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Région militaire

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De nombreux États ont divisé leur territoire en subdivisions militaires, appelées régions militaires, gouvernements militaires ou districts militaires, dont les noms et la surface ont varié selon les époques.

Carte de l'organisation militaire française en 1907, avec les limites des 19 régions militaires de l'époque.

Ancien Régime

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Révolution française

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La création des départements rend nécessaire une nouvelle organisation du commandement territorial militaire. C'est ainsi que le , tous les anciens gouvernements militaires furent supprimés et remplacés par 23 divisions militaires, composées chacune de départements entiers.

Chaque division militaire était sous les ordres d'un lieutenant-général assisté de deux ou quatre maréchaux de camp. Les chefs-lieux de ces divisions militaires étaient : 1er Lille ; 2e Châlons ; 3e Metz ; 4e Nancy ; 5e Strasbourg ; 6e Besançon ; 7e Grenoble ; 8e Marseille ; 9e Montpellier ; 10e Toulouse ; 11e Bordeaux ; 12e Nantes ; 13e Rennes ; 14e Caen ; 15e Rouen ; 16e Arras ; 17e Paris ; 18e Dijon ; 19e Lyon ; 20e Angoulême ; 21e Bourges ; 22e Tours ; 23e Ajaccio[1]. En raison des craintes de guerre, trois grands commandements militaires furent créés sur les frontières : les 14e Caen et 15e Rouen passèrent sous le commandement du maréchal de Mailly ; les 1re Lille et 16e Arras furent commandés par le maréchal de Rochambeau et les 2e Châlons, 3e Metz et 4e Nancy sous le maréchal de Bouillé.

Troisième République

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Sous la Troisième République, plusieurs départements constituent une région militaire qui devait mettre sur pied un corps d'armée. On parle ainsi de « région de corps d’armée ». Le même général commande à la fois la région et le corps d’armée, sauf durant la Grande Guerre où les deux fonctions sont séparées.

La loi du relative à l'organisation générale de l'armée, appliquée en vertu du décret du , crée 18 régions militaires métropolitaines : 1er (Lille) ; 2e (Amiens) ; 3e (Rouen) ; 4e (Le Mans) ; 5e (Orléans) ; 6e (Châlons-sur-Marne puis Metz à partir de 1919) ; 7e (Besançon) ; 8e (Bourges) ; 9e (Tours) ; 10e (Rennes) ; 11e (Nantes) ; 12e (Limoges) ; 13e (Clermont-Ferrand) ; 14e (Lyon) ; 15e (Marseille) ; 16e (Montpellier) ; 17e (Toulouse) ; 18e (Bordeaux).

Le décret du porte création d'un 19e corps d'armée en Algérie. La loi du porte création d'une nouvelle région de corps d'armée, la 20e (Nancy), appliquée par le décret du . La loi du porte création d'une nouvelle région de corps d'armée, la 21e (Épinal).

Avec la reconquête de l'Alsace-Lorraine, l'espace militaire métropolitain est réorganisé par le décret du  : celle-ci est rattachée aux 6e, 7e, 20e et 21e régions militaires. La région militaire de Paris (RMP) est créée vers 1923. En 1934, les 10e et 12e régions militaires sont dissoutes, et ne réapparaissent qu'en , à d'autres endroits : 10e (Strasbourg) et 12e (Reims) régions militaires.

Quatrième République

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Le décret du créa dix régions militaires : 1re (Paris) ; 2e (Lille) ; 3e (Rennes) ; 4e (Bordeaux) ; 5e (Toulouse) ; 6e (Metz) ; 7e (Dijon) ; 8e (Lyon) ; 9e (Marseille) ; 10e (Alger) .

Cinquième République

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Puis avec l'évolution de l'organisation administrative, la France est divisée en circonscriptions administratives régionales (vers 1963), régions administratives dépendant d'un préfet de région. L'organisation militaire épouse alors l'organisation administrative et à chaque CAR correspond une division militaire territoriale (DMT). Sur le plan défense, ces divisions militaires territoriales sont regroupées en régions militaires. Leur nombre varie selon les périodes.

Groupes d'armées et missions primaires par régions militaires chinoises selon un rapport américain de 2006.

La région militaire (ou théâtre d'opération) est une organisation militaire créée selon la division administrative du pays, la position géographique, l'orientation stratégique et tactique et les missions opérationnelles. Déléguée par la Commission militaire centrale, elle se charge du commandement des manœuvres combinées de son théâtre d'opération, dirige le travail militaire et politique, la logistique et l'équipement de ses troupes, et est composée du quartier général, du département politique, du département des services logistiques combinés et du département de l'équipement. La région militaire a pour fonctions d'établir les programmes et les plans sur les préparatifs de guerre, les opérations et les forces de réserve de son théâtre d'opération, d'organiser et de commander les manœuvres combinées des différentes armées et armes du théâtre d'opération et enfin, d'assurer la logistique combinée des troupes.

