe de Belgique (1837-1905)|Philippe]] (frère de [[Léopold II (roi des Belges)|Léopold II roi des Belges]]), comte de Flandre, et [[Marie de Hohenzollern-Sigmaringen|Marie]], comtesse de Flandre, possèdent [[rue de la Régence]] à [[Bruxelles]], à l'angle de la [[place Royale (Bruxelles)|place Royale]], abritant depuis 1982 la [[Cour des comptes (Belgique)|Cour des comptes]]{{sfn|Bilteryst|2014|p=85-90}}. Les jumelles sont baptisées le {{date-|29|décembre|1870-}} suivant à la [[cathédrale Saint-Jacques-sur-Coudenberg]]. La sœur jumelle d'Henriette meurt suite à des crises de [[convulsion]]s un mois et demi plus tard, le {{date-|18|janvier|1871}}{{sfn|Bilteryst|2014|p=204-205}}.
La princesse Henriette naît, ainsi que sa sœur jumelle [[Joséphine de Belgique (1870-1871)|Joséphine de Belgique]], le {{date-|30 novembre 1870}}, dans le [[Palais du comte de Flandre|palais]] que ses parents, [[Philippe de Belgique (1837-1905)|Philippe]] (frère de [[Léopold II (roi des Belges)|Léopold II roi des Belges]]), comte de Flandre, et [[Marie de Hohenzollern-Sigmaringen|Marie]], comtesse de Flandre, possèdent [[rue de la Régence]] à [[Bruxelles]], à l'angle de la [[place Royale (Bruxelles)|place Royale]], abritant depuis 1982 la [[Cour des comptes (Belgique)|Cour des comptes]]{{sfn|Bilteryst|2014|p=85-90}}. Les jumelles sont baptisées le {{date-|29|décembre|1870-}} suivant à la [[cathédrale Saint-Jacques-sur-Coudenberg]]. La sœur jumelle d'Henriette meurt à la suite de crises de [[convulsion]]s un mois et demi plus tard, le {{date-|18|janvier|1871}}{{sfn|Bilteryst|2014|p=204-205}}. L'année suivante, la comtesse de Flandre donne le jour à une troisième petite-fille prénommée comme sa sœur défunte Joséphine, en hommage à leur arrière-grand-mère la princesse [[Joséphine de Bade]] — elle-même filleule de l'impératrice des Français.


Henriette est la sœur cadette du [[Baudouin de Belgique (1869-1891)|prince Baudouin]] et l'aînée de la [[Joséphine de Belgique|princesse Joséphine]] et du roi [[Albert Ier (roi des Belges)|Albert {{Ier}}]]. La princesse Henriette compte parmi ses proches plusieurs princes et souverains européens. Côté paternel, Henriette est la nièce du roi Léopold II et de l'impératrice [[Charlotte de Belgique|Charlotte du Mexique]]. Le roi [[Carol Ier|Carol {{Ier}} de Roumanie]], son oncle maternel, est membre de la [[maison de Hohenzollern-Sigmaringen]], tout comme son beau-frère le prince [[Charles-Antoine de Hohenzollern|Charles-Antoine]], époux de sa sœur cadette [[Joséphine de Belgique|Joséphine]]. Henriette, filleule de son grand-père maternel [[Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen]], porte le prénom de sa marraine, sa tante la [[Liste des reines des Belges|reine consort des Belges]] [[Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine|Marie-Henriette]]{{sfn|Paoli|2001|p=21|group=P}}.
La princesse Henriette est la sœur cadette du [[Baudouin de Belgique (1869-1891)|prince Baudouin]] et l'aînée de la [[Joséphine de Belgique|princesse Joséphine]] et du roi [[Albert Ier (roi des Belges)|Albert {{Ier}}]]. La princesse Henriette compte parmi ses proches plusieurs princes et souverains européens. Côté paternel, la princesse est la nièce du roi Léopold II et de l'infortunée impératrice [[Charlotte de Belgique|Charlotte du Mexique]]. Le roi [[Carol Ier|Charles {{Ier}} de Roumanie]], son oncle maternel, est membre de la [[maison de Hohenzollern-Sigmaringen]], tout comme son beau-frère le prince [[Charles-Antoine de Hohenzollern|Charles-Antoine]], époux de sa sœur cadette [[Joséphine de Belgique|Joséphine]]. Henriette, filleule de son grand-père maternel [[Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen]], porte le prénom de sa marraine, sa tante la [[Liste des reines des Belges|reine consort des Belges]] [[Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine|Marie-Henriette]]{{sfn|Paoli|2001|p=21|group=P}}.
[[Fichier:Baudouin with little sister Henriette.jpg|vignette|upright|alt=Henriette, portant une robe claire évasée, les cheveux retenus par un bandeau est assise à côté de son frère debout en costume sombre avec une cravate et légèrement appuyé sur le fauteuil où se tient sa sœur|Henriette et son frère [[Baudouin de Belgique (1869-1891)|Baudouin]] par [[Alexandre Robert]] vers 1880.]]
[[Fichier:Baudouin with little sister Henriette.jpg|vignette|upright|alt=Henriette, portant une robe claire évasée, les cheveux retenus par un bandeau est assise à côté de son frère debout en costume sombre avec une cravate et légèrement appuyé sur le fauteuil où se tient sa sœur|Henriette et son frère [[Baudouin de Belgique (1869-1891)|Baudouin]] par [[Alexandre Robert]] vers 1880.]]
Henriette, fillette énergique, bénéficie d'une éducation soignée dispensée dans la demeure de ses parents par des professeurs particuliers{{sfn|Bilteryst|2013|p=38-41|group=BB}}. Dès ses six ans, elle est nantie d'une gouvernante, Maria Mac Shane, une Irlandaise qui lui apprend l'anglais{{sfn|Bilteryst|2013|p=78|group=BB}}, tandis que la gouvernante française de Joséphine lui enseigne la littérature et l'histoire. Chaque année, les Flandre se rendent aux Amerois, une propriété de plaisance où les exigences pédagogiques sont moindres qu'à Bruxelles. Toutefois, certains cours sont maintenus, notamment l'allemand et le dessin{{sfn|Bilteryst|2013|p=96|group=BB}}. Immuablement, en septembre, les Flandre séjournent durant deux mois dans les propriétés des Hohenzollern, ses grands-parents maternels : au [[château de Sigmaringen]], à [[Château de Krauchenwies|celui de Krauchenwies]] ou à la [[château de la Weinbourg|Weinbourg]]. Henriette y tisse des liens solides avec ses parents prussiens{{sfn|Bilteryst|2013|p=97|group=BB}}. Par contre, les relations entre le roi Léopold II et les Flandre évoluent vers une grande froideur et une distance de plus en plus marquée<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Louis Wilmet|titre=Le prince Baudouin, frère aîné du roi Albert|sous-titre=|éditeur=Éditions J. Dupuis|collection=|lieu=Charleroi|année=1938|date=|pages totales=410|page=308-309|isbn=|lire en ligne=}}.</ref>.
Henriette, fillette énergique, bénéficie d'une éducation soignée dispensée dans la demeure de ses parents par des professeurs particuliers{{sfn|Bilteryst|2013|p=38-41|group=BB}}. Dès ses six ans, on lui donne une gouvernante irlandaise, Maria Mac Shane, qui lui apprend l'anglais{{sfn|Bilteryst|2013|p=78|group=BB}}, tandis que la gouvernante française de sa sœur Joséphine lui enseigne la littérature et l'histoire. Chaque année, les Flandre se rendent aux [[Château des Amerois|Amerois]], une propriété de plaisance où les exigences pédagogiques sont moindres qu'à Bruxelles. Toutefois, certains cours sont maintenus, notamment l'allemand et le dessin{{sfn|Bilteryst|2013|p=96|group=BB}}. Immuablement, en septembre, les Flandre séjournent durant deux mois dans les propriétés des Hohenzollern, ses grands-parents maternels : au [[château de Sigmaringen]], à [[Château de Krauchenwies|celui de Krauchenwies]] ou à la [[château de la Weinbourg|Weinbourg]]. La princesse Henriette y tisse des liens solides avec ses parents prussiens{{sfn|Bilteryst|2013|p=97|group=BB}}. En revanche, les relations entre le roi Léopold II - qui délaisse sa propre famille - et les Flandre sont de plus en plus marquées par la froideur et une distance de plus en plus grande<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Louis Wilmet|titre=Le prince Baudouin, frère aîné du roi Albert|lieu=Charleroi|éditeur=Éditions J. Dupuis|année=1938|pages totales=410|passage=308-309}}.</ref>.


Henriette effectue sa première communion avec son frère Baudouin le {{date-|1|juin|1882}}. La religion tient une place prépondérante dans la vie de leur mère qui veille attentivement à la préparation de ses aînés en vue de cet événement par des lectures pieuses et des sermons qui enthousiasment Henriette{{sfn|Bilteryst|2013|p=110|group=BB}}. Ensuite, durant tout ce mois de juin, les enfants pratiquent quotidiennement des exercices de piété<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Louis Wilmet|titre=Le prince Baudouin, frère aîné du roi Albert|éditeur=Éditions J. Dupuis|lieu=Charleroi|année=1938|date=|pages totales=410|page=181|isbn=|lire en ligne=}}.</ref>. Henriette possède un grand élan vital, prisant les leçons d'équitation où elle se montre plus audacieuse que son frère aîné. Elle suit également des leçons de piano, de danse et de gymnastique. C'est aussi à partir de 1882 qu'Henriette commence à écrire son journal intime qui témoigne de son caractère affirmé et lyrique. À l'automne 1883, elle traverse {{Citation|une veine d'émancipation et de révolte. Nos programmes d'études étaient très chargés et ne nous laissaient guère de loisirs ; je négligeais mes préparations d'études [...] pour dessiner en cachette des illustrations de mes compositions{{sfn|Paoli|2001|p=30|group=P}}.}} C'est son frère Baudouin, auquel elle voue une grande admiration, qui tempère ses excès<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Louis Wilmet|titre=Le prince Baudouin, frère aîné du roi Albert|éditeur=Éditions J. Dupuis|lieu=Charleroi|année=1938|date=|pages totales=410|page=190-201|isbn=|lire en ligne=}}.</ref>.
La princesse Henriette effectue sa première communion avec son frère Baudouin le {{date-|1|juin|1882}}. La religion tient une place prépondérante dans la vie de leur mère qui veille attentivement à la préparation de ses aînés en vue de leur [[profession de foi]] par des lectures pieuses et des sermons qui enthousiasment Henriette{{sfn|Bilteryst|2013|p=110|group=BB}}. Ensuite, durant tout le mois de juin, les enfants pratiquent quotidiennement des exercices de piété<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Louis Wilmet|titre=Le prince Baudouin, frère aîné du roi Albert|lieu=Charleroi|éditeur=Éditions J. Dupuis|année=1938|pages totales=410|passage=181}}.</ref>. La princesse Henriette possède un grand élan vital, prisant les leçons d'équitation. Elle suit également des leçons de piano, de danse et de gymnastique. C'est aussi à partir de 1882 qu'Henriette commence à écrire son journal intime qui témoigne de son caractère affirmé et lyrique. À l'automne 1883, l'adolescente traverse {{Citation|une veine d'émancipation et de révolte. Nos programmes d'études étaient très chargés et ne nous laissaient guère de loisirs ; je négligeais mes préparations d'études [...] pour dessiner en cachette des illustrations de mes compositions{{sfn|Paoli|2001|p=30|group=P}}.}} C'est son frère aîné Baudouin - héritier du trône après son père - , auquel elle voue une grande admiration, qui tempère ses excès<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Louis Wilmet|titre=Le prince Baudouin, frère aîné du roi Albert|lieu=Charleroi|éditeur=Éditions J. Dupuis|année=1938|pages totales=410|passage=190-201}}.</ref>.


Lorsqu'elle fête ses dix-huit ans, en 1888, elle fait son « entrée dans le monde » : son goût pour les mondanités peut se concrétiser et s'épanouir. Elle aime beaucoup danser, arborer de somptueuses toilettes et s'amuser{{sfn|Paoli|2001|p=35|group=P}}. Le jour de l'an en 1891, Henriette participe pour la première fois à la réception officielle au [[palais royal de Bruxelles]]. Quelques jours plus tard, elle tombe malade : elle est atteinte d'une [[Pneumonie aiguë|pneumonie]] infectieuse, dont la gravité requiert l'administration des derniers sacrements. Un léger mieux s'ensuit{{sfn|Paoli|2001|p=38|group=P}}. Son frère Baudouin veille constamment sur elle et contracte lui aussi une pneumonie qui l'emporte en quelques jours. Il meurt le {{Date-|23|janvier|1891}} et, afin de ménager la santé encore fragile de leur fille aînée, les Flandre lui dissimulent durant quelques jours la mort de son frère{{sfn|Bilteryst|2013|p=259-271|group=BB}}. Au printemps suivant, Henriette et sa mère effectuent un pèlerinage à [[Lourdes]] afin de respecter un vœu formulé pour la guérison d'Henriette{{sfn|Marie-Rose Thielemans|Émile Vandewoude|1982|p=155}}.
Lorsqu'elle fête ses dix-huit ans, en 1888, elle fait son « entrée dans le monde » : son goût pour les mondanités peut se concrétiser et s'épanouir. Elle aime beaucoup danser, arborer de somptueuses toilettes et s'amuser{{sfn|Paoli|2001|p=35|group=P}}. Le jour de l'an en 1891, Henriette participe pour la première fois à la réception officielle au [[palais royal de Bruxelles]]. Quelques jours plus tard, elle tombe malade : elle est atteinte d'une [[Pneumonie aiguë|pneumonie]] infectieuse, dont la gravité requiert l'administration des derniers sacrements. Un léger mieux s'ensuit{{sfn|Paoli|2001|p=38|group=P}}. Son frère Baudouin veille constamment sur elle et contracte lui aussi la maladie qui l'emporte en quelques jours. Il meurt le {{Date-|23|janvier|1891}} et, afin de ménager la santé encore fragile de leur fille aînée, les Flandre lui dissimulent durant quelques jours la mort de son frère{{sfn|Bilteryst|2013|p=259-271|group=BB}}. La famille est effondrée. Les souverains comme le peuple belge déplorent la perte d'un prince qui semblait exemplaire. C'est au fils cadet des Flandre, Albert, {{unité|15|ans}}, d'assumer la tâche d'héritier en second du trône belge. Au printemps suivant, Henriette et sa mère effectuent un pèlerinage à [[Lourdes]] afin de respecter un vœu formulé pour la guérison d'Henriette{{sfn|Marie-Rose Thielemans|Émile Vandewoude|1982|p=155}}.


=== Mariage ===
=== Mariage ===
[[Fichier:Albert I of Belgium with his sisters.jpg|vignette|upright|alt= Henriette, en tenue longue et éventail en mains est assise et pose avec son frère Albert debout en uniforme militaire et sa sœur Joséphine également debout en tenue claire tenant aussi un éventail|Henriette (assise), son frère [[Albert Ier (roi des Belges)|{{Albert Ier}} de Belgique]] et sa sœur [[Joséphine de Belgique|Joséphine]] par Jean Gunther en 1891.]]
[[Fichier:Albert I of Belgium with his sisters.jpg|vignette|upright|alt= Henriette, en tenue longue et éventail en mains est assise et pose avec son frère Albert debout en uniforme militaire et sa sœur Joséphine également debout en tenue claire tenant aussi un éventail|Henriette (assise), son frère [[Albert Ier (roi des Belges)|{{Albert Ier}} de Belgique]] et sa sœur [[Joséphine de Belgique|Joséphine]] par Jean Gunther en 1891.]]
Après le deuil de leur fils aîné, le comte et la comtesse de Flandre songent à établir matrimonialement leurs filles. Joséphine épouse, en 1894, son cousin germain, [[Charles-Antoine de Hohenzollern]], en dépit des réticences exprimées par la famille de la mariée et surtout de son père Philippe qui espérait une situation plus brillante pour Joséphine{{sfn|Bilteryst|2014|p=262}}. Quant à Henriette, il n'est pas aisé de lui trouver un mari en raison de la pneumonie qui l'a atteinte et du nombre restreint de princes catholiques en âge de convoler{{sfn|Bilteryst|2014|p=261}}.
Malgré le deuil de leur fils aîné, le comte et la comtesse de Flandre songent à "établir" leurs filles. En dépit des réticences exprimées par la famille royale Belge et surtout de son père Philippe qui espérait une situation plus brillante pour sa fille cadette, la princesse Joséphine épouse, en 1894, à 22 ans, son cousin germain, [[Charles-Antoine de Hohenzollern]], {{sfn|Bilteryst|2014|p=262}}. Quant à Henriette, il n'est pas aisé de lui trouver un mari en raison de la pneumonie qui l'a atteinte et du nombre restreint de princes catholiques en âge de convoler{{sfn|Bilteryst|2014|p=261}}.


Henriette est amoureuse depuis 1890 de [[Philippe d'Orléans (1869-1926)|Philippe d'Orléans]], le [[Liste des prétendants au trône de France depuis 1792|prétendant]] [[Orléanisme|orléaniste]] au trône de France, mais cette union est inenvisageable car le roi [[Léopold II (roi des Belges)|Léopold {{II}}]] mettrait son veto à un éventuel mariage, afin de ne pas s'attirer les foudres de la [[Troisième République (France)|Troisième République française]]{{sfn|Paoli|2001|p=47|group=P}}. D'autre part, le duc d'Orléans ne paraît pas partager les sentiments que lui voue Henriette{{sfn|Bilteryst|2013|p=216|group=BB}}. En 1894, le comte de Flandre songe à unir sa fille à l'archiduc [[Léopold-Ferdinand de Habsbourg-Toscane|Léopold-Ferdinand]], fils aîné du [[Ferdinand IV (grand-duc de Toscane)|grand-duc de Toscane]]. Il prend des renseignements qui lui révèlent {{Citation|la mauvaise réputation dont jouit l'archiduc. Il n'est pas aimé dans le monde de Vienne, ni dans la marine autrichienne, en plus il n'a aucune position ni fortune{{sfn|Paoli|2001|p=50|group=P}}.}}.
Henriette est amoureuse depuis 1890 du prince [[Philippe d'Orléans (1869-1926)|Philippe d'Orléans]], le [[Liste des prétendants au trône de France depuis 1792|prétendant]] [[Orléanisme|orléaniste]] au trône de France, mais cette union est inenvisageable car le roi [[Léopold II (roi des Belges)|Léopold {{II}}]] mettrait son veto à un éventuel mariage, afin de ne pas s'attirer les foudres de la [[Troisième République (France)|Troisième République française]]{{sfn|Paoli|2001|p=47|group=P}}. D'autre part, le duc d'Orléans ne paraît pas partager les sentiments que lui voue la princesse{{sfn|Bilteryst|2013|p=216|group=BB}}. En 1894, le comte de Flandre songe à unir sa fille à l'archiduc [[Léopold-Ferdinand de Habsbourg-Toscane|Léopold-Ferdinand]], fils aîné du [[Ferdinand IV (grand-duc de Toscane)|grand-duc de Toscane]]. Il prend des renseignements qui lui révèlent {{Citation|la mauvaise réputation dont jouit l'archiduc. Il n'est pas aimé dans le monde de Vienne, ni dans la marine autrichienne, en plus il n'a aucune position ni fortune{{sfn|Paoli|2001|p=50|group=P}}.}}.


