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Abbaye Notre-Dame de Loos

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Abbaye Notre-Dame de Loos
image de l'abbaye
Partie de l'abbaye debout en 2018.
Nom local Looz
Diocèse Lille
Patronage Notre-Dame
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CCXCVIII (298)[1]
Fondation 15 décembre 1149
Dissolution 1791
Abbaye-mère Clairvaux
Congrégation Ordre cistercien
Coordonnées 50° 37′ 14″ N, 3° 00′ 02″ E[2]
Pays Drapeau de la France France
Province Comté de Flandre
Région Hauts-de-France
Département Nord
Commune Loos
Géolocalisation sur la carte : Métropole européenne de Lille
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Abbaye Notre-Dame de Loos
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Abbaye Notre-Dame de Loos
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Abbaye Notre-Dame de Loos
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Abbaye Notre-Dame de Loos

L’abbaye Notre-Dame de Loos, fondée au XIIe siècle, est une ancienne abbaye de l'ordre de Cîteaux situé à Loos-lez-Lille, près de Lille, dans le Nord, à proximité de la Haute-Deule. Les bâtiments sont nationalisés lors de la Révolution française.

Elle a abrité une partie de la maison centrale de Loos entre 1817 et 2011.

L'abbaye de Loos a été fondée en 1146 par Thierry d'Alsace (1099-1168) et par sa femme Sibylle d'Anjou, comtesse de Flandre[3]. Les religieux de l'ordre de Citeaux s'y établirent sur un terrain qu'ils acquirent des sires de Duremont, de Prémesques et de Bernard d'Annekin, lequel était tenu en fief par Pierre Barges et en arrière-fief du comte de Flandre. Jean Belle en fut le premier abbé.

L'abbé avait sous sa direction six maisons de femmes : Notre-Dame du Bradie à Annay-sous-Lens ; Notre-Dame de Sauchois près de Tournai, de l'ordre cistercien ; Notre-Dame du Verger de Oisy-le-Verger ; Notre-Dame du Mont d'Or à Wevelgem ; le Repos de Notre-Dame à Marquette près de Lille et l'abbaye de Flines, ces quatre dernières de l'ordre de Clairvaux. L'abbé était en outre proviseur perpétuel de l'hospice Comtesse.

Les insurgés de la révolte des Gueux la pillèrent en 1566. La chapelle de Notre-Dame-de-Grâce, à Loos, achevée et bénie en 1591, fut bientôt agrandie et consacrée par l'évêque Michel d'Esne, en 1611. Les archiducs Albert et Isabelle y vinrent en pèlerinage après leur entrée solennelle à Lille.

Fin à la Révolution

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L'abbaye et ses dépendances, par le décret du devint un bien national et fut vendue. Le négociant lillois Pierre Urbain Virnot, membre d'une famille de gros acquéreurs de biens nationaux, fut déclaré le propriétaire à titre personnel des 111 ha de l'abbaye (avec église, basse-cour, draperie et dépendances). À la suite de la faillite de l'entreprise familiale en 1811, l'abbaye est vendue en 1812 par les créanciers pour 500 000 francs[4] au département du Nord. La chapelle ne fut détruite qu'après 1811.

On pensait à l'origine y installer un dépôt de mendicité. Par ordonnance du roi du , elle devient «  maison de force et de correction » et «  prison cellulaire  » en 1906. Elle l'est restée jusqu'en 2011[5]. En 1890, cette prison est dit-on très sûre et très salubre et contient de nombreux locaux divisés convenablement pour la séparation des différentes classes de détenus. Les prisonniers tant hommes que femmes sont employés à différents genres de travaux. Des ateliers tels que filatures du lin, ateliers de couture de sarraux brodés de cordonnerie et de menuiserie sont créés à cet effet[6]. Le y est créé pour la première fois en France un service d'anthropologie pénitentiaire destiné à permettre la réadaptation sociale des délinquants[7].

Occupée par les Allemands durant les deux guerres, elle subit de gros dégâts. Parqués dans la prison, le , deux jours avant la libération de Lille, 871 Nordistes furent déportés vers les camps de concentration nazis[8].

Le , Otto Abetz, ambassadeur de l'Allemagne nazie à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale, condamné en à vingt ans de travaux forcés, est transféré à Loos. Il y retrouve cent cinquante prisonniers dignitaires nazis[9].

