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Communauté libertaire

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Une affiche de L’En-dehors pour les milieux libres.

Une communauté libertaire ou colonie libertaire ou milieux libres ou colonie communiste est une communauté intentionnelle d'inspiration libertaire plus ou moins durable[1], plus ou moins organisée, centrée autour de l'autogestion, de la maîtrise du travail social, de l'épanouissement personnel, de valeurs morales.

L'objectif en est, principalement, d'expérimenter, dans des groupes plus ou moins vastes, des rapports sociaux antiautoritaires dégagés des contraintes de l'État voire du capitalisme, notamment en matière de liberté sexuelle.

Des personnalités comme Pierre Kropotkine mettent en garde contre ces « îlots libertaires » voués, selon eux, à l’échec, car, dans la société actuelle, « tout s’enchaîne » et « il est impossible à toute tentative, si isolée soit-elle, de se soustraire complètement à sa funeste action » (La Révolte, 4 mars 1893)[2].

Les racines théoriques sont à rechercher dans les écrits de Robert Owen et Charles Fourier.

La première communauté qualifiée de libertaire serait Libertalia, fondée à la fin du XVIIe siècle sur l'île de Madagascar et qui aurait existé pendant environ vingt-cinq ans[3].

Selon l'historien Ronald Creagh, il y aurait eu deux phases dans le développement des communautés libertaires, l’une avant 1860, l’autre après 1960. Entre les deux : des « coopératives socialistes » et des bases de repli que créent les immigrants, les mutuellistes, les anarchistes persécutés.

Après les événements de Mai 68, une nouvelle vague de communautés verra le jour. Elles sont caractérisées par un rejet de la société de consommation, des modes de vie basés sur des pratiques d'autogestion. Elles se vivent comme une alternative libertaire à la société globale[4].

Ces colonies peuvent abriter des cafés alternatifs, des jardins communautaires, des magasins gratuits, des volxküchen, des bibliothèques, des expositions, des concerts, des cinémas libres, des réunions de militants ou d'autres activités culturelles ou sociales qui ont comme point commun d'être à but non lucratif, fonctionnant souvent sur donations et de se penser comme tiers-lieu. Certaines communautés se veulent de véritables laboratoires de l'utopie, d'autres sont des refuges en période de répression ou de crise sociale. Elles sont présentes dans différents pays du continent européen, parfois dans des squats, parfois dans des établissements loués légalement.

« Beaucoup de centres sociaux sont des bâtiments abandonnés — hangars, usines, complexes militaires, écoles — qui ont été occupés par des squatteurs et sont devenus des centres politiques et culturels, en se libérant du marché et du contrôle de l'état »

— Naomi Klein[5].

La communauté a souvent pour but de fonctionner selon des principes de prise de décision par consensus, sans hiérarchie. Des réunions plénières s'y tiennent régulièrement pour organiser la vie dans la communauté. Elle incorpore parfois des idées à tendance anarchoféministe voire queer, antispécistes et/ou antifascistes, et se considère souvent comme safe space contre les différentes discriminations. En Allemagne, les volxküchen sont majoritairement végétalienne et il n'est pas rare dans les milieux libertaires d'avoir des activités réservées aux femmes, aux femmes lesbiennes ou queers et aux transgenres.