En 1894, le départ de Bruxelles et l'établissement à [[Potsdam]] de sa sœur cadette Joséphine, qui vient de se marier avec Charles-Antoine de Hohenzollern, accentuent la solitude d'Henriette, toujours célibataire. Elle accompagne souvent sa mère en voyage outre-Rhin{{sfn|Marie-Rose Thielemans|Émile Vandewoude|1982|p=204}}. Au printemps 1895, elle fait la connaissance d'[[Emmanuel d'Orléans]], de deux ans son cadet, cousin du duc d'Orléans, et connu depuis 1894<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Patrick Van Kerrebrouck |titre=Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France |sous-titre=Maison de Bourbon |lieu=Villeneuve-d'Ascq |éditeur=chez l'auteur|année=1987 |volume=IV|pages totales=797 |passage=599 |isbn=9782908062021 |lire en ligne= }}.</ref> sous le titre de courtoisie de [[Liste des comtes et ducs de Vendôme|duc de Vendôme]]. Il est le fils de [[Ferdinand d'Orléans (1844-1910)|Ferdinand d'Orléans]], duc d'Alençon, et de [[Sophie-Charlotte en Bavière]], sœur de l'[[Élisabeth de Wittelsbach|impératrice d'Autriche]], dite « Sissi »{{sfn|Paoli|2001|p=54-55|group=P}}. Emmanuel est apprécié favorablement dans le régiment de dragons autrichien où il sert et les renseignements recueillis dans d'autres sphères à son sujet par les Flandre sont positifs. Ils organisent donc une rencontre entre Henriette et le duc de Vendôme à [[Lugano]] en {{date-||octobre|1895}}. Cette fois, le roi Léopold II autorise le mariage. Les fiançailles sont donc conclues en accord avec les familles concernées. Henriette déclare à sa mère : {{Citation|J'ai trouvé mon idéal}}.{{sfn|Paoli|2001|p=62|group=P}}. Le {{date-|12 février 1896}}, Henriette épouse à Bruxelles Emmanuel d'Orléans. Les cérémonies recueillent un succès populaire et même le quotidien socialiste belge, ''[[Le Peuple (journal belge)|Le Peuple]]'', habituellement anti-monarchique, reconnaît sous un titre quelque peu ironique traduisant le caractère tardif du mariage (« OUF ») que les mariés paraissent amoureux et qu'Henriette semble {{Citation|être bonne et sans morgue<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=OUF |périodique=[[Le Peuple (journal belge)]]|numéro=44 |date={{date|13|février|1896}} |pages=1 |issn=|lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=henriette%20mariage&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=1895-10-5&to_d=1896-03-22&per_lang=&per=c1ed072a-a9f1-41fb-b7e1-ae824490f698&sig=JB837&lang=FR&per_type=1 |consulté le= 21 juillet 2020}}.</ref>}}. À l'issue des cérémonies, le couple passe sa lune de miel à [[Saint-Raphaël (Var)|Saint-Raphaël]]{{sfn|Paoli|2001|p=85|group=P}}.
En 1894, le départ de Bruxelles et l'établissement à [[Potsdam]] de sa sœur cadette Joséphine, qui vient de se marier avec Charles-Antoine de Hohenzollern, accentuent la solitude d'Henriette, toujours célibataire. Elle accompagne souvent sa mère en voyage outre-Rhin{{sfn|Marie-Rose Thielemans|Émile Vandewoude|1982|p=204}}. Au printemps 1895, elle fait la connaissance du prince [[Emmanuel d'Orléans]], de deux ans son cadet, cousin du duc d'Orléans, et connu depuis 1894<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Patrick Van Kerrebrouck |titre=Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France |sous-titre=Maison de Bourbon |volume=IV |lieu=Villeneuve-d'Ascq |éditeur=chez l'auteur |année=1987 |pages totales=797 |passage=599 |isbn=9782908062021}}.</ref> sous le titre de courtoisie de [[Liste des comtes et ducs de Vendôme|duc de Vendôme]]. Il est le fils de [[Ferdinand d'Orléans (1844-1910)|Ferdinand d'Orléans]], duc d'Alençon, et de [[Sophie-Charlotte en Bavière]], sœur de l'[[Élisabeth de Wittelsbach|impératrice d'Autriche]], dite « Sissi »{{sfn|Paoli|2001|p=54-55|group=P}}. Emmanuel est apprécié favorablement dans le régiment de dragons autrichien où il sert et les renseignements recueillis dans d'autres sphères à son sujet par les Flandre sont positifs. Ils organisent donc une rencontre entre Henriette et le duc de Vendôme à [[Lugano]] en {{date-||octobre|1895}}. Cette fois, le roi Léopold II autorise le mariage. Les fiançailles sont donc conclues en accord avec les familles concernées. Henriette déclare à sa mère : {{Citation|J'ai trouvé mon idéal}}.{{sfn|Paoli|2001|p=62|group=P}}. Le {{date-|12 février 1896}}, Henriette épouse à Bruxelles Emmanuel d'Orléans. Les cérémonies recueillent un succès populaire et même le quotidien socialiste belge, ''[[Le Peuple (journal belge)|Le Peuple]]'', habituellement antimonarchique, reconnaît sous un titre quelque peu ironique traduisant le caractère tardif du mariage (« OUF ») que les mariés paraissent amoureux et qu'Henriette semble {{Citation|être bonne et sans morgue<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=OUF |périodique=[[Le Peuple (journal belge)]]|numéro=44 |date={{date|13|février|1896}} |pages=1 |issn=|lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=henriette%20mariage&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=1895-10-5&to_d=1896-03-22&per_lang=&per=c1ed072a-a9f1-41fb-b7e1-ae824490f698&sig=JB837&lang=FR&per_type=1 |consulté le= 21 juillet 2020}}.</ref>}}. À l'issue des cérémonies, le couple passe sa lune de miel à [[Saint-Raphaël (Var)|Saint-Raphaël]]{{sfn|Paoli|2001|p=85|group=P}}.


=== Descendance ===
=== Descendance ===
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* [[Marie-Louise d'Orléans (1896-1973)|Marie-Louise]] (1896-1973), qui épouse en premières noces, en 1916, [[Philippe de Bourbon-Siciles (1885-1949)|Philippe prince de Bourbon-Siciles]] (1885-1949), dont elle divorce en 1925 après avoir eu un fils : [[Gaëtan de Bourbon-Siciles (1917-1984)|Gaëtan]] (1917-1984) ; ensuite, Marie-Louise épouse, en 1928, Walter Kingsland (1888-1961), dont elle n'a pas de postérité.
* [[Marie-Louise d'Orléans (1896-1973)|Marie-Louise]] (1896-1973), qui épouse en premières noces, en 1916, [[Philippe de Bourbon-Siciles (1885-1949)|Philippe prince de Bourbon-Siciles]] (1885-1949), dont elle divorce en 1925 après avoir eu un fils : [[Gaëtan de Bourbon-Siciles (1917-1984)|Gaëtan]] (1917-1984) ; ensuite, Marie-Louise épouse, en 1928, Walter Kingsland (1888-1961), dont elle n'a pas de postérité.
* [[Sophie d'Orléans|Sophie]] (1898-1928), morte sans alliance.
* [[Sophie d'Orléans|Sophie]] (1898-1928), morte sans alliance.
* [[Geneviève d'Orléans|Geneviève]] (1901-1983), qui épouse, en 1923, Antoine, marquis de Chaponay (1893-1956), dont deux enfants : [[Henryane de Chaponay|Henryane]] (1924-2019<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Henryane de Chaponay, figure historique du CCFD-Terre Solidaire, nous a quittés |url=https://ccfd-terresolidaire.org/nous-connaitre/notre-histoire/henryane-de-chaponay-6469 |date=14 octobre 2019 |site=Terre solidaire |consulté le=20 juillet 2020}}.</ref>), et Pierre-Emmanuel (1925-1943), tous deux célibataires.
* [[Geneviève d'Orléans|Geneviève]] (1901-1983), qui épouse, en 1923, Antoine, marquis de Chaponay (1893-1956), dont deux enfants : [[Henryane de Chaponay|Henryane]] (1924-2019)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Henryane de Chaponay, figure historique du CCFD-Terre Solidaire, nous a quittés |url=https://ccfd-terresolidaire.org/nous-connaitre/notre-histoire/henryane-de-chaponay-6469 |date=14 octobre 2019 |site=Terre solidaire |consulté le=20 juillet 2020}}.</ref>, et Pierre-Emmanuel (1925-1943), tous deux célibataires.
* [[Charles-Philippe d'Orléans (1905-1970)|Charles-Philippe]], [[Liste des ducs de Nemours|duc de Nemours]] (1905-1970), qui épouse, en 1928, sans l'accord de sa famille, une Américaine, Margaret Watson (1899-1993), avec laquelle il n'a pas de postérité.
* [[Charles-Philippe d'Orléans (1905-1970)|Charles-Philippe]], [[Liste des ducs de Nemours|duc de Nemours]] (1905-1970), qui épouse, en 1928, sans l'accord de sa famille, une Américaine, Margaret Watson (1899-1993), avec laquelle il n'a pas de postérité.
En 2020, la seule descendance survivante d'Henriette est celle issue de son petit-fils Gaëtan de Bourbon-Siciles{{Sfn|Enache|p=460|1999}}.
Depuis 2019, la seule descendance survivante d'Henriette est celle issue de son petit-fils Gaëtan de Bourbon-Siciles{{Sfn|Enache|p=460|1999}}.


=== La Belle Époque ===
=== La Belle Époque ===
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[[Dominique Paoli]], biographe de la princesse Henriette, précise qu'à l'automne 1897, les Vendôme ont déjà une idée de la vie qu'ils s'apprêtent à mener : trois ou quatre fois par an, ils séjournent en Belgique. En hiver, ils sont à Bruxelles, afin d'assister aux bals de la cour, à ceux donnés par les Flandre, aux soirées lyriques du [[La Monnaie|théâtre de la Monnaie]] et, en été, aux Amerois afin d'y retrouver l'ensemble de la famille réunie dans les Ardennes. Fin août, les Vendôme prennent le chemin de Mentelberg, près d'[[Innsbruck]], dans le Tyrol, où le beau-père d'Henriette possède un château{{sfn|Marie-Rose Thielemans|Émile Vandewoude|1982|p=227}} et où Emmanuel chasse. Puis, le couple effectue une halte de quelques jours à Sigmaringen auprès de [[Joséphine de Bade|Joséphine]], la grand-mère d'Henriette{{sfn|Paoli|2001|p=97|group=P}}.
[[Dominique Paoli]], biographe de la princesse Henriette, précise qu'à l'automne 1897, les Vendôme ont déjà une idée de la vie qu'ils s'apprêtent à mener : trois ou quatre fois par an, ils séjournent en Belgique. En hiver, ils sont à Bruxelles, afin d'assister aux bals de la cour, à ceux donnés par les Flandre, aux soirées lyriques du [[La Monnaie|théâtre de la Monnaie]] et, en été, aux Amerois afin d'y retrouver l'ensemble de la famille réunie dans les Ardennes. Fin août, les Vendôme prennent le chemin de Mentelberg, près d'[[Innsbruck]], dans le Tyrol, où le beau-père d'Henriette possède un château{{sfn|Marie-Rose Thielemans|Émile Vandewoude|1982|p=227}} et où Emmanuel chasse. Puis, le couple effectue une halte de quelques jours à Sigmaringen auprès de [[Joséphine de Bade|Joséphine]], la grand-mère d'Henriette{{sfn|Paoli|2001|p=97|group=P}}.


Après avoir donné le jour à une première fille, Marie-Louise, le dernier jour de l'année 1896, Henriette met au monde une seconde fille, Sophie, le {{date-|19 octobre 1898}}. La fillette nouveau-née est en proie, trois jours plus tard, à des convulsions si violentes que l'on craint pour sa vie ; elle survit, mais conserve des séquelles intellectuelles irréversibles{{sfn|Paoli|2001|p=99|group=P}}. Henriette voit ensuite s'évanouir deux espoirs de maternités consécutifs avant de mettre au monde une troisième fille, Geneviève, le {{date-|21|septembre|1901}}. Les Vendôme déménagent vers une résidence plus vaste, toujours à la rue Borghèse, au {{numéro|24}}. Enfin, naît le {{date-|4|avril|1905}} le fils tant attendu : Charles-Philippe, immédiatement titré [[Liste des ducs de Nemours|duc de Nemours]], dont le baptême{{Note|Le nouveau-né porte quatorze prénoms : Charles-Philippe Emmanuel Ferdinand Louis Gérard Joseph Marie Ghislain Baudouin Christophe Raphaël Antoine Expédit<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Patrick Van Kerrebrouck |titre=Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France |sous-titre=Maison de Bourbon |lieu=Villeneuve-d'Ascq |éditeur=chez l'auteur|année=1987 |volume=IV|pages totales=797 |passage=600 |isbn=9782908062021 |lire en ligne= }}.</ref>.|group=N}} est ajourné en raison de la mort du comte de Flandre en {{date-||novembre|1905-}}{{sfn|Paoli|2001|p=109|group=P}}.
Après avoir donné le jour à une première fille, Marie-Louise, le dernier jour de l'année 1896, Henriette met au monde une seconde fille, Sophie, le {{date-|19 octobre 1898}}. La fillette nouveau-née est en proie, trois jours plus tard, à des convulsions si violentes que l'on craint pour sa vie ; elle survit, mais conserve des séquelles intellectuelles irréversibles{{sfn|Paoli|2001|p=99|group=P}}. Henriette voit ensuite s'évanouir deux espoirs de maternités consécutifs avant de mettre au monde une troisième fille, Geneviève, le {{date-|21|septembre|1901}}. Les Vendôme déménagent vers une résidence plus vaste, toujours à la rue Borghèse, au {{numéro|24}}. Enfin, naît le {{date-|4|avril|1905}} le fils tant attendu : Charles-Philippe, immédiatement titré [[Liste des ducs de Nemours|duc de Nemours]], dont le baptême{{Note|Le nouveau-né porte quatorze prénoms : Charles-Philippe Emmanuel Ferdinand Louis Gérard Joseph Marie Ghislain Baudouin Christophe Raphaël Antoine Expédit<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Patrick Van Kerrebrouck |titre=Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France |sous-titre=Maison de Bourbon |volume=IV |lieu=Villeneuve-d'Ascq |éditeur=chez l'auteur |année=1987 |pages totales=797 |passage=600 |isbn=9782908062021}}.</ref>.|group=N}} est ajourné en raison de la mort du comte de Flandre en {{date-||novembre|1905-}}{{sfn|Paoli|2001|p=109|group=P}}.
[[Fichier:Henriette de Belgique et sa famille à Neuilly.jpg|vignette|gauche|alt=cinq personnes posent sur ce cliché, Geneviève, deux ans, debout et portant un petit chapeau, Henriette debout en tenue claire et coiffée d'un imposant chapeau à plumes, Emmanuel debout en tenue de ville, coiffé d'un képi, tenant un cigare de la main gauche, sa main droite étant posée sur le dossier d'un petit fauteuil sur lequel est assise Sophie coiffée d'une charlotte claire et tenant un petit chien au pelage sombre et debout à droite, Marie-Louise en tenue claire coiffée d'une large capeline|Henriette de Belgique et sa famille à Neuilly : Emmanuel duc de Vendôme et leurs trois filles vers 1903.]]
[[Fichier:Henriette de Belgique et sa famille à Neuilly.jpg|vignette|gauche|alt=cinq personnes posent sur ce cliché, Geneviève, deux ans, debout et portant un petit chapeau, Henriette debout en tenue claire et coiffée d'un imposant chapeau à plumes, Emmanuel debout en tenue de ville, coiffé d'un képi, tenant un cigare de la main gauche, sa main droite étant posée sur le dossier d'un petit fauteuil sur lequel est assise Sophie coiffée d'une charlotte claire et tenant un petit chien au pelage sombre et debout à droite, Marie-Louise en tenue claire coiffée d'une large capeline|Henriette de Belgique et sa famille à Neuilly : Emmanuel duc de Vendôme et leurs trois filles vers 1903.]]
Jusqu'en 1914, la résidence d'Henriette connaît une vie sociale intense : rois en exil, magnats de la finance et industriels fortunés s'y donnent rendez-vous{{sfn|Paoli|2001|p=105-106|group=P}}. Henriette a délégué, comme les aristocrates de son époque, une partie des aspects éducatifs à des gouvernantes, mais elle s'occupe aussi elle-même de ses enfants, prônant les exercices physiques, l'équitation et la natation. Sa santé laisse parfois à désirer car elle est sujette à des crises d'asthme, parfois assorties de bronchites{{sfn|Paoli|2001|p=107|group=P}}. Cependant, lorsque sa condition physique le lui permet, elle accomplit des voyages. En 1908, la presse américaine prétend qu'elle s'apprête à effectuer une expédition dans les [[montagnes Rocheuses]] aux États-Unis où sa présence aux côtés de son mari chassant le grizzli justifie le qualificatif de {{citation étrangère|langue=en|Sporting Duchess}} décerné par [[The New York Times|''The'' ''New York Times'']]<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Special correspondence|titre=Leopold's niece to hunt grizzlies |périodique=The New York Times|date=26 juillet 1908 |pages=6 |issn=|lire en ligne= |consulté le=22 juillet 2020}}.</ref>{{,}}{{Note|Aucune trace de ce « séjour américain » des Vendôme ne figure cependant dans la biographie de Dominique Paoli, ni dans les archives du Fonds Nemours-Vendôme.|group=N}}. L'année suivante, ce sont des vacances en automobile qui mènent les Vendôme dans les [[Pyrénées]] et en Espagne. Henriette s'y adonne à ses arts picturaux favoris{{sfn|Liénart|2015|p=17|group=LI}}.
Jusqu'en 1914, la résidence d'Henriette connaît une vie sociale intense : rois en exil, magnats de la finance et industriels fortunés s'y donnent rendez-vous{{sfn|Paoli|2001|p=105-106|group=P}}. Henriette a délégué, comme les aristocrates de son époque, une partie des aspects éducatifs à des gouvernantes, mais elle s'occupe aussi elle-même de ses enfants, prônant les exercices physiques, l'équitation et la natation. Sa santé laisse parfois à désirer car elle est sujette à des crises d'asthme, parfois assorties de bronchites{{sfn|Paoli|2001|p=107|group=P}}. Cependant, lorsque sa condition physique le lui permet, elle accomplit des voyages. En 1908, la presse américaine prétend qu'elle s'apprête à effectuer une expédition dans les [[montagnes Rocheuses]] aux États-Unis où sa présence aux côtés de son mari chassant le grizzli justifie le qualificatif de {{citation étrangère|langue=en|Sporting Duchess}} décerné par [[The New York Times|''The'' ''New York Times'']]<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Special correspondence|titre=Leopold's niece to hunt grizzlies |périodique=The New York Times|date=26 juillet 1908 |pages=6 |issn=|lire en ligne= |consulté le=22 juillet 2020}}.</ref>{{,}}{{Note|Aucune trace de ce « séjour américain » des Vendôme ne figure cependant dans la biographie de Dominique Paoli, ni dans les archives du Fonds Nemours-Vendôme.|group=N}}. L'année suivante, ce sont des vacances en automobile qui mènent les Vendôme dans les [[Pyrénées]] et en Espagne. Henriette s'y adonne à ses arts picturaux favoris{{sfn|Liénart|2015|p=17|group=LI}}.
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=== Première Guerre mondiale ===
=== Première Guerre mondiale ===
[[Fichier:Henriette de Belgique durant la guerre 1914-1918.jpg|vignette|revêtue d'une tenue d'infirmière avec brassard et coiffe portant une croix rouge, Henriette, assise au chevet d'un blessé au visage bandé, tend la main vers ce soldat. À l'arrière-plan figurent cinq blessés et un médecin revêtu d'une blouse blanche et coiffé d'un calot clair|Henriette de Belgique durant la [[Première Guerre mondiale]].]]
[[Fichier:Henriette de Belgique durant la guerre 1914-1918.jpg|vignette|alt=revêtue d'une tenue d'infirmière avec brassard et coiffe portant une croix rouge, Henriette, assise au chevet d'un blessé au visage bandé, tend la main vers ce soldat. À l'arrière-plan figurent cinq blessés et un médecin revêtu d'une blouse blanche et coiffé d'un calot clair|Henriette de Belgique durant la [[Première Guerre mondiale]].]]
En {{date-||juillet|1914}}, les Vendôme passent quelques jours au [[château de Laeken]] chez Albert et Élisabeth. En raison des menaces de guerre, Henriette et Emmanuel se rendent en Grande-Bretagne dans leur propriété de Belmont House, près de [[Wimbledon (Royaume-Uni)|Wimbledon]]{{sfn|Paoli|2001|p=143|group=P}} où ils apprennent que la guerre est déclarée. Le conflit ne les empêche cependant pas de circuler dans l'Europe entière, excepté dans les [[Empires centraux]]{{sfn|Paoli|2001|p=145|group=P}}. Les relations avec Joséphine, épouse d'un prince prussien et demeurant en Allemagne, sont rompues : {{Citation|nous songions au martyre moral de la pauvre Joséphine, là-bas en Allemagne, sans nouvelles, séparée de nous tous{{sfn|Paoli|2001|p=144|group=P}}.}}.
En {{date-||juillet|1914}}, les Vendôme passent quelques jours au [[château de Laeken]] chez Albert et Élisabeth. En raison des menaces de guerre, Henriette et Emmanuel se rendent en Grande-Bretagne dans leur propriété de Belmont House, près de [[Wimbledon (Londres)|Wimbledon]]{{sfn|Paoli|2001|p=143|group=P}} où ils apprennent que la guerre est déclarée. Le conflit ne les empêche cependant pas de circuler dans l'Europe entière, excepté dans les [[Empires centraux]]{{sfn|Paoli|2001|p=145|group=P}}. Les relations avec Joséphine, épouse d'un prince prussien et demeurant en Allemagne, sont rompues : {{Citation|nous songions au martyre moral de la pauvre Joséphine, là-bas en Allemagne, sans nouvelles, séparée de nous tous{{sfn|Paoli|2001|p=144|group=P}}.}}.
[[Fichier:Queen Elisabeth of the Belgians and Henriette, Duchess of Vendôme in Wulveringem.jpg|vignette|alt=à gauche Henriette vêtue d'un manteau et d'une toque en fourrure souriante regarde un enfant qui reçoit un présent de la reine Élisabeth coiffée d'un bandeau aux côtés d'une infirmière souriante de profil|Henriette et la [[Élisabeth en Bavière (1876-1965)|reine Élisabeth]] à [[Wulveringem]] (Belgique) durant la [[Première Guerre mondiale]].]]
[[Fichier:Queen Elisabeth of the Belgians and Henriette, Duchess of Vendôme in Wulveringem.jpg|vignette|alt=à gauche Henriette vêtue d'un manteau et d'une toque en fourrure souriante regarde un enfant qui reçoit un présent de la reine Élisabeth coiffée d'un bandeau aux côtés d'une infirmière souriante de profil|Henriette et la [[Élisabeth en Bavière (1876-1965)|reine Élisabeth]] à [[Wulveringem]] (Belgique) durant la [[Première Guerre mondiale]].]]
En revanche, Henriette visite plusieurs fois son frère le roi Albert qui résiste à l'armée allemande à La Panne. Emmanuel avait proposé, dès le début du conflit, ses services à son beau-frère le roi des Belges qui avait refusé son offre en raison du contexte politique{{sfn|Paoli|2001|p=145|group=P}}. Le roi avait en effet consulté les services du ministère des Affaires étrangères qui lui avaient fait part de leurs sérieuses réserves pour accepter l'offre d'un prince dont la famille avait autrefois régné en France. L'acceptation aurait rendu délicate la position de la Belgique à l'égard de la République française qui était sa garante{{sfn|Marie-Rose Thielemans|Émile Vandewoude|1982|p=520}}.
En revanche, Henriette visite plusieurs fois son frère le roi Albert qui résiste à l'armée allemande à La Panne. Emmanuel avait proposé, dès le début du conflit, ses services à son beau-frère le roi des Belges qui avait refusé son offre en raison du contexte politique{{sfn|Paoli|2001|p=145|group=P}}. Le roi avait en effet consulté les services du ministère des Affaires étrangères qui lui avaient fait part de leurs sérieuses réserves pour accepter l'offre d'un prince dont la famille avait autrefois régné en France. L'acceptation aurait rendu délicate la position de la Belgique à l'égard de la République française qui était sa garante{{sfn|Marie-Rose Thielemans|Émile Vandewoude|1982|p=520}}.


