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Congrès sioniste

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Le congrès sioniste est une institution supérieure de l'Organisation sioniste mondiale qui en élit les membres. Son rôle consiste à examiner et éventuellement adopter les propositions qui lui sont soumises, ainsi qu'à décider de la politique économique du mouvement sioniste, lancé par Theodor Herzl, juif de l'empire d'Autriche-Hongrie, dans les années 1890.

Le premier congrès sioniste a lieu en Suisse, à Bâle, en 1897. De 1897 à 1945, le congrès se déroule à dix reprises dans cette ville, plus que dans aucune autre ville du monde[1]. À partir de 1951, après la création de l'État d'Israël en 1948, tous les congrès ont lieu à Jérusalem.

Le congrès sioniste est d'abord annuel (1897-1901), puis biennal (1903-1939). Depuis la Seconde Guerre mondiale, dix-huit congrès ont eu lieu de 1945 à 2023, normalement sur un rythme quadriennal. Le cent vingt-cinquième anniversaire du premier congrès a été fêté en 2022 à Bâle.

Theodor Herzl regardant le Rhin depuis le balcon de son hôtel à Bâle lors du 5e congrès sioniste en 1901.

Période de la Palestine ottomane (jusqu'en 1918)

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Premier congrès (1897)

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Le premier congrès sioniste a lieu à Bâle du 29 au .

Il marque un tournant décisif dans l'histoire du mouvement sioniste, qui s'éloigne de l'organisation des Amants de Sion (créée en 1881 à Odessa par Léon Pinsker) et devient officiellement un mouvement « sioniste-politique »[réf. nécessaire]. Théodore Herzl y propose son programme, qu'il qualifie de « plan de réunification nationale juive ». Un grand conseil, composé de quinze membres, y est élu, ainsi qu'un conseil restreint de cinq membres : c'est la naissance de l'Organisation sioniste (aujourd'hui Organisation sioniste mondiale, qui siège à Tel Aviv).

Herzl écrit dans son journal[pas clair] : « Si je devais résumer le Congrès de Bâle en un mot, ce serait celui-ci : à Bâle j'ai fondé l'État Juif (...). Peut-être dans cinq ans et certainement dans cinquante ans, chacun le saura. »[2],[3]

2e congrès (1898)

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Il a lieu à Bâle, du 28 au , et discute principalement de l'introduction de l'idée sioniste au sein des communautés juives de Diaspora, de la création d'un « Fonds pour l'implantation juive », outil financier de l'Organisation sioniste mondiale. La participation a doublé par rapport au premier congrès mais avec toujours une représentation majoritairement russe.

3e congrès (1899)

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Il a lieu à Bâle, du 15 au , et discute du fondement du Programme de Bâle.

4e congrès (1900)

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Il a lieu à Londres, du 13 au , et est marqué par la scission des Juifs de Roumanie. Il traite des difficultés économiques des ouvriers en terre d'Israël et du chômage qui y règne. Tzvi Herman Shapira y propose l'idée de la fondation du Fonds national juif (FNJ[4]), destiné à acheter des terres en Palestine (alors province de l'Empire ottoman) afin d'installer des pionniers agricoles juifs..

5e congrès (1901)

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Il a lieu à Bâle du 26 au . Aryé-Yéhouda-Léo Motzkin, Martin Buber et Chaim Weizmann y jouent un rôle prépondérant.

Ce congrès décide la création du Fonds national juif. Cette décision est appliquée peu après, le FNJ étant fondé dès 1901 à Bâle.

6e congrès (1903)

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Il a lieu à Bâle, du 23 au , et est l'un des plus houleux. Herzl, sur demande du gouvernement britannique, y propose le « Projet Ouganda ». Une très forte minorité, notamment les sionistes russes, s'oppose à ce projet. Herlz évite de justesse la scission. En définitive, une commission d'enquête est chargée d'examiner la faisabilité du projet.

Herlz clôture les débats par un extrait du Psaume 137 : « Si je t'oublie Jérusalem, que ma droite s'assèche ! »

7e congrès (1905)

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Il a lieu à Bâle, du au . C'est le premier congrès organisé après la disparition de Herzl. David Wolffsohn y est élu président de l'Organisation sioniste mondiale. On convient du fait que l'implantation ne peut se réaliser qu'en Terre d'Israël et le Projet Ouganda est donc rejeté à une forte majorité. Le « mouvement territorialiste » dissident est créé à l'issue de ce congrès.