Chacune des sept régions militaires de la république populaire de Chine, Shenyang, Pékin, Lanzhou, Jinan, Nankin, Canton et Chengdu, dirige directement les troupes des différentes armes de l'armée populaire de libération, les unités logistique et les régions militaires provinciales (ou zones de garnison)[2] placées sous son autorité[3].

République de Weimar et Troisième Reich

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Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne nazie a utilisé le système des régions militaires (en allemand : Wehrkreis) pour soulager les commandants sur le terrain du travail administratif dans la mesure du possible et de fournir un flux régulier de recrues qualifiées ainsi que des fournitures à l'armée de campagne. La méthode qu'ils ont adoptée a consisté à séparer de Commandement de l'armée (Oberbefehlshaber des Heeres) de la région militaire (Heimatkriegsgebiet) et de leur confier les responsabilités de la formation, la conscription, la fourniture et l'équipement des soldats et armées.

Le commandant d'un corps d'infanterie (avec son numéro de corps identique au numéro du Wehrkreis) commande la région militaire en temps de paix, mais passe à son second le commandement du Wehrkreis au déclenchement du conflit.

En temps de paix, le Wehrkreis est la base d'attache pour le Corps d'infanterie du même numéro et de toutes les unités subordonnées à cette unité.

République fédérale d'Allemagne

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Aujourd'hui, des forces armées allemandes (Bundeswehr) ont quatre régions militaires (Wehrbereichskommando ou WBK) comme faisant partie de la Streitkräftebasis (soit commandement de soutien interarmées). Leurs quartiers généraux se trouvent à :

En Russie, une région militaire, traduisible aussi par « district militaire », s'appelle en russe военный округ, voïenny okroug.

Empire de Russie

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Le territoire de l'Empire russe est subdivisé en treize régions militaires, chacun correspondant à plusieurs gouvernements civils[4]. Les grandes unités de l'armée impériale russe stationnées sur le territoire d'une région militaire sont structurées en plusieurs grandes unités (corps d'armée, divisions et brigades) et sont sous les ordres du commandant de cette région. En cas de mobilisation, les états-majors des différentes armées sont créés à partir de ceux des régions.

Carte des régions militaires à partir de la réforme de 1913.
Organisation territoriale de l'armée russe en 1914
Districts militaires Sièges de districts Grandes unités Subdivisions civiles
Région militaire de Pétersbourg Saint-Pétersbourg Garde, 1er, 18e et 22e corps Saint-Pétersbourg, Olonets, Arkhangelsk, Novgorod, Pskov, Estonie et une partie de la Livonie
Région militaire de Vilna Vilnius 2e, 3e, 4e et 20e corps Vilno, Grodno, Kovno, Courlande, Vitebsk, Moguilev, Minsk, Suwałki et une partie de la Livonie
Région militaire de Varsovie Varsovie 6e, 14e, 15e, 19e et 23e corps Pologne
Région militaire de Kiev Kiev 9e, 10e, 11e, 12e et 21e corps Kiev, Podolie, Volhynie, Tchernigov, Poltava, Kharkov et Koursk
Région militaire d'Odessa Odessa 7e et 8e corps Bessarabie, Kherson, Iekaterinoslav et Tauride
Région militaire de Moscou Moscou Grenadiers, 5e, 13e, 17e et 25e corps Moscou, Smolensk, Tver, Iaroslavl, Kostroma, Vologda, Vladimir, Nijni Novgorod, Kalouga, Toula, Riazan, Orel, Tambov et Voronej
Région militaire de Kazan Kazan 16e et 24e corps Kazan, Viatka, Perm, Oufa, Simbirsk, Samara, Penza, Saratov et Astrakhan
Région militaire du Caucase Tiflis 1er, 2e et 3e corps caucasiens Stavropol et Transcaucasie
Région militaire du Turkestan Tachkent 1er et 2e corps du Turkestan Syr-Daria, Samarcande et Ferghana
Région militaire d'Omsk Omsk 11e division de fusiliers sibériens Tobolsk, Tomsk, Akmolinsk, Semipalatinsk et Semiretchie
Région militaire d'Irkoutsk Irkoutsk 2e et 3e corps sibériens Irkoutsk, Ienisseï et Iakoutsk
Région militaire de l'Amour Khabarovsk 1er, 4e et 5e corps sibériens Transbaïkalie, Amour, la côte du Pacifique et Sakhaline

Union soviétique

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Les premiers districts militaires soviétiques sont créés en 1918, en pleine guerre civile russe. Plusieurs réorganisations se succèdent avant le déclenchement de la Grande Guerre patriotique, pour atteindre début 1941 un total 17 subdivisions militaires :

Le , à cause du début de l'invasion allemande, les districts de Léningrad, de la Baltique, de l'Ouest, du Sud-Ouest et d'Odessa deviennent respectivement les fronts du Nord, du Nord-Ouest, de l'Ouest, du Sud-Ouest et du Sud.