Pour sa part, Henriette s'active à l'hôpital des Dames françaises de Neuilly et également dans les hôpitaux voisins de son château de Saint-Michel de Cannes (villas Saint-Jean, Saint-Charles et Anastasie), ainsi qu'à Belmont House, à Wimbledon, où elle a ouvert un petit centre de soins aux blessés. Dès qu'elle le peut, elle organise des réceptions à Belmont House où se réunissent quelques personnes de la société belge et des blessés de guerre anglais<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=À Belmont House : Five o'clock aux soldats blessés |périodique=''L'Indépendance Belge'' imprimé à Londres|numéro=204 |date={{date-|30|août|1915}} |issn=|lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=duchesse%20vend%C3%B4me%20belmont%20house&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=&to_d=&per_lang=&per=&sig=JB555A&lang=FR&per_type=0 |consulté le=25 juillet 2020 |pages=2}}.</ref>. Elle se montre particulièrement attentive au devenir des réfugiés belges{{sfn|Liénart|2015|p=16|group=LI}} et participe concrètement aux missions de la [[Commission for Relief in Belgium|Commission d'Aide en Belgique (CRB)]], organisation internationale assurant le ravitaillement de la population en Belgique et dans le nord de la France<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Special correspondence |titre=Send more relief, Begs Belgian Queen. King's sister pleads in name of suffering women and children |périodique=The New York Times|date=8 décembre 1914 |pages= |issn=|lire en ligne= |consulté le=24 juillet 2020}}.</ref>. Elle veille aussi, dès le début du conflit, à l'accueil en Grande-Bretagne des réfugiés belges et co-préside, dès la fin du mois d'{{date-||août|1914}}, avec la princesse [[Helena du Royaume-Uni|Helena]], fille de la [[Victoria (reine)|reine Victoria]], le comité britannique dévolu à cet effet<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Ceux qu'on remercie |périodique=''L'Indépendance Belge'' imprimé à Londres|numéro=296 |date={{date-|2|novembre|1914}} |pages=2 |issn=|lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=duchesse%20vend%C3%B4me&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=1914-08-1&to_d=1918-12-31&per_lang=&per=&sig=JB555A&lang=FR&per_type=1R |consulté le= 25 juillet 2020}}.</ref>. Grâce au soutien de la duchesse de Vendôme, l'« ambulance Élisabeth » de [[Calais]] est transformée en hôpital et ouvre une section chirurgicale dans l'établissement qui porte, à partir de 1916, le nom de son frère le roi [[Albert Ier (roi des Belges)|Albert]]. Cet hôpital accueille {{unité|1500|patients}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La duchesse de Vendôme à l'hôpital Élisabeth de Calais |url=https://archivespasdecalais.fr/Decouvrir/Chroniques-de-la-Grande-Guerre/A-l-ecoute-des-temoins/19152/Le-24-juin-1915-la-duchesse-de-Vendome-a-l-hopital-Elisabeth-de-Calais |site=archivespasdecalais.fr |date=24 juin 1915 |consulté le=26 juillet 2020}}.</ref>. Pour subventionner ses activités, elle patronne des « Semaines spéciales pour les réfugiés belges » organisées grâce au concours de certaines boutiques londoniennes qui retiennent {{unité|5|%}} sur leurs ventes en faveur de l'œuvre de la duchesse de Vendôme<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Semaine spéciale pour les réfugiés belges sous le patronage distingué de la duchesse de Vendôme et du Ministre de Belgique le comte de Lalaing|périodique=''L'Indépendance Belge'' imprimé à Londres|numéro=370 |date={{date-|2|novembre|1914}} |pages=3 |issn=|lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=duchesse%20vend%C3%B4me&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=1914-08-1&to_d=1918-12-31&per_lang=&per=&sig=JB555A&lang=FR&per_type=1R |consulté le= 25 juillet 2020}}.</ref>. Henriette fait aussi donner régulièrement des « concerts populaires belges » au profit de ses actions caritatives<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Concerts populaires belges |périodique=''L'Indépendance Belge'' imprimé à Londres|numéro=296 |date={{date-|29|janvier|1915}} |pages=6 |issn=|lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=duchesse%20vend%C3%B4me&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=1914-08-1&to_d=1918-12-31&per_lang=&per=&sig=JB555A&lang=FR&per_type=1 |consulté le= 25 juillet 2020}}.</ref>.
Pour sa part, Henriette s'active à l'hôpital des Dames françaises de Neuilly et également dans les hôpitaux voisins de son château de Saint-Michel de Cannes (villas Saint-Jean, Saint-Charles et Anastasie), ainsi qu'à Belmont House, à Wimbledon, où elle a ouvert un petit centre de soins aux blessés. Dès qu'elle le peut, elle organise des réceptions à Belmont House où se réunissent quelques personnes de la société belge et des blessés de guerre anglais<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=À Belmont House : Five o'clock aux soldats blessés |périodique=''L'Indépendance Belge'' imprimé à Londres|numéro=204 |date={{date-|30|août|1915}} |issn=|lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=duchesse%20vend%C3%B4me%20belmont%20house&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=&to_d=&per_lang=&per=&sig=JB555A&lang=FR&per_type=0 |consulté le=25 juillet 2020 |pages=2}}.</ref>. Elle se montre particulièrement attentive au devenir des réfugiés belges{{sfn|Liénart|2015|p=16|group=LI}} et participe concrètement aux missions de la [[Commission for Relief in Belgium|Commission d'Aide en Belgique (CRB)]], organisation internationale assurant le ravitaillement de la population en Belgique et dans le nord de la France<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Special correspondence |titre=Send more relief, Begs Belgian Queen. King's sister pleads in name of suffering women and children |périodique=The New York Times|date=8 décembre 1914 |pages= |issn=|lire en ligne= |consulté le=24 juillet 2020}}.</ref>. Elle veille aussi, dès le début du conflit, à l'accueil en Grande-Bretagne des réfugiés belges et copréside, dès la fin du mois d'{{date-||août|1914}}, avec la princesse [[Helena du Royaume-Uni|Helena]], fille de la [[Victoria (reine)|reine Victoria]], le comité britannique dévolu à cet effet<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Ceux qu'on remercie |périodique=''L'Indépendance Belge'' imprimé à Londres|numéro=296 |date={{date-|2|novembre|1914}} |pages=2 |issn=|lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=duchesse%20vend%C3%B4me&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=1914-08-1&to_d=1918-12-31&per_lang=&per=&sig=JB555A&lang=FR&per_type=1R |consulté le= 25 juillet 2020}}.</ref>. Grâce au soutien de la duchesse de Vendôme, l'« ambulance Élisabeth » de [[Calais]] est transformée en hôpital et ouvre une section chirurgicale dans l'établissement qui porte, à partir de 1916, le nom de son frère le roi [[Albert Ier (roi des Belges)|Albert]]. Cet hôpital accueille {{unité|1500|patients}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La duchesse de Vendôme à l'hôpital Élisabeth de Calais |url=https://archivespasdecalais.fr/Decouvrir/Chroniques-de-la-Grande-Guerre/A-l-ecoute-des-temoins/19152/Le-24-juin-1915-la-duchesse-de-Vendome-a-l-hopital-Elisabeth-de-Calais |site=archivespasdecalais.fr |date=24 juin 1915 |consulté le=26 juillet 2020}}.</ref>. Pour subventionner ses activités, elle patronne des « Semaines spéciales pour les réfugiés belges » organisées grâce au concours de certaines boutiques londoniennes qui retiennent {{unité|5|%}} sur leurs ventes en faveur de l'œuvre de la duchesse de Vendôme<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Semaine spéciale pour les réfugiés belges sous le patronage distingué de la duchesse de Vendôme et du Ministre de Belgique le comte de Lalaing|périodique=''L'Indépendance Belge'' imprimé à Londres|numéro=370 |date={{date-|2|novembre|1914}} |pages=3 |issn=|lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=duchesse%20vend%C3%B4me&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=1914-08-1&to_d=1918-12-31&per_lang=&per=&sig=JB555A&lang=FR&per_type=1R |consulté le= 25 juillet 2020}}.</ref>. Henriette fait aussi donner régulièrement des « concerts populaires belges » au profit de ses actions caritatives<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Concerts populaires belges |périodique=''L'Indépendance Belge'' imprimé à Londres|numéro=296 |date={{date-|29|janvier|1915}} |pages=6 |issn=|lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=duchesse%20vend%C3%B4me&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=1914-08-1&to_d=1918-12-31&per_lang=&per=&sig=JB555A&lang=FR&per_type=1 |consulté le= 25 juillet 2020}}.</ref>.


En {{date-||août|1915}}, Henriette est fière d'annoncer les fiançailles de sa fille aînée Marie-Louise, qui l'accompagne fréquemment dans ses missions humanitaires. Marie-Louise a fait la rencontre, à Cannes, de [[Philippe de Bourbon-Siciles (1885-1949)|Philippe de Bourbon-Siciles]]. Ils se marient à Neuilly le {{date-|12|janvier|1916}} lors d'une cérémonie sobre, vu les circonstances. Henriette aurait préféré que cette union soit davantage réfléchie, mais son caractère dynastiquement idoine recueille son approbation{{sfn|Paoli|2001|p=146-147|group=P}}. Jusqu'à la fin de la guerre, Henriette poursuit concrètement son rôle compassionnel. Elle préside, avec la reine [[Amélie d'Orléans|Amélie de Portugal]] et la princesse [[Clémentine de Belgique]], l'hôpital militaire belge du [[Cap Ferrat]], qui accueille {{unité|400|soldats}} et s'agrandit encore de nouveaux pavillons grâce à la générosité du Club civil et militaire belge<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Hôpital militaire belge du Cap-Ferrat |périodique=''L'Indépendance Belge'' imprimé à Londres|numéro=71 |date={{date-|23|mars|1916}} |pages=6 |issn=|lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=duchesse%20vend%C3%B4me&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=1914-08-1&to_d=1918-12-31&per_lang=&per=&sig=JB555A&lang=FR&per_type=1 |consulté le= 25 juillet 2020}}.</ref>. À de nombreuses reprises, Henriette réussit, par l'intermédiaire du [[Pie X|pape]], du roi [[Alphonse XIII]] et de la reine [[Marie-Christine d'Autriche|Marie-Christine]] d'Espagne à sauver la vie de plusieurs requérants{{sfn|Paoli|2001|p=144|group=P}}. Selon l'historien Joffrey Liénart, {{Citation|La guerre a élevé Henriette au statut d'acteur incontournable de la bienfaisance française [...] Au-delà de la simple générosité, son action lui permettra de cultiver ses réseaux de sociabilité, de maintenir une certaine vie mondaine, d'affirmer ses vertus chrétiennes et de donner un nouvel éclat à l'aura de sa famille{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=68|group=LA}}.}}
En {{date-||août|1915}}, Henriette est fière d'annoncer les fiançailles de sa fille aînée Marie-Louise, qui l'accompagne fréquemment dans ses missions humanitaires. Marie-Louise a fait la rencontre, à Cannes, de [[Philippe de Bourbon-Siciles (1885-1949)|Philippe de Bourbon-Siciles]]. Ils se marient à Neuilly le {{date-|12|janvier|1916}} lors d'une cérémonie sobre, vu les circonstances. Henriette aurait préféré que cette union soit davantage réfléchie, mais son caractère dynastiquement idoine recueille son approbation{{sfn|Paoli|2001|p=146-147|group=P}}. Jusqu'à la fin de la guerre, Henriette poursuit concrètement son rôle compassionnel. Elle préside, avec la reine [[Amélie d'Orléans|Amélie de Portugal]] et la princesse [[Clémentine de Belgique]], l'hôpital militaire belge du [[Cap Ferrat]], qui accueille {{unité|400|soldats}} et s'agrandit encore de nouveaux pavillons grâce à la générosité du Club civil et militaire belge<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Hôpital militaire belge du Cap-Ferrat |périodique=''L'Indépendance Belge'' imprimé à Londres|numéro=71 |date={{date-|23|mars|1916}} |pages=6 |issn=|lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=duchesse%20vend%C3%B4me&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=1914-08-1&to_d=1918-12-31&per_lang=&per=&sig=JB555A&lang=FR&per_type=1 |consulté le= 25 juillet 2020}}.</ref>. À de nombreuses reprises, Henriette réussit, par l'intermédiaire du [[Pie X|pape]], du roi [[Alphonse XIII]] et de la reine [[Marie-Christine d'Autriche (1858-1929)|Marie-Christine]] d'Espagne à sauver la vie de plusieurs requérants{{sfn|Paoli|2001|p=144|group=P}}. Selon l'historien Joffrey Liénart, {{Citation|La guerre a élevé Henriette au statut d'acteur incontournable de la bienfaisance française [...] Au-delà de la simple générosité, son action lui permettra de cultiver ses réseaux de sociabilité, de maintenir une certaine vie mondaine, d'affirmer ses vertus chrétiennes et de donner un nouvel éclat à l'aura de sa famille{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=68|group=LA}}.}}


=== Entre-deux-guerres ===
=== Entre-deux-guerres ===
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Lorsque l'[[Armistice de 1918|armistice]] est signé le {{date-|11|novembre|1918}}, Henriette est évidemment soulagée et heureuse de la perspective de pouvoir revoir ses proches dans des conditions normalisées. En {{date-||mars|1919}}, elle peut {{incise|après une séparation de cinq ans}} rendre visite à sa sœur Joséphine, devenue récemment veuve{{Note|Charles-Antoine de Hohenzollern est mort au château de Namedy, à Andernach le {{date-|21|février|1919}}{{Sfn|Enache|p=88|1999}}.|group=N}}. De retour d'Allemagne, Henriette participe à escorter des convois de ravitaillement dans les [[Ardenne|Ardennes belges]] et [[Ardennes (département)|françaises]]{{sfn|Paoli|2001|p=149|group=P}}. En {{date-||mai|1920}}, Henriette, son mari et leur fille Geneviève assistent, à Rome, à la [[canonisation]] de [[Jeanne d'Arc]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La canonisation de Jeanne d'Arc à Rome : le duc de Vendôme et les chevaliers de Malte sortent du Vatican : [photographie de presse] / Agence Meurisse|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9033723g|site=Gallica|date=1920|consulté le=2019-04-13}}.</ref>.
Lorsque l'[[Armistice de 1918|armistice]] est signé le {{date-|11|novembre|1918}}, Henriette est évidemment soulagée et heureuse de la perspective de pouvoir revoir ses proches dans des conditions normalisées. En {{date-||mars|1919}}, elle peut {{incise|après une séparation de cinq ans}} rendre visite à sa sœur Joséphine, devenue récemment veuve{{Note|Charles-Antoine de Hohenzollern est mort au château de Namedy, à Andernach le {{date-|21|février|1919}}{{Sfn|Enache|p=88|1999}}.|group=N}}. De retour d'Allemagne, Henriette participe à escorter des convois de ravitaillement dans les [[Ardenne|Ardennes belges]] et [[Ardennes (département)|françaises]]{{sfn|Paoli|2001|p=149|group=P}}. En {{date-||mai|1920}}, Henriette, son mari et leur fille Geneviève assistent, à Rome, à la [[canonisation]] de [[Jeanne d'Arc]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La canonisation de Jeanne d'Arc à Rome : le duc de Vendôme et les chevaliers de Malte sortent du Vatican : [photographie de presse] / Agence Meurisse|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9033723g|site=Gallica|date=1920|consulté le=2019-04-13}}.</ref>.


Au point de vue financier, la situation des Vendôme demeure stable, mais ils décident de vendre leur propriété de Mentelberg au sud du [[Tyrol|Tyrol autrichien.]] Durant l'hiver 1920-1921, ils effectuent un périple en [[Afrique du Nord]] qui les mène en [[Algérie française|Algérie]], en [[Protectorat français de Tunisie|Tunisie]] et au [[Protectorat français du Maroc|Maroc]]. Henriette, fascinée, découvre des paysages qu'elle ne connaissait pas et peut librement donner cours à sa passion pour les aquarelles et les récits lyriques : {{Citation|Vendredi 25 février [1921], en quittant [[Tlemcen]], nous passons au pied des roches rouges surmontées du blanc tombeau de Lalla Setti. Le soleil brusquement sorti des nuées éclaire la sépulture de la patronne de la ville. La colline paraît ainsi couronnée par une grande fleur blanche : c'est comme le sourire d'adieu de l'Algérie que nous allons quitter<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Henriette de Vendôme |titre=Notre voyage en Afrique |sous-titre=Algérie, Tunisie, Maroc |lieu=Paris |éditeur=|année=1928 |volume=2|pages totales=224 |passage=7 |isbn= |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3126881/f20.item }}.</ref>.}}.
Au point de vue financier, la situation des Vendôme demeure stable, mais ils décident de vendre leur propriété de Mentelberg au sud du [[Tyrol|Tyrol autrichien.]] Durant l'hiver 1920-1921, ils effectuent un périple en [[Afrique du Nord]] qui les mène en [[Algérie française|Algérie]], en [[Protectorat français de Tunisie|Tunisie]] et au [[Protectorat français du Maroc|Maroc]]. Henriette, fascinée, découvre des paysages qu'elle ne connaissait pas et peut librement donner cours à sa passion pour les aquarelles et les récits lyriques : {{Citation|Vendredi 25 février [1921], en quittant [[Tlemcen]], nous passons au pied des roches rouges surmontées du blanc tombeau de Lalla Setti. Le soleil brusquement sorti des nuées éclaire la sépulture de la patronne de la ville. La colline paraît ainsi couronnée par une grande fleur blanche : c'est comme le sourire d'adieu de l'Algérie que nous allons quitter<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Henriette de Vendôme |titre=Notre voyage en Afrique |sous-titre=Algérie, Tunisie, Maroc |volume=2 |lieu=Paris |éditeur= |année=1928 |pages totales=224 |passage=7 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3126881/f20.item}}.</ref>.}}.


La santé d'Emmanuel se dégrade et il manifeste une propension à l'alcoolisme qui s'aggrave{{sfn|Paoli|2001|p=154|group=P}}. En {{date-||avril|1923}}, sa fille Geneviève épouse Antoine de [[Famille Chaponay|Chaponay]] à Cannes : un mariage qui a reçu l'aval des Vendôme. Le {{date-|14|juin|1923}}, Henriette assiste au baptême de [[Rainier III|Rainier de Monaco]] (futur [[Prince de Monaco|prince souverain]]) en qualité de marraine du nouveau-né à la [[Cathédrale Notre-Dame-Immaculée de Monaco|cathédrale de Monaco]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Baptême de S.A.S. le Prince Rainier |périodique=Journal de Monaco - Bulletin Officiel de la Principauté|numéro=3415 |date=19 juin 1923 |pages=1 |issn=|lire en ligne= |consulté le=25 juillet 2020}}.</ref>. Quant à sa fille Marie-Louise, la mésentente s'est installée dans son couple et elle finit par divorcer de Philippe de Bourbon-Siciles en 1925{{sfn|Paoli|2001|p=177|group=P}}.
La santé d'Emmanuel se dégrade et il manifeste une propension à l'alcoolisme qui s'aggrave{{sfn|Paoli|2001|p=154|group=P}}. En {{date-||avril|1923}}, sa fille Geneviève épouse Antoine de [[Famille de Chaponay|Chaponay]] à Cannes : un mariage qui a reçu l'aval des Vendôme. Le {{date-|14|juin|1923}}, Henriette assiste au baptême de [[Rainier III|Rainier de Monaco]] (futur [[Prince de Monaco|prince souverain]]) en qualité de marraine du nouveau-né à la [[Cathédrale Notre-Dame-Immaculée de Monaco|cathédrale de Monaco]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Baptême de S.A.S. le Prince Rainier |périodique=Journal de Monaco - Bulletin Officiel de la Principauté|numéro=3415 |date=19 juin 1923 |pages=1 |issn=|lire en ligne= |consulté le=25 juillet 2020}}.</ref>. Quant à sa fille Marie-Louise, la mésentente s'est installée dans son couple et elle finit par divorcer de Philippe de Bourbon-Siciles en 1925{{sfn|Paoli|2001|p=177|group=P}}.


