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Abbas Laghrour

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Abbès Laghrour
Abbas Laghrour
Abbès Laghrour

Naissance
N’Sigha, Algérie
Décès (à 31 ans)
Tunisie
Origine Drapeau de l'Algérie Algérie
Allégeance FLN
Arme Armée de libération nationale
Unité Wilaya I
Grade Colonel [1] - dirigeant Wilaya I[2].
Années de service 19541957
Conflits Guerre d'Algérie
Hommages 1er novembre

Abbès Laghrour ou Abbas Leghrour (en arabe : عباس لغرور), né le au Douar de N'Sigha près de la ville de Khenchela en Algérie et mort en juillet 1957, en Tunisie, est un militant nationaliste et combattant pour l’indépendance de l’Algérie dans la Wilaya I.

Abbas Laghrour est né le [3] au douar de N'Sigha près de la ville de Khenchela en Algérie. Son père, du nom Mohand Ouamar[4],[5], il avait plusieurs enfants et deux épouses [5] et il était propriétaire de terre agricole autour du l’Oued Laghrour[5]. Abbès Laghrour a eu plusieurs frères et sœurs dont Mesbah, Bouaziz, Chaabane, Amar, Salah, Zohra, Zerfa, Ouzina, Aïcha et Mazouzia[5].

Famille et proches

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Abbès Laghrour s'est marié à sa cousine, il a eu deux enfants[4]. Djemaâ Djoghlal, féministe algérienne et une des militantes auressienne de la promotion de la culture, était sa cousine[6].

Après avoir suivi son éducation à l’école française, Abbès Laghrour a obtenu son certificat d’études primaires et son certificat d'artisan forgeron[5].

Parcours nationaliste

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Il adhère en 1944 au Parti du peuple algérien (PPA)[7], il fut responsable du bureau régional de Khenchela PPA-MTLD, après Brahim Hachani et Mourad Abdallah[7].

Après avoir été renvoyé de son travail, il ouvre une boutique de fruits et légumes qui devient un lieu de rencontre pour les militants du parti. En 1951, il organise une marche importante mobilisant les jeunes de sa ville dénonçant le chômage et la précarité dans laquelle ils vivent. Il est arrêté par les autorités françaises qui l’emprisonnent pendant trois jours où il subit des tortures sauvages ce qui lui occasionne une maladie pulmonaire. Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) prend en charge ses soins médicaux à Batna. Il retourne à Khenchela après sa guérison et poursuit son militantisme au sein du parti[8].

Abbès Laghrour participe aux préparatifs pour la lutte armée dans la région des Aurès en compagnie de Mostefa Ben Boulaïd, Belkacem Grine et Adjoul-Adjoul et dirige les groupes chargés du lancement des attaques durant la nuit du .

Adjoint de Bachir Chihani, qui remplaça Mostefa Ben Boulaïd à la tête de la Willaya I, Abbès Laghrour prend part à de nombreuses batailles durant la guerre d'Algérie telles que les batailles d'El Djorf (en), de la zaouia et Tefsour à Chechar, d’El Bayadha et de Kentis Mrah El Baroud jusqu’à sa mort le .

Crise dans la Wilaya I

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Abbes Laghrour (le 5ème debout de droite à gauche) à Tunis.

Selon Mohamed Harbi, depuis l'exécution de Chihani Bachir, le 23 octobre 1955[9], par Adjoul et Laghrour, la Wilaya I est divisée en plusieurs fiefs, Mazhoudi, étant membre du CNRA, est envoyé à Nememtchas et Benaouada en Tunisie afin de régler le contrôle de l’acheminement d'armes[10]. Après la mort de Chihani, Abbas Laghrour fut désigné chef de la Wilaya I et premier responsable[11],[12], ayant le grade de colonel [1]. Le procès verbal ne fut pas envoyé à l’Aurès ouest[13].

Après le retour et la mort de Ben Boulaid entre novembre 1955 et mars 1956[14], Abbas Laghrour fut blessé plusieurs fois, lors d’un accrochage à la montagne Qentis [15], ensuite, il a été gravement blessé à Kimine et fut transporté à la montagne blanche [16]. Amirouche a été envoyé pour faire appliquer les résolutions de la Soummam dans la Wilaya I en novembre 1956[17]. Abbès Laghrour était un des grands stratèges militaires de la Wilaya I[18], mais le commandement de Nementcha se rebelle contre l'autorité des Aurès, Abbas Leghrour fut encerclé par des troupes FLN dans les montagnes, vint Adjoul avec 150 hommes pour le délivrer. Par la suite, Abbas Leghrour a essayé de régler le conflit tribal à la Montagne blanche[19].

Son exécution par le CCE

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Il fut arrêté en Tunisie durant huit mois, sur ordre du CCE ; selon Amar Benaouda, Abbès Laghrour fut exécuté, les chefs d'accusation étaient la mort de Chihani avant la Soummam, la situation de la zone Nemamcha et le conflit armé de Khchem el Kaleb[20], Abbas Laghrour avoue avoir ordonné la mort de Chihani lors de son arrestation[20], ce qui est un acte de trahison car Chihani était l'adjoint de Mostefa Ben Boulaid.

Selon Benjamin Stora, Abbas Leghrour décida en 1955 avec Adjoul-Adjoul, l'exécution de Bachir Chihani. Il fut à son tour assassiné en Tunisie où il se replia, refusant l'autorité de Mahmoud Chérif, pour complot en 1957[3]. Selon Benjamin Stora, Abbès Laghrour a été exécuté sur ordre des représentants du comité de coordination et d'exécution du FLN (CCE), pour avoir refusé de reconnaître l'autorité de Mahmoud Chérif, nommé lors du congrès de La Soummam comme responsable de la Wilaya I [3].

