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Bataille de l'Ourcq (1914)

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Bataille de l’Ourcq
Description de cette image, également commentée ci-après
Localisation des forces et combats de la bataille .
Informations générales
Date du au
Lieu à l'ouest de l'Ourcq, au nord de la Marne, au nord-est de Paris, en Goële et Multien
Issue Victoire française
Belligérants
République française
Royaume-Uni
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Commandants
Michel Joseph Maunoury
Frédéric Émile Vautier
Henri Beaudenom de Lamaze
John French
Douglas Haig
Horace Smith-Dorrien
William Pulteney
Drapeau de l'Empire allemand Alexander von Kluck
Drapeau de l'Empire allemand Alexander von Linsingen
Drapeau de l'Empire allemand Ewald von Lochow
Drapeau de l'Empire allemand Friedrich Bertram Sixt von Armin
Drapeau de l'Empire allemand Ferdinand von Quast
Drapeau de l'Empire allemand Hans von Gronau
Forces en présence
6e armée française
7e corps d'armée
5e groupe de divisions de réserve
Brigade marocaine
Corps de cavalerie Sordet
BEF
1er corps d'armée
2e corps d'armée
3e corps d'armée
1re armée allemande
2e corps d'armée (de)
3e corps d'armée (de)
4e corps d'armée (de)
9e corps d'armée (de)
IVe corps de réserve

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Coordonnées 49° 02′ 16″ nord, 2° 52′ 42″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de l’Ourcq
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
Bataille de l’Ourcq
Géolocalisation sur la carte : Seine-et-Marne
(Voir situation sur carte : Seine-et-Marne)
Bataille de l’Ourcq

La bataille de l’Ourcq, appelée parfois bataille du Multien est une bataille de la Première Guerre mondiale se déroulant du 5 au qui marque le commencement de la première bataille de la Marne. Elle oppose la Ire armée allemande du général von Kluck à la 6e armée française du général Maunoury et une partie de l'armée britannique du maréchal French.

La 6e armée française attaque le flanc de l'armée allemande, tente de la déborder par le nord tout en conservant sa liaison avec l'armée britannique. La Ire armée allemande initialement surprise réorganise son dispositif en déplaçant plusieurs corps d'armée du sud de la Marne vers les combats. Après quatre jours de combats violents favorables aux Allemands, les troupes britanniques parviennent à franchir la Marne et menacer les arrières de l'armée allemande. Cette dernière est alors contrainte de rompre le combat et de se replier en direction de Soissons.

Contexte stratégique

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Zone de localisation arrière des forces allemandes entre l'Ourcq et la Marne.

Avec l'application du plan Schlieffen, les Allemands avec leur ailes droite renforcée formée des Ire, IIe et IIIe armées tentent de déborder et détruire l'aile gauche des armées alliées comprenant la 5e armée française et le BEF. Au cours d'affrontements violents du 21 au 23 août 1914, les troupes allemandes parviennent à repousser les troupes alliées lors de la bataille de Charleroi pour la 5e armée française et lors de la bataille de Mons pour le BEF.

Durant les jours suivants, les troupes françaises et britanniques se replient vers le Sud sous la pression allemande. Cette retraite est ponctuée de combat de freinage le 26 août au Cateau entre les britanniques et la Ire armée allemande et de bataille d'arrêt le 29 août à Guise entre la 5e armée française et la IIe armée allemande.

Alors que la Ire armée allemande du général von Kluck devait se diriger conformément au plan Schlieffen vers la basse Seine et contourner Paris, elle change de direction afin de soutenir la IIe armée engagée dans la bataille de Guise. Ce changement de direction la faisant passer à l'Est de Paris est validé par le Grand Quartier Général allemand le 30 août.

Durant cette période, le général Joffre réorganise son dispositif et par un mouvement de rocade transfert des régions des troupes d'Alsace et de Lorraine dans la région d'Amiens afin de constituer une nouvelle armée sous les ordres du général Maunoury pour couvrir Paris.

L'état-major allemand conscient du danger représenté par l'accumulation de forces sur son aile droite demande le 4 septembre aux Ire et IIe armées de se positionner face à Paris entre l'Oise et la Marne pour la Ire armée et entre la Marne et la Seine pour la IIe armée. Von Kluck informe le grand état-major qu'il ne laissera qu'un corps d'armée face à Paris pour poursuivre l'avancée offensive de ses troupes.

Michel Maunoury, commandant de la 6e armée française en 1914.
Carte postale montrant neuf soldats français avec souliers, clairons, cartouchières et fusils Lebel.

Le , le capitaine Charles Lepic, commandant d’un escadron de cavalerie du 15e Chasseurs, en route vers Saint-Maur, commune de Gournay-sur-Aronde, au nord de Compiègne, signale vers la fourche de la nationale 17 (actuelle D 1017) avec la nationale 35 (actuelle D 935) (sur carte : 49° 31′ 56″ N, 2° 41′ 55″ E), neuf escadrons de cavalerie allemande, puis deux sections de mitrailleuses, des canons, et, à quinze minutes d’intervalle, une colonne d’infanterie et enfin une masse d’infanterie à perte de vue. À 15 h 30, Lepic note sur son rapport : « à la bifurcation, la masse des troupes a pris à gauche, abandonnant la route de Paris, une marche en direction du sud-est ». Le , la tête des armées allemandes franchit la Marne vers Trilport. L'avance vers Paris a complètement cessé. La route entre Paris et Senlis est vide d’Allemands.

Descriptif du champ de bataille

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Forces en présence

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Organisation des troupes alliées

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Le 7e corps d'armée forme au nord l'aile gauche de la 6e armée française. Le 5 septembre 1914, il occupe avec la 14e division les lisières sud du massif forestier d'Ermenonville depuis Mortefontaine jusqu'à Ève et avec la 63e division Dammartin-en-Goële, Rouvres et le château de Saint-Thibault.

Le 5e groupement de divisions de réserve forme au sud l'aile droite de la 6e armée française. Il occupe, avec la 56e division, Montgé-en-Goële et Cuisy ; avec la 55e division Le Plessis-l'Évêque et Iverny ; avec la brigade marocaine ou brigade Ditte Villeroy et Charny.

En arrière, la division provisoire de cavalerie cantonne aux bords de la Marne à Fresnes-sur-Marne et Annet-sur-Marne. La 45e division est en réserve d'armée à Chennevières, Mauregard, Le Mesnil-Amelot. La 8e division est située dans la presqu'île de Gennevilliers. Quant au corps de cavalerie Sordet, il est stationné dans les régions de Saint-Cyr et Chevreuse au sud-ouest de Paris[1].

Les troupes britanniques sont situées entre Tournan-en-Brie et Ormeaux.

Organisation des troupes allemandes

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Le , le IVe corps de réserve est positionné en flanc garde du nord au sud entre Nanteuil-le-Haudouin et Meaux avec à sa droite la IVe division de cavalerie. Le IIe corps est localisé vers Trilport et Germigny-l'Évêque pour partie et vers Pierre-Levée et Isles-les-Meldeuses. Le IIIe corps est stationné dans la région de La Ferté-Gaucher quant au IXe corps, il est présent vers Esternay[2].

La Bataille

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Le , les Ire et IIe armées allemandes s’engouffrent entre Paris et Verdun. L'ordre est pris de déplacer l'armée française en défense de Paris. La 6e armée française est déployée au nord-ouest de Meaux, en Goële et Multien. La Ire armée se place entre la Marne et l'Oise, tenant les ponts de la Marne à Château-Thierry. La IIe armée se place entre la Marne et la Seine.

Le , vers 12 h, l’artillerie allemande tire des hauteurs de Monthyon sur l’artillerie française en train de se déployer, et les divisions d’infanterie allemandes attaquent les Français. Au sud, la brigade marocaine refoule les Allemands mais ne parvient pas à s’emparer de la colline de Penchard. Elle subit de grosses pertes dans une plaine découverte, sous le feu de troupes allemandes qui occupent une position dominante. Au centre, la 55e division de réserve se lance à l’assaut des hauteurs de Monthyon en partant de Iverny et Villeroy[3]. Au nord, des combats se déroulent à Saint-Soupplets, où les Français ne parviennent pas à s’emparer de la localité.

Soldats allemands en septembre 1914

Le , à h, Kluck est averti de l’offensive française. Il donne l'ordre au IIe corps d'armée de remonter vers le nord. Au matin, la 6e armée relance l’offensive, le 7e corps d'armée attaque les crêtes du Multien, la 55e division de réserve s’empare de Monthyon et la brigade marocaine s’empare des collines de Penchard[4],[5].

Le , le 7e corps d'armée et la 61e division de réserve entament une manœuvre de détournement par le nord, mais les Allemands répliquent avec la VIIe division, qui prend à partie la 61e division du général Céleste Deprez. Des combats se déroulent dans le secteur de Nanteuil-le-Haudouin, où les Français sont bloqués. D'autres ont lieu vers Marcilly, Barcy et Chambry . La VIIIe division allemande renforce des unités dans le secteur d’Étrépilly et de Trocy-en-Multien. Alexander von Linsingen ordonne l’attaque de la ligne Antilly - Trocy. Son aile droite rejette les Français au-delà de Villers-Saint-Genest, Bouillancy, et la 22e division s’empare d’Étrépilly. Le IVe corps d'armée allemand repasse la Marne, et Kluck déploie trois divisions appuyées par de l’artillerie, pour freiner l’avance britannique et permettre de battre la 4e armée française. Les Britanniques occupent au soir la ligne Maisoncelles, Coulommiers et Choisy-en-Brie. Ils n’ont pratiquement pas progressé.

Le , la 7e division se place vers la 61e division et le 7e corps d'armée, mais l’arrivée du IVe corps d'armée allemand neutralise les renforts. Le IXe corps d'armée allemand assure la protection contre un mouvement de flanc des Britanniques et occupe la ligne de La Ferté-sous-Jouarre à Nogent-l'Artaud, et le Ier corps d'armée allemand défend la ligne vers La Ferté. Les Britanniques refoulent les arrière-gardes allemandes vers La Trétoire et Signy-Signets, et gagnent le front vers La Ferté-sous-Jouarre. La 8e division française atteint les environs de Trilport. Nanteuil-le-Haudouin passe aux mains allemandes.

Le , les Français perdent Villers-Saint-Genest et Boissy-Fresnoy, et se maintiennent au Plessis-Belleville et à Silly-le-Long. Les Britanniques franchissent la Marne et attaquent les divisions de cavalerie de Georg von der Marwitz vers Luzancy et Nogent-l'Artaud. La Ve division d’infanterie allemande arrive vers Dhuisy à la rencontre des Britanniques. La situation de la Ire armée allemande est favorable mais le colonel Hentsch traite avec von Kühl, chef d’état-major de la Ire armée et lui demande de replier ses troupes. Car, à la suite du déplacement du gros de l’armée de Kluck vers le front de l’Ourcq, une brèche s’est créée entre les Ire et IIe armées allemandes. Kluck donne donc l’ordre à son armée de se retirer vers Soissons afin de couvrir le flanc des armées allemandes, sur la ligne entre Gondreville et La Ferté-Milon. Étrépilly, Trocy et Varreddes sont évacuées. Alors qu’elles étaient prêtes à battre la 6e armée, les troupes allemandes entament leur repli.

le , les IXe et IIIe corps d'armée allemands reculent en direction de l’Aisne.

Pour les détails journaliers sur les mouvements des troupes, avec les cartes correspondantes, voir : Combats en Multien

Conclusions

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La Ferté-sous-Jouarre monument aux morts britanniques durant la première Bataille de la Marne.

La bataille de la Marne est la contre-attaque d’une armée battue sur les frontières et en retraite. Elle n’aurait pas été possible si le plan Schlieffen avait été respecté par Von Moltke et par ses commandants d’armée. Ce plan prévoyait que la Ire armée passe à l’ouest de Paris, en réalisant un immense mouvement d’enveloppement autour des armées alliées. Au lieu de cela, Kluck, a été contraint de passer à l'Est de Paris pour soutenir Von Bülow lors de la Bataille de Guise.

Notes et références

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Bibliographie

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Articles connexes

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