Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                
Aller au contenu

École des Roches

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
École des Roches
Description de l'image Logo École des Roches.jpg.
Description de l'image Verneuil-sur-Avre Ecole des Roches P1060850.JPG.
Histoire et statut
Fondation 1899
Type privé sous contrat d'association avec l'État
Administration
Composante Académie de Normandie
Localisation
Ville Verneuil-sur-Avre et Verneuil d'Avre et d'Iton
Pays Drapeau de la France France
Site web ecoledesroches.com
Coordonnées 48° 44′ 30″ nord, 0° 53′ 37″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
École des Roches

L'École des Roches est un établissement scolaire français privé sous contrat d'association avec l'État créé par Edmond Demolins en 1899, à Verneuil-sur-Avre.

La fondation et l'établissement de l'école

[modifier | modifier le code]

Edmond Demolins souhaite offrir une nouvelle sorte d'éducation, inspirée des méthodes actives expérimentées dans les écoles nouvelles anglaises d’Abbotsholme[1] et de Bedales, qu'il a découvertes au cours de voyages d'études en Angleterre au début des années 1890[2]. Il décrit l'ambiance familiale qui règne dans ces internats et présente l'emploi du temps, les méthodes pédagogiques, les matières enseignées et les activités physiques et sportives[3]. Il est notamment sensible au « tiers-temps pédagogique » et à la pédagogie active, qui valorise l'observation, l'expérimentation et la déduction[3]. Demolins estime nécessaire de donner une éducation appropriée aux enfants des élites, afin de former des hommes d'action[4]. Pour cela, il préconise de créer une école centrée sur l'enfant, qui le rende acteur de son éducation, et insiste sur la nécessité d'instaurer avec les élèves des relations fondées sur le respect, la responsabilité et la confiance[5],[6].

En 1899, une société anonyme, « société de l'École nouvelle - École des Roches » est créée, et se porte acquéreur du domaine de la Guichardière, de 23 hectares, du château des Roches, à deux kilomètres de Verneuil-sur-Avre[5]. En sont membres diverses personnalités, notamment Jules Siegfried, négociant et homme politique protestant[7], Pierre et Paul Lebaudy, cousins de Juliette Demolins, Alfred Firmin-Didot, membre de la famille des papetiers de la vallée de l'Avre et éditeur des ouvrages de Demolins, et Eugène de Glatigny, notable local.

L'école ouvre le , elle accueille alors 50 élèves internes. Les frais de pension sont de 2 500 francs. Edmond Demolins préside le conseil d'administration jusqu'à sa mort en 1907, toutefois, Georges Bertier lui a succédé à la direction de l'école à partir de 1903. C'est alors une institution à caractère chrétien[8] mais d'esprit laïque[9] libre et destinée en fait aux milieux aisés[10]. D'esprit « républicain », proche du christianisme social et d'esprit anglophile, les Roches et son directeur Georges Bertier s'intéressent aux expériences de Robert Baden-Powell. Les inflexions éducatives prônées par Bertier concernent la conciliation de l'éducation nouvelle avec les humanités classiques[11]. Alors que Demolins souhaitait tenir son école à l'écart des exigences scolaires tout en préparant ses élèves au baccalauréat, Bertier réorganise les programmes et les méthodes d'enseignement en fonction de ce qui devient pour lui un objectif majeur[12]. Il aligne les programmes des Roches sur les programmes officiels et revalorise notamment l'enseignement du latin qui devient obligatoire dès la sixième. Il propose à des personnalités inspecteurs de l'instruction publique de venir contrôler la qualité des cours, notamment Gustave Monod, qui fut enseignant aux Roches et reste inspecteur jusqu'en 1921. L'enseignement est organisé en trois cycles : l'enseignement préparatoire, destiné aux élèves de sept à onze ans, l'enseignement moyen, avec un renforcement des études du latin, du français et des mathématiques, et l'apprentissage d'une langue vivante, enfin l'enseignement secondaire de la quatrième à la terminale, qui concilient la préparation au baccalauréat et des méthodes actives.

