Épidote
Épidote Catégorie IX : silicates[1] | |
Epidote | |
Général | |
---|---|
Classe de Strunz | 9.BG.05a
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Classe de Dana | 58.02.01a.07
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Formule chimique | Ca2(Fe,Al)Al2(SiO4)(Si2O7)O(OH) |
Identification | |
Masse formulaire | 519,30 uma |
Couleur | Vert, jaune vert, brunâtre, gris, blanc grisâtre, noir verdâtre, incolore, vert, brun violacé, jaunâtre, rouge, noir. |
Système cristallin | Monoclinique |
Réseau de Bravais | Primitif P |
Classe cristalline et groupe d'espace | Prismatique - P 21/m |
Macle | Commun sur {100}-Rare sur {001} |
Clivage | Très bon selon {101}-Bon selon {100} |
Cassure | Conchoïdale, esquilleuse |
Habitus | Prismatique allongé, rarement tabulaire, aciculaire, lamellaire, isométique. |
Échelle de Mohs | De 6 à 7 |
Trait | Blanche, grisâtre |
Éclat | vitreux, nacré, résineux |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | Np=1,715 à 1,751 Nm=1,725 à 1,784 Ng =1,734 à 1,797 |
Biréfringence | - 0,015 à - 0,051 ; biaxe négatif ; 2V = 90 à 116° |
Pléochroïsme | souvent intense : vert clair - vert pomme à vert foncé / brun-rouge à brun-rouge magenta / jaune à jaune foncé orange |
Dispersion optique | 0,036 ; 0,019 |
Fluorescence ultraviolet | Oui et luminescence |
Transparence | Transparent, translucide, opaque |
Propriétés chimiques | |
Densité | De 3,38 à 3,49 |
Fusibilité | foisonne et fond dans la flamme |
Solubilité | insoluble dans les acides |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | aucun |
Radioactivité | aucune |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
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Une épidote est une espèce minérale du groupe des silicates sous-groupe des sorosilicates, de formule Ca2(Fe,Al)Al2(SiO4)(Si2O7)O(OH) avec des traces de magnésium et de manganèse (Mg et Mn). Ce minéral peut donner des cristaux prismatiques longs jusqu'à 35 cm. Il est assez répandu et donne des gemmes qui peuvent être taillées[2].
Inventeur et étymologie
[modifier | modifier le code]Décrite par René Just Haüy en 1801. Il tire son nom du grec ἐπίδοσις / epídosis, « tendance, développement, progrès, croissance »[3],[4]. Les descriptions faites par Romé de l'Isle et Delamétherie, quoique antérieures, n'ont pas été retenues.
Topotype
[modifier | modifier le code]- Bourg-d'Oisans, Isère, Rhône-Alpes, France. Le matériel de référence est déposé au Muséum national d'histoire naturelle, Paris, France.
Cristallographie
[modifier | modifier le code]- Paramètres de la maille conventionnelle : a = 8,98 Å, b = 5,64 Å, c = 10,22 Å, beta = 115,4 ° V = 467.58 ; Z = 2
- Densité calculée = 3,69
Gîtologie
[modifier | modifier le code]On trouve l'épidote dans les roches métamorphiques, hydrothermales, métasomatiques de contact. Par altération des plagioclases (saussuritisation).
Utilisation
[modifier | modifier le code]On utilise les épidotes comme pierres fines en cristaux facettés ou en cabochons ou encore en tant que minéral de collection à l'état brut.
Cristallochimie
[modifier | modifier le code]- Elle forme une série avec la clinozoïsite.
Groupe de l'épidote
[modifier | modifier le code]L'épidote sert de chef de file à un groupe de formule générique : X2Y3 (Si2O7) (SiO4) O (OH,F) dans laquelle
- X = Ca2+, Fe2+, Mn2+, Mn3+, Ce3+, La3+, Y3+, Th3+ ;
- Y = Al3+, Fe3+, Fe2+, Mn3+, Mn2+, Ti4+ ;
soit, par exemple :
Ca2(Al, Fe)3(SiO4)3(OH).
C'est un groupe de vingt minéraux, comprenant 19 sorosilicates monocliniques et un sorosilicate orthorhombique (la zoïsite).
