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Pelo Telefone

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Pelo Telefone
Pelo telephone

Single de Baiano
Sortie [1],[2]
Enregistré
Rio de Janeiro
Durée 4 min 3 s
Genre Samba
Format 78 tours
Auteur Mauro de Almeida
Compositeur Donga (controversé)
Label Casa Edison (Odeon)[1]

Extrait musical

Pelo Telefone

Disponible dans la collection musicale et la phonothèque de la Bibliothèque nationale du Brésil.

Pelo Telefone (initialement Pelo telephone ; en français : « Au téléphone ») est une chanson enregistrée en 1916 et sortie en 1917. Considérée comme la première samba enregistrée au Brésil selon la plupart des auteurs, ce statut est néanmoins remis en question.

Création collective à la paternité controversée, la composition a obtenu la signature d'Ernesto dos Santos, mieux connu sous le nom de de Donga et du journaliste Mauro de Almeida. Enregistrée le comme étant l'oeuvre exclusive de Donga — qui plus tard inclura Mauro comme associé — la chanson est conçue dans un célèbre terreiro de candomblé de l'époque, la maison de Tia Ciata, fréquentée par de grands musiciens de l'époque. Parce que ce fut un grand succès et parce qu'il est né dans un cercle de samba d'improvisations et de créations communes, plusieurs musiciens ont revendiqué la paternité de la composition.

Composition

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La chanson a été composée en 1916 dans un célèbre terreiro de candomblé de l'époque, la maison de Tia Ciata, sur la Praça Onze (pt) de Rio de Janeiro, fréquentée par de grands musiciens de l'époque[3],[4],[5].

La mélodie s'intitulait à l'origine Roceiro et était une création collective, avec la participation de João da Baiana, Pixinguinha, Caninha, Hilário Jovino Ferreira et Sinhô, entre autres[6]. Concernant la paternité de la chanson, Donga l'avait déjà enregistrée, justifiant l'action par la maxime attribuée à Sinhô : « la musique est comme un oiseau, c'est à celui qui l'attrape le premier »[7].

Les paroles originales de la chanson, qui étaient :

« O chefe da folia / Pelo telefone / Mandou me avisar / Que com alegria / Não se questione / Para se brincar »

« Le chef des festivités / Par téléphone / Me fait savoir / Qu'avec joie / On ne se remette pas en question / Pour jouer »

ont été modifiées pour la version la plus connue aujourd'hui[8] :

« O Chefe da Polícia / Pelo telefone / Manda me avisar / Que na Carioca / Tem uma roleta / Para se jogar »

« Le chef de la police / Par téléphone / Me fait savoir / Que dans la Carioca / Il y a une roulette / Pour jouer »

Le quartier Largo da Carioca (Archives nationales du Brésil).

Selon la déclaration de Donga au Musée de l'image et du son (MIS), « Le chef de la police […] était une parodie réalisée par les journalistes d'A Noite ». En 1913, des journalistes avaient placé une roulette à Largo da Carioca (pt), une place de Rio de Janeiro, pour démontrer la tolérance de la police à l'égard des jeux de hasard. En avril 1913, le chef de la police de Rio de Janeiro avait déclaré que le jeu resterait gratuit « jusqu'à ce que le gouvernement en décide autrement ». Henrique Foréis Domingues, dit Almirante, dans un article du journal O Dia, du 13 février 1972, confirme également cette version : « quelqu'un dans la rédaction de A Noite, inspiré par les épisodes en question, a créé la fameuse parodie ».

Ernesto de Santos, dit Donga (Archives nationales du Brésil).

Il existe des controverses concernant la paternité et la date de composition. Le titre ayant eu un grand succès et ayant été créé dans un cercle de samba d'improvisations et de créations communes, plusieurs musiciens ont revendiqué la paternité de la composition[6].

Selon la Bibliothèque nationale du Brésil, Ernesto dos Santos (Donga) fait une demande d'enregistrement de Pelo telephone à l'institution le . Pixinguinha compose la partition manuscrite pour piano[9], qui rend hommage à deux carnavaliers, Mauro de Almeida et Norberto Amaral Morcego. Le , Donga certifie que le titre est joué pour la première fois le au Cine-Teatro Velho de Rio de Janeiro. Il est finalement enregistré à la Bibliothèque nationale le [10].

Selon d'autres, la chanson aurait été composée dans la cour de la maison de Tia Ciata, sur la Praça Onze (pt). La mélodie s'intitulait à l'origine Roceiro et était une création collective, avec la participation de João da Baiana, Pixinguinha, Caninha, Hilário Jovino Ferreira et Sinhô, entre autres[6]. Le Jornal do Brasil, le 4 février 1917, publiait une note de Grêmio Fala Gente affirmant que « le vrai tango Pelo Telefone », de João da Mata, Germano, Tia Ciata et Hilário, serait chanté sur l'Avenida Rio Branco, dédiée « au bon et mémorable ami Mauro »[11]. Almirante a accusé Donga de s'être approprié une création collective. Donga a répondu que les chansons étaient différentes, mais il a reconnu qu'il n'était pas l'auteur des paroles de Pelo Telephone, qui sont du journaliste Mauro de Almeida. Il a reproché à la maison d'édition d'avoir omis le nom du partenaire. « L'omission du nom de Mauro dans l'enregistrement de Casa Edison ne peut pas m'être attribuée », a-t-il déclaré[12].

