Bernhard Stavenhagen
Naissance |
Greiz, Principauté de Reuss branche aînée |
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Décès |
(à 52 ans) Genève, Suisse |
Activité principale | Pianiste, Chef d'orchestre, Compositeur |
Activités annexes | Professeur |
Lieux d'activité | |
Maîtres | Friedrich Kiel, Theodor Kullak, Franz Liszt |
Enseignement | Akademie der Tonkunst de Munich, Conservatoire de Genève |
Élèves | Ernest Hutcheson, László Lajtha, Édouard Risler, Ludovika von Kaan, Norah Drewett de Kresz |
Bernhard Stavenhagen ( – ) est un pianiste, compositeur et chef d'orchestre allemand. Sa musique a été fortement influencée par Franz Liszt. En tant que chef d'orchestre, il a été un ardent défenseur de la musique nouvelle de son époque.
Biographie
[modifier | modifier le code]Bernhard Stavenhagen naît à Greiz. Il commence l'étude du piano à six ans avec Wilhelm Urban[1] (1868). Sa famille s'installe à Berlin lorsqu'il a douze ans en 1874. Il commence à travailler avec Ernst Rudorff et Theodor Kullak et à la Hochschule für Musik en 1878. Il étudie la composition en leçons privées avec Friedrich Kiel. En 1880, il reçoit le prix Mendelssohn (Mendelssohn-Preis für ausübende Tonkunst) couronnant ses études. Suivent une série de concerts à travers l'Allemagne.
Weimar
[modifier | modifier le code]En 1885 Stavenhagen est disciple de Franz Liszt à Weimar, qui le considère comme un de ses élèves préférés. Il voyage avec lui lors de tournées de récitals ou concerts, à Rome, Budapest, Paris, Londres et Bayreuth. Après la mort de Liszt en 1886, Stavenhagen entreprend, sur une période d'une dizaine d'années, plusieurs tournées de concerts qui le mènent à travers l'Europe, en Russie et en Amérique du Nord[1]. Il est considéré comme un des grands virtuoses du temps[1].
En , il est employé à la cour du Duc de Saxe-Weimar et en juillet, il épouse Agnès Denninghof (connue comme Agnes Denis-Stavenhagen, 1860–1945), soprano à l'opéra de la cour de Weimar. En 1893, il compose son Troisième Concerto pour piano en si mineur. Chef d'orchestre à Weimar, il est nommé Kapellmeister (1895) en reconnaissance de ses mérites. Il y dirige les premières de six nouveaux opéras en dix-huit mois.
Munich
[modifier | modifier le code]Il démissionne de ce poste à cause des tracasseries des membres réactionnaires de la cour et en 1898, il a les mêmes fonctions à Munich, après seulement six mois d'activité, jusqu'en 1902. Dès 1901, il se consacre à l'enseignement, dans une classe de maîtrise à l'académie royale de musique de Munich et en assume la direction en 1903-1904 en la réorganisant complètement[1].
Genève
[modifier | modifier le code]En 1907 il s'installe à Genève, et prend en charge les classes de piano au Conservatoire – où Liszt avait lui aussi enseigné – jusqu'à sa mort, en 1914. Il dirige l'orchestre municipal en concerts d'abonnement, et donne les premières d'œuvres de compositeurs allant de Richard Strauss, Hans Pfitzner et Gustav Mahler à Arnold Schoenberg, Claude Debussy, Maurice Ravel et Paul Dukas.
Il meurt à Genève en , d'une affection pulmonaire. Après sa mort, son corps est transféré à Weimar, où est son tombeau.
Parmi ses « enregistrements » sur rouleaux pour Piano mécanique (Welte-Mignon) on trouve une interprétation (1905) de la Rhapsodie hongroise no 12[2] ; cet enregistrement suggère ce qu'il avait entendu lorsque Liszt jouait la pièce[3],[1]. En dehors de Liszt, il était réputé comme interprète de Chopin : on trouve (toujours sur Welte-Mignon), le cinquième des Six Chants polonais, Mein Freuden, et une Mélodie polonaise, op. 74 no 5 Gdzie lubi dans un arrangement de Liszt ; ainsi que Beethoven[1]. Le critique Eduard Hanslick le tient lui-même pour un pianiste hors pair.
L'école de musique à Greiz[4], sa ville natale, porte son nom depuis 1980.