Les maisons du Coteau et Sablons vers 1910.

Les élèves de l'enseignement secondaire sont logés dans plusieurs maisons et suivent leurs cours dans un bâtiment central, sous la responsabilité d'un professeur principal responsable des enseignements du français, du latin, de l'histoire et de la géographie. Les élèves font des séjours linguistiques en Grande-Bretagne, en Allemagne ou en Suisse alémanique, en Espagne. L'enseignement du dessin est soutenu. D'autres innovations introduites par Demolins ne perdurent pas, notamment les cours de science sociale ou un cursus pré-professionnel destiné aux élèves qui ne passeraient pas le baccalauréat[13].

Les activités sportives sont favorisées. Elles ont lieu les après-midis, en alternance avec les travaux pratiques et doivent favoriser la bonne santé du corps ainsi que la pratique de sports collectifs. Le rugby, le tennis, la natation sont au programme. Autrefois, les élèves pouvaient s’initier au pilotage aérien, une prestation de moins en moins utilisée [14]. Les matinées sont consacrées aux disciplines intellectuelles, les soirées au travail personnel. L'emploi du temps est prévu sur six journées, seul le dimanche étant libéré. L'emploi du temps des élèves qui préparent le baccalauréat prévoit des temps de sport et d'ateliers réduits, certains de leurs après-midis sont réservés aux devoirs surveillés. Enfin, des activités manuelles et des excursions complètent le programme, favorisant le « learning by doing » de l'éducation active théorisée par John Dewey[15].

Principes pédagogiques

[modifier | modifier le code]

Les élèves sont incités à prendre des responsabilités, qui augmentent avec le niveau de classe ; ces tâches peuvent être des responsabilités à l'internat ou à la bibliothèque, la distribution de l'argent de poche ou des timbres, jusqu'au « capitanat », pour les élèves plus âgés, qui deviennent responsables d'une équipe de plus jeunes élèves. Ils doivent alors servir de modèles et transmettre les valeurs des Roches[16]. Les capitaines, âgés au minimum de 14 ans, sont choisis par les élèves et leur investiture doit être confirmée par les enseignants. Quatre ou cinq capitaines sont nommés dans les maisons qui comptent 40 ou 50 élèves, soit un capitaine par dortoir. Ils surveillent notamment l'étude du soir. Un « capitaine général » est nommé, choisi parmi les élèves de terminale, et collabore avec la direction. La fonction du capitanat connaît ses limites, entre la position à tenir auprès des élèves et la collaboration avec les autorités du collège[17].

D'autres moyens sont mis en œuvre, pour favoriser l'autonomie et l'autodiscipline, notamment le scoutisme : une troupe pluriconfessionnelle d'Éclaireurs de France est créée à l'école, sous l'impulsion de Bertier, l'une des premières fondées en France[18]. Elle permet la pratique d'activités de plein air et des camps. Le scoutisme aux Roches est surtout actif durant les mandats des directeurs Bertier et Marty. Tous deux occupent des fonctions de premier plan dans le jeune scoutisme.

Des activités de pionniers, plus orientées vers la participation à des conférences et des moments de partage, destinés aux élèves les plus âgés, se mettent en œuvre à partir des années 1922-1923 jusqu'en 1930, où elles sont remplacées par des cours de sciences sociales.

L'école prône une orientation « laïque et chrétienne »[19] et la formation religieuse des élèves se fait par l'intermédiaire de deux aumôniers, catholique et protestant. Durant les années 1920-1930, deux tiers des élèves sont d'origine catholique, et un tiers est protestant, ce qui est largement plus que la moyenne nationale du protestantisme en France[20]. La liberté religieuse est respectée, mais « l'éducation chrétienne et libérale » fait partie de l'esprit des Roches.

L'association des anciens élèves de l'école des Roches (AER), qui existe dès 1905, est créée officiellement le .

