Orelsan
Genre musical | Rap |
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Années actives | 2006 - aujourd'hui |
Labels | Wagram Music, 3ème Bureau, 7th Magnitude |
Orelsan est un rappeur français, né à Caen dans le Calvados le .
Son premier album Perdu d'avance est sorti le 16 février 2009. En mars 2009, une polémique éclate autour de son titre Sale pute (un morceau ne figurant pas sur l'album et uniquement disponible sur internet) lorsque la secrétaire d'État Valérie Létard y dénonce une incitation à la violence envers les femmes.
Biographie
Carrière musicale
Aurélien Cotentin a grandi dans la ville normande d'Alençon dans l'Orne ; fils d'une institutrice et d'un directeur de collège[1], il obtient un Bac scientifique avant de déménager à Caen. Après une tentative en école de management, il s'essaye à plusieurs petits boulots, notamment celui de gardien de nuit dans un hôtel où il en profitera pour écrire une partie de ses textes.
Âgé d'une douzaine d'années et alors qu'il écoutait du rock (Nirvana, Iron Maiden, Guns N' Roses, AC/DC...), ses camarades de basket-ball lui ont fait découvrir l'univers du rap[2].
En 2000 il rencontre Skread (qui composera notamment pour Diam's, Booba, ou Nessbeal[3]) puis Gringe avec qui il forme les Casseurs Flowteurs. En 2002 ils sortent une mixtape. Ils apparaissent ensuite sur des morceaux de différentes compilations de rap[4],[5].
En août 2006, Orelsan charge sur Youtube son premier clip amateur Ramen. En 2007, il connait un succès plus important avec le clip Saint-Valentin , parodie sarcastique de la fête des amoureux. Il attire alors les internautes vers son site Myspace où il y ajoute régulièrement de nouveaux morceaux.
En 2008 le label 3ème bureau le remarque et lui propose de produire son album en collaboration avec 7thMagnitude, le label de Skread et Ablaye. Durant l'été 2008, il connaît une certaine médiatisation, notamment à la télévision[réf. nécessaire], suite à une campagne de promotion des titres Changement puis No-Life, premier clip du rappeur réalisé par un professionnel.
Le sort son premier album Perdu d'avance. Tous les sons sont produits par Skread, l'album comprend plusieurs participations musicales (featurings) dont celles de Gringe et Ron Thal (guitariste des Guns N' Roses)[2].
Origine de son pseudonyme
Le nom Orelsan fait référence à son prénom Aurélien et au « san » japonais, équivalent de « monsieur » dans les mangas dont il est fan. Il aurait finalement choisi ce pseudonyme, Orel étant déjà déclaré à la Sacem[réf. nécessaire].
Particularités artistiques
Le premier album d'Orelsan est qualifié d'innovant et original par certains médias, malgré l'objectivité de sa carence artistique dans le titre évocateur de l'album [6],[2]
En effet, contrairement aux rappeurs à succès actuels[Qui ?], son statut (blanc, classe moyenne, originaire de province) l'oblige à se porter en dérision ; ainsi, il pratique la provocation avec minutie par de nombreuses phrases cinglantes et assassines. Il sait néanmoins user d'un ton sérieux : la dépression et le sentiment de mal-être présents chez les jeunes générations font partie de ses thèmes de prédilection tout comme le quotidien (jeux vidéos, Internet, télévision...), les filles (difficultés à draguer, masturbation, fantasmes)[2].
Pour d'autres[Qui ?], Orelsan s'inscrit dans la droite lignée d'un rap « pauvre »[réf. nécessaire] s'appuyant essentiellement sur des paroles sexuelles, violentes, misogynes[réf. souhaitée] et homophobes [7].
Polémique
En mars 2009, son titre Sale pute fait polémique[8]. Dans le texte, le rappeur a des mots très durs envers une ex-petite amie.
Certains y voient un appel à la violence contre les femmes : la secrétaire d'État à la solidarité Valérie Létard s'est indignée contre la chanson d'Orelsan, qui incite, selon elle, à la violence envers les femmes, et en appelle à la responsabilité des dirigeants des sites de vidéo en ligne pour qu'ils retirent immédiatement le clip incriminé du rappeur. « Alors qu'en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon, ce texte est une véritable incitation à la haine, à la violence voire au meurtre envers les femmes. Les mots employés sont discriminants et ignobles. » Valérie Létard affirme également soutenir les associations qui souhaitent se constituer partie civile et porter plainte contre le rappeur[9].
