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The Master (film, 2012)

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The Master

Titre québécois Le Maître
Titre original The Master
Réalisation Paul Thomas Anderson
Scénario Paul Thomas Anderson
Acteurs principaux
Sociétés de production Annapurna Pictures
Ghoulardi Film Company
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Drame
Durée 137 minutes
Sortie 2012

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

The Master ou Le Maître au Québec[1] est un film dramatique américain écrit, produit et réalisé par Paul Thomas Anderson et sorti en 2012.

Mettant en vedette Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman et Amy Adams, il raconte l'histoire de Freddie Quell, vétéran de la Seconde Guerre mondiale qui lutte pour s'adapter à une société d'après-guerre qui rencontre Lancaster Dodd (Hoffman), leader d'un mouvement religieux appelé « The Cause », qui voit quelque chose dans Quell et l'accepte dans le mouvement. Freddie prend goût au mouvement et commence à voyager avec Dodd le long de la côte Est et à répandre les enseignements.

Le film est officiellement présenté en avant-première le , à la Mostra de Venise où il a remporté le Prix FIPRESCI du meilleur film. The Master est sorti en salles le aux États-Unis et le en France, rencontrent un accueil critique favorable dans ces deux pays. Le film a reçu trois nominations aux Oscars dans les catégories meilleur acteur pour Phoenix, meilleur acteur dans un second rôle pour Hoffman, et meilleure actrice dans un second rôle pour Adams.

Synopsis

Dans les années 1950 aux États-Unis. Freddie Quell est un vétéran de la marine qui retourne en Californie, après s’être battu dans le Pacifique. Il vit de petits métiers. Devenu alcoolique, il a des accès de violence irrépressibles. Il prépare des mélanges avec des alcools divers et des diluants qui font des ravages chez ses compagnons de beuverie. Lui-même est émacié, amer, physiquement et mentalement déglingué. C'est alors qu'il rencontre Lancaster Dodd. Un soir qu'il était saoul, il monte instinctivement sur le yacht de celui qui se désigne à lui sobrement au matin comme « romancier, docteur en physique nucléaire et philosophe théoricien ». Dodd aurait besoin éventuellement d'un marin supplémentaire sur le bateau. Il vient sur le terrain de Quell en lui réclamant de son breuvage trafiqué. Puis il lui administre une séance de thérapie mentale.

Quell, qui avait adopté jusque là une position d'indifférence narquoise, devient ce jour-là un des compagnons du « Maître » car l'homme à demi-détruit qu'il était sort épanoui et transitoirement transformé de la séance d'auditio. Quell participe désormais à toutes les activités du mouvement militant que dirige Dodd et fait valoir les droits de sa nature complexe et violente en agressant systématiquement les détracteurs de son patron, qui laisse faire. Quell côtoie de près les principaux dirigeants, qui le snobent. Dodd, qu'on presse de renvoyer l'inadapté, n'a de cesse d'obtenir l'amélioration de la condition de celui qu'il a taxé le premier jour de « stupide animal » tout en conservant avec lui des rapports constants de franchise et de quasi amitié. À la fin du film Quell entrevoie peut-être une embellie.

Dodd est un idéologue ambitieux qui prétend révolutionner le mental humain et la sorte de secte qu'il dirige dans une relative paranoïa entre en conflit avec les autorités et les personnalités influentes.

Fiche technique

Distribution

Source et légende : Version française (V. F.) sur AlloDoublage[4] et RS Doublage[5]; Version québécoise (V.Q.) sur Doublage Québec[1]

Production

Développement

Le film a été en partie inspiré par L. Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie, mais aussi utilisé sur les premières ébauches de There Will Be Blood, les histoires de Jason Robards qui avait raconté à Anderson sur ses jours de consommation d'alcool dans la Marine pendant la guerre et l'histoire de la vie de John Steinbeck.

Initialement, le film a été mis en place avec Universal, mais tomba finalement à l'eau à cause de problèmes avec les scripts et le budget. Il a d'abord été montré publiquement le 3 août 2012, à la American Cinematheque en 70 mm et projeté dans plusieurs autres villes dans ce format avant sa première officielle.