L'abbaye perd sa chapelle, pourtant inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, en 1962, pour construire un terrain de sport pour les gardiens et les détenus. On profite de la construction de l'A25[10] et de l'élargissement du canal à grand gabarit, pour évacuer les gravats en toute discrétion. Les bâtiments datant du XIXe siècle de la prison ont été détruits en 2016, pour une reconstruction sur place qui devrait aboutir en 2022[11]. Les bâtiments de l'abbaye datant du XVIIIe siècle devaient, au départ, être détruits eux aussi, bien que toitures, frontons sculptés et une partie des façades soient inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques . Heureusement une levée de boucliers dans les médias locaux, et une pétition ont poussé l'administration pénitentiaire à revoir ses plans. Aux dernières nouvelles, l'abbaye sera restaurée et utilisée comme centre de préparation à la libération pour des détenus en fin de peine.

Héraldique

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Armoiries de l'Abbaye Notre-Dame de Loos

Les armes de l'abbaye se blasonnent ainsi :
d'azur, à huit fleurs de lis d'or, mises en orle, à l'écu d'or, au lion de sable, armé et lampassé de gueules.

Liste des abbés connus

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  • le premier : Jean Belle Ier envoyé par son maître saint Bernard
  • Dom Nicolas-François du Béron (1672-1746), religieux à Loos, chapelain à l'abbaye du Saulchoir, maître des bois à Loos, élu abbé de Loos le , vicaire général de l'ordre de Citeaux dans les Pays-Bas français, décédé à Lille au refuge de l'abbaye de Loos le , à 73 ans[12].
  • le dernier : Dom Antoine Billau, élu député du clergé aux États généraux de 1789, 41e abbé

Personnalités liées

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Élément patrimonial

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Le refuge de l'abbaye à Lille.

Contrairement au refuge de l'abbaye de Loos[13] situé à Lille, l'ancienne abbaye n'est pas inscrite sur la liste des monuments historiques, ce qui a failli entraîner sa disparition au titre du projet de nouveau centre pénitentiaire du début du XXIe siècle.

L'enclave historique de l'abbaye est en 2018 préservée et son architecture externe restante se trouve promise à un nouvel avenir non carcéral.

Œuvres d'art liées

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Jardin de l'abbaye (1851), huile sur toile de Gustave Courbet.

Liens externes

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Lucien de Rosny, Histoire de l'Abbaye de Notre-dame de Loos, 1837, in-−8°
  • Christian Carlier, Histoire des prisons de Loos. (Ouvrage collectif - 2006)
  • Delphine Toulemonde, L’abbaye cistercienne de Loos des origines à 1300, thèse de doctorat en histoire soutenue le 20 janvier 2012 devant l’université Charles-de-Gaulle-Lille 3[14]
  • Liagre Charles, Le culte de Notre-Dame de Grâce à Loos, Lille, Imprimerie de la Croix du Nord, , 116 p., in-8°

Notes et références

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  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (OCLC 186901922, lire en ligne), p. 116.
  2. Luigi Zanoni, « Loos », sur Certosa di Firenze (consulté le ).
  3. M. Abbé Migne - Encyclopédie Théologique -1856 édité chez JP Migne barrière d'enfer à Paris - page 463- numérisé par Google Books en accès libre
  4. Matthieu De Oliveira, Les routes de l'argent : Réseaux et flux financiers de Paris à Hambourg (1789-1815), Institut de la gestion publique et du développement économique, 21 nov. 2011.
  5. . Plus chanceuse, Fontevraud , dont l'ancien prieuré de la Madeleine cessa de l'être en 1963 Prieurés de l’Ordre de Fontevraud Sainte Marie Madeleine, Page dédiée sur le site de l'Agence publique pour l'immobilier de la justice, consulté le 21 mars 2018.
  6. Annuaire statistique. Annuaire du département du Nord. 1890. lire en ligne
  7. Cent ans de vie dans la région, tome II : 1914-1939, La Voix du Nord éditions, n° hors série du 17 février 1999, p. 49.
  8. Il y a 70 ans, le train de Loos, dernier convoi vers les camps de concentration, dimanche 31 août 2014. Lire en ligne
  9. Cent ans de vie dans la région, tome 3 : 1939-1958, La Voix du Nord éditions, hors série du 17 juin 1999, p. 55.
  10. Abbaye Notre-Dame de Loos. S-PASS Territoires, [cartopp.s-pass.org/fr/portail/11/observatoire/3394/abbaye-notre-dame-de-loos-59.html lire en ligne]
  11. L’Abbaye de Loos, trop belle pour être une prison, La Voix du Nord, 14 juin 2015 lire en ligne.
  12. Paul (1874-19 ) Auteur du texte Denis Du Péage, Recueil de généalogies lilloises. Tome 2 / par Paul Denis Du Péage,..., 1906-1909 (lire en ligne), p. 460.
  13. Notice no PA00107567, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  14. « Soutenance de thèse », Revue du Nord, Université Lille-3, vol. n° 395, no 2,‎ , p. 527-529 (ISSN 0035-2624, résumé, lire en ligne).