Liste de communauté par pays dans l'histoire

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Amérique latine

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  • Falansterio de Oliveira, Palmitar (Santa Caterina, Brésil, 1841-1844), par le français Benoît Jules Mure
  • Falansterio del Palmitar ou Unión Industrial del Sahy, Baie de Babitonga (Santa Caterina, Brésil, 1841-1847)
  • une expérience au Guatémala[Laquelle ?] (1843)
  • une expérience au Vénézuéla[Laquelle ?] (1844)
  • Sociedad comunista, avec Juan de la Rosa Bravo, Tesechoacán (Vera Cruz, Mexique)
  • Falansterio El Esfuerzo, à Aguascalientes (Mexique), avec José María Chavez
  • Falansterio, à Chillán (Chili, 1850c)
  • Colonia Los Buenos Amigos (Pérou, 1853)
  • Nouvelle Grenade, (actuelle Colombie, 1853-1855), communauté agraire, avec Élisée Reclus
  • Colonia San José, (1857), en Argentine, avec Alexis Peyret
  • la Escuela de la razón y del socialismo, à Chalco (Mexique, 1865), avec Plotino Rhodakanaty (1828c-))
  • Métropole socialiste d’Occident ou Topolobampo-Pacific City[6],[7], à Topolobampo (Sinaloa, Mexique) (1881, ou 1886-1895), avec Albert Kimsey Owen (1848-1916 env.)
  • Colonie, à Buenos Aires (Argentine), (1884-1885), avec le Belge Gérard Germbo
  • Communauté anarchiste, (Brésil), (1880 ?), avec le Belge Jules Moineau
  • la Comunità di Ceramisti, (Sao Paulo, Brésil)
  • Colônia Cecília (Parana, Brésil) (1890-1894), fondée par des anarchistes italiens (Rossi, issu de la coopérative Citadella en Italie), commencée avec 40 membres sur 300 hectares, mais fermée par le gouvernement brésilien
  • New Australia (Nueva Australia) puis Cosme au Paraguay (1894), avec William Lane (1861-1917)
  • Cosmos de Guararema (province de São Paulo, entre Mojidas Cruzes et Jacarei)
  • commune libertaire insulaire, au Paraguay, avec Jorge Guillermo Borges (1874-1938) et Macedonio Fernandez (1874-1952)
  • Cosmos, à Guaramera (province de São Paulo, entre Mojidas Cruzes et Jacarei, Brésil) (1888-1937c), communauté anarchiste créée, baie de Babitonga, près des sites des anciens phalanstères d’Oliveira et du Sahy, avec Arturo Campagnoli (?-1944)
  • colonie agro-industrielle, en Argentine (1902-), du Grupo Colonizator Tierra y Libertad de Buenos Aires et de Rosario
  • diverses colonies libertaires en Argentine, dont Mauricio (province de Buenos Aires), Narcisse Leven (pampa), Moises-Ville à Entre-Rios et Charata (Chaco)
  • environ 25 tentatives (Chili, 1903-1908)
    • Colonia comunista, Cerro San Cristóbal (Santiago (Calle Pío Nono)), Chili, 1903)
    • Colonia tolstoyana - Colonie tolstoïenne, (Chili, 1905)
  • Colonia d’Erebango (État de Rio Grande do Sul, Brésil, 1905?-1935?)
  • Colonia libertaria (La Frontera, Brésil, 1905-?)
  • Núcleo de Mauá (Serra de Mantiqueira, État de São Paulo, Brésil, 1908-)
  • colonie amazonienne (Brésil), avec Paul Marcel Berthelot (1881-1910)
  • colonie de Guantánamo (Cuba, 1910c-1948?), avec l'narchiste Campos
  • colonie communautaire, à Paranecito (île du Paraña, Argentine, 1912c puis 1926-1948))
  • Mastatal, colonie anarchiste individualiste, vers Parrita (Costa Rica)[8], avec Charles Simoneau (Pratt) (1883-) et Renée Baillard. Léon Rodriguez, membre de la bande à Bonnot y participa en 1934[9].
    • Granja Far Away, dissidence (1926-)
  • Gloria Community, colonie anarchiste individualiste, (Cuba, 1924-)
  • colonie (Arroyo Frio, Moca, Saint-Domingue, 1929-), avec Heinrich Goldberg, dit Filareto Kavernido (1880-1933)
  • Colonia Var(p)a, communiste-anarchiste, (Sao Paulo, Brésil, 1932-)
  • diverses communautés ou coopératives en Uruguay (1930-1940), dont
  • Cooperativa Agrícola Industrial, avec Luis Alberto Gallegos Beto (1921-), et Lopez Lombardero Lomba
  • Nossa Chácara à Itaim (Brésil, 1939?-1964), avec Germinal Leuenroth, Virgilio Dall’Oca
  • coopérative libertaire Lanera (Argentine, 1960c)
  • Comunidad del Sur (Uruguay puis Suède,
  • Federación Uruguaya de Cooperativas de Vivienda por Ayuda Mutua (Uruguay, 1960?)
  • communauté agraire A nossa chácara (São Paulo, Brésil, 1960?-1969)
  • Los Horcones communauté intentionnelle se définissant comme la « seule vraie communauté Walden Two existante »(Mexique, 1973-)[10]