Casting

Jeremy Renner était d'abord pressenti pour incarner Freddie Quell[6]. Le nom de James Franco est ensuite évoqué[7], avant que Joaquin Phoenix ne soit officiellement engagé. Ce dernier n'avait tourné aucun film depuis le faux documentaire I'm Still Here en 2010. Paul Thomas Anderson souhaitait depuis très longtemps travailler avec lui : « cela fait 12 ans que je lui demande de jouer dans mes films mais il a toujours eu une raison de refuser. Je suis simplement reconnaissant qu'il ait accepté cette fois-ci[8] ».

Le rôle féminin a été proposé à Reese Witherspoon avant de revenir à Amy Adams[9].

Tournage

Le tournage débute en juin 2011 à Vallejo et Sacramento en Californie. Il se déroule également dans d'autres villes de Californie : à Oakland, Berkeley, Crockett et Los Angeles. Certaines scènes ont été tournées à Oahu dans l'archipel d'Hawaï[10].

70 mm

The Master a été tourné à 85 % en 65 mm. Il s'agit du premier film tourné intégralement (ou quasi) en 65 mm depuis le Hamlet de Kenneth Branagh en 1996. Ce format a été utilisé principalement durant la période 1955-1969, pour des films tels que 2001, l'Odyssée de l'espace, Ben-Hur, My Fair Lady, ou encore Playtime (quasi unique film français tourné en 65 mm). Le réalisateur a été convaincu de ce choix après quelques tests : « Ce format donne une image d’une netteté fantastique (...) les objets semblaient anciens sans avoir l’air d’être surannés ou de faire partie d’une reconstitution d’un style particulier[8] ».

Paul Thomas Anderson et son chef-opérateur, Mihai Malaimare Jr, ont utilisé des caméras et objectifs sphériques Panavision. Pour faire correspondre le format des séquences en 65mm avec celui des rares séquences en 35 mm, ils ont adopté un format de 1.85 (et donc réduit le 2.20 originel du 65 mm avec objectifs sphériques). Ils ont utilisé de la pellicule Kodak, principalement de la KODAK VISION3 50D Color Negative Film 5203 et de la KODAK VISION3 200T Color Negative Film 5213, quelques scènes étant tournées en KODAK VISION3 250D Color Negative Film 5207 ou bien KODAK VISION3 500T 5219.

Distinctions

Récompenses

Nominations

Bande originale

The Master:
Original Motion Picture Soundtrack

Bande originale de Jonny Greenwood
Sortie
Enregistré 2012
Durée 46:41
Genre Nouvelle Musique
Label Nonesuch Records

Albums de Jonny Greenwood

Jonny Greenwood du groupe Radiohead compose la bande originale du film. Il avait déjà collaboré avec Paul Thomas Anderson pour There Will Be Blood en 2008. Le musicien explique s'être inspiré du travail d'Otto Luening, pionnier de la musique électronique dans les années 1950 : « une partie de la musique du film a été enregistrée grâce à une technologie similaire, en jouant avec la vitesse des bandes, le sens de défilement et d’improbables techniques de micro[8] ».

L'album sort en et contient également des chansons d'Ella Fitzgerald, Madisen Beaty, Jo Stafford et Helen Forrest.

Liste des titres

Toute la musique est composée par Jonny Greenwood sauf exception notée.

NoTitreInterprèteDurée
1.Overtones2:20
2.Time Hole1:42
3.Back Beyond3:42
4.Get Thee Behind Me SatanElla Fitzgerald3:47
5.Alethia4:06
6.Don't Sit Under the Apple Tree (With Anyone Else but Me)Madisen Beaty1:36
7.Atomic Healer1:24
8.Able-Bodied Seamen3:54
9.The Split Saber3:41
10.Baton Sparks2:20
11.No Other LoveJo Stafford3:00
12.His Master's Voice3:34
13.Application 45 Version 15:40
14.Changing PartnersHelen Forrest2:42
15.Sweetness of Freddie3:25
46:41

Commentaires

Projection en 70 mm

Aux États-Unis, The Master a été projeté dans de nombreuses salles dans son format, le 70 mm. En France, malheureusement, un seul cinéma respectera le format du film et le diffusera en 70 mm : L'Arlequin dans le 6e arrondissement de Paris[15].

