Colin Muset
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XIIIe siècle |
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Colin Muset est un trouvère lorrain ou champenois, né vers 1210.
Biographie
[modifier | modifier le code]Colin Muset est le nom donné à un trouvère français qui dut vivre pendant la première moitié du XIIIe siècle (le siècle de Saint Louis ; naissance présumée en 1210), à la limite des comtés de Champagne et de Lorraine. Aucun manuscrit ne nous renseigne sur sa biographie et l'on ne connaît de lui que ce qu'il nous a dit dans ses chansons qui figurent parmi les plus belles pièces poétiques de ce que l'on a appelé le lyrisme bourgeois du XIIIe siècle.
Son nom même suggère qu'il s'agit d'un pseudonyme habile et plaisant, dont la signification est à peu près celle de la muse du pauvre Nicolas, sur un modèle qui annoncerait tant le colin-tampon (le tambour au petit Nicolas) que le colin-maillard (le maillet de Colin).
Il fut probablement poète courtois auprès des nobles de la région, pour faire vivre sa famille, puis il écrivit des œuvres plus personnelles dans la lignée de Jean Bodel et de Rutebeuf, apparaissant ainsi comme un précurseur de Marot.
On connaît de lui une vingtaine de textes, dont certains sont accompagnés de musique. Joseph Bédier lui attribue vingt-et-un textes[1], mais leur attribution est délicate, en raison de l'absence de nom d'auteur dans les manuscrits[2].
Son œuvre Sire Cuens j'ai viélé est considéré par les historiens[Lesquels ?] comme une critique remarquable de la noblesse du XIIIe siècle, pour un trouvère, qui normalement est censé s'attacher à celle-ci.
Œuvres[3]
[modifier | modifier le code]- Volez oïr la muse Muset ? (texte et musique)***
- En ceste note dirai (t/m)***
- En mai, quand li rossignolez (t/m)***
- Biaus Colins Musés, je me plaing d'une amor (t) (débat avec Jacques d'Amiens)***
- Sire cuens j'ai viélé (t/m)**
- Une novele amorette que j'ai (t)**
- Quant voi lo douz tens repairier (t)**
- Sospris sui d'une amorette (t)**
- Ancontre le tens novel (t)**
- Trop volentiers chanteroie (t/m)**
- Moult m'anue d'iver ke tant ait duré (t)**
- Or veul chanteir et soulacier (t)**
- Quant je voi lou tans refroidier (t)*
- Quant je voi yver retorner (t/m)*
- Quant li malos brut (t)*
- Il me covient renvoisier (t/m)*
- Je chantasse d'amorettes (t)*
- Bel m'est li tens (t)*
- Devers Chastelvilain (t/m)*
- Hidousement vait li mons empirant (t/m)°
- De la procession (t/m)°
- Je chante com desvez (t/m)°
[ *** ] : attribution certaine
[ ** ] : attribution généralement retenue
[ * ] : attribution probable
[ ° ] : attribution douteuse
Exemple
[modifier | modifier le code]Sospris suis d’amorette
D’une jaune pucelette :
Belle est et blonde et blanchette
Plus que n’est une herminette,
Sa la colore vermeillette
ainsi comme une rosette[4].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Alain Corbellari, Joseph Bédier, Droz, 1997, p. 516-520
- Samuel N. Rosenberg, « Colin Muset and the Question of Attribution », Textual Cultures: Texts, Contexts, Interpretation, vol. 1, no 1, printemps 2006, p. 29-45
- Les Chansons de Colin Muset, éditées par Joseph Bédier, Paris, Librairie Honoré Champion, 1969 ; Les chansons de Colin Muset : textes et mélodies, éditées par Christopher Callahan et Samuel N. Rosenberg, Paris, Honoré Champion, 2005
- Albert Pauphilet, Poètes et romanciers du Moyen Âge, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, p. 909