Amérique du Nord

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  • New Harmony (Indiana) (1825-1829)
    • Macluria (1826), dissidence
    • Feiba-Pelevi (1826), dissidence
  • Yellow Springs (Ohio) (1825-), 100 familles
  • Blue Spring (Indiana) (1826), 27 familles
  • Kendall (Ohio) (1826), Friendly association for mutual interest (FAMI) -Kendall, 50 colons
  • FAMI-Valley Forge (Pennsylvanie) (1826)
  • Franklin-Haverstraw (New-York) (1826)
  • Communauté de Nashoba (en) (Tennessee) (1826-1830)
  • Communauté Maxwell (Canada) (1828-1829), terminée par un incendie
  • La communauté socialiste des Temps modernes (the Socialist Community of Modern Time), anarchiste individualiste de (Josiah Warren et Stephen Pearl Andrews), (Long Island, New York, 1851-1854)1. Anarchisme individualiste
  • Raritan Bay Union (en) (New-Jersey, 1853-1860)
  • Le phalanstère La Réunion (Dallas, Texas, 1853-1875), fondé, avec l'appui de Jean-Baptiste Godin, par le fouriériste français Victor Considérant, grande ferme (1 000 puis 5 000 ha)
  • La communauté Réunion à Dallas, au Texas, en mai 1854
The Agitator (1910-1912) (en)
  • Fountain Grove (vers Santa Rosa, Californie) (1875-1934). Libertaire, liberté sexuelle.
  • Home Colony (en) (Washington) (1886-1919). Une cinquantaine de familles. Style individualiste anarchiste. Mais rayonnement à travers se publications : The Discontent, The demonstrator, The Agitator (1910-1912) (en), Jay Fox[11].
  • Ruskin Colony (Tennessee) (1894-1899) (Ruskin Colony (en)).
  • The Roycroft Movement (East Aurora, État de New-York) (1895). Créé par Elbert Hubbard. Coopérative plus que colonies libertaires (Roycroft Movement (en)).
  • La Libre initiative (Paterson, New-Jersey), fin XIXe siècle.
  • Golden Life (Minnesota) (1902 à 1903). Une poignée de communistes anarchistes.
  • Home (vers Burley) (1899-1940). Près de 200 membres vers 1910.
  • Colonie Ferrer de Stelton (Stelton, New Jersey) (1915). Anarchistes intellectuels. L’école Ferrer, très renommée, dure jusqu’en 1953. Elle s’inspire du Centre Ferrer (milieux libertaires du yiddishland) fondé à New York en 1911 (the Modern School of Stelton[12] et Ferrer School (en)).
Gustav Landauer en 1892
La colonie communiste libertaire, L'Expérience.
L’Émancipateur, .
Communisme expérimental : colonie L'Essai à Aiglemont (1903-1909).
Libertaire-Plage en 1905 à Châtelaillon-Plage.
Émilie Lamotte, La Limitation des naissances, 1908, Éditions de la colonie communiste de Saint-Germain-en-Laye.
  • 1906-1908 : Colonie libertaire de Saint-Germain-en-Laye, individualiste libertaire. Parmi les fondateurs, Émilie Lamotte, Ernest Girault et André Lorulot (végétarien naturiste) qui popularise l’expérience[37],[38]
  • 1908-1911 : Phalanstère du Clos-des-Brunes (Haute-Vienne).
  • Vers 1910-1912 : Milieu libre de Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Animé par les frères Rimbault. Compte parmi ses membres Octave Garnier (futur allié de Jules Bonnot).
  • 1910 : Cité communiste de Bezons (Seine-et-Oise) fondé par Ernest Giault dans un immeuble qu’il possède.
  • 1910-1911 : L’Entraide (Paris). Coopérative liée à la coopérative anarcho-syndicaliste cégétiste Le Cinéma du peuple.
  • 1911-1912 et 1914 (voire jusqu’aux années 1950 ?) : colonie communiste libertaire de Bascon (Aisne, près de Château-Thierry) initiée par Georges Butaud et Sophia Zaïkowska[39],[40],[41]. Louis Rimbault rejoint l'expérience[42]. C’est la 3e tentative du couple Georges Butaud et Sophia Zaïkowska. Devient Colonie « naturiste et végétalienne » (1914-1931). Puis Colonie végétarienne de vacances. En 1920 s’ajoute une « Société Coopérative pour la mise en état des terres incultes » (10 à 20 personnes). Nombreux visiteurs (dont la danseuse Isadora Duncan).
  • 1912 : Colonie anarchiste de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), dite Le Nid rouge, liée à la Bande à Bonnot.
  • 1912-1914 : Projet de colonie de communisme pratique Le Libertaire à Épinay-sur-Orge (Essonne). Il est évoqué encore en 1914.
  • 1913-1914 : Milieu libre de la Pie au quai de la Pie à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, actuel Val-de-Marne) sans doute aussi appelé Le Phalanstère de Saint-Maur. C’est la 5e tentative de Georges Butaud et Sophia Zaïkowska qui éditent La Vie anarchiste. « Pour le lancer, Butaud avait fondé la Société des Milieux libres de la banlieue de Paris. L’ensemble est assez vaste pour la périphérie parisienne : immeuble de 6 000 m2, chalets indépendants, terrain comprenant jardin, verger et bois… » (Michel Antony).