Détail comique, Orelsan termine la chanson en parlant de « la pute qui a ouvert la boîte de Pandore », ignorant manifestement que, comme le dit la mythologie grecque dont est tirée cette histoire, c'est... Pandore qui a ouvert la boîte de Pandore, d'où son nom.
Orelsan s'étonne du buzz alors que cette chanson existe depuis deux ans. Il explique : « Dans cette chanson j'essaie de montrer comment une pulsion peut transformer quelqu'un en monstre. J'ai tourné un clip où je porte un costume cravate et bois de l'alcool, pour montrer qu'il s'agit d'une fiction. En aucun cas, je ne fais l'apologie de la violence conjugale. L'attitude de ce personnage me dégoûte, mais j'ai l'impression de représenter artistiquement la haine comme a pu le faire un film comme Orange mécanique ».
« J'ai effectivement déjà été trompé par ma meuf, mais là, j'ai surtout voulu décrire la pulsion de rage que tu peux avoir dans ces moments-là. Ce n'est pas un texte misogyne à la con. » dira-t-il dans une interview au magazine Planète Rap Mag[10].
« Conscient que ces paroles [peuvent] choquer », il s'excuse et indique qu'il ne joue plus cette chanson en concert depuis plusieurs mois - chanson qui n'est pas dans son album[1]. Il rappelle toutefois des poncifs comme : « Quoi que j'aie dit, je serai toujours moins violent que les séries sur TF1, où un type se fait cogner au bout de cinq minutes à 20h30 sans raison. »[11].
Le festival du Printemps de Bourges maintient le rappeur dans sa programmation du 25 avril 2009: « Aussi scandaleux que soit le texte de cette chanson, nous avons engagé ce jeune artiste pour une prestation artistique qui, comme son album, n'inclut pas cette chanson. Pour cette raison, nous ne déprogrammerons pas Orelsan car nous assumons nos choix artistiques. Cet album de hip hop, interprété en français, nous a paru excellent, composé de bons textes qui nous semblaient le parfait reflet d'une génération (celle des 20 ans) un peu perdue et désabusée. »[12] François Bonneau (président PS du conseil régional du Centre) menace alors le festival de représailles financières s'il ne revient pas sur sa décision[13]. Finalement, il retire le montant du cachet du chanteur (soit 1 500€) de la subvention totale de 360 000€[14].
La polémique rebondit lors des Francofolies de La Rochelle où Orelsan est déprogrammé. Le créateur du festival, Jean-Louis Foulquier ainsi que le chanteur Cali reprochant aux politiques de s'immiscer dans la programmation des festivals suite aux propos de Ségolène Royal[15]
Discographie
Albums solo
Singles
- No Life (2008)
- Différent (2008)
- Changement (2008)
Notes et références
- (fr) « Polémique autour de la chanson Sale pute, d'Orelsan » (consulté le )
- Orelsan, le rap à plat, Libération du 17 février 2009
- Blog musical de Skread
- Compilation « talents fachés #3 »
- Interview d'Orelsan sur ABCDR du son.com
- Chronique sur le site de l'express
- Rap : Orelsan homophobe juste pour rire, Têtu, 25 février 2009
- Orelsan, pas très net..., Journal du dimanche, 27 mars 2009
- Une incitation à la violence envers les femmes, communiqué du Nouveau Centre
- Interview Planète Rap Mag de février 2009
- The Guardian, lundi 30 mars 2009 - traduction @SI
- zyvamusic.com
- Article sur Libération, 02/04/09
- Présence du rappeur Orelsan au Printemps de Bourges: la région Centre retire une partie de sa subvention, Le Point, 21 avril 2009
- Jean-Louis Foulquier fustige l'attitude de la Présidente du Conseil Régional : Elle s'est positionnée en maître-chanteuse: où il arrêtait la programmation, où il n'avait plus de subventions., Ouest France, 12/07/2009.