Scientologie

De nombreux rapprochements ont été faits avec l'Église de Scientologie et son créateur L. Ron Hubbard. Très puissante aux États-Unis, l’Église aurait prévu une campagne de communication pour contrer celle du distributeur du film, The Weinstein Company[16]. Cependant l'équipe et le réalisateur réfute tout lien avec la Scientologie : « je n'ai pas pensé à la scientologie. J'ai eu une approche très psychologique, pas du tout sociologique. Je ne pense pas décrire un phénomène américain. Cela pourrait se passer n'importe où[8] ».

En fait Lancaster Dodd est le portrait transparent de Ron Hubbard. Tous les détails biographiques se veulent significatifs. ils sont réagencés sur un plan romanesque par Paul Anderson qui est son propre scénariste. La phrase prononcée par un contradicteur public dans une réunion : « la science ne peut pas dépendre de la volonté d'un seul homme, si elle dépend de la volonté d'un seul homme cela devient la base d'un culte »[17] est celle employée par John Campbell lorsqu'il lui est apparu que Hubbard mettait fin au travail d'équipe autour de la dianétique, baptisée science du mental. Campbell avait participé à l'élaboration de la dianétique et l'avait lancée dans le public courant 1950 à la faveur d'un numéro de la revue Astounding Science Fiction qui a fait des records de vente aux États-Unis[18]. Après la rupture avec Campbell, Hubbard a fondé la scientologie en 1952.

La séance d'audition du film, séance de thérapie mentale, s'inspire du test d'Oxford[19] mis au point par Hubbard comme une première évaluation de l'état psychique d'un individu. Les énoncés de Dodd sont des citations. La validité de ce test a été reconnue par quelques thérapeutes atypiques mais la profession, en général, préfère qualifier la dianétique de psychanalyse sauvage[20]. Dans le film il est proposé que cette psychanalyse sauvage pouvait être appliquée avec un certain succès à un sauvage. La force du film est de citer en exemple un homme ordinaire détraqué par le stress de la guerre et abandonné à lui-même.

Le scénario est constamment allusif[21].

Réception

Box-office

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Alt=Image de la Terre Mondial[22] 28 258 060 $ 23
Drapeau des États-Unis États-Unis[22] 16 377 274 $ 26
Drapeau de la France France[23] 205 963 entrées 9

The Master a rapporté 242 127 $ dans cinq salles au cours de sa journée d'ouverture en salles, le , établissant un record pour une seule journée pour un film d'essai[24]. Le film rapporte 736 311 $ de recettes, dans cinq salles, pour son premier week-end d'exploitation, pour une moyenne par salles de 147 262 $ et se classant à la dix-neuvième place du box-office américain[25], établissant un record en atteignant la plus haute moyenne pour un film filmé avec des prises de vue réelles[26]. De plus, il s'agit du meilleur résultat du réalisateur au box-office lors du week-end d'ouverture[27]. Au cours de son premier week-end pour sa sortie nationale, le film rapporte 4 391 092 $ dans 788 salles[28] en prenant la septième place du box-office. Mais l'effort au box-office n'est pas récompensé, puisque après vingt-six semaines à l'affiche, le film finit avec un total de 16 377 274 $[22].

En France, The Master signe le meilleur démarrage le jour de sa sortie en salles, prenant la tête du box-office parisien en totalisant 1 462 entrées dans 18 salles[29]. Pour son premier jour en salles, le film prend la seconde place en totalisant 13 993 entrées au box-office français, dont 7 624 entrées sur Paris[30]. En première semaine, The Master se classe en septième position du box-office avec 112 747 entrées[23]. En seconde semaine, le film se positionne en douzième position et totalise 42 159 entrées, pour un cumul de 154 906 entrées[23]. Pour sa troisième semaine, The Master est à la vingtième place avec 25 063 entrées, soit un cumul de 179 969 entrées[23]. Après neuf semaines à l'affiche[31], The Master totalise 205 963 entrées[23].

Les recettes internationales s'élèvent à 11 880 786 $, dont 2 295 079 $ au Royaume-Uni — le meilleur score au box-office du film à l'étranger[32] — portant le total pour le box-office mondial à 28 258 060 $[22].

The Master a rencontré un échec commercial, puisque les résultats au box-office n'ont pas amorti le budget de production.