  • 1913 : projets de Milieu Libre à Boulogne-Billancourt, à Saint-Ouen, de Colonie d’éducation et d’action communistes (Le nid) à Paris dans le XXe arrondissement, en lien avec la Société des Milieux libres de la banlieue de Paris.
  • Vers 1913 ou 1920 : Milieu libre à Vèdre.
  • 1922 : Nouveau projet de Georges Butaud, sans doute une Communauté végétalienne (?), en Corse.
  • De 1922 à 1935 : L’Intégrale (Puch-d'Agenais, Lot-et-Garonne), animée par Victor Coissac. Qualifiée de « Colonie semi-libertaire » et de « communisme patriarcal ».
  • 1923-1949 : Coopérative Terre Libérée (Le Pin, près de Luynes, Indre-et-Loire), sur près de 10 ha Elle est animée par Louis Rimbault, ancien de Bascon et de la Bande à Bonnot. Esprit végétalien, non-violence, le retour à la terre. Le journal Le Néo-Naturien le soutient mais pas Le Végétalien. « Cette vie respectueuse de la nature nous apparaît comme une anticipation forte d’une volonté écologiste conséquente. Ouverte sur l’extérieur, elle reçoit de très nombreux visiteurs : plus de 300 la première année, encore 200 en 1929. En 1926 la coopérative adhère à l’APA - Association Paysanne Anarchiste. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle abrite des réfugiés et est souvent en butte aux menaces des pétainistes et des FFI. Terre Libérée s’éteint la même année que la mort de son fondateur, en novembre 1949. » (Michel Antony).
  • Années 1920 : Communauté de la Kaverno di Zarathoustra (Tourrettes-sur-Loup, près de Grasse) de tendance anarcho-individualiste et nietzschéenne.
  • 1927-1929 : Communauté de la Kaverno di Zarathoustra autour de Heinrich Goldberg (alias Filareto Kavernido) à Ajaccio en Corse[43].
  • 1923 : Foyer végétalien de Paris créé par Georges Butaud et Foyer végétalien de Nice (1924). Ce ne sont pas de réels milieux libres.
  • Années 1920 ou 1930 : La Grande Famille (Chaumont, Haute-Loire) se veut un « village communiste » moderne.
  • 1931-1953 : la Colonie de Bascon se transforme en Colonie végétarienne de vacances.
  • Années 1930 : Colonie de Liefra, liée à L’Intégrale. Elle prône le « collectivisme libertaire ».
  • Fin années 1940 : La Communauté (Pouligny, Yonne) d’Émile Bachelet, ancien de la bande à Bonnot. Communauté semi-autarcique, auto-productive (miel, légumes, électricité). Expérience relatée par Michel Ragon.
  • 1939-1967 : Colonia de Aymare-Colonie d’Aymare (Gourdon (Lot). Créée par des libertaires espagnols exilés en France (prête-nom pour l’achat Jean Roumilhac). Grande ferme de 120 ha achetée en 1939 en partie grâce aux fonds du SIA (Solidarité Internationale Antifasciste) et de la CNT. Autogestion et autosuffisance (potager, élevage, cueillettes), une radio libertaire. Abandonnée par la CNT en 1967[44],[45].
  • Durant la Seconde Guerre mondiale : petite communauté en Ardèche autour de la famille Guibard.
  • 1969. Création de la communauté libertaire du Gouah-Du, à la Chapelle-Neuve, près de Locminé, dans le Morbihan[46].
  • 1970 : Communauté libertaire de Villeneuve-du-Bosc, près de Foix (Ariège) fondée entre autres par Marc Saracino, animée et analysée par Pierre Méric[47].
  • Années 1970 : Centre culturel et de villégiature anarchiste en Normandie, qui édite le journal ICO - Informations et Correspondances Ouvrières (vers 1972-1974) puis La Lanterne Noire (1974 à 1978).
  • 1973-. Coopératives Longo Maï, communauté rurale autogérée d’inspiration libertaire[48].
  • 1973. Communauté anarchiste du Moulin de Paris à Merlieux-et-Fouquerolles[49]. Depuis le milieu des années 1990, la communauté organise un Salon du livre libertaire et un forum social.
  • 1974-. Les communautés de Jansiac (ou la nef des fous), dans les Alpes-de-Haute-Provence. Lieu affecté à l'expérimentation d'une société anarchiste par l'exploration de l'Utopie topique[50]. Décisions prises à l'unanimité exprimée, souhait d'autonomie économique à l'échelle du lieu.
  • Le Wagon, expérience politico-artistique, proche du mouvement punk, de 1997 à 2004 à Saint Brieuc
  • Le Transfo[51], squat d'habitation et d'activités à Bagnolet, ouvert de 2012 à 2014 proche des mouvances autonomes