Les enseignants

[modifier | modifier le code]

En 1900, le nombre d'enseignants est de 17, il passe à 51 en 1929, puis revient à 46 en 1934[21]. Le nombre d'enseignantes varie lui aussi, relativement stable entre les deux dates 1914 et 1934, tout en ayant connu un pic entre les deux guerres (2/3 d'enseignantes en 1924, nombre qui redescend à la moitié de l'effectif enseignant dès 1929). Ces enseignantes sont jeunes à leur arrivée aux Roches, sont souvent célibataires, et le restent jusqu'à leur départ à la retraite, à l'exception des épouses de cadres de l'école qui assurent des fonctions de maîtresses de maison. Leurs fonctions sont souvent attachées aux classes élémentaires ou à l'enseignement de la musique, ce n'est qu'après-guerre qu'elles accèdent à l'enseignement général, en langue, sciences et lettres[21].

Les enseignants sont souvent recrutés en fonction de leur diplôme : il s'agit d'une licence universitaire, pour près de la moitié d'entre eux, ou plus rarement de l'agrégation, du doctorat, d'un diplôme d'ingénieur, d'un diplôme universitaire étranger, ou d'un diplôme d'État disciplinaire[22]. Certains enseignants ont un diplôme qui atteste de l'appartenance de l'école des Roches à la mouvance de l'éducation nouvelle, notamment de l'institut Jean-Jacques Rousseau (Genève) ou ont enseigné auparavant dans une école nouvelle, attestant d'« une circulation […] d'idées et d'expériences entre les écoles nouvelles », notamment Maurice Montassut[23] et Maurice Vaussard[24]. D'autres réseaux sont présents dans les recrutements, ceux des sciences sociales (Paul de Rousiers, Paul Bureau, de la Société de géographie de Paris, Joseph Durieu du Collège libre des sciences sociales, Paul Descamps[25] et Paul Roux de l’Hôtel des sociétés savantes, Gabriel Melin de la Faculté de droit de Nancy[26]).

Les années contemporaines : 1940-2010

[modifier | modifier le code]

Au moment de l'exode de 1940, l'école se replie d'abord au château Maslacq, jusqu'en 1950, date à laquelle élèves et professeurs s'installent dans l'ancien Collège de Normandie, à Clères[27]. Les différents responsables de l'école sont porteurs d'idées de droite, une droite libérale et modérée (Georges Bertier et Henri Trocmé), encore sociale et catholique (Louis Garrone et Henri Marty) ou encore nationaliste et traditionaliste (André Charlier). La visée est bien de préparer de futurs cadres pour « une nouvelle société […] en l'absence de tout antisémitisme »[28].

Le collège de Normandie, créé à Clères en 1902 sur le modèle du collège anglais de Harrow par des industriels de Rouen et de la région et dirigé par Joseph Duhamel, est fermé de 1940 à 1950[29]. Louis Garrone, gendre de Georges Bertier, devient directeur de 1944, jusqu'à son départ à la retraite en 1965.

À la Libération, l'école reprend sa croissance : de 150 élèves accueillis en principalement au Vallon et à la Guichardière, elle passe à 350 en 1948 sur six maisons, les deux déjà citées auxquelles s'ajoutent Le Moulin, les Pins, le Côteau et les Sablons. Chaque maison est dirigée par des couples mariés qui y vivent avec leur famille[30]. En 1949, ils sont 359 élèves, répartis en 50 classes, et encadrés par 50 professeurs et 12 jardinières d'enfants[31]. L'aspect chrétien de l'éducation est toujours prononcé, avec la résidence de deux aumôniers, un prêtre et un pasteur aux Roches, tandis que la référence à l'éducation nouvelle s'est estompée : l'accent mis sur la complémentarité entre activités scolaires et sociales demeure, de même que les liens entre enseignants ou capitaines et élèves sont valorisés. Les activités culturelles gardent une place importante : une chorale créée en 1946 qui donne des concerts à la salle Gaveau avec l'orchestre de la société César Franck[32], des cours de théâtre et des représentations, des séances de cinéma le dimanche après-midi en guise de distraction, ou dans une perspective éducative[33], ou encore des conférences sur des expéditions scientifiques : les fils d'Haroun Tazieff, de Jacques Cousteau, ou de Paul-Émile Victor sont élèves aux Roches, Jean Raspail est lui-même un ancien élève, etc.[34]. Les activités sportives, notamment l'équitation, et artistiques restent privilégiées.

