Mohammed Al-Mamoune
Mohammed Al-Mamoune محمد المامون | |
Surnom | L'émir de Taza |
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Naissance | Chinguetti, Mauritanie (actuel) |
Décès | (86 ans) Tarfaya, Maroc |
Allégeance | Maroc |
Conflits | Campagne du Maroc |
Famille | Ahl Taleb al-Mukhtar |
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Mohammad Al-Mamoune (en arabe : محمد المامون ) ou Mohammad Al-Mamoune ben Sheykh Mohamed Fadel Ould Abeïda ou encore Mamoun El Chinguitti est un militaire marocain et un savant soufi qui a joué un rôle important dans l'histoire du Maroc et dans la guerre du Maroc.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et formation
[modifier | modifier le code]Muhammad Al-Mamoun de son nom complet, Muhammad Al-Mamoun Ould Mohamed Fadel Ould Mohamed Ould Abeïdi (Obeid) Ould Fadel ould Taleb al-Mukhtar[1],[2], né en 1880 à Chinguetti (actuelle Mauritanie) dans l'Empire Chérifien. Ce dernier est issue de la grande famille des Ahl Taleb al-Mukhtar, et est cousin lointain avec le célèbre Ma al-Ainin[3],[4]. Après avoir étudié un temps dans sa région natale, il préféra la compagnie des savants de l'Université Al Quaraouiyine. Il étudiera un temps à Marrakech en 1907 pour approfondir les notions de « Fiqh » et ses différentes sciences islamiques, puis prit la direction de l’Orient.
Voyage vers l'Orient
[modifier | modifier le code]Son départ du Maroc se soldera par la visite des villes Saintes de l'Islam, et grandes cités de ce côté du monde. Il reprit en 1910 la route pour le Maroc, et s’installa à Taza afin d’enseigner le Coran et ses sciences à la grande mosquée de la ville et à l’école Derkaouiyya. Il était devenu populaire et reconnu comme un bon savant et une personne appréciable. Cependant, ce train de vie se verra perturber par la Campagne du Maroc qui venait de prendre forme depuis 1907. Le Cheikh décida de prendre les armes dans le contexte du Djihad[5].
Lutte anticolonialiste
[modifier | modifier le code]Grâce à sa notoriété, Mohammed pris l'initiative de réunir le plus de tribus, souvent de la région. L'émir rassembla les Igzennayen, Maghraouas ou Beni Ouarain pour former un bloc solide face à l'occupant français. Après avoir formé sa petite armée, il mènera plusieurs opérations qui se solderont par quelques coups d'éclats et de victoires. Cependant, en 1913, il devra faire face à des défaites successives l'est de Taza. En janvier 1915, il reçoit une délégation allemande, comme d'autre leaders anti-coloniaux, tel que Shérif Muhammad al-Hijami, Mouha Ou Hammou Zayani et Ahmed El-Hibba, avec de l'or pour le soutenir dans sa résistance anti-française[6]. La mobilisation française et la mobilisation de soldats et de milliers de Marocains pour combattre en Europe ont eu lieu après le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Cela a eu un impact significatif en affaiblissant ses capacités et en vidant les zones nouvellement occupées au Maroc. Ce que l'Allemagne a exploité pour inciter les tribus et créer des troubles, notamment aux frontières entre les zones d'influence espagnole et française, par l'intermédiaire de collaborateurs, don Mohammad, a reçu son soutien pour pousser les tribus à résister tout au long de cette période et jusqu'en 1925[5].
Lorsqu'il décide d'affronter l'incursion espagnole et française, il tombe prisonnier et est libéré par les Français après s'être déclaré en sécurité. Il s'installe de nouveau à Taza dans les années 1930 avant de prendre la décision de retourner dans le sud. Il continuera le combat à Oued Lahdar où il mènera embuscades, attaques de convois et batailles. Les français répliqueront en 1915 à travers une série d'attaque contre la smala de Mohammed[5]. Il mènera également une résistance dans le Sahara, principalement la tribu des Ouled Delim entre de 1929 jusqu'à sa mort en 1934[7].
Un surnom lui sera attribué en honneur à cette prise d'initiative pour la libération du Maroc face à l'occupation, « Emir de Taza »[8].
Fin de vie
[modifier | modifier le code]Après avoir combattu, enseigné et même fait prisonnier, il se reposera dans la ville côtière de Tarfaya en 1934. Il meurt en 1966 à l'âge de 86 ans.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Attilio Gaudio, Les populations du Sahara occidental: histoire, vie et culture, KARTHALA Editions, (ISBN 978-2-86537-411-3, lire en ligne)
- Paul (1882-1938) Auteur du texte Marty, Etudes sur l'islam maure : Cheikh Sidïa, les Fadelïa, les Ida ou Ali / par Paul Marty, (lire en ligne)
- Ma Al-Ainin est : Mustapha Ma Al-Ainin Fils de Mohamed Fadil fils de Mohamed Mamin fils de Taleb al-Akhyal fils de Taleb Mohamed fils de Taleb al-Mukhtar et Mohamed al-Mamoun est Mohamed al-Mamoun fils de Mohamed Fadil fils de Mohamed fils de Abeidi fils de Fadel fils de Taleb al-Mukhtar, leur ancêtre commun est Taleb al-Mukhtar Attilio Gaudio, Les populations du Sahara occidental: histoire, vie et culture, KARTHALA Editions, (ISBN 978-2-86537-411-3, lire en ligne)
- Pierre Bonte et Abdel Wedoud Ould Cheikh, La montagne de fer: la SNIM, Mauritanie : une entreprise minière saharienne à l'heure de la mondialisation, KARTHALA Editions, (ISBN 978-2-84586-222-7, lire en ligne)
- (ar) « تازة .. الفقيه الشنقيطي (الشيخ محمد المامون الشيخ محمد فاضل) في ذاكرة المدينة الوطنية.. عبد السلام انويكًة كاتب و باحث مغربي – موقع الشيخ محمد فاضل » (consulté le )
- « Midi colonial : ex-Marseille horticole : Marine, commerce, industrie, agriculture, horticulture ["puis" organe hebdomadaire des intérêts coloniaux, maritimes, commerciaux, industriels, agricoles et horticoles] », sur Gallica, (consulté le )
- Ali Omar Yara, L'insurrection sahraouie: de la guerre à l'Etat, 1973-2003, L'Harmattan, (ISBN 978-2-7475-4656-0, lire en ligne)
- (ar) عبد الإله بسكمار, « من نماذج الكفاح الوطني بتازة والصحراء: الشيخ محمد المامون », sur Hespress - هسبريس جريدة إلكترونية مغربية, (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- المجاهد الشيخ محمد المامون بن محمد فاضل وقبائل منطقة تازة: مقاربة سوسيو-تاريخية لنموذج من التواصل ما بين شمال المغرب وجنوبه (2001)