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Camprond

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Camprond
Camprond
L'église Saint-Pierre.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Coutances
Intercommunalité Communauté de communes Coutances Mer et Bocage
Maire
Mandat
Jacques Morel
2020-2026
Code postal 50210
Code commune 50094
Démographie
Gentilé Campronnais
Population
municipale
399 hab. (2021 en évolution de −6,12 % par rapport à 2015)
Densité 64 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 05′ 18″ nord, 1° 20′ 52″ ouest
Altitude Min. 70 m
Max. 178 m
Superficie 6,27 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Coutances
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Coutances
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Camprond
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Camprond
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Camprond
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Camprond

Camprond, prononcé [kɑ̃ʁɔ̃], est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 399 habitants[Note 1].

Géographie

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En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 986 mm, avec 14,6 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cerisy-la-Salle à 8 km à vol d'oiseau[5], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 112,5 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Au , Camprond est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Coutances, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 37 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (97,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (94,5 %), zones urbanisées (2,9 %), terres arables (2,6 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Le nom de la localité est attesté sous les formes latinisées Campo rotundo en 1163[14],[15], Campo rotundo en 1172, en 1180, 1190, vers 1210, en 1235[14] et de Campo rotundo en 1332[16], Campus rotondus sans date.

Le toponyme désigne assurément un « champ rond »[14] ou un « terrain de forme arrondie », camp étant une forme dialectale[17],[15],[16].

La pronociation est [kɑ̃ʁɔ̃][18].

Le gentilé est Campronnais.

Dans la première moitié du XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur du Hommet[19]. Au XIIIe siècle, cette baronnie du Hommet était tenu par Guillaume du Hommet, connétable de Normandie.

Il n'y avait à Camprond qu'un fief noble, anciennement nommé fief du Lorey[20].

Enguerrand Ier de Camprond (fl. 1066) est le premier connu d'une famille parmi laquelle on relève un Guillaume de Camprond qui, en 1180, est imposé pour un droit de châtellenie dans les rôles de l'Échiquier de Normandie envers Geoffroy Duredent, prévôt d'Avranches, et un autre Guillaume de Camprond, écuyer, qui rend aveu, en 1304 et 1326, pour les seigneuries du Lorey et de Camprond[21]. Le village donna son nom à une famille anglaise[22].

Au XIIIe siècle, à l'époque de la rédaction du livre noir de la cathédrale de Coutances, le village a pour seigneur et patron, Guillaume du Lorey[23].

Au XVe siècle, le fief du Lorey était la possession de « monsieur Enguerand de Camront, sieur du Loré »[20].

En 1598, Julien de La Luzerne, est cité comme seigneur du Lorey et de Camprond[24].

Au XVIIe siècle, la famille Michel fit l'acquisition de la paroisse de Camprond. Jacques Michel, écuyer, était sieur de Belouze (cf.Le Lorey), Cambernon, Isigny et Marivaux à Cambernon et possédait le fief du Lorey. Il avait épousé, en 1673, Marie Anne Le Trésor, fille de Nicolas Le Trésor, écuyer, sieur de la Beslerie[20]. Leur fils, Charles Michel (1678-1712), seigneur de Camprond, Cambernon et autres lieux fut gouverneur de la ville de Coutances[21], et épousa Élisabeth de la Vieuville. Leur fils, François-Louis Michel sieur de Cambernon sera, page du roi, puis seigneur de Camprond et de la Vieuville[20].

Est également cité comme seigneur de Camprond et de Belval, Jean-Louis de Carbonnel, chevalier de Saint-Louis, baron de Marcey[20].

Politique et administration

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Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
(1794)   Charles Letourmy    
1796 1797 Jean Clément    
1797 1797 Gilles Clément    
1797 1798 Jean Clément    
1798 1798 Gilles Clément    
1800 1811 Pierre Guillaume Clément    
1811 1815 Jacques Lelimouzin    
1815 1831 Chrysostome Letrouit    
1831 1837 Louis-François Lecordier    
1837 1844 Jean-François Duprey   Cultivateur
1844 1875 Jean Théodore Lecluze    
1875 1885 Jacques Vigot    
1885 1912 Alexandre Guesney    
1912 1919 Émile Quesnel    
1919 1924 Charles Renouard    
1924 1935 Louis Gourbin    
1935 1945 Louis Pépin    
1945 1965 Émile Gourbin    
1965 1977 Louis Leroy    
1977 1996 Louis Clément[25]    
1996 2016[26] André Périer[27] SE Entrepreneur de travaux publics
juin 2016[28] En cours Jacques Morel[29] SE Commandant sapeur-pompier
Une partie des données est issue d'une liste établie par Jean Plouëssel et Marc Almy[21].

Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[29].

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[31].

En 2021, la commune comptait 399 habitants[Note 3], en évolution de −6,12 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Camprond a compté jusqu'à 786 habitants en 1831.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
715739764739786731708713682
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
662620589564558546505490449
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
419438438369409400378398415
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
368350298285335318340343418
2017 2021 - - - - - - -
411399-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[32] puis Insee à partir de 2006[33].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

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Sainte Anne et la Vierge.
  • Église Saint-Pierre, refaite aux XVIIe et XVIIIe siècles en conservant des traces plus anciennes, avec un clocher de style roman couvert d'un toit en bâtière situé au bas de la nef à l'ouest. À l'intérieur l'arc triomphal en ogive est orné de moulures ressemblant à des palmettes. L'édifice sous le vocable de Saint-Pierre se compose d'un chœur, d'une nef et de deux chapelles formant croix. L'église abrite une statue de sainte Anne et la Vierge du XVe classée au titre objet aux monuments historiques[34], ainsi qu'un tableau représentant la Donation du Rosaire à saint Dominique du XVIIIe, une verrière du XXe de G. Sagot[21].
Le seigneur du lieu en avait le patronage et présentait à la cure. Au spirituel, elle dépendait de l'archidiaconé de la chrétienté et doyenné de Périers. Au XIVe siècle, le curé avait une terre sur laquelle il y avait un manoir : Et est manerium in eadem[23].
  • Ferme-manoir les Métairies avec porche.
  • Ferme-manoir de la Haute-Folie.
  • Ferme-manoir de la Cave.
  • Maisons anciennes en torchis et pierre.
Pour mémoire
  • Chapelle dite de « lez-Belval », dont il reste le nom du lieu-dit le long de la route de Saint-Lô à Coutances[21]. Le seigneur du Lorey en avait le patronage.
  • Présence de deux retranchements : l'un sur une hauteur, le Hutrel, et le second dans le bois de Camprond[23].

Activité et manifestations

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Personnalités liées à la commune

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  • Georges Boulet (1921-2003), déporté à Buchenwald en octobre 1943[35].
  • Roger Bulot (1921-1991), déporté à Buchenwald en octobre 1943[36].
  • Juliette Lemosquet-Lemaître (1925-2018), déportée emprisonnée à Berlin puis internée dans le camp de Ravensbrück[37].
  • Louis Lefranc (1902-1944), civil tué par un soldat allemand qui lui avait volé sa montre[38].

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Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 44.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 126.
  • Jean-Michel Renault, « Revue monumentale et historique de l'arrondissement de Coutances : Canton de Saint-Sauveur-Lendelin », Annuaire du département de la Manche, Julien-Gilles Travers,‎ 28e année - 1856, p. 1-4 (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Population municipale 2021.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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  1. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
  5. « Orthodromie entre Camprond et Cerisy-la-Salle », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Cerisy La Salle » (commune de Cerisy-la-Salle) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Cerisy La Salle » (commune de Cerisy-la-Salle) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  9. « La grille communale de densité », sur Insee, (consulté le ).
  10. a et b Insee, « Métadonnées de la commune de Camprond ».
  11. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Coutances », sur Insee (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur Insee, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
  14. a b et c François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 91.
  15. a et b Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 1302.
  16. a et b Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  17. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 139.
  18. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 85
  19. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 188.
  20. a b c d et e Jean-Michel Renault 1856, p. 3.
  21. a b c d et e Gautier 2014, p. 126.
  22. Delattre, 2002, p. 44.
  23. a b et c Jean-Michel Renault 1856, p. 2.
  24. Jean-Michel Renault 1856, p. 6.
  25. « André Périer, maire sortant, se représente », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  26. Le maire de Camprond a donné sa démission.
  27. Réélection 2014 : « Camprond (50210) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  28. « Municipales : Jacques Morel est le nouveau maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  29. a et b Réélection 2020 : « Municipales à Camprond. Jacques Morel est réélu maire de la commune », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  30. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  31. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  32. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  33. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  34. « Groupe sculpté : Sainte Anne et la Vierge », notice no PM50000156.
  35. « Georges Boulet — Wikimanche », sur wikimanche.fr (consulté le ).
  36. « Roger Bulot — Wikimanche », sur wikimanche.fr (consulté le ).
  37. « Juliette Lemosquet-Lemaître — Wikimanche », sur wikimanche.fr (consulté le ).
  38. « Camprond — Wikimanche », sur wikimanche.fr (consulté le ).