De 1950, date à laquelle les Roches doivent rendre le château de Maslaq, à 1972, le collège de Normandie est administré par l'école des Roches, et renommé les Roches de Clères, dirigées par André Charlier (1950-1962) puis Henri-Thierry Deschamps (1962-1972)[35].

En 1952, a lieu la fusion de l'AER et de l'association des anciens élèves du collège de Normandie : l'AER prend le nom de AERN[36].

L'établissement est confronté aux difficultés, notamment d'ordre financier, entre 1965 et 1971, qui provoquent la fermeture des Roches de Clères, dans l'ancien Collège de Normandie[37]. Le questionnement sur le passage de l'école en contrat d'association avec l'État permis par la loi Debré du 31 décembre 1959 provoque des tensions au sein de l'établissement : le conseil d'administration s'y oppose, tandis que les enseignants sont partagés[38]. Les parents d'élèves et l'association de parents d'élèves prennent leur place dans la réflexion sur « les objectifs et les modalités du projet éducatif »[39]. Ils s'intéressent notamment aux perspectives d'orientation des élèves diplômés de l'école, qui retrouveront dans leur vie post-bac, les élèves des grands lycées publics ou collèges catholiques. Dès cette période, les résultats du baccalauréat deviennent un objet de préoccupation, et sont publiés régulièrement, alors que la politique de Louis Garrone, qui souhaite privilégier un enseignement de promotion plutôt que de sélection[40], et travailler les projets d'orientation avec les élèves. La démographie de l'école se modifie : elle compte moins d'enfants d'anciens élèves, davantage d'enfants dont la famille est à l'étranger, d'élèves en rupture scolaire. Elle s'ouvre à la mixité en 1968, puis l'institutionnalise en 1973, avec 71 filles sur les 343 élèves[41]. Le refus d'un contrat d'association avec l'État a beaucoup alourdi les frais de scolarité. La survenue de mai 1968, de la rupture intergénérationnelle qui l'accompagne[42] et des aspirations nouvelles des jeunes sont mal anticipées par l'équipe dirigeante. Ainsi un élève de Terminale est renvoyé parce qu'il séchait la messe du dimanche[43]. Une grande crise financière survient en 1971, la fermeture est évitée par la reprise en main par plusieurs personnalités, Raymond Delacoux, Emmanuel de Sartiges, Félix Paillet et Guy Kemlin, qui obtiennent des facilités des banques pour redresser l'école, ce qui est fait en 1975.

En 1978, ouvre l'école élémentaire des Petites roches, à Septeuil (Yvelines). Sur le modèle du pensionnat de l'école des Roches, elle est connue sous le nom de « La Tournelle » et réservée aux élèves de classes de primaire. L'établissement a fermé depuis et les élèves du primaire sont pensionnaires à Verneuil-sur-Avre, dans la maison des Acacias.

Des inflexions importantes prennent en compte les changements des mentalités et l'évolution des modes de vie. Cela est le cas notamment en ce qui concerne l'abandon de l'internat permanent, les élèves sortent un week-end sur deux, et bénéficient également de vacances en automne et pour Pentecôte ou l'ouverture aux techniques de la communication, télévision et informatique[44]. Les élèves prennent leur repas dans une salle spéciale annexe, en remplacement du dîner pris dans chaque maison. Les pratiques de sports et les travaux pratiques occupent une place importante dans l'emploi du temps, les après-midis. Les messes en semaine sont supprimées, et la messe du dimanche pour les élèves catholiques est rendue facultative dès 1971[45], le dernier aumônier, Jean-Michel Di Falco (1978-1985), ne réside plus à l'école mais vient y passer deux week-ends par mois.

