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Couronne de fer de Lombardie

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Couronne de fer
La Couronne de fer.
Présentation
Type
Matériau
fer, or et gemmeVoir et modifier les données sur Wikidata
Hauteur
0,05 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Profondeur
0,2 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Localisation
Localisation
Représentation déroulée de la couronne.

La Couronne de fer (en italien : Corona Ferrea di Lombardia ; en latin : Corona Ferrea Langobardiae) est une couronne-reliquaire conservée dans la cathédrale de Monza. Elle est ainsi appelée parce que l'armature intérieure de la couronne aurait été forgé avec un clou en fer de la Croix du Christ[1].

Bien qu'il s'agisse très vraisemblablement d'une couronne votive et bien qu'elle n'ait sans doute jamais été portée par un roi lombard d'origine, elle devient l'un des plus forts symboles de la royauté italienne à partir de la fin du Moyen Âge et, surtout, à l'époque contemporaine.

La légende hagiographique construite à l'époque moderne veut que la couronne soit d'origine byzantine. Sainte Hélène, mère de Constantin, l'aurait fait forger à partir d'un des clous de la Passion du Christ après la découverte de la Vraie Croix[2],[3].

L'empereur s'en serait servi comme ornement de casque. Le pape Grégoire le Grand l'aurait ensuite offert à la reine lombarde Théodelinde de Bavière en cadeau diplomatique. La reine en aurait fait don à la cathédrale de Monza en 628 et aurait ensuite servi au couronnement des rois lombards. Charlemagne s'en empare lors de la prise du royaume lombard en 774 après la prise de Pavie, dépose le roi Didier et la ceint le [1] l'aurait portée pour son sacre. Elle aurait servi, depuis lors au couronnement des empereurs germaniques comme rois d'Italie jusqu'au XVIe siècle. Le dernier empereur germanique à l'avoir portée serait Charles Quint, à Bologne en février 1530 [4].

Études historiques

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Couronne votive de la reine Théodelinde à la cathédrale de Monza.

Une étude récente du laboratoire Antares [réf. nécessaire] a définitivement écarté l'origine constantinienne de la couronne : la cire qui maintient les pierreries remonte aux Ve – IXe siècles. La même étude a aussi montré que le cercle de métal blanc était fait d'argent et non de fer[5]. L'hypothèse du don de la couronne par Grégoire le Grand n'est pas non plus signalée par les sources du VIIe siècle. La royauté lombarde ignorait, de toutes manières, les cérémonies de couronnement[6]. La petite taille de la couronne la rapproche davantage des couronnes votives, suspendues au-dessus des autels pour représenter le paradis. La cathédrale de Monza en conservait au moins deux autres de ce type : celles d'Agilulf et de Théodelinde.

Son utilisation pour le couronnement des empereurs germaniques est mal attestée avant le XIVe siècle. En 1310, Henri VII de Luxembourg la demande pour être couronné mais doit se contenter d'une copie, la véritable couronne étant alors entre les mains des Umiliati de Sainte Agathe.

Usage contemporain

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Lorsqu'il convertit à son profit la république italienne en un royaume d'Italie, Napoléon Ier fit le voyage jusqu'à Milan pour y être couronné. Il reçut la Couronne de fer le lors de la cérémonie de couronnement, pendant laquelle il prononça la célèbre phrase : « Dio me l'ha data, guai a chi la tocca ! » (« Dieu me l'a donnée, gare à qui y touchera ! »)[7],[8]. Cette même année, il fonda l'ordre de la Couronne de fer. Après sa chute, l'ordre fut repris par les empereurs d'Autriche, comme rois du royaume lombard-vénitien. Les Autrichiens firent de la Couronne de fer le symbole officiel du royaume, figurant sur ses armes et ses monnaies. L'empereur Ferdinand Ier d'Autriche vint d'ailleurs la recevoir à Milan le . Pendant les guerres austro-piémontaises, elle fut transférée à Vienne.

