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Albert Ier (roi de Saxe)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Albert Ier
Illustration.
Titre
Roi de Saxe

(28 ans, 7 mois et 21 jours)
Ministre-président Richard Freiherr von Friesen (de)
Georg Friedrich Alfred Graf von Fabrice (de)
Karl Friedrich Wilhelm von Gerber (de)
Julius Hans von Thümmel (de)
Heinrich Rudolf Schurig (de)
Karl Georg Levin von Metzsch-Reichenbach (de)
Prédécesseur Jean Ier
Successeur Georges Ier
Prince héritier de Saxe

(19 ans, 2 mois et 20 jours)
Prédécesseur Jean
Successeur Georges
Biographie
Dynastie Maison de Wettin
Date de naissance
Lieu de naissance Dresde
Drapeau du Royaume de Saxe Royaume de Saxe
Date de décès (à 74 ans)
Lieu de décès Sibyllenort
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Drapeau du Royaume de Saxe Royaume de Saxe
Sépulture Cathédrale de la Sainte-Trinité de Dresde
Père Jean Ier de Saxe
Mère Amélie de Bavière
Conjoint Carola de Vasa

Signature de Albert Ier

Albert Ier (roi de Saxe)
Rois de Saxe

Albert Ier (en allemand, Friedrich August Albert Anton Ferdinand Joseph Karl Maria Baptist Nepomuk Wilhelm Xaver Georg Fidelis von Sachsen), né le à Dresde[1] et mort le à Sibyllenort [1], fils aîné du roi Jean Ier et d'Amélie de Bavière, est un membre de la maison de Wettin et le cinquième roi de Saxe du au .

Il participe à la guerre austro-prussienne puis à la guerre franco-allemande de 1870, et assiste à la création de l'Empire allemand qui remplace la confédération de l'Allemagne du Nord, dont était membre le royaume de Saxe.

Le roi Albert de Saxe enfant par Carl Christian Vogel von Vogelstein vers 1833.

Fils aîné du prince Jean de Saxe et d'Amélie de Bavière, il naît à Dresde en 1828 sous le règne de son grand-oncle, le roi Antoine Ier. Membre de la famille royale, il est le petit-fils du prince Maximilien de Saxe, frère du roi, et de son épouse Caroline de Bourbon-Parme, et donc un descendant direct du roi de Pologne Auguste III, de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, du roi de France Louis XV et du roi d'Espagne Philippe V.

Après la mort du roi Antoine et la renonciation au trône du prince Maximilien en 1836, c'est l'oncle d'Albert qui devient roi sous le nom de Frédéric-Auguste II.

Le roi Albert et son épouse la reine Carola de Vasa.

Bravant sa famille, Albert contracte un mariage d'inclination en épousant le à Dresde Carola de Vasa, petite-fille en exil du roi détrôné Gustave IV de Suède et de Frédérique de Bade, elle-même fille de Stéphanie de Beauharnais, grande-duchesse douairière de Bade. Ses sœurs se marient selon leur rang, mais la plupart meurent à la fleur de l'âge. La princesse Carola ne subit pas moins de dix fausses couches entre 1853 et 1860.

Carola entretient de bonnes relations avec sa belle-famille. En tant que princesse héritière de Saxe, elle commence à mener ses activités en voulant répondre aux questions sociales, volonté qu'elle poursuit une fois reine.

En 1866, elle visite les hôpitaux de campagne de la Saxe. En 1867, elle participe à la fondation de la Commission Albert, laquelle contribue aux soins médicaux de l'armée prussienne durant la guerre franco-prussienne. Pour son travail, elle est décorée de l'ordre de Louise et de l'ordre de Sidonia. En 1871, elle accompagne Albert à Compiègne, après la défaite de la France.

Prince héritier

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Le prince héritier Albert.

Il devient prince héritier en 1854 à la mort de son oncle le roi Frédéric-Auguste II et l'accession au trône de son père sous le nom de Jean Ier.