Malgré des adaptations, l'école connaît un reflux du nombre d'élèves, qui la met en difficulté : en 1986, elle n'a plus que 260 élèves à Verneuil et une centaine à Septeuil[46], et les résultats au baccalauréat sont médiocres. En 1989, l'école connaît une situation financière difficile, avec un endettement important, et est sur le point de se déclarer en cessation de paiement. Le directeur Félix Paillet avait racheté systématiquement les actions de l'école, pour créer un actionnariat réparti entre plusieurs milliers d'actionnaires, une option qui ne rassure pas les banques au moment où l'école demande l'octroi de prêts supplémentaires. Le constat fait lors du conseil d'administration du souligne que « les Roches ont encore une très grande réputation mais le délabrement des bâtiments et installations est effrayant »[47]. Claude-Marc Kaminsky devient le propriétaire, le [48] et participe à la prise de décisions qui permettent un redressement progressif de l'école. L'une des décisions prises est le contrat d'association avec l'État signé le , qui assure aux Roches un statut d'établissement d'enseignement privé sous contrat : l'école s'engage à suivre les programmes de l'Éducation nationale et à recruter des professeurs pourvus de diplômes reconnus.

Un groupe École des Roches est fondé, qui rassemble l'internat international mixte secondaire de Verneuil, la Tournelle réservée à l'enseignement primaire, ainsi qu'un centre linguistique. Les élèves sont des pensionnaires français ou des enfants de diverses nationalités dont les familles résident à l'étranger. Les nouvelles mesures, le passage en contrat d'association avec l'État et la baisse des frais de scolarité qui accompagne la prise en charge des salaires des enseignants par l'Éducation nationale produisent des effets positifs sur les effectifs qui augmentent progressivement : de 200 élèves en 1993, ils passent à 300 élèves en 2001 et oscillent ensuite entre 330 et 380, selon les années, moitié en collège, moitié en lycée, dans des classes à petit effectif[49]. L'accent est mis sur la réussite au baccalauréat, la vie collective, l'esprit d'équipe et la pratique du sport, l'épanouissement de la créativité et l'ouverture culturelle et sur le monde[50].

L'école est installée dans un campus d'une soixantaine d'hectares. Les élèves étrangers, de quarante nationalités différentes, ne représentent que 47 % des effectifs[51] : cette baisse est intentionnelle et correspond à une volonté d'équilibrer le nombre d'élèves français et internationaux[52]. Les principes de l'« éducation nouvelle » restent importants, notamment en favorisant la pratique de sports collectifs, le sens et la prise de responsabilités, les disciplines artistiques. En 2015, une école primaire « tout numérique » est créée et, en 2016, le programme du baccalauréat international est adopté, tandis qu'une classe de seconde internationale est ouverte. L'école prête une attention particulière aux problématiques environnementales et encourage les initiatives individuelles et collectives menées en faveur de la protection et du respect de la planète, et a obtenu en 2009 le label I des établissements du développement durable de Haute-Normandie[53] et en 2014 le label II.

Depuis 2013, elle appartient à un groupe basé à Dubaï, GEMS Education[54],[55], propriété du milliardaire et philanthrope indien Sunny Varkey (en).