8e congrès (1907)

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Il a lieu à La Haye aux Pays-Bas, du 14 au . Le choix de La Haye s'explique par la tenue concomitante de la Conférence pour la paix. À l'initiative de Chaim Weizmann, le sionisme politique devient indissociable de l'implantation active en Terre d'Israël.

9e congrès (1909)

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Il a lieu à Hambourg en Allemagne, du 26 au , et où, pour la première fois, les mouvements ouvriers sont représentés comme entités indépendantes.

10e congrès (1911)

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Il a lieu à Bâle, du 9 au , et discute du problème arabe.

11e congrès (1913)

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Il a lieu à Vienne, du 2 au . Chaim Weizmann et Menahem Ussishkin y proposent l'idée de la création de l'Université hébraïque de Jérusalem.

Période de la Palestine mandataire (1920-1948)

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12e congrès (1921)

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Il a lieu à Karlovy Vary (Carlsbad) en Tchécoslovaquie, du 1er au . C'est le premier congrès organisé depuis la fin de la Première Guerre mondiale, après la déclaration Balfour de 1917, après la mise en place du mandat britannique sur la Palestine. Il a aussi lieu après des pogroms en Europe orientale[réf. nécessaire].

Il prévoit l'établissement des infrastructures nationales du futur État ainsi que de l'élargissement de l'implantation en Terre d'Israël. Le congrès confirme la création du Keren Hayesod, ainsi que l'achat de terre dans la vallée de Jezreel.

13e congrès (1923)

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Il a lieu à Karlovy Vary du 6 au . La création de l'Université hébraïque de Jérusalem est décidée.

14e congrès (1925)

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Il a lieu à Vienne, du 18 au . Il discute principalement des problèmes liés à la 4e Aliyah.

15e congrès (1927)

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Il a lieu à Bâle, du au . Il traite de la crise générale de la 4e Aliyah, liée au chômage.

16e congrès (1929)

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Il a lieu à Zurich en Suisse, du au . Il analyse l'amélioration de la situation en Terre d'Israël, à la suite de la 5e Aliyah.

17e congrès (1931)

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Il a lieu à Bâle, du au .

Il traite des émeutes sanglantes de 1929, ainsi que de la publication du deuxième Livre Blanc du Britannique Passfield.

Les premières oppositions avec le sionisme révisionniste de Vladimir Jabotinsky, apparaissent. Les adeptes du sionisme révisionniste quittent alors la salle du congrès et déchirent leur carte de membre.

En réaction à la politique anti-sioniste anglaise, Chaim Weizmann démissionne de la direction de l'Organisation Sioniste Mondiale, et c'est Nahum Sokolow qu'on élit à sa place.

18e congrès (1933)

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Il a lieu à Prague, du au .

Il discute principalement de l'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir en Allemagne et des premières mesures antisémites prises par un gouvernement allemand devenu totalement nazi.

19e congrès (1935)

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Il a lieu à Lucerne en Suisse, du au .

Il s'inquiète de la situation des Juifs en Allemagne et notamment des lois de Nuremberg, ne considérant plus les Allemands juifs comme des citoyens.

Chaim Weizmann est réélu à la tête de l'Organisation Sioniste Mondiale.

20e congrès (1937)

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Il a lieu à Zurich du 3 au .

Il analyse les résultats de la commission royale britannique Peel concernant le partage de la Palestine.

21e congrès (1939)

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Il a lieu à Genève (Suisse) du 16 au .

Il discute du combat contre le Livre Blanc.

Le 1er septembre débute la Seconde Guerre mondiale.

22e congrès (1945)

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Il a lieu à Bâle du 9 au . Il s'intéresse à l'émigration illégale et à la résistance politique et militaire contre le gouvernement britannique.

Période de l'État d'Israël (depuis 1948)

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23e congrès (1951)

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Il a lieu pour la première fois à Jérusalem, du 14 au , après la création de l'État d'Israël ayant eu lieu le . À compter de ce congrès , tous ces derniers se réunissent à Jérusalem. Il discute du rôle de l'Organisation Sioniste Mondiale, de sa relation avec le nouvel Etat hébreu et de l'immigration juive. Sont posées les bases du "Programme de Jérusalem" dont les principes sont : le renforcement de l'État d'Israël, la réunification de la Diaspora en Israël et l'unité du Peuple juif.

24e congrès (1956)

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Il a lieu du au . Il siège à l'ombre de la tension et des préoccupations relatives à la sécurité de l'Etat juif, des préparatifs militaires des armées arabes contre Israël et de l'approvisionnement en armes de ces dernières par le bloc communiste. Il redéfinit le rôle du Keren Hayesod.