Grande-Bretagne

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L'influence de Tolstoï sera grande à la fin du XIXe siècle, notamment dans l’association Fellowship of the New Life réunissant artistes, anarchistes, et chrétiens non-violents (églises de la Fraternité, Brotherhood Trust).

Les deux principales expérimentations britanniques fin XIXe siècle (surtout influencées par Kropotkine et Robert Owen) sont :

  • Clousden Hill Free (Communist and Cooperative Colony) (vers Newcastle, Forest Hall, Nortumberland) (1895-1902). Communisme agraire autosuffisant, une trentaine de membres de diverses nationalités (anglais, danois, allemands, tchèques). Ce serait la véritable « première commune anarchiste britannique » (Mark Bevir).
  • Communauté (colony) de Norton Hall (Sheffield, Derbyshire) (1896-1900). Jardinage. Influence du poète écologiste Edward Carpenter.

Les communautés tolstoïennes britanniques sont nombreuses :

  • Croydon Brotherhood (Fraternité) : 1re expérience tolstoïenne lancée par le Fond de la Fraternité (Brotherhood Trust) (1894).
  • Purleigh colony (Essex) (1896). Maximum de 90 membres (agriculteurs et artisans). "Dès 1899, cette colonie permet à Kenworthy de publier son journal New Order qui devient le principal organe de l’utopisme tolstoïen dans les îles britanniques."
  • Essex : Arshingdon Colony (Essex) et Wickford colony (Essex).
  • Hampshire : Blackburn Brotherhood (vers Leeds) (atelier d’électricité), Christchurch colony, Brotherhood Workshop (1897, Leeds).
  • Colonie tolstoïenne de Whiteway (en) (Costwold, Gloucestershire) (1898) : objectif de culture autarcique, mais qui vit également de l’apport des membres qui vont travailler dans les usines extérieures à la communauté. Existe encore en 1928.
  • Swadlicote (vers Burton-on-Trent). Mine de charbon autogérée, achetée grâce à Bruce Wallace et J. Theodore Harris.
  • Whiteway colony (1898. Existe toujours ?). Idéologie anarchiste, non-violente, végétarienne, unions libres.
  • Milieu libre de Starnthwaite, (1898).
  • Dans les années 1920-1930, le mouvement décline. Il ne restera que des micros communautés puis, dans les années 1950, des « camps internationaux ».
L'entrée du Forte prenestino à Rome en Italie.
  • 1887-1890. La colonie de Cittadella, coopérative agricole et colonie libertaire créée par Giovanni Rossi à Stagno Lombardo, en Italie. Elle fut établie sur les terres (100 hectares) d'un philanthrope, Giuseppe Mori. L'échec de la communauté est surtout dû au refus du collectivisme par les paysans. Parti avant la fin de l'expérience, Rossi émigre en Amérique du sud, où il établit la colonie de La Cecilia.
  • Comune agricola comunista libertaria « La Belle Verte » Casali di Poggio Nativo (Ri) Gruppo anarchico « Emma Goldman » Fai Rieti e Sabina
  • 1898-1903, colonie Blaricum (Pays-Bas), tolstoïenne, détruite par ses voisins en 1903
  • 1898, communauté de Walden (Pas-Bas)
António Gonçalves Correia.
  • 1834-1835, phalanstère de Scâeni, fouriériste, communauté de 400 familles sur des terres prêtées par un jeune boyard, détruite par l'armée en 1835
  • 1845-1847, phalanstère de Petrachevski (Saint-Pétersbourg), avec Mikhaïl Petrachevski (1821-1866)
  • 1860, commune fouriériste de Sleptso
  • « Nous vivons sans Dieu, sans patrie, sans maître, libres avec la sensation à chaque instant de vivre ce que nous souhaiterions avoir vécu. » - André Mounier, En communisme. La colonie libertaire d'Aiglemont, Aiglemont, impr. spéciale, 1906[53].