Galerie
[modifier | modifier le code]-
Green Monster Mountain, Alaska, États-Unis (5,2x3,5cm)
-
Macle: Matsaborivaky, Madagascar (12,5 cm)
-
Matsaborivaky, Madagascar (8,5x8,3cm)
-
Epidote taillée - Madagascar (1,86Cts)
Synonymie
[modifier | modifier le code]- acanthicone (acanticone) (d’Andrada 1800) : nommée d’après le grec ἀκανθίς / akanthís, « chardonneret »[5],[6] et κονία / konía, « poussière »[7] par référence à la poudre du minéral qui rappelle les couleurs du chardonneret. Décrite sur des échantillons d’Arendal, Norvège[8].
- acanticonite (Abildgaard 1799) : même étymologie que la précédente mais décrite par un deuxième auteur sur les échantillons du même gisement[9].
- achmatite (R. Hermann) décrite par cet auteur sur des échantillons d'Achmatowsk dans l'Oural, qui a inspiré le nom[10].
- allochite[11]
- arendalite (D. L. G. Karsten, 1800[12]): épidote en grands cristaux d'Arental en Norvège qui a inspiré le nom[13].
- beustite[14],[15]
- bucklandite (Lévy)[16] : certains auteurs du XIXe siècle donnent le genre comme masculin, mais le féminin est le plus employé.
- delphinite (Horace-Bénédict de Saussure 1796) : en hommage au Dauphiné, région d'origine du gisement topotype[17].
- épidosyte ou épidosite : terme qui désigne plutôt une roche formée de quartz et d’épidote que ce minéral[18].
- épidotite : terme qui désigne une roche riche en épidote improprement appliqué comme synonyme du minéral[19].
- eschérite, aeschérite (Scheerer, 1855) : en hommage à l’ingénieur minier suisse Kaspar Stockar-Escher[20]; (1812–1888), époux de la célèbre aquarelliste suisse Clémentine Stockar-Escher, en raison de ses travaux sur l’épidote.
- ferri-épidote (Zambonini, 1920)
- oisanite : en hommage à l'Oisans, région d'origine du gisement topotype. Cette synonymie est douteuse car ce terme également désigne l'anatase selon Saussure) ; toutefois, elle est mentionnée par Des Cloizeaux dans son manuel de minéralogie [21].
- pistachite (pistazite ou pstasite, Werner) : épidote finement micro-cristallisée.
- puschkinite (Wagner) : épidote à reflets dichroïques verts et rouges, trouvée à Werchneiwinsk dans l'Oural[22].
- rayonnante vitreuse (Werner) [23]
- schrol vert du Dauphine (de L’Isle)
- scorza : épidote pulvérulente vert pistache, trouvée près de Muska en transylvanie, à noter que le genre du nom est masculin[24].
- stralite vitreux (Napione) : contraction du terme allemand Strahlstein[25].
- thallite (Delamétherie) : nommée d'après le grec Thallos « pousse », le genre choisi par Delamétherie est masculin[26].
- zoïsite (D. L. G. Karsten) : attention, si ce synonyme est tombé en désuétude, il existe bien une espèce de ce nom décrite par Werner, la zoisïte.
Variété
[modifier | modifier le code]- chrome-pistazite : variété d'épidote riche en chrome.
- piémontite : ce terme est impropre car il existe une espèce minérale de ce nom. Il y a confusion entre une variété riche en manganèse d'épidote et l'espèce agréée par l'IMA.
- rosstrévorite : variété fibroradiée d'épidote trouvée à Rosstrevor, Comté de Down, Irlande par les minéralogistes Greg and Lettsom, en 1858.
- tawmawite : variété d'épidote riche en chrome de formule Ca2(Al, Fe3+, Cr)3[O|OH|SiO4|Si2O7], décrite initialement à Tawmaw, Myitkyina-Mogaung District, Kachin State, Birmanie, mais retrouvée depuis en Autriche, aux États-Unis, en Finlande et en Italie.
- withamite : épidote riche en manganèse, découverte à Glen Coe, Strathclyde (Argyllshire) Écosse. Dédiée à Witham qui est le découvreur de cette pseudo-variété en 1825[27], désigne en fait la piémontite.
Gisements remarquables
[modifier | modifier le code]- États-Unis
- Alaska ; Green Monster Mountain, Prince of Wales Island, Prince of Wales-Outer Ketchikan Borough. Un des meilleurs gisements pour cette espèce[28].
- France:
- Bourg-d'Oisans, Isère (topotype)
- Madagascar
- Matsaborivaky, district de Vohémar, région de Sava, province d’Antsiranana [29]
- Norvège
- Arendal Mines de fer, Aust-Agder [30]
- Pakistan
- Haidarabad, Dolina Shigar, Skardu
Critères de détermination
[modifier | modifier le code]N'est pratiquement pas attaquée par les acides sauf après calcination, elle fait, alors, gelée dans l'acide chlorhydrique. Au chalumeau, elle fond facilement en se boursoufflant et en formant une scorie noire magnétique.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Kenneth W. Bladh, Richard A. Bideaux, Elizabeth Anthony-Morton et Barbara G. Nichols, The Handbook of Mineralogy, Volume II, 1995 Mineralogical Society of America.
- Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs, « Le Bailly », (consulté le ).
- MINER Database von Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie
- Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs, « Le Bailly », (consulté le ).
- Maria Pantelia, « The Online Liddell-Scott-Jones Greek-English Lexicon », (consulté le ).
- Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs, « Le Bailly », (consulté le ).
- José Bonifácio de Andrada e Silva, « Exposé succinct des caractères et des propriétés de plusieurs nouveaux minéraux de Suède et de Norwège, avec quelques observations chimiques faites sur ces substances », Journal de physique, de chimie, d’histoire naturelle et des arts, tome LI, messidor VIII (juin-juillet 1800), p. 239-246
- Søren Abildgaard, « Sur plusieurs pierres nouvelles envoyées de Norwège », Annales de Chimie, tome 32, 30 vendémiaire VIII (22 octobre 1799), p. 193-196
- Armand Dufrénoy, Traité de minéralogie, volume 4, 1859, p. 691
- Samuel Wendell Williston, Synopsis of the North American Syrphidae, 1886, p. 10
- Mineralogische Tabellen mit Rücksicht auf die neuesten Entdekkungen, VIII + 79p., Berlin
- Société de naturalistes et d’agriculteurs, Nouveau Dictionnaire d’histoire naturelle, p. 267, 1803
- Johann August Friedrich Breithaupt, Berg- und Hüttenmännische Zeitung, no. 9 (22e année), (26 février) 1863, p. 74 : « Oberbergrath Breithaupt sprach über ein neues Mineral, welches die im vergangenen Sommer von hier zur Untersuchung der Gegend von Predazzo abgegangenen Herrn Geognosten vom Berge Sforzella mitgebracht hätten, und welches er mit dem Namen Beustit belegt habe. Es ist dies ein epidotartiges lebhaft glänzendes blättriges Mineral vom spec. Gewichte 2,18, welches ausser Kalkerde, Kali und Natron enthält. »
- Traité élémentaire de minéralogie, par M. F. Pisani, p. 172, 1875
- « Analyses de substances minérales », Annales des mines, tome IX, Paris, 1824 : « 19. De la bucklandite ; par M. Levy. (Ann. of Philosophy, 1824) En examinant différens échantillons de pyroxène, M. Levy a trouvé qu’un minéral classé sous ce nom, venant de la mine de Neskiel, près Arendal en Norwége, était une substance nouvelle. […] M. Levy a donné à cette nouvelle substance le nom de bucklandite, en l’honneur du célèbre professeur [William] Buckland. »
- Horace-Bénédict de Saussure, Voyages dans les Alpes, tome troisième, Louis-Fauche Borel, Neuchatel, 1796, p. 49
- James Dwight Dana, A System of Mineralogy, 1898 Il n’y a pas d’édition de 1898; seulement 1837, 1844, 1850, 1854, 1868, 1892 (renouvelé en 1920; appendices en 1899, 1909 et 1915), 1944/1951/1962, 1997 et 2001[réf. incomplète]
- American journal of science, volume 249, 1951
- Albert Huntington Chester, A Dictionary of the Names of Minerals, John Wiley & Sons, New York, 1896, p. 88
- Alfred Des Cloizeaux, Manuel de minéralogie, volume 1, par p. 252, 1862
- Charles Dessalines d’Orbigny, Dictionnaire universel d’histoire naturelle, volume 10, 1847, p. 642
- Jacques Delille, Nouveau Dictionnaire d’histoire naturelle, 1803, p. 265
- Alfred Des Cloizeaux, Manuel de minéralogie, volume 1, 1868, p. 252
- Nouveau Dictionnaire d’histoire naturelle, 1819, p. 208
- Jean-Claude de La Métherie, Théorie de la terre, volume 2, 1797, p. 319
- C. Hintze: Handbuch der Mineralogie, vol. 2 (1897).
- Mineral. Rec. 35:5 p. 383-404, 419-420
- Behier, J. (1963): Carte mineralogique de Madagascar. Archive Service Géologique Madagascar. A 1871
- T.L. Knudsen and A. Lidwin, Eur. J. Mineral., 1996, 8, p. 1041-1063.