Les rois d'Italie de la maison de Savoie obtinrent son rapatriement en 1866. Un ordre de la Couronne d'Italie fut créé en 1868 par les princes de Savoie pour célébrer le retour de la relique. Elle figure dans l'héraldique du royaume savoyard d'Italie comme la couronne royale d'Italie, symbole du royaume et de la monarchie, par opposition à la couronne de Savoie, symbole de la dynastie. Elle fut exposée lors des funérailles de Victor-Emmanuel II et Humbert Ier envisagea un temps de l'utiliser pour son couronnement. Le symbole était suffisamment sensible pour que la couronne fût transférée à Rome lors de l'occupation militaire du nord de l'Italie par les armées du Troisième Reich.

Description

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La couronne de fer mesure approximativement quinze centimètres de diamètre pour cinq de haut. Elle se compose de deux éléments principaux : un cercle de fer d'un centimètre de large sur lequel est fixé un ensemble de plaques d'or émaillées, cloutées et serties de cabochons. La partie la plus précieuse est, paradoxalement, la plus fruste : il s'agit du cercle de fer qui se trouve à l'intérieur de la couronne. Il est supposé avoir été forgé à partir d'un des clous de la Passion, retrouvé par l'empereur Constantin et sa mère Sainte Hélène. Il figure parmi les plus célèbres reliques de la Chrétienté, bien que sa vénérabilité ait souvent été mise en cause par les autorités de l'Église catholique romaine. La congrégation des rites a finalement statué en 1715 que la relique pouvait être exposée sans rien conclure à propos de l'origine du métal.

L'extérieur de la couronne se compose de six plaques d'or émaillées en champlevé. Les émaux représentent des motifs floraux dans des teintes de vert et de bleu. Chaque plaque est ornée de quatre clous à la tête fleuronnée et d'une grosse pierre montée en cabochon. Les plaques sont articulées entre elles par des charnières décorées de trois grosses pierres en cabochon. deux de ces charnières sont cloutées comme les plaques émaillées. D'après les hagiographies relatives à cette relique, la couronne était autrefois plus grande : elle aurait compris deux plaques émaillées de plus et aurait été surmontée d'une croix dans le même style. L'hypothèse la plus généralement répandue pour expliquer cette petite taille est cependant différente : la couronne de fer aurait en fait été une couronne votive, destinée à être suspendue dans une église et non à être portée. Ceci expliquerait pourquoi la couronne ne ressemble pas du tout à celle qui figure sur un relief représentant le couronnement d'Othon IV dans la cathédrale de Monza.

Notes et références

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  1. a et b Charlemagne 742-814 sur Hérodote. net
  2. Google Livre Analecta juris pontificii, Première série 1855, pages 325 et 326.
  3. Google Livre "Sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin d'après des documents inédits" de l'abbé Paul Lucot, éd. Plon 1876.
  4. (it) Claudio Rendina, I papi. Storia e segreti, Newton Compton Editori, , p. 68
  5. Graziella Buccellatti (ed.), The Iron Crown and Imperial Europe, Milano, G. Mondadori, 1995, t. I. The Crown, the Kingdom and the Empire: a thousands years of History, p. 37 et 91
  6. (en) Piero Majocchi, « Piero Majocchi, The treasure of Theodelinda: ideological claims and political contingencies in the construction of a myth, in Archaeologie der Identität/Archaeology of Identuty, eds. W. Pohl, M. Mehofer, Forschungen zur Geschichte des Mittelalters 16, Wien 2010, pp. 245-267. », Archaeology of Identuty,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Site Google Livre "Précis historiques des événements contemporains, 1789-1867" de Amédée Gabourd, librairie Jacques Lecoffre page 108.
  8. Site napoleon.org, page "Le couronnement de Napoléon 1er, roi d'Italie à Milan, consulté le 10 février 2021.

Liens externes

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