Personnalités de l'école des Roches

[modifier | modifier le code]
  • 1899-1903 : Edmond Demolins, le fondateur, directeur jusqu'en 1903 et qui reste président du conseil d'administration jusqu'à sa mort en 1907. Disciple de Le Play, il fonde la revue La Science sociale, avec le soutien d'un autre disciple leplaysien, Henri de Tourville (1842-1903)[56],[57].
  • 1903-1944 : Georges Bertier, directeur à partir de 1903, qui donne une stabilité à l'école, tout en apportant des innovations importantes, notamment en impulsant le développement de la culture générale. C'est sous son action que le style rocheux s'élabore, entre la mouvance de l'éducation nouvelle et les exigences de mise aux normes des programmes pour établir un lien avec l'université[58]. Il développe des actions en dehors des Roches, notamment en donnant des cours à l'institut supérieur de pédagogie.
  • 1944-1965 : Louis Garrone : gendre de Georges Bertier à qui il succède, directeur des Roches[59].
  • 1965-1968 : Raymond Baillif
  • 1968-1970 : Louis Viguier
  • 1970-1971 : Patrice Galitzine
  • avril- : Moorgat
  • -1987 : Félix Paillet
  • 1987-1990 : Jacques-Henry Forest et Jean de Fouquières
  • 1992-2002 : Daniel Venturini, professeur de mathématiques aux Roches en 1974, puis responsable de maison.
  • 2004-2015 : Françoise Caballé, professeure d'histoire-géographie depuis 1995, chef d'établissement et directrice du lycée, et Catherine Janvier, professeure de FLE depuis 1994, directrice adjointe et responsable du collège.
  • 2015-2017 : Frédéric Catogni
  • 2017-2019 : David Dowdles (directeur général délégué) - Marie Andries (chef d'établissement)[5]
  • 2019-2022 : David Johnson (directeur général)[60]
  • Depuis 2022 : Stéphane Royo, secrétaire général[61]

Autres personnalités de l'École

[modifier | modifier le code]
  • Juliette Demolins, associée de son mari « dans une expérience pratique qui teste les résultats de la science sociale en matière d’éducation » et qui apparaît dans l'organigramme au titre de « maîtresse » d’une des maisons, puis comme membre du conseil d'administration, et qui participe financièrement au projet[62].
  • Henri Trocmé, sous-directeur[63], d'origine protestante, titulaire d'une licence de lettres mention philosophie (1894), a rencontré Patrick Geddes en Écosse. Il participe au financement des Sablons qu'il dirige ensuite avec son épouse Eve Rist et ils mettent ensemble en œuvre des activités philanthropiques, dans lesquelles peuvent s'investir les élèves (financement de séjours en colonies de vacances notamment. Il est nommé sous-directeur en 1912 et s'occupe particulièrement de l'ajustement des programmes scolaires aux normes universitaires[64]. Entré aux Roches en 1902, il se consacre à l'école jusqu'à sa mort en [65].
  • Henri Marty[66] est une figure importante du scoutisme : fondateur de la première troupe d'Éclaireurs de France aux Roches, issu d'un milieu catholique et conservateur, titulaire d'une licence de lettres, il est recruté par les Roches et effectue plusieurs missions d'observation aux États-Unis. Il réside à la Guichardière (1908-1910) puis au Vallon. Il est professeur d'économie, d'histoire, d'anglais et de science sociale, puis directeur-adjoint dans les années 1920, directeur de l'école élémentaire de la Guichardière en 1931 avec son épouse, jusqu'à son départ en 1939[67].
  • André Charlier (1895-1971), personnalité catholique et auteur de textes d'édification destinés aux élèves de l'école, professeur puis directeur des Roches, alors repliée d'abord à Maslaq, puis à Clères. Il prône une éducation de l'esprit, du corps et de l'âme, « dans une intention de défense de la civilisation chrétienne et gréco-latine », tout en s'opposant à la « culture païenne » nazie[28].