Bibliographie

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Les 9 lois de Christiania.
  • Max Nettlau, Colonies libertaires in Bibliographie de l'Anarchie, préface d'Élisée Reclus, Temps nouveaux (Bruxelles) - Stock (Paris), 1897, lire en ligne.
  • Jean Maitron, Milieux libres in Le mouvement anarchiste en France, de 1914 à nos jours, tome 1, Paris, Gallimard, 1992, pp. 382–408.
  • Michel Ragon, Milieu libre in Dictionnaire de l'Anarchie, Albin Michel, 2008, lire en ligne.
  • Michel Antony, Communes Libertaire et Anarchiste en France, in Essais utopiques libertaires de « petite » dimension, Laboratoire Urbanisme Insurrectionnel, 2005, lire en ligne.
  • Michel Antony, Essais Utopiques Libertaires de Grande Dimension, 2005, lire en ligne.
  • Michel Antony, Essais Utopiques Libertaires de Petite Dimension, 2005, lire en ligne.
  • Ronald Creagh, Laboratoires de l’utopie. Les communautés libertaires aux États-Unis, Paris, Payot, 1983.
  • Céline, « Communes », « Communautés », « Milieux libres », L’En-dehors, lire en ligne.
  • Céline Beaudet, Les milieux libres, vivre en anarchiste à la Belle Époque en France, Paris, Les Éditions Libertaires, 2006.
  • Syndicat Intercorporatif de Châteauroux, Quelques expériences communalistes, Le Combat syndicaliste CNT-AIT no 215, mars/avril 2008, lire en ligne.
  • Vinz Otesanek, L’Expérience. Une communauté anarchiste à Boitsfort à la Belle-Époque, La Gazette de Bruxelles, 8 avril 2010, lire en ligne.
  • Collectif, Milieux libres [1890-1914], L’En-dehors, 2005, texte intégral.
  • Didier Bigorne, La colonie libertaire d'Aiglemont ; un milieu libre et de propagande, Villages ouvriers, Utopie ou réalités ?, Actes du colloque international au Familistère de Guise (16-17 octobre 1993), L’archéologie industrielle en France, no 24-25, 1994, lire en ligne.
  • Malcolm Menziès, Mastatal. Une colonie anarchiste individualiste au Costa Rica, trad. Véra Osterman. Éditions Plein Chant, 2009.
  • Jan Willem Duyvendak, Le Poids du Politique. Nouveaux mouvements sociaux en France, Paris, L’Harmattan, 1994.
  • Michèle Riot Sarcey, Le réel de l’utopie, Essai sur le politique au XIXe siècle, Paris, Albin Michel, 1998.
  • Patrick Démerin, Communautés pour le socialisme. Pratique de la vie collective chez les étudiants de Berlin-ouest. Origines, développement, perspectives, Maspéro, Paris, 1975, 209p.
  • Jan Willem Duyvendak, Le Poids du Politique. Nouveaux mouvements sociaux en France, Paris, L’Harmattan, 1994, 329 p.
  • Bernard Lacroix, L’utopie communautaire, Paris, PUF, 1981, 222 p.
  • Jean Servier, Histoire de l’utopie, Gallimard, 1991.
  • Marcia Nozick, Entre nous. Rebâtir nos communautés., préf. Jean-Pierre Deslauriers, Écosociété, (ISBN 2-921561-04-2), notice éditeur.
  • Émile Chapelier, Une colonie communiste. Comment nous vivons et pourquoi nous luttons, préf. Emmanuel Tesch[54], Bibliothèque de la Colonie communiste libertaire L’Expérience, no 1, Imprimerie Fraigneux, Bruxelles, 1906[55].
  • Théophile Malicet, La colonie libertaire d'Aiglemont, La Revue de l'économie sociale, volume 3, janvier-mars 1985, pp. 45–50.
  • Pierre Méric, Raimundo Dinello, Théorie et pratique de la vie en communauté, Bélibaste, 1972.
  • Pierre Méric, La Commune Libre, Les Grands Chemins, janvier 2010, lire en ligne.
  • Philippe Pelletier, « Les territoires de l’imaginaire libertaire », sur Libération, .
  • Collectif, Communautés, naturiens, végétariens, végétaliens et crudivégétaliens dans le mouvement anarchiste français, Brignoles, Invariance, 1994, sommaire.
  • Jean-Pierre Bonnel, Paul Gérard, Les communautés libertaires agricoles et artistiques en pays catalan, préface Ronald Creagh, Trabucaïre, 2016.
  • Isabelle Fremeaux, John Jordan, Les sentiers de l'utopie, La Découverte, 2017, (ISBN 9782707152183).
  • Kenneth Rexroth, Le communalisme : les communautés affinitaires dissidentes, des origines au XXe siècle Éditions de l'Insomniaque, 2019. 320 pages.
  • Jean Lemaitre, La Commune des lumières : Portugal 1918, une utopie libertaire, Otium, 2020, 184 pages.