Charles-Philippe, surnommé « Chappy », le fils unique d'Henriette, lui donne de nombreux motifs de tracas : peu studieux, il s'adonne à la boisson, voyage à sa guise et entretient une liaison avec Margaret Watson, une Américaine issue de la bourgeoisie protestante{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=51|group=LA}} qu'Henriette qualifie de {{Citation|fleur empoisonnée de bars et de casinos.{{sfn|Paoli|2001|p=149|group=P}}.}}. En dépit de l'avis de ses parents, Charles-Philippe épouse, le {{date-|24|septembre|1928}} et en l'absence de sa famille, Margaret qui s'est convertie au catholicisme. Henriette vit cette épreuve comme {{Citation|un drame : le dernier représentant mâle de la branche de la maison d'Orléans se trouvait marié à une Américaine excentrique{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=51|group=LA}}.}} Deux semaines plus tard, tandis qu'Emmanuel suit une cure à [[Lausanne]], sa fille Sophie meurt presque subitement d'une syncope due à une insuffisance du myocarde{{sfn|Paoli|2001|p=188-189|group=P}}. L'année 1928 se termine par le remariage de Marie-Louise avec Walter Kingsland, un roturier américain. Si Henriette approuve cette union, Emmanuel refuse de donner son accord. En 1930, tandis que leurs parents se séparent, Rainier de Monaco et sa sœur [[Antoinette de Monaco|Antoinette]] sont confiés dans un premier temps à la duchesse de Vendôme, avant d'être recueillis par leur grand-père [[Louis II (prince de Monaco)|Louis II]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Stéphane Bern]] |auteur2=[[Otto de Habsbourg-Lorraine]] (préface) |titre=L'Europe des Rois|lieu=Paris |éditeur=FeniXX |collection= |année=2016|pages totales=507 |passage= |isbn=9782402132879 |lire en ligne=https://books.google.be/books?id=LrpYDwAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false }}.</ref>. Bien qu'il soit en mauvaise santé, Emmanuel poursuit ses projets immobiliers et envisage de faire bâtir une nouvelle résidence dans le [[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}} de Paris]], avant d'être atteint par la grippe et de mourir d'une insuffisance cardiaque le {{date-|1|février|1931}}{{sfn|Paoli|2001|p=196|group=P}}.
Charles-Philippe, surnommé « Chappy », le fils unique d'Henriette, lui donne de nombreux motifs de tracas : peu studieux, il s'adonne à la boisson, voyage à sa guise et entretient une liaison avec Margaret Watson, une Américaine issue de la bourgeoisie protestante{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=51|group=LA}} qu'Henriette qualifie de {{Citation|fleur empoisonnée de bars et de casinos.{{sfn|Paoli|2001|p=149|group=P}}.}}. En dépit de l'avis de ses parents, Charles-Philippe épouse, le {{date-|24|septembre|1928}} et en l'absence de sa famille, Margaret qui s'est convertie au catholicisme. Henriette vit cette épreuve comme {{Citation|un drame : le dernier représentant mâle de la branche de la maison d'Orléans se trouvait marié à une Américaine excentrique{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=51|group=LA}}.}} Deux semaines plus tard, tandis qu'Emmanuel suit une cure à [[Lausanne]], sa fille Sophie meurt presque subitement d'une syncope due à une insuffisance du myocarde{{sfn|Paoli|2001|p=188-189|group=P}}. L'année 1928 se termine par le remariage de Marie-Louise avec Walter Kingsland, un roturier américain. Si Henriette approuve cette union, Emmanuel refuse de donner son accord. En 1930, tandis que leurs parents se séparent, Rainier de Monaco et sa sœur [[Antoinette de Monaco|Antoinette]] sont confiés dans un premier temps à la duchesse de Vendôme, avant d'être recueillis par leur grand-père [[Louis II (prince de Monaco)|Louis II]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Stéphane Bern]] |auteur2=[[Otto de Habsbourg-Lorraine]] (préface) |titre=L'Europe des Rois |lieu=Paris |éditeur=FeniXX |année=2016 |pages totales=507 |isbn=9782402132879 |lire en ligne=https://books.google.be/books?id=LrpYDwAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>. Bien qu'il soit en mauvaise santé, Emmanuel poursuit ses projets immobiliers et envisage de faire bâtir une nouvelle résidence dans le [[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}} de Paris]], avant d'être atteint par la grippe et de mourir d'une insuffisance cardiaque le {{date-|1|février|1931}}{{sfn|Paoli|2001|p=196|group=P}}.


==== Constitution du Fonds Vendôme-Nemours ====
==== Constitution du Fonds Vendôme-Nemours ====
[[Fichier:Prince Emmanuel, Duke of Vendôme.jpg|vignette|upright|alt=dessin au fusain représentant Emmanuel en buste, la main droite posée sous son visage et arborant une moustache|[[Emmanuel d'Orléans]].]]
[[Fichier:Prince Emmanuel, Duke of Vendôme.jpg|vignette|upright|alt=dessin au fusain représentant Emmanuel en buste, la main droite posée sous son visage et arborant une moustache|[[Emmanuel d'Orléans]].]]
Sa famille étant dispersée et lui donnant peu de motifs de satisfaction, Henriette, prématurément veuve, décide de se consacrer à un projet personnel. Elle prend la décision de procéder au classement des volumineuses archives familiales transférées et rassemblées au [[Châteaux de Lugrin|château de Tourronde]], qu'elle a acquis en 1922 (après avoir vendu sa résidence anglaise de Belmont House{{Note|Après avoir abrité un collège, Belmont House a été détruite en 1997 et transformée en appartements<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Southlands College, Parkside |url=https://photoarchive.merton.gov.uk/collections/education/32648 |date=2020 |site=Merton Memories |consulté le=23 juillet 2020}}.</ref>.|group=N}}) et où elle passe désormais la majeure partie de son temps. Ce travail répond aux volontés testamentaires de son mari et l'occupe concrètement. Elle souhaite que ce fonds d'archives, constitué par les documents personnels de cinq générations de princes français et belges, soit ouvert aux historiens « sérieux », tels Hélène de Reinach-Foussemagne, auteur d'une biographie consacrée à [[Charlotte de Belgique]]{{sfn|Vandewoude|1977|p=807-814}}, ou l'écrivain Louis Wilmet{{sfn|Liénart|2015|p=20|group=LI}}, partageant ses opinions catholiques, qui publie plusieurs ouvrages consacrés à la famille royale belge, dont une biographie du prince Baudouin en 1938<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Louis Wilmet|titre=Le prince Baudouin, frère aîné du roi Albert|éditeur=Éditions J. Dupuis|lieu=Charleroi|année=1938|date=|pages totales=410|page=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>{{,}}{{Note|L'ensemble des documents recueillis par Wilmet est conservé au Musée royal de l'armée belge et a fait l'objet d'un inventaire dressé en 1980 par Marie-Anne Paridaens<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marie-Anne Paridaens |titre=Inventaire du fonds d'archives Louis Wilmet|lieu=Bruxelles |éditeur=Centre d'Histoire militaire|année=1980|pages totales=98 |passage= |isbn= |lire en ligne= }}.</ref>.|group=N}}.
Sa famille étant dispersée et lui donnant peu de motifs de satisfaction, Henriette, prématurément veuve, décide de se consacrer à un projet personnel. Elle prend la décision de procéder au classement des volumineuses archives familiales transférées et rassemblées au [[Châteaux de Lugrin|château de Tourronde]], qu'elle a acquis en 1922 (après avoir vendu sa résidence anglaise de Belmont House{{Note|Après avoir abrité un collège, Belmont House a été détruite en 1997 et transformée en appartements<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Southlands College, Parkside |url=https://photoarchive.merton.gov.uk/collections/education/32648 |date=2020 |site=Merton Memories |consulté le=23 juillet 2020}}.</ref>.|group=N}}) et où elle passe désormais la majeure partie de son temps. Ce travail répond aux volontés testamentaires de son mari et l'occupe concrètement. Elle souhaite que ce fonds d'archives, constitué par les documents personnels de cinq générations de princes français et belges, soit ouvert aux historiens « sérieux », tels Hélène de Reinach-Foussemagne, auteur d'une biographie consacrée à [[Charlotte de Belgique]]{{sfn|Vandewoude|1977|p=807-814}}, ou l'écrivain Louis Wilmet{{sfn|Liénart|2015|p=20|group=LI}}, partageant ses opinions catholiques, qui publie plusieurs ouvrages consacrés à la famille royale belge, dont une biographie du prince Baudouin en 1938<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Louis Wilmet|titre=Le prince Baudouin, frère aîné du roi Albert|lieu=Charleroi|éditeur=Éditions J. Dupuis|année=1938|pages totales=410}}</ref>{{,}}{{Note|L'ensemble des documents recueillis par Wilmet est conservé au Musée royal de l'armée belge et a fait l'objet d'un inventaire dressé en 1980 par Marie-Anne Paridaens<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marie-Anne Paridaens |titre=Inventaire du fonds d'archives Louis Wilmet |lieu=Bruxelles |éditeur=Centre d'Histoire militaire |année=1980 |pages totales=98 |isbn=}}.</ref>.|group=N}}.


Pour sa part, Henriette, en prévision de ses futures publications historiques, traduit les lettres en allemand de son aïeul le roi [[Léopold Ier (roi des Belges)|Léopold {{Ier}}]]{{sfn|Paoli|2001|p=200|group=P}}. Henriette trie elle-même, inventorie et classe, grâce à l'aide de quelques religieuses et de l'abbé français Georges Guilbert, des milliers de documents relatifs à l'histoire de sa famille. En 1972, ceux-ci sont vendus à l'État belge par Margaret Watson, duchesse de Nemours, veuve depuis 1970, grâce à l'entremise de son amie la baronne Marie-Claude Solvay, pour la somme élevée de {{unité|2500000}} [[Franc belge|francs belges]]{{Note|Cette somme équivaut en 2020 à environ {{unité|532000}} euros.|group=N}}. Depuis 2015, ce fonds connu sous le nom de « Fonds Vendôme-Nemours », inventorié par Joffrey Liénart, est conservé aux [[Archives générales du Royaume]] à Bruxelles{{sfn|Liénart|2015|p=21-22|group=LI|5=}}. L'histoire de ce fonds et de ces archives a fait l'objet d'une publication spéciale, éditée, en 2017, par les [[Archives de l'État en Belgique|Archives de l'État]]{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=144|group=LA}}.
Pour sa part, Henriette, en prévision de ses futures publications historiques, traduit les lettres en allemand de son aïeul le roi [[Léopold Ier (roi des Belges)|Léopold {{Ier}}]]{{sfn|Paoli|2001|p=200|group=P}}. Henriette trie elle-même, inventorie et classe, grâce à l'aide de quelques religieuses et de l'abbé français Georges Guilbert, des milliers de documents relatifs à l'histoire de sa famille. En 1972, ceux-ci sont vendus à l'État belge par Margaret Watson, duchesse de Nemours, veuve depuis 1970, grâce à l'entremise de son amie la baronne Marie-Claude Solvay, pour la somme élevée de {{unité|2500000}} [[Franc belge|francs belges]]{{Note|Cette somme équivaut en 2020 à environ {{unité|532000}} euros.|group=N}}. Depuis 2015, ce fonds connu sous le nom de « Fonds Vendôme-Nemours », inventorié par Joffrey Liénart, est conservé aux [[Archives générales du Royaume]] à Bruxelles{{sfn|Liénart|2015|p=21-22|group=LI|5=}}. L'histoire de ce fonds et de ces archives a fait l'objet d'une publication spéciale, éditée, en 2017, par les [[Archives de l'État en Belgique|Archives de l'État]]{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=144|group=LA}}.


==== Revers de fortune ====
==== Revers de fortune ====
Après la [[Krach de 1929|crise financière de 1929]], les problèmes pécuniaires s'accumulent. Henriette est dépassée par l'ampleur des œuvres de charité qu'elle soutient{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=37|group=LA}} : ses propriétés doivent toutes être vendues, hormis Tourronde. En 1934, il ne reste aucun actif libre dont elle puisse disposer. Son fils a subi, lui aussi, de graves revers de fortune et a été contraint, en 1933, de liquider sa société d'élevage de [[Rabat]], dans laquelle ses parents avaient beaucoup investi{{sfn|Liénart|2015|p=17|group=LI}}. Henriette doit se défaire de plusieurs bijoux et tableaux pour palier sa situation matérielle délétère dans un contexte de nouvelles menaces de guerre en Europe. En {{date-||février|1934}}, elle apprend la mort inopinée de son frère le roi Albert. Immédiatement, accompagnée par son fils, elle se rend à Bruxelles afin de consoler la reine Élisabeth. Le contexte européen semble plus que jamais annonciateur de conflits. En 1936, elle siège au ''Comité du Flores Fund''{{sfn|Vandewoude|1977|p=807-814}} qui fait don d'ambulances aux [[Nationalistes espagnols|forces nationalistes]] qui se rendent en Espagne afin d'évacuer les victimes de la [[Guerre d'Espagne|guerre civile]]{{sfn|Paoli|2001|p=202-207|group=P}}. Durant ce conflit qui divise l'Espagne, Henriette semble soutenir le général [[Francisco Franco|Franco]]{{sfn|Liénart|2015|p=17|group=LI}}.
Après la [[Krach de 1929|crise financière de 1929]], les problèmes pécuniaires s'accumulent. Henriette est dépassée par l'ampleur des œuvres de charité qu'elle soutient{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=37|group=LA}} : ses propriétés doivent toutes être vendues, hormis Tourronde. En 1934, il ne reste aucun actif libre dont elle puisse disposer. Son fils a subi, lui aussi, de graves revers de fortune et a été contraint, en 1933, de liquider sa société d'élevage de [[Rabat]], dans laquelle ses parents avaient beaucoup investi{{sfn|Liénart|2015|p=17|group=LI}}. Henriette doit se défaire de plusieurs bijoux et tableaux pour pallier sa situation matérielle délétère dans un contexte de nouvelles menaces de guerre en Europe. En {{date-||février|1934}}, elle apprend la mort inopinée de son frère le roi Albert. Immédiatement, accompagnée par son fils, elle se rend à Bruxelles afin de consoler la reine Élisabeth. Le contexte européen semble plus que jamais annonciateur de conflits. En 1936, elle siège au ''Comité du Flores Fund''{{sfn|Vandewoude|1977|p=807-814}} qui fait don d'ambulances aux [[Nationalistes espagnols|forces nationalistes]] qui se rendent en Espagne afin d'évacuer les victimes de la [[Guerre d'Espagne|guerre civile]]{{sfn|Paoli|2001|p=202-207|group=P}}. Durant ce conflit qui divise l'Espagne, Henriette semble soutenir le général [[Francisco Franco|Franco]]{{sfn|Liénart|2015|p=17|group=LI}}.


Au point de vue idéologique, Henriette est, selon l'historien Olivier Defrance : {{Citation|intellectuelle, pieuse et attachée aux traditions, affichant des opinions très conservatrices. Elle défend avec force l'idée [de la restauration] monarchique en France, avec plus de zèle d'ailleurs que son époux<ref>{{Chapitre |langue= |auteur1= |titre chapitre=Henriette de Belgique (1870-1948) |auteur=Olivier Defrance|titre ouvrage=Dictionnaire des femmes belges : {{s2-|XIX|XX}}|lieu= |éditeur=Racine |année=2006 |isbn=2-87386-434-6 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=fIPj8NRvuNAC&pg=PA314&dq=Marie+Louise+d%27Orl%C3%A9ans+(1896%E2%80%931973)&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwijwvvp2LjeAhUnx4UKHSrQCaYQ6AEILjAB#v=onepage&q=Marie%20Louise%20d'Orl%C3%A9ans%20(1896%E2%80%931973)&f=false |passage=314-315 }}.</ref>}}. Elle voue depuis le début des années 1900 une vive admiration pour [[Charles Maurras]], une des figures de proue de l'[[Action française]] (AF), principal mouvement intellectuel et politique français d'[[extrême droite]] sous la Troisième République. Maurras prône une {{Citation|monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée.}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Éric Georgin |titre=Entre volonté et renoncement : la Restauration jugée par Charles Maurras |périodique=Napoleonica.La Revue |volume=1 |numéro=22 |date=2015 |pages=52-69 |issn=|lire en ligne= |consulté le=26 juillet 2020}}.</ref>. Henriette le décrit comme {{Citation|l'un des hommes les plus remarquables de ce siècle.}}{{sfn|Paoli|2001|p=182|group=P}}. Elle devient la confidente de celui qu'elle appelle son « cher Maître »{{sfn|Paoli|2001|p=183|group=P}}. Lorsque Maurras est élu, en 1938, à l'[[Académie française]], Henriette déclare à Louis Wilmet : {{Citation|C'est la monarchie qui a fait la France, c'est la démocratie que l'on confond avec la démophilie pratiquée par nos souverains qui font tout pour leur peuple, alors que démocratie et démagogie l'exploitent.}}{{sfn|Paoli|2001|p=208|group=P}}. Quelques mois après avoir tenu ces propos, elle est invitée par les autorités françaises à l'inauguration d'une statue de son défunt frère [[Albert Ier (roi des Belges)|{{Albert Ier}} roi des Belges]], mais elle refuse car elle rejette le gouvernement du [[Front populaire (France)|Front populaire]]. En {{date-||janvier|1939}}, elle effectue un voyage qui la mène de Rome à [[Alexandrie]], où elle contracte la grippe et doit être hospitalisée avant de poursuivre son périple au [[Le Caire|Caire]] et à [[Assouan]]{{sfn|Paoli|2001|p=211-212|group=P}}.
Au point de vue idéologique, Henriette est, selon l'historien Olivier Defrance : {{Citation|intellectuelle, pieuse et attachée aux traditions, affichant des opinions très conservatrices. Elle défend avec force l'idée [de la restauration] monarchique en France, avec plus de zèle d'ailleurs que son époux<ref>{{Chapitre |langue= |auteur1= |titre chapitre=Henriette de Belgique (1870-1948) |auteur=Olivier Defrance|titre ouvrage=Dictionnaire des femmes belges : {{s2-|XIX|XX}}|lieu= |éditeur=Racine |année=2006 |isbn=2-87386-434-6 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=fIPj8NRvuNAC&pg=PA314&dq=Marie+Louise+d%27Orl%C3%A9ans+(1896%E2%80%931973)&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwijwvvp2LjeAhUnx4UKHSrQCaYQ6AEILjAB#v=onepage&q=Marie%20Louise%20d'Orl%C3%A9ans%20(1896%E2%80%931973)&f=false |passage=314-315 }}.</ref>}}. Elle voue depuis le début des années 1900 une vive admiration pour [[Charles Maurras]], une des figures de proue de l'[[Action française]] (AF), principal mouvement intellectuel et politique français d'[[extrême droite]] sous la Troisième République. Maurras prône une {{Citation|monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée.}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Éric Georgin |titre=Entre volonté et renoncement : la Restauration jugée par Charles Maurras |périodique=Napoleonica.La Revue |volume=1 |numéro=22 |date=2015 |pages=52-69 |issn=|lire en ligne= |consulté le=26 juillet 2020}}.</ref>. Henriette le décrit comme {{Citation|l'un des hommes les plus remarquables de ce siècle.}}{{sfn|Paoli|2001|p=182|group=P}}. Elle devient la confidente de celui qu'elle appelle son « cher Maître »{{sfn|Paoli|2001|p=183|group=P}}. Lorsque Maurras est élu, en 1938, à l'[[Académie française]], Henriette déclare à Louis Wilmet : {{Citation|C'est la monarchie qui a fait la France, c'est la démocratie que l'on confond avec la démophilie pratiquée par nos souverains qui font tout pour leur peuple, alors que démocratie et démagogie l'exploitent.}}{{sfn|Paoli|2001|p=208|group=P}}. Quelques mois après avoir tenu ces propos, elle est invitée par les autorités françaises à l'inauguration d'une statue de son défunt frère [[Albert Ier (roi des Belges)|{{Albert Ier}} roi des Belges]], mais elle refuse car elle rejette le gouvernement du [[Front populaire (France)|Front populaire]]. En {{date-||janvier|1939}}, elle effectue un voyage qui la mène de Rome à [[Alexandrie]], où elle contracte la grippe et doit être hospitalisée avant de poursuivre son périple au [[Le Caire|Caire]] et à [[Assouan]]{{sfn|Paoli|2001|p=211-212|group=P}}.
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Le {{date-|16|août|1944}}, Henriette assiste à la libération de Lugrin. Toutefois, les années d'après-guerre sont difficiles en [[Haute-Savoie]] : le département reste soumis à diverses restrictions et, si le château de Tourronde ne possédait pas son potager et son petit élevage, permettant de vivre en autarcie, ce serait la famine. En raison des exactions de l'[[Épuration à la Libération en France|épuration]] et de la présence de [[Communistes de Russie|Russes communistes]] et d'Espagnols [[Opposition au franquisme|anti-franquistes]] composant le [[Maquis (résistance)|maquis]], Henriette conseille à Charles-Philippe d'éviter de se rendre dans la région. À partir de ce moment, le duc de Nemours, occupé par ses affaires, prend l'habitude de ne plus se rendre à Tourronde que durant dix à quinze jours chaque année, séjournant plus volontiers aux États-Unis, au Canada ou en Espagne{{sfn|Paoli|2001|p=231-232|group=P}}.
Le {{date-|16|août|1944}}, Henriette assiste à la libération de Lugrin. Toutefois, les années d'après-guerre sont difficiles en [[Haute-Savoie]] : le département reste soumis à diverses restrictions et, si le château de Tourronde ne possédait pas son potager et son petit élevage, permettant de vivre en autarcie, ce serait la famine. En raison des exactions de l'[[Épuration à la Libération en France|épuration]] et de la présence de [[Communistes de Russie|Russes communistes]] et d'Espagnols [[Opposition au franquisme|anti-franquistes]] composant le [[Maquis (résistance)|maquis]], Henriette conseille à Charles-Philippe d'éviter de se rendre dans la région. À partir de ce moment, le duc de Nemours, occupé par ses affaires, prend l'habitude de ne plus se rendre à Tourronde que durant dix à quinze jours chaque année, séjournant plus volontiers aux États-Unis, au Canada ou en Espagne{{sfn|Paoli|2001|p=231-232|group=P}}.
[[Fichier:Victoire Eugénie de Battenberg, Henriette de Belgique, Marie-José de Belgique et Lilian Baels.jpg|vignette|alt=quatre dames assises sur un banc, Victoria-Eugénie en tenue claire portant un chapeau à plumes, Henriette en tenue claire coiffée d'un petit chapeau, Marie-José vêtue d'une tenue sombre à motifs clairs et Lilian, souriante en tenue sombre et tenant un livre sur ses genoux|[[Victoire-Eugénie de Battenberg]], Henriette de Belgique, [[Marie-José de Belgique]] et [[Lilian Baels]] vers 1946.]]
[[Fichier:Victoire Eugénie de Battenberg, Henriette de Belgique, Marie-José de Belgique et Lilian Baels.jpg|vignette|alt=quatre dames assises sur un banc, Victoria-Eugénie en tenue claire portant un chapeau à plumes, Henriette en tenue claire coiffée d'un petit chapeau, Marie-José vêtue d'une tenue sombre à motifs clairs et Lilian, souriante en tenue sombre et tenant un livre sur ses genoux|[[Victoire-Eugénie de Battenberg]], Henriette de Belgique, [[Marie-José de Belgique]] et [[Lilian Baels]] vers 1946.]]
Après la guerre, Henriette se rend assez fréquemment à [[Vevey]], en Suisse, où elle côtoie des altesses royales pour la plupart en exil : sa cousine [[Clémentine de Belgique|Clémentine princesse Napoléon]], la reine [[Amélie d'Orléans|Marie-Amélie de Portugal]], la reine [[Victoire-Eugénie de Battenberg|Victoria-Eugénie d'Espagne]], le [[Juan de Borbón y Battenberg|comte]], la [[María de las Mercedes de Borbón y Orleans|comtesse]] de Barcelone, et surtout sa nièce [[Marie-José de Belgique|Marie-José d'Italie]]. En revanche, lorsque Maurras est condamné pour [[haute trahison]] en {{date-||janvier|1945}}, Henriette cesse toute relation avec lui{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=37|group=LA}}. La peinture et l'écriture demeurent pour Henriette une source de réconfort moral et de revenus financiers{{sfn|Paoli|2001|p=232|group=P}}. Elle revoit son neveu [[Léopold III (roi des Belges)|Léopold III]] à [[Gstadt am Chiemsee|Gstadt]] en {{date-||février|1946}} ; celui-ci écrit à son sujet : {{Citation|physiquement, elle a peu changé. Intellectuellement, elle est toujours la même avec son étonnante mémoire. Elle nous a raconté beaucoup de souvenirs de la famille<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Olivier Defrance |titre=Lilian et le Roi |sous-titre=La biographie |lieu=Bruxelles |éditeur=Racine|année=2015|pages totales=336 |passage=214 |isbn=9782873869427 |lire en ligne= }} .</ref>}}. Les Chaponay viennent lui rendre visite l'été suivant{{sfn|Paoli|2001|p=234|group=P}}. Cependant, le bilan familial n'est vraiment pas satisfaisant pour Henriette qui écrit lucidement : {{Citation|Je pourrai dire avant de mourir que la pauvre branche Nemours, qui avait été si brillante, est complètement et irrémédiablement tombée.{{sfn|Paoli|2001|p=236|group=P}}.}}.
Après la guerre, Henriette se rend assez fréquemment à [[Vevey]], en Suisse, où elle côtoie des altesses royales pour la plupart en exil : sa cousine [[Clémentine de Belgique|Clémentine princesse Napoléon]], la reine [[Amélie d'Orléans|Marie-Amélie de Portugal]], la reine [[Victoire-Eugénie de Battenberg|Victoria-Eugénie d'Espagne]], le [[Juan de Borbón y Battenberg|comte]], la [[María de las Mercedes de Borbón y Orleans|comtesse]] de Barcelone, et surtout sa nièce [[Marie-José de Belgique|Marie-José d'Italie]]. En revanche, lorsque Maurras est condamné pour [[haute trahison]] en {{date-||janvier|1945}}, Henriette cesse toute relation avec lui{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=37|group=LA}}. La peinture et l'écriture demeurent pour Henriette une source de réconfort moral et de revenus financiers{{sfn|Paoli|2001|p=232|group=P}}. Elle revoit son neveu [[Léopold III (roi des Belges)|Léopold III]] à [[Gstadt am Chiemsee|Gstadt]] en {{date-||février|1946}} ; celui-ci écrit à son sujet : {{Citation|physiquement, elle a peu changé. Intellectuellement, elle est toujours la même avec son étonnante mémoire. Elle nous a raconté beaucoup de souvenirs de la famille<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Olivier Defrance |titre=Lilian et le Roi |sous-titre=La biographie |lieu=Bruxelles |éditeur=Racine |année=2015 |pages totales=336 |passage=214 |isbn=9782873869427}} .</ref>}}. Les Chaponay viennent lui rendre visite l'été suivant{{sfn|Paoli|2001|p=234|group=P}}. Cependant, le bilan familial n'est vraiment pas satisfaisant pour Henriette qui écrit lucidement : {{Citation|Je pourrai dire avant de mourir que la pauvre branche Nemours, qui avait été si brillante, est complètement et irrémédiablement tombée.{{sfn|Paoli|2001|p=236|group=P}}.}}.


