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Niels Arestrup

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Niels Arestrup
Description de cette image, également commentée ci-après
Niels Arestrup à la 39e cérémonie des César.
Naissance (75 ans)
Montreuil (France)
Nationalité Drapeau de la France Française
Profession Acteur
Films notables De battre mon cœur s'est arrêté
Un prophète
Quai d'Orsay
Diplomatie
Au revoir là-haut
Séries notables Baron noir
Les Papillons noirs

Niels Arestrup est un acteur français né à Montreuil-sous-Bois le .

Entre 2006 et 2014, il a obtenu trois fois le César du meilleur acteur dans un second rôle, pour De battre mon cœur s'est arrêté, Un prophète et Quai d'Orsay.

Vie privée

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Issu d'une famille modeste, Niels Arestrup est le fils unique d'un père danois, Knud Arestrup, et d'une mère bretonne, originaire de Lorient[1], Yvonne Turmel[2]. Son prénom lui vaut d'être le premier Français prénommé Niels enregistré sur les listes de l’état civil.[réf. nécessaire]

Knud Arestrup a fui le Danemark durant la Seconde Guerre mondiale à la suite de l'invasion du pays par l'armée allemande. Arrivé au Havre en 1943, il veut embarquer pour les États-Unis mais rencontre alors dans un restaurant Yvonne Turmel, secrétaire[3],[4]. Mariés, ils deviennent lui chef d'atelier au montage des balances Testut, elle ouvrière à la chaîne chez un fabricant de récepteurs radio[1].

Niels Arestrup a dix ans lorsque son père est muté à Corbeil-Essonnes. La famille emménage alors dans une cité HLM à Évry. Enfant unique et solitaire, il découvre la vie en collectivité et commence à faire l'école buissonnière. Il rate le baccalauréat en 1968 et enchaîne les petits boulots.

En parallèle, il s'inscrit au cours de Tania Balachova, qu'il a découverte à la télévision[4]. Il commence une carrière au théâtre, qu'il va poursuivre tout en apparaissant de plus en plus sur les petit et grand écrans.

En 2012, après dix ans de vie commune, Niels Arestrup épouse l’actrice, scénariste et auteure Isabelle Le Nouvel. La même année, ils ont des jumeaux, un garçon et une fille[4].

Le comédien participe activement au débat public sur les moyens de sortir de la crise climatique. En 2018, il figure parmi les deux cents signataires d'un appel paru dans le journal Le Monde. L'appel met en garde contre des conséquences dramatiques, telles que l'extinction de l'espèce humaine, si une action politique « déterminée et immédiate » dans des domaines problématiques tels que le changement climatique, la biodiversité et d'autres limites planétaires n'est pas menée[5].

À l'écran

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Niels Arestrup apparaît pour la première fois au cinéma dans Miss O'Gynie et les Hommes fleurs de Samy Pavel, en 1973, puis dans Stavisky d'Alain Resnais (1974). Le débutant accumule les seconds rôles dans un cinéma d'auteur (Claude Lelouch, Si c'était à refaire), souvent confidentiel (Chantal Akerman, Jeanne Moreau, Frank Cassenti, Edgardo Cozarinsky, plus tard Fabio Carpi…).

Sans jamais abandonner le théâtre, il se construit une carrière atypique faite de seconds rôles et de personnages ambigus (La Dérobade de Daniel Duval, La Femme flic d'Yves Boisset), tourne dans des longs métrages suisses (Le Grand Soir en 1976 et Seuls en 1981 de Francis Reusser), et n'hésite pas à endosser des rôles de salauds (Les Loups entre eux de José Giovanni en 1985, La Rumba en 1986).

À la télévision, il obtient rapidement des premiers rôles, notamment dans des adaptations littéraires (Arthur Schnitzler, Frank Wedekind, Maurice Maeterlinck), s'imposant dès 1979 en héros romantique de la mini-série historique Le Tourbillon des jours, avec Yolande Folliot. Plus tard, il participe aussi à des adaptations signées Hubert Monteilhet, Michel Déon ou encore Madeleine Chapsal (pour La Femme abandonnée, mise en scène par Édouard Molinaro ; ce dernier l'avait déjà dirigé dans deux adaptations de Stefan Zweig, dont La Ruelle au clair de lune (Niels Arestrup en partage la vedette avec Marthe Keller et Michel Piccoli)). En 1984, il est la vedette de Lorfou, un épisode de la série Série noire et qui lui permet de retrouver Daniel Duval. En février 2016, il tient l'un des rôles principaux dans la série télévisée Baron noir, de Ziad Doueiri et avec Kad Merad et Anna Mouglalis.