Textes théoriques

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Travaux universitaires

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  • Jacques Gillen, Les activités en Belgique d’un anthropologue anarchiste : Eugène Gaspard Marin (1883-1969), Mémoire présenté sous la direction de Madame Anne Morelli en vue de l’obtention du titre de licencié en histoire contemporaine, Université libre de Bruxelles, Faculté de Philosophie et lettres, Année académique 1996-1997, lire en ligne.
  • Christian Dupuy, Saint-Junien - Un bastion anarchiste en Haute-Vienne 1893-1923, Étude, Presses Universitaires Limoges, 227 pages, lire en ligne.
  • Georges Ueberschlag, Françoise Muller, Éducation populaire : objectif d'hier et d'aujourd'hui, Presses universitaires de Lille, 1987, 300 p., lire en ligne.
  • Justine Renaudon, La ferme du moulin de Larchat. Monographie d'un lieu de vie alternatif : une expérience libertaire de recherche d'autonomie, de solidarité et d'équité, Thèse sous la direction de Grégory Derville, Université du droit et de la santé, Université Lille II, 2010, notice.
  • Renaud Violet, Régénération humaine et éducation libertaire. L’influence du néo-malthusianisme français sur les expériences pédagogiques libertaires avant 1914., mémoire de Maîtrise en Histoire Contemporaine, Université Strasbourg II, octobre 2002.
  • Edward Sarboni, Des Communautés libertaires de 1968 à 1978 dans le Sud-Ouest, mémoire de maîtrise, dir. Antoine Prost, Danielle Tartakowsky, Paris, Université Paris 1, 1993. 2 vol. 258 p., notice.

Bande dessinée

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  • Jean-Laurent Truc, L’Essai, Nicolas Debon a croisé la route de Fortuné Henry, Ligne claire, 7 mai 2015, lire en ligne.

Documentaire vidéo

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Site internet

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Articles connexes

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Une catégorie est consacrée à ce sujet : Communauté libertaire.

Liens externes

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Notes et références

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  3. Ce sera Libertalia, communauté libertaire composée d'une multitude de nationalités (on y invente une langue commune), dont le drapeau porte la devise « Générosité, Reconnaissance, Justice, Fidélité », Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, Petit Futé, Madagascar, 2008.
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  50. Contrepoint : l'utopie topique,du grain à moudre, France Culture, 3 janvier 2012.Écouter ou lire en ligne.
  51. « Site internet du squat »
  52. Jean Lemaitre, La Commune des lumières : Portugal 1918, une utopie libertaire, Otium, 2020, 184 pages.
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