Anciens élèves

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Demolins n'a pas visité Abbotsholme mais en a entendu parler et a entretenu des correspondances avec des parents d'élèves.
  2. Duval 2009
  3. a et b Duval 2009, p. 20
  4. Duval 2009, p. 21
  5. a et b Duval 2009, p. 27
  6. Nathalie Duval, « Éléments pour une biographie d'Edmond Demolins, promoteur du “particularisme” », Les Études Sociales, 2008/1, n° 147-148, p. 177-187 [lire en ligne].
  7. Jules Siegfried devient également président du conseil d'administration de l'École alsacienne en 1903 et administrateur de l'École libre des sciences politiques.
  8. La construction d'une chapelle à l'écart - actuelle commune de Pullay - est attestée par les cartes postales éditées aux environs de 1910. Seuls des vestiges subsistent au XXIe siècle.
  9. Duval 2009, p. 43
  10. Duval 2006
  11. Duval 2009, p. 60
  12. Duval 2009, p. 63
  13. Duval 2009, p. 66-67
  14. Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Sociologie de la bourgeoisie, p81
  15. Le « learning by doing » trouve sa source théorique chez John Dewey ; cf. Robert B. Wesbrook, « John Dewey », Perspectives, Revue trimestrielle d’éducation comparée, (Paris, UNESCO : Bureau international de l’éducation) vol. XXIII, no 1-2, 1993, p. 227-293
  16. Duval 2009, p. 77
  17. Duval 2009, p. 79
  18. Henri Viaux, Aux sources du scoutisme français, Éditions du scorpion, 1961 (référence indiquée par N. Duval).
  19. Duval 2009, p. 84
  20. Duval 2009, p. 85
  21. a et b Duval 2009, p. 96
  22. Duval 2009, p. 99
  23. Maurice Montassut, ancien directeur de l'École de l'Île-de-France, rejoint les Roches en 1914, jusqu'en 1932.
  24. Maurice Vassard, enseigne à l'école des Roches (1932-1935) puis dirige le Collège de Normandie (1935-)
  25. Paul Descamps (1872-1946), notice Sudoc [1] ; Data Bnf :Notice sur data.bnf.fr.
  26. Catherine Bruant, « L’École d’art public du Collège libre des sciences sociales : une formation à l’urbanisme comme « sociologie appliquée », Le Télémaque, 2008/1, no 33, p. 83-106 [lire en ligne] DOI 10.3917/tele.033.0083.
  27. Le Terrain de clotte - site des anciens de Maslacq et Clères [2].
  28. a et b Duval 2009, p. 141
  29. Cf. Blog de Pierrick Auger, « Avant le collège de Clères, un collège au Mont Cauvaire » [lire en ligne]
  30. Duval 2009, p. 169
  31. Duval 2009, p. 152
  32. Marcel Gaveau est un ancien des Roches, cf. notice BnF [3], Duval 2009, p. 156
  33. Ainsi, La Grande Illusion, de Jean Renoir est projetée chaque année le 11 novembre.
  34. Duval 2009, p. 157
  35. Henri-Thierry Deschamps, ancien élève du Collège de Normandie, docteur en histoire, puis enseignant à l'université de Louvain Duval 2009, p. 179
  36. « Le mot de votre président : Nicolas Mankowski (Guiche Vallon, 1959-1966) », Rocs & Rocheux, Paris, AERN : association des anciens élèves de l’école des Roches et du collège de Normandie, no 35,‎ (lire en ligne [PDF])
  37. Duval 2009, p. 151
  38. Une association de psychosociologues est sollicitée, l'ARIP (association pour la recherche et l'intervention psychosociologique), notamment Max Pagès, André de Peretti.
  39. Duval 2009, p. 174
  40. Duval 2009, p. 175
  41. Duval 2009, p. 198-199
  42. Duval 2009, p. 182
  43. Il s'agit de Christian d'Andlau cf. Duval 2009, p. 175.
  44. Duval 2009, p. 192
  45. Duval 2009, p. 199
  46. Duval 2009, p. 201
  47. Duval 2009, p. 207-208
  48. lejdd.fr
  49. Duval 2009, p. 210 & p.215
  50. Duval 2009, p. 213
  51. Duval 2009, p. 211
  52. Duval 2009, p. 212
  53. Établissements du développement durable de Haute-Normandie, site de l'Agence régionale de l'environnement de Normandie
  54. Site institutionnel Gems/école des Roches.
  55. « Le chantier pharaonique de l'École des Roches », sur paris-normandie.fr (consulté le ).
  56. Nathalie Duval, « Le self-help transposé en milieu français : l’École des Roches et ses élèves (1899-2009) », Histoire, économie & société, 2009/4, p. 69-84 [lire en ligne].
  57. [colloque] « Edmond Demolins (1852-1907), un intellectuel polyvalent », sur lasciencesociale.org, (consulté le ).
  58. Duval 2009, p. 61
  59. « La confrontation entre utopie et réalité fut particulièrement douloureuse pour Louis Garrone qui, de tous, s’est sans doute le plus investi, uniquement durant l’année 1941-1942, dans cette vaste entreprise de changement des mœurs par la jeunesse. [...] Durant les « Trente Glorieuses », le directeur Louis Garrone insiste sur le respect de l'autorité, des lois morales et de la discipline intérieure ... », Duval 2006
  60. [4]
  61. « Le message du secrétaire général », [lire en ligne], sur ecoledesroches.com, consulté le 12 septembre 2023.
  62. Antoine Savoye, « Existe-t-il des « couples d’intellectuels » dans le mouvement leplaysien ? Conjugalité et science sociale », Les Études Sociales, no 170,‎ , p. 227-236 (lire en ligne, consulté le ).
  63. Henri Trocmé (10 novembre 1873- 28 décembre 1944), né à Saint-Quentin, épouse Eve Rist (1875-1944), sœur de l'économiste Charles Rist, commence sa carrière en enseignant la philosophie à l'école préparatoire de théologie des Batignolles pendant deux ans puis enseigne durant six mois les lettres à la faculté des lettres de Göteborg.
  64. Duval 2009, p. 111
  65. Emmanuel de Sartiges, « L'éducation d'un Rocheux au cours des années 1930-1940. Témoignage », Les Études Sociales, nos 147-148,‎ , p. 209-218 (DOI 10.3917/etsoc.147.0209, lire en ligne)
  66. Henri Marty, né le Paris (8e arrdt).
  67. Duval 2009, p. 112