Il combat en 1864 pendant la guerre des Duchés, puis en 1866 pendant la guerre austro-prussienne, lors des batailles de Hühnerwasser et de Sadowa. Au cours de la guerre franco-allemande de 1870, il se distingue lors de la bataille de Gravelotte, puis contre l'armée de Châlons lors des combats de Beaumont et Sedan. Il devient roi à la mort de son père en 1873.

Roi de Saxe

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En 1873, le roi Jean Ier meurt ; Albert devient roi sous le nom d'Albert Ier.

Alfred Diethe, Portrait d'Albert, roi de Saxe, 1876

Son règne est marqué par l'avènement récent de l'Empire allemand (Deutsches Kaiserreich). La fondation de ce nouvel État est effective le [2],[3],[4], avec l'entrée en vigueur[5] de la constitution provisoire publiée la veille[6].

L'Empire allemand résulte d'une extension de la confédération de l'Allemagne du Nord, mise en place en 1867 après la paix de Prague et dont la constitution est légèrement remaniée afin à la fois d'incorporer les États allemands du Sud du Main, mais aussi de donner une forme explicitement monarchique à la Confédération[7].

Par les traités dits de novembre, les royaumes de Bavière et de Wurtemberg ainsi que les grands-duchés de Bade et, pour la partie située au sud du Main, de Hesse, adhèrent à la Confédération. Le traité entre la confédération de l'Allemagne du Nord, le grand-duché de Bade et celui de Hesse, est signé à Versailles le , le traité de Berlin le , celui de Versailles le .

Le , « le jour le plus triste de ma vie », selon le mot du futur empereur[8], l’Empire allemand est proclamé dans la galerie des Glaces du château de Versailles, à la faveur de la défaite de la France. Guillaume Ier, roi de Prusse, devient empereur allemand. La date choisie est symbolique puisqu'elle correspond au 170e anniversaire du couronnement de Frédéric Ier comme roi en Prusse, le .

Le roi Albert en compagnie du Kaiser Guillaume II et de sa famille.

On appelle « période de fondation » (Gründerzeit) la période correspondant au règne de Guillaume Ier, jusqu’en 1888, et au mandat d’Otto von Bismarck comme chancelier impérial.

Dès sa création, l’Empire est marqué par des crises graves. Bismarck voit un peu partout des ennemis du nouveau régime : les catholiques allemands regroupés dans le parti du Zentrum et contre lequel il mène le Kulturkampf ; les Polonais de la province de Posnanie ; les Français d’Alsace-Lorraine ; la Légion guelfe (en) du Hanovre ; les socialistes qui se forment en Parti social-démocrate (SPD) ; les Junkers qui tiennent à garder leurs prérogatives et privilèges. Après deux attentats contre l’empereur en 1878 commis par des individus agissant seuls, Bismarck fait voter par les conservateurs et les libéraux du Reichstag, le , une loi qui interdit les associations socialistes, social-démocrates ou communistes visant le « renversement de l’autorité de l’État ou de l’ordre social établis », ainsi que leurs journaux, leurs rassemblements et leurs membres qui sont menacés d’exil.

Le roi Albert est, avec le grand-duc Ferdinand IV de Toscane, le meilleur ami de l'empereur d'Autriche François-Joseph Ier qui aime, entre autres choses, chasser en leur compagnie.

On lui doit d'avoir ordonné la construction de la ville de garnison d'Albertstadt, au nord de Dresde. En 1900, son plus jeune neveu meurt dans un accident de phaéton que conduisait le duc de Viseu. Celui-ci est contraint de démissionner et de quitter le royaume.

Au début , le roi Albert souffre de séquelles d'une ancienne maladie de la vessie[9] assorties de douleurs asthmatiques[10] avant d'entrer dans le coma le [11] et de mourir le . Son frère lui succède sous le nom de Georges Ier de Saxe.