Selon Salah Laghrour, son frère, il s'agit d’un assassinat, qui est le résultat et la conséquence de la crise entre les dirigeants de l’extérieur et de l'intérieur, des purges internes au sein du FLN, et aussi possiblement l'avis de Abbas Laghrour sur les résolutions de la Soummam [21].

Lors de la célébration de la journée nationale du chahid en 2014, Mahieddine Amimour a dit de respecter l'histoire et tous les héros de l'Algérie en citant le cas d'Abbès Laghrour, lorsque l'officier qui était chargé de l'arrêter, Abbès Laghrour ne s'est pas opposé lui a répondu que c'était un ordre du Nidham tu dois l'exécuter[22]. Le colonel Abbas Laghrour fut exécuté le 25 juillet 1957 à Tunis[23].

Postérité

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Notes et références

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  1. a et b Dominique Farale, Laghrour Abbès : 1926-1957 : colonel de la wilaya des Aurès-Némentcha, Éditions Bouchène, , 182 p. (ISBN 978-2-35676-047-0 et 2-35676-047-4, lire en ligne), p. 1.
  2. Achour Cheurfi, La classe politique algérienne: de 1900 à nos jours : dictionnaire biographique, Alger, Casbah éditions, , 511 p. (ISBN 9961-64-292-9, lire en ligne), p. 235.
  3. a b et c « Livres, Ebooks : Dictionnaire Biographique Des Militants Nationalistes Algériens, Benjamin Stora », Editions-harmattan.fr, (consulté le ), p. 125
  4. a et b (ar) Salah Lghrour, Abbès Laghrour du militantisme au cœur du combat, Chihab, , 326 p. (ISBN 978-9947-39-151-8), p. 21.
  5. a b c d et e (ar) تابليت عمر (Tablit âmer), Abbas Laghrour, El lemaghiya (الالمعية) édition,‎ , 320 p. (ISBN 978-9931-305-98-9), p. 18-19.
  6. Jugurtha Hanachi, « Djemaâ Djoghlal, une grande Auressienne, vient de nous quitter », Matin d’Algérie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b (ar) Salah Laghrour, Abbès Laghrour du militantisme au cœur du combat, Chihab, , 326 p. (ISBN 978-9947-39-151-8), p. 50.
  8. a et b Une victoire signée Abbès Laghrour - Bataille du mont Asfour
  9. Ouanassa Siari Tengour, Savoirs historiques au Maghreb : constructions et usages, vol. 16, Crasc, , 363 p. (lire en ligne), p. 162.
  10. Mohammed Harbi, Le F.L.N. : mirage et réalité, vol. 3, Paris, Éditions J.A, , 446 p. (ISBN 2-85258-176-0, lire en ligne), p. 184.
  11. (ar) Salah Laghrour, Abbas Laghrour du militantisme au cœur du combat, Chihab, , 326 p. (ISBN 978-9947-39-151-8), p. 176-177.
  12. (ar) تابليت عمر (Tablit âmer), Abbas Laghrour, El lemaghiya (الالمعية) édition,‎ , 320 p. (ISBN 978-9931-305-98-9), p. 139.
  13. (ar) تابليت عمر (Tablit âmer), Abbès Laghrour, El lemaghiya (الالمعية) édition,‎ , 320 p. (ISBN 978-9931-305-98-9), p. 139-140-141.
  14. Ouanassa Siari Tengour, Savoirs historiques au Maghreb : constructions et usages, vol. 16, Crasc, , 363 p. (lire en ligne), p. 163.
  15. (ar) تابليت عمر (Tablit âmer), Abbas Laghrour, El lemaghiya (الالمعية) édition,‎ , 320 p. (ISBN 978-9931-305-98-9), p. 145.
  16. (ar) تابليت عمر (Tablit âmer), Abbas Laghrour, El lemaghiya (الالمعية) édition,‎ , 320 p. (ISBN 978-9931-305-98-9), p. 152.
  17. Mansour Rahal, Les maquisards : pages du maquis des Aurés durant la guerre de libération, Ech Chourouk, (lire en ligne), p. 155.
  18. (ar) A Karim Ben Dhib, « (Le Martyr Abbas Laghrour grand stratège de guerre)الشهيد-عباس-الغرور-أكبر-استراتيجي-حرب », Aurès News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (ar) تابليت عمر (Tablit âmer), Abbas Laghrour, El lemaghiya (الالمعية) édition,‎ , 320 p. (ISBN 978-9931-305-98-9), p. 168-169-170.
  20. a et b (ar) تابليت عمر (Tablit âmer), Abbas Laghrour, El lemaghiya (الالمعية) édition,‎ , 320 p. (ISBN 978-9931-305-98-9), p. 189-190-191.
  21. (ar) Salah Lghrour, Abbas Laghrour du militantisme au cœur du combat, Chihab, , 326 p. (ISBN 978-9947-39-151-8), p. 251-252.
  22. N.B, « Mahieddine Amimour « On doit respecter notre histoire et tous les héros de l'Algérie » », Horizon (Algérie),‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. Hocine Tamou, « Un parcours exemplaire sur fond de course au pouvoir », Soir d’Algérie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. Mohamed Taïbi, « Des universitaires débattent de la question à Khenchela : Difficultés de l’apprentissage du français : que faire ? », El Watan,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. « Établissements scolaires à Batna, 70 élèves par classe », Liberté (Algérie),‎ (lire en ligne, consulté le ).