Les districts militaires soviétiques en 1989.

Le , les fronts sont supprimés (sauf ceux engagés en Mandchourie, qui attendirent septembre) et les districts militaires sont rétablis. De 1945 à 1948, le nombre de districts est progressivement réduit à cause de la démobilisation progressive de l'Armée soviétique. En 1983, le territoire soviétique est subdivisé en 16 :

Fédération de Russie

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Au , après la dislocation de l'URSS, il y a neuf districts militaires (Военный округ, ВО en abrégé, traduisible aussi par « région militaire ») sur le territoire russe : ceux de Léningrad, de Moscou, du Nord-Caucase, de la Volga, de l'Oural, de la Sibérie, du Transbaïkal, d'Extrême-Orient et celui spécial de Kaliningrad.

Le décret du supprime le district de Transbaïkalie, amalgamé à celui de l'Oural. Le sont créés les districts fédéraux de Russie, aux fonctions civiles, reprenant le même découpage que les districts militaires. Le , les districts de la Volga et de l'Oural fusionnent. De 2001 à 2010, il y avait sept districts militaires :

Les sept régions de 2001, avant la réorganisation de 2010.

Le , les districts de Léningrad, de Moscou et de Kaliningrad fusionnent pour constituer le district militaire ouest. Le , le district Volga-Oural et la majorité de celui sibérien devient le district militaire central ; celui extrême-oriental et la partie voisine du district sibérien (Bouriatie et Transbaïkalie) forment le district militaire est ; celui nord-caucasien est renommé district militaire sud. Il y a désormais quatre districts militaires, chacun sous un commandement stratégique opérationnel regroupant les unités des Forces armées de la fédération de Russie stationnant dans ledit district.

Les cinq régions militaires russes de 2014 à 2020 :
  • Commandement stratégique opérationnel de la flotte du Nord ;
  • Commandement stratégique opérationnel Ouest ;
  • Commandement stratégique opérationnel Sud ;
  • Commandement stratégique opérationnel Centre ;
  • Commandement stratégique opérationnel Est.

Le , avec l'annexion de la Crimée, ce territoire est rajouté au district militaire sud. Le , un cinquième district est mis en place, le Commandement stratégique conjoint de la flotte du Nord[5] (couvrant les oblasts de Mourmansk et d'Arkhangelsk), devenu le un district militaire à part entière, surnommé « district militaire nord ».

Le , par un décret qui entre en application le , Vladimir Poutine réorganise les districts militaires. Il dissout le district militaire ouest, qui est divisé entre le district militaire de Moscou et celui de Léningrad, qui sont recréés. Le Commandement stratégique conjoint de la flotte du Nord est intégré à ce dernier et perd son statut de district militaire. Le district sud est agrandi pour intégrer les régions occupées et annexées du Sud et de l'Est de l'Ukraine[6].

Le Sénégal est divisé en sept zones militaires.

À la suite de son indépendance proclamée en août 1991, l'Ukraine récupère en janvier 1992 les trois districts militaires soviétiques situés sur son territoire, qui deviennent des districts militaires ukrainiens :

Subdivisions territoriales de l'Armée ukrainienne :
  • commandement opérationnel ouest ;
  • commandement opérationnel nord ;
  • Commandement opérationnel est ;
  • commandement opérationnel sud ;
  • Crimée (théoriquement sous le commandement sud).
  • En 1996-1998, une réforme redécoupe le territoire ukrainien en quatre subdivisions territoriales de l'Armée de terre ukrainienne (avec des modifications en 2005 et 2013), nommés « commandement opérationnel » (оперативне командування, abrégé en ОК) :

    Notes et références

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    1. Histoire de l'infanterie en France par Belhomme
    2. « La défense nationale de la Chine en 2006, p. 2 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Beijing Information, (consulté le ).
    3. « La défense nationale de la Chine en 2008, p. 16 » [archive du ], sur Beijing Information, (consulté le ).
    4. (en) « The russian army, 1914 », sur marksrussianmilitaryhistory.info.
    5. « Vostok 2018 : dix années d’exercices stratégiques et de préparation au combat en Russie », sur OTAN, (consulté le ).
    6. (en) Pavel Luzin, « Russia Reorganizes Military Districts », Eurasia Daily Monitor, vol. 21, no 32,‎ (lire en ligne)

    Lien externe

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    Articles connexes

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