Bilan du règne

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Un correspondant de Dresde analyse comme suit le règne du roi Albert : « le roi de Saxe était le modèle du prince confédéré allemand, le type du monarque nominal aussi effacé dans l'Empire que dans son propre pays. Dans l'Empire, la Saxe ne compte plus pour un état à ménager dont on pourrait éventuellement craindre un réveil d'opinion. Ce n'est plus qu'une province obéissante. En lui laissant l'autonomie administrative et un semblant d'indépendance politique et en n'annexant que la direction militaire et la conduite des affaires extérieures, la Prusse, en 1866, a conquis plus sûrement et intimement que par l'incorporation pure et simple que Guillaume Ier voulait après Sadowa. Au lieu de s'annexer les Saxons, de les tourmenter et vexer comme des Polonais, la Prusse les a laissés chez eux, en paix, avec leurs lois, leurs mœurs, leur maison régnante laquelle s'était pleinement ralliée à l'ordre nouveau des choses [...]. Cette prussification volontaire de la Saxe est un phénomène assez intéressant [...]. Ce bon roi de Saxe était populaire à sa façon dans son pays, parce qu'il ne gênait personne et ne se mêlait de rien [...] On regardait passer paisiblement ce vieux monsieur chenu et courbé qui portait un petit casque par-dessus les mèches blanches ramenées aux oreilles [...] le roi Albert resta strictement constitutionnel; il resta même en deçà des limites où son pouvoir eût pu légitimement s'exercer. [Le Roi gardait] la même discrétion vis-à-vis du développement extraordinaire du socialisme dans la Saxe industrielle[12]. ».

Bibliographie

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  • Konrad Sturmhoefel (de): König Albert von Sachsen. Ein Lebensbild. Voigtländer, Leipzig 1898.
  • Georg von Schimpff: König Albert: Fünfzig Jahre Soldat. Baensch, Dresden 1893.
  • Joseph Kürschner (Hrsg.): König Albert und Sachsenland. Eine Festschrift zum 70. Geburtstage und 25jährigen Regierungsjubiläum des Monarchen. Schwarz, Berlin 1898.
  • Dem Gedächtnis König Alberts von Sachsen. v. Zahn & Jaensch, Dresden 1902.
  • Ernst von Körner: König Albert von Sachsen. Der Soldat und Feldherr. Oestergaard, Berlin-Schöneberg 1936.
  • Bernd Rüdiger (de): Wahre Geschichten um König Albert. Tauchaer Verlag. Taucha 1994.
  • (de) Bernhard Schwertfeger, « Albert, König von Sachsen », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 1, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 131–132 (original numérisé).
  • Albert Herzog zu Sachsen: Die Wettiner in Lebensbildern. Styria-Verlag. Graz/Wien/Köln 1995, (ISBN 3-222-12301-2).
  • Thomas Eugen Scheerer (de) (Hrsg.): Albert von Sachsen. Kronprinz, Soldat, König. (= Sammeln, Erforschen, Bewahren, Ausstellen. 4). Militärhistorisches Museum, Dresden 2002.
  • Arbeitskreis sächsische Militärgeschichte (Hrsg.): Sibyllenort und König Albert von Sachsen. Sonderheft zum 100. Todestag von König Albert. Arbeitskreis Sächsische Militärgeschichte, Dresden 2003.

Notes et références

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  1. a et b Michel Huberty, Alain Giraud, L'Allemagne dynastique, tome I Hesse-Reuss-Saxe, p. 526
  2. Hamann 2015, p. 11.
  3. Kaufmann 1925, § 10, 8, A, p. 213.
  4. Laband 1900, p. 86.
  5. Jouanjan 2001, p. 401.
  6. Hamann 2015, p. 14 et 37.
  7. Tulard, p. 384.
  8. Tulard, p. 383.
  9. L'Indépendance Belge, le 7 juin 1902
  10. L'Indépendance Belge, le 8 juin 1902
  11. L'Indépendance Belge, le 9 juin 1902
  12. L'Indépendance Belge, le 20 juin 1902

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Articles connexes

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Liens externes

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