Charleroi Ville-Basse
Ville-Basse de Charleroi | ||
L'ancien hôtel des Postes sur la Place Verte. | ||
Administration | ||
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Pays | Belgique | |
Région | Région wallonne | |
Ville | Charleroi | |
Arrondissement | Charleroi | |
Démographie | ||
Population | 2 862 hab. (2001) | |
Densité | 3 578 hab./km2 | |
Géographie | ||
Coordonnées | 50° 24′ 28″ nord, 4° 26′ 33″ est | |
Superficie | 80 ha = 0,8 km2 | |
Transport | ||
Gare | Gare de Charleroi-Central | |
Localisation | ||
Carte des 55 quartiers de Charleroi. La Ville-Basse porte le numéro 31. | ||
Géolocalisation sur la carte : Belgique
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La Ville-Basse est le nom d'un quartier de la Ville de Charleroi en Belgique.
Localisation
[modifier | modifier le code]Le quartier est actuellement délimite comme suit : au nord, la limite se situe au centre de l'avenue des Alliés, boulevard de l'Yser, boulevard Jules Audent et du boulevard Émile Evreux. À l'ouest et au sud, c'est le petit ring qui fait la limite. À l'est, le limites sont plus ou moins celles de l'ancienne commune de Charleroi.
Odonymie
[modifier | modifier le code]Historique
[modifier | modifier le code]Par le traité des Pyrénées de 1659, la frontière entre la France et les Pays-Bas espagnols est modifiée. Plusieurs places-fortes deviennent françaises laissant entre Mons et Namur un large couloir sans défenses en direction de Bruxelles. Devenu gouverneur des Pays-Bas en 1664, le marquis Francisco de Castel Rodrigo veut renforcer les défenses militaires. Le il signe un décret ordonnant l'édification d'un forteresse en bord de Sambre. La première pierre est posée le et la construction est baptisée Charleroi, nommé ainsi en l'honneur de Charles II, roi d'Espagne et des Pays-Bas.
Dès le début de la construction, informé par des espions, Louis XIV décide de prendre Charleroi. De leur côté, les Espagnols sont également informés des intentions du roi. L'armée française entre en campagne en mai 1667 et envahit les Pays-Bas. C'est la guerre de Dévolution. Devant la menace, étant donné que la forteresse inachevée ne pouvait assurer une défense sérieuse, Castel Rodrigo l'abandonne et décide de la démolir. Ce qui sera fait, mais imparfaitement. Le 2 juin, Louis XIV entre dans Charleroi et en ordonne la reconstruction.
Dès septembre 1671, Vauban souhaite la construction d'un pont sur la Sambre, mais le roi y est défavorable. En janvier 1675, l'architecte Lacoste propose son dessin « pour la fortification de Marcinelle » au ministre Louvois. Le projet est accepté par le roi et le les Français empiètent sur la principauté de Liège pour y construire la « Neuve ville » qui sera ultérieurement dénommée Ville-Basse[1].
Pendant ces travaux d'agrandissement, Charleroi subit deux sièges. En 1672 par le stathouder Guillaume III d'Orange-Nassau des États généraux des Provinces-Unies qui est mis en échec par la défense menée par le gouverneur de la forteresse, Charles-Louis de Montsaulnin, comte du Montal. En 1677, le même Guillaume III est mis en échec par le duc de Luxembourg.
Les travaux entamés en 1667 s'achèvent en 1678. La forteresse allait subsister telle quelle pendant presque vingt ans[2].
En août 1668, Louis XIV, avait accordé des privilèges, dont l'exemption d'imposition, afin d'attirer des habitants[3]. Ces exemptions seront prolongées à plusieurs reprises par les différents souverains dont dépendaient les lieux[4].