25e congrès (1960)

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Il a lieu du au . S'intéresse aux problèmes relatifs à l'immigration ainsi qu'à la culture et l'éducation en Diaspora. Il définit le cadre des relations entre l'État d'Israël et l'Organisation Sioniste Mondiale.

26e congrès (1964)

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Il a lieu du au . Il discute des moyens de sensibilisation des Juifs de Diaspora par rapport à Israël, et de la diffusion de la langue hébraïque[5].

27e congrès (1968)

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Il a lieu du 9 au . Il vote le « Programme de Jérusalem » proposé lors du 23e congrès, et insiste sur la nécessité de la collaboration entre Israël et l'Organisation sioniste mondiale.

28e congrès (1972)

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Il a lieu du 18 au . S'intéresse aux problèmes auxquels certaines communautés juives de Diaspora sont confrontées.

29e congrès (1978)

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Il a lieu du 20 au . Définit les desseins du sionisme et analyse les problèmes d'éducation des Juifs de la Diaspora et les conditions d'immigration et d'intégration.

30e congrès au 36e congrès

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37e congrès (2015)

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Durant ce congrès[6], Benjamin Netanyahou attaque le grand mufti de Jérusalem de la période de la Seconde Guerre mondiale, Mohammed Amin al-Husseini (1895-1974), à qui il impute une grande responsabilité dans la Shoah, l'accusant pratiquement d'en avoir été l'initiateur. Il est vrai que ce haut personnage a eu des relations avec le régime nazi et était antisémite. Grand mufti à partir de 1921, au début du mandat britannique sur la Palestine, il est exilé en 1937 par les autorités britanniques à la suite de la grande révolte arabe, mais n'est pas déchu de ses fonctions religieuses. Durant la guerre, il se lie avec le Troisième Reich, ennemi du Royaume-Uni et des juifs, et soutient son effort de guerre, allant ensuite jusqu'à approuver la Shoah.

38e congrès (2020)

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Il a lieu du 20 au 22 octobre 2020 (par l'intermédiaire de la plate-forme Zoom)[7].

39e congrès (2023)

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Il a lieu en avril 2023[8] et s'intéresse aux questions de la réforme judiciaire en Israël et des droits des LGBT.

Le 125e anniversaire du premier congrès sioniste (2022)

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Le 29 août 2022, plus d'un millier de personnes se sont réunies à Bâle pour commémorer les 125 ans du premier congrès sioniste[9].

Notes et références

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  1. « Wikiwix's cache », sur archive.wikiwix.com (consulté le )
  2. Alain Gresh, Israël, Palestine : vérités sur le conflit, Paris, Fayard, , p. 72
  3. (en) « A look at the Congresses - הארכיון הציוני », sur www.zionistarchives.org.il (consulté le )
  4. En hébreu : Keren Kayemeth LeIsrael (KKL).
  5. André Scemama, « Le XXVIe congrès du Mouvement sioniste mondial s'inquiète de la survie des diverses communautés juives menacées de désintégration », Le Monde, 1° janvier 1965.
  6. Le Temps, 21 octobre 2015. Aussi dans Le Monde, voir pdd.
  7. « Du 20 au 22 octobre a eu lieu le 38° congrès sioniste par zoom », Actualité juive, 29 octobre 2020 : entretien avec Moshé Cohen, délégué de l'Organisation sioniste mondiale.
  8. « Congrès sioniste mondial: Querelles et report de vote à la demande de groupes de droite », Times of Israel (en français), 21 avril 2023.
  9. « Important dispositif de sécurité à Bâle pour le jubilé du Congrès sioniste », sur rts.ch, (consulté le )

Bibliographie

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Israélienne

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  • Efraïm et Ménahem Talmi, Lexique sioniste, Tel Aviv, Maariv, 1982
  • Mordéhaï Naor, De Hertzl à Ben-Gourion, Tel Aviv, Ministère de la défense, 1996
  • Shlomit Laskov, Qui a rédigé les Protocoles de Sion, Tel Aviv, Et-Mol, 1993
  • Mordéhaï Naor, Le Journalisme, Herzl et le congrès sioniste, Tel Aviv, Et-Mol, 1997
  • Avigaïl Oren, Voyage sur les pas de Herzl en Terre d'Israël, Tel Aviv, Editions de la Histadrut
  • Matya Kam, Le Premier Congrès sioniste, Fonds Avi Haï
  • Yéhoshoua-Eshel Ferbstein, Le Premier Congrès et la religion
  • Dov Berkovich, Vous n'habiterez pas
  • Dvora Omer, Une voix appelle dans la pénombre