Œuvres
[modifier | modifier le code]L'œuvre de Stavenhagen, qu'il considérait comme secondaire parmi toutes ses activités artistiques, est peu abondante. Les concertos étaient souvent interprétés par ses élèves ou lui-même, avant sa disparition. Les Lieder sont dans la droite filiation de Schubert jusqu'à Mahler, avec des textes au romantisme sensible.
- Concertos pour piano
- Concerto pour piano no 1 en ut majeur (1879)
- Concerto pour piano no 2 en la majeur (édité en 1912 en réduction) Création à Genève, en par M.H. Rehborld, un élève de Stavenhagen, lui-même à la direction.
- Concerto pour piano no 3 en si mineur, op. 4 (1893) Dédié au duc de Saxe Charles-Alexandre de Saxe-Weimar-Eisenach
- Lieder avec piano ou orchestre
- Märchenlied [Chant de la jeune fille], pour soprano et orchestre. Poème de Bruno Eelbo
- Ständchen, pour baryton et orchestre. Poème de Paul Heyse
- Der schwere Abend [La triste soirée], pour baryton et orchestre. Poème de Nikolaus Lenau
- Suleika, scène pour soprano et orchestre
Piano
[modifier | modifier le code]- 3 Klavierstücke, op. 2 : Presto, Pastorale, Caprice (éd. 1882 Leipzig)
- 3 Pièces, op. 5 : Capriccio, Intermezzo et Menuetto scherzando (éd. 1894 Berlin). Dédié respectivement à Carl Halir, Margarethe von Vigneau et Stefan Thomán.
- 3 Klavierstücke, op. 10 : Notturno, Mazurka, Gavotte-Caprice (éd. 1906 Berlin). Dédié à Édouard Risler.
Discographie
[modifier | modifier le code]- Concerto pour piano no 3, op. 4 (avec Liszt, d'Albert, Bronsart, Raff et Mosonyi - Rolland Keller, piano ; Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, Dir Jörg Faerber (1978, LP Candide QCE 31110 [5] ; CD Romantic piano concerto Vol. 4, Vox CDX-5067) (OCLC 833183320)
- Concerto pour piano no 2, Lieder avec orchestre - Volkmar Lehmann, piano ; Helga Spatzek, soprano ; Thomas Pfeiffer, baryton ; Vogtlandphilharmonie Greiz, Dir. Hans-Rainer Förster (1–, EBS)[6] (OCLC 31294690)
- Menuetto Scherzando - Eileen Joyce, piano (, 78t Parlophone E11314)[7],[8]
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (de) Gerhard Kohlweyer, Agnes Stavenhagen, Weimarer Primadonna zwischen Johannes Brahms und Richard Strauss. Weimarer Taschenbuchverlag 2007, (ISBN 978-3-937939-01-8)
- (en) Tilly Fleischmann, Tradition and Craft in Piano-Playing. Caryfort Press, Dublin 2014, (ISBN 978-1-909325-52-4). Tilly Fleischmann (née Swertz, 1882–1967) entre 1901 et 1904, est une élève de Stavenhagen. Elle écrit ce livre vers le milieu du siècle et révèle ce qu'elle a appris avec lui de la tradition de l'interprétation de F. Liszt ainsi que de Berthold Kellermann[9].
- (en) Charles Hopkins, « Stavenhagen, Bernhard », dans Stanley Sadie (éd.), The New Grove Dictionary of Music and Musicians, vol. 29, Londres, Macmillan, , 2e éd., 25 000 p. (ISBN 9780195170672, lire en ligne)
Source
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Grove 2001.
- (en) A Piano Giant Is Rescued From Ghostdom, par Harold C. Schonberg (1989) sur www.nytimes.com
- « Comme Franz Liszt la jouait », dit le prospectus. Stavenhagen joue une cadence qui n'apparaît dans aucune partition imprimée.
- (de) « Homepage der Musikschule Greiz », sur kms-greiz.de (consulté le ).
- Fiche sur www.discogs.com
- Reconstruction de la partition par Joachim-Dietrich Link.
- « Parlophone (Britain) Records 78rpm numerical listing discography : E.11000… », sur 78discography.com (consulté le ).
- Réédition sur APR 7502. (OCLC 754756451). Revue de l'album par Christopher Howell (2012) sur www.musicweb-international.com.
- Présentation de l'ouvrage de l'élève irlandaise de Stavenhagen, Tilly Fleischmann sur www.vifamusik.de
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Bernhard Stavenhagen
- [vidéo] « Liszt, Rhapsodie hongroise No 12 (1905) », sur YouTube
- [vidéo] « Liszt, Légende No 2 : St. Francois de Paule marchant sur les flots », sur YouTube