Au printemps 1947, en raison de charges financières trop lourdes, Henriette prend à contre-cœur la décision de quitter le château de Tourronde{{Note|Dans le recueil de la succession de sa mère, Charles-Philippe duc de Nemours hérite de la propriété de Tourronde, mais il la vend en 1952. Divisé en huit lots, le parc est morcelé et le château divisé en appartements.|group=N}} et de s'installer en Suisse. À peine établie à la Pension Villa Flora à [[Sierre]]{{Note|La Pension Villa Flora est demeurée une structure résidentielle avant d'être transformée en 2019 en centre ambulatoire de prestations thérapeutiques et d’intégration socioprofessionnelle<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Florent Bagnoud |auteur2=Christine Savioz |titre=Sierre: la Villa Flora se transforme en un centre ambulatoire de prestations thérapeutiques |périodique=''Le Nouvelliste''|numéro=204 |date={{date-|14|octobre|2019}} |issn=|lire en ligne=https://www.lenouvelliste.ch/articles/valais/canton/sierre-la-villa-flora-se-transforme-en-un-centre-ambulatoire-de-prestations-therapeutiques-873472 |consulté le=27 juillet 2020 |pages=2}}.</ref>.|group=N}}, son état de santé se dégrade au point de vue cardiaque, pulmonaire et rénal. Transportée à l'[[hôpital de Sierre]], la princesse Henriette y meurt le {{Date-|28 mars 1948}}. En présence de sa famille, de la reine Élisabeth, de l'abbé Guilbert, et de [[Jules Guillaume]], ambassadeur de Belgique, elle est inhumée, le {{date-|12|avril|1948-}} suivant, auprès de son époux dans la crypte de la [[chapelle royale de Dreux]], la [[nécropole]] de la [[Quatrième maison d'Orléans|famille d'Orléans]]{{sfn|Paoli|2001|p=237|group=P}}.
Au printemps 1947, en raison de charges financières trop lourdes, Henriette prend à contre-cœur la décision de quitter le château de Tourronde{{Note|Dans le recueil de la succession de sa mère, Charles-Philippe duc de Nemours hérite de la propriété de Tourronde, mais il la vend en 1952. Divisé en huit lots, le parc est morcelé et le château divisé en appartements.|group=N}} et de s'installer en Suisse. À peine établie à la Pension Villa Flora à [[Sierre]]{{Note|La Pension Villa Flora est demeurée une structure résidentielle avant d'être transformée en 2019 en centre ambulatoire de prestations thérapeutiques et d’intégration socioprofessionnelle<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Florent Bagnoud |auteur2=Christine Savioz |titre=Sierre: la Villa Flora se transforme en un centre ambulatoire de prestations thérapeutiques |périodique=''Le Nouvelliste''|numéro=204 |date={{date-|14|octobre|2019}} |issn=|lire en ligne=https://www.lenouvelliste.ch/articles/valais/canton/sierre-la-villa-flora-se-transforme-en-un-centre-ambulatoire-de-prestations-therapeutiques-873472 |consulté le=27 juillet 2020 |pages=2}}.</ref>.|group=N}}, son état de santé se dégrade au point de vue cardiaque, pulmonaire et rénal. Transportée à l'[[hôpital de Sierre]], la princesse Henriette y meurt le {{Date-|28 mars 1948}}. En présence de sa famille, de la reine Élisabeth, de l'abbé Guilbert, et de [[Jules Guillaume]], ambassadeur de Belgique, elle est inhumée, le {{date-|12|avril|1948-}} suivant, auprès de son époux dans la crypte de la [[chapelle royale de Dreux]], la [[nécropole]] de la [[Quatrième maison d'Orléans|famille d'Orléans]]{{sfn|Paoli|2001|p=237|group=P}}.
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[[Fichier:Aquarelle de Henriette 1903.jpg|vignette|alt=dessin représentant à gauche une grenouille accrochée à une tige de pissenlit, un champignon à chapeau rouge et blanc abritant un oisillon dans une coquille d'œuf brisée, tandis qu'à droite sept mésanges sont accrochées à un rameau feuillu de vert et à l'extrême droite figure un hibou de profil|Dessins d'Henriette de Belgique (1903).]]
[[Fichier:Aquarelle de Henriette 1903.jpg|vignette|alt=dessin représentant à gauche une grenouille accrochée à une tige de pissenlit, un champignon à chapeau rouge et blanc abritant un oisillon dans une coquille d'œuf brisée, tandis qu'à droite sept mésanges sont accrochées à un rameau feuillu de vert et à l'extrême droite figure un hibou de profil|Dessins d'Henriette de Belgique (1903).]]
=== Aquarelliste ===
=== Aquarelliste ===
Artiste peintre de talent, Henriette est formée dès son adolescence à la peinture par [[Jean-François Portaels]], maître [[Orientalisme|orientaliste]] et romantique, et par [[Juliette Wytsman]], une paysagiste [[Uccle|uccloise]] protégée par la comtesse de Flandre{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=90-92|group=LA}}, dont l'art relève de l'[[impressionnisme]]. Elle est initiée à l'[[aquarelle]] par Henri Van der Hecht, peintre paysagiste bruxellois{{sfn|Paoli|2001|p=234|group=P}} et co-fondateur, en 1868, de la [[Société libre des beaux-arts]] en réaction à l'académisme et à l'avancée [[Réalisme (peinture)|réaliste]] belge<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Michel Draguet |titre=Fernand Khnopff |sous-titre=Portrait of Jeanne Kéfer |lieu=Los Angeles |éditeur=Getty Publications|année=2004|pages totales=108 |passage=99 |isbn=9780892367306 |lire en ligne= }}.</ref>. C'est dans le domaine de l'aquarelle qu'Henriette s'est surtout distinguée : elle a beaucoup dessiné et peint (paysages, scènes de la vie champêtre, fleurs et oiseaux). Elle a publié plusieurs ouvrages illustrés et réservé d'autres œuvres picturales destinées à un usage familial<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Claire Coljon |titre="Elle aimait les fleurs. Elle se plaisait à les peindre, et chacune de ses aquarelles est une merveille de délicatesse. Elle s'appelait Henriette et était la nièce du roi Léopold II" |url=https://www.lesoir.be/art/elle-aimait-les-fleurs-elle-se-plaisait-a-les-peindre-e_t-20041202-Z0Q1EK.html |date=2 décembre 2004 |site=[[Le Soir]] |consulté le=24 juillet 2020 }}.</ref>, comme ''La Chronique illustrée d'un séjour à Blankenberghe'' de 1893, œuvre perdue où se mélangent textes et aquarelles en rapport à l'environnement marin{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=92|group=LA}} ou ''La Chronique des Amerois'' dont les textes, charades, portraits, caricatures et historiettes sont illustrés par ses aquarelles, qu'elle entame en 1894 et clôt en 1914{{sfn|Vandewoude|1977|p=807-814}}. Cette chronique est confiée aux Archives du Palais Royal de Bruxelles en 1993<ref>{{Lien web |langue=fr |url=https://www.patrimoine-frb.be/actualites/marie-de-flandre-paysages-romantiques |titre=Marie de Flandre. Paysages romantiques |série=Actualités |site=Patrimoine ! |éditeur=[[Fondation Roi Baudouin]] |en ligne le=18 juin 2015}}.</ref>. En 2014, Olivier Defrance publie un ouvrage dédié à cette chronique privée, en deux volumes, qui préfigure les publications ultérieures d'Henriette{{sfn|Defrance|2014|p=5}}. Les archives du fonds Vendôme-Nemours ont conservé un {{citation étrangère|langue=en|Motor Trip Book}} regroupant ses journaux de voyages agrémentés de ses aquarelles couvrant la période 1913-1918{{sfn|Liénart|2015|p=8|group=LI}}. En 1931, [[Georges Aubry]], collectionneur d'art français, expose dans sa galerie parisienne plusieurs œuvres de la duchesse de Vendôme{{sfn|Liénart|2015|p=168|group=LI}}.
Artiste peintre de talent, Henriette est formée dès son adolescence à la peinture par [[Jean-François Portaels]], maître [[Orientalisme|orientaliste]] et romantique, et par [[Juliette Wytsman]], une paysagiste [[Uccle|uccloise]] protégée par la comtesse de Flandre{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=90-92|group=LA}}, dont l'art relève de l'[[impressionnisme]]. Elle est initiée à l'[[aquarelle]] par [[Henri Van der Hecht]], peintre paysagiste bruxellois{{sfn|Paoli|2001|p=234|group=P}} et cofondateur, en 1868, de la [[Société libre des beaux-arts (Bruxelles)|Société libre des beaux-arts]] en réaction à l'académisme et à l'avancée [[Réalisme (peinture)|réaliste]] belge<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Michel Draguet |titre=Fernand Khnopff |sous-titre=Portrait of Jeanne Kéfer |lieu=Los Angeles |éditeur=Getty Publications |année=2004 |pages totales=108 |passage=99 |isbn=9780892367306 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=l5UnAgAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>. C'est dans le domaine de l'aquarelle qu'Henriette s'est surtout distinguée : elle a beaucoup dessiné et peint (paysages, scènes de la vie champêtre, fleurs et oiseaux). Elle a publié plusieurs ouvrages illustrés et réservé d'autres œuvres picturales destinées à un usage familial<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Claire Coljon |titre="Elle aimait les fleurs. Elle se plaisait à les peindre, et chacune de ses aquarelles est une merveille de délicatesse. Elle s'appelait Henriette et était la nièce du roi Léopold II" |url=https://www.lesoir.be/art/elle-aimait-les-fleurs-elle-se-plaisait-a-les-peindre-e_t-20041202-Z0Q1EK.html |date=2 décembre 2004 |site=[[Le Soir]] |consulté le=24 juillet 2020 }}.</ref>, comme ''La Chronique illustrée d'un séjour à Blankenberghe'' de 1893, œuvre perdue où se mélangent textes et aquarelles en rapport à l'environnement marin{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=92|group=LA}} ou ''La Chronique des Amerois'' dont les textes, charades, portraits, caricatures et historiettes sont illustrés par ses aquarelles, qu'elle entame en 1894 et clôt en 1914{{sfn|Vandewoude|1977|p=807-814}}. Cette chronique est confiée aux Archives du Palais Royal de Bruxelles en 1993<ref>{{Lien web |langue=fr |url=https://www.patrimoine-frb.be/actualites/marie-de-flandre-paysages-romantiques |titre=Marie de Flandre. Paysages romantiques |série=Actualités |site=Patrimoine ! |éditeur=[[Fondation Roi Baudouin]] |en ligne le=18 juin 2015}}.</ref>. En 2014, Olivier Defrance publie un ouvrage dédié à cette chronique privée, en deux volumes, qui préfigure les publications ultérieures d'Henriette{{sfn|Defrance|2014|p=5}}. Les archives du fonds Vendôme-Nemours ont conservé un {{citation étrangère|langue=en|Motor Trip Book}} regroupant ses journaux de voyages agrémentés de ses aquarelles couvrant la période 1913-1918{{sfn|Liénart|2015|p=8|group=LI}}. En 1931, [[Georges Aubry]], collectionneur d'art français, expose dans sa galerie parisienne plusieurs œuvres de la duchesse de Vendôme{{sfn|Liénart|2015|p=168|group=LI}}.


=== Écrivain et illustratrice ===
=== Écrivain et illustratrice ===
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* ''Notre voyage en Afrique ({{date-|10|novembre|1920}} - {{date-|24|mars|1921}})'', Paris, Éditions de la Gazette des Beaux-Arts, 2 volumes, 1928<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Notre voyage en Afrique (Algérie, Tunisie, Maroc) |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3126881.image |date=2018 |site=Gallica.bnf.fr |consulté le=20 juillet 2020}}.</ref>.
* ''Notre voyage en Afrique ({{date-|10|novembre|1920}} - {{date-|24|mars|1921}})'', Paris, Éditions de la Gazette des Beaux-Arts, 2 volumes, 1928<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Notre voyage en Afrique (Algérie, Tunisie, Maroc) |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3126881.image |date=2018 |site=Gallica.bnf.fr |consulté le=20 juillet 2020}}.</ref>.
* ''Les Croix des Alpes'', Bruxelles, Éditions de la Société des bibliophiles et des iconophiles de Belgique, 1937, 175 p.<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les Croix des Alpes |url=http://www.bibliotheque-dauphinoise.com/duchesse_de_vendome.html |date=2020 |site=bibliotheque-dauphinoise.com |consulté le=20 juillet 2020}}.</ref>.
* ''Les Croix des Alpes'', Bruxelles, Éditions de la Société des bibliophiles et des iconophiles de Belgique, 1937, 175 p.<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les Croix des Alpes |url=http://www.bibliotheque-dauphinoise.com/duchesse_de_vendome.html |date=2020 |site=bibliotheque-dauphinoise.com |consulté le=20 juillet 2020}}.</ref>.
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Henriette de Vendôme |titre=Waldy's Adventures|lieu= |éditeur=|année=1934|pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= }}. (projet d'un livre de littérature enfantine envoyé à plusieurs maisons d'éditions new-yorkaises et non publié){{sfn|Liénart|2015|p=173|group=LI}}.
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Henriette de Vendôme |titre=Waldy's Adventures |éditeur= |année=1934 }}. (projet d'un livre de littérature enfantine envoyé à plusieurs maisons d'éditions new-yorkaises et non publié){{sfn|Liénart|2015|p=173|group=LI}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marie-Amélie de Bourbon, duchesse d'Orléans |auteur2=Henriette de Vendôme (commentaire) |titre=Journal |sous-titre=1814-1822 |lieu=Paris |éditeur=Plon|année=1938 |volume=2|pages totales=348 |passage= |isbn= |lire en ligne= }}{{sfn|Paoli|2001|p=244|group=P}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marie-Amélie de Bourbon, duchesse d'Orléans |auteur2=Henriette de Vendôme (commentaire) |titre=Journal |sous-titre=1814-1822 |volume=2 |lieu=Paris |éditeur=[[Plon]] |année=1938 |pages totales=348 }}{{sfn|Paoli|2001|p=244|group=P}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Henriette de Vendôme |titre=Madame Élisabeth de France|lieu=Paris |éditeur=Ernest Flammarion|année=1942|pages totales=201 |passage= |isbn= |lire en ligne= }}{{sfn|Paoli|2001|p=244|group=P}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Henriette de Vendôme |titre=Madame Élisabeth de France |lieu=Paris |éditeur=Ernest Flammarion |année=1942 |pages totales=201 }}{{sfn|Paoli|2001|p=244|group=P}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Henriette de Vendôme |titre=Les pensées de Marie-Amélie, reine des Français|lieu=Paris |éditeur=La Bonne Presse |année=1946|pages totales=196 |passage= |isbn= |lire en ligne= }}{{sfn|Paoli|2001|p=244|group=P}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Henriette de Vendôme |titre=Les pensées de Marie-Amélie, reine des Français |lieu=Paris |éditeur=La Bonne Presse |année=1946 |pages totales=196 }}{{sfn|Paoli|2001|p=244|group=P}}.


== Titulature et héraldique ==
== Titulature, armoiries et honneurs ==
{{Infobox Adresse monarchique
{{Infobox Adresse monarchique
| nom = Henriette de Belgique
| nom = Henriette de Belgique
Ligne 140 : Ligne 143 :
| alternatif = Madame
| alternatif = Madame
}}
}}
=== Titulature ===
=== Titulature officielle ===
* {{date-|30 novembre 1870}} — {{date-|14 mars 1891}} : ''Son Altesse Royale la princesse Henriette de Saxe-Cobourg et Gotha, duchesse en Saxe''
* {{date-|30 novembre 1870}} — {{date-|14 mars 1891}} : ''Son Altesse Royale la princesse Henriette, princesse de Saxe-Cobourg et Gotha, duchesse en Saxe''
* {{date-|14 mars 1891}} — {{date-|12 février 1896}} : ''Son Altesse Royale la princesse Henriette de Belgique, princesse de Saxe-Cobourg et Gotha, duchesse en Saxe''
* {{date-|14 mars 1891}} — {{date-|12 février 1896}} : ''Son Altesse Royale la princesse Henriette, princesse de Belgique, princesse de Saxe-Cobourg et Gotha, duchesse en Saxe''
=== Titulature de courtoisie ===
Les titres portés par les membres de la [[Quatrième maison d'Orléans|maison d’Orléans]] nés après 1848 n’ont pas d’existence juridique en France et sont considérés comme des [[titre de courtoisie|titres de courtoisie]]. Ils sont attribués par l'aîné des Orléans.
* {{date-|12 février 1896}} — {{date-|28 mars 1948}} : ''Son Altesse Royale la duchesse de Vendôme''
* {{date-|12 février 1896}} — {{date-|28 mars 1948}} : ''Son Altesse Royale la duchesse de Vendôme''


À sa naissance, en tant que petite-fille du roi [[Léopold Ier (roi des Belges)|{{Léopold Ier}}]] par son troisième fils, [[Philippe de Belgique (1837-1905)|Philippe]], [[Liste des comtes de Flandre|comte de Flandre]], la princesse Henriette est titrée [[Duché de Saxe-Cobourg et Gotha|princesse de Saxe-Cobourg et Gotha]] et [[Duchés saxons|duchesse en Saxe]], avec prédicat d’[[Son Altesse Royale|altesse royale]], selon les titulatures de sa [[Maison de Belgique|maison]], et porte le titre officieux de [[Monarchie belge|princesse de Belgique]], qui sera régularisé par un arrêté royal du {{date-|14|mars|1891}}{{sfn|Bilteryst|2013|p=310|group=BB}}.
À sa naissance, en tant que petite-fille du roi [[Léopold Ier (roi des Belges)|{{Léopold Ier}}]] par son troisième fils, [[Philippe de Belgique (1837-1905)|Philippe]], [[Liste des comtes de Flandre|comte de Flandre]], la princesse Henriette est titrée [[Duché de Saxe-Cobourg et Gotha|princesse de Saxe-Cobourg et Gotha]] et [[Duchés saxons|duchesse en Saxe]], avec prédicat d’[[Son Altesse Royale|altesse royale]], selon les titulatures de sa [[Maison de Belgique|maison]], et porte le titre officieux de [[Monarchie belge|princesse de Belgique]], qui sera régularisé par un arrêté royal du {{date-|14|mars|1891}}{{sfn|Bilteryst|2013|p=310|group=BB}}.