Accueil critique

Dans l'ensemble des pays anglophones, The Master est globalement bien reçu par la critique, recueillant 86 % d'avis positifs sur le site Rotten Tomatoes, basé sur 145 commentaires collectés et une note moyenne de 8.110[33] et un score moyen de 85100 sur le site Metacritic, basé sur 41 commentaires collectés[34].

En France, le film est également reçu de façon favorable, obtenant une note moyenne de 3.85 sur Allociné, basé sur 26 commentaires collectés[35].

Sortie vidéo

En France, The Master est sorti en DVD et Blu-ray le , édité par Metropolitan Vidéo[36],[37].

Notes et références

  1. a et b « Fiche de doublage V.Q. du film « Le Maître » (The Master) », sur Doublage Québec (consulté le ).
  2. Mike Fleming, « Harvey Weinstein Buys World Rights To Paul Thomas Anderson's Untitled Next Film », Deadline, Mail.com Media Corporation, (consulté le )
  3. « Fiche de THE MASTER », sur cnc.fr (consulté le )
  4. « Fiche de doublage V. F. du film » sur AlloDoublage, consulté le 9 janvier 2013
  5. « Deuxième fiche de doublage V. F. du film » sur RS Doublage, consulté le 13 décembre 2012
  6. (en) Jeremy Renner Joins Paul Thomas Anderson’s Religious Cult Movie - MTV Movies Blog
  7. (en) James Franco 'wasn't scared enough' to have a role in The Master - Entertainment Weekly
  8. a b c et d Secrets de tournage - AlloCiné
  9. (en) Reese Witherspoon Offered A Role In Paul Thomas Anderson's Untitled Relgion Pic? Shooting Starting In June? - The Playlist
  10. Lieux de tournage - Internet Movie Database
  11. Mostra de Venise 2012, la sélection officielle précisée : The Master en lice - PurePeople.com
  12. (en) Awards - Internet Movie Database
  13. (en) Golden Globes 2013 - Internet Movie Database
  14. (en) « Nominations à la 85e cérémonie des Oscars », sur IMDb (consulté le ).
  15. (en) Paris Premiere's "The Master" in 70mm - in70mm.com
  16. L’Église de Scientologie met la pression sur The Master - AlloCiné
  17. (en) Astounding Science-Fiction, .
  18. Russell Miller (en) (trad. Sibylle Lang), Le gourou démasqué (en), Plon, (ISBN 978-2-259-02550-8).
  19. Roger Gonnet, La secte : secte armée pour la guerre, chronique d'une « religion » commerciale à irresponsabilité illimitée, Alban Éditions, , 275 p. (ISBN 978-2-911751-04-2).
  20. Serge Gaubert, Une secte dans la république, Plon, .
  21. John Gordon Melton, La scientologie, Ellici, .
  22. a b c et d (en) « The Master », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  23. a b c d et e (fr) « Box-office français de « The Master » », sur Jp's Box-Office (consulté le ).
  24. Pamela McClintock, « Box Office Report: Scientology-Inspired 'The Master' Shatters Art House Records », The Hollywood Reporter, Prometheus Global Media, (consulté le )
  25. (en) « The Master », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  26. Ray Subers, « Weekend Report: 'Resident Evil 5,' 'Nemo 3D' Lead Another Slow Weekend », Box Office Mojo, Internet Movie Database, (consulté le )
  27. (en) « Paul Thomas Anderson », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  28. Ray Subers, « Weekend Report: 'End of Watch' Narrowly Beats 'House,' 'Curve' », Box Office Mojo, Internet Movie Database, (consulté le )
  29. (fr) « Box-office français : "The Master" en tête », sur TF1 News (consulté le ).
  30. (fr) « Box-office 1er jour du 9 janvier 2013 », sur Jp Box-office (consulté le ).
  31. « Box-office français de The Master », sur CBO Box-Office (consulté le ).
  32. (en) « « The Master » - International Box Office », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  33. « The Master », Rotten Tomatoes, Flixter (consulté le )
  34. « The Master », Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  35. (fr) « The Master : critiques presse », sur Allociné (consulté le ).
  36. « Fiche DVD de « The Master » », sur DVDFr (consulté le ).
  37. « Fiche Blu-ray de « The Master » », sur DVDFr (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes