Ben Barbaud
Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
Benjamin Barbaud |
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Benjamin Barbaud, plus connu sous le nom de Ben Barbaud, est un entrepreneur français né à Nantes, le . Il est le créateur du Furyfest et du Hellfest.
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance
[modifier | modifier le code]Ben Barbaud, natif de Nantes, vit à Clisson avec son père professeur des écoles, sa mère médecin et trois frères et sœur. Ses premiers contacts avec la musique hard-rock sont à Noël 1992, à l'âge de 11 ans, lorsque son oncle lui offre l'album Live d'AC/DC. Il s'intéresse alors à l'univers punk hardcore et le do it yourself, alors adepte du système D. Il baigne son adolescence dans un milieu de musiciens, alors qu'il ne sait pas jouer d'un instrument. Il décide alors de participer en organisant des concerts et événements, d'autant qu'il y a un potentiel dans la région de Clisson, où la scène musicale hardcore n'est pas présente[1],[2].
Il fait des études pour un BTSA action commerciale boisson, vins et spiritueux, qu'il termine en 2003, mais n'exerce pas dans cette activité, déjà investi dans la scène musicale avant la fin de ses études, notamment dans l'organisation du Furyfest[3],[2],[4].
Organisation des premiers concerts
[modifier | modifier le code]En , Barbaud organise son premier concert, de Good Clean Fun dans un bar de Nantes, vendant entre « 70 ou 80 billets ». Fort de cette première expérience, il organise plusieurs autres concerts au cours de l'année, attirant quelques centaines de curieux. Le , il fonde le C.L.S Crew, une association dans le but de « promouvoir les jeunes groupes de musique de la région clissonaise », inspiré du KDS Crew, une association similaire populaire à Rennes dans les années 1990. L'association a pour objectif de réunir les personnes de bonne volonté sur la ville de Clisson pour apporter un soutien logistique aux groupes locaux[1],[5].
Le C.L.S Crew organise alors des concerts au début des années 2000 dans des bars de la région, en partenariat avec une agence de concerts allemande qui leur propose plusieurs artistes. En , cette agence propose une opportunité à Ben Barbaud pour faire un plateau d'artistes avec Agnostic Front, Strife et Skarhead, des groupes américains reconnus dans le domaine hardcore. Barbaud réserve alors la salle polyvalente de Clisson le pour organiser ce qui sera la première édition du Hardcore Furyfest, festival de musiques extrêmes[6].
Furyfest
[modifier | modifier le code]Organisé officiellement sous la bannière du C.L.S Crew et du label Age of Venus, la majeure partie de la première édition est organisée par Ben Barbaud, avec l'aide de nombreux bénévoles « à l'arrache ». Il n'y alors aucun secouriste, régisseur, technicien qualifié. Cette édition se présente alors sous la dénomination Nantes Hardcore Fury Fest, auquel 400 personnes vont assister. Content de ce succès, Ben Barbaud est déterminé à renouveler l'expérience et ne plus se cantonner à l'organisation de concerts en bar[6].
En 2003, Barbaud souhaite passer au niveau supérieur et organiser un festival sur deux jours. Il réserve le complexe du Val de Moine, mais à la suite d'une erreur de planning, avec l'aide de Jean-Michel Busson (adjoint de la ville de Clisson), il réserve la Halle de la Trocardière, à Rezé, pouvant accueillir entre 4 000 et 5 000 personnes[6]. Ce changement d'échelle est un succès musical, avec 7 000 personnes sur deux jours et un bénéfice de 30 000 €. Cependant, cette édition a été compliquée dans les coulisses : Ben Barbaud se retrouve presque seul du C.L.S Crew à l'organisation, les autres membres préférant se désister et profiter des concerts en tant que spectateur, en payant leur place. L'organisation est d'autant plus compliquée que Barbaud termine ses études au même moment et passe ses derniers examens à peine quelques jours avant le festival[3].
Peu après cette édition 2003, Ben Barbaud rencontre Yoann Le Nevé, qui a assisté à la deuxième édition du Furyfest et souhaite apporter son aide à l'organisation. Les deux travaillent alors à temps plein pour organiser une troisième édition en 2004, sur trois jours avec deux scènes au Circuit des 24 Heures du Mans. Grâce à ses quelques années d'expérience, Barbaud a désormais plusieurs contacts d'agents d'artistes. Ils montent une affiche en élargissant le festival à toutes les musiques extrêmes, dont le heavy metal et le hard rock. Cette mutation, déjà entamée lors de l'édition précédente pour attirer plus de spectateurs, agacent certains fans invétérés de la sphère hardcore. L'édition se déroule majoritairement musicalement bien, malgré quelques accrocs, mais affiche un déficit de 60 000 €[7],[8].
Après ce déficit, Barbaud et Nevé décident de léguer les droits du festival à d'autres promoteurs et à se limiter à l'organisation artistique en tant que salarié de la nouvelle entité Fury Events. Cette fois-ci 30 000 entrées sont enregistrées au parc des expositions du Mans, en trois jours, pour assister sur trois scènes aux concerts de plus de 90 groupes dont Slayer, Motörhead et Anthrax, mais les problèmes financiers s'aggravent avec la disparition des promoteurs et des 600 000 € de recette. En plus des salaires non versés dans les derniers mois, Barbaud découvre après coup que les fiches de paie sont des faux, qu'aucunes cotisations patronales n'ont été versés et de nombreux prestataires réclament des factures impayées. Ces déboires signent la fin du Furyfest et Barbaud se retrouve alors au chômage[9],[10],[11],[12].
Hellfest
[modifier | modifier le code]En 2006, accompagné de Yoann Le Nevé[12],[11], il fonde le Hellfest à Clisson. En 2014, le Hellfest devient le troisième festival de France en termes de fréquentation[13].
Polémiques
[modifier | modifier le code]Programmations du Hellfest
[modifier | modifier le code]En tant que directeur du Hellfest, Ben Barbaud répond régulièrement à des critiques concernant le choix de promouvoir des artistes étant accusés de violences sexistes et sexuelles, d'antisémitisme ou de racisme[14],[15],[16],[17]. Il indique que la stratégie du festival est qu'ils n'ont « pas à juger les gens qui n'ont pas pour l'instant eu de condamnation[18] ».
Abus de confiance
[modifier | modifier le code]Pour avoir utilisé plus de 300.000 euros de l'association Hellfest Productions à des fins personnelles[19], le tribunal de La Roche-sur-Yon[20] condamne Benjamin Barbaud pour abus de confiance, le , à 8 mois de prison avec sursis, 20.000 euros d'amende et 5 ans d'interdiction de présidence d'association. Ben Barbaud ayant reconnu les faits et s'étant engagé à rembourser les sommes, il est condamné lors d'une procédure à huis clos lors d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), le 19 avril dernier devant le tribunal vendéen.
Références
[modifier | modifier le code]- Lageat, Girth et Brelet 2022, p. 14.
- Alexandre Hervaud, « Ben Barbaud, enfer forgé », sur liberation.fr, (consulté le )
- Lageat, Girth et Brelet 2022, p. 16.
- « Hellfest. Benjamin Barbaud entrepreneur en mode metal », sur business.lesechos.fr, (consulté le )
- « C.L.S. CREW », sur www.net1901.org (consulté le )
- Lageat, Girth et Brelet 2022, p. 15.
- Lageat, Girth et Brelet 2022, p. 17.
- Lageat, Girth et Brelet 2022, p. 18.
- Lageat, Girth et Brelet 2022, p. 18-20.
- Stéphane Vandangeon, « Musique. Le pape du metal », sur letelegramme.fr, (consulté le ).
- Benoît Guérin, « Hellfest. Ben Barbaud, enfant du vignoble et patron du festival », sur ouest-france.fr, (consulté le )
- Vanessa Ferrere, « Cinq choses à savoir sur le festival Hellfest », sur lexpress.fr, (consulté le )
- « Ben Barbaud, un patron d'enfer », sur leparisien.fr, (consulté le )
- AFP, « Hellfest 2023 : groupes controversés, hausse des tarifs, impact environnemental, le patron Ben Barbaud répond aux polémiques », sur franceinfo.fr, (consulté le )
- Lelo Jimmy Batista, « Violences sexistes et sexuelles : le Hellfest a l’enfer aux fesses », sur libération.fr, (consulté le )
- Pauline Weiss, « « Le Hellfest n’a jamais été un festival politisé » : le directeur assume la présence d’artistes contestés », sur elle.fr, (consulté le )
- Brice Miclet, « Polémiques antisémites au festival Hellfest », sur Libération, (consulté le )
- Brice Miclet et Thomas Messias, « Féminisme-washing, écologie de façade et néonazis acceptés: bienvenue au Hellfest », sur Slate.fr, (consulté le )
- Laurent Fortin, « Hellfest : le fondateur, Ben Barbaud, condamné pour abus de confiance », sur actu.fr, (consulté le )
- Léonie Cornet, « Ben Barbaud, le patron du Hellfest, condamné à 8 mois de prison pour "abus de confiance" », sur francebleu.fr, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Philippe Lageat, Vanessa Girth et Baptiste Brelet (préf. Kerry King), Hellfest - La Bible, (ISBN 2-9578342-1-9). .