La Ville-Basse de Charleroi est créée en 1675 sur ordre de Louis XIV pour étendre la place forte et défendre le passage de la Sambre[5]. pour défendre le pont en bois comportant une partie mobile jeté sur la Sambre pour permettre l'accès à la forteresse, la Ville-Haute, depuis le sud. À la Ville-Basse, ce pont débouchait sur un réduit entouré d'eau. Il fallait franchir un dernier pont en bois pour mettre le pied sur « la place d'arme de la Basse-Ville »[6]. De cette place centrale partent deux quais et quatre rues rayonnantes[7]. Les actuelles rues de Marcinelle, Charles Dupret, Puissant d'Agimont et la rue de Marchienne en gardent le tracé. Une cinquième rue était prévue à l'origine, comme le montre un plan manuscrit de la main de Vauban. Mais la construction du couvent des Capucins fit qu'elle ne fut pas réalisée. Cette rue, le pendant de l'actuelle rue Charles Dupret, devait se situer à peu près à l'endroit de l'actuelle rue du Collège, laquelle fut percée en 1837 à travers l'ancien emplacement du jardin de la communauté disparue à la Révolution française[7].
Après la prise de la ville en 1746 par le prince de Conti lors la guerre de Succession d’Autriche et sa restitution à l'Autriche par Louis XV en 1748, les fortifications seront partiellement démantelées. Le réduit disparait et un pont dormant en pierre de taille remplace le pont en bois[6]. La carte de Ferraris de la fin du XVIIIe siècle indique un bâti relativement dense, sauf le vaste îlot à l'ouest, occupé en grande partie par le couvent des Capucins, construit en 1681, dont les jardins s'étendent jusqu'aux remparts[8].
À la Révolution française, en 1796 sous le Directoire, le couvent est vendu comme bien national puis acheté en 1803 par l'administration communale qui y installe la Maison de ville[9] et en 1845 un collège communal[10]. L'église conventuelle, qui devient église paroissiale en 1804, est remplacée en 1830 par l'église Saint-Antoine-de-Padoue, érigée par Jean Kuypers[11]. Une nouvelle voie, la rue du Collège, est percée en 1837 à travers les anciens jardins du couvent[12].
Après la rectification du canal de dérivation de la Sambre, la création de la voie ferrée et la gare au sud du canal[13] en 1843, les remparts qui étaient établis en ce lieu laissent la place à de nouveaux îlots urbanisés situés le long de la voie d'eau[14]. La bourgeoisie d'affaires, organisée en chambre de commerce dès 1827[15], s'y installe[16]. Ceci intensifie la vocation commerciale de la Ville-Basse. Ville qui est située au cœur d'une région en pleine effervescence industrielle : l'extraction de la houille, la sidérurgie, la verrerie et la chimie[17].
Après la Seconde Guerre mondiale, le comblement de l'ancien bras de la Sambre, entamé au début des années 1930, est terminé et le boulevard Joseph Tirou qui le remplace est inauguré en 1948. Les immeubles qui séparaient la place de la rivière sont démolis et remplacés par les Nouvelles galeries en 1953. À l'exception de construction de nouveaux immeubles, dont le centre Albert, l'endroit conserve globalement son ordonnance générale pendant une quarantaine d'années.
Description
[modifier | modifier le code]Trois immeubles dominent la Ville-Basse, le Centre Albert (82 m), le Centre Europe (56 m) et l'immeuble de la FGTB.
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Les travaux de la Sambre. Plan fin des années 1920.
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Vue aérienne de la Ville Basse et la place en 1919.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Roussel fait partie de l'équipe d'ingénieurs envoyés aux frontières par Louis XIV à partir de 1691. Il est nommé ingénieur en chef en 1716 et est fait chevalier de l'ordre de Saint-Louis en 1718. Il serait mort le 30 août 1733, selon un note en marge d'un document conservé au Service historique de la Défense (France) [1].
Références
[modifier | modifier le code]- Hasquin 1971, p. 19-20.
- Hasquin 1971, p. 20.
- Hasquin 1971, p. 41.
- Hasquin 1971, p. 45.
- Hasquin 1971, p. 303-304.
- Arnould 1986, p. 60.
- Arnould 1986, p. 44.
- Bioul 2010, p. 111.
- Delaet, Margos et Lemal-Mengeot 1995, p. 40.
- Everard 1959, p. 44-45.
- Pouleur, Bioul et Dauchot 2007, p. 26-27.
- Everard 1959, p. 65.
- Fichefet 1935, p. 113.
- Fichefet 1935, p. 102.
- Fichefet 1935, p. 115.
- Bioul 2010, p. 112-113.
- Bioul 2010, p. 112.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Passage de la Bourse » (voir la liste des auteurs).