Baiano, le premier interprète de Pelo telephone (Universidade Federal de Campina Grande (pt)).

Baiano donne sa voix à la chanson, qui sort le , gagnant ainsi « une place définitive dans l'histoire de la musique populaire brésilienne et de la samba en particulier »[1],[2],[13].

Postérité

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La samba Pelo telephone connaît un grand succès lors du Carnaval de Rio de 1917, donnant lieu à d'innombrables reprises[10]. La chanson est incluse dans le 17e volume de la collection Carnaval – sua história, sua glória[14],[15].

Pelo telephone est généralement considérée comme la première chanson de samba de l'histoire, ou du moins la première enregistrée, sur la base des archives existantes à la Bibliothèque nationale du Brésil[16],[17]. La Bibliothèque nationale du Brésil rend hommage aux cent ans du genre musical en 2016, en se basant sur la date de l'enregistrement de cette chanson, le [10],[18],[19]. Google y va de son doodle le pour la même occasion[3].

Ce statut de première samba, généralement admis, est néanmoins remis en question. Tout d'abord, il existerait des enregistrements antérieurs de samba tels que Samba - Em Casa da Bahiana (1912)[20] et Urubu Malandro (1914)[21]. Elle ne résulte pas d'une démarche de fixer un nouveau genre musical et les différences d'avec les genres de la de la fixation d’un nouveau genre musical, puisque les différences d’avec la matchiche et le lundu ne sont pas évidentes[22].

Notes et références

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  1. a b et c Amaral 2010.
  2. a et b Silva 1978.
  3. a et b (pt) Renê Fraga, « Google celebra 100º aniversário do primeiro samba, “Pelo Telefone” » [archive du ], sur googlediscovery.com, (consulté le ).
  4. (pt) Igor Ricardo, « Considerado o primeiro samba de sucesso, ‘Pelo telefone’ completa cem anos » [archive du ], sur extra.globo.com, Extra, (consulté le ).
  5. (pt) « Polêmica marca o surgimento do primeiro samba » [archive du ], sur almanaquebrasil.com.br (consulté le ).
  6. a b et c (pt) « Pelo telefone » [archive du ], sur brasileirinho.mus.br (consulté le ).
  7. Motta 2016.
  8. (pt) « “Pelo Telefone”: um centenário de controvérsias do primeiro samba gravado no País » [archive du ], sur brasileiros.com.br, (consulté le ).
  9. (pt) « Partition manuscrite originale » [PDF], sur objdigital.bn.br, Bibliothèque nationale du Brésil (consulté le ).
  10. a b et c (pt) « O Samba completa cem anos », sur bn.gov.br, Bibliothèque nationale du Brésil (consulté le ).
  11. (pt) Renato Vivacqua, « Um telefone que deu o que falar » [archive du ], sur renatovivacqua.com, (consulté le ).
  12. (pt) « Pelo Telefone : um centenário de controvérsias do primeiro samba gravado no País » [archive du ], sur jornalfloripa.com.br (consulté le ).
  13. (pt) « Bahiano, o primeiro cantor profissional », sur cifrantiga3.blogspot.com, (consulté le ).
  14. Baiano e coro, « Pelo telefone », dans Carnaval – sua história, sua glória, vol. 17, CD Revivendo RVCD-097.
  15. (pt) « Le volume 17 de Carnaval – sua história, sua glória en écoute en ligne », sur immub.org, Instituto Memória Musical Brasileira (pt) (consulté le ).
  16. (pt) Evaldo Piccino, Um breve histórico dos suportes sonoros analógicos. Sonora, vol. 1, São Paulo, Universidade Estadual de Campinas / Instituto de Artes, , chap. 2.
  17. (pt) Marcos Napolitano, História & Música : História cultural da música popular, Belo Horizonte, Editora Autêntica, .
  18. (pt) « Ai, ai, ai... Cem anos o samba faz! », sur bn.gov.br, Bibliothèque nationale du Brésil (consulté le ).
  19. (pt) [vidéo] Jornal Futura, « Origem do samba, música "Pelo telefone" completa 100 anos », sur YouTube, .
  20. (pt) « Notice du disque Samba em Casa da Baiana », sur discografiabrasileira.com.br (consulté le ).
  21. (pt) « Notice du disque Descascando o Pessoal », sur discografiabrasileira.com.br (consulté le ).
  22. Christian Marcadet, « Le samba : un genre populaire chanté emblématique ni afro-descendant ni occidentalisé, mais spécifiquement brésilien », Volume !, vol. 8 « Peut-on parler de musique noire ? », no 1,‎ , p. 72 (DOI 10.4000/volume.101).

Bibliographie

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  • (pt) Euclides Amaral, Alguns Aspectos da MPB, Rio de Janeiro, Editora Esteio, (ISBN 0000177121, lire en ligne).
  • (pt) Flávio Silva, « Pelo Telefone, e a história do samba », Revista Cultura, Brasília, vol. 8, no 20,‎ .
  • (pt) Nelson Motta, 101 Canções que tocaram o Brasil, Estação Brasil, , p. 12-13.

Liens externes

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