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Georges Bertier, L'École des Roches, Juvisy, Le Cerf, coll. « Les Sciences et l'Art de l'éducation », 1935.
  • Edmond Demolins, L'éducation nouvelle : l'école des Roches, librairie de Paris, Firmin Didot, (BNF 36563796, lire en ligne)
  • Nathalie Duval
    • L’École des Roches, « new school » à la française et spécificité de son internat (1899-1940), Revue française de pédagogie, 2014/4, no 189 p. 55-65.
    • Le rayonnement international de l'école des Roches : 1899-1999, Études normandes, no 4, 1999, p. 35-62.
    • « Le self-help transposé en milieu français : l’École des Roches et ses élèves (1899-2009) », Histoire, économie et société, no 4,‎ , p. 69-84 (lire en ligne)
    • L'École des Roches, Paris, Belin, coll. « Histoire de l'éducation », , 303 p. (ISBN 978-2-7011-4780-2)
    • Bien armé pour la vie ou Français je suis. Deux modèles scolaires concurrents : L’École des Roches et le Collège de Normandie, avec Patrick Clastres, Les Études sociales, no 137, 2003/1, p. 21-35.
    • L'École des Roches et le Collège de Normandie : Des « écoles nouvelles » pour les élites de 1899 à 2006, thèse de doctorat en histoire, université Paris-IV-Sorbonne, 2006 (cf. résumé).
  • Régis De Reyke
    • « E. Demolins et l'École des Roches : une référence ambiguë ? » in Jean Saint-Martin (dir.), L'Harmattan, 2003, p. 105-118.
    • « L'École des Roches, du modèle anglais au compromis socio-culturel (1899-1925) », Les Études sociales, no 124, 1996, p. 21-41.
    • L'École des Roches une école modèle - un modèle d’école son rayonnement pédagogique et social dans le champ éducatif français 1899-1952, thèse non publiée, université Paris-Sud, 2000.
  • « L'École des Roches : Un creuset d'éducation nouvelle », Les Études sociales, no 127-128, 1998.
  • Livre du centenaire « L'École des Roches a 100 ans », [6] ([PDF]).
  • École des Roches : 110 ans d'une pédagogie prestigieuse, film documentaire de Marc-Laurent Turpin, 90 min, Mesure-6 Productions, 2009.

Liens externes

[modifier | modifier le code]