=== Héraldique ===
=== Armoiries ===
{{blason commune
{{blason commune
|commune= Henriette de Belgique
|commune= Henriette de Belgique
Ligne 157 : Ligne 162 :
|explications = Blason d'Henriette en qualité de princesse de Belgique.
|explications = Blason d'Henriette en qualité de princesse de Belgique.
}}
}}

=== Honneurs ===
Henriette est décorée des ordres étrangers suivants{{Note|Elle n'a jamais reçu l'[[Ordre de Léopold|ordre belge de Léopold]], contrairement à son mari devenu récipiendaire lors de son mariage{{Sfn|Enache|p=671|1999}}.|group=N}} :
* [[Fichier:TheresiaOrder.Bavaria.gif|50x50px]] Dame d'honneur de l’[[ordre de Thérèse]] ([[royaume de Bavière]]){{Sfn|Enache|p=671|1999}}
* [[Fichier:Order.of.Elizabeth-Bavaria.gif|50x50px]] Dame de première classe de l’[[ordre de Sainte-Élisabeth]] ([[royaume de Bavière]], {{date-|2 octobre 1900}}){{Sfn|Enache|p=671|1999}}
* [[Fichier:Legion Honneur Chevalier ribbon.svg|50x50px]] Chevalier de l'[[ordre national de la Légion d'honneur]] ([[République française]], {{date-|4|juillet|1939}}){{sfn|Liénart|2015|p=171|group=LI}}
* [[Fichier:Medaille de la Reconnaissance Francaise Bronze ribbon.svg|50x50px]] [[Médaille de la Reconnaissance française]] ([[République française]], {{date-|13 juin 1919}}){{Note|Une citation parue au ''Journal officiel de la République française'' le {{date-|19|juin|1919}} stipule {{Citation|Par décret en date du 13 juin 1919, rendu sur la proposition du garde des sceaux, ministre de la justice, la médaille de vermeil de la Reconnaissance française a été conférée à M{{me}} la duchesse de Vendôme, née princesse Henriette-Marie-Charlotte-Antoinette de Belgique, à Neuilly-sur-Seine, présidente d'honneur du comité de Neuilly. M{{me}} la duchesse de Vendôme a depuis le début de la guerre, prêté son précieux concours au traitement des blessés de nos armées dans les hôpitaux de l'Association des dames françaises. Sa généreuse et dévouée collaboration est hautement appréciée par le comité central de cette œuvre et le service de santé qui l'ont désignée pour cette distinction.|Citation}}.|group=N}}
* [[Fichier:Ordre de la Croix étoilée autro-hongrois.jpg|50x50px]] Dame de l’[[ordre de la Croix étoilée]] ([[maison de Habsbourg-Lorraine]], 1913){{sfn|Liénart|2015|p=170|group=LI}}
* [[Fichier:SMOM-gcs.svg|50x50px]] Grand-croix d'honneur et dévotion de l'[[Ordre souverain militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte|ordre souverain de Malte]] (1909)<ref name="Annuaire">{{Lien web|langue=FR|titre=Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k366538|site=Gallica|date=1935|consulté le=2019-05-24}}.</ref>
* [[Fichier:The Order of the Phoenix of Tonga.gif|50x50px]] Commandeur de première classe de l'ordre de la Croix de la reine Marie ([[royaume de Roumanie]], {{date-||mars|1918}})<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=La duchesse de Vendôme décorée |périodique=''L'Indépendance Belge'' imprimé à Londres|numéro=62 |date={{date-|13|mars|1918}} |pages=3 |issn=|lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=duchesse%20vend%C3%B4me&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=1914-08-1&to_d=1918-12-31&per_lang=&per=&sig=JB555A&lang=FR&per_type=1 |consulté le= 25 juillet 2020}}.</ref>
* [[Fichier:OESSG Cavaliere BAR.jpg|50x50px]] Dame grand-croix de l'[[ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem]] ([[Saint-Siège]], 15 août 1931)<ref name="Annuaire"/>


== Ascendance ==
== Ascendance ==
{{boîte déroulante/début|alignT=center|titre='''Ascendance d'Henriette de Belgique'''}}
{{boîte déroulante/début|alignT=center|titre='''Ascendance de Henriette de Belgique'''}}
<center>{{Ancêtres-compact5
<center>{{Ancêtres-compact5
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== Culture et toponymie ==
== Culture et toponymie ==
La princesse Henriette n'apparaît pas dans la statuaire publique, ni dans le domaine toponymique. Cependant, une malle postale portant son nom (transportant parfois des passagers entre [[Ostende]] et [[Douvres]]) est construite en 1888 pour le compte du gouvernement belge par les chantiers [[William Denny and Brothers]], entreprise de [[construction navale]] écossaise, située à [[Dumbarton (Royaume-Uni)|Dumbarton]]. Durant la Première Guerre mondiale, ce paquebot a transporté des troupes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Princesse Henriette |url=http://www.marinebelge.be/princesse%20henriette.html |date=2016 |site=marinebelge.be |consulté le= 15 avril 2020}}.</ref>. Plusieurs fois accidentée et réparée, la malle ''Princesse Henriette'' est définitivement retirée du service en 1922<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Malles OSTEND-DOVER pré 1940 (historique) |url=http://www.belgian-navy.be/t8322-malles-ostend-dover-pre-1940-historique |date=2015 |site=http://www.belgian-navy.be/forum |consulté le= 27 juillet 2020}}.</ref>.
La princesse Henriette n'apparaît pas dans la statuaire publique, ni dans le domaine toponymique. Cependant, une malle postale portant son nom (transportant parfois des passagers entre [[Ostende]] et [[Douvres]]) est construite en 1888 pour le compte du gouvernement belge par les chantiers [[William Denny and Brothers]], entreprise de [[construction navale]] écossaise, située à [[Dumbarton (Royaume-Uni)|Dumbarton]]. Durant la Première Guerre mondiale, ce paquebot a transporté des troupes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Princesse Henriette |url=http://www.marinebelge.be/princesse%20henriette.html |date=2016 |site=marinebelge.be |consulté le= 15 avril 2020|brisé le = 2023-11-01}}.</ref>. Plusieurs fois accidentée et réparée, la malle ''Princesse Henriette'' est définitivement retirée du service en 1922<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Malles OSTEND-DOVER pré 1940 (historique) |url=http://www.belgian-navy.be/t8322-malles-ostend-dover-pre-1940-historique |date=2015 |site=belgian-navy.be |consulté le= 27 juillet 2020}}.</ref>.


=== Peinture ===
=== Peinture ===
La princesse Henriette a été représentée par différents artistes peintres :
La princesse Henriette a été représentée par différents artistes peintres :
* [[Alexandre Robert]] (vers 1882) qui la représente avec son frère Albert, œuvre conservée au [[palais royal de Bruxelles]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Georges-Henri Dumont]] |titre=La dynastie belge |sous-titre= |lieu=Bruxelles |éditeur=Elsevier |collection= |année=1959 |volume= |tome= |pages totales=190 |passage=79 |isbn= |lire en ligne= }}.</ref>.
* [[Alexandre Robert]] (vers 1882) qui la représente avec son frère Baudouin, œuvre conservée au [[palais royal de Bruxelles]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Georges-Henri Dumont]] |titre=La dynastie belge |lieu=Bruxelles |éditeur=[[Elsevier (éditeur)|Elsevier]] |année=1959 |pages totales=190 |passage=79 }}.</ref>.
* [[Albert Henry Collings]] (1911) conservé au [[palais royal de Bruxelles]]{{sfn|Paoli|2001|p=266|group=P}}.
* [[Albert Henry Collings]] (1911) conservé au [[palais royal de Bruxelles]]{{sfn|Paoli|2001|p=266|group=P}}.
* [[Hubert-Denis Etcheverry]] (1923) en mains privées{{sfn|Paoli|2001|p=125|group=P}}.
* [[Hubert-Denis Etcheverry]] (1923) en mains privées{{sfn|Paoli|2001|p=125|group=P}}.


=== Musique ===
=== Musique ===
* ''Les Yeux'' (musique imprimée) : une composition de [[Courtlandt Palmer]] pour piano, d'après un texte de [[Sully Prudhomme|Sully-Prudhomme]], est dédicacée à la duchesse de Vendôme dans les années 1920 et publiée à [[Lausanne]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les Yeux (notice biographique) |url=https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45007936b |date=2020 |site=Gallica.bnf |consulté le=21 juillet 2020}}.</ref>.
* ''Les Yeux'' (musique imprimée) : une composition de [[Courtlandt Palmer]] pour piano, d'après un texte de [[Sully Prudhomme|Sully-Prudhomme]], est dédiée à la duchesse de Vendôme dans les années 1920 et publiée à [[Lausanne]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les Yeux (notice biographique) |url=https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45007936b |date=2020 |site=Gallica.bnf |consulté le=21 juillet 2020}}.</ref>.


=== Littérature ===
=== Littérature ===
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=== Filmographie ===
=== Filmographie ===
Nommée [[Ordre national de la Légion d'honneur|chevalier de la Légion d'honneur]] en 1939, Henriette reçoit la décoration des mains du [[Liste des préfets de la Haute-Savoie|préfet de la Haute-Savoie]], le {{date-|10|juillet|1940}} au château de Tourronde. Les caméras de [[Pathé]] immortalisent l'événement en vue de le diffuser aux actualités{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=68|group=LA}}.
Nommée [[Ordre national de la Légion d'honneur|chevalier de la Légion d'honneur]] en 1939, Henriette reçoit la décoration des mains du [[Liste des préfets de la Haute-Savoie|préfet de la Haute-Savoie]], le {{date-|10|juillet|1940}} au château de Tourronde. Les caméras de [[Pathé]] immortalisent l'événement en vue de le diffuser aux actualités{{sfn|Liénart|Amara|2017|p=68|group=LA}}.

== Phaléristique ==
Henriette est décorée des ordres étrangers suivants{{Note|Elle n'a jamais reçu l'[[Ordre de Léopold|ordre belge de Léopold]], contrairement à son mari devenu récipiendaire lors de son mariage{{Sfn|Enache|p=671|1999}}.|group=N}} :
* {{Autriche-Hongrie}}
[[Fichier:Ordre de la Croix étoilée autro-hongrois.jpg|50px|Ordre de la Croix étoilée]] [[Grand-croix|Dame]] de l’[[ordre de la Croix étoilée]] (1913){{sfn|Liénart|2015|p=170|group=LI}}.

* {{Royaume de Bavière}}
[[Image:Order.of.Elizabeth-Bavaria.gif|50px|Ordre de Sainte-Élisabeth]] [[Grand-croix|Dame de première classe]] de l’[[ordre de Sainte-Élisabeth]] ({{date-|2 octobre 1900}}){{Sfn|Enache|p=671|1999}}.
<br/>
[[Fichier:TheresiaOrder.Bavaria.gif|50px|TheresiaOrder.Bavaria]] Dame d'honneur de l’[[ordre de Thérèse]]{{Sfn|Enache|p=671|1999}}.

* {{République française (1870-1940)}}
{|
||[[Fichier:Medaille de la Reconnaissance Francaise Bronze ribbon.svg|50px|Médaille de la Reconnaissance française]]
| [[Médaille de la Reconnaissance française]] ({{date-|13 juin 1919}}){{Note|Une citation parue au ''Journal officiel de la République française'' le {{date-|19|juin|1919}} stipule {{Citation|Par décret en date du 13 juin 1919, rendu sur la proposition du garde des sceaux, ministre de la justice, la médaille de vermeil de la Reconnaissance française a été conférée à M{{me}} la duchesse de Vendôme, née princesse Henriette-Marie-Charlotte-Antoinette de Belgique, à Neuilly-sur-Seine, présidente d'honneur du comité de Neuilly. M{{me}} la duchesse de Vendôme a depuis le début de la guerre, prêté son précieux concours au traitement des blessés de nos armées dans les hôpitaux de l'Association des dames françaises. Sa généreuse et dévouée collaboration est hautement appréciée par le comité central de cette œuvre et le service de santé qui l'ont désignée pour cette distinction.|Citation}}.|group=N}}.
|}
{|
|| {{Déco CLH}} ({{date-|4|juillet|1939}}){{sfn|Liénart|2015|p=171|group=LI}}.
|}
* {{Ordre souverain de Malte}}
{|
|[[Image:SMOM-gcs.svg|50px|Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte]]
| [[Grand-croix|Grand-croix d'honneur et de dévotion]] de l'[[Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte|ordre souverain de Malte]] (1909)<ref name="Annuaire">{{Lien web|langue=FR|titre=Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k366538|site=Gallica|date=1935|consulté le=2019-05-24}}.</ref>.
|}
* {{Royaume de Roumanie}}
{|
|[[Fichier:The Order of the Phoenix of Tonga.gif|50px|The Order of the Phoenix of Tonga]]
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| Dame de grand-croix de l'[[Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem]]<ref name="Annuaire"/>.
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Damien Bilteryst|titre=Le prince Baudouin|sous-titre=Frère du Roi-Chevalier|lieu=Bruxelles|éditeur=Éditions Racine|année=2013|pages totales=336|isbn=978-2-87386-847-5|lire en ligne=https://issuu.com/spoit/docs/9782873868475_96a1a5ee0be087|plume=oui}}
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* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Damien Bilteryst|titre=Philippe Comte de Flandre|sous-titre=Frère de Léopold II|lieu=Bruxelles|éditeur=Éditions Racine|année=2014|pages totales=336|isbn=978-2-87386-894-9|lire en ligne=https://issuu.com/spoit/docs/9782873868949_3ab29b92f75ea5|plume=oui}}
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* {{Chapitre|langue=fr|auteur1=Olivier Defrance |titre chapitre=Henriette de Belgique (1870-1948) |auteur=Olivier Defrance|titre ouvrage=Dictionnaire des femmes belges : {{s2-|XIX|XX}}|lieu=Bruxelles |éditeur=Éditions Racine |année=2006 |isbn=2-87386-434-6 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=fIPj8NRvuNAC&pg=PA314&dq=Marie+Louise+d%27Orl%C3%A9ans+(1896%E2%80%931973)&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwijwvvp2LjeAhUnx4UKHSrQCaYQ6AEILjAB#v=onepage&q=Marie%20Louise%20d'Orl%C3%A9ans%20(1896%E2%80%931973)&f=false |passage=314-315 |plume=oui}}
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* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Olivier Defrance|titre=Les vacances des comtes de Flandre|sous-titre=Autour de la Chronique des Amerois|éditeur=Éditions Fondation Roi Baudouin|collection=Fonds du Patrimoine|lieu=Bruxelles|année=2014|pages totales=100|page=|isbn=978-2-87212-731-3|lire en ligne=https://www.kbs-frb.be/fr/Activities/Publications/2014/312298|plume=oui}}
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* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Nicolas Enache |titre=La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg|lieu=Paris |éditeur=Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux|année=1999|pages totales=795 |passage= |isbn=978-2908003048 |lire en ligne= |plume=oui}}
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* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Michel Huberty |et al.=oui |titre=L'Allemagne dynastique |sous-titre=HESSE-REUSS-SAXE |éditeur=|lieu=Le Perreux-sur-Marne|année=1976|tome=I |pages totales=597 |passage= |isbn= |lire en ligne= |plume=oui}}
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* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Joffrey Liénart |titre=Inventaire des archives du Fonds Vendôme-Nemours 1716-1979|lieu=Bruxelles |éditeur=Archives Générales du Royaume|année=2015 |volume=586|pages totales=203 |passage= |isbn= |lire en ligne= |plume=oui}}
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* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Joffrey Liénart |auteur2=Michaël Amara |titre=Entre fastes et drames |sous-titre=Lumière sur trois siècles de souvenirs royaux |lieu=Waterloo |éditeur=Avant-Propos|année=2017|pages totales=144 |passage= |isbn=978-2-39000-043-3 |lire en ligne= |plume=oui}}.
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* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Dominique Paoli]]|titre=Henriette|sous-titre=Duchesse de Vendôme|lieu=Bruxelles|éditeur=Éditions Racine|année=2001|pages totales=267|isbn=978-2-87386-173-5|plume=oui}}
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* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Marie-Rose Thielemans]]|auteur2=Émile Vandewoude |titre=Le roi Albert au travers de ses lettres inédites (1882-1916)|éditeur=Office international de librairie|collection=|lieu=Bruxelles|année=1982|pages totales=720|passage=|isbn=|lire en ligne=|plume=oui}}
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* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Émile Vandewoude|titre=Vendôme (Henriette-Marie-Charlotte-Antoinette, duchesse de)|lieu=Bruxelles |éditeur=Émile Bruylant |collection=Biographie Nationale |année=1977|tome=40|pages totales=928|passage=807-814|isbn=|lire en ligne=|plume=oui}}
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== Annexes ==
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Henriette de Belgique
Description de cette image, également commentée ci-après
La « duchesse de Vendôme » dans les années 1900.
Biographie
Titulature Princesse de Belgique, princesse de Saxe-Cobourg et Gotha, duchesse en Saxe
Duchesse de Vendôme
Dynastie Maison de Saxe-Cobourg et Gotha (puis, maison de Belgique)
Nom de naissance Henriette Marie Charlotte Antoinette de Saxe-Cobourg et Gotha
Naissance
Palais du comte de Flandre, Bruxelles (Belgique)
Décès (à 77 ans)
Sierre (Suisse)
Sépulture Chapelle royale Saint-Louis de Dreux
Père Philippe de Belgique,
comte de Flandre
Mère Marie de Hohenzollern-Sigmaringen
Conjoint Emmanuel d’Orléans,
duc de Vendôme
Enfants Marie-Louise
Sophie
Geneviève
Charles-Philippe,
duc de Nemours
Religion Catholicisme romain
Description de cette image, également commentée ci-après

Henriette Marie Charlotte Antoinette de Belgique, princesse de Belgique, princesse de Saxe-Cobourg et Gotha, duchesse en Saxe et, par son mariage, duchesse de Vendôme (titre de courtoisie), née le au palais du comte de Flandre, à Bruxelles (en Belgique), et morte le à Sierre (en Suisse), est la fille de Philippe de Belgique, comte de Flandre, frère du roi Léopold II, et de la princesse Marie de Hohenzollern-Sigmaringen.

Henriette est la sœur aînée du roi des Belges Albert Ier. Elle épouse, en 1896, Emmanuel d'Orléans, duc de Vendôme. Elle donne le jour à quatre enfants. Participant activement à la vie mondaine parisienne, elle reçoit à Neuilly-sur-Seine durant toute la Belle Époque, la noblesse, les artistes et les écrivains (dont Marcel Proust qui décrit ce microcosme dans ses œuvres littéraires).

La Première Guerre mondiale ne l'empêche pas de voyager : elle se rend à Londres, Cannes et même à La Panne, en Belgique, où son frère le roi Albert résiste à l'armée allemande. La duchesse de Vendôme joue un rôle important dans plusieurs centres de soins dispensés aux soldats blessés et veille à l'accueil et à l'amélioration des conditions de vie des réfugiés belges, que ce soit en Grande-Bretagne ou en France.

Durant l'hiver 1920-1921, elle effectue, avec son mari, un périple en Afrique du Nord qui lui offre l'occasion de donner libre cours à ses talents d'aquarelliste. En 1922, elle acquiert le château de Blonay (également appelé Tourronde) à Lugrin en Haute-Savoie. Politiquement, ses idées la rapprochent de Charles Maurras et de son mouvement l'Action française. Veuve en 1931, presque ruinée, la duchesse de Vendôme publie plusieurs ouvrages d'histoire et de voyages. Installée à Tourronde en 1940, elle y demeure jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Déçue par les siens, elle continue à fréquenter les membres du Gotha exilés. En raison de ses difficultés financières et de sa santé déclinante, la duchesse s'installe à Sierre, où elle meurt trois semaines après son arrivée, le .

Premières années

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Marie comtesse de Flandre, assise sur un fauteuil capitonné et vêtue élégamment pose avec ses quatre enfants : Henriette, Albert et Joséphine vêtus de tenues claires et Baudouin en costume avec une cravate
La comtesse de Flandre et ses enfants, Henriette, Albert, Baudouin et Joséphine, photographiés par Jean Günther en 1878.

La princesse Henriette naît, ainsi que sa sœur jumelle Joséphine de Belgique, le , dans le palais que ses parents, Philippe (frère de Léopold II roi des Belges), comte de Flandre, et Marie, comtesse de Flandre, possèdent rue de la Régence à Bruxelles, à l'angle de la place Royale, abritant depuis 1982 la Cour des comptes[1]. Les jumelles sont baptisées le suivant à la cathédrale Saint-Jacques-sur-Coudenberg. La sœur jumelle d'Henriette meurt à la suite de crises de convulsions un mois et demi plus tard, le [2]. L'année suivante, la comtesse de Flandre donne le jour à une troisième petite-fille prénommée comme sa sœur défunte Joséphine, en hommage à leur arrière-grand-mère la princesse Joséphine de Bade — elle-même filleule de l'impératrice des Français.

La princesse Henriette est la sœur cadette du prince Baudouin et l'aînée de la princesse Joséphine et du roi Albert Ier. La princesse Henriette compte parmi ses proches plusieurs princes et souverains européens. Côté paternel, la princesse est la nièce du roi Léopold II et de l'infortunée impératrice Charlotte du Mexique. Le roi Charles Ier de Roumanie, son oncle maternel, est membre de la maison de Hohenzollern-Sigmaringen, tout comme son beau-frère le prince Charles-Antoine, époux de sa sœur cadette Joséphine. Henriette, filleule de son grand-père maternel Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen, porte le prénom de sa marraine, sa tante la reine consort des Belges Marie-Henriette[P 1].