Sur le petit écran, Niels Arestrup bénéficie au fil des années d'une reconnaissance comparable à celle qu'il connaît sur les planches, son terrain favori. Il entremêle parfois les deux, jouant sur scène (et devant les caméras) La Cerisaie d'Anton Tchekhov, mise en scène par Peter Brook (avec Catherine Frot), et incarnant Rastignac dans Les Secrets de la Princesse de Cadignan d'après Honoré de Balzac, réalisé par Jacques Deray, deux adaptations signées Jean-Claude Carrière — l'acteur interprète par ailleurs un autre héros de Balzac dans Albert Savarus, sous la direction d'Alexandre Astruc et face à Dominique Sanda. Les (télé)spectateurs ont aussi pu le voir dans La Danse de mort, dirigée par Claude Chabrol, ainsi que dans Mademoiselle Julie, (adaptation de Boris Vian), deux pièces d'August Strindberg. Dans la dernière, il a pour partenaire (au théâtre et dans la version filmée) Fanny Ardant, qui a remplacé Isabelle Adjani après quelques représentations. En 2003, il tient aux côtés d'Emmanuelle Seigner le rôle-titre de Fernando Krapp m'a écrit cette lettre, d'après Miguel de Unamuno, mis en scène avant d'être filmé par Bernard Murat.

Au milieu des années 1980, des réalisateurs de cinéma lui confient enfin des rôles principaux mais dans des films qui ne sont pas de grands succès populaires pouvant faire de lui une vedette de premier plan. S'il continue à apparaître davantage sur scène et sur le petit écran, il a cependant pour partenaires au cinéma Christine Boisson (à trois reprises, notamment en 1981 dans Seuls de Francis Reusser et dans Du blues dans la tête d'Hervé Palud, dont il a coécrit le scénario), Ornella Muti et Hanna Schygulla, dont il est l'amant dans le couple à trois du Futur est femme de Marco Ferreri (1984), Isabelle Huppert dans Signé Charlotte de Caroline Huppert (1985), ou la star américaine Glenn Close dans La Tentation de Vénus d'István Szabó (1991), où il incarne un chef d'orchestre hongrois aux prises avec l'Opéra de Paris.

Niels Arestrup joue les années suivantes un violoncelliste célèbre et malheureux dans Le Pique-nique de Lulu Kreutz (en 2000), sur un scénario de Yasmina Reza, ou encore un mari vieillissant qui se sépare de sa femme (Judith Godrèche) dans Parlez-moi d'amour, dirigé par Sophie Marceau en 2002. Mais ces films aussi demeurent discrets.

Pendant une dizaine d'années, Niels Arestrup consacre une partie de son temps à la formation d'acteurs en créant et dirigeant à Paris le Théâtre-École du Passage, connu comme l'un des meilleurs cours privés de l'époque, où les élèves comédiens, outre leurs cours d'art dramatique, pratiquent la danse, le chant, l'acrobatie, l'escrime et l'anglais.

En 2005, De battre mon cœur s'est arrêté de Jacques Audiard, face à Romain Duris, annonce la reconnaissance à venir : sa prestation de père perfide, bourgeois et complexe, fut saluée par le César du meilleur acteur dans un second rôle. Niels Arestrup retrouve Duris dans L'homme qui voulait vivre sa vie d'Éric Lartigau, en 2010, et surtout Audiard pour Un prophète, en 2009, qui le consacre enfin sur grand écran : il y campe le personnage de César Luciani, parrain de la mafia corse qui garde le contrôle sur ses affaires depuis sa cellule de prison, et remporte pour ce rôle un second César. Parallèlement, l'acteur s'illustre dans des films tels que Le Scaphandre et le Papillon de Julian Schnabel, Le Rainbow Warrior de Pierre Boutron, ou L'Affaire Farewell, en patron des services secrets français — œuvres conformes à ses critères d'exigence. En 2007, le comédien a écrit et dirigé Le Candidat (2007), drame politique qu'il interprète face à Yvan Attal. En 2013, il retrouve l'univers du pouvoir face à Thierry Lhermitte dans Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier : son interprétation de Claude Maupas, directeur de cabinet flegmatique et cauteleux du Ministre des Affaires étrangères, lui vaut un troisième César du meilleur second rôle.

Au théâtre

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Dans les années 1960, il fut membre de la troupe du Théâtre de Poche de Bruxelles (direction Roger Domani).

En 1986, la pièce B29, dont il partage la vedette avec Richard Berry, essuie un échec.

En 1988, il crée sa propre école de théâtre à Ménilmontant, dans un esprit de troupe ne formant pas au vedettariat.

Niels Arestrup dirige le théâtre de la Renaissance de 1989 à 1993[6].

Il retrouve Fanny Ardant en 1995 dans La Musica de Marguerite Duras[7].

L'année suivante, il joue avec Myriam Boyer la pièce Qui a peur de Virginia Woolf ?, remplacée après quelques représentations par Catherine Arditi (voir Controverses)[8].