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Place Verte (Charleroi) » (voir la liste des auteurs).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Passage de la Bourse
- Place Verte (Charleroi)
- Église Saint-Antoine-de-Padoue de Charleroi
- Rive gauche (Charleroi)
- Gare de Charleroi-Central
Liens externes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Inauguration des grands travaux par L.L.M.M. le Roi et la Reine le dimanche 22 juin 1930 : Notices descriptives des travaux, Charleroi, Ville de Charleroi, , 56 p.
- Maurice-A. Arnould, Le plan en relief de Charleroi, Bruxelles, Crédit Communal, coll. « Histoire in-4° », , 68 p. (ISBN 2-87193-006-6).
- Charleroi Ville-basse : un quartier, une paroisse, un carrefour, Charleroi, A.s.b.l. Saint-Antoine, , 94 p. — Ouvrage publié à l'occasion du 150e anniversaire de la consécration de l'église Saint-Antoine, le 16 avril 1837. En collaboration avec la Société royale d'archéologie et de paléontologie de Charleroi.
- Anne-Catherine Bioul, « A Charleroi : le Passage de la Bourse, joyau d'architecture urbain de la Ville Basse », Bulletin de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles, Commission royale des Monuments et des Sites, t. 22, , p. 109-134 (lire en ligne)
- Maurice Culot et Lola Pirlet, Charleroi d'Arthur Rimbaud à Jean Nouvel : 150 ans d'imaginaire urbain, Bruxelles, Archives d'architecture moderne, , 382 p. (ISBN 978-2-87143-302-6)
- Jean-Louis Delaet, Rina Margos et Chantal Lemal-Mengeot, Hôtels de Ville et Maisons communales de Charleroi, Ministère de la Région wallonne et Ville de Charleroi, coll. « Carnets du patrimoine » (no 11), , 64 p., p. 39-47
- Anne Delprez, « Histoire urbaine et architecturale de la place Albert Ie », dans Charleroi 1911-2011 : L'industrie s'associe à la culture, , 564 p. (ISBN 978-2-87522-075-2), p. 118-133.
- Jean Everard, Monographie des rues de Charleroi, Charleroi, Collins, , 223 p.
- Jean Fichefet, Charleroi - Étude de Géographie urbaine, Charleroi, Librairie de la Bourse, , 218 p.
- Hervé Hasquin, Une mutation, le « Pays de Charleroi » aux XVIIe et XVIIIe siècles : Aux origines de la Révolution industrielle en Belgique, Bruxelles, Éditions de l'Institut de Sociologie de l'Université Libre de Bruxelles, , 383 p. (lire en ligne [PDF])
- Philippe Mac Kay (photogr. Marianne Bruneau et Denis Guavin), Charleroi d'hier et d'aujourd'hui : Rue par rue, Charleroi, coll. « Un dossier de La Nouvelle Gazette », .
- (fr + en) Georgios Maïllis (dir.) et al., Ville de Charleroi, Charleroi Métropole : Un schéma stratégique, , 4e éd. (1re éd. 2015), 297 p. (ISBN 978-2-9601783-1-9, lire en ligne [PDF]).
- Philippe Nonclercq, Charleroy autrefois : ses rues, ses quartiers, son histoire, Liège, Noir Dessin Production, , 276 p. (ISBN 978-2-87351-329-0).
- Isabelle Parmentier, Histoire de l'environnement en Pays de Charleroi (1730-1830) : pollution et nuisances dans un paysage en voie d'industrialisation, Bruxelles, Académie royale de Belgique, coll. « Mémoires de l'Académie royale de Belgique. Classe des lettres, des sciences et des beaux-arts », , 410 p. (ISBN 978-2-80310-250-1)
- Jean-Alexandre Pouleur, Anne-Catherine Bioul et Alain Dauchot, Charleroi, ville d'architectures : Du Temps des Forteresses aux Années Folles 1666-1940, Charleroi, Espace Environnement, , 2e éd. (1re éd. 1992), 112 p. (ISBN 978-2-930507-00-2).
- Iwan Strauven (dir.), Judith Le Maire (dir.) et Marie-Noëlle Dailly (dir. et photogr.), 1881-2017 Charleroi métropole, Bruxelles/Paris, Mardaga et Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, coll. « Guide d'architecture moderne et contemporaine » (no 4), , 367 p. (ISBN 978-2-8047-0367-7), p. 164.