Henriette, portant une robe claire évasée, les cheveux retenus par un bandeau est assise à côté de son frère debout en costume sombre avec une cravate et légèrement appuyé sur le fauteuil où se tient sa sœur
Henriette et son frère Baudouin par Alexandre Robert vers 1880.

Henriette, fillette énergique, bénéficie d'une éducation soignée dispensée dans la demeure de ses parents par des professeurs particuliers[BB 1]. Dès ses six ans, on lui donne une gouvernante irlandaise, Maria Mac Shane, qui lui apprend l'anglais[BB 2], tandis que la gouvernante française de sa sœur Joséphine lui enseigne la littérature et l'histoire. Chaque année, les Flandre se rendent aux Amerois, une propriété de plaisance où les exigences pédagogiques sont moindres qu'à Bruxelles. Toutefois, certains cours sont maintenus, notamment l'allemand et le dessin[BB 3]. Immuablement, en septembre, les Flandre séjournent durant deux mois dans les propriétés des Hohenzollern, ses grands-parents maternels : au château de Sigmaringen, à celui de Krauchenwies ou à la Weinbourg. La princesse Henriette y tisse des liens solides avec ses parents prussiens[BB 4]. En revanche, les relations entre le roi Léopold II - qui délaisse sa propre famille - et les Flandre sont de plus en plus marquées par la froideur et une distance de plus en plus grande[3].

La princesse Henriette effectue sa première communion avec son frère Baudouin le . La religion tient une place prépondérante dans la vie de leur mère qui veille attentivement à la préparation de ses aînés en vue de leur profession de foi par des lectures pieuses et des sermons qui enthousiasment Henriette[BB 5]. Ensuite, durant tout le mois de juin, les enfants pratiquent quotidiennement des exercices de piété[4]. La princesse Henriette possède un grand élan vital, prisant les leçons d'équitation. Elle suit également des leçons de piano, de danse et de gymnastique. C'est aussi à partir de 1882 qu'Henriette commence à écrire son journal intime qui témoigne de son caractère affirmé et lyrique. À l'automne 1883, l'adolescente traverse « une veine d'émancipation et de révolte. Nos programmes d'études étaient très chargés et ne nous laissaient guère de loisirs ; je négligeais mes préparations d'études [...] pour dessiner en cachette des illustrations de mes compositions[P 2]. » C'est son frère aîné Baudouin - héritier du trône après son père - , auquel elle voue une grande admiration, qui tempère ses excès[5].

Lorsqu'elle fête ses dix-huit ans, en 1888, elle fait son « entrée dans le monde » : son goût pour les mondanités peut se concrétiser et s'épanouir. Elle aime beaucoup danser, arborer de somptueuses toilettes et s'amuser[P 3]. Le jour de l'an en 1891, Henriette participe pour la première fois à la réception officielle au palais royal de Bruxelles. Quelques jours plus tard, elle tombe malade : elle est atteinte d'une pneumonie infectieuse, dont la gravité requiert l'administration des derniers sacrements. Un léger mieux s'ensuit[P 4]. Son frère Baudouin veille constamment sur elle et contracte lui aussi la maladie qui l'emporte en quelques jours. Il meurt le et, afin de ménager la santé encore fragile de leur fille aînée, les Flandre lui dissimulent durant quelques jours la mort de son frère[BB 6]. La famille est effondrée. Les souverains comme le peuple belge déplorent la perte d'un prince qui semblait exemplaire. C'est au fils cadet des Flandre, Albert, 15 ans, d'assumer la tâche d'héritier en second du trône belge. Au printemps suivant, Henriette et sa mère effectuent un pèlerinage à Lourdes afin de respecter un vœu formulé pour la guérison d'Henriette[6].

Henriette, en tenue longue et éventail en mains est assise et pose avec son frère Albert debout en uniforme militaire et sa sœur Joséphine également debout en tenue claire tenant aussi un éventail
Henriette (assise), son frère Albert Ier de Belgique et sa sœur Joséphine par Jean Gunther en 1891.

Malgré le deuil de leur fils aîné, le comte et la comtesse de Flandre songent à "établir" leurs filles. En dépit des réticences exprimées par la famille royale Belge et surtout de son père Philippe qui espérait une situation plus brillante pour sa fille cadette, la princesse Joséphine épouse, en 1894, à 22 ans, son cousin germain, Charles-Antoine de Hohenzollern, [7]. Quant à Henriette, il n'est pas aisé de lui trouver un mari en raison de la pneumonie qui l'a atteinte et du nombre restreint de princes catholiques en âge de convoler[8].

Henriette est amoureuse depuis 1890 du prince Philippe d'Orléans, le prétendant orléaniste au trône de France, mais cette union est inenvisageable car le roi Léopold II mettrait son veto à un éventuel mariage, afin de ne pas s'attirer les foudres de la Troisième République française[P 5]. D'autre part, le duc d'Orléans ne paraît pas partager les sentiments que lui voue la princesse[BB 7]. En 1894, le comte de Flandre songe à unir sa fille à l'archiduc Léopold-Ferdinand, fils aîné du grand-duc de Toscane. Il prend des renseignements qui lui révèlent « la mauvaise réputation dont jouit l'archiduc. Il n'est pas aimé dans le monde de Vienne, ni dans la marine autrichienne, en plus il n'a aucune position ni fortune[P 6]. ».

En 1894, le départ de Bruxelles et l'établissement à Potsdam de sa sœur cadette Joséphine, qui vient de se marier avec Charles-Antoine de Hohenzollern, accentuent la solitude d'Henriette, toujours célibataire. Elle accompagne souvent sa mère en voyage outre-Rhin[9]. Au printemps 1895, elle fait la connaissance du prince Emmanuel d'Orléans, de deux ans son cadet, cousin du duc d'Orléans, et connu depuis 1894[10] sous le titre de courtoisie de duc de Vendôme. Il est le fils de Ferdinand d'Orléans, duc d'Alençon, et de Sophie-Charlotte en Bavière, sœur de l'impératrice d'Autriche, dite « Sissi »[P 7]. Emmanuel est apprécié favorablement dans le régiment de dragons autrichien où il sert et les renseignements recueillis dans d'autres sphères à son sujet par les Flandre sont positifs. Ils organisent donc une rencontre entre Henriette et le duc de Vendôme à Lugano en . Cette fois, le roi Léopold II autorise le mariage. Les fiançailles sont donc conclues en accord avec les familles concernées. Henriette déclare à sa mère : « J'ai trouvé mon idéal ».[P 8]. Le , Henriette épouse à Bruxelles Emmanuel d'Orléans. Les cérémonies recueillent un succès populaire et même le quotidien socialiste belge, Le Peuple, habituellement antimonarchique, reconnaît sous un titre quelque peu ironique traduisant le caractère tardif du mariage (« OUF ») que les mariés paraissent amoureux et qu'Henriette semble « être bonne et sans morgue[11] ». À l'issue des cérémonies, le couple passe sa lune de miel à Saint-Raphaël[P 9].

Descendance

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De son mariage avec Emmanuel duc de Vendôme, Henriette a quatre enfants[12] :

  • Marie-Louise (1896-1973), qui épouse en premières noces, en 1916, Philippe prince de Bourbon-Siciles (1885-1949), dont elle divorce en 1925 après avoir eu un fils : Gaëtan (1917-1984) ; ensuite, Marie-Louise épouse, en 1928, Walter Kingsland (1888-1961), dont elle n'a pas de postérité.
  • Sophie (1898-1928), morte sans alliance.
  • Geneviève (1901-1983), qui épouse, en 1923, Antoine, marquis de Chaponay (1893-1956), dont deux enfants : Henryane (1924-2019)[13], et Pierre-Emmanuel (1925-1943), tous deux célibataires.
  • Charles-Philippe, duc de Nemours (1905-1970), qui épouse, en 1928, sans l'accord de sa famille, une Américaine, Margaret Watson (1899-1993), avec laquelle il n'a pas de postérité.

Depuis 2019, la seule descendance survivante d'Henriette est celle issue de son petit-fils Gaëtan de Bourbon-Siciles[14].

La Belle Époque

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En tenue d'apparat claire, Henriette, coiffée d'un imposant chignon et tenant un éventail dans sa main droite, pose debout avec sa fille, souriante, à laquelle elle tient la main
Henriette et sa fille Geneviève par Frédéric Boissonnas et André Taponier vers 1910.

Les jeunes époux s'installent, dès le début de leur mariage, à Neuilly-sur-Seine dans leur hôtel particulier au no 10 rue Borghèse. Cet établissement permet à Henriette de ne pas demeurer trop loin de ses parents, auxquels elle est très attachée. Durant ses séjours en Belgique, Albert apprécie peu la présence d'Emmanuel, qu'il appelle à son insu « Saint Emmanuel » en raison de sa piété ostentatoire[15]. Emmanuel et Henriette deviennent rapidement des membres remarqués de la vie mondaine parisienne à la Belle Époque[P 10].

Le , la duchesse de Vendôme, bien que présidente du comptoir no 16, n'est pas présente lors de l'incendie du Bazar de la Charité, dans lequel sa belle-mère trouve la mort. Elle séjourne avec son mari à Bruxelles et se rend rapidement à Paris auprès de son beau-père Ferdinand d'Alençon, très affecté et blessé dans l'incendie[P 11]. Aux obsèques de la duchesse d'Alençon, Albert de Belgique rencontre la nièce de la défunte, Élisabeth en Bavière. Les jeunes gens se marient trois ans plus tard, sous les auspices d'Henriette, qui les a de nouveau réunis chez elle à Neuilly en vue de les rapprocher[16]. Au point de vue caritatif, Henriette reprend les œuvres soutenues par sa feue belle-mère[17].

Dominique Paoli, biographe de la princesse Henriette, précise qu'à l'automne 1897, les Vendôme ont déjà une idée de la vie qu'ils s'apprêtent à mener : trois ou quatre fois par an, ils séjournent en Belgique. En hiver, ils sont à Bruxelles, afin d'assister aux bals de la cour, à ceux donnés par les Flandre, aux soirées lyriques du théâtre de la Monnaie et, en été, aux Amerois afin d'y retrouver l'ensemble de la famille réunie dans les Ardennes. Fin août, les Vendôme prennent le chemin de Mentelberg, près d'Innsbruck, dans le Tyrol, où le beau-père d'Henriette possède un château[18] et où Emmanuel chasse. Puis, le couple effectue une halte de quelques jours à Sigmaringen auprès de Joséphine, la grand-mère d'Henriette[P 12].

Après avoir donné le jour à une première fille, Marie-Louise, le dernier jour de l'année 1896, Henriette met au monde une seconde fille, Sophie, le . La fillette nouveau-née est en proie, trois jours plus tard, à des convulsions si violentes que l'on craint pour sa vie ; elle survit, mais conserve des séquelles intellectuelles irréversibles[P 13]. Henriette voit ensuite s'évanouir deux espoirs de maternités consécutifs avant de mettre au monde une troisième fille, Geneviève, le . Les Vendôme déménagent vers une résidence plus vaste, toujours à la rue Borghèse, au no 24. Enfin, naît le le fils tant attendu : Charles-Philippe, immédiatement titré duc de Nemours, dont le baptême[N 1] est ajourné en raison de la mort du comte de Flandre en [P 14].

cinq personnes posent sur ce cliché, Geneviève, deux ans, debout et portant un petit chapeau, Henriette debout en tenue claire et coiffée d'un imposant chapeau à plumes, Emmanuel debout en tenue de ville, coiffé d'un képi, tenant un cigare de la main gauche, sa main droite étant posée sur le dossier d'un petit fauteuil sur lequel est assise Sophie coiffée d'une charlotte claire et tenant un petit chien au pelage sombre et debout à droite, Marie-Louise en tenue claire coiffée d'une large capeline
Henriette de Belgique et sa famille à Neuilly : Emmanuel duc de Vendôme et leurs trois filles vers 1903.

Jusqu'en 1914, la résidence d'Henriette connaît une vie sociale intense : rois en exil, magnats de la finance et industriels fortunés s'y donnent rendez-vous[P 15]. Henriette a délégué, comme les aristocrates de son époque, une partie des aspects éducatifs à des gouvernantes, mais elle s'occupe aussi elle-même de ses enfants, prônant les exercices physiques, l'équitation et la natation. Sa santé laisse parfois à désirer car elle est sujette à des crises d'asthme, parfois assorties de bronchites[P 16]. Cependant, lorsque sa condition physique le lui permet, elle accomplit des voyages. En 1908, la presse américaine prétend qu'elle s'apprête à effectuer une expédition dans les montagnes Rocheuses aux États-Unis où sa présence aux côtés de son mari chassant le grizzli justifie le qualificatif de « Sporting Duchess » décerné par The New York Times[20],[N 2]. L'année suivante, ce sont des vacances en automobile qui mènent les Vendôme dans les Pyrénées et en Espagne. Henriette s'y adonne à ses arts picturaux favoris[LI 1].

Depuis l'accession au trône de Belgique de son frère Albert en 1909, Henriette, désormais sœur d'un roi, voit sa position sociale parisienne augmenter en prestige. Au point de vue financier, la mort en 1910 de Ferdinand, son beau-père, accroît sa situation matérielle. Les réceptions sont de plus en plus fastueuses et nombreuses. La comtesse de Flandre désapprouve le train de vie dispendieux de sa fille et de son gendre. Elle estime que les gouvernantes des enfants portent des « noms pompeux » et qu'Emmanuel se lance dans des travaux onéreux, sans les surveiller, aboutissant à des résultats architecturaux maladroits[P 17]. Durant un séjour des Vendôme à Bruxelles, la comtesse de Flandre meurt le . À l'été 1913, Henriette et Emmanuel retrouvent Joséphine et son mari aux Amerois[N 3] devenu « ce pauvre home délaissé et solitaire[22]. » À son retour, elle songe à rénover complètement sa résidence parisienne[P 18]. En , à Rome, son fils reçoit la première communion des mains mêmes du souverain pontife qui a accepté une entorse aux règles en usage au Vatican[P 19], à la demande d'Henriette qui pose un acte politique : « Depuis dix ans, les relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège sont rompues. Le voyage à Rome est une occasion de se distancier de la politique du gouvernement français[LA 1]. ».

Première Guerre mondiale

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revêtue d'une tenue d'infirmière avec brassard et coiffe portant une croix rouge, Henriette, assise au chevet d'un blessé au visage bandé, tend la main vers ce soldat. À l'arrière-plan figurent cinq blessés et un médecin revêtu d'une blouse blanche et coiffé d'un calot clair
Henriette de Belgique durant la Première Guerre mondiale.

En , les Vendôme passent quelques jours au château de Laeken chez Albert et Élisabeth. En raison des menaces de guerre, Henriette et Emmanuel se rendent en Grande-Bretagne dans leur propriété de Belmont House, près de Wimbledon[P 20] où ils apprennent que la guerre est déclarée. Le conflit ne les empêche cependant pas de circuler dans l'Europe entière, excepté dans les Empires centraux[P 21]. Les relations avec Joséphine, épouse d'un prince prussien et demeurant en Allemagne, sont rompues : « nous songions au martyre moral de la pauvre Joséphine, là-bas en Allemagne, sans nouvelles, séparée de nous tous[P 22]. ».

à gauche Henriette vêtue d'un manteau et d'une toque en fourrure souriante regarde un enfant qui reçoit un présent de la reine Élisabeth coiffée d'un bandeau aux côtés d'une infirmière souriante de profil
Henriette et la reine Élisabeth à Wulveringem (Belgique) durant la Première Guerre mondiale.

En revanche, Henriette visite plusieurs fois son frère le roi Albert qui résiste à l'armée allemande à La Panne. Emmanuel avait proposé, dès le début du conflit, ses services à son beau-frère le roi des Belges qui avait refusé son offre en raison du contexte politique[P 21]. Le roi avait en effet consulté les services du ministère des Affaires étrangères qui lui avaient fait part de leurs sérieuses réserves pour accepter l'offre d'un prince dont la famille avait autrefois régné en France. L'acceptation aurait rendu délicate la position de la Belgique à l'égard de la République française qui était sa garante[23].

Pour sa part, Henriette s'active à l'hôpital des Dames françaises de Neuilly et également dans les hôpitaux voisins de son château de Saint-Michel de Cannes (villas Saint-Jean, Saint-Charles et Anastasie), ainsi qu'à Belmont House, à Wimbledon, où elle a ouvert un petit centre de soins aux blessés. Dès qu'elle le peut, elle organise des réceptions à Belmont House où se réunissent quelques personnes de la société belge et des blessés de guerre anglais[24]. Elle se montre particulièrement attentive au devenir des réfugiés belges[LI 2] et participe concrètement aux missions de la Commission d'Aide en Belgique (CRB), organisation internationale assurant le ravitaillement de la population en Belgique et dans le nord de la France[25]. Elle veille aussi, dès le début du conflit, à l'accueil en Grande-Bretagne des réfugiés belges et copréside, dès la fin du mois d', avec la princesse Helena, fille de la reine Victoria, le comité britannique dévolu à cet effet[26]. Grâce au soutien de la duchesse de Vendôme, l'« ambulance Élisabeth » de Calais est transformée en hôpital et ouvre une section chirurgicale dans l'établissement qui porte, à partir de 1916, le nom de son frère le roi Albert. Cet hôpital accueille 1 500 patients[27]. Pour subventionner ses activités, elle patronne des « Semaines spéciales pour les réfugiés belges » organisées grâce au concours de certaines boutiques londoniennes qui retiennent 5 % sur leurs ventes en faveur de l'œuvre de la duchesse de Vendôme[28]. Henriette fait aussi donner régulièrement des « concerts populaires belges » au profit de ses actions caritatives[29].

En , Henriette est fière d'annoncer les fiançailles de sa fille aînée Marie-Louise, qui l'accompagne fréquemment dans ses missions humanitaires. Marie-Louise a fait la rencontre, à Cannes, de Philippe de Bourbon-Siciles. Ils se marient à Neuilly le lors d'une cérémonie sobre, vu les circonstances. Henriette aurait préféré que cette union soit davantage réfléchie, mais son caractère dynastiquement idoine recueille son approbation[P 23]. Jusqu'à la fin de la guerre, Henriette poursuit concrètement son rôle compassionnel. Elle préside, avec la reine Amélie de Portugal et la princesse Clémentine de Belgique, l'hôpital militaire belge du Cap Ferrat, qui accueille 400 soldats et s'agrandit encore de nouveaux pavillons grâce à la générosité du Club civil et militaire belge[30]. À de nombreuses reprises, Henriette réussit, par l'intermédiaire du pape, du roi Alphonse XIII et de la reine Marie-Christine d'Espagne à sauver la vie de plusieurs requérants[P 22]. Selon l'historien Joffrey Liénart, « La guerre a élevé Henriette au statut d'acteur incontournable de la bienfaisance française [...] Au-delà de la simple générosité, son action lui permettra de cultiver ses réseaux de sociabilité, de maintenir une certaine vie mondaine, d'affirmer ses vertus chrétiennes et de donner un nouvel éclat à l'aura de sa famille[LA 2]. »

Entre-deux-guerres

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Épreuves familiales

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depuis une arcade mauresque, vue de l'entrée d'un village d'Afrique du Nord donnant sur une rue aux maisons blanches et dans laquelle on voit aussi quelques personnages revêtus d'un cafetan
Voyage en Afrique du Nord (Maroc) - aquarelle de la duchesse de Vendôme.

Lorsque l'armistice est signé le , Henriette est évidemment soulagée et heureuse de la perspective de pouvoir revoir ses proches dans des conditions normalisées. En , elle peut — après une séparation de cinq ans — rendre visite à sa sœur Joséphine, devenue récemment veuve[N 4]. De retour d'Allemagne, Henriette participe à escorter des convois de ravitaillement dans les Ardennes belges et françaises[P 24]. En , Henriette, son mari et leur fille Geneviève assistent, à Rome, à la canonisation de Jeanne d'Arc[32].

Au point de vue financier, la situation des Vendôme demeure stable, mais ils décident de vendre leur propriété de Mentelberg au sud du Tyrol autrichien. Durant l'hiver 1920-1921, ils effectuent un périple en Afrique du Nord qui les mène en Algérie, en Tunisie et au Maroc. Henriette, fascinée, découvre des paysages qu'elle ne connaissait pas et peut librement donner cours à sa passion pour les aquarelles et les récits lyriques : « Vendredi 25 février [1921], en quittant Tlemcen, nous passons au pied des roches rouges surmontées du blanc tombeau de Lalla Setti. Le soleil brusquement sorti des nuées éclaire la sépulture de la patronne de la ville. La colline paraît ainsi couronnée par une grande fleur blanche : c'est comme le sourire d'adieu de l'Algérie que nous allons quitter[33]. ».

La santé d'Emmanuel se dégrade et il manifeste une propension à l'alcoolisme qui s'aggrave[P 25]. En , sa fille Geneviève épouse Antoine de Chaponay à Cannes : un mariage qui a reçu l'aval des Vendôme. Le , Henriette assiste au baptême de Rainier de Monaco (futur prince souverain) en qualité de marraine du nouveau-né à la cathédrale de Monaco[34]. Quant à sa fille Marie-Louise, la mésentente s'est installée dans son couple et elle finit par divorcer de Philippe de Bourbon-Siciles en 1925[P 26].

Charles-Philippe, surnommé « Chappy », le fils unique d'Henriette, lui donne de nombreux motifs de tracas : peu studieux, il s'adonne à la boisson, voyage à sa guise et entretient une liaison avec Margaret Watson, une Américaine issue de la bourgeoisie protestante[LA 3] qu'Henriette qualifie de « fleur empoisonnée de bars et de casinos.[P 24]. ». En dépit de l'avis de ses parents, Charles-Philippe épouse, le et en l'absence de sa famille, Margaret qui s'est convertie au catholicisme. Henriette vit cette épreuve comme « un drame : le dernier représentant mâle de la branche de la maison d'Orléans se trouvait marié à une Américaine excentrique[LA 3]. » Deux semaines plus tard, tandis qu'Emmanuel suit une cure à Lausanne, sa fille Sophie meurt presque subitement d'une syncope due à une insuffisance du myocarde[P 27]. L'année 1928 se termine par le remariage de Marie-Louise avec Walter Kingsland, un roturier américain. Si Henriette approuve cette union, Emmanuel refuse de donner son accord. En 1930, tandis que leurs parents se séparent, Rainier de Monaco et sa sœur Antoinette sont confiés dans un premier temps à la duchesse de Vendôme, avant d'être recueillis par leur grand-père Louis II[35]. Bien qu'il soit en mauvaise santé, Emmanuel poursuit ses projets immobiliers et envisage de faire bâtir une nouvelle résidence dans le 16e arrondissement de Paris, avant d'être atteint par la grippe et de mourir d'une insuffisance cardiaque le [P 28].

Constitution du Fonds Vendôme-Nemours

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dessin au fusain représentant Emmanuel en buste, la main droite posée sous son visage et arborant une moustache
Emmanuel d'Orléans.

Sa famille étant dispersée et lui donnant peu de motifs de satisfaction, Henriette, prématurément veuve, décide de se consacrer à un projet personnel. Elle prend la décision de procéder au classement des volumineuses archives familiales transférées et rassemblées au château de Tourronde, qu'elle a acquis en 1922 (après avoir vendu sa résidence anglaise de Belmont House[N 5]) et où elle passe désormais la majeure partie de son temps. Ce travail répond aux volontés testamentaires de son mari et l'occupe concrètement. Elle souhaite que ce fonds d'archives, constitué par les documents personnels de cinq générations de princes français et belges, soit ouvert aux historiens « sérieux », tels Hélène de Reinach-Foussemagne, auteur d'une biographie consacrée à Charlotte de Belgique[17], ou l'écrivain Louis Wilmet[LI 3], partageant ses opinions catholiques, qui publie plusieurs ouvrages consacrés à la famille royale belge, dont une biographie du prince Baudouin en 1938[37],[N 6].

Pour sa part, Henriette, en prévision de ses futures publications historiques, traduit les lettres en allemand de son aïeul le roi Léopold Ier[P 29]. Henriette trie elle-même, inventorie et classe, grâce à l'aide de quelques religieuses et de l'abbé français Georges Guilbert, des milliers de documents relatifs à l'histoire de sa famille. En 1972, ceux-ci sont vendus à l'État belge par Margaret Watson, duchesse de Nemours, veuve depuis 1970, grâce à l'entremise de son amie la baronne Marie-Claude Solvay, pour la somme élevée de 2 500 000 francs belges[N 7]. Depuis 2015, ce fonds connu sous le nom de « Fonds Vendôme-Nemours », inventorié par Joffrey Liénart, est conservé aux Archives générales du Royaume à Bruxelles[LI 4]. L'histoire de ce fonds et de ces archives a fait l'objet d'une publication spéciale, éditée, en 2017, par les Archives de l'État[LA 4].

Revers de fortune

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Après la crise financière de 1929, les problèmes pécuniaires s'accumulent. Henriette est dépassée par l'ampleur des œuvres de charité qu'elle soutient[LA 5] : ses propriétés doivent toutes être vendues, hormis Tourronde. En 1934, il ne reste aucun actif libre dont elle puisse disposer. Son fils a subi, lui aussi, de graves revers de fortune et a été contraint, en 1933, de liquider sa société d'élevage de Rabat, dans laquelle ses parents avaient beaucoup investi[LI 1]. Henriette doit se défaire de plusieurs bijoux et tableaux pour pallier sa situation matérielle délétère dans un contexte de nouvelles menaces de guerre en Europe. En , elle apprend la mort inopinée de son frère le roi Albert. Immédiatement, accompagnée par son fils, elle se rend à Bruxelles afin de consoler la reine Élisabeth. Le contexte européen semble plus que jamais annonciateur de conflits. En 1936, elle siège au Comité du Flores Fund[17] qui fait don d'ambulances aux forces nationalistes qui se rendent en Espagne afin d'évacuer les victimes de la guerre civile[P 30]. Durant ce conflit qui divise l'Espagne, Henriette semble soutenir le général Franco[LI 1].

Au point de vue idéologique, Henriette est, selon l'historien Olivier Defrance : « intellectuelle, pieuse et attachée aux traditions, affichant des opinions très conservatrices. Elle défend avec force l'idée [de la restauration] monarchique en France, avec plus de zèle d'ailleurs que son époux[39] ». Elle voue depuis le début des années 1900 une vive admiration pour Charles Maurras, une des figures de proue de l'Action française (AF), principal mouvement intellectuel et politique français d'extrême droite sous la Troisième République. Maurras prône une « monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée. »[40]. Henriette le décrit comme « l'un des hommes les plus remarquables de ce siècle. »[P 31]. Elle devient la confidente de celui qu'elle appelle son « cher Maître »[P 32]. Lorsque Maurras est élu, en 1938, à l'Académie française, Henriette déclare à Louis Wilmet : « C'est la monarchie qui a fait la France, c'est la démocratie que l'on confond avec la démophilie pratiquée par nos souverains qui font tout pour leur peuple, alors que démocratie et démagogie l'exploitent. »[P 33]. Quelques mois après avoir tenu ces propos, elle est invitée par les autorités françaises à l'inauguration d'une statue de son défunt frère Albert Ier roi des Belges, mais elle refuse car elle rejette le gouvernement du Front populaire. En , elle effectue un voyage qui la mène de Rome à Alexandrie, où elle contracte la grippe et doit être hospitalisée avant de poursuivre son périple au Caire et à Assouan[P 34].

Dernières années

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devant un château néo-gothique imposant, un plan d'eau sur lequel navigue un canot avec un rameur et un passager debout
Le château de Tourronde (Blonay) à Lugrin en Haute-Savoie.

« Avec deux fous comme Benito et Adolf, tout peut arriver : nous pouvons nous éveiller en pleine nuit sous un bombardement. »[P 32] écrit Henriette qui s'est définitivement fixée en 1938 à Lugrin, en territoire français, proche de la frontière suisse, dans le château de Blonay en Chablais (appelé également château de Tourronde) dominant le lac Léman. C'est la seule résidence qu'elle a conservée après les ventes successives de toutes ses propriétés. Elle y vit dans une situation financière précaire[LA 5] mais elle continue de recevoir dans ses salons des gentilshommes savoyards et des personnalités de passage dans la région[P 32].

La guerre débute le . Henriette pense que « Hitler gobera Hongrie, Suisse, Belgique, Hollande, Danemark, Alsace-Lorraine. Et voilà le monde bolchevisé car nazisme et bolchevisme, c'est kif-kif ![P 32]. ». À Lugrin, elle ouvre une petite infirmerie et participe à des activités de tricot. Les troupes cantonnées près de Tourronde entretiennent d'excellents rapports avec Henriette et l'invitent parfois à une petite réception. Henriette crée plusieurs œuvres caritatives : le Foyer du soldat, un comité pour les familles des mobilisés et La Brindille d'Or aidant les mères de soldats tués au front[P 35]. Henriette accueille durant quelques mois, en été 1940, son fils et sa bru avec laquelle les relations sont meilleures, puis elle les reçoit encore à quelques reprises. Sa santé décline quelque peu et, malgré ses réticences à quitter Tourronde, en 1943, elle se rend en Suisse auprès de sa sœur Joséphine qui y est temporairement établie[P 36].

Au point de vue politique, Henriette se réjouit, le de l'instauration du régime de Vichy — et de son nouveau chef d'État, le maréchal Pétain — dès ses débuts : « J'ai confiance en Pétain et les hommes qu'il choisira, ce sera l'occasion d'un grand nettoyage... vider les écuries d'Ogias [sic] !! Quelles saletés on y trouvera, quel coup de balai il faudra ! C'est pourquoi le pays pourra se relever purifié[LA 5]. ». Ce soutien se poursuit tout au long de la guerre et le chef d'État la remercie même, en 1943, « pour l'aide que [vous] m'apportez dans l'accomplissement de ma lourde tâche[LI 1]. ». Henriette semble aussi se laisser gagner par l'antisémitisme ambiant quand elle explique à son fils qu'elle ne peut pas le rejoindre à la Côte d'Azur pendant l'hiver 1940-1941 : « Tu comprendras qu'il m'est impossible d'aller à Cannes chez un Juif, comme on doit rester logique au parti dont on est : ce serait vis-à-vis de tous là-bas où ton père et moi avons été des chefs et exemples de la droite, comme une désertion[LA 5]. » Lorsque, en , son fils est arrêté pour suspicion de résistance et incarcéré à la prison de Fresnes, Henriette réussit donc à le faire libérer facilement après moins d'un mois d'emprisonnement grâce à ses puissants appuis[LI 5],[LA 6]. Entre-temps, Henriette apprend la mort, en , de son petit-fils Pierre-Emmanuel de Chaponay, dix-huit ans, engagé dans une escadrille aéronavale de la France libre et dont l'hydravion a sombré dans le golfe du Mexique[P 37].

Le , Henriette assiste à la libération de Lugrin. Toutefois, les années d'après-guerre sont difficiles en Haute-Savoie : le département reste soumis à diverses restrictions et, si le château de Tourronde ne possédait pas son potager et son petit élevage, permettant de vivre en autarcie, ce serait la famine. En raison des exactions de l'épuration et de la présence de Russes communistes et d'Espagnols anti-franquistes composant le maquis, Henriette conseille à Charles-Philippe d'éviter de se rendre dans la région. À partir de ce moment, le duc de Nemours, occupé par ses affaires, prend l'habitude de ne plus se rendre à Tourronde que durant dix à quinze jours chaque année, séjournant plus volontiers aux États-Unis, au Canada ou en Espagne[P 38].

quatre dames assises sur un banc, Victoria-Eugénie en tenue claire portant un chapeau à plumes, Henriette en tenue claire coiffée d'un petit chapeau, Marie-José vêtue d'une tenue sombre à motifs clairs et Lilian, souriante en tenue sombre et tenant un livre sur ses genoux
Victoire-Eugénie de Battenberg, Henriette de Belgique, Marie-José de Belgique et Lilian Baels vers 1946.

Après la guerre, Henriette se rend assez fréquemment à Vevey, en Suisse, où elle côtoie des altesses royales pour la plupart en exil : sa cousine Clémentine princesse Napoléon, la reine Marie-Amélie de Portugal, la reine Victoria-Eugénie d'Espagne, le comte, la comtesse de Barcelone, et surtout sa nièce Marie-José d'Italie. En revanche, lorsque Maurras est condamné pour haute trahison en , Henriette cesse toute relation avec lui[LA 5]. La peinture et l'écriture demeurent pour Henriette une source de réconfort moral et de revenus financiers[P 39]. Elle revoit son neveu Léopold III à Gstadt en  ; celui-ci écrit à son sujet : « physiquement, elle a peu changé. Intellectuellement, elle est toujours la même avec son étonnante mémoire. Elle nous a raconté beaucoup de souvenirs de la famille[41] ». Les Chaponay viennent lui rendre visite l'été suivant[P 40]. Cependant, le bilan familial n'est vraiment pas satisfaisant pour Henriette qui écrit lucidement : « Je pourrai dire avant de mourir que la pauvre branche Nemours, qui avait été si brillante, est complètement et irrémédiablement tombée.[P 41]. ».

Au printemps 1947, en raison de charges financières trop lourdes, Henriette prend à contre-cœur la décision de quitter le château de Tourronde[N 8] et de s'installer en Suisse. À peine établie à la Pension Villa Flora à Sierre[N 9], son état de santé se dégrade au point de vue cardiaque, pulmonaire et rénal. Transportée à l'hôpital de Sierre, la princesse Henriette y meurt le . En présence de sa famille, de la reine Élisabeth, de l'abbé Guilbert, et de Jules Guillaume, ambassadeur de Belgique, elle est inhumée, le suivant, auprès de son époux dans la crypte de la chapelle royale de Dreux, la nécropole de la famille d'Orléans[P 42].

Œuvres picturales et littéraires

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dessin représentant à gauche une grenouille accrochée à une tige de pissenlit, un champignon à chapeau rouge et blanc abritant un oisillon dans une coquille d'œuf brisée, tandis qu'à droite sept mésanges sont accrochées à un rameau feuillu de vert et à l'extrême droite figure un hibou de profil
Dessins d'Henriette de Belgique (1903).

Aquarelliste

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Artiste peintre de talent, Henriette est formée dès son adolescence à la peinture par Jean-François Portaels, maître orientaliste et romantique, et par Juliette Wytsman, une paysagiste uccloise protégée par la comtesse de Flandre[LA 7], dont l'art relève de l'impressionnisme. Elle est initiée à l'aquarelle par Henri Van der Hecht, peintre paysagiste bruxellois[P 40] et cofondateur, en 1868, de la Société libre des beaux-arts en réaction à l'académisme et à l'avancée réaliste belge[43]. C'est dans le domaine de l'aquarelle qu'Henriette s'est surtout distinguée : elle a beaucoup dessiné et peint (paysages, scènes de la vie champêtre, fleurs et oiseaux). Elle a publié plusieurs ouvrages illustrés et réservé d'autres œuvres picturales destinées à un usage familial[44], comme La Chronique illustrée d'un séjour à Blankenberghe de 1893, œuvre perdue où se mélangent textes et aquarelles en rapport à l'environnement marin[LA 8] ou La Chronique des Amerois dont les textes, charades, portraits, caricatures et historiettes sont illustrés par ses aquarelles, qu'elle entame en 1894 et clôt en 1914[17]. Cette chronique est confiée aux Archives du Palais Royal de Bruxelles en 1993[45]. En 2014, Olivier Defrance publie un ouvrage dédié à cette chronique privée, en deux volumes, qui préfigure les publications ultérieures d'Henriette[46]. Les archives du fonds Vendôme-Nemours ont conservé un « Motor Trip Book » regroupant ses journaux de voyages agrémentés de ses aquarelles couvrant la période 1913-1918[LI 6]. En 1931, Georges Aubry, collectionneur d'art français, expose dans sa galerie parisienne plusieurs œuvres de la duchesse de Vendôme[LI 7].

Écrivain et illustratrice

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Henriette a d'abord illustré plusieurs ouvrages inspirés des paysages découverts lors de ses excursions et voyages, puis elle a écrit et commenté plusieurs livres d'histoire, tels un commentaire du Journal de son aïeule Marie-Amélie (reine des Français), une biographie d'Élisabeth de France et un recueil de pensées (vie chrétienne, leçons de vie, vie familiale) de la reine Marie-Amélie. L'ensemble de ses publications comprend :

  • Fleurs des Alpes, cueillies dans mes excursions, Lausanne, Gonin et Cie, Libraires-Éditeurs, 2 volumes, 1928[47].
  • Notre voyage en Afrique ( - ), Paris, Éditions de la Gazette des Beaux-Arts, 2 volumes, 1928[48].
  • Les Croix des Alpes, Bruxelles, Éditions de la Société des bibliophiles et des iconophiles de Belgique, 1937, 175 p.[49].
  • (en) Henriette de Vendôme, Waldy's Adventures, . (projet d'un livre de littérature enfantine envoyé à plusieurs maisons d'éditions new-yorkaises et non publié)[LI 8].
  • Marie-Amélie de Bourbon, duchesse d'Orléans et Henriette de Vendôme (commentaire), Journal : 1814-1822, vol. 2, Paris, Plon, , 348 p.[P 43].
  • Henriette de Vendôme, Madame Élisabeth de France, Paris, Ernest Flammarion, , 201 p.[P 43].
  • Henriette de Vendôme, Les pensées de Marie-Amélie, reine des Français, Paris, La Bonne Presse, , 196 p.[P 43].

Titulature, armoiries et honneurs

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Henriette de Belgique
Description de l'image Coat of Arms of the King of the Belgians (1921-2019).svg.
Formules de politesse
Indirecte Son Altesse Royale
Directe Votre Altesse Royale
Alternative Madame

Titulature officielle

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  •  : Son Altesse Royale la princesse Henriette, princesse de Saxe-Cobourg et Gotha, duchesse en Saxe
  •  : Son Altesse Royale la princesse Henriette, princesse de Belgique, princesse de Saxe-Cobourg et Gotha, duchesse en Saxe

Titulature de courtoisie

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Les titres portés par les membres de la maison d’Orléans nés après 1848 n’ont pas d’existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie. Ils sont attribués par l'aîné des Orléans.

  •  : Son Altesse Royale la duchesse de Vendôme

À sa naissance, en tant que petite-fille du roi Léopold Ier par son troisième fils, Philippe, comte de Flandre, la princesse Henriette est titrée princesse de Saxe-Cobourg et Gotha et duchesse en Saxe, avec prédicat d’altesse royale, selon les titulatures de sa maison, et porte le titre officieux de princesse de Belgique, qui sera régularisé par un arrêté royal du [BB 8].

Blason de Henriette de Belgique Blason
De sable au lion d'or armé et lampassé de gueules (qui est de Belgique).
Ornements extérieurs
Timbré d'une couronne.
Détails
Blason d'Henriette en qualité de princesse de Belgique.
Officiel.

Henriette est décorée des ordres étrangers suivants[N 10] :

Actes d'état civil de la princesse Henriette

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Culture et toponymie

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La princesse Henriette n'apparaît pas dans la statuaire publique, ni dans le domaine toponymique. Cependant, une malle postale portant son nom (transportant parfois des passagers entre Ostende et Douvres) est construite en 1888 pour le compte du gouvernement belge par les chantiers William Denny and Brothers, entreprise de construction navale écossaise, située à Dumbarton. Durant la Première Guerre mondiale, ce paquebot a transporté des troupes[52]. Plusieurs fois accidentée et réparée, la malle Princesse Henriette est définitivement retirée du service en 1922[53].

La princesse Henriette a été représentée par différents artistes peintres :

Littérature

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Parmi les hôtes reçus par Henriette dans son hôtel particulier de la rue Borghèse figure le vicomte Clément de Maugny, qui a inspiré le personnage de Robert de Saint-Loup dans La Recherche de Marcel Proust. Selon toute vraisemblance, la duchesse de Vendôme, amie proche de Maugny, semble avoir été l'un des modèles de la marquise de Villeparisis, autre figure proustienne[P 46].

Filmographie

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Nommée chevalier de la Légion d'honneur en 1939, Henriette reçoit la décoration des mains du préfet de la Haute-Savoie, le au château de Tourronde. Les caméras de Pathé immortalisent l'événement en vue de le diffuser aux actualités[LA 2].

Notes et références

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  1. Le nouveau-né porte quatorze prénoms : Charles-Philippe Emmanuel Ferdinand Louis Gérard Joseph Marie Ghislain Baudouin Christophe Raphaël Antoine Expédit[19].
  2. Aucune trace de ce « séjour américain » des Vendôme ne figure cependant dans la biographie de Dominique Paoli, ni dans les archives du Fonds Nemours-Vendôme.
  3. Le château des Amerois, en indivision entre le roi Albert et ses deux sœurs, est vendu en 1923 avant de passer (en 1927) entre les mains de la famille Solvay qui possède encore le domaine en 2020[21].
  4. Charles-Antoine de Hohenzollern est mort au château de Namedy, à Andernach le [31].
  5. Après avoir abrité un collège, Belmont House a été détruite en 1997 et transformée en appartements[36].
  6. L'ensemble des documents recueillis par Wilmet est conservé au Musée royal de l'armée belge et a fait l'objet d'un inventaire dressé en 1980 par Marie-Anne Paridaens[38].
  7. Cette somme équivaut en 2020 à environ 532 000 euros.
  8. Dans le recueil de la succession de sa mère, Charles-Philippe duc de Nemours hérite de la propriété de Tourronde, mais il la vend en 1952. Divisé en huit lots, le parc est morcelé et le château divisé en appartements.
  9. La Pension Villa Flora est demeurée une structure résidentielle avant d'être transformée en 2019 en centre ambulatoire de prestations thérapeutiques et d’intégration socioprofessionnelle[42].
  10. Elle n'a jamais reçu l'ordre belge de Léopold, contrairement à son mari devenu récipiendaire lors de son mariage[12].
  11. Une citation parue au Journal officiel de la République française le stipule « Par décret en date du 13 juin 1919, rendu sur la proposition du garde des sceaux, ministre de la justice, la médaille de vermeil de la Reconnaissance française a été conférée à MMe la duchesse de Vendôme, née princesse Henriette-Marie-Charlotte-Antoinette de Belgique, à Neuilly-sur-Seine, présidente d'honneur du comité de Neuilly. MMe la duchesse de Vendôme a depuis le début de la guerre, prêté son précieux concours au traitement des blessés de nos armées dans les hôpitaux de l'Association des dames françaises. Sa généreuse et dévouée collaboration est hautement appréciée par le comité central de cette œuvre et le service de santé qui l'ont désignée pour cette distinction. ».

Références

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Bibliographie

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  • Olivier Defrance, « Henriette de Belgique (1870-1948) », dans Dictionnaire des femmes belges : XIXe et XXe siècles, Bruxelles, Éditions Racine, (ISBN 2-87386-434-6, lire en ligne), p. 314-315. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
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  • Nicolas Enache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2908003048). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Michel Huberty et al., L'Allemagne dynastique : HESSE-REUSS-SAXE, t. I, Le Perreux-sur-Marne, , 597 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
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  • Marie-Rose Thielemans et Émile Vandewoude, Le roi Albert au travers de ses lettres inédites (1882-1916), Bruxelles, Office international de librairie, , 720 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Émile Vandewoude, Vendôme (Henriette-Marie-Charlotte-Antoinette, duchesse de), t. 40, Bruxelles, Émile Bruylant, coll. « Biographie Nationale », , 928 p., p. 807-814. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes

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Liens externes

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