Durant la saison 1998-1999, il interprète, aux côtés de Pierre Vaneck et Maïa Simon, Copenhague, qui remporte deux Molières[9].

En 2002, Niels Arestrup interprète le Théramène de Phèdre de Jean Racine, mise en scène par Jacques Weber avec Carole Bouquet dans le rôle-titre.

L'année suivante, dans À chacun sa vérité de Luigi Pirandello, le comédien « affronte » Gérard Desarthe et Gisèle Casadesus.

En 2008, il écrit Le Temps des cerises, joué par Eddy Mitchell et Cécile de France[10]. Cette même année, il joue et met en scène Beyrouth Hotel de Rémi De Vos au Studio des Champs-Élysées, avec Isabelle Le Nouvel, sa compagne dans la vie, qu'il épouse en 2012.

En 2011, il interprète Dietrich von Choltitz, le général allemand chargé de détruire Paris en 1944, face à André Dussollier (Raoul Nordling, consul suédois), dans Diplomatie, pièce écrite par Cyril Gély[11].

En 2015, il campe Talleyrand dans Le Souper de Jean-Claude Brisville, mis en scène par Daniel Benoin, face à Fouché interprété par Patrick Chesnais — ils reprennent les rôles créés respectivement par Claude Rich et Claude Brasseur.

En 2016, on le retrouve aux côtés de Kad Merad et Patrick Bosso dans la pièce de théâtre Acting. Il y incarne un acteur et metteur en scène de théâtre condamné à dix-huit ans d’emprisonnement pour meurtre. Il se retrouve en prison avec Gepetto (Kad Merad), un délinquant extraverti attiré par les paillettes, et Horace (Patrick Bosso), un meurtrier taciturne. Il essaye alors d’enseigner le théâtre à Gepetto et c’est là que l’humour fait son entrée.

Controverses

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Niels Arestrup a une réputation de partenaire violent, principalement en raison de plusieurs incidents avec des actrices[1].

Le tournage du film La Dérobade, sorti en 1979, est émaillé d'incidents impliquant l'acteur : Maria Schneider se fracture le coccyx, Miou-Miou a le tympan percé à la suite d'une gifle assénée trop vivement lors d'une prise. En 1983, Isabelle Adjani arrête la pièce Mademoiselle Julie à la suite d'une gifle de Niels Arestrup. Ce dernier affirme qu'Adjani l'aurait giflé la première.

En 1996, à la suite de violences, Myriam Boyer est licenciée de la pièce Qui a peur de Virginia Woolf ?, dont la société de Niels Arestrup est productrice à 70 %. L'actrice obtiendra plus de 800 000 francs de dommages et intérêts[8].

Niels Arestrup renoncera à ses plaintes en diffamation contre Isabelle Adjani et Myriam Boyer[12].

À propos de cette réputation de violence, Niels Arestrup a déclaré : « Ça fait vingt-cinq ans que ça dure, depuis Mademoiselle Julie, avec Isabelle Adjani. Et depuis, j'ai tout essayé : m'expliquer, me taire, mais rien à faire, ça me colle à la peau ». Il affirme avoir « toujours détesté la brutalité, [qu'il] trouve désespérément bête »[1].

Filmographie

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Niels Arestrup en 2010 à la 35e cérémonie des César.

Années 1970

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Années 1980

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Années 1990

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Années 2000

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Années 2010

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Années 2020

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Réalisateur et acteur

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Télévision

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Metteur en scène

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Distinctions

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Décoration

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Publication

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Notes et références

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  1. a b c et d Portrait de Niels Arestrup par Sabrina Champenois, Libération, 10 avril 2007.
  2. Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte 1992.
  3. « Niels Arestrup », sur vsd.fr, .
  4. a b et c Caroline Bodinat, « Niels Arestrup, le magnétique », sur lefigaro.fr, .
  5. Collectif, « « Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité » : l’appel de 200 personnalités pour sauver la planète », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  6. bellone.be.
  7. (en) « HugeDomains », sur HugeDomains (consulté le ).
  8. a et b Myriam Boyer licenciée de la Gaîté Montparnasse, Libération, 20 novembre 1996
  9. theatremontparnasse.com.
  10. « Premiere.fr », sur Première (consulté le ).
  11. « Le Figaro - Actualité en direct et informations en continu », sur lefigaro.fr (consulté le ).
  12. Niels Arestrup arroseur presque arrosé, Libération, 9 septembre 1997
  13. « La Bellone - Maison du Spectacle/House of Performing Arts », sur www.bellone.be (consulté le ).
  14. Profession Spectacle, « Entretien avec Claude Mathieu : une vie donnée à la pédagogie